Isomorphisme d'anneaux

Bonjour,

Je dois montrer que $\dfrac{\mathbb{Z}[ i]}{(1+3i)} \approx \dfrac{\mathbb{Z}}{10 \mathbb{Z}}$

Je définis le morphisme $\phi : \mathbb Z[ i] \rightarrow \dfrac{\mathbb Z}{10 \mathbb Z}$, par $z \mapsto \overline {z \overline{z}}$
Je prouve alors que $\phi$ est bien un morphisme surjectif et que $\ker \phi = (1+3i)$

Je pense savoir montrer que $\phi$ est surjectif.

1) J'ai du mal à montrer que $\ker \phi \subset (1+3i)$.
Soit $z \in \ker \phi$, $\ \overline {z \overline{z}}=0$ donc il existe $k \in \mathbb N$ tel que $z \overline{z}=10k$
$z=a+ib$ avec $a,b \in \mathbb Z$
$a^2+b^2=10k$

je dois montrer que $z=z'\times (1+3i)$ avec $z' \in \mathbb Z[ i] $

2) $\phi$ est-il réellement un morphisme d'anneaux ou de groupe ?

Merci

[Modifications faites. Merci Math Coss. m.]

Réponses

  • Il y a un tout petit truc de syntaxe qui pose problème : pour les entiers de Gauss, la séquence « crochet ouvrant + i + crochet fermant » est interprétée comme le début d'une section en italique. Il faut insérer une espace avant ou après le « i ».
    math65 a écrit:
    Je dois montrer que $ \frac{\mathbb Z[ i] }{(1+3i)}\approx \frac{\mathbb Z}{10 \mathbb Z}$

    Je définis le morphisme $\phi : \mathbb Z[ i]\rightarrow \frac{\mathbb Z}{10 \mathbb Z}$ par $z\mapsto \overline {z \overline{z}}$.
    Je prouve alors que $\phi$ est bien un morphisme surjectif et que $Ker \phi = (1+3i)$

    Je pense savoir montrer que $\phi$ est surjectif.

    1)J'ai du mal à montrer que $Ker \phi \subset(1+3i)$ :

    Soit $z \in Ker \phi$, $\overline {z\overline{z}}=0$ donc il existe $k \in \mathbb N$
    tel que $z \overline{z}=10k$
    $z=a+ib$ avec $a,b \in \mathbb Z$
    $a^2+b^2=10k$

    je dois montrer que $z=z'\times (1+3i)$ avec $z'\in \mathbb Z[ i] $

    2) $\phi$ est-il réellement un morphisme d'anneaux ou de groupe ?

    Un truc avec un produit de $z$ et de $\bar{z}$, ça a une chance d'être linéaire ?

    À défaut d'une aide conceptuelle, voici un dessin :
    • $1+3\mathrm{i}$ et l'idéal qu'il engendre, représenté par les points noirs (pourquoi forment-ils ce réseau carré ?) ;
    • en rose, un « domaine fondamental » : un carré dont les translatés par un vecteur du réseau recouvrent le plan (pourquoi ?) ;
    • en bleu, un sommet et les points intérieurs au carré : pourquoi forment-ils un système de représentants du quotient que tu cherches ? Es-tu surpris qu'il y en ait $10$ ?
    74360
  • @Math Coss c'est assez vague.

    Est-ce que cela veut dire que je dois choisir un autre morphisme $\mathbb Z[ i] \rightarrow \dfrac{\mathbb Z}{10 \mathbb Z}$? est-ce bien la voie à prendre?
  • Salut,

    Peut-être qu'on peut regarder : $\Z[ i ] \to \Z/10\Z$ donné par $a+ib \mapsto a+3b \pmod{10}$.

    On a pour $k \in \Z$.
    $$
    a+i(3a+10k) = a(1+3i) + i(1+3i)(1-3i)k \in (1+3i) \Z[ i]
    $$

    Faut vérifier des petits trucs certainement, sans garantie !
  • $\newcommand{\zz}{\mathbb{Z}}$

    Il vaut mieux partir comme ça: On prend le morphisme $\zz\to \zz[ i ]/(1+3i), m\mapsto \bar{m}$.

    - montrer qu'il est surjectif: pour cela, il suffit de voir que $\bar{i}=\bar{m}$ pour un certain entier, en se rappelant que $\bar{1}+\bar{3}\bar{i}=\bar{0}$. Je laisse math65 chercher un peu.

    - montrer que le noyau est $10 \zz$: un entier $m$ est dans le noyau si et seulement il existe $a,b\in\zz$ tels que $$\dfrac{m}{1+3i}=a+bi.$$ Y a plus qu'à faire des petits calculs...
  • Il ne faut pas choisir « un autre morphisme », il faut choisir un morphisme tout court. L'application qui à $z\in\Z[\mathrm{i}]$ associe la classe de $z\bar z$ modulo $10$ n'est pas un morphisme de groupes (par exemple, l'image de $-1$ n'est pas l'opposée de l'image de $1$) ni (donc) d'anneaux.

    Rappel : un morphisme de $\Z[\mathrm{i}]/(1+3\mathrm{i})$ vers $\Z/10\Z$, c'est pareil qu'un morphisme de $\Z[\mathrm{i}]$ vers $\Z/10\Z$ dont le noyau contient l'idéal $(1+3\mathrm{i})$.

    Il faut envoyer $0$ sur $\bar0\in\Z/10\Z$ et $1$ sur $\bar1$. Donc $2$ sur $\bar2$, $3$ sur $\bar3$. Et $4$ ? Sur $\bar4$ évidemment. Ce qui est intéressant, c'est de remarquer que $4$ est dans le carré voisin de $1$, $2$ et $3$. Sa place dans son carré est la même que celle de $1+\mathrm{i}$ dans le carré précédent. C'est une façon de voir la relation : $4=1+\mathrm{i}+(-3+\mathrm{i})=(1+\mathrm{i})+\mathrm{i}(1+3\mathrm{i})$. Pour pouvoir quotienter par l'idéal $(1+3\mathrm{i})$, les images de $4$ et de $1+\mathrm{i}$ doivent donc être égales, ce qui force à envoyer $\mathrm{i}=4-1+\mathrm{i}(1+3\mathrm{i})$ sur $\bar4-\bar1=\bar3$.

    Morale : le seul morphisme de $\Z[\mathrm{i}]$ vers $\Z/10\Z$ envoie $1$ sur $\bar1$ et $\mathrm{i}$ sur $\bar3$ et donc $a+b\mathrm{i}$ sur $a+3b$, comme prédit par moduloP.

    Reste à vérifier que cela définit vraiment un morphisme. Le fait que $\bar3^2=-\bar1$ est rassurant. Dernière remarque : le nombre de points de $\Z/(1+3\mathrm{i})$ est la norme du générateur : $10=(1+3\mathrm{i})\overline{(1+3\mathrm{i})}$ et apparemment, ce n'est pas un hasard.74410
  • On peut aussi remarquer que $(1+3i)=(3-i)$ (multiplier le générateur par l'inversible $-i$) et se souvenir que $\mathbb Z[ i]=\mathbb Z[X]/(X^2+1)$. On se retrouve avec $\mathbb Z[X]/(X^2+1,3-X)$ ...
  • @Mathcoss : Juste pour compléter, en fait, la donnée d'un morphisme de $\Z[ i] /(1+3i) \to R$ est équivalente à la donné d'un élément $\eta$ de $R$ vérifiant : $\eta^2 = -1$ et $1+3\eta = 0$. Du coup, il y a juste à résoudre $1+3 \eta = 0$ dans l'anneau $R$. Mais comme $3 \eta = -1$ et $\eta^2=-1$ on obtient : $3 \eta^2 = - \eta$ et donc $\eta = 3$.

    Et donc, un tel morphisme existe si et seulement si $9^2 = -1$ i.e $10 = 0$ dans $R$. Et dans ce cas, le morphisme en question est unique et et donné par $a+ib \mapsto a + 3b$.

    Sinon, on fait comme GBZM, et on voit encore mieux que $i=3$.
  • Le morphisme est en fait la projection d'un élément de $\mathbb Z[ i]$ sur l'axe des réels selon des translations $-i+3$.

    Soit $\phi : \mathbb Z[ i] \rightarrow \dfrac{\mathbb Z}{10 \mathbb Z}$

    définie par $z=a+ib \mapsto \overline {a+3b}$

    $\phi$ est surjectif.

    Soit $\overline{p} \in \dfrac{\mathbb Z}{10 \mathbb Z}$
    donc $p \in \mathbb Z$
    Pour $a=p$ et $b=0$, $\phi(a+ib)=\overline{p}$
    Donc pour tout $\overline{p} \in \dfrac{\mathbb Z}{10 \mathbb Z}$
    il existe $z \in \mathbb Z[ i] $ tel que $\phi(z)=\overline{p}$

    $(1+3i)$ est $Ker \phi$

    Soit $z=a+ib \in Ker \phi$,
    $\overline{a+3b}=0$
    il existe $k\in \mathbb Z$ tel que $a+3b=10k$
    $a=10k-3b$
    Donc $z=10k-3b+ib=(k+i(-3k+b))(1+3i)$
    Donc $z \in (1+3i)$
    Donc $(1+3i) \subset Ker \phi$

    Soit $z=a+ib \in (1+3i)$
    il existe $z'=c+id \in Z[ i]$ tel que $z=a+ib=(c+id)(1+3i)=c-3d+i(3c+d)$
    Donc $\phi(z)=\overline{a+3b}=\overline{c-3d+3(3c+d)}=\overline{10c}=\overline{0}$
    Donc $z \in Ker \phi$
    Donc $ Ker \phi \subset (1+3i) $

    Ainsi $Ker \phi = (1+3i) $

    Ainsi $\dfrac{\mathbb{Z}[ i]}{(1+3i)} \approx \dfrac{\mathbb{Z}}{10 \mathbb{Z}}$
  • Salut,

    Tu n'as pas vérifié qu'il s'agit d'un morphisme d'anneau.
  • Et petit truc, lorsque tu démontres que $(1+3i) \subset \text{Ker}(\phi)$.

    Comme (a montrer) $\phi$ est un morphisme d'anneau, on a : $\phi(z(1+3i)) = \phi(z) \phi(1+3i)$, mais comme $\phi(1+3i) = 1+9 \pmod{10} = 0\pmod{10}$ on a directement $\phi(z(1+3i))= 0$.

    C'est juste un peu moins lourd, je trouve.
  • @moduloP
    Je ne l'ai pas écrit car ce n'est pas le plus gros problème pour moi mais pour le montrer, il faut montrer:
    1) Pour tout $x,y \in \mathbb Z[ i]$, $\phi(x+y)=\phi(x)+\phi(y)$ et $\phi(x.y)=\phi(x).\phi(y)$
    2) $\phi(1)=\overline{1}$
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