Montrer que $IJ=I\cap J$ si $I+J=A$ — Les-mathematiques.net The most powerful custom community solution in the world

Montrer que $IJ=I\cap J$ si $I+J=A$

Bonjour,
Je cherche à montrer que si $A$ est un anneau commutatif unitaire, $I,J$ sont des idéaux de $A$ tels que $I+J=A$, alors $IJ = I\cap J$. Je sais qu'on a toujours la première inclusion, mais l'autre me pose problème. À la vue des éléments de $I \cap J$ qui peuvent s'écrire comme combinaisons linéaires d'éléments de $I \cup J$, je suppose qu'il suffit de montrer que si $a \in A, x \in I \cup J$ sont tels que $ax \in I\cap J$, alors cet élément est combinaison linéaire de produit d'éléments de $I$ et $J$. Je pense aussi que je complique la chose mais je ne vois pas comment faire.
Merci de votre aide.

Réponses

  • $I + J = A$ donc on peut écrire $1$ comme une combinaison linéaire à coefs dans $A$.

    A partir de là, mon livre fait la démo en 2 lignes :-)
  • Suggestion : dans $A$ il y a (sans doute) une unité et $I+J=A$ signifie exactement que l'on peut écrire $1=x+y$ avec $x\in I$ et $y\in J$. Vois-tu pourquoi ? Vois-tu comment terminer ?
  • Je suis dans les transports. Je vois ça dès que j’en suis rentré. Merci!
  • Pour conclure il suffit de multiplier dans l’égalité. Je rédige tout cela en arrivant.
  • Je ne suis pas rentré tout de suite finalement. Bref! Il existe $x\in I$ et $y\in J$ tels que $x+y=1$ car si on écrit $1$ comme combinaison linéaire d'éléments de $I\cup J$, la propriété d'absorption et la stabilité par loi de groupe permet de grouper les termes en deux parties : $x$ et $y$. A partir de là, si $z\in I\cap J$, il suffit d'écrire l'égalité $z=zx+zy$, d'où le résultat.
  • Qu'est-ce que c'est que cette histoire de combinaison linéaire ? La somme de deux idéaux $I+J$, c'est l'ensemble des éléments de la forme $x+y$ avec $x\in I$ et $y\in J$, tout simplement – c'est bien un idéal. (En revanche, $IJ$ contient en général plus que les produits de la forme $xy$ car une somme de produits ne s'exprime en général pas comme un produit.)

    OK pour la suite : $xz\in IJ$ car $z\in J$ (et $x\in I$) et $zy\in IJ$ car $z\in I$ (et $y\in J$).
  • Pour moi, $I+J$ est l'idéal engendré par $I\cup J$, d'où mes combinaisons linéaires, mais je me rends compte qu'en regroupant comme je le racontais, on obtient dans tous les cas un élément du type $x+y$. Mea culpa!
  • Bon, il n'y a pas matière à se battre (et même pas à m'emporter comme j'ai peut-être donné l'impression de le faire).
  • Merci pour ton aide, je ne me sentais pas agressé ;-)
  • Bonjour, je reviens sur ce fil car j'ai une question qui s'y rapporte de près. Sous les hypothèses précédentes, je veux montrer que \[A/IJ \simeq A/I \times A/J .\] Etant donnée la ressemblance frappante avec le théorème chinois, j'ai pensé au morphisme
    \[
    \begin{array}{ccccc}
    f & : & A/IJ & \to & A/I \times A/J \\
    & & a+ IJ& \mapsto & (a+I,a+J) \\
    \end{array}
    \] L'injectivité est claire : le noyau est nul car $I\cap J = IJ$. C'est la surjectivité qui me donne du fil à retordre. Je précise que je n'ai pas envie de regarder la démonstration du théorème chinois, qui doit être un cas particulier de celui là? Avez-vous des conseils?
    Merci.
  • Eh bien, ce serait... de regarder « la » démonstration du lemme chinois. Bien sûr il y en a plusieurs. On peut aller de $\Z/mn\Z$ dans le produit $\Z/m\Z\times\Z/n\Z$, montrer l'injectivité et la surjectivité en résulte en comptant à gauche à droite.

    Mieux : on peut essayer de défini un inverse. Clé : les coefficients de Bézout qui définissent des idempotents ($e$ est idempotent si $e^2=e$) ; une sorte de projecteur, quoi ; dans le lemme chinois, on tombe sur les idéaux $n\Z/mn\Z$ et $m\Z/mn\Z$. Ici, ce qui devrait en tenir lieu, ce sont le $x\in I$ et le $y\in J$ déjà évoqués tels que $x+y=1$. Pourquoi ? Parce que $x$ et $y$ sont idempotents modulo $IJ$. Tu vois comment poursuivre ?
  • Je ne vois pas comment poursuivre, ni comment prouver l'idempotence de $x$ et de $y$.
  • Je suis fatigué. Je reprendrai à tête reposée demain. Merci et bonne nuit.
  • Bonjour Math Coss. J'ai trouvé! ;-) Je ne sais pas si j'ai procédé comme tu le pensais.
    J'ai commencé par trouver des antécédents à $(1+I,0+J)$ et $(0+I,1+J)$. Comme nous le disions, il existe deux éléments $x$ et $y$ respectivement dans $I$ et $J$ tels que $x+y=1$. On vérifie alors que $f(y+IJ)=(1+I,0+J)$ et que $f(x+IJ)=(0+I,1+J)$. De ceci on déduit que si $a,b \in A$, un antécédent (en fait l'antécédent) de $(a+I,b+J)$ par $f$ est $ya+xb+IJ$. Et voilà! :-)
  • Voilà, en effet !

    (Comme tu l'auras constaté depuis, le fait que $x$ et $y$ sont idempotents modulo $IJ$ résulte de : $x^2=x-xy$ et $y^2=y-xy$.)
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