Sous-groupes éventuels de $\mathfrak S_n$

Bonjour,
je me demandais si les groupes de permutations S1, S2, S3, ..., Sn-1 étaient des sous-groupes du groupe symétrique Sn ?
S2 semble inclus dans S3, mais bon...

Merci.

Réponses

  • Oui. Pour avoir $S_k \subset S_n$ il suffit de prendre $\{\sigma \in S_n : \sigma(j) = j, j = k+1, \dots, n\}$
  • Ok . Oui évidemment il faut laisser invariantes certaines permutations .
  • Lapsus : il faut laisser invariants certains points.

    Plus généralement, le fixateur d'un élément quelconque $i$ de $\{1,\dots,n\}$ dans $S_n$ (l'ensemble des $\sigma\in S_n$ tels que $\sigma(i)=i$) est isomorphe à $S_{n-1}$.
  • Pourquoi "il faut" ? $S_6$ contient un $S_5$ qui ne fixe aucun élément de $\{1,\ldots,6\}$.
  • C'est vrai.

    À part cette situation exceptionnelle, on peut aussi plonger $S_k$ « diagonalement » dans $S_{kp}$.

    Exemple ($k=3$, $p=2$) : le groupe engendré par $(1,2,3)(4,5,6)$ et $(1,2)(4,5)$ dans $S_6$ est isomorphe à $S_3$.

    Plus généralement, le sous-groupe de $S_{2k}$ formé des permutations $\sigma$ telles que $\sigma(j+k)=\sigma(j)+k$ pour $j\in\{1,\dots,k\}$ est isomorphe à $S_k$.
  • Plus simple, le sous-groupe engendré par des transpositions orthogonales est isomorphe à $\mathfrak{S}_2$.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • C'est quoi, des transpositions orthogonales ?
  • Sans point commun ?
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            -- Schnoebelen, Philippe
  • Maintenant je me demande si ces sous-groupes sont cycliques...finis oui, monogènes non ?

    @Mathcoss: ça veut dire quoi plonger ?
  • Un groupe monogène ou cyclique (monogène fini) est nécessairement abélien (pourquoi ?), ce qui n'est pas le cas de $S_n$ pour $n>2$ (pourquoi ?).
  • Ah oui les permutations ne commutent pas en effet...donc c'est réglé merci !!
  • Plonger, c'est fabriquer un plongement, c'est-à-dire un morphisme injectif ; c'est donc réaliser un groupe comme un sous-groupe d'un autre.

    Pour réaliser le plongement évoqué ci-dessus, prenons l'ensemble à $kp$ éléments $E=\{1,\dots,k\}\times\{1,\dots,p\}$. Étant donnée une permutation $\pi$ de $\{1,\dots,k\}$, on lui associe une permutation $\varphi(\pi)$ de $E$ par\[\varphi(\pi)(i,j)=(\pi(i),j)\quad\text{pour}\ (i,j)\in \{1,\dots,k\}\times\{1,\dots,p\}.\]On passe de $S_E$ à $S_{kp}$ en numérotant les éléments de $E$, par exemple par $(i,j)\mapsto i+jk$.
  • @nicolas.patrois : ah, tu voulais dire "le sous-groupe engendré par un produit de transpositions à supports disjoints" ?
  • Oui.
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            -- Schnoebelen, Philippe
  • Je ne suis pas sûr de moi mais dans le document suivant y aurait-il une erreur :

    https://www.maths-france.fr/MathSup/Cours/24-groupe-symetrique.pdf

    Pour le groupe S3 (page 3 tout en haut) , pourquoi t1,2 o t1,3 = c 2 et pas c1 ?

    Et réciproquement pourquoi t1,3 o t1,2 = c1 et pas c2 ?

    Pour moi : t1,3 ( 1 2 3) = ( 3 2 1) puis : t1,2 o t1,3 ( 1 2 3) = t1,2 ( 3 2 1) = ( 2 3 1) ??

    Où est mon erreur ?

    Merci
  • > Où est mon erreur ?

    Ici :

    >t1,2 ( 3 2 1) = ( 2 3 1)

    Ça vient d'une notation pas terrible.
  • @Gabuzomeu: ok merci pour la ligne, mais qu'est ce qui est faux en fait ? je ne vois pas désolé.
  • Remplace les points d'interrogation :

    $t_{1,3}$ envoie $1$ sur ? que $t_{1,2}$ envoie sur ?
    $t_{1,3}$ envoie $2$ sur ? que $t_{1,2}$ envoie sur ?
    $t_{1,3}$ envoie $3$ sur ? que $t_{1,2}$ envoie sur ?
  • t1,3 envoie 1 sur 3 que t1,2 envoie sur 3 ?
    t1,3 envoie 2 sur 2 que t1,2 envoie sur 1 ?
    t1,3 envoie 3 sur 1 que t1,2 envoie sur 2 ?
  • Je dirais :

    t1,3 envoie 1 sur 3 que t1,2 envoie sur 3
    t1,3 envoie 2 sur 2 que t1,2 envoie sur 1
    t1,3 envoie 3 sur 1 que t1,2 envoie sur 2

    Je m'embrouille un peu.
  • As-tu maintenant compris ton erreur ?
  • Oui je crois...et l'auteur du Pdf a-t-il compris son ambiguïté :-D
  • Il n'y a aucune ambigüité dans le pdf à ce niveau. Juste une notation qui n'aide pas tellement.
  • OK merci j’ai compris !

    Sinon tout en bas de la page 6, pourquoi a-t-on p’’ = p p’ et non pas p’’ = p + p’ quand on compose 2 permutations ?

    Merci
  • Ici, c'est une erreur de l'auteur : on a bien $p''=p+p'$.
  • Je reprends le fil.

    Lorsque l'on décompose une permutation de Sn en un produit de cycles à support disjoints, est-ce que la somme des ordres des cycles est égale à n ? (en comptant pour 1 les éléments fixes bien sûr !)

    Je dirais que oui... mais ?
    Merci
  • L'ordre d'un cycle, c'est sa longueur. Si on écrit une permutation comme produit de cycles disjoints en mettant un cycle de longueur 1 (qui est une autre façon d'écrire l'identité...), chaque nombre entre $1$ et $n$ est écrit une fois et une seule (pourquoi ?). Tu peux conclure ?
  • Car une permutation est une bijection de E dans E (E = Nn ). ?
  • Ça n'explique rien : la permutation $(1,2)(2,3)(1,2)$ est une bijection de $\{1,2,3\}$ dans lui-même (laquelle ?) mais plusieurs nombres apparaissent plusieurs fois.
  • Je ne sais pas...car les cycles sont disjoints ?

    Pour ton exemple le triplet (1;2;3) a pour image (3;2;1) ?
  • Oui, c'est le point clé.
    Chaque nombre intervient une fois au plus car les cycles sont disjoints et que dans chaque cycle, il intervient au plus une fois (ça rentre dans la définition d'un cycle).
    Chaque nombre intervient au moins une fois parce qu'un point qui n'est fixe apparaît dans un cycle et que l'on ajoute un « cycle » de longueur 1 pour chaque point fixe.
  • OK merci.

    "Il n'existe pas d'élément d'ordre 15 dans S5 , et le premier Sn possédant un élément d'ordre 15 se trouve dans S8"

    Pouvez-vous m'aider à comprendre cette assertion ? Merci.
  • Clé : dans n'importe quel groupe, l'ordre du produit de deux éléments qui commutent est divise le ppcm des ordres des éléments (pourquoi ?).

    Par conséquent, dans le groupe symétrique, l'ordre d'un élément est le ppcm des ordres des cycles disjoints qui le composent.

    Pour obtenir $15$ comme ppcm, on a deux possibilités :
    • soit un $15$-cycle : on est donc au moins dans $S_{15}$ ;
    • soit des $3$-cycles et des $5$-cycles disjoints ; il en faut au moins un de chaque donc il faut au moins $3+5=8$ nombres à permuter ; inversement, l'élément $(1,2,3)(4,5,6,7,8)$ de $S_8$ est bien d'ordre $15$.

    Edit : remplacement « est » par « divise » ci-dessus.
  • Ah là je mélange un peu tout je m'aperçois.

    L'ordre d'une composée de cycles est égal au produit de l'ordre des "sous-cycles" ?
    On peut définir un morphisme "ordre" de ( Sk,o) (k dans [1;n]) dans (N, *) alors ?
    Quand les ordres sont premiers entre eux...!

    Pour ta question je ne sais pas ...pour "atteindre" l'élément neutre c'est le seul moyen, ça me rappelle les racines primitives de l'unité.
  • Non, on ne peut pas définir un morphisme « ordre ». Même avec un seul cycle $\gamma$ d'ailleurs, par exemple parce que si l'ordre de $\gamma$ est $r$, l'ordre de $\gamma^r$ est $1$ au lieu d'être $r^r$.

    Contre-exemples : si $\gamma=(1,2)$ et $\delta=(2,3)$, quel est l'ordre de $\gamma^2$ ? de $\gamma\delta$ ?

    Bon, revenons un peu en arrière (là où j'ai écrit une bêtise plus haut). On se donne deux éléments $x$ et $y$ qui commutent dans un groupe.
    a) Que peux-tu dire, pour $k$ entier relatif, de $(xy)^k$ ? Comment le prouves-tu ?
    b) On appelle $r$ et $s$ les ordres respectifs de $x$ et $y$ et $m=\mathrm{ppcm}(r,s)$.
    c) Si $r$ et $s$ sont premiers entre eux, alors les groupes engendrés par $x$ et $y$ ont une intersection triviale (réduite à $\{1\}$) et l'ordre de $xy$ est $rs$.
    d) Justifie néanmoins la propriété : « dans le groupe symétrique, l'ordre d'un élément est le ppcm des ordres des cycles disjoints qui le composent. »

    Cela ne permet évidemment pas de définir un morphisme sur le groupe symétrique entier (voir ci-dessus).
  • Gamma² est d'ordre 1 ? c'est une involution ?
    GammaDelta je ne sais pas (2 ?)

    a) (xy)k= xkyk = ykxk par commutativité ?

    d) je ne sais pas, avec le théorème de Bézout peut être ? est-ce normal que cela me rappelle les racines nièmes de l'unité ?
  • Pour les contre-exemples :
    • $\gamma^2$ est bien d'ordre $1$ puisque c'est l'identité ;
    • $\gamma\delta=(1,2,3)$ qui est d'ordre $3$.
    Cela doit montrer qu'en général, il n'y a pas de règle simple entre l'ordre d'un produit et les ordres des facteurs. Pour $\gamma\delta$, pas de commutation, pas de relation entre les ordres. Pour $\gamma^2$, bien que $\gamma$ commute avec $\gamma$, l'ordre du produit n'est pas le ppcm des ordres (contrairement à ce que j'ai écrit et rectifié plus haut) ; cependant, il le divise.

    a) Oui, $(xy)^k=x^ky^k$. Cela se démontre par exemple récurrence pour $k\ge0$ puis par passage à l'inverse pour $k<0$ (si on en est là, il ne faut pas oublier de vérifier que $x$ commute avec tous les $y^k$ et que $y$ commute avec les $x^k$).

    b) Euh, pas de question...

    c) Soit $z$ dans l'intersection des groupes engendrés par $x$ et $y$. Il existe donc $k$ et $\ell$ entiers tels que $z=x^k=y^\ell$. On a $z^r=x^{kr}=(x^r)^k=e$ (le neutre du groupe) donc l'ordre de $z$ divise $r$ ; de même, $z^s=(y^s)^\ell=e$ donc l'ordre de $z$ divise $s$. Puisque $r$ et $s$ sont premiers entre eux, l'ordre de $z$ vaut $1$, c'est-à-dire que $z=e$.

    Soit $o$ l'ordre de $xy$, alors $e=(xy)^o=x^oy^o$. On en déduit que $z=x^o=y^{-o}$ appartient au groupe engendré par $x$ et au groupe engendré par $y$ et donc $x^o=y^{-o}=e$. Par conséquent, l'ordre de $xy$ est un multiple de $r$ et de $s$ et donc de $rs$.

    L'exemple de $x=y=\gamma=(1,2)$ ci-dessus montre que la conclusion est fausse en général.

    d) Bon, il faut bien te laisser quelque chose à faire ! Clé : les groupes engendrés par des cycles à supports disjoints ont des intersections triviales.
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