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Groupe d'isométries d'un tétraèdre régulier

Bonjour,

En vu de l'étude du groupe (isomorphe à $\mathfrak{S}_4$) d'isométries du tétraèdre régulier, je m'interroge en premier lieu sur l'existence d'un tel tétraèdre.
Dans l'espace affine $\mathbb{R}^3$, étant donnés 4 points $A,B,C$ et $D$ non coplanaires et à égale distance les uns des autres, le tétraèdre régulier $ABCD$ est l’enveloppe convexe de $\{A,B,C,D\}$.

Ladite existence revient à montrer l'existence de 4 tels points. Je n'y parviens guère.

Auriez-vous des indications à me donner ?

Réponses

  • Tu as un tétraèdre régulier inscrit dans un cube, en choisissant (bien) quatre des huit sommets.
  • Oui, mais je parie que la première approche ne te conviendra pas.
    Je commence par un triangle équilatéral dans le plan (euclidien). J'en voudrais un avec des coordonnées explicites ...etc.. Of course, il y $j$ la racine cubique de l'unité, $2\pi/3$ et tout le truc mais je n'en veux pas. Je me place alors dans $\R^3$ avec sa base canonique et son produit scalaire standard et je considère les 3 points de coordonnées :
    $$
    \pmatrix {1 \cr 0 \cr 0}, \qquad \pmatrix {0 \cr 1 \cr 0}, \qquad \pmatrix {0 \cr 0 \cr 1}
    $$
    Ils sont équidistants, n'est ce pas ? Bon, eh bien, voilà un triangle équilatéral dans un plan euclidien, à savoir le plan affine $x + y + z = 1$.

    Tu peux faire la même chose pour un tétraèdre régulier en passant dans $\R^4$.

    Au cas où cela ne te conviendrait pas, prends, en restant dans $\R^3$, le cube standard avec ses 8 sommets $\pm e_1 \pm e_2 \pm e_3$ et localise les 4 sommets suivants :
    $$
    Q_1 = (-1,1,-1), \qquad Q_2 = (1,1,1), \qquad Q_3 = (1,-1,-1), \qquad Q_4 = (-1,-1,1)
    $$
    Autrement dit, dans un cube, il y a un tétraèdre régulier (et même deux).
  • Ah oui, en effet, merci, il suffit de prendre 4 sommets qui ne sont pas "adjacents" (ou "consécutifs"), on obtient le tétraèdre régulier de "coté" $c\sqrt{2}$ où $c$ est le côté du cube.

    Est-ce la même démo dans $\mathbb{R}^n$ ? Il me semble que oui. Y a t-il quelque chose de plus à dire ?
  • Euh, Claude, tu pourrais peut-être jeter un coup d'oeil aux réponses déjà faites, non ?
  • @leo_lk
    Que veux tu dire par ``Est ce la même démo dans $\R^n$'' ?
    En tout cas, dans tout espace affine euclidien de dimension $n$, il y a $n+1$ points équidistants, cf la première partie de mon post où on passe en dimension $n+1$, la réalisation ayant lieu dans un hyperplan de cet espace de dimension $n+1$.
    Et, en un certain sens, c'est ce que l'on peut faire de mieux : si $p_0, \cdots, p_n$ sont $n+1$ points équidistants d'un espace affine euclidien (i.e. pour un $r > 0$, on $d(p_i,p_j) = r$ pour tous $i \ne j$), alors $p_0, \cdots, p_n$ sont affinement indépendants, donc la dimension de l'espace affine dans lequel ils sont est $\ge n$.
  • Sinon, il me semble que si on prend $(1,0,0,0)$, $(0,1,0,0)$, $(0,0,1,0)$ et $(0,0,0,1)$ dans $\mathbb{R}^4$ et qu'on projette sur le sous-espace $\mathbb{R}(1,1,1,1)^{\perp}$, ça marche aussi !
  • Salut Georges. Ton sous-espace de dimension $3$, c'est $x_1 + x_2 + x_3 + x_4 = 0$, n'est ce pas ? Dans mon premier post, je proposais (sans le dire vraiment) le sous-espace affine $x_1 + x_2 + x_3 + x_4 = 1$ (dans lequel sont les 4 points). Donc la glace est mince entre toi et moi. En clair, on est d'accord. Et bien sûr, personne ne te demandera quelles sont les coordonnées (dans une certaine base) de tes quatre points projetés, en tout cas, pas moi.
  • Oh voui, c'est vrai, j'avais pourtant pris soin de lire en diagonale vos posts pour éviter les redites :-D
  • Oh miracles combinatoires de $\mathbb{R}^4$...

    $(1 \; 0 \; 0 \; 0)\quad(0 \; 1 \; 0 \; 0)\quad(0 \; 0 \; 1 \; 0)\quad(0 \; 0 \; 0 \; 1)$
    sont évidemment 4 sommets d'un tétraèdre régulier,
    situés dans l'hyperplan d'équation $x_1+x_2+x_3+x_4 = 1$
    Pour les projeter orthogonalement sur l'hyperplan $H3$ d'équation $x_1+x_2+x_3+x_4 = 0$
    on ajoute à chacun $\;-\frac{1}{4}(1 \; 1 \; 1 \; 1)$
    ce qui donne $\frac{1}{4}(3 \; -1 \; -1 \; -1)$ etc.

    Voici maintenant le miracle combinatoire. $H3$ a une base orthonormée
    $\frac{1}{2}(1 \; 1 \; -1 \; -1)\quad\frac{1}{2}(1 \; -1 \; 1 \; -1)\quad\frac{1}{2}(1 \; -1 \; -1 \; 1)\quad$

    D'où une matrice de passage et une translation (comme Ste Geneviève) du tétraèdre vers $\mathbb{R}^3$...
  • PS le groupe des isométries de mon premier tétraèdre
    est évidemment celui des permutations de ses sommets,
    isométrique donc à $S_4$.
  • @Georges. Y'a pas de lézard. Ton point de vue permet de rester dans le vectoriel sans parler d'affine. Figure toi que l'on vient de me demander des comptes, je veux dire les coordonnées et tout le truc. Je m'en occupe ci-dessous pour $n = 7$. Il s'agit donc d'exhiber 7 ``points'' équidistants en dimension 6. Entre vecteurs et points, je vais être léger.
    Je prépare le terrain avec ton vecteur normal $N = (1,1, \cdots, 1)$ dans une base orthonormée de $E$ de dimension $n=7$
    [color=#000000]
    > Q := RationalField() ;                                       
    > n := 7 ;
    > E := VectorSpace(Q,n) ;
    > N := &+Basis(E) ;
    > N ;
    (1 1 1 1 1 1 1)
    [/color]
    
    La projection $\pi : E \to \R.N$ : $v \mapsto {1\over \langle N\mid N\rangle} \langle N \mid v\rangle.N$. Il faut que je fasse gaffe au fait que Norm c'est le carré scalaire.
    [color=#000000]
    > pi := map < E -> E | v :-> 1/Norm(N) * InnerProduct(N,v)*N > ;
    > pi(N) eq N ;                                                  
    true
    [/color]
    
    Je me suis permis d'emprunter ton nom pour la projection sur l'orthogonal de $N$ i.e. $\text{Id}_E - \pi$ ainsi que pour les 7 vecteurs projetés :
    [color=#000000]
    > GeorgesProjection := map < E -> E | v :-> v - pi(v) > ;     
    > GeorgesVectors := GeorgesProjection(Basis(E)) ;
    > GeorgesVectors ;
    [
        ( 6/7 -1/7 -1/7 -1/7 -1/7 -1/7 -1/7),
        (-1/7  6/7 -1/7 -1/7 -1/7 -1/7 -1/7),
        (-1/7 -1/7  6/7 -1/7 -1/7 -1/7 -1/7),
        (-1/7 -1/7 -1/7  6/7 -1/7 -1/7 -1/7),
        (-1/7 -1/7 -1/7 -1/7  6/7 -1/7 -1/7),
        (-1/7 -1/7 -1/7 -1/7 -1/7  6/7 -1/7),
        (-1/7 -1/7 -1/7 -1/7 -1/7 -1/7  6/7)
    ]
    [/color]
    
    Leur équidistance (attention Norm c'est le carré scalaire (bis)) :
    [color=#000000]
    > [Norm(GeorgesVectors[j] - GeorgesVectors[k]) : j in [1..k-1], k in [1..n]] ;
    [ 2, 2, 2, 2, 2, 2, 2, 2, 2, 2, 2, 2, 2, 2, 2, 2, 2, 2, 2, 2, 2 ]
    [/color]
    
    Au cas où on nous demanderait des coordonnées dans $F = \R.N^\perp$ de dimension $n-1 = 6$. J'ai pris pour base de $F$ les $f_i = e_{i+1} - e_{i}$ pour $1 \le i \le n-1$.
    [color=#000000]
    > e := Basis(E) ;                       
    > f := [e[j+1] - e[j] : j in [1..n-1]] ;
    > f ;
    [
        (-1  1  0  0  0  0  0),
        ( 0 -1  1  0  0  0  0),
        ( 0  0 -1  1  0  0  0),
        ( 0  0  0 -1  1  0  0),
        ( 0  0  0  0 -1  1  0),
        ( 0  0  0  0  0 -1  1)
    ]
    [/color]
    
    Note : elle n'est pas orthornormée mais tant pis. Les coordonnées de tes 7 vecteurs dans cette base (fort possible que cela ne te fasse ni chaud ni froid) :
    [color=#000000]
    > F := VectorSpaceWithBasis(f) ;
    > C := [Coordinates(F,v) : v in GeorgesVectors] ;
    > C ;
    [
        [ -6/7, -5/7, -4/7, -3/7, -2/7, -1/7 ],
        [ 1/7, -5/7, -4/7, -3/7, -2/7, -1/7 ],
        [ 1/7, 2/7, -4/7, -3/7, -2/7, -1/7 ],
        [ 1/7, 2/7, 3/7, -3/7, -2/7, -1/7 ],
        [ 1/7, 2/7, 3/7, 4/7, -2/7, -1/7 ],
        [ 1/7, 2/7, 3/7, 4/7, 5/7, -1/7 ],
        [ 1/7, 2/7, 3/7, 4/7, 5/7, 6/7 ]
    ]
    > GeorgesVectors eq [&+[c[j]*f[j] : j in [1..n-1]] : c in C] ;
    true
    [/color]
    
    A la fin, une petite vérification (une habitude).
    Voilà, voilà.
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