Sur un calcul de cohomologie de faisceaux

J'ai lu l'énoncé suivant dans une feuille de TD trouvée en lignes (les imprécisions viennent de la feuille, j'en discuterai) :

"Soit $k$ un corps de caractéristique quelconque; et $G$ un groupe fini agissant librement sur $X$.
Montrer que $R\Gamma(X,k)$ est quasi-isomorphe à un complexe borné de modules $k[G]$-projectifs; puis que $R\Gamma(X/G) \simeq R\Gamma(X,k)\otimes^L_{k[G]} k$.
En déduire un calcul de la cohomologie de l'espace projectif réel"

J'ai plusieurs questions à son sujet : déjà il me semble clair (je me trompe peut-être) que des hypothèses sur $X$ manquent : sinon a priori il n'y a aucune raison que la cohomologie de $R\Gamma(X,k)$ soit bornée, donc que $R\Gamma(X,k)$ soit isomorphe à un complexe borné.
Admettons qu'on ait ces hypothèses (peut-être variété topologique ou CW-complexe de dimension finie ou que-sais-je).

Ensuite, le quasi-isomorphisme annoncé me perplexe : d'un côté on a un foncteur dérivé à droite, et de l'autre un mélange "contre-nature" de dérivations à droite et à gauche. De plus, de manière générale, les trucs qui partent de $X/G$ sont des trucs sur $X$ $G$-invariants, pas co-invariants.
En réfléchissant je me suis dit qu'il y avait une erreur et que l'énoncé aurait dû donner $R\hom_G(k, R\Gamma(X,k))$ plutôt que le produit tensoriel dérivé. Me trompè-je ?
Admettant que j'ai raison, je suis encore arrivé face à un petit souci : la preuve naïve que j'ai envie de donner c'est que d'un côté on a quelque chose qui s'apparente à une composition de foncteurs dérivés : dérivé de $(-)_G\circ \Gamma(X,-)$, et de l'autre un foncteur dérivé de $\Gamma(X/G,-)$.

On a envie de dire "les foncteurs dérivés se composent, c'est bon".
Deux soucis à ce niveau-là : je ne vois pas comment définir une $G$-action de manière générale sur $\Gamma(X,-)$ : lorsque le faisceau est constant comme $k$, je suis ok; mais sinon pourquoi aurait-on $\mathcal F = g^*\mathcal F$ (ou $g_*\mathcal F$) ? Pourquoi aurait-on même un isomorphisme ? Là c'est sûrement mes connaissances en faisceau qui pêchent : comment régler ça ?

Le deuxième souci est que la composition de foncteurs dérivés ne se fait pas sans hypothèses: il faut quand même vérifier quelque chose, mais pour ça (comme d'ailleurs pour montrer que $(-)_G\circ \Gamma(X,-)\cong \Gamma(X/G,-)\circ \mathrm{quelque chose}$) il faut déjà résoudre le premier souci.

Finalement, ma dernière question concerne la fin : le calcul de cohomologie. Peut-on s'en sortir sans recourir à la suite spectrale de Grothendieck ? Si oui, comment ?
Sinon, il faut la justifier donc on retourne sur le deuxième souci (et puis après les calculs mais heureusement je commence à m'y connaître en cohomologie de groupes et suites spectrales donc ça se passe bien si je sais la justifier)

Des idées sur un quelconque des points que j'ai soulevés ?

Merci !

Réponses

  • Quelques remarques :

    Je crois que pour tout complexe de faisceaux sur $X$, si $G$ est fini on peut "prendre la moyenne selon $G$" i.e à $\mathcal F$ on associe $\oplus_{g \in G} g^*\mathcal F$ et obtenir un complexe équivariant à partir d'un complexe non-équivariant. Cette procédure induit une résolution injective dans la catégorie des faisceaux équivariants (c'est ce qui est plus ou moins dit dans Grothendieck, son papier "sur quelques points d'algèbre homologique"). Avec ça tu obtiens bien une action de $G$ sur $R\Gamma(X, \mathcal F)$.

    En fait comme je suis petit joueur je prends $k$ de caractéristique positive nulle (pas le cas le plus intéressant j'imagine) et alors je pense qu'on a $R\Gamma(X/G,k) = R\Gamma(X,k)^G$. C'est la même chose que ce que tu as écris il me semble (prendre $Hom_G(k,V)$ c'est prendre les invariants, et comme $G$ est fini ce foncteur est exact donc y'a pas besoin de dériver).

    Ceci dit, si $\mathcal F$ est un faisceau équivariant tu as toujours un isomorphisme induit $\Gamma(U, \mathcal F) \cong \Gamma(U, \mathcal g^*\mathcal F)$ pour n'importe quel ouvert $U \subset X$ qui est $G$-invariant, en particulier pour les sections globales.

    Si $k$ est de caractéristique positive, je pense pas que prendre les invariants est un foncteur exact donc tu as peut-être besoin d'une suite spectrale en effet. Si tu trouve la réponse n'hésite pas à me tenir au courant ... :-D
  • Merci pour ta réaction Lupulus;

    Sur le premier point je comprends plus ou moins ça : tu prends une résolution $I^\bullet $ de $\mathcal F$, tu la moyennises selon $G$ (ça reste effectivement injectif), mais comment tu dis que c'est une résolution de $\mathcal F$ par contre (pour trouver un rapport avec $R\Gamma(X,\mathcal F)$ tout de même) ?

    Pour le deuxième point j'ai envie de dire "au contraire" : c'est en caractéristique positive qu'apparaissent des subtilités avec $p\mid |G|$, donc je ne sais pas ce qui m'intéresse le plus (j'ai plus envie de m'entraîner sur tout ce qui est foncteurs dérivés d'un côté, et faisceaux de l'autre)
    Par contre je crois que tu te trompes assez sévèrement juste ensuite : "comme $G$ est fini ce foncteur est exact" - pas du tout ! Si on était en caractéristique nulle alors on aurait Maschke et donc l'exactitude de $(-)^G$, mais en caractéristique positive (spécifiquement: divisant l'ordre de $G$) plein de trucs bizarres apparaissent et $(-)^G$ n'est pas exact : d'où la différence (en tout cas a priori) entre $R\Gamma(X/G, k)$ et $R\Gamma(X,k)^G$ (alors que là où je suis d'accord c'est que $\Gamma(X,k)^G = \Gamma(X/G, k)$ enfin il me semble : une fonction continue [ $k$ est discret] $ X\to k$ qui est $G$-invariante donne par définition une fonction continue $X/G\to k$)

    Pour ton 3è point je suis intéressé, qu'appelles-tu faisceau équivariant ? Juste muni d'une action de $G$ ? Quelle compatibilité avec celle sur $X$ demande-t-on ?

    Et ton dernier point c'est le même problème : tu voulais peut-être dire caractéristique nulle ?
    (sinon, pour te convaincre considère le groupe cyclique d'ordre premier $p$, $C_p$ qui agit régulèriement sur $\mathbb F_p[C_p]$ et finalement le conoyau de l'inclusion des invariants $0\to \mathbb F_p[C_p]^{C_p}\to \mathbb F_p[C_p] \to \mathbb F_p[C_p]/\mathbb F_p[C_p]^{C_p}\to 0$ et prends les invariants, tu verras un truc drôle ;-) )

    PS : en fait pour la suite spectrale je crois que je suis juste déçu parce que j'avais cru comprendre que des arguments de type catégorie dérivée permettaient d'éviter les suites spectrales, et je n'arrive pas à trouver d'exemple concret (non pas que je cherche beaucoup mais tout de même)
  • Alors je me corrige moi-même : il semblerait que puisque $G$ est fini et donc $k[G]$ est injectif, et que pour les $G$-projectifs on va avoir $P^G \simeq P_G$ et que donc en fait on risque bien d'avoir un produit tensoriel dérivé (qui serait de toute façon quasi-isomorphe au $\hom$ dérivé)
  • J'aurai souhaité t'aider. Mais, je ne suis pas en mesure à ça. ( J'ai effacé ce que j'ai écrit pour le respect des intervenants, et pour ne pas polluer le fil ) :-)
  • @Max : Je sais pas si tu as vu mon édit, mais je voulais dire caractéristique zéro plutôt que caractéristique positive ...

    Comme je met du temps à taper j'imagine aussi que tu as eu tout le loisir de lire l'article wiki mais au cas où :

    Un faisceau équivariant c'est un faisceau sur $X$ (une $G$-variété) avec un isomorphisme $a^* \mathcal F \cong pr_2^* \mathcal F$ où $a, pr_2 : G \times X \to X$ sont l'action (resp. la projection) et une condition de cocycle, en gros en prenant la tige en $(g,x)$ ça te donne un iso $\mathcal F_{g \cdot x} \cong \mathcal F_x$ et la condition de cocycle dit que c'est associatif. C'est la "bonne" généralisation d'un faisceau avec une action de $G$. Par exemple, un cas qui me parle : si tu prends un fibré vectoriel $G$-équivariant (donc un fibré $\pi : E \to X$ tel que $\pi$ soit équivariant et l'action soit linéaire dans les fibres) alors le faisceau de ses sections forme un faisceau équivariant. Il y a tout une machinerie développée pour les faisceaux équivariants (même si j'ai eu de la peine à trouver certains faits élémentaires prouvés).

    Maintenant dans ce formalisme, pour définir l'action il suffit de voir que $a^* : \Gamma(X, \mathcal F) \to \Gamma(X \times G, a^* F)$ induit une application $\Gamma(X, \mathcal F) \to \Gamma(G \times X, a^* F) \cong \Gamma(G \times X, pr_2^* \mathcal F) = \Gamma(X, \mathcal F) \otimes k[G]$. (car un $k[G]$-comodule donne bien une action de $G$ par $g \cdot v = \sum v_{(1)} \otimes f_{(2)}(g)$).

    Du coup ça donne bien une action ! (Enfin au moins une application $G \times \Gamma(X, \mathcal F) \to \Gamma(X, \mathcal F)$ : le fait que c'est bien une action est dû à la condition de cocycle).

    Edit : j'ai enlevé une ligne qui servait à rien
  • Oui je me disais bien, te connaissant :-D je suis d'accord pour la caractéristique $0$, effectivement ça simplifie l'affaire (mais tu m'accorderas que la cohomologie de l'espace projectif en caractéristique $0$...)
    Je réfléchirai plus tard à ton affaire de faisceaux équivariants
  • Je vous ai demandé 15 fois de définir en des termes compréhensibles de quoi vous parlez et vous ne le faites toujours pas...

    C'est quoi votre problème sérieux ?
    Vous êtes nuls en maths au point de ne pas être capables de définir vos notations et trouver un exemple simple qui montre de quoi ça parle ?
    Arrêtez d'aller sur des forums de maths si expliquer et partager avec les autres ne vous intéresse pas.
  • Qu'est-ce que tu veux qu'on définisse ?/ tu veux un exemple ?

    (Par ailleurs, plusieurs choses : 1- on ne peut pas tout redéfinir à chaque fois, sinon on ne va pas aller très loin, c'est l'intérêt des connaissances accumulées; 2- je suis nul en maths mais je sais définir les choses, il suffit de me le demander; 3- le but de mon post n'était pas de partager ni d'expliquer, mais comme je le répète, de poser des questions - si je peux après comprendre et à mon tour expliquer, mais si je ne comprends pas comment veux-tu que j'explique ? Et finalement 4- tu peux demander des définitions/des exemples plus gentiment, à ce que je sache il n'y a pas de raison d'être si agressif)
  • @Max : oui la cohomologie de $\Bbb RP^n$ n'est pas très passionnante sur un corps de caractéristique zéro, surtout si $n$ est pair :-D
    Blague à part ça me ferait plaisir de voir le calcul en caractéristique positive. Mais en gros si les hypothèses sont respectées il faudrait dériver $Hom_G(k,M) = M \otimes_{k[G]}k$ ce qui revient plus ou moins à la formule que tu as écrite au départ il me semble.

    @reuns : encore une fois si tu as des questions n'hésite pas à ouvrir un fil. Sinon oui je suis super nul en maths, mais bon je suis pire ailleurs donc disons que je n'ai pas vraiment le choix :-D
  • Au passage, en fait ce qu'on a dit prouve un théorème de Borel, qui dit que si $S$ est un anneau où $n$ est inversible et $G$ est fini d'ordre $n$ qui agit librement sur $X$ alors $H^*(X/G,S) \cong (H^*(X,S))^G$. La classe quand même :-D
  • Lupulus: Le problème que j'a avec "il faudrait dériver bla" c'est que les deux trucs que tu as écrits comme étant égaux ne sont pas naturellement isomorphes en caractéristique positive. Ce dont je me suis cependant rendu compte c'est qu'ils le sont pour les $k[G]$-modules libres (et donc, j'imagine, projectifs), et que c'est peut-être pour ça que le TD indiquait de prendre un complexe de projectifs.
    Mais ça ne résout pas la question de "on dérive $\otimes$ à gauche et $\Gamma$ à droite" ni d'ailleurs de "on n'a pas les hypothèses [me semble-t-il] pour composer les dérivations et obtenir la dérivation de la composition".

    Du coup ça m'amène à me demander : y a-t-il une théorie qui gère la différence entre $R(F\circ G) $ et $RF\circ RG$ de manière générale ? Genre un $R^2(F,G)$ ou que sais-je ?
  • Je pense que tu vois l'étendu de mon ignorance : je ne savais pas qu'en caractéristique positive $- \otimes_{k[G]}k$ n'était pas isomorphe à $Hom_{k[G]}(k,-)$ ! (Ne me dis pas je suis sûr qu'en réfléchissant je peux arriver à un truc). Du coup je peux plus dire grand chose d'utile ... :-D

    De plus je ne sais effectivement pas si les hypothèses sont vérifiées, il faudrait que $Hom_{k[G]}(k, I)$ soit projectif en tant que $k[G]$-module pour un faisceau $I$ injectif. Ceci dit peut-être que c'est vrai et que ça nous échappe juste.
  • Alors c'est le cas pour les projectifs par contre. Mais s'ils étaient isomorphes, puisque l'un est exact à gauche et l'autre à droite, ils seraient tous deux exacts et donc pas de (co)homologie : et là mon exemple intervient (mais tu peux chercher seul ;-) )

    Euh ce qu'il faudrait c'est que $\Gamma(X,I)$ soit projectif tu veux dire (coquille j'imagine). C'est vrai que je ne suis pas sûr que ce soit faux. En fait c'est peut-être même vrai : la moitié de ce que je vais dire est nom assurée puisque je n'ai pas encore regardé les faisceaux équivariants mais je tente.

    Le foncteur $\Gamma(X,-)$ des faisceaux équivariants est adjoint à droite du foncteur "faisceau équivariant constant" (entre $G-\mathbf{Mod}$ et les faisceaux équivariants), ce dernier est exact (je dirais ? C'est vrai, je crois, pour le foncteur "faisceau constant" sur les $k$-espaces vectoriels); et donc $\Gamma(X,-)$ préserve les injectifs.
    Seulement, puisque $G$ est fini et que $k$ est un corps, injectif est équivalent à projectif (c'est non trivial mais vrai), donc $\Gamma(X,I)$ est projectif.
  • Oui tu as entièrement raison pour ton premier paragraphe.

    Je pense que ton argument a l'air OK.

    Tout d'abord le foncteur $G-Mod \to Sh^G(X) := \mathcal C, V \mapsto \underline{V} := V \otimes \underline{k}_X$ est bien exact il me semble, essentiellement parce que sur les tiges de $F$ on retrouve exactement $V$.

    Ensuite ton adjonction à l'air bien aussi : il s'agit de vérifier que pour tout $V \in G-Mod$ et pour tout $F \in \mathcal C$ on a un isomorphisme $Hom_G(V, \Gamma(X, \mathcal F)) \to Hom_{\mathcal C}(\underline V, \mathcal F)$. Il y a une application évidente qui envoie $a \in Hom_G(V, \Gamma(X, \mathcal F)$ sur $\{a_U\} : \underline V(U) \to \mathcal F(U)$ juste par restriction et on vérifie assez facilement qu'elle est bijective.

    Du coup pas besoin de $R^2(F,G)$ heureusement :-D
  • Il y a un truc qui m'inquiète tout de même dans cette affaire, qui est qu'on calcule $R\Gamma(X,-)$ en tant que foncteur dérivé sur les faisceaux équivariants, pas sur les faisceaux.
    Y a-t-il une raison que ça coïncide (pour $k$ disons) avec le foncteur dérivé sur les faisceaux ?
    En d'autres termes, est-ce que si je prends une résolution injective (au sens des faisceaux équivariants) de $k$, ses termes sont aussi injectifs au sens des faisceaux ?
    J'ai envie de croire que oui, mais je maîtrise peu l'injectivité dans les faisceaux...

    En tout cas merci pour tes réponses !
  • Bon pour la clarté je récapitule les arguments avancés et ce qu'il me reste à comprendre :

    J'admets qu'on a une catégorie sympa de faisceaux équivariants $Sh_G(X)$ (je verrai plus tard ce que j'entends par là, les propriétés dont on a besoin apparaîtront), avec un foncteur d'oubli (au sens de fidèle) vers $Sh(X)$.

    J'admets que cette catégorie a un foncteur sections globales $\Gamma(X,-) : Sh_G(X) \to G-\mathbf{Mod}$ qui a un adjoint à gauche $V\mapsto \underline{V}$ qui est exact, et telle que $\underline{k}$ a pour faisceau sous-jacent le faisceau constant $k$.

    J'admets ensuite que le foncteur d'oubli $Sh_G(X) \to Sh(X)$ préserve les injectifs (deux remarques à ce sujet : ce n'est pas forcément nécessaire, cela dépend un peu de ce qu'on entend par $\Gamma(X,-)$ dans l'énoncé de l'exercice : si l'auteur pensait à des faisceaux équivariants et à leur notion de section, c'est pas nécessaire, s'il pensait aux sections en tant que faisceau il y a un besoin de quelque chose du genre; deuxièmement cette hypothèse est plutôt raisonnable puisqu'on s'attend à un adjoint à gauche de cet oubli qui pourrait être exact, en analogie avec la situation sans faisceaux)

    Finalement, j'admets que j'ai un foncteur exact qui mérite de s'appeler $p_* : Sh_G(X)\to Sh(X/G)$ qui est tel que $p_*(\underline{k}) = k$ et pour tout $\mathcal F\in Sh_G(X)$, $\Gamma(X,\mathcal F)^G \cong \Gamma(X/G, p_*\mathcal F)$

    Tout ça me semble plutôt raisonnable, mais il faudra que je me plonge dans les faisceaux équivariants pour y voir plus clair (je ne sais pas quand je le ferai)

    Etant donné tout ça : $\Gamma(X,-)$ est adjoint à droite d'un foncteur exact, donc il préserve les injectifs; et les injectifs de $G-\mathbf{Mod}$ sont naturellement $(-)^G$-acycliques.
    Donc $R\Gamma(X/G,p_*-) = R((-)^G\circ \Gamma(X,-)) = R(-)^G \circ R\Gamma(-,X) = R\hom_G(k, R\Gamma(X,-))$

    Finalement, si $\underline k \to I^\bullet$ est une résolution injective dans $Sh_G(X)$, son oubli est aussi une résolution injective de $k$, et donc $R\Gamma(X,-)$ coïncide avec le truc usuel non équivariant (sauf qu'il a une action de $G$). Bon ici en fait je rajoute quand même une hypothèse (naturelle) de commutation : $\xymatrix{Sh_G(X) \ar[d] \ar[r] & G-\mathbf{Mod} \ar[d] \\ Sh(X) \ar[r] & k-\mathbf{Vect}}$

    Alors avec la correction que j'ai essayé d'apporter je pourrais m'arrêter là, mais j'ai envie de rajouter un truc : $(-)^G$ et $(-)_G$ sont naturellement isomorphes sur la sous-catégorie des modules libres; en particulier si $G$ est un $p$-groupe ($p= char(k)$), comme $k[G]$ est local, $(-)^G$ et $(-)_G$ sont naturellement isomorphes sur la sous-catégorie des modules projectifs, donc (puisque sur $k[G]$, injectif = projectif) sur $R\Gamma(X,I^\bullet)$ ils vont coïncider, et donc on aura en fait un quasi-iso avec $R\Gamma(X,k)\otimes^L_{k[G]} k$.

    Je ne suis pas sûr de comment gérer le cas où on a des modules projectifs non libres : je pensais que la naturalité y passait automatiquement mais je ne suis plus convaincu (en caractéristique $0$ ou même ne divisant pas $|G|$, comme on l'a dit à plusieurs reprises la question ne se pose pas puisque tout est exact et qu'on a un isomorphisme naturel donné par la norme $M_G\to M^G$)

    Bon je me repose beaucoup sur des trucs "raisonnables" sur les faisceaux équivariants, faudra que je regarde quand même pour que ça ne repose pas sur du vide.

    Un avis Lupulus ?
  • Désolé je prends seulement le temps de lire ce que tu as écris maintenant.

    Quelques remarques (même si je pense que tu comprends beaucoup mieux ces choses que moi ... :-D )

    En fait il s'avère que $Sh(X)^G \cong Sh(X/G)$ (si l'action est libre mais c'est le cas ici. C'est dans le cadre algébrique mais je pense ça doit être bon dans le cas topologique aussi). Du coup ton foncteur $p_*$ c'est même (sauf erreur) une équivalence de catégories.

    Je n'ai jamais trouvé de références complètes sur cette notion mais il y a pas mal de choses dans l'article de Grothendieck "sur quelques points d'algèbre homologique" qui traite des faisceaux équivariants (chapitre V).

    Du coup il me semble que tout ce que tu as écrit sur les faisceaux équivariants a l'air raisonnable. Cependant écrire $\Gamma(X, \mathcal F)$ pour un faisceau équivariant c'est peut-être pas la meilleure notation car on a envie que $\Gamma(X, \mathcal F) = Hom(\underline{k}_X, \mathcal F)$. Or comme les deux faisceaux sont équivariants, on a envie de prendre le Hom dans la catégorie des faisceaux équivariants ce qui donne les sections invariantes. Même si c'est un peu lourd je pense que $\Gamma(X, O(\mathcal F))$ est peut-être mieux comme notation, où $O$ est le foncteur d'oubli. Ceci dit c'est vraiment un détail.

    Pour les groupes je m'y connais encore moins mais concernant le dernier paragraphe est ce qu'on est pas sauvé par le fait que tout module finiment généré admet une résolution libre ?
  • Je n'ai pas lu la discussion en détail.

    Tout de même, juste un mot clé concernant la dernière question: "Suite spectrale de Grothendieck".

    https://en.wikipedia.org/wiki/Grothendieck_spectral_sequence
  • Oblomov : oui je sais bien, je l'ai même citée dans mon post original
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