Notation exponentielle et forme trigo

Bonsoir
Je ne comprends pas d’où vient le rapport entre la forme trigonométrique d'un complexe et sa notation exponentielle.

Réponses

  • C'est une définition, rien d'autre. La seule chose à savoir est que $\cos \theta + i \sin \theta = \mathrm{e}^{i \theta}$ pour tout réel $\theta$. Dans ces conditions, on retrouve toutes les propriétés usuelles des fonctions exponentielle, cosinus et sinus. Par exemple on déduit du fait que $\mathrm{e}^{i a} \mathrm{e}^{i b} = \mathrm{e}^{i(a+b)}$ que $\cos(a+b) = \cos a \cos b - \sin a \sin b$ (pour $a,b$ réels) et inversement selon si on considère que l'on connaît a priori les fonctions trigonométriques ou la fonction exponentielle complexe.
  • Pas d'accord Poirot.
    Je me suis même cassé la tête pour le justifier [ici].
  • Bonjour,

    Soit un point M du plan cartésien. On le repère par ces coordonnés x et y. Dans le plan complexe, on le repère par son affixe z=x +i y, non ?
    Soit r la distance de M à l’origine, et $\theta$ l’angle polaire. Alors on a $x=r \cos \theta$ et $y=r \sin \theta$ et donc $z=r e^{i\theta}$, non ?
  • Bonsoir,

    Cf. ceci.

    Cordialement,

    Thierry
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • Je ne sais pas si "on déduit" des formules mais en effet la fonction $t \mapsto \cos(t)+i \sin(t)$ se comporte comme une exponentielle (morphisme additif). C'est donc commode de le savoir et d'utiliser une notation dont on a l'habitude d'utiliser des propriétés.
  • Tout dépend à quel niveau on se place et ce qui est dans le cours. C'est ce que Nemya devrait nous préciser. Comm' d'hab'
  • C'est au moins niveau TS.
    Dans le lien que j'ai donné dans [ce message], on trouve une preuve de l'identité d'Euler qui pourrait être abordable à ce niveau-là.
  • Z'avez-vu une justification de cette formule dans l'enseignement secondaire depuis 50 ans? Moi pas.

    Tu remplaces dans la formule $\text{e}^{i\theta}=\cos\theta+i\sin\theta$ , $\text{e}^{i\theta}$ par $\text{2}^{i\theta}$ et cela ne perturbe pas l'usage qu'on fait de cette formule en Terminale S.
  • Ce n'est pas parce qu'on ne l'a jamais justifié dans l'enseignement secondaire qu'il est interdit de le faire !
  • Une discussion récente parlait de cela et je ne la retrouve pas.
    C'était justement le débat : prouver par récurrence ou non les formules liées à cette notation...
  • Gai Requin:

    Tu veux introduire l'exponentielle complexe définie par une série en TS afin de faire cette démonstration?
    (j'ai lu l'espèce de démonstration que tu as postée. Elle soulève plus de questions qu'elle n'apporte de réponses à mon humble avis ce qui est très ennuyeux pour une démonstration.)
  • @Fin de partie
    En effet, changer $e$ en $2$ revient au même pour les premières applications.
    À la limite on se demande s'il ne faudrait pas inventer une autre lettre que $e$ pour faire comprendre que ce n'est qu'une notation commode (c'est rhétorique, je ne le conseille pas).
    Par contre, en dérivant (si on s'y autorise, je sais bien) on peut même retomber sur nos pieds, avec $e$.
  • @FDP : Ce serait bien de lire plus attentivement avant de poster parce qu'à aucun moment il n'est fait mention de série dans cette preuve !
  • Il est hors de question d'enseigner une chose qui n'est pas vraie comme $2^{i \theta}=\cos \theta + i\sin \theta$.
  • Bien entendu !
  • Bonjour,

    Voici mes souvenirs de plus de trente ans... On définit le plan cartésien $(x,y)$, puis le plan complexe $z=x+iy.$ On considère un point du cercle unité. Ses coordonnées sont $\cos \theta + i \sin \theta.$ On définit la fonction $f: \theta \mapsto \cos \theta + i \sin \theta.$ On établit une équation différentielle vérifiée par $f$ : $y' - i y=0$ avec la condition initiale $f(0)=1.$ On trouve l'unique solution : $f(\theta) = e^{i \theta}.$ On introduit ainsi la 'notation' : $e^{i \theta} = \cos \theta + i \sin \theta.$
    C'est l'introduction d'un nombre complexe dans l'équation différentielle qui est veulue, mais on justifie la 'notation'...
  • Gai Requin:

    Je ne dis pas le contraire. Je dis que ta preuve met beaucoup de trucs sous le tapis (C'est bien ce que tu reproches au fait qu'on balance cette formule non? ) et que si on veut faire proprement les choses le plus "simple" est de définir proprement l'exponentielle sur l'ensemble des nombres complexes ce qui ne peut pas être fait en terminale S.
    Quel est l'intérêt d'une preuve qui est censée lever des zones d'ombre si elle en introduit davantage (ou pas loin) ?
  • Je dis qu'on pourrait le faire en TS en posant, pour tout $z$ complexe, (après avoir montré la convergence de la suite) $$e^z=\lim(1+z/n)^n.$$ Je dis aussi qu'on pourrait très bien expliquer la limite d'une suite convergente de complexes à l'aide d'un petit dessin, ce qui est beaucoup moins obscur à mon sens que balancer la formule d'Euler ex nihilo.
    Je dis aussi que malheureusement, je ne présente pas les choses de cette manière-là à mes élèves et qu'à la place, je pipote !
  • On peut admettre des choses, les élèves y consentent volontiers.
  • Si tu poses cette définition de exp(z) pour $z$ complexe tu as l'obligation de montrer que les valeurs de cette fonction prises pour les valeurs réelles sont les mêmes que celles prises par la fonction exponentielle définie sur l'ensemble des réels, par ailleurs, dans tous les cours de Terminale S.

    PS:
    La vraie question est plutôt comment à partir de cette définition on redémontre les équations fonctionnelles de la fonction exponentielle. Ce n'est pas parce qu'elle coïncide pour les valeurs réelles avec la fonction usuelle exponentielle qu'on a le droit, à priori, d'étendre à tout nombre complexe une relation fonctionnelle qui n'est vraie que pour des valeurs réelles.
  • C'est fait dans ma preuve !
    C'est compliqué d'échanger avec quelqu'un qui ne vous lit pas (2ème édition)...
  • J'ai écrit trop vite. La preuve que je demandais initialement est accessible au niveau terminale S mais il y a le problème de l'extension des propriétés de la fonction exponentielle définie sur l'ensemble des réels à tout nombre complexe.
  • Je te rappelle qu'on peut démontrer les relations fonctionnelles de l'exponentielle complexe à partir de l'identité d'Euler qui est le seul point délicat du programme de TS. D'où certainement la question de Nemya.
  • Que pensez-vous de cette preuve que j'ai vu dans un site.
    On considère la fonction $f$ définie par $f(x)=e^{-ix}\times(\cos x+i\sin x).$
    Si on dérive on trouve que sa dérivée est égale à 0 donc la fonction est constante de plus $f(0)=1$ alors $f(x)=1.$
    Ainsi : $e^{ix}=\cos x+i\sin x.$
  • Tu dérives une fonction que tu ne définis pas à priori.

    Tu décrètes que la dérivée de cette fonction que tu ne définis pas vaut $-i\text{e}^{-ix}$?
    Pourquoi ne pas décréter directement qu'elle vaut $\cos x+i\sin x$ ?
  • Cette discussion tourne littéralement en rond. Pour en sortir, il faut décider d'un point de départ (ce qu'on démontre ou ce qu'on admet) et d'une ligne (au sens de « ligne politique », presque).

    Ce morceau de preuve de Nemya consiste à comparer la fonction exponentielle et les fonctions trigonométriques : cela sous-entend que l'on sait définir indépendamment l'une et les autres. Comme le sous-entend YvesM, cela peut passer par les équations différentielles, les fonctions exponentielles étant les solutions de $y'=\alpha y$ et les fonctions trigonométriques, de $y''+y=0$. C'est possible et ce n'est pas la seule façon de procéder. FdP prend ça comme une aberration parce qu'il pense que la définition de l'exponentielle complexe, il rejoint la première réponse de Poirot qui est une façon classique d'introduire l'exponentielle complexe : c'est possible aussi, ce n'est pas la seule façon de procéder. Le texte de Thierry Poma propose plusieurs points de vue, l'inconvénient c'est qu'il est un peu long.

    Nemya, puisque c'est toi qui es à l'origine de ce fil, dis-nous : (qu')est-ce que tu connais de la fonction exponentielle ? des fonctions trigonométriques ? Et peut-être, pour commencer, à quel niveau es-tu ? terminale ? première année après bac ? autre ?
  • Je vois que Math Coss n'aime pas ma présentation. :-D
  • À dire vrai, je ne l'avais pas lue. Et après l'avoir lue, telle quelle, non, je ne l'aime pas parce qu'elle présuppose qu'on connaît l'argument d'un complexe, alors qu'à mon avis, le but de l'exponentielle, c'est de construire l'argument proprement. D'autre part, elle ne m'a pas l'air de permettre de montrer la formule d'addition facilement.

    Mais ce qui est démontré est intéressant, de sorte que je renverserais volontiers la présentation : définir l'exponentielle de façon apparemment arbitraire en posant $\exp(\mathrm{i}\alpha)=\cos\alpha+\mathrm{i}\sin\alpha$ pour tout $\alpha$ réel, puis déduire ce qui est nécessaire sur l'argument, enfin montrer que la notation est une bonne notation pour au moins deux raisons : la transformation des sommes en produits comme pour l'exponentielle réelle (grâce aux formules d'addition des fonctions trigonométriques) et le fait que $\exp(x)\exp(\mathrm{i}y)=\lim_{n\to\infty}\bigl(1+\frac{x+\mathrm{i}y}{n}\bigr)^n$.
  • Supposons qu'on ait défini la fonction exponentielle réelle, de telle ou telle façon, mais avec ses propriétés connues, $e^{x+y}=...$, dérivée, ...
    Et de même les fonctions circulaires réelles.
    On peut démontrer de façon élémentaire le développement en série entière des fonctions réelles $x \mapsto e^x$, $x\mapsto \cos x$, $x\mapsto \sin x$. La notion de série n'étant pas au programme, on n'évoque que la suite des sommes partielles.
    Et là on s'aperçoit que si dans la série $e^x$ on remplace $x$ par $it$ on trouve $\cos t+i \sin t$.
    Bonne soirée.
    Fr. Ch.
  • @Math Coss : Si tu lis bien ma prose, tu t'apercevras que j'ai aussi montré (c'était l'objectif) que pour tout $y$ réel, $$e^{iy}=\cos y+i\sin y,$$ ce qui permet ensuite d'en déduire toutes les relations fonctionnelles de $\exp$ dans $\mathbb C$ sans problème.
  • @ gai requin.
    Je ne vois déjà pas comment avec les moyens de Terminale S on peut définir $e^z$ pour $z$ complexe.
    Et je ne vois pas plus comment on peut prouver :
    $e^z=\lim_{n\to\infty}(1+\frac zn)^n$.
  • Et bien, Chaurien, regarde [ceci] et j'accepterai très volontiers tes critiques.
  • Chaurien:

    On peut prouver que $e^z=\lim_{n\to\infty}(1+\frac zn)^n$ pour $z$ réel ce qui permet de donner une définition de l'exponentielle qui en fait une fonction qui prolonge l'exponentielle "usuelle". Après pour relier $e^{i\alpha}$ avec $\alpha$ réel avec ce qu'on voudrait en utilisant cette définition, bof.
  • @FDP : J'attends aussi des critiques de ta part, mais peut-être pas juste un bof. B-)-
  • @gai requin : Ce que je n'aime pas, c'est l'idée de définir l'argument avant d'introduire l'exponentielle complexe. Mais peut-être que ce que je n'aime pas, c'est que la partie la plus difficile, la définition de l'argument, ne soit pas explicitée.

    Cela dit, je ne sais pas ce qu'est « l'argument » d'un nombre complexe. De plus, je ne vois pas comment tu veux l'exprimer sans exponentielle : juste dire « pour tout complexe $z$ (non nul), il existe $\rho>0$ et $\theta$ réel (unique à $2\pi$ près) tel que $z=\rho(\cos\theta+\mathrm{i}\sin\theta)$ ?

    Terrain d'entente ? Pour $\theta$ réel, soit $\varphi(\theta)=\cos\theta+\mathrm{i}\sin\theta$. On montre que pour tout complexe $z$ non nul, il existe $\rho>0$ unique et $\theta$ réel unique à $2\pi$ près tel que $z=\rho\varphi(\theta)$. Par ailleurs, on définit l'exponentielle d'un complexe $w$ comme la limite de $(1+w/n)^n$. Enfin, on constate que $\rho\,\varphi(\theta)=\exp(\ln\rho+\mathrm{i}\theta)$.
  • $$z=\rho(\cos\theta+\mathrm{i}\sin\theta)$$ se fait sans aucun problème en TS puisque c'est juste l'expression de l'affixe d'un point du plan ($\neq O$) à l'aide de ses coordonnées polaires.
    Cela permet de définir module et argument (à $2\pi$ près) d'un nombre complexe non nul.
    C'était un prérequis dans la discussion avec Rouletabille.

    Puis mon idée était de prolonger à $\mathbb C$ l'identité sur $\mathbb R$ $$e^x=\lim(1+x/n)^n.$$
    Et ça marche ! Avec en prime l'identité d'Euler.
    Mais je veux bien admettre que c'est difficilement présentable devant des lycéens, même devant un très bon public. :-S

    En tout cas, je crois qu'on est tombé d'accord. ;-)
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