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Catégories et Foncteurs

salut ! j'ai deux préoccupations à vous soumettre
1- Un élément initial(resp. final) d'une catégorie est-il unique ?
2- La catégorie des applications ordonnées, comment montrer l'associativité de la loi ?
Merci d'avance à celui qui me viendra en aide.

Réponses

  • 1) Oui à isomorphisme unique près.

    2) Celle-ci ? Si oui, c'est évident parce que les foncteurs sont en particuliers des applications. Sinon, je ne sais pas.

    Edit : en gras.
  • 1) Pas nécessairement. Par exemple, dans la catégorie des ensembles, les singletons $\{ 0 \}$ et $\{ 1 \}$ sont tous les deux des objets finaux.
  • Je vois. Mais il me semble que tout singleton est un objet final, je me trompe ?
  • Dans la catégorie des ensembles oui.
  • Un objet final est unique à unique isomorphisme près, et réciproquement, tout objet isomorphe à un objet final est final. La même propriété marche par les objets initiaux en passant dans la catégorie opposée.

    ça explique que dans la catégorie des ensembles, tout objet final est un singleton, et respectivement, tout singleton est un objet final.
  • Montrer que les ensembles ordonnés (E,<=) et les applications croissantes forment une catégorie. Je suis dans l'incapacité de montrer que la loi est associative vu que je n'arrive pas à bien définir la loi pour tout triplet d'objets de cette catégorie. Par conséquent, je ne peux pas montrer qu'il s'agit bien d'une catégorie. Comment définir cette loi ?
  • Il n'y a pas de "loi", il n'y a que des morphismes. En l'occurrence, si $A$ et $B$ sont deux objets de ta catégorie, il existe une flèche $A \to B$ si et seulement si $A \leq B$. L'associativité de la composition des morphismes découle alors facilement de la transitivité de $\leq$.

    EDIT : j'ai lu trop vite, je pensais qu'on parlais de la catégorie donnée par un ensemble ordonné particulier. Du coup l'associativité vient juste de l'associativité de la composition des fonctions.
  • Salut,

    Peut être que l'on va dire que les objets de la catégorie sont les éléments de $E$ et que pour deux éléments $a$ et $b$, l'ensemble des flèches de $a$ vers $b$ est réduit à $\emptyset$ si $a \not \leq b$ et a une seul flèche si $a \leq b$. Du coup, la transitivité doit jouer un peu dans cette histoire.

    Enfin, j'ai pas trop lu la définition non plus :-D

    Edit : pareil que Poirot :-D
  • N'est-ce pas simplement une sous-catégorie de la catégorie des ensembles ?
    (je crois qu'il faut parler de foncteur d'oubli)

    Il suffit de montrer la stabilité pour la composition des flèches :

    Si $f$,$g$ sont croissantes et composables, alors $f\circ g$ est encore croissante.

    Sinon, reprends les démonstrations pour la catégorie des ensembles, et adapte en ajoutant à chaque fois
    "ordonné" après "ensemble"
    "croissante" après "application"
  • Ah bin, je pense que j'ai interprété le problème comme Poirot. Mais c'était peut être pas ça, oups !
  • Eh bien, c'est la composée de deux applications. Si on se donne trois ensembles partiellement ordonnés $E$, $F$ et $G$ et deux applications croissantes $f:E\to F$ et $g:F\to G$, la composée $g\circ f$ est l'application de $E$ dans $G$ qui envoie un élément $x$ de $E$ sur $g\bigl(f(x)\bigr)$. Cette application est croissante : si $x$ et $x'$ appartiennent à $E$, si $x\le x'$ alors $f(x)\le f(x')$ puisque $f$ est croissante, puis $g\bigl(f(x)\bigr)\le g\bigl(f(x')\bigr)$ puisque $g$ l'est aussi.

    L'associativité est la même évidence que pour la catégorie des ensembles (c'est un cas particulier) : si $h:G\to H$ est une nouvelle application croissante, on a pour tout $x$ de $E$ l'égalité $\bigl((h\circ g)\circ f\bigr)(x)=h\Bigl(g\bigl(f(x)\bigr)\Bigr)=\bigl(h\circ(g\circ f)\bigr)(x)$.
  • Je vois. C'est pas loin de la démonstration générale de la catégorie des ensembles.
  • Oui, et pour cause, il s'agit d'une catégorie concrète (terme que j'ai appris hier...).
  • Un petit exo rigolo sur les catégories concrètes: montrer que si le foncteur oubli est représentable alors les monomorphismes sont injectifs.
  • Soit $\newcommand{\C}{\mathscr{C}}\C$ une catégorie concrète. Cela signifie que l'on a un foncteur $F:\C\to\mathbf{Ens}$ qui est fidèle, i.e. tel que $\hom_\C(A,B)$ s'injecte dans $\mathrm{Fun}(FA,FB)$ pour tout couple $(A,B)$ d'objets de $\C$. Dire que $F$ est représentable, c'est dire qu'il existe un objet $X$ tel que $FA\simeq\hom_\C(X,A)$.

    Soit $f\in\hom_\C(A,B)$ un morphisme et soit $\bar{f}=F(f)$ l'application « concrète » associée. Point clé : par fonctorialité, si $h\in\hom_\C(X,A)$ correspond au morphisme $x\in FA$, alors au morphisme $f\circ h\in\hom_\C(X,B)$ correspond à $\bar f(x)$ (quoi d'autre ?).

    Supposons que $f$ soit un monomorphisme. Soient alors $x_1$ et $x_2$ deux éléments de $FA$ qui ont la même image par $F(f)$. Notons $h_1,h_2\in\hom_\C(X,A)$ les morphismes qui correspondent à $x_1$ et $x_2$. Dire que $\bar{f}(x_1)=\bar{f}(x_2)$, c'est dire que $f\circ h_1=f\circ h_2$. Comme $f$ est un monomorphisme, on en déduit que $h_1=h_2$, c'est-à-dire que $x_1=x_2$. Ainsi, $\bar f$ est injective.
  • Remarque: tu n'as jamais utilisé la fidélité de $F$.
  • En effet : soit j'ai escroqué, soit on peut la déduire de la « représentabilité », soit elle ne sert pas.
  • > soit on peut la déduire de la « représentabilité »
    Par exemple, si une catégorie a un objet initial, est-il bien raisonnable d'espérer que le foncteur représenté par cet objet soit fidèle?

    > soit elle ne sert pas
    Elle ne sert pas en effet, sauf éventuellement à donner un sens à "morphisme injectif" ou encore à "foncteur oubli" - il faut pouvoir considérer un morphisme comme une fonction. Plus exactement, tu as montré que si on a un foncteur représentable $F$ et si f est un monomorphisme, alors $F(f)$ est injectif, et ça n'a rien à voir avec les catégories concrètes. Un exercice sur les catégories concrètes aurait été plutôt : montrer que si le foncteur oubli est représentable alors les monomorphismes sont les morphismes injectifs.
  • Merci Alesha de ces commentaires.

    Représentabilité. Non, en effet, ce serait une catégorie bien pauvre. (J'avais un vague truc en tête, je vois que c'était voué à rester vague – pour ne pas dire « débile ».)

    Exploitation de la fidélité. Il me semble qu'il n'y a pas grand-chose à faire pour montrer « la réciproque » : si $f$ est un morphisme tel que $\bar f=F(f)$ est injectif, alors $f$ est un monomorphisme. Soient en effet $g_1,g_2\in\hom_\C(Z,A)$ deux morphismes tels que $f\circ g_1=f\circ g_2$. Alors $\bar f\circ F(g_1)=\bar f\circ F(g_2)$ (deux fonctions de $F(Z)$ dans $F(B)$). Comme $\bar f$ est injective, on en déduit que $F(g_1)=F(g_2)$. La fidélité de $F$ donne alors $g_1=g_2$.
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