Diviseurs de $aP,P$ irréductible non constant

Bonjour,

une question à propos de laquelle je n'ai aucune idée de la réponse:

soit $A$ un anneau intègre, soit $P\in A[X]$ un polynôme irréductible non constant, et soit $a \in A$ non nul. Est-il vrai que tout diviseur de $aP$ dans $A[X]$ est , soit constant , soit multiple scalaire de $P$?

Je suis prêt à supposer que $A$ est intégralement clos s'il le faut.

Merci d'avance!

Réponses

  • Bonsoir

    En prenant $A=\Z[i\sqrt 3], P=X^2+X+1$ et $a=4$.

    $4P=(2X+1+i\sqrt 3)(2X+1-i\sqrt 3)$.

    Si $A$ est factoriel, la propriété est vraie et peut être démontrée via le lemme des contenus de Gauss. Si $a$ est inversible, ça fonctionne aussi en supposant $A$ seulement intègre, mais j'imagine que ces deux derniers cas ne t'intéressent pas. Je ne vois pas de contre-exemple pour un anneau intégralement clos.
  • Merci! Il me reste donc un peu d'espoir, car c'est surtout le cas $A$ intégralement clos qui m'intéresse ...
  • Ce qui motive ta question, c'est le fait de chercher des conditions pour conserver l'irréductibilité d'un polynôme par "passage au corps des fractions", c'est ça ? Je m'étais posé la question sous cette forme-là il y a quelques mois.
  • Soit $A=\Z[i\sqrt {13}]$ et $P=2X^2+2X+7$.
    $A$ est intégralement clos, $P$ est irréductible et $$2P=(2X+1+i\sqrt{13})(2X+1-i\sqrt{13}).$$
  • @b.b. Oui , exactement, tu as deviné la question sous-jacente.

    @gai requin. OK, tu viens de tuer un de mes espoirs...
  • Si tous les anneaux d'entiers étaient factoriels, la preuve tiendrait dans la marge. ;-)
  • Certes, mais ça pouvait être vrai quand l'anneau n'est pas factoriel. Par exemple, si $A$ est intégralement clos, tout polynôme irréductible unitaire de $A[X]$ reste irréductible dans $K_A[X]$. C'est même une équivalence.
  • Contexte : $A$ un anneau intègre de corps des fractions $K$.

    On suppose que tout polynôme irréductible de $A[X]$ de degré $2$ reste irréductible dans $K[X]$. Alors tout irréductible de $A$ est un premier de $A$. En conséquence, il ne faut pas pousser beaucoup $A$ pour que $A$ devienne factoriel.

    Pris à rebours (ou détails comme on veut). Si $p \in A$ est un irréductible non premier i.e. $p \mid ab$ avec $p \not\mid a$ et $p \not\mid b$, on peut expliciter un polynôme irréductible $P \in A[X]$ de degré 2 non irréductible dans $K[X]$. Et puisqu'on peut expliciter, autant le faire :
    $$
    P(X) = {(pX - a)(pX -b) \over p} = pX^2 - (a+b)X + c \qquad \hbox {où $c$ est défini par $pc = ab$}
    $$
    C'est pas bien mais j'ai la flemme d'en dire plus.. Et je pense que ceci est la construction de gai-requin pour $A = \Z[\sqrt {-13}]$ et $p = 2$ ; sauf que ce dernier n'a pas beaucoup (?) expliqué d'où il sortait son exemple/contre-exemple (il n'y a bien sûr aucune obligation d'expliquer d'où on sort tel truc).
  • Soit $A$ un anneau noethérien.
    Supposons que $A$ n'est pas factoriel.
    Soit $a,b,p\in A$ tels que $p$ est irréductible, $p$ divise $ab$ et $p$ ne divise ni $a$, ni $b$.
    Soit alors $$P(X)=pX^2-(a+b)X+\frac{ab}{p}=p\left(X-\frac{a}{p}\right)\left(X-\frac{b}{p}\right).$$
    Ainsi, $P\in A[X]$ est irréductible, avec $$pP(X)=(pX-a)(pX-b).$$

    Il me semble que b.b. a dit que la réciproque est vraie.

    Edit : Tu vois Claude que je finis parfois par m'expliquer ! ;-)
  • Pour l'exemple de Gai requin : y'a t'il a voir avec la forme binaire quadratique non triviale de $\Z[\sqrt{-13}]$ ?
  • @gai-equin
    C'est étrange mais ton polynôme (dernier post) ressemble à celui que j'ai donné.

    @moduloP
    J'ai pensé à la même chose que toi mais sans plus. Effectivement, $(2,2,7)$ est de discriminant $2^2 - 4 \times 2 \times 7 = 4 \times (-13)$. Et ensuite ?
    Dit franchement : soit $(a,b,c)$ une forme quadratique de discriminant $D$ ($D$ discriminant quadratique fondamental). Quid de $aX^2 + bX + c$ dans $A[X]$ ? dans $K[X]$ ? Note : $A$ est l'anneau quadratique de discriminant $D$ et $K = \Q(\sqrt D)$ son corps des fractions.
  • Je sais Claude.
    Je me suis levé tard, j'ai fait mon truc et quand j'ai posté, j'ai vu que tu avais parlé du même polynôme.
    D'où mon Edit.
    Mais bon, c'est la même idée que celle de mon contre-exemple posté il y a deux jours avec $p=2$. B-)
  • @gai-requin
    Sauf que je ne vois plus pourquoi $P$ est irréductible dans $A[X]$. Sur mon brouillon, j'ai marqué ``à voir''. Et 5 minutes après, j'ai mis l'argument. Sauf que maintenant, quand je relis le soi-disant argument, je constate qu'il est tout pourri. Je n'ose même pas en parler (de cet argument) : j'ai peur d'être exclus du forum et du fait que l'état ne verse plus ma pension.
  • Hum avec les conditions, une racine de $P = ax^2+bx+c$ est de la forme $\theta \over a$ avec $\theta$ solution de $x^2+bx+ac$ (de discriminant $\Delta$), $\theta$ est donc un élément entier primitif de l'anneau des entiers.
    D'où
    $$
    a P = (ax-\theta)(ax-\overline{\theta})
    $$

    Edit : encore, @Claude ton $D$ c'est mon $\Delta$ !
  • Soit $c,d,e,f\in A$ tels que $P(X)=(cX-d)(eX-f)$.
    Alors $p=ce$ donc on peut supposer par exemple que $c$ est inversible.
    Ainsi, $dc^{-1}$ est racine de $P$ donc, par exemple, $dc^{-1}=ap^{-1}$ puis $a=pdc^{-1}$ : contradiction.
  • @gai-requin
    Pigé (je viens de faire pareil sur mon brouillon, je t'assure, inutile d'alerter un modérateur).

    @moduloP
    D'accord avec tes calculs (relativement complexes, chapeau). Mais quelle est la CHUTE ? Je veux dire que $aP = (aX - \theta)(aX - \overline\theta)$ a l'air de te mettre en transe. Pourquoi ?
  • Je voulais dire que si $P = ax^2+bx+c$ est un polynôme de discriminant $\Delta$ (hyp : discriminant fondamental) et irréductible dans l'anneau quadratique $A$ de discriminant $\Delta$ i.e l'anneau des entiers de $\Q(\sqrt{\Delta})$. Alors le polynôme : $aP$ n'est pas irréductible dans $A$.

    Ca donne une petite généralisation du contre exemple de Gai requin, si je vois bien ! (mais je suis mal réveillé :-D)

    Mais y'a un truc qui me chiffonne un peu, je ne comprends pas ce que vient faire l'hypothèse que $q(x,y) := ax^2+bxy+cy^2$ soit triviale ou non (enfin modulo l'équivalence de $\text{SL}_2(\Z)$) vient faire dans l'histoire. Je vais réfléchir un peu en faisant quelques exemples mais pas trop le temps ce week-end.
  • @moduloP
    Je pense que tu es mal réveillé. Reprends un peu de café, si je peux me permettre. Certes, $aP$ n'est pas irréductible sur $A$; c.a.d. que $aP$ est réductible sur $A$ (2 négations, cela me prend la tête). MAIS que veut-on AUSSI ? Que $P$ soit irréductible sur $A$.

    D'où l'explication du fait que tu n'aies pas utilisé grand-chose sur la forme $ax^2 + bxy + cy^2$, juste le fait qu'elle est de discriminant $\Delta$.
  • Ah bin je ne comprends plus trop ce que je voulais faire :-D

    Donc peut être y'a rien a voir avec la forme quadratique !
  • @ gai requin

    $A$ non factoriel n'implique pas forcément l'existence d'un irréductible non premier. Il y a peut-être des anneaux qui vérifient la propriété de conservation de l'irréductibilité sans être factoriels.
  • Exact !
    Connais-tu un exemple d'anneau $A$ non factoriel où tout irréductible est premier ?
    $A$ ne peut pas être noethérien donc ça risque d'être moche...
  • L'anneau des entiers algébriques. Mais c'est de la triche, y a pas d'irréductibles :-D
  • En fait, j'ai un vrai exemple: l'anneau des fonctions entières. Les irréductibles sont les $z-a, a\in\mathbb{C}$, qui sont aussi premiers. Par contre, il y a des fonctions entières sans factorisation, comme par exemple $z\mapsto \sin(z)$, ou tout autre fonction entière avec une infinité de zéros.
  • Merci !
    J'ai rajouté $A$ noethérien [ici].
    Ça fait déjà une bonne collection de contre-exemples à la propriété étudiée. ;-)
  • Hello
    moduloP avait raison en ce qui concerne l'intervention possible des formes quadratiques binaires (de Gauss). Je fournis le résultat sans preuve (mais si quelqu'un en veut une et si j'ai le courage ..)

    Contexte : soit $(a,b,c) = ax^2 + bxy + cy^2$ une forme primitive de discriminant $D$ (on ne suppose pas $D$ fondamental), $A$ l'unique anneau quadratique de discriminant $D$, $K = \Q(\sqrt D)$ son corps des fractions et enfin $P(X) = aX^2 + bX + c \in \Z[X] \subset A[X]$.

    Il est clair que $P$ est réductible sur $K$ car en notant $\theta \in K$ une racine de $Y^2 + bY + ac$ de discriminant $D$, on a
    $$
    Y^2 + bY + ac = (Y - \theta) (Y - \widetilde \theta) \qquad \hbox {donc} \qquad
    aP(X) = (aX - \theta) (aX - \widetilde \theta)
    $$
    Par ailleurs, on $A= \Z[\theta]$ (unicité d'un anneau quadratique de discriminant donné).

    Et la chute (sans preuve) c'est que $P$ est réductible sur $A$ si et seulement si $(a,b,c)$ est ``la'' forme neutre i.e. représente $1$ sur $\Z$. Pris à rebours, si $(a,b,c)$ n'est pas la forme neutre (à $\text{SL}_2(\Z)$-près évidemment), alors $P$ est irréductible sur $A$ (mais pas sur $K$ comme déjà dit).
  • @Claude : C'est filou ! Je fais un petit exemple.

    Prenons $D = -23$ et le corps $K := \Q(\sqrt{-23})$ et son anneau d'entier $\Z[ \omega ]$ avec $\omega$ une racine de $x^2-x+6$.
    Je vais prendre le polynôme $P = 59x^2+53x+12$ et la forme quadratique $59x^2+53xy+12y^2$ est équivalente à la forme neutre (je ne détaille pas).
    La décomposition de $P$ dans $K$ est : $$P = 59\Big(x - {\omega-27 \over 59} \Big) \Big(x + {\omega +26\over 59}\Big)$$
    Et si j'ai bien compris il faut voir qu'il existe une décomposition dans l'anneau $\Z[\omega]$, je ne la trouve pas, je me suis dit que $59$ est un produit de deux irréductibles dans $\Z[\omega]$ : $59 = (5+2\omega) (5+2\overline{\omega})$.
    Et là $$
    P = (5+2\omega) (5+2\overline{\omega}) \Big(x - {\omega-27 \over 59} \Big) \Big(x + {\omega +26\over 59}\Big)
    $$ Et on trouve en distribuant $$(5+2 \omega) \times {\omega +26\over 59} = w+2 ,\qquad (5+2\overline{\omega})\times {\omega-27 \over 59} = \omega-3.
    $$ Et la décomposition à lieu dans $\Z[\omega]$.

    PS. j'espère que je ne me suis pas mélangé les pinceaux !
  • @moduloP
    C'est ok, j'ai vérifié. Si filou signifie ``un peu subtil'', je suis aussi ok. Et encore, tu as illustré le sens le plus facile, i.e. de $q = (a,b,c)$ neutre à factorisation de $aX^2 + bX + c$ dans $A = \Z[\theta]$.

    De mon côté, ce sens facile, je le fais de la manière suivante. Puisque $q$ représente $1$, il existe $x,y \in \Z$ tels que $q(x,y) = 1$, ce qui force $x\wedge y = 1$. Je considère alors une matrice $M \in M_2(\Z)$ de déterminant $1$ :
    $$
    M = \pmatrix {x & u\cr y & v\cr}, \qquad \hbox {et} \qquad q_0 = q \circ M
    $$
    de sorte que $q_0(e_1) = 1$ (ici, $e_1, e_2$ base canonique de $\Z^2$). On a donc $q_0 = (1, b_0, c_0)$. Je factorise tranquille $X^2 + b_0XY + c_0Y^2$ en profitant du coefficient $1$ devant $X^2$ puis je reviens à $q$ via $M^{-1}$.

    J'en ai pas mal bavé pour l'autre sens : si $aX^2 + bXY +cY^2$ est factorisable en produit de deux formes linéaires de $A[X,Y]$, alors $(a,b,c)$ représente 1.


    Je me suis posé des questions. Soit $K$ un corps de nombres, $A$ son anneau d'entiers et $P \in A[X]$. Existe-t-il un algorithme qui permet de décider si la factorisation de $P$ dans $K[X]$ pouvait être corrigée en une factorisation de $P$ dans $A[X]$, si tu vois ce que je veux dire par là (c'est ce que tu as fait).
    N'arrivant à rien, je me suis calmé en prenant $K$ corps quadratique imaginaire. N'arrivant toujours à rien, je me suis calmé en prenant de plus $P$ de degré 2. Rien non plus. Patauger comme il faut avec des trinômes de degré 2, cela rend modeste, très modeste.
  • @Claude : je n'ai pas réfléchi beaucoup, la raison c'est que je viens de découvrir que SageMaths à pas mal de fonctionnalité intéressantes (je pense que W. Stein doit y être pour beaucoup) et je me suis un peu amusé. Bref.

    Je tente un truc,

    Soit $Q(x,y)$ une forme primitive de discriminant $\Delta < 0$ fondamental. Soit $A$ l'anneau quadratique de discriminant $\Delta$. On suppose que $Q$ représente un nombre premier $p$ et que cette représentation est donné par $p =Q(1,0)$ i.e $Q(x,y) =px^2+bxy+cy^2$. De plus on suppose que l'on a une factorisation sur $A$ : $Q(x,y) = (\alpha x+\beta y)(\gamma x+\delta y)$.

    Alors $p =\alpha \gamma$.
    1. soit $\alpha$ est une unité que l'on normalise à $1$ et dans ce cas $\gamma = p$
    2. soit $N(\alpha)=N(\gamma) = p$.
    Dans le premier cas, on a $\beta \in A$. Mais $-\beta$ est égal à $\theta / p$ où $\theta$ est solution de $x^2+bx+pc$ et $\theta$ est générateur de l'anneau quadratique donc incompatible avec $\theta/p \in A$.

    Dans le second cas, $p$ est représenté par la forme neutre et ne peux pas être représenté par une forme non neutre (je pense qu'il faut la loi de composition de Gauss pour voir ça). Et par suite, $Q$ est triviale.

    Bilan sous les hypothèses : une décomposition sur $A$ de la forme $Q(x,y)$ implique que la forme est triviale.

    Bon c'est un peu complexe pour moi là.
  • Remarque, si j'ai bien compris ton principe de négation. Mon petit 1. doit être écris comme $\theta/p \in A$ et $\theta$ générateur de $A$ donc $p=1$. Et non pas écris sous forme d'absurde.
  • @moduloP
    Tes deux posts précédents. Raisonnement par l'absurde (ou pas). Il ne faut pas en faire une fixation. J'essaie de m'en passer (mais personne ne voit mes brouillons) et je vais jusqu'à éviter les négations générales (dans notre livre avec Henri, il n'y en a aucune). Mais au lieu d'énoncer des grands principes, c'est bien mieux d'attendre l'occasion de disposer de vrais exemples (cela arrive souvent de manière imprévue) et je serais très mal à l'aise d'en débattre en général (surtout sur le forum !). Attendons l'occasion de disposer d'exemples pertinents.

    Ici, de toutes manières, j'ai besoin d'une approche plus carrée que la tienne. D'abord, tu utilises qu'une forme primitive représente un premier ; c'est vrai mais pas du tout évident (cf th 9.12 de Cox, p. 188) et les commentaires qu'il fait page 190 : A weaker form ...etc .. en citant Dirichlet, Weber, et de manière plus récente (1954) Brigss. Tu noteras que dans le th. 9.12, le discriminant est $< 0$. Je ne suis absolument pas clair là-dessus et j'ignore ce qui se passe pour $D > 0$. Et ensuite, dans ta preuve (même si elle est juste), on aimerait un ``traitement plus franc''.

    Mon approche avec les notations déjà utilisées (je ne suppose pas le discriminant $< 0$) et je note $z \mapsto \widetilde z$ l'involution sur $\Q(\sqrt D)$. Je rappelle que $T^2 + bT + ac = (T- \theta)(T - \widetilde \theta)$ et que $A = \Z[\theta]$. A gauche, un acquis, à droite, l'hypothèse.
    $$
    aP(X,Y) = a(aX^2 + bXY + cY^2) = a(aX - \theta Y) (aX - \widetilde \theta Y), \qquad \qquad
    P(X,Y) = (\alpha X - \beta Y) (\widetilde\alpha X - \widetilde \beta Y) \in A[X,Y]
    $$
    On veut montrer que 1 est représenté par $(a,b,c)$.

    Je vais utiliser le fait que le $\Z$-module $a\Z + \theta \Z$ est un idéal de $A = \Z[\theta]$ : en effet, ce $\Z$-module est stable par $\theta$ puisque $\theta^2 + b\theta + ac = 0$. Je vais aussi utiliser l'unicité de la décomposition dans $K[X,Y]$ (à un inversible près, à l'ordre près des facteurs). Donc en passant dans $K[X,Y]$ et en désignant par $\sim$ l'égalité à un scalaire près de $K^*$
    $$
    aX - \theta Y \sim \alpha X - \beta Y \qquad \hbox {ou encore} \qquad \hbox {pour les vecteurs} \qquad (a, \theta) \sim (\alpha, \beta)
    $$
    Grâce au $\sim$ à droite, $(a, \theta)$ et $(\alpha, \beta)$, même combat. I.e. on obtient que $\alpha\Z + \beta\Z$ est un idéal de $A$ !! Et donc que $\alpha\Z + \beta\Z = \langle\alpha,\beta\rangle_A$. En se souvenant que $aX^2 + bXY + cY^2 = (\alpha X - \beta Y) (\widetilde\alpha X - \widetilde \beta Y) $ dans $A[X,Y]$
    $$
    a,b,c \in \langle\alpha,\beta\rangle_A \qquad \hbox {i.e.} \qquad a,b,c \in \alpha\Z + \beta\Z
    $$
    Et comme $(a,b,c)$ est primitive, on combine $a,b,c$ pour obtenir $1 \in \alpha\Z + \beta\Z$ i.e. $1 = \alpha x - \beta y$ avec $x,y \in \Z$. En conjuguant : $1 = \widetilde \alpha x - \widetilde \beta y$. En multipliant les deux :
    $$
    1 = ax^2 + bxy + cy^2
    $$
  • Bonsoir Claude,

    Peux-tu m'expliquer quel est le problème avec $$\text{non(non P)}\Rightarrow \text{P ?}$$
  • C'est un des principes que l'on réfute lorsque l'on fait des maths constructives. Cela revient à s'interdire le raisonnement par l'absurde, ou le tiers exclu.

    Dans le contexte des maths constructives, il faut avoir un certificat de tout ce que l'on prouve. Pour simplifier un peu, disons qu'en maths constructives , une démonstration est un algorithme. Par exemple, prouver qu'un réel est non nul, c'est facile. On calcule ses décimales une à une, jusqu'à en exhiber une non nulle, au bout d'un temps fini (plus ou moins long).

    Mais comment peux-tu certifier qu'un réel est nul ? Tu ne vas pas pouvoir tester une infinité de décimales...

    Claude rectifiera sûrement, j'ai dû dire pas mal de bêtises...
  • @ killersmile38

    Je cherche à comprendre ton deuxième exemple. Il n'existe aucun polynôme irréductible sur l'anneau des fonctions entières et réductible sur le corps des fonctions méromorphes ?

    Edit : bon, j'ai posté un peu trop vite. J'ai finalement ma réponse grâce à ces deux documents :
    http://agreg-maths.univ-rennes1.fr/documentation/docs/holomorphe.pdf
    https://projecteuclid.org/download/pdf_1/euclid.mmj/1029001420

    Les fonctions entières forment un anneau à PGCD et ces anneaux vérifient le lemme des contenus de Gauss (cf. le deuxième lien).
  • @gai requin, killersmille38
    Merci (killersmille38) d'avoir répondu. Pour de nombreuses raisons, j'aurais été bien en peine de le faire dans un contexte général. D'abord, je ne veux pas que l'on m'enferme dans une secte : je fais des maths (et pas des maths constructives). Point. Disons que j'essaie d'en faire. Et cette histoire de négation générale, c'est essentiellement en Algèbre Commutative (pas en Théorie des Groupes, en Combinatoire ...etc..). Le mieux est d'attendre des exemples pertinents comme déjà dit.

    @gai-requin : as tu quelque part, des énoncés ou des preuves où interviendraient pour un anneau commutatif $A$ ou un $A$-module $M$, des négations ``générales'' de type $a \ne 0$ pour $a \in A$ et/ou $x \ne 0$ pour $x \in M$ ? Attention de bien comprendre ce que cela signifie. Si on dispose par exemple d'un anneau intègre $A$ et que l'on dit $a \ne 0$, pour moi il n'y a rien de négatif parce que je le transforme en ``$a$ régulier'' (ce qui est quelque chose de positif).

    @moduloP A propos de mon argument dans http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?3,1594756,1596514#msg-1596514. Il y a quelque chose qui pourrait paraître bizarre et même louche. On a par hypothèse $P(X,Y) = aX^2 + bXY + cY^2 = L(X,Y)\widetilde L(X,Y)$ dans $A[X,Y]$ où $L$ est linéaire et on veut montrer l'existence de $x, y \in \Z$ tels que $P(x,y) = 1$. Et je vais en faire plus que l'on me demande : $x,y \in \Z$ dans ma preuve vont vérifier $L(x,y) = 1$, a fortiori $\widetilde L(X,Y) = 1$, a fortiori $P(x,y) = 1$. C'est cela qui pourrait paraître louche. Mais un examen attentif montre que ce n'est pas louche du tout. Par contre on pourrait disposer de $x,y \in \Z$ vérifiant $P(x,y) = 1$ sans avoir $L(x,y) = 1$ ; par exemple, $X^2 - 3Y^2 = (X - \sqrt 3 Y)(X + \sqrt 3Y)$ et d'une part $(x,y) = (1,0)$ et d'autre part $(x,y) = (2,1)$.
  • Ok ok Claude, c'est plus clean ! Merci :)
  • @Claude,

    n'est-ce pas le fil que tu cherches ?
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