$n$-symmetric space

Bonjour,

Je ne sais pas trop comme traduire en français : peut être produit $n$-symétrique ?

Soit $k$ un corps fini et $X$ une algèbre de type fini sur $k$. Je voudrais savoir ce que représente le $n$-symetric space of $X$ (j'ai vu aussi $n$-fold symetric space of $X$) : la notation est $X^{(n)}$.

A priori, c'est un objet défini sur le corps $k$ et qui voit un peu ce qu'il se passe sur les extensions finies de $k$ ? Si on prend le point de vue géométrique, il "doit exister" un lien entre les points de $X$ sur $\mathbb{F}_{q^n}$ et les points de $X^{(n)}$ sur $\mathbb{F}_q$.

Est-ce que quelqu'un a des informations ou des explications ou des définitions ou des exemples ou je ne sais quoi :-D

Je pense que prendre l'exemple $k=\mathbb{F}_p$ et $X=\mathbb{F}_p$ doit être déjà éclairant.

Réponses

  • $X^{(n)}$ est sans doute $(X \otimes_k \dots \otimes_k X)^{\mathfrak S_n}$. Si $X$ est l'anneau des fonctions d'une courbe affine $C$, un point du produit symmétrique (i.e un idéal maximal) corresponds à un diviseur effectif sur la courbe. Pour plus d'infos (mais je fais plutôt de la géométrie :-D ) voir le théorème d'Abel-Jacobi, qui donne une application $C^{(k)} \to J(C)$ où $J(C)$ est la variété jacobienne associé à $C$.

    Prendre $X = \mathbb F_p$ n'est malheureusement pas si éclairant puisque tu retombes sur un point. Il faut plutôt prendre une courbe, par exemple $X = \mathbb F_p[t]$ ou alors $X = \mathbb F_p[x,y]/(f)$ pour $f$ un polynôme de ton choix. Pour un exemple "facile", le théorème des polynômes symmétriques élémentaires te dit que $(\mathbb A^1)^{(n)} \cong \mathbb A^n$ et que $ (\mathbb P^1)^{(n)} \cong \mathbb P^n$.
  • Merci beaucoup, je pensais à quelque chose comme ça. Je vais investiguer un peu.

    Pour le lien entre entre les extensions de degré $n$. Sur l'exemple que tu donnes :
    $$
    \# (\mathbb{A}^1)(\mathbb{F}_{p^n}) = p^n = \# (\mathbb{A}^n)(\mathbb{F}_p)
    $$
    Mais c'est un peu tiré par les cheveux et ne fonctionne pas du tout avec $\mathbb{P}^n$ ... mais le lien est un peu caché !
  • $\def\P{\mathbb P}$@moduloP
    Algèbre et/ou géométrie ? La glace est mince parfois. Enfin, de mon côté je voudrais bien qu'elle soit plus mince. Note : quelle drôle d'idée, de noter $X$ une $k$-algèbre de présentation finie ; $X$ cela sent plutôt l'espace, non ? Bon, un détail.

    Peut-être hors-sujet. Sais tu mettre en isomorphie explicite :
    $$
    {\P^1 \times \cdots \times \P^1 \over S_n} \simeq \P^n
    $$
    Bon, Noether l'a fait pour nous. Je dis cela car il y a un isomorphisme classique entre les deux, dit application de Noether (je crois). Tu connais ? Cela demande un peu de travail lorsque l'on veut traiter la chose dans un contexte général.

    Mais, au fait (et à ce propos), $\P^n$, késako ? On s'y collera un jour ?

    Là hors-sujet, sans aucun doute. De temps en temps, je vois passer des fils où cela vole assez haut (sic) : schémas, ...etc... J'ai bien aimé la réponse de Mauricio in http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?11,1580838,1581530#msg-1581530, réponse que personne n'a relevé.

    Tiens, regarde bien ce que dit Andreas Gathmann (un vrai géomètre algébriste) à la dernière page (bibliographie) de http://www.mathematik.uni-kl.de/~gathmann/class/alggeom-2002/alggeom-2002.pdf. Regarde ce qu'il dit de Hartshorne (c'est la référence [H]) et de EGA.
    J'avais prévenu, c'est hors-sujet. Je risque l'exclusion.71198
  • Salut Claude et Lupulus,

    Pour $\mathbb{P}^n$ je garde ça pour plus tard.

    Pour $(\mathbb{A}^1)^{(n)}$ c'est le théorème sur les fonctions symétriques élémentaires :
    $$
    \Z[X_1,\dots,X_n] ^{S_n} \simeq \Z[\sigma_1,\dots,\sigma_n]
    $$
    Un point sur $\mathbb{F}_{p}$ revient a spécifier des valeurs à $\sigma_1, \dots, \sigma_n$ et par suite on peut identifier les points avec les polynômes unitaires à coefficient dans $\mathbb{F}_p$, certainement l'histoire des diviseurs effectifs de degré $n$. Je vais finir mes calculs combinatoires pour voir si ça correspond bien.

    Sinon, pour Hartshorne, on me l'a volé dans mon bureau y'a quelques temps (sympa les collègues :-D).
  • @moduloP
    Ouf, j'ai eu peur que tu signales mon post à un modérateur. Du coup, je tente un autre truc, cf plus bas. Tu vas dire que j'exagère. C'est pas faux.
    Attention : je dispose du Hartshorne et pas question que je m'en débarrasse : c'est plus compliqué que cela. Mais un jour, je te montrerai des exercices d'Hartshorne corrigés sur le web, ceux que je peux comprendre i.e. ceux qui sont liés à l'Algèbre Commutative. Cela vaut le coup de voir le snobisme (et les erreurs) de ceux qui fournissent ces prétendus corrigés.

    Une autre anecdote à une époque où j'étais en activité. Elle est véridique. C'est un collègue qui me dit un jour ``J'ai déjà vu la définition d'un schéma mais j'ai oublié''. Je crois que cette phrase est révélatrice de quelque chose. De quoi ? A chacun d'en juger.

    A côté du Harstshorne, il y a des ouvrages plus accessibles comme celui de Dolgachev in http://www.math.lsa.umich.edu/~idolga/631.pdf.

    J'ai bien vu que $\mathbb P^n$, c'est pour plus tard. Tu as probablement raison de solidifier l'affine. Et donc le 2-Veronese ``schématique'' $\mathbb P^1 \ni (u : v) \mapsto (x : y : z) = (u^2 : uv : v^2) \in \mathbb P^2$ attendra. Quand je dis ``schématique'', c'est SURTOUT que je me pose des questions. J'ai vu cela dans un des pdf pointés, dans le fil où Mauricio est intervenu.

    Tiens ce que pense un vrai géomètre algébriste Miles Reid, in Undergraduate Algebraic Geometry, http://www.math.lsa.umich.edu/~idolga/631.pdf. J'arrête, promis, juré.71202
  • Salut,

    Je ne comprends pas trop le message que tu veux faire passer :), c'est grave :-D Sinon mon interrogation viens de ce document : page 15 équation 21 et en comparaison avec le début de l'équation (11) page 8. Dans le second cas, on voit que la définition fait intervenir toutes les extensions finies de $k$ et dans l'autre équation on fait intervenir cette notion d'espace produit symétrique mais le corps de base ne varie pas. Ça m'a un peu choqué sur le moment d'où ma question.
  • @moduloP
    Ne cherche pas trop à comprendre ce que je veux faire passer. Peut-être que je ne le sais pas moi-même. Je voulais juste m'amuser un petit peu. Tu peux prévenir un modérateur (bis) si tu veux.

    Je vois que ce que tu lis n'est pas du petit lait. J'ai envie de me barrer en courant à toute vitesse. Tu as compris cette histoire de $X^{(n)}$ même dans les cas les plus triviaux ? C'est effectivement curieux de ne pas toucher au corps de base. Mézalors, c'est que le sel de l'affaire est dans la ``motivic measure $\mu_0$'' ? Tu peux m'expliquer ? Et le lemme 3.1 page 15 avec une preuve de 4 lignes, tu as compris ?

    Trop fort pour moi. Je suis trop vieux (je dis cela, mais j'aurais dit la même chose, il y a 20 ans).

    Tiens page 8 (et peut-être ailleurs), je vois le mot ``atomization'' (en anglais). Evidemment, je ne sais pas ce que c'est mais je crois me souvenir qu'il y avait eu un post de toi avec ce mot. Vrai, faux ? Si oui, il y a eu une suite à ton post ``Atomisation'' ? I.e. quelqu'un a accroché ?
  • Bon, allez, c'est décidé, je me mets aux topos dès ce soir. ;-)
  • $\def\F{\mathbb F}$@moduloP, gai-requin
    J'ai comme l'impression que le pauvre retraité que je suis va se faire piétiner par les jeunes que vous êtes. C'est la vie, je dois l'accepter.

    @moduloP.
    Tu voudrais me faire croire que $\#(\overbrace {\F_p \times \cdots \times \F_p}^{n}) = \#\F_{p^n}$ ? C'est pas faux. Et c'est cela qui fait marcher le binz $X^{(n)}$ dans le cas d'un espace affine ? Si oui, eh bien, je change de métier sur le champ. Mais je dis n'importe quoi, j'en ai plus, de métier.
  • $\def\F{\mathbb F}$@moduloP
    En fait, depuis le premier post, sans le dire mais en finissant quand même par avouer, ce à quoi tu penses, disons pour une variété (lisse ?) $X/\F_p$ définie sur $\F_p$, c'est à l'égalité :
    $$
    \sum_{n \ge 0} \#X^{(n)}(\F_p) t^n = \exp \left ( \sum_{r \ge 1} \#X(\F_{p^r}) {t^r \over r} \right)
    $$
    où $X^{(n)}$ est la variété objet de ton investigation.

    C'est cela (petit cachotier) ?
  • @Claude : oui c'est ça mais c'est un peu compliqué de dire comme ça :-D

    Tu as une idée pourquoi c'est vrai ? J'ai regardé un peu les histoires d'anneau de Witt et je ne suis pas encore au point.

    Prenons même l'espace affine $\mathbb{A}^1$ ... je trouve ça surprenant que sur la droite on fait varier le corps et non a gauche !
  • $\def\A{\mathbb A}\def\F{\mathbb F}$@moduloP
    Comment veux tu que j'ai une idée d'un truc dont je n'ai jamais entendu parler. Je ne suis qu'un modeste retraité (bis) et pas Zorro.

    As tu regardé http://www-personal.umich.edu/~mmustata/zeta_book.pdf (chapitre 7) ?

    Rassure moi (je vieillis, la belle excuse). Je prends $X = \A^d$ l'espace affine ordinaire de dimension $d$. Alors la fonction zeta habituelle est
    $$
    Z_{\A^d/\F_p}(t) = {1 \over 1 - p^dt}
    $$
    Oui ? Cela veut dire que $\#X^{(n)} = p^{nd}$, je crois. Tu confirmes ? C'est quoi $X^{(n)}$ ? Pas seulement pour $d=1$.
  • Yes c'est ça pour moi.

    Je fais quelques petits exemples : dans l'anneau de Grothendieck : on a la décomposition $[\mathbb{P}^d] = [pt] + [\mathbb{A}^1] + \dots + [ \mathbb{A}^d]$. Et comme $Z$ (pour le comptage) est un morphisme d'anneau de l'anneau de Grothendieck vers l'anneau de Witt $(W,\times, \otimes)$ (le $+$ correspond à $\times$) et le $\otimes$ c'est la multiplication de l'anneau de Witt (plus tendu, j'ai regardé le texte de Lenstra que tu as pointé dans le post de Killersmille, c'est d'ailleurs comme ça que j'ai trouvé les textes sur zéta et les anneaux de Witt). On a :
    $$
    Z(\mathbb{P}^d \mid \mathbb{F}_p,T) = \prod_{i=0}^d \frac{1}{1-p^i T}
    $$
    Un autre exemple : le groupe $\mathbb{G}_m$, on a : $[\mathbb{G}_m] = [\mathbb{A}^1] -[pt]$ (bah oui : $\mathbb{F}_p^\star = \mathbb{F}_p \setminus \{0\}$) et donc :
    $$
    Z(\mathbb{G}_m \mid \mathbb{F}_p,T)= \frac{Z(\mathbb{A}^1,T)}{Z(pt,T} = \frac{1-T}{1-pT}
    $$

    Là on utilise uniquement la première opération. On peut jouer un peu disons qu'on a la suite exact :
    $$
    1 \to \text{SL}_n \to \text{GL}_n \to \mathbb{G}_m \to 1
    $$
    Bien entendu on a pas $\text{GL}_n = \mathbb{G}_m \times \text{SL}_n$ mais dans l'anneau de Grothendieck on a :$[ \text{GL}_n] = [\mathbb{G}_m] \times [\text{SL}_n]$ car on ne regarde que les classes d'isomorphismes de l'objet et pour un morphisme de groupe toutes les fibres sont isomorphes (c'est rapide ce que je dis).
    $\def\A{\mathbb{A}}$
    Du coup,
    $$
    [\text{SL}_n] = \frac{([\A^n]-[pt]) (\A^n] - [\A^1]) \dots ([\A^n - [\A^{n-1}])}{[\A^1]-[pt]}
    $$
    D'habitude on utilise ça pour compter le cardinal de $\text{SL}_n$ mais on peut appliquer le morphisme $Z$ aussi.
    Je le fais juste pour $n=2$,
    $$
    [\text{SL}_2] = \frac{([\A^2]-[pt]) (\A^2] - [\A^1])}{[\A^1]-[pt]} = [\A^1] ([\A^2]-[pt]) = [\A^3] - [\A^1] \qquad (\star)
    $$
    Ca veut dire que $\text{SL}_2$ c'est un espace de dimension $3$ privée d'une droite !
    Et
    $$
    Z([\text{SL}_2],T) = \frac{1-pT}{1-p^3T}
    $$
    Le truc c'est qu'il faut voir $\A$ comme une indéterminée (d'ailleurs d'après ce que j'ai compris il note $\mathbb{L}$ à la place de $\A$) et faire les calculs tranquillement et ensuite la connaissance des formules $Z(\A^n,T) = \frac{1}{1-p^nT}$ et les propriétés d'anneaux vont faire le job.

    D'ailleurs, un fois que l'on a $(\star)$ on peut appliquer ça a toute mesure motivique (par exemple, le cardinal ou la fonction zéta) a priori y'en a d'autre (je suis entrain de regarder si y'a d'autres exemples simple de mesures).

    Je ne garantie pas que je ne dis pas de grosse connerie ! Et ça n'a rien a voir avec $X^{(n)}$ :-D
  • $\def\F{\mathbb F}\def\Z{\mathbb Z}\def\A{\mathbb A}$ @moduloP
    Doucement. Mon grand âge, je risque une attaque car tu démarres sur les chapeaux de roue. Je vais regarder un tout petit peu cela (j'y suis obligé maintenant). Si je comprends bien, dans les premières lignes, tu détermines les images de quelques éléments simples dans
    $$
    \text{GK}_{\F_p} \longmapsto W(\Z), \qquad [X] \mapsto Z_p(X, T) \quad \buildrel {\rm def} \over = \quad \hbox {fonction zeta de $X/\F_p$}
    $$
    J'ai mentionné les anneaux car je suis petit, en particulier, je voulais voir le $\Z$ de l'anneau de Witt. Et tu joues à fond sur le théorème 2.1 page 9, sachant que dans l'anneau de Witt $W(\Z)$, dont je note $\star$ la multiplication
    $$
    {1 \over 1 - aT} \star {1 \over 1 - bT} = {1 \over 1 - abT}
    $$
    Par exemple, pour l'espace affine $\A^i = \A \times \cdots \times \A$ de dimension $i$ sur $\F_p$ :
    $$
    Z_p(\A^i, T) = Z(\A^1,T)^{\star i} = \left( {1 \over 1 - pT}\right)^{\star i} = {1 \over 1 - p^iT}
    $$
    C'est magique (si on croit en le théorème 2.1) et tu es fou. Je vais regarder le reste. Mais pour aller plus loin, je pense que tu ne pourras pas couper à Riemann-Roch, aux polynômes d'Hilbert-Samuel ..etc..
  • $\def\A{\mathbb A}\def\GL{\text{GL}}$
    Pas compris d'où sortait :
    $$
    [\GL_n] = ([\A^n] - [\A^0]) \ ([\A^n] - [\A^1]) \ \cdots \ ([\A^n] - [\A^{n-1}])
    $$
  • Bonne question ! Il faut un peu de technologie, j'ai trouvé ça page 8.

    Je vais regarder en détails, ça ne dois pas être trop technique, rendre algébrique le dénombrement avec les bases.
  • @Claude : c'est un peu plus compliqué que prévu. je pense avoir compris la démonstration et j'ai fait une erreur dans mon message plus haut ! J'ai dis un morphisme de groupe a des fibres isomorphes et donc .... Ce n'est pas le bon argument et il ne faut surtout pas travailler point par point.
    $\def\GL{\text{GL}}$ $ \def\A{\mathbb{A}}$
    La vrai notion c'est fibration localement trivial. C'est l'analogue de revêtement en topologie : $f :X \to Y$ est une fibration localement constante de fibre $F$ (une variété) lorsque pour tout point $y$ de $Y$ il existe un ouvert de Zariski $U$ et un isomorphisme $\pi : f^{-1} (U) \to U \times F$ vérifiant $f_{\mid f^{-1}(U)} = p_1 \circ \pi$ et le résultat est ce que l'on veut : $[X] = [Y] [ F]$.

    Donc cette notion est un peu plus délicate a manipuler que la notion "les fibres sont isomorphes" (il faut oublier ça, qui revient à confondre la variété et ses points sur le corps de base).

    Dans le cas de $GL_n$, pour prouver que :
    $$
    [\GL_n] = ([\A^n] - [\A^0]) \ ([\A^n] - [\A^1]) \ \cdots \ ([\A^n] - [\A^{n-1}]) \qquad (\star)
    $$
    On va le faire par récurrence. On introduit pour chaque entier $r \in \{ 1,\dots,n\}$ l'espace $V_r := \{ (v_1,\dots,v_r) \text{ famille libre de } k^n \}$. Et on va montrer que pour tout $r$, l'application $V_{r+1} \to V_r$ d'oublie du dernier vecteur et une fibration localement trivial de fibre $F := \mathbb{A}^n \setminus \mathbb{A}^r$. De sorte que $[V_{r+1}] = [V_r] [ \mathbb{A}^n \setminus \mathbb{A}^r]$ et comme $V_n = \GL_n$ on en déduit $(\star)$.

    Montrer que $V_{r+1} \to V_r$ est une fibration localement trivial est un jolie exercice, j'ai repris la construction donné dans le pdf dans un petit cas particulier, je vois un peu l'idée.
  • @moduloP
    Vu, je tire (je ne peux pas réfléchir sur un écran). Mais je ne me sens pas du tout du tout en sécurité avec tes anneaux explosifs. On pourrait me rouler dans la farine 10 fois par jour avec ``tes'' trucs. Cela a failli arriver. J'ai besoin d'un terrain plus terre à terre.

    De plus (ou par ailleurs), je suis empêtré dans des histoires de gauche et de droite avec la décomposition dans $\C[G]$ (Représentation linéaire des groupes finis). Je crois que je vais en venir à bout. La seule manière : m'écrire des notes. J'ai commencé. Et j'en ai pour une semaine (toujours sur les mêmes pages de Serre).

    On ne peut pas tout faire en même temps.

    Autre chose : qu'est ce que je vois passer en arithmétique : une cubique de Desbosves $x^3 + y^3 + z^3 = nxyz$. Et d'autres cubiques conduisant à des courbes elliptiques à multiplication complexe par $\Z[j]$. Mon sang n'a fait qu'un tour. Je n'ai pas pu m'empêcher de faire des petits calculs. Cela devait durait 1 ou 2 heures. Sauf que cela a duré $x$ heures (je n'ose pas te dire combien). Et pendant ce temps là, l'idempotent $e_\chi$ se languit.

    Et au fait, il y a peut-être, pour tester la trivialité en $n$ de $x^3 + y^3 + z^3 = nxyz$ (i.e. possède un point non trivial ou pas), un critère ``type de Tunnel'' comme pour les nombres congruents ?

    Non, on ne peut pas tout faire en même temps (bis). Enfin, moi, je ne peux pas. Tout cela pour dire que ton anneau de Grothendieck (dont j'ai une trouille pas possible), eh bien, je suis obligé de le mettre de côté pendant un certain temps. Oh, l'alibi pourri.
  • Juste pour dire que pour une courbe affine $ \exp(\sum_{k=1}^\infty \frac{\# X(\mathbf{F}_{p^k})}{k} t^k)= \prod_{k=1}^\infty \frac{1}{(1-t^k)^{M_k}}=\prod_{\mathfrak{m}} \frac{1}{1-t^{\deg(\mathfrak{m})}}$ où
    $kM_k= \sum_{d |k}\mu(d) \# X(\mathbf{F}_{p^{k/d}}) $ est le nombre de nouveaux points dans $X(\mathbf{F}_{p^k})$, $M_k$ est le nombre d'idéaux maximaux de degré $k$, et les $\mathfrak{m}$ sont les idéaux maximaux de $\mathbf{F}_p[X]$.
    Quand on développe ce produit Eulérien $\prod_{\mathfrak{m}} \frac{1}{1-t^{\deg(\mathfrak{m})}}$ on a une série sur les $\prod_{j=1}^n \mathfrak{m}_j^{e_j}$ (combinaisons avec répétitions d'idéaux maximaux de $\mathbf{F}_p[X]$), donc les idéaux maximaux (??) de chaque $\mathbf{F}_p[X^{(n)}]$ où $X^{(n)}$ serait les points de $X \times_n \ldots \times X$ quotienté par les permutations de $1\ldots n$
  • @Claude : Oui c'est énorme l'anneau de Grothendieck mais en fait je voulais seulement faire des choses avec le sous-anneau engendré par $\mathbb{A}$ (enfin pour l'instant, après je voulais aussi ajouter d'autres petits trucs un peu plus arithmétiques), on verra plus tard. J'ai vu que tu t'amuses bien avec les courbes elliptiques :)

    @Reuns : Merci, je vais regarder, je pense qu'il y a de l'idée avec la formule de convolution (là je n'ai pas le temps).
  • Merci Reuns, ton message m'a permis de comprendre un truc où je n'étais pas clair. (j'ai confondu pendant un moment les points fermées avec les points $X(\mathbb{F}_{p^r})$ :-D)

    En fait, $\# X(\mathbb{F}_{p^r}) = \sum_{d \mid r} d \# \{ \text{nombre de point fermé de degré d}\}$.

    Ensuite, effectivement quand tu développes le produit $\prod_{\mathfrak{m}} \frac{1}{1-t^{deg(\mathfrak{m})}}$ on tombe sur $\sum_{Y} t^{deg(Y)}$ où $Y$ décrit l'ensemble des diviseurs effectifs i.e les sommes formelles de points fermées avec coefficient positif. Et ça colle avec ce que donne le pdf et ce que dis Lupulus au début.
  • @Reuns : une question.

    Concernant la fonction $\zeta$ de Riemann. La relation fonctionnelle fait apparaître un facteur "bizarre" :
    $$
    \zeta(1-s) = \frac{2}{(2\pi)^s} \cos \left( \frac{\pi s}{2}\right) \Gamma(s) \zeta(s)
    $$
    Et on introduit la fonction $\xi$ :
    $$
    \xi(s)=\frac12 s(s-1)\pi^{-s/2}\Gamma(s/2)\zeta(s)
    $$
    La relation devient agréable :
    $$
    \xi(1-s) = \xi(s)
    $$

    Comme on sait la fonction $\zeta$ se décompose en facteur locaux associés a chaque nombre premier (qui correspond à la fonction de comptage de Weil de $\text{spec}(\Z))$ i.e $\zeta(s) =\prod_{p} \frac{1}{1-p^{-s}}$. Est-ce que tu as une idée d'une interprétation (combinatoire ?) du facteur $\frac12 s(s-1)\pi^{-s/2}\Gamma(s/2)$ ?
  • @moduloP
    Je n'ai rien compris à ton post http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?3,1592736,1594036#msg-1594036. Mais c'est peut-être normal ? $X$ c'est qui ? Points fermés de qui ? Cela colle avec le pdf. Lequel ? Il y en avait 2 depuis le départ. A quel endroit de quel pdf ? S'agit-il par exemple des 4 lignes constituant la preuve du lemma 3.1 page 15 de https://pdfs.semanticscholar.org/829f/3c7f9afb1884b78add1688c0e95cd90884df.pdf

    Je dis cela car tu mentionnes Lupulus et donc on peut penser qu'il y a un rapport avec $X^{(n)}$. Peut-on en déduire que l'objet $X^{(n)}$, c'est réglé, circulez, il n'y a plus rien à comprendre, tout est clair.

    Désolé pour le grand nombre de questions indiscrètes.
  • $\def\m {\mathfrak{m}}$ Hello Claude,

    Non, non ce n'est pas réglé d'un point de vue géométrique pour $X^{(n)}$ (pas vraiment de définition pour le moment) mais d'un point de vue combinatoire oui, ça colle. J'explique un peu plus le message.

    Je prend $A$ une algèbre réduite de type fini sur $\def\Fp{\mathbb{F}_p}$ $k := \Fp$ : j'espère que je ne me suis pas trompé sur les mots mais je pense à $\Fp[x_1,\dots,x_n] / ( P_1,\dots,P_m)$.

    Je note $X(\mathbb{F}_{p^r}) := \text{Hom}(A, \mathbb{F}_{p^r})$, $A_0$ l'ensemble des idéaux maximaux de $A$. Je note également $\kappa(\mathfrak{m})$ le corps résiduel de $A$ en $\mathfrak{m}$ et $\deg(\mathfrak{m}) := \deg \kappa(\mathfrak{m}) \mid \Fp$.

    Et je note $A_0(d)$ l'ensemble des $\m$ de degré $d$.

    Le premier truc à voir c'est que :
    $$
    \# X(\mathbb{F}_{p^r}) = \sum_{d \mid r} d \# A_0(d) \qquad (\star_2)
    $$

    Démonstration : (remarque c'est plutôt $(\star_1)$ qui est la bonne formule, je laisse cette formule au cas où.

    Soit $f : A \to \mathbb{F}_{p^r}$ alors le noyau de $f$ est un idéal maximal $\mathfrak{m}$ de $A$ et induit un morphisme $\kappa(\mathfrak{m}) \to \mathbb{F}_{p^r}$. et réciproquement tout idéal maximal $\mathfrak{m}$ de $A$ et tout morphisme $\kappa(\mathfrak{m})$ induit (par composition avec la projection) un morphisme.
    Ainsi :
    $$
    X(\mathbb{F}_{p^r}) = \coprod_{\m \in A_0}\text{Hom}(\kappa(\mathfrak{m}), \mathbb{F}_{p^r}) \qquad (\star_1)
    $$
    Mais comme $\mathfrak{m}$ et $\mathbb{F}_{p^r}$ sont des corps finis, l'ensemble $\text{Hom}(\kappa(\mathfrak{m}, \mathbb{F}_{p^r})$ est soit vide si $\deg \m$ ne divise pas $r$ et et de cardinal $\deg \m$ lorsque $\deg \m$ divise $r$.
    Ainsi
    $$
    \#X(\mathbb{F}_{p^r}) = \coprod_{d \mid r } d \#A_0(d)
    $$
    $\blacksquare$
    Pour le second truc à voir, j'introduis encore un peu de notation.

    Je note $K(A_0)$ le groupe abélien libre engendré par $A_0$ i.e les sommes formelles finis $\sum a(\mathfrak{m}) [ \mathfrak{m}]$ et je vais dire que c'est des cycles (d'ordre $0$) et je peux étendre la fonction degré aux cycles par $$\deg \sum a(\mathfrak{m}) [ \mathfrak{m}] = \sum a(\mathfrak{m}) \deg \mathfrak{m}$$

    Et dernière notation (promis) : $K_0^+(A_0)$ les cycles a coefficient positif et je les appelle cycles effectifs et pour finir $C_n$ l'ensemble des cycles effectifs de degré $n$ (avec $n$ un entier).

    Alors on a :
    $$
    \exp \left ( \sum_{r \ge 1} \#X(\mathbb{F}_{p^r}) {t^r \over r} \right) = \prod_{\mathfrak{m} \in A_0} \frac{1}{1-t^{\deg(\mathfrak{m})}} \qquad (\star_3)
    $$
    Pour le voir, on peut utiliser $(\star_1)$ que j'écrit comme :
    $$
    \#X(\mathbb{F}_{p^r}) = \sum_{\m \in A_0} \#\text{Hom}(\kappa(\mathfrak{m}), \mathbb{F}_{p^r})
    $$
    Et donc :
    $$
    Z(A,t) = \prod_{\m \in A_0} Z(\kappa(\m),t) = \prod_{\m \in A_0} \frac{1}{1-t^{\deg(\mathfrak{m})}}
    $$
    (Remarque il faut peut être faire attention, bon sinon on prend le logarithme (peut être la dérivée logarithmique décalé, c'est mieux) des deux côtés de $(\star_3)$ et on utilise $(\star_2)$.
    On en déduit que :
    $$
    Z(A,t) = \prod_{\m \in A_0} \sum_{r \geq 0} t^{r\deg(\mathfrak{m})}
    $$
    Et ne arrangeant les puissances on trouve :
    $$
    Z(A,t) = \sum_{n \geq 0} \# C(n) t^n
    $$
    Bref, il faut que je le fasse au propre là il y a un peu de flou.

    Donc, ce que je voulais dire c'est que si on a :
    $$
    Z(A,t) = \sum_{n \geq 0} \# C(n) t^n
    $$
    Et a l'existence de $X^{(n)}$
    vérifiant :
    $$
    Z(A,t) = \sum_{n \geq 0} X^{(n)}(\mathbb{F}_p) t^n
    $$
    Alors
    $$
    \#X^{(n)}(\mathbb{F}_p) = \#C(n)
    $$
    Et ça rejoint ce que Lupulus a dit au départ, les points de $X^{(n)}$ sur $\Fp$ correspondent au cycle effectif de degré $n$. Et ne fait, c'est donné dans le pdf page 15 et également le petit calcul page $8$ c'est le calcul que j'ai détaillé ici. (Bon c'est pas super clean).
  • Bon autant laissé faire un pro : page 14 proposition 2.1 de ici pour la relation $(\star_2)$.

    Et en fait : proposition 2.7 page 10 pour $(\star_3)$ et page 11 équation (2.4) pour l'histoire des cycles.

    Bon il est très bien celui-là de pdf (j'avais juste survoler rapidement le chapitre 7 mais il a l'air bien fait) :-D
  • @moduloP
    Vu. Mais il me faut du temps pour ....

    Un petit trick qui peut soulager le binz (et qui est indépendant de $X$). On se donne une suite d'entiers $(n_j)_{j \ge 1}$. Alors, on a l'égalité de séries :
    $$
    \prod_{j \ge 1} {1 \over (1 - t^j)^{n_j}} = \exp\left( \sum_{r \ge 1} {N_r \over r}\ t^r \right) \qquad\quad
    \hbox {avec} \quad N_r = \sum_{d \mid r} dn_d
    $$
    Pour le voir, on peut prendre la dérivée logarithmique décalée $tS/S'$ de chaque membre. Tu l'as évoqué, donc je ne détaille pas plus.

    Note : faut faire semblant de vérifier que $C_n$ est fini.
  • Ok ta relation ! Effectivement avec la dérivée décalé ça passe, mais je n'arrive pas à la voir celle-là !
  • $\def\A{\mathbb A}\def\F{\mathbb F}$@moduloP
    Je ne comprends pas ce que tu veux dire par ``je n'arrive pas à la voir celle-là''. Ou encore : c'est ok ou pas pour toi ?

    Autre chose. Un problème de rationalité ; on ne peut pas y couper car je crois me souvenir que $\F_p$ n'est pas algébriquement clos.

    Je prends $X = \A^1$ et je nomme $x$ la coordonnée i.e. je pense à $\Z[x]$ comme l'anneau des coordonnées du schéma $X$. On va examiner $X^{(2)}$ qui est muni d'un morphisme $X \times X \to X^{(2)}$. Comme tout est affine, on est tranquille, on va faire de l'algèbre.

    D'une part $\Z[x] \otimes_\Z \Z[x]$, c'est CANONIQUEMENT (comme $\Z$-algèbre) $\Z[ x,y]$. Et d'autre part, le morphisme $X \times X \to X^{(2)}$ est le co-morphisme de l'inclusion :
    $$
    \Z[x,y]^{S_2} = \Z[s,p] \hookrightarrow \Z[x,y], \qquad\qquad s = x+y, \quad p = xy
    $$
    Tout cela pour dire que $X^{(2)}$, c'est $\A^2$ avec les coordonnées $(s,p)$. A ne pas confondre avec le $\A^2 = X \times X$ avec les coordonnées $(x,y)$.

    Question à 100 balles. Je considère le point $P_0 = (0,1)_{s,p}$ de $X^{(2)}$. C'est un point qui est $\Q$-rationnel et même universellement rationnel. Il lui correspond donc un $0$-cycle de degré 2 de $X$. Quel $0$-cycle ? Tu te doutes que j'ai pris $(0, 1)$ parce que $x+y = 0$ et $xy = 1$, cela a pour solution $(x,y) = (i,-i)$ et $(x,y) = (-i,i)$, le $i$ qui vérifie $i^2 = -1$. Je dis ``le'' $i$, mais c'est une manière de parler. Note j'ai corrigé un $-1$ en $1$ suite au post suivant de moduloP.
  • @Claude : je veux dire ok pour la démonstration mais la formule ne me parle pas trop :-D
    $\def \F{\mathbb{F}_5}$

    hum, le $\Z$ m'embête un peu donc je le remplace par $\F$ i.e je considère le morphisme $P_0 : \Z[s,p] \to \mathbb{F}_5$ donné par $s \to 0$ et $ p \to 1$ (je pense que tu voulais dire $1$ et non $-1$). Pour moi, le cycle de degré $2$ est $[(x-2)\F[x]] + [(x-3)\F[x] ]$ mais sans savoir pourquoi.
  • @moduloP
    Oui, il s'agit bien du point $(0,1)_{s,p}$ comme tu dis et pas $(0,-1)_{s,p}$. J'ai corrigé.

    Ok pour remplacer $\Z$ par un corps $F$. Mais j'ai quand même le droit de prendre n'importe quel corps, par exemple $F = \mathbb F_3$. Et on dispose bien d'un point $F$-rationnel $(0,1)_{s,p}$ du côté de $X^{(2)}$. Et alors ? Eh bien, on laisse reposer.


    Note : une fois, j'ai essayé d'expliquer comme on gérait pour de vrai la rationalité dans le contexte des corps de fonctions algébriques $L/k$ : faire intervenir les anneaux de valuation discrète de $L/k$ (i.e. ceux de $L$ contenant $k$). Mais j'ai senti que quelque chose ne passait pas alors j'ai laissé tomber. Alors que je sais bien que dans la vraie vie (de la rationalité des courbes algébriques lisses définies sur un corps $k$ ...etc...)

    Dans le même genre d'idées, tu m'as parlé de la section 2.2 Zariski locally trivial fibrations in http://www.math.uni-bonn.de/people/huybrech/Kiefner.pdf. J'espère que tu as vu à la ligne 4 de cette section ``Recall that the ground field $k$ is algebraically closed in this section''. Il m'a semblé que tu l'appliquais à $k = \mathbb F_p$.
  • Ok pour algébriquement clos, sorry je ne voulais pas te rouler dans la farine, je suis un peu trop optimiste des fois :-D

    Il y a des choses rationnelles zeta- book trop technique pour l'instant, je vais me faire trop mal, ça passera plus tard :-)
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