La dimension dépend du corps de base

Bonjour,

Je n'ai pas compris cette remarque "la dimension dépend du corps de base" pouvez-vous me clarifier cette remarque.

Merci

Réponses

  • Par exemple, l'ensemble des nombres complexes est un $\mathbb{C}$-ev de dimension 1, mais c'est un $\mathbb{R}$-ev de dimension 2.
  • Et est un $\mathbb Q$-ev de dimension infinie ;-)
  • Pour R on a la base {1,i} c'est pour ça la dimension=2
  • Je profite du fait que Poirot ait mentionné une dimension sur $\mathbb{Q}$ pour m’incruster...

    Je ne me souvenais plus si j'avais vu une démonstration "potable" du fait que $\mathbb{R}$ est de dimension infinie sur $\mathbb{Q}$, alors j'ai cherché sur internet rapidement et je suis tombé sur ceci sur un autre forum (le quatrième message).

    C'est une jolie démonstration, je trouve. Élémentaire mais habile.
  • L'existence de nombres transcendants suffit également : si $\alpha$ est un réel transcendant, alors la famille $(1, \alpha, \alpha^2, \dots)$ est nécessairement $\mathbb Q$-libre (dans le cas contraire, cela fournirait un polynôme annulateur non nul de $\alpha$ à coefficients dans $\mathbb Q$).

    Ou sinon, un argument de cardinalité : tout $\mathbb Q$-espace vectoriel de dimension finie est en bijection avec un $\mathbb Q^n$, $n \in \mathbb N$ et est donc au plus dénombrable.
  • Plus précisément la dimension du $\mathbb Q$-espace vectoriel $\mathbb R$ est le cardinal de $\mathbb R$.
  • On sait que $\mathbb{C}$ est un $\mathbb{R}$-espace vectoriel de dimension $2$ mais est-ce qu'il est possible de définir $\mathbb{R}$ comme un $\mathbb{C}$-espace vectoriel ?
    (Question posée sur un forum concurrent)
    ...
  • Bien sur tu peux. Mais pas de manière compatible avec sa structure d’espace réel.
  • La possibilité résulte du simple fait que $\mathbb{R}$ et $\mathbb{C}$ ont même cardinal et l'incompatibilité est celle de la loi externe: $\mathbb{C} \times \mathbb{R} \longrightarrow \mathbb{R}$ avec la multiplication usuelle des réels.
    ...
  • Pour généraliser un peu: si $L$ est un sous-corps de $K$ (comme $\mathbb{Q}$ l'est pour $\mathbb{R}$ et $\mathbb{R}$ pour $\mathbb{C}$) et si $V$ est un $K$-espace vectoriel, alors $V$ est $\textbf{toujours}$ un $L$-espace vectoriel.
    ...
  • Au vu de la question de naforito, je me suis dit qu'il était en train de découvrir l'algèbre linéaire... je ne voulais pas l'assommer avec des extensions de corps, mais je vois que df s'en est chargé pour moi :-D
  • Je dirais même plus : la dimension d'un $K$-espace vectoriel $E$ dépend de $E$. Ca vous la coupe, hein ? Je suis tout ce qu'il y a de plus sérieux et je dois avouer que je comprends à peine le titre du fil et que j'ai pas lu les posts (c'est pas bien).
  • Bonjour.

    En allant plus loin, la dimension du $K$-espace vectoriel $(E, T, *)$ où $K$ est un corps, dépend de $E$, du choix de la loi interne $T$ et du choix de la loi externe $*$ qui elle-même est définie par l'intermédiaire du corps de base $K$. Si on définit un $L$-espace vectoriel $(E, T', °)$ où $L$ est un autre corps, on peut éventuellement conserver la même loi interne $(T'=T)$, mais la loi externe est évidemment différente (puisque n'utilisant pas le même corps de scalaires).

    Il n'y a que si $L$ est un sous-corps de $K$ qu'on peut utiliser pour la loi $°$ une restriction de la loi $*$ et évidemment, des vecteurs de $E$ qui étaient liés dans le $K$-espace vectoriel $(E, T, *)$ par une relation utilisant des éléments de $K\setminus L$ peuvent être indépendants dans le $L$-espace vectoriel $(E, T, °)$. Ce qui est un peu caché par le fait d'utiliser le même nom pour la loi externe (sous prétexte que c'est "la même loi", alors que non !!).

    Cordialement.

    NB : On a l'habitude de noter toujours + la loi interne et . la loi externe, c'est cause de beaucoup de confusions.
  • En effet, dans le quadruplet $\big(V, \mathbb{K}, \boxplus, \boxdot \big)$ définissant un $\mathbb{K}$-espace vectoriel, le couple $\big(\boxplus, \boxdot \big)$ formé par la loi interne à $V$ et la "multiplication scalaire" est à distinguer du couple $(+,.)$ attaché au corps $\mathbb{K}$ lui-même sauf si Si $V=\mathbb{K}$ ou si l’un des deux ensembles est le sous corps de l’autre. Cette distinction n'est peut-être pas évidente pour l'apprenti algébriste...

    Dans l'exemple (archi)-classique où $V=\mathbb{C}^n$ n'est pas un corps et $\mathbb{K}=\mathbb{R}$,

    \begin{equation}
    \displaystyle \big(z_1, z_2,...,z_n \big) \: \boxplus \:\big(w_1, w_2, ..., w_n\big)=\big(z_1+w_1, z_2+w_2,..., z_n+w_n \big) \\
    s\boxdot \big(z_1,z_2, ..., z_n \big) = \big(s.z_1, s.z_2, ..., s.z_n \big), \: \: s \in \mathbb{R}
    \end{equation}

    Et l'on voit bien, comme le faisait remarquer @gerard0, que les lois de $V$ utilisent celles de $\mathbb{K}$: ces dernières étant ici: l'addition et la multiplication dans $\mathbb{C}$.


    Quand à ceux qui se demandent pourquoi $\mathbb{R}$ est un $\mathbb{Q}$-espace vectoriel de dimension infinie, (je fais la supposition qu'ils existent !), l'explication la plus communément admise est celle qui fait appel aux nombres transcendants: ceux qui ne sont pas solutions d'équations polynomiales à coefficients rationnels.
    Pour préciser la première explication donnée par @Poirot, si $\alpha$ est un tel nombre, alors pour des rationnels $a_0, a_1,..., a_n$ non tous nuls, on a par définition
    \begin{equation}
    \displaystyle a_0 + a_1 \alpha + ... + a_n \alpha^n \neq 0
    \end{equation}

    En tant que $\mathbb{Q}$-espace vectoriel, $\mathbb{R}$ ne possède donc pas de bases de cardinal fini car pour tout entier $n$, il existe dans $\mathbb{R}$ une famille de $n+1$ vecteurs $(1, \alpha, ..., \alpha^n)$ linéairement indépendants. (La nullité de l'équation ci-dessus impliquerait la nullité de tous les $a_i$ rationnels).
    ...
  • @side : j'ai donné l'argument de cardinalité dans ce message.
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.