Reconstruction de groupes

Bonjour
Je suis en train d'étudier les suites de composition et dans le "Grand combat'' de Berhuy, je suis tombé sur une remarque sur le problème des extensions de groupes (p. 261).

Le but est de reconstruire tous les groupes (à iso près) qui admettent (G,N,{1}) comme suite de composition.

Ma question est donc
À quelles conditions, étant donné deux groupes N et K, peut-on trouver tous les groupes G (à isomorphismes près) ayant un sous-groupe H distingué dans G, isomorphe à N tel que G/H est isomorphe à K ?

Existent-t-ils des cas particuliers dans lesquels une telle ''reconstruction'' est possible ?
J'ai cherché mais je n'ai pas vraiment trouvé de réponse à ma question.
Merci d'avance à tous ceux qui pourraient m'aider.

Réponses

  • Non, la question est , étant donné deux groupes $N,K$, la question est de trouver tous les groupes $G$ qui ont un sous-groupe normal isomorphe à $N$ tels que $G/N\simeq K$.

    La question est extrêmement ardue, et je ne pense pas qu'il y ait un jour une réponse générale à ce genre de question.

    Lorsque les ordres de $K$ et $N$ sont premiers entre eux, sauf erreur, on obtient les produits semi-directs $N\times_\rho K$. Mais on n'a pas de CNS pour décider si deux produits semi-directs sont isomorphes ou non.

    Même lorsque $N$ est en plus supposé central dans $G$, le problème est ardu. Cela revient plus ou moins à calculer $H^2(K,N)$...

    Voici encore un argument en faveur du fait qu'il n'y a pas de réponse générale. Tout $p$-groupe fini d'ordre $p^{n+1}$ admet un sous-groupe central d'ordre $p$. Tout $p$-groupe fini d'ordre $p^{n+1}$ est donc une extension d'un groupe d'ordre $p^n$ par un sous-groupe central cyclique d'ordre $p$. Si on savait répondre à la question , on pourrait classifier tous les $p$-groupes finis...
  • Ça revient à trouver les $G$ tels qu'il existe une suite exacte $1\to N \to G\to K \to 1$. $G$ est alors une extension de $N$ par $K$ (ou $K$ par $N$, j'oublie toujours; mai dans tous les cas ça te donne de bons mots clés).

    Il y a des cas particuliers où c'est possible; c'est lorsque cette suite se scinde, par exemple on a un morphisme $K\to G$ qui est une section du morphisme $G\to K$. Bien sûr ça dépend du morphisme et de $G$; mais dans ces cas là déjà on sait que $G$ est un produit semi-direct de $N$ et $K$. Comment appliquer ça sans connaître $G$ ?
    Eh bien par exemple pour des groupes finis, si $K= \Z/n\Z$, $n$ premier avec l'ordre de $N$, alors cette suite se scinde toujours, et donc on sait que $G$ sera forcément un tel produit semi-direct. Je ne connais pas de cas plus généraux mais je ne m'y connais pas beaucoup donc il doit y en avoir.

    Edit : grillé par killersmile...
  • Bonjour Ririkrkr

    Comme indiqué dans le Berhuy, le problème est de déterminer toutes les extensions $G$ de $K$ par $N$, à isomorphisme près. Cela est équivalent à avoir la suite exacte $$
    \xymatrix{ \{1\}\ar[r]&N\ar[r]&G\ar[r]^{~\pi~}&K\ar[r]&\{1\} }.
    $$ Alors, le groupe $G$ ainsi construit admet un sous-groupe propre $N$ distingué (donc $G$ n'est pas un groupe simple) et le quotient $G/N\simeq K$.
    Dans certains cas (faciles ?), s'il existe une section $s:K\to G$ telle que $\pi\circ s = \mathrm{id}_K$, alors le groupe $G$ est isomorphe au produit semi-direct (externe) de $N$ par $K$. Et là, on sait construire tous les produits semi-directs $N\rtimes_\phi K$. Il y en a autant que de morphismes $\phi: K\to \mathrm{Aut}(N)$, que l'on sait obtenir connaissant $K$ et $N$ donc $\mathrm{Aut}(N)$.
    L'inconvénient est qu'on retrouve beaucoup de fois le même (isomorphe) produit semi-direct. Il faut donc déterminer les $\phi: K\to \mathrm{Aut}(N)$ qui vont donner des produits semi-directs isomorphes entre eux, pour les éliminer. Il y a un théorème qui permet d'affirmer que si $\phi_1$ et $\phi_2$ vérifient certaines bonnes conditions alors les produits semi-directs sont isomorphes : $N\rtimes_{\phi_1}K\simeq N\rtimes_{\phi_2}K$. Mais ce n'est qu'une condition suffisante et il est possible que $\phi_1$ et $\phi_2$ ne vérifient pas les bonnes conditions et pourtant que les deux produits semi-directs soient isomorphes.
    Et ceci, c'est dans le cas favorable où la suite exacte est scindée. Dans le cas contraire, on peut prolonger la méthode, mais c'est encore plus compliqué.
    Bref, ce n'est pas systématique, et dans certains de cas, il faut y aller voir au coup par coup.
    Si tu t'intéresses à la question, je te conseille de te procurer mon livre dans une BU, et d'y consulter le chapitre X, qui décrit ces procédés.

    Alain
  • Précision sur les propos d'Alain : il existe toujours des sections $s : K \to G$, il suffit d'associer à chaque élément de $K$ un antécédent par $\pi$. Ce qui est non trivial est l'existence d'une telle section qui soit un morphisme de groupes.
  • Merci à tous pour vos réponses !
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