Courbes lisses dans $\mathbb P^2(1,2,3)$

$\def\P{\mathbb P}\def\A{\mathbb A}\def\G{\mathbb G}\def\Spec{\text{Spec}}$Ce post risque d'être un peu (?) décousu. Je commence donc par donner des références : Miles Reid https://homepages.warwick.ac.uk/~masda/surf/more/grad.pdf, mais sa note n'a jamais été terminée (j'en attache un extrait), Dolgachev in http://www.math.lsa.umich.edu/~idolga/weighted82.pdf (trop avancé pour mézigue mais j'y ai trouvé une formule pour le genre d'une courbe), Fletcher in https://homepages.warwick.ac.uk/~masda/Unpub/CPR_book/Fletcher.ps (idem, trop avancé, une autre formule du genre), Hosgood in https://arxiv.org/abs/1604.02441 (attention un certain nombre d'erreurs).

$\bullet$ 0. J'ai fini par m'habituer à utiliser $\P^2(1,2,1)_{(x:y:z)}$ pour y coller les courbes hyperelliptiques de genre 1, $y^2 = F(x,z)$ où $F \in K[x,z]_4 = ax^4 + bx^3z + \cdots$ est séparable. Idem avec $\P^2(1,g+1,1)$ pour les courbes hyperelliptiques de genre $g$. Cela a changé pas mal de choses dans ma façon de faire d'autrefois i.e. travailler avec un modèle singulier affine $y^2 = ax^4 + bx^3 + \cdots$. A ce propos, lire la remarque de Miles Reid en attaché. Et remarquer que Silverman dans son ``Arithmetic of Elliptic Curves'' n'utilise pas cet espace projectif $\P^2(1,2,1)$, ce qui complique (je trouve) l'exposé (à des endroits bien précis, par exemple les 2-covers des courbes elliptiques).

Pendant pas mal de temps, je me suis posé la question de savoir ce qu'était une courbe lisse dans un espace projectif avec poids $\P^2(a_1, a_2, a_3)$ mais sentant que j'allais au devant des ennuis, j'ai mis un mouchoir par dessus. Après tout, $y^2 = F(x,z)$ dans $\P^2(1,g+1,1)_{(x:y:z)}$ avec $F \in K[x,z]_{2g+2}$ séparable me suffisait bien.

Mais on ne peut pas toute sa vie rester ignorant. J'ai essayé de franchir le pas. Pas si simple.

$\bullet$ 1. Je rappelle juste que $\P^2(a_1,a_2,a_3)$ c'est le quotient de $\A^3 \setminus \{0\}$ par l'action du groupe multiplicatif $\G_m$
$$
\lambda . (x, y, z) = (\lambda^{a_1} x, \lambda^{a_2} y, \lambda^{a_3} z)
$$Comme je suis un petit joueur je vais supposer $a_i \wedge a_j = 1$ pour $i \ne j$ (j'ai cru comprendre que l'on pouvait s'y ramener) et même que je ne vais pas tarder à prendre $a = (1,2,3)$.

$\bullet$ 2. Soit $F = F(x,y,z)$ homogène de degré $d$ dans $K_a[x,y,z]$, l'indice $a$ pour $a = (a_1,a_2,a_3)$, avec la signification que les poids respectifs de $x,y,z$ sont $a_1, a_2, a_3$. Homogène de degré $d$ veut donc dire que $F$ est une combinaison $K$-linéaire de monômes $x^i y^j z^k$ avec $a_1i + a_2j + a_3 k = d$. Ainsi $\{F = 0\}$ définit une courbe dans $\P^2(a_1,a_2,a_3)$. Courbe à condition que $F$ ne soit pas trop nul.

Question : quelle est la condition pour que $F$ soit lisse ? En bricolant sur un bout de papier, en passant en affine, j'ai fini par me convaincre que cela voulait dire que l'idéal $I := \langle F, F'_x, F'_y, F'_z\rangle$ était tel que $x,y,z \in \sqrt I$. Attention : passer en affine ne veut pas dire ce que l'on croit : l'ouvert $z \ne 0$ n'est pas un espace affine $\A^2$ mais un quotient de $\A^2$, à savoir $\A^2/\mu_{a_3}$ (mais quand même une variété affine, un schéma affine histoire de causer correctement). Enfin, c'est ce que je crois avoir compris. Note : $\mu_n$ désigne les racines $n$-ièmes de l'unité mais (surtout) pas besoin qu'elles soient dans le corps de base à cause de l'expression $K$-rationnelle à droite (éviter que la caractéristique divise $n$)
$$
\A^2/\mu_n = \Spec\ K[x,y]^{\mu_n} = \Spec\ K[x^n, x^{n-1}y, \cdots, xy^{n-1}, y^n] \qquad\qquad
\begin {array}{l}
\text {(of course, c'est un foncteur en } K \text{ sur la} \\
\text {catégorie des anneaux commutatifs)} \\
\end {array}
$$ J'ai bon (pour le coup de lisse) ?

$\bullet$ 3. C'est très concret cette histoire. Enfin, je voudrais bien que cela le soit. Petit joueur, je vais me mettre en degré $d = 7$ dans $\P^2(1,2,3)$. Parce que cela donne des courbes elliptiques !
[color=#000000]> k := RationalField() ;
> P2W<x,y,z> := ProjectiveSpace(k, a) where a is [1,2,3] ;
> d := 7 ;
> M := MonomialsOfWeightedDegree(CoordinateRing(P2W), d) ;
> <m : m in M> ;
<x^7, x^5*y, x^4*z, x^3*y^2, x^2*y*z, x*y^3, x*z^2, y^2*z>
> 
> F := x^7 + y^2*z + x*z^2 ;
> C := Curve(P2W, F) ;
> IsNonSingular(C) ;
true
> Genus(C) ;
1
[/color]
Ce que j'ai réussi à faire à la main, en croyant en le point 2, c'est que $F = 0$ est lisse sur $\Z[1/14]$. Il y a les 2 points $(x=0 : y = 1 : z=0)$, $(x=0 : y = 0 : z=1)$ donc c'est une courbe elliptique.
Question : comment je fais pour en trouver une équation de Weierstrass ? Note : le coup du $14 = 2 \times 7$ pourrait faire penser à une courbe elliptique de conducteur 56. Hum.

J'ai eu plus de chance (merci au logiciel) avec $F = x^7 - 2y^2z + xz^2$ en profitant du point $(1 : 1 : 1)$ (je l'ai fait exprés). Toujours en croyant en le point 2, j'ai vérifié, à la main, que $F = 0$ est lisse sur $\Z[1/2]$, me faisant croire que la courbe elliptique est de conducteur une puissance de 2. Gagné : c'est 32a1.
[color=#000000]> F := x^7 - 2*y^2*z + x*z^2 ;
> C := Curve(P2W, F) ;        
> IsNonSingular(C) ;
true
> Genus(C) eq 1 ;
true
> p0 := C![1,1,1] ;
> E, CtoE := EllipticCurve(C, p0) ;
> Emin := MinimalModel(E) ;
> Emin ;
Elliptic Curve defined by y^2 = x^3 + 4*x over Rational Field
> CremonaReference(Emin) ;
32a1
[/color]
Note : j'ai cru comprendre que les 3 points $(1 : 0 : 0)$, $(0 : 1 : 0)$, $(0 : 0 : 1)$ avaient un statut particulier. En tout cas, il arrive que le logiciel ne s'en accommode point. Et c'est pour cela que j'ai fait en sorte de disposer du point $(1 : 1 : 1)$. Je me comprends (?).

$\bullet$ 4. J'ai également bricolé avec Riemann-Roch. Je zappe. Et aussi avec Riemann-Hurwitz pour coiffer les courbes de degré $d=7$ de $\P^2(1,2,3)$ par des courbes $G(u,v,v) = 0$ de degré $d$ dans du $\P^2_{(u:v:w)}$ ordinaire. Coiffer au sens $((u : v : w) \mapsto (x = u : y = v^2 : z = w^3)$. Algébriquement, $G(u,v,w) = F(u^1, v^2, w^3)$. Dans les bons cas, $G = 0$ est lisse (donc de genre $(d-1)(d-2)/2 = 15$) si bien que je peux appliquer Riemann-Hurwiiz permettant de vérifier que $F = 0$ est bien de genre 1. Dans les bons cas seulement. Toute une histoire. Je zappe car cela commence à être un peu long et un tantinet décousu.

$\bullet$ 5. J'ai cru comprendre que $\P^2(1,2,3)$ se plongeait dans $\P^6$, $6$ parce ce que $6 = 7-1$ et qu'il y a 7 monômes de degré $6 = 1 \times 2 \times 3$
[color=#000000]> M := MonomialsOfWeightedDegree(CoordinateRing(P2W), 6) ;
> #M ;
7
> P6<x0,x1,x2,x3,x4,x5,x6> := ProjectiveSpace(k,6) ;
> P2WtoP6 := map < P2W -> P6 | [m : m in M] > ;
> P2WtoP6 : Minimal ;
(x : y : z) -> (x^6 : x^4*y : x^3*z : x^2*y^2 : x*y*z : y^3 : z^2)
> Image(P2WtoP6) ;
Scheme over Rational Field defined by
-x4^2 + x3*x6,
-x3*x4 + x2*x5,
-x2*x4 + x1*x6,
-x3^2 + x1*x5,
-x2*x3 + x1*x4,
-x2^2 + x0*x6,
-x1*x3 + x0*x5,
-x1*x2 + x0*x4,
-x1^2 + x0*x3
[/color]
Attention aux différents 6 ici. Est ce qu'il a a quelque chose de général ? J'ai vu chez Reid que $\P^2(1,1,a)$ se plongeait dans $\P^{a+1}$ car il y avait $(a+1) + 1$ monômes de degré $a = 1 \times 1 \times a$ dans $\P^2(1,1,a)$.

$\bullet$ 6. Je ne peux comprendre que des choses assez simples (rappel : Fletcher, Dolgachev : hors de portée pour mézigue). Ainsi, je ne veux, a priori, d'objets toriques pour encoder $\P^2(a_1,a_2,a_3)$. Quant à Hosgood, a priori alléchant mais trop d'erreurs. Qui peut m'aider de manière élémentaire ? Pas de généralités que je pourrais trouver dans les ouvrages. Je ne suis pas géomètre donc je passe mon chemin i.e. je n'ai qu'à fricoter qu'avec ce que je comprends un peu ?92050
92054
«1345678

Réponses

  • Bonjour Claude,
    peux-tu apporter deux précisions ? Désolé pour la formulation incomplète : elle est rédigée à l'arrache !

    On a $F(x,y,z) \in K[x,y,z]$. La courbe $\{F=0\}$ incluse dans $\mathbb{P}_2$ a pour singularités, l'ensemble des solutions (dans $\mathbb{P}_2$) du système
    \begin{equation}
    \displaystyle \frac{\partial F}{\partial x}=\frac{\partial F}{\partial y} = \frac{\partial F}{\partial z} = 0
    \end{equation} Démontrer que la courbe $x^7+y^2z+xz^2$ est lisse (sur $\mathbb{Z}[1/14]$) peut-il se faire en démontrant que cet ensemble (de solutions) est vide ?

    D'où sortent $\mathbb{Z}[1/14]$ et $\mathbb{Z}[1/2]$ ?
    Cordialement
    ...
  • $\def\P{\mathbb P}\def\ovK{\overline K}$@df D'abord, commencer par du $\P^2$ ordinaire. Soit $F \in K[X,Y,Z]$ un polynôme homogène de degré $d$ où $K$ est un corps (non supposé algébriquement clos). Je note $F'_X, F'_Y, F'_Z$ les dérivées partielles et $I = \langle F, F'_X, F'_Y, F'_Z\rangle$. Dans ce qui suit, bien distinguer $K$ et une clôture algébrique $\ovK$ de $K$.

    1. Je suppose qu'il y a un exposant $e$ tel que $X^e, Y^e, Z^e \in I$. Quels sont, dans $\ovK \times \ovK \times \ovK$, les zéros communs à $F$ et à ses dérivées partielles?

    2. Cette condition $X^e, Y^e, Z^e \in I$ passe l'envie à $F, F'_X, F'_Y, F'_Z$ d'avoir un zéro commun dans $\P^2(\ovK)$, n'est ce pas ? Réciproque ? I.e. si $F, F'_X, F'_Y, F'_Z$ n'ont pas de zéro commun dans $\P^2(\ovK)$, est ce qu'il n'y a pas un exposant $e$ tel que ... ? Peut-être pas si facile.

    3. Pour illustrer cela, je suis prêt à prendre un exemple simple (toujours dans le cas du $\P^2$ ordinaire). Et toi ? Avec cet exemple simple auquel je pense, on verra débarquer $\Z$ et $\Z[1/\text{truc}]$.
  • Merci Claude: je veux bien traiter un exemple simple et quelques précisions sur l'idéal $I$ !

    ps: je m'attaque aux questions de ton dernier post.
    ...
  • Claude,

    pour ton point 1, on m'a soufflé un contre-exemple (je sais bien que souffler n'est pas jouer).
    Je considère un idéal $J$ inclus dans $K[X,Y,Z]$ et j'appelle $Z(J)$ l'ensemble des zéros de $J$:
    \begin{equation}
    \displaystyle Z(J)=\{x \in \overline{K}^3| \:f(x)=0, \: \forall f \in J \}
    \end{equation}
    Si $F=X+Y+Z$ alors $F'_X=F'_Y=F'_Z=1$. Dans ce cas, on a bien $X,Y,Z \in I$ $\textbf{mais}$ $F, F'_X, F'_Y, F'_Z$ n'ont pas de zéros communs dans $\mathbb{P}^2(\overline{K})$. Je dirais donc que la réponse à la première question est $Z(I)=\emptyset$ $\textbf{mais}$ si je considère $F=X^n+Y^n+Z^n, \: n > 1$, alors $F'_X=nX^{n-1}, F'_Y=...$ et $Z(I)=\{(0,0,0)\}$ aussi longtemps que $n$ est non-nul dans $K$. Que manque-t-il pour ne pas rencontrer ces deux situations opposées ? La réponse se situe probablement du côté de la clôture algébrique.

    De manière plus générale, si pour des idéaux $J_1$ et $J_2$ tels que $J_1 \subseteq J_2$, est-ce que l'on a $Z(J_2) \subseteq Z(J_1)$ ?
    Dans le cas d'un exposant $e>1$, cela donnerait $J:=\langle X^e,Y^e, Z^e \rangle$, $Z(J)=(0,0,0)$ et $J \subseteq I$ et donc $Z(I) \subseteq Z(J) = \{(0,0,0)\}$.
    ...
  • Salut Claude,

    Une question : quand tu dis que l'ouvert $z \ne 0$ n'est pas ce que l'on croit mais un quotient de $\mathbb{A}^2$ par l'action diagonale du groupe $\mu_{a_3}$.

    J'ai pensais à ça. On considère $\phi : \mathbb{A}^2 \to \mathbb{P}^2_{a}$ donnée par $(x,y) \mapsto (x^{a_1} : y^{a_2} : 1)$. Alors $\phi$ est invariante par l'action de $\mu_{a_3}$ : si $\zeta^{a_3} = 1$, alors $$\phi(\zeta x, \zeta y) = (\zeta^{a_1} x^{a_2} : \zeta^{a_2} y^{a_2} : \zeta^{a_3} 1) = \phi(x,y)$$

    Est-ce que mon petit calcul participe ?

    D'autre part dans le point $2$. Quand tu dis qu'il faut éviter que la caractéristique ne divise $n$, c'est par ce que ton égalité :
    $$
    \mathbb{A}^2 / \mu_n = \text{Spec} K[x^n,x^{n-1} y, \cdots,y^n]
    $$
    demande de faire des $n$-moyenne et donc faut rendre inversible $n$ ! Je veux dire c'est la représentabilité que demande d'inverser $n$ et pas le caractère lisse du foncteur $\mathbb{A}^2/ \mu_n$, je dis du charabia ?
  • $\def\P{\mathbb P}\def\A{\mathbb A}$
    @df
    Avec moi, il faut être plus précis. Tu parles ``pour le point 1 de contre-exemple''. Mais cela ne veut rien dire car je n'ai pas énoncé de résultat dans 1, j'ai juste posé une QUESTION. Et c'est quoi ce ``mais'' en gras ...etc... Et ce ``la réponse se situe probablement du côté de la clôture algébrique'' ??

    Bilan : j'ai la flemme de développer mon exemple POUR l'INSTANT. De toutes façons, il s'agissait dans notre court échange de $\P^2$ ordinaire mais ici, ce qui m'intéresse, c'est du $\P^2$ avec poids.

    Quelques mots-clés pour le $\P^2$ ordinaire : idéal inconvenant (traduction de irrelevant ideal), l'idéal $I$ est l'idéal du lieu singulier de $\{F = 0\}$. Ce lieu singulier est vide si et seulement si l'idéal $I$ contient une puissance de l'idéal inconvenant. De manière générale : le Nullstellensatz projectif. En faisant un effort pour distinguer les $K$-objets (les idéaux, les équations) et les objets de type points, au dessus de $\overline K$. Savoir faire des petites choses simples.

    @Goleon Of course que ton calcul participe au binz. En ce qui concerne $\A^2/\mu_n$, je ne suis pas super-clair là dessus. J'ai simplement essayé de comprendre ce que raconte Miles Reid en haut de la page 5 de https://homepages.warwick.ac.uk/~masda/surf/more/grad.pdf. En tout cas, ce qui doit être vrai c'est la chose suivante.

    $\bullet$ Soit $R$ un anneau commutatif tel que $n$ soit inversible dans $R$ et tel que $X^n - 1$ soit totalement scindé. On fait agir $\mu_n \subset R^\times$ sur $R[x,y]$ comme on le pense i.e. $\zeta.F(x,y) = F(\zeta x, \zeta y)$. Alors l'anneau des invariants est:
    $$
    R[x,y]^{\mu_n} = R[x^n, x^{n-1}y, \cdots, xy^{n-1}, y^n]
    $$Tu prononces le mot ``représentabilité''. Peux tu m'en dire plus ?

    $\bullet$ Dans cette histoire, je navigue à vue. Mon objectif est modeste, fort modeste : je veux juste comprendre ce que veut dire que $\{ F = 0\}$ est lisse dans $\P^2(a_1,a_2,a_3)$ lorsque $F \in K_a[X,Y,Z]$ est homogène en poids. Il me semble que je ne demande pas la lune ?

    $\bullet$ Un truc qui me paraît assez dingue : Tim Hosgood in https://arxiv.org/abs/1604.02441. Au premier abord, cela m'a plu. Mais regarde la section 5 : il n'a jamais contrôlé quoi que ce soit sur un exemple ! Son théorème principal 5.3.7 (Degree genus-formula) p. 57 est faux, archi-faux. Il le compare au résultat donné par Fletcher mais n'a jamais fait la moindre vérification numérique : le résultat donné $g$ par sa formule est rarement un entier ! Note : le genre $g$ d'une courbe lisse de degré $d$ dans $\P^2(a_1,a_2,a_3)$ ne dépend que de $d$ et de $a = (a_1,a_2,a_3)$, pas de la courbe ; pense au $(d-1)(d-2)/2$ pour $\P^2(1,1,1)$.

    Donc aucune confiance pour trouver chez lui la définition de lisse ou de point singulier : pour faire simple, on va dire qu'1 lemme sur 4 est faux dans sa section 5
  • Hello Claude,

    Représentable : hum je refais, peut être que je n'ai rien compris et de toute façon je ne dis pas grand chose, j'ai juste essayé de reformuler ton message pour essayer de comprendre :-D

    Je voulais dire que tu peux définir le foncteur $X := \mathbb{A}^2 / \mu_n$ de la catégorie des anneaux vers la catégorie des ensembles. Par définition pour un anneau $R$, on pose $X(R) := \mathbb{A}^2(R) / \mu_n(R)$. Le fait que $X$ soit un foncteur viens du fait que le groupe $\mu_n$ agit fonctoriellement sur $\mathbb{A}^2$. Ca veut dire le truc suivant si j'ai un morphisme $f : R \to R'$ entre anneaux et si je prend $\zeta_R \in \mu_n(R)$ et $u \in \mathbb{A}^2(R)$ et bien on a :
    $$
    \mathbb{A}^2(f) ( \zeta_R \star_R u) = \mu_n(f)(\zeta_R) \star_{R'} \mathbb{A}^2(f)(u)
    $$
    C'est juste que l'action est compatible aux morphismes d'anneaux. Donc aucune hypothèse pour définir $X$ !

    Donc tu as un foncteur de la catégorie des anneaux vers la catégorie des ensembles et là question se pose de "est-ce que $X$ est représentable par un anneau ? " Mais c'est certainement trop demander faut peut être prendre seulement les $\Z[\zeta_n][1/n]$-algèbre (au vu du résultat d'algèbre que tu donnes). Hum en fait ça m'embête de devoir ajouter les racines de l'unité à $\Z$ ! Je dois réfléchir un peu mais de toute façon le résultat c'est ton premier point qui décrit l'anneau des invariants et y'a un petit truc entre le foncteur et l'anneau des invariants !

    Objectif modeste : ahahah Claude, perso je n'ai toujours pas compris $\mathbb{P}^1$ alors je suis vraiment hors course, trop trop compliqué :-D Disons que j'étais un peu obligé de faire un petit coucou : groupe, action, foncteur et racine de l'unité, on dirait que tu as regroupé tous mes petits joujoux en un post :-D

    Question (sérieuse ?!?) : pour ton histoire de lisse, est-ce que tu as une définition de lisse pour un foncteur $F : A-\text{Alg} \to \text{Ens}$ ? Bien sûr après faut la traduire dans le cadre concret mais c'est histoire d'avoir une définition solide.

    Bref … rien de très concret dans ce que je raconte !

    ps : J'ai vu à la section 5, il y a un gros Warning maintenant !
  • $\def\Proj{\text{Proj}}\def\Spec{\text{Spec}}\def\A{\mathbb A}$@Goleon,

    1. Je vais réfléchir à ton histoire de foncteur lisse (et lire ton post attentivement, je suis un laborieux).

    2. La construction générale du schéma $\Proj$ d'un anneau gradué $S$, on la doit à Grothendieck (1961). De manière précise, c'est la section 2 de EGA2, à partir de la page 19 in http://www.numdam.org/article/PMIHES_1961__8__5_0.pdf. Cela manque d'exemples ! J'en ai vu un (sérieux) petit en Exemple 2.4.3, haut de la page 29 : $S = K[T_1,T_2]$ avec le degré ordinaire ! Il y est mentionné (je recopie) que les ouverts $D_+(T_1), D_+(T_2)$ sont des schémas affines canoniquement isomorphes à $K[T]$. Je suppose qu'il faut comprendre canoniquement isomorphes à $\Spec\ K[T]$ i.e. $\A^1_K$

    3. Quant à T.H. et sa section 5, je ne te cache pas que j'ai mis le paquet. J'ai commencé (mail) par 2/3 petites questions innocentes et pour éviter qu'il me prenne pour un gros blaireau n'y connaissant que dalle (c'est pas faux), j'ai fait la chose suivante.

    J'ai pris les poids $a = (1,2,3)$ et j'ai passé tous les $d$ dans l'intervalle $1+2+3 = 6 \le d \le 200$. En comparant sa formule du genre avec 4 autres formules. Je lui ai envoyé les résultats d'exécution (5 secondes, je crois que cela impressionne un tantinet, ce facteur).
    Pour la moitié des $d$, son résultat était faux (et quand il est juste, c'est par hasard car j'ai beau être un gros blaireau en géométrie algébrique, je connais 2 ou 3 trucs de base). Il a alors admis qu'il y avait ``quelques problèmes'' (sic).
  • Salut Claude,

    Le problème c'est que tu sais bien que je n'y connais strictement rien et donc j'hésite à écrire car j'ai vraiment aucune envie de te faire perdre du temps !

    Pour lisse : Soit $A$ un anneau, soit $X$ un foncteur de la catégorie des $A$-algèbre vers la catégorie des ensembles. Pour commencer on peut penser que $X$ est le foncteur point d'une $A$-algèbre $B$, i.e $X := \text{Hom}_A(B,\bullet)$. La définition de $B$ est une $A$-algèbre lisse est la suivante (est-ce que c'est bon ?!?) : Pour toute $A$-algèbre $C$ et tout idéal $I$ de $C$ de carré nulle et pour tout morphisme $\phi : B \to C/I$ il existe un morphisme $\widehat{\phi} : B \to C$ tel que le diagramme commute
    $$
    \xymatrix{
    & C \ar[d] \\
    B \ar[ur]^{\widehat{\phi} }\ar[r]_{\phi} & C/I
    }
    $$

    Maintenant je traduis dans le langage géométrique. Le morphisme $\phi$ est un point $\zeta \in X(C/I)$ (je change la notation $\zeta = \phi$). On a le morphisme de réduction $\pmod{I}$ : $X(\pi) : X(C) \to X(C/I)$ et on demande l'existence d'un point $\widehat{\zeta}$ au dessus de $\zeta$ i.e $X(\pi)(\widehat{\zeta}) = \zeta$.

    Maintenant cette traduction permet de définir la notion de "foncteur lisse". Soit $A$ un anneau, soit $X$ un foncteur de la catégorie des $A$-algèbre vers la catégorie des ensembles. On dit que $X$ est lisse lorsque : Pour toute $A$-algèbre $C$ et tout idéal $I$ de $C$ de carré nulle et pour tout point $\zeta \in X(C/I)$ il existe $\widehat{\zeta} \in X(C)$ tel que $X(\pi)(\widehat{\zeta}) = \zeta$ avec $\pi : C \to C/I$ la réduction modulo $I$.

    Là c'est un définition générale qui ne demande pas d'hypothèse au foncteur, elle est conceptuellement assez simple dans le sens où c'est juste une propriété de relèvement de solutions d'équations, je suppose que l'on doit trouver cette définition quelque part si c'est une bonne définition :-D

    Bon bien sûr on a déjà discuté un tout petit peu de cette définition et on a vu le lien avec la définition de lisse usuelle avec une histoire qu'il suffit de vérifier pour une seule $A$-algèbre $C$ dans le cas où la $A$-algèbre $B$ est de la forme $A[X_1,\dots,X_n] / I$ prendre $C := A[X_1,\dots,X_n] / I^2$ et l'idéal $I$ vu dans $C$ et regarder droit dans les yeux le truc. Du coup, faudrait trouver cette définition dans la littérature et voir un peu les propriétés de bases dont on dispose et ensuite traduire dans ton contexte (je trouve que c'est de la folie de vouloir faire ça mais bon :-D) !

    $\bullet$ J'ai trouvé un exemple quelque part sur le forum ici c'est pour expliquer que lisse c'est pas seulement un truc géométrique et que c'est également des choses arithmétiques d'ailleurs on voit également apparaître $\Z[1/2]$ dans le lien ! M'enfin c'est pas moi qui vait t'apprendre quelque chose :-D

    $\bullet$ Exemples vraiment simple, c'est juste pour se familiariser c'est affine donc c'est ultra petit joueur par rapport a ce que tu veux mais bon !

    $\star_1$ Soit $n$ un entier. Soit $\mathbb{A}^n$ l'espace affine, soit $R$ et $R'$ deux anneaux et $\pi :R \to R'$ surjective. Soit $\zeta \in \mathbb{A}^n(R')$, alors $\zeta = (\zeta_1,\dots,\zeta_n)$, comme $\pi$ est surjective et bien on peut trouver $\widehat{\zeta}$ tel que $\mathbb{A}^n(\pi)(\widehat{\zeta}) = \zeta$ et comme on a fait aucune hypothèses sur $R$ et $R'$ c'est ok pour la définition de lisse, bilan le foncteur $\mathbb{A}^n$ est lisse sur $\Z$.

    $\star_2$ Le groupe multiplicatif $\mathbb{G}_m$. Je peux le voir comme un sous-foncteur de $\mathbb{A}^1$ donc pas de problème de lifting mais il faut voir qu'on peut choisir un relèvement inversible !

    Soit donc $R$ un anneau (une $\Z$-algèbre) et $I$ un idéal de carré nul. Soit $\zeta \in \left( R / I \right)^\star$, il existe $\eta \in \left( R / I \right)^\star$ tel que $\zeta \times \eta =1$. Prenons des relèvements $\widehat{\zeta}$ et $\widehat{\eta}$ dans $R$. Alors : $\widehat{\zeta} \times \widehat{\eta} - 1 \in I$ et donc :
    $$
    (\widehat{\zeta} \times \widehat{\eta} - 1) ^2 = 0 \qquad \qquad \text{ donc } \qquad \widehat{\zeta} \times (- \widehat{\zeta} \widehat{\eta}^2 +2 \widehat{\eta} ) = 1
    $$
    Et donc $\widehat{\zeta}$ est inversible et donc $\mathbb{G}_m$ est lisse sur $\Z$. Bon tu vas surement me dire que je suis un farfelu de ne pas calculer les différentielles de $F = xy-1$.

    $\star_3$ le groupe $\mu_4$, c'est les racines $4$-ième de l'unité ! Je vais faire un peu le sorcier :-D Mais ici il faut rendre $4$ inversible.

    Soit $R$ un anneau où $4$ est inversible, je note $1/4$ son inverse soit $I$ un idéal de carré nul. Soit $\zeta \in \mu_4(R/I)$ soit $\eta \in R$ un relèvement quelconque posons :
    $$\widehat{\zeta} = \eta-4^{-1} \eta \times (\eta^4-1) \in R $$
    Alors :
    $$
    \widehat{\zeta}^4-1 = \eta^4-1 -\eta^4 (\eta^4-1) \qquad \qquad \text{puisque $(\eta^4-1)^2 = 0$}
    $$
    On en déduit que :
    $$
    \widehat{\zeta}^4-1 = (\eta^4-1) \times (1-\eta^4) = 0
    $$
    Et donc on a notre relèvement :-D

    J'arrête, perso je peux faire mumuse avec ça mais pas convaincu que je t'aide d'une quelconque manière !
  • Salut Goleon,
    Ce n'est pas une réponse, juste un pointeur : EGA4, préliminaires d'algèbre commutative, la section $\S 19$ est consacrée aux algèbres lisses, regarde juste la page 69 in http://www.numdam.org/article/PMIHES_1964__20__5_0.pdf (EGA4 est réparti en 4 volumes d'environ 250 pages, le dernier est plus gros).

    Note I : on devrait dire formellement lisse car lisse nécessite des conditions de finitude (algèbre essentiellement de type fini).

    Note II : Soit $R$ un anneau commutatif et $F \in R[X_1, \cdots, X_n]$. Il va y avoir une difficulté à caractériser $B = R[X_1, \cdots, X_n]/\langle F\rangle$ lisse because la ``variation dimensionnelle'' ($F = 0$ versus $F = X_1$ par exemple). C'est pour cela que l'on cause de la lissité de l'hypersurface $F = 0$, ce qui a pour effet de rigidifier la dimension à $n-1$ : merci au module des différentielles $\Omega_{B/R}$ qui est un module projectif de type fini quand $B/R$ est lisse, ce qui fait que l'on peut IMPOSER $\Omega_{B/R}$ de rang constant $n-1$. Cela doit être nébuleux (la lissité de $F = 0$ c'est pas pareil que la lissité de l'hypersurface $F = 0$).

    Comment vas tu prendre en charge $F = 0$ avec ton histoire de foncteur lisse ?

    PS : en vieillissant, je suis devenu vachement frileux (j'ai passé trop d'années à essayer de comprendre le AC 10 de Bourbaki)
  • Salut Claude,

    Ok j'ai juste lu l'introduction de la page 69. Ok formellement lisse, je ne vois pas trop ce que signifie essentiellement de type fini ! Et par contre je n'ai vraiment pas compris ta note II !

    Pour $F = 0$ dans mes histoires, hum on va faire simple :-D

    Déjà comme j'ai une grande peur des $\mathbb{P}$, je vais faire un truc plus simple ! Alors j'avais un truc de se style en tête :

    1. Soit $A$ un anneau et $R$ une $A$-algèbre, je note $\text{Uni}_3$ le foncteur qui à un anneau $R$ associé l'ensemble des vecteurs uni-modulaire de $R^3$.

    2. Je note $\mathbb{G}_m$ le foncteur qui à une $A$-algèbre $R$ associe $R^\times$.

    3. Soit $a = (a_1,b_2,c_3) \in \Z^3$, on dispose d'une action de $\mathbb{G}_m$ sur $\text{Uni}_3$. Celle-ci est donnée par la formule suivante :
    $$
    \lambda \star (x_1,x_2,x_3) = (\lambda^{a_1} x_1,\lambda^{a_2} x_2,\lambda^{a_3} x_3)
    $$

    4. Je note $\mathbf{P}(a_1,a_2,a_3)$ le foncteur quotient de l'action de $\mathbb{G}_m$ sur $\text{Uni}_3$.

    5. Ensuite soit $F$ un polynôme $a$-homogène de $A[x_1,x_2,x_3]$. On note : $\mathcal{F}$ le foncteur de la catégorie des $A$-algèbre vers la catégorie des ensembles donnée par $$R \mapsto \{ [x_1,x_2,x_3] \in \mathbf{P}^2(a)(R) \mid F(x_1,x_2,x_3) = 0 \}$$

    6. Ensuite, on cherche à traduire la définition de $\mathcal{F}$ est lisse en terme moins complexe. Et on va surement devoir prendre des points à valeur dans $R := A[x_1,x_2,x_3] / F^2$ et l'idéal $(F)$ qui semble être un candidat à être un peu générique (qu'est-ce que je raconte ?!?)

    7. On fait une prière à Notre Dame de la Salette, pour que $\mathcal{F}$ ne soit pas trop trop éloigné du bon objet et qu'il capte la lissité !

    8. On conclu que je suis très optimiste et vraiment naïf :-D

    Ajout : 9. Faut peut être réfléchir un peu a la question est-ce que mon point 3. est vraiment une action, j'ai écrits trop vite
  • $\def\P{\mathbb P}\def\G{\mathbb G}\def\EGA{\text{EGA IV}}\def\M{\mathbb M}$Salut Goleon

    J'essaie de répondre à ton AVANT dernier post (je suis lent). Je vois bien que tu essaies de m'aider. Je ne sais pas si on va y arriver. Tant pis si cela s'éloigne de ... Ne pas oublier, qu'au départ, je voulais juste comprendre ce que signifie $x^7 + y^2z + xz^2 = 0$ est lisse dans $\P^2(1,2,3)_{(x:y:z)}$ et de genre 1, quelle audace. Je tiens cet exemple de Hosgood, footnote de la page 52, qui contenait initialement une coquille (note : toute courbe générique de $\P^2(1,2,3)$ de degré 7 est lisse de genre 1). J'ai quand même avancé du ``point de vue utilisateur''.

    0. Une algèbre essentiellement de type fini c'est une localisation d'une algèbre de type fini. Mais je n'aurais pas dû te parler de cela car ce n'est pas la condition de finitude imposée par Grothendieck. Chez lui : lisse = de présentation finie + formellement lisse. Bourbaki dans AC X n'a pas été fichu de suivre cette définition et a seulement défini $B/A$ lisse quand $A$ est noethérien ! Un scandale.

    Mais heureusement, il n'y a pas que Bourbaki (son AC X est pour moi une horreur). Voir par exemple, A New Look at Smoothness de Maltenfort, in https://core.ac.uk/download/pdf/81219042.pdf. Et aussi les gens de Stacks qui font quand même du bon boulot, cf par exemple https://stacks.math.columbia.edu/download/algebra.pdf, sections 136, 137 (ne pas charger leur book.pdf qui fait presque 7000 pages). Note : of course, je n'ai pas lu EGA IV mais j'arrive un peu à m'y retrouver (plus de 1000 pages) dans les définitions liées à l'algèbre commutative (il faut en principe le citer avec un indice du type $\EGA_1$ because les 4 volumes du IV et faire gaffe au chapitre 0 de IV constitué de préliminaires). Précision : des définitions en algèbre commutative.

    Maltenfort (2002) a essayé de mettre de l'ordre (il ne cite même pas Bourbaki, et il a bien raison je trouve). C'était indispensable d'une part à cause de la terminologie des suiveurs. Et d'autre part du ``red heering'' (fausse piste) dans l'utilisation du Jacobien : c'est Mumford, dans The Red Book of Varieties and Schemes, p. 174 de mon exemplaire, qui utilise cette expression ``This result, although pretty, has historically been rather a red herring''.

    1. Ton exemple de $X^4 - 1$ n'est pas assez pertinent car il est en en fait bien plus que lisse : il est étale (dans le cas où $4$ est inversible). De plus, malicieux que tu es, tu ne dis pas que tu utilises une itération de Newton. De manière générale, soit $F \in A[X]$ (une seule variable) séparable. Cela signifie $1 \in \langle F, F'\rangle$ i.e. il y a deux polynômes $U,V$ tels que $1 = UF + VF'$. On ne demande pas à $F$ d'être unitaire si bien que $B := A[X]/\langle F\rangle$ n'a aucune raison d'être libre sur $A$. On a en particulier que $F'(x)$ est inversible modulo $F$, d'inverse $V(x)$. Si bien que l'on peut pratiquer la variante habituelle de l'itération de Newton, $x' = x - F(x)/F'(x)$. Je veux dire :
    $$
    x' = x - V(x) F(x)
    $$C'est un jeu d'enfant de vérifier que $F(x')$ est multiple de $F(x)^2$ donc $F(x')$ est deux fois plus nul que $F(x)$. Pas besoin de l'alibi $I$ idéal de carré nul. Et l'algèbre $B/A$ est bien plus que lisse : elle est étale i.e. le module des différentielles $\Omega_{B/A}$ est nul. Si bien que le relèvement est unique.

    Bref étale ce n'est pas forcément pertinent pour illustrer lisse. Voici d'autres exemples qui me semblent plus mieux.

    2. En supposant $2$ inversible dans l'anneau de base $R$, étude du schéma affine $V = \{X \in \M_n(R) \mid X^2 = 1\}$. Ce que je trouve intéressant dans cet exemple, c'est qu'a priori tu ne connais pas la dimension de $V$ (ce qui n'a d'ailleurs aucun sens car à la base, on ne dispose pas d'un corps). Pire: même en mettant un corps à la base, c'est un schéma qui n'est pas irréductible et dont les composantes ont des dimensions variables. Par exemple, avec un corps de caractéristique $0$ à la base, avec $n=4$, il y a 5 composantes de dimension $0,0,6,6,8$.
    Mais le critère de lissité de Grothendieck se fiche éperdument de cela. Il s'agit de démontrer que la $R$-algèbre $B := R[X]/\langle X^2 = 1\rangle$ est lisse. Attention : ici $X$ est une matrice générique $n \times n$, donc un anneau de polynômes à $n^2$ variables quotienté par les $n^2$ équations qui expriment que $X^2 = 1$.
    Le critère de Grothendieck n'en fait qu'une bouchée (en fait, une petite itération de Newton suffit, attention a priori on n'est pas en terrain commutatif). Et le module $\Omega_{B/R}$ est un module projectif de type fini dont le rang (qui est un polynôme) gouverne un peu les composantes irréductibles.

    3. Un exemple d'école : la forme linéaire $F = \sum_{i=1}^n e_i X_i$ dans $A[X_1, \cdots, X_n]$ où chaque $e_i$ est un idempotent. Expliciter le certificat de lissité de $A[X]/\langle F\rangle$ sur $A$. C'est le coup de la forme linéaire qui hésite entre la forme linéaire nulle et la forme linéaire $X_1 + \cdots + X_n$. Plein de choses à apprendre (je trouve) en traitant ce petit exemple d'école.

    4. $\P^n$. Tu exagères en disant que c'est compliqué. Pas tout. Il s'agit de démontrer que si $I$ est un idéal de $A$ vérifiant $I^2 = 0$, alors $\P^n(A) \to \P^n(A/I)$ est surjectif. On va faire bien plus que cela les mains dans les poches. Un $R$-point de $\P^n$ c'est un sous-module $E \subset R^{n+1}$, facteur direct et de rang 1. Si cela te fait peur, tu le réalises comme l'image d'un projecteur $(n+1) \times (n+1)$, disons $P$, $P^2 = P$, de rang 1. En fait on se fiche du rang 1, car l'itération de Newton donne la matrice $Q = 3P^2 - 2P^3$, qui est deux fois plus idempotente que $P$. Avec conservation du polynôme rang. C'est tout bénef !! J'attache un vieux machin.

    5. $\G_{n,d}$. Du coup, sans toucher à une équation, on a que $\G_{n,d}$ est lisse sur $\Z$. Because le coup de $P \mapsto Q = 3P^2 - 2P^3$

    6. Le schéma $\text{SL}_n$ est lisse sur $\Z$. C'est amusant je trouve, étant donnée une matrice $X \in \M_n(R)$ d'expliciter une matrice $Y\in \M_n(R)$, de la forme $Y = X - H$, avec $H$ polynôme en $X$ et $\det(X)$, telle que $\det(Y) - 1$ soit multiple de $\big(\det(X)-1\big)^2$. Exercice.

    Bref, des exemples illustrant le lisse de Grothendieck, si on veut bien se casser un peu, il y en a à la pelle.

    7. Comme c'est mon fil, j'y fais ce que je veux. Un peu d'histoire : La <<machine de Grothendieck>> se fonde-t-elle seulement sur des vocables métamathématiques ? Bourbaki et les catégories au cours des années cinquante de Ralf Krömer in http://www.numdam.org/article/RHM_2006__12_1_119_0.pdf. Je suis pas sûr de comprendre le titre (vocable ??)
  • Hello Claude,

    Beh oui je veux t'aider et comme j'ai dis je ne suis pas convaincu que je sois d'une grande utilité et on va dire que je suis plutôt convaincu du contraire.

    J'ai juste regardé $V = \{X \in \mathcal{M}_n(R) \mid X^2 = 1 \}$. Donc là, soit $R$ un anneau et $I$ un idéal de carré nul. Soit $M \in V(R/I)$, soit $M' \in \mathcal{M}_n(R)$ au dessus de $M$ (sans condition). L'idée c'est de mettre Newton en application mais comme tu as dis on est pas en terrain commutatif ! Et donc l'idée c'est de faire comme si c'était commutatif ca veut dire : on pose $\widehat{M} := M' -1/2 M' (M'^2-1)$ et de vérifier que $\widehat{M}^2-1 = 0$. Bien sûr ca marche puisque $\widehat{M}$ est un polynôme en $M'$.

    Un petit exemple de relèvement : Je prend $R = \Z/13^2 \Z$ et $I$ l'idéal engendré par $13$. Le quotient $R / I$ est $\Z/13\Z$, la matrice $M$ est dans $V(R/I)$.
    sage: M
    [ 1  0]
    [ 5 12]
    sage: M^2
    [1 0]
    [0 1]
    sage: N = M-1/2*M*(M^2-1) \\ Newton 
    sage: N^2-1
    [     0      0]
    [325325 715715]
    sage: (N^2-1)%(13^2)
    [0 0]
    [0 0]
    

    Tu sembles avoir une autre manière ? Tu dis que le critère de Grothendieck en fait qu'une bouchée !
  • Salut Claude,

    Je fais un autre exemple. Ici je parle de $\text{GL}_n$. Soit $(R,I)$ un anneau muni d'un idéal de carré nul. Soit $M \in \text{GL}_n(R/I)$ et soit $P$ un polynôme à coefficients dans $R/I$ tel que $P(M) \times M = 1$. Soit $M'$ un relèvement de $M$ à $\text{M}_n(R)$, soit $P'$ un relèvement de $P$ à $R$, soit $N' := P'(M')$ ( OUI y'a un prime (notation vraiment pourrie). Pour finir notons : $\widehat{N} := - M' N'^2+2N'$, alors $\widehat{N}$ est l'inverse de $M'$.

    Ici je prends pareil que dans mon message d'avant $n = 2$, $\Z/13^2\Z$
    sage: M
    [1 7]
    [2 0]
    sage: M.charpoly()
    x^2 + 12*x + 12
    sage: Mprime = M.change_ring(QQ)
    sage: Nprime = -1/12*(P+12)
    sage: Nwide = -Mprime*Nprime^2+2*Mprime
    sage: (Mprime*Nwide)%(13^2)
    [1 0]
    [0 1]
    
  • $\def\P{\mathbb P}$Salut Goleon

    1. Je suis ok avec ton relèvement : le même que celui que j'ai choisi (il n'y a pas unicité) ! Si je note $X$ la matrice (au lieu de $M'$ chez toi), j''ai cherché (ou fait semblant de chercher) $Y = X -H$ ($Y$ au lieu de $\widehat M$ chez toi) avec $H$ à coefficients dans $I$ et $Y^2 \equiv 1 \bmod I^2$. En prenant $H$ sous la forme $(X^2 - 1)Q$ avec $Q$ à trouver ....etc... pour tomber sur $H = {1\over2} X(X^2-1)$. On ne sort pas des polynômes en $X$ donc pas de problème de commutation. Une fois que tout est terminé, tu constates, avec mes notations, que $Y^2 - 1 = (X^2-1)^2 ({1\over 4} X^2 - 1)$ : on pourrait dire que la présence du carré sur $X^2 - 1$, c'est cela qui certifie la lissité.

    Quand je dis que le critère de Grothendieck n'en fait qu'une bouchée, je parlais du petit calcul (de type itération de Newton) que nous avons fait toi et moi. Note : si on veut s'amuser, on peut aller plus loin en examinant ce qu'est la première suite fondamentale liée à la présentation $B = R[X]/I$ où ici $X$ est un paquet de $n^2$ indéterminées et $I$ l'idéal qui exprime que $X$ est de carré 1. Cela permet de patauger avec la matrice jacobienne du $n^2$-paquet $F(X) = X^2 - 1$, avec le module des différentielles $\Omega_{B/R}$, certifier que celui-ci est bien un $B$-module projectif en le présentant, sur $B$, comme l'image d'une matrice de projection ...etc....

    2. J'ai lu ton autre post (celui d'avant, où il y a 8 point et un ajout 9) mais peut-être pas de manière assez attentive. Car je pense que nous nous égarons. Suite à des lectures non maîtrisées, je crois comprendre, en notant, dans $\P^2(a_1,a_2,a_3)$, $p_1 = (1 : 0 : 0)$, $p_2 = (0 : 1: 0)$, $p_3 = (0 : 0 : 1)$ les 2 choses suivantes

    A. Si $a_1 \ge 2$, alors $p_1$ est un point singulier de $\P^2(a_1,a_2,a_3)$. Idem avec $p_2, p_3$.
    B. Si $F \in K_a[X,Y,Z]$ est un polynôme homogène en $a$-poids, la COURBE $F = 0$ est lisse si et seulement si l'idéal $\langle F, F'_X, F'_Y, F'_Z\rangle$ contient une puissance de $\langle X,Y,Z\rangle$, ce qui est la même chose que de contenir une puissance de $X,Y,Z$. J'ai mis courbe en majuscule pour me débarrasser de $F$ identiquement nul, si tu vois ce que je veux dire.

    Remarque : c'est le point B. qui m'intéresse, le point A. après tout, je m'en fiche (c'est pas bien).

    C'est quand même dingue de patauger à ce point là. Cela signifie que quand tu n'es pas du métier, c'est vachement compliqué de faire des petites choses élémentaires. Le plus simple est de trouver quelqu'un qui est du métier et qui te rencarde.
    Intermède : dans le même genre (ne rien y connaître), tu ne peux pas savoir le temps que nous (H.L. + mézigue) avons mis dans le passé pour comprendre ce qu'est un $A$-point de $\P^n$, pour mettre en adéquation le module des différentielles $\Omega_{B/A}$ d'une $A$-algèbre $B$, version modèle de Kälher et la version conoyau de la transposée de la matrice jacobienne quand $B/A$ est de présentation finie ...etc... Rien que des choses de base qui devraient être expliquées aux enfants de la manière la plus élémentaire qui soit. Fin intermède.

    3. Là, si tu acceptes encore de me donner un coup de main, je t'avoue que n'y comprends plus rien ! J'attache un extrait d'une thèse https://www.duo.uio.no/bitstream/handle/10852/45277/1/Nodland-master.pdf avec un encadré en rouge concernant $\P^2(2,3,5)$, Example 2.1.3. A comparer avec 4 pages trouvées au gré du vent http://www.math.leidenuniv.nl/~edix/talks/2010/2010_04_12.pdf (pas d'auteur, mais on pourrait penser qu'il s'agit Edixhoven ?).
    Tu y comprends quelque chose ?92262
    P235.png 108.5K
  • Claude,

    Ok pour mon post oublie avec les 9 points pour l'instant, si ça sert on reprendra le temps d'y réfléchir !

    Pour ton 3. Y'a un truc que je ne comprends pas du tout (ça m'énerve énormément car j'ai l'impression qu'on passe à côté de quelques choses).

    Donc dans ta première image, le gars défini l'action $\mu_{q_i} \times X_i \to X_i$ pour les points à valeurs dans $\C$, tu peux me dire pourquoi moi je veux définir l'action sur tous les points sur toutes les $\C$-algèbres ? Si a un moment on veut appliquer la définition de lisse de Grothendieck (c'est ce que j'avais en tête avec mes points 1 à 8, j'ai enlevé le 9 car c'est a effacer) il va falloir parler des points dans des algèbres, passons pour le $\C$ qui je suppose ne te satisfait pas vraiment ?

    Du coup, on parle des points à valeurs dans $\C$ ou bien des points à valeurs dans une $\C$-algèbre ?
  • Je propose un plan d'attaque du problème de départ :
    • $k=\overline{k}$, soit $k[x,y,z]_{a,d}$ l'ensemble des polynômes homogènes de degré $d$ pour les poids $a$ (donc $\forall l\in k, f(l^{a_1}x,l^{a_2}y,l^{a_3}z)=l^d f(x,y,z)$) et $k[x,y,z]_{a,d|P}$ ceux qui ne s'annulent pas en $P\in \Bbb{P}^2(a)$,

      $R_P=\bigcup_e \frac{k[x,y,z]_{a,e}}{k[x,y,z]_{a,e|P}}$ est un anneau de fonctions sur $\Bbb{P}^2(a)$,
    • $f \in k[x,y,z]_{a,d}$ irréductible, $f=0$ est une sous-variété de $ \Bbb{P}^2(a) $,
      soit $u\in k[x,y,z]_{a,d|P}$, alors l'anneau local en $P$ de $f=0\subset \Bbb{P}^2(a)$ c'est $$O_P = R_P/(\frac{f}{u})$$
    • Si $h(x,y) \in k[x]_{(x-r)}[y]$ est irréductible unitaire alors la factorisation $h(r,y)= \prod_j (y-s_j)^{e_j} \in k[y]$ nous donne les idéaux maximaux $(x-r,y-s_j)$ de $k[x]_{(x-r)}[y] / (h(x,y))$.
      Ssi $e_j=1$ alors l'extension est non-ramifiée et $(x-r)$ est un idéal maximal de $k[x,y]_{(x-r,y-s_j)}/(h(x,y))$.
      $\partial_y h \in k[x]_{(x-r)}[y]$ et $e_j=1$ ssi $\partial_y h(r,s_j) \ne 0$.
    • ça marche pareil quand $h_2(r,s_j)\ne 0$ et qu'on considère $$k[x,y]_{(x-r,y-s_j)} / (\frac{h(x,y)}{h_2(x,y)})$$ en factorisant la fonction rationnelle $\frac{h(r,y)}{h_2(r,y)}$
    • On a donc les outils pour travailler sur $O_P$ et lier la ramification et la dérivée partielle d'une certaine extension aux dérivées partielles de $f(x,y,z)\in k[x,y,z]_{d,a}$ en $P$ et finalement aux idéaux maximaux de $k[x,y,z]$ qui contiennent $(f,\partial_x f,\partial_y f,\partial_z f)$.
  • $\def\GL{\text{GL}}\def\uX{\underline X}\def\RXT{R[\uX,T]}$ Je reviens sur ton post $\GL_n$ in http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?3,1884892,1887222#msg-1887222. Il y a quelque chose qui me chagrine, je ne sais pas quoi exactement : on va dire ``points versus morphismes''.

    Je développe. Le foncteur $\GL_n$, on comprend tous ce que c'est : $R \mapsto \GL_n(R)$ où $R$ est un anneau commutatif. C'est clair. Mais comme je suis algébriste, je vais en faire un truc incompréhensible (j'exagère un tantinet). A l'anneau commutatif $R$, j'associe la $R$-algèbre $B$ de présentation finie que voici où $\uX$ dénote un paquet $(X_{ij})$ de $n^2$ indéterminées et $T$ une indéterminée pour rendre inversible le déterminant de $X$ ($\GL_n$ oblige) :
    $$
    B = {\RXT \over I} =_{\rm def} {\RXT \over \langle T\det(X) - 1\rangle}
    $$Of course, le schéma suivant te dit quelque chose :
    $$
    \xymatrix {
    &\RXT/I^2\ar@{->>}[d] \\
    \RXT/I \ar@{.>}[ru]^{?} \ar[r]_{\text{Id}} & \RXT/I \\
    }
    $$Question précise : avec ce que tu as fait dans ton post sur $\GL_n$, est ce que tu avais vraiment construit un morphisme relèvement comme en pointillés ? En principe, il faudrait donner les images par ce relèvement de chaque $X_{ij} \bmod I$ et de $T \bmod I$. Cela se voit dans ton post ? Je pinaille ?
  • Claude,

    Non non ce n'est pas ça, enfin pas tout à fait !

    Deux trucs :

    1/ Moi je parle du foncteur $\text{GL}_{n,\Z}$ et montre qu'il est lisse et toi tu parles de $\text{GL}_{n,R}$ et tu poses la question de savoir qu'il est lisse.

    2/ Deuxième truc : comme le monsieur l'a dit in page 69 la définition de lisse peut se vérifier sans savoir que le foncteur est représentable, j'ajoute, par une algèbre dans notre cas.

    Avant ce que tu as fait c'est que tu as donné une $R$-algèbre représentant le foncteur $\text{GL}_{n,R}$ i.e tu dis que la $R$-algèbre $R[X,T] / (T \text{Det} X-1)$ avec $X$ un paquet d'indéterminée muni de la matrice inversible $$M_{\text{Univ}} = (x_{ij}) \in \mathcal{M}_n \left( R[X,T]/(T \text{Det}(X)-1) \right)$$
    est universelle i.e si on considère le morphisme de foncteur
    $$
    \Gamma : \text{Hom}_R(R[X,T] /(T\text{Det}(X)-1), \bullet) \to \text{GL}_{n,R}(\bullet)
    $$
    donnée par la construction de Yoneda i.e pour une $R$-algèbre $B$ et un morphisme $\phi : R[X,T] /(T\text{Det}(X)-1) \to B)$, $\Gamma(\phi) := \text{GL}_{n,R}(\phi)(M_{\text{Univ}})$, alors $\Gamma$ est un isomorphisme !

    Si tu préfères toutes matrices inversibles est un spécialisation de la matrice générique $M_{\text{Univ}} = (x_{ij})$ a coefficient dans $R[X,T] /(T\text{Det}(X)-1)$.

    Ensuite tu veux vérifier la caractérisation (pas la définition) de Grothendieck et moi j'utilise juste la définition. Pour faire le chemin vers toi (en supposant que tu prends $\text{Ton}(R) = \Z$, et bien il faut que je prenne $$\text{mon}(R) = (\text{Ton} R)[X,T] /(T\text{Det}(X)-1)^2$$
    et $I$ son idéal engendré par $(T\text{Det}(X)-1)$.

    Hum en relisant, je me demande si ce n'est pas moi qui rend les choses incompréhensibles :-D Mais je pense qu'on se comprends sauf le truc du pourquoi tu considères le foncteur $\text{GL}_{n,R}$ et pas simplement l'objet sur $\Z$ edit je veux dire $\text{GL}_{n,\Z}$ (défini sur tout les anneaux pas uniquement sur les $R$-algèbres même si bien entendu rien n'empêche de faire ça) ?

    Est-ce que l'on se comprend ? Ou mon langage c'est du charabia ?
  • $\def\P{\mathbb P}\def\GL{\text{GL}}\def\uX{\underline X}\def\M{\text{M}}\def\Spec{\text{Spec}}\def\SL{\text{SL}}$Goleon,

    0. Pourquoi j'ai pris $R$ au lieu de $\Z$ ? Parce que je ne suis pas clair. Cela devrait te rassurer (ou t'inquiéter). Ok pour $\Z$.

    1. Dire que le foncteur $\GL_n$ est lisse, c'est la même chose que la $\Z$-algèbre $\Z[\uX,T]/\langle T\det(X) - 1\rangle$ est lisse. Ok ? Si oui, on est d'accord.

    2. Je reviens une dernière fois (promis juré) sur ton post $\GL_n$ in http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?3,1884892,1887222#msg-1887222. Je pense qu'il y a une coquille : c'est $N' := P'(M')$ et pas $N' = P(M')$. Ok ?
    A la première lecture, j'ai trouvé que le coup de prendre l'inverse de $M$ comme un polynôme en $M$ i.e. $P(M) \times M = 1$, c'était astucieux. Mais maintenant je pense que c'est inutile, cf le point suivant.

    3. Je prends $\widetilde M \in \M_n(R)$ un relevé QUELCONQUE de $M \in M_n(R/I)$. Ainsi $\det(M)$ est inversible modulo $I$, donc modulo $I^2$ (cf un peu plus loin) et comme $I^2 = 0$, $M$ est inversible. Ok ?
    Rappel : dans un anneau commutatif $A$, si $a \in A$ est inversible modulo $I$, il l'est modulo $I^2$. En effet, il existe $b \in A$ tel que $ab - 1 \in I$, d'où $(ab-1)^2 \in I^2$ c.a.d :
    $$
    a^2 b^2 - 2ab + 1 \in I^2 \qquad \text{ou encore}\qquad a(2b - ab^2) \equiv 1 \bmod I^2
    $$Note : $2b-ab^2$, cela ressemble furieusement à ton $2N' - M'N'^2$.
    Pendant que j'y suis : si $a$ est inversible modulo $I_1$ et modulo $I_2$, il l'est modulo $I_1I_2$ (no problemo)

    3'. Pour $\SL_n$, je trouve qu'il faut en faire un peu plus. Mais c'est peut-être parce que je me complique la vie.

    4. Je me permets d'utiliser lisse au lieu de formellement lisse comme a dit le monsieur. Mais ici, c'est licite because présentation finie. Note : chez le monsieur, lisse est défini dans EGA $IV_4$, p. 61, def 17.3.1 pour un morphisme entre deux schémas. Dans ce cadre : lisse = formellement lisse + localement de présentation finie. Localement de présentation finie est défini dans $IV_1$ en 1.4.2 page 230. Et en 1.4.6 p. 232, il figure qu'un un morphisme d'anneaux $A \to B$ est de présentation finie si et seulement si $\Spec(B) \to \Spec(A)$ est localement de présentation finie.

    Toutes ces précisions au cas où il y aurait une descente de police sur le forum pour contrôle et tout le truc.

    Prochain post : autour des 3 ouverts élémentaires de $\P^2(a_1,a_2,a_3)$.
  • Claude,


    1. Oui oui ! C'est vraiment la traduction ! Si l'algèbre est lisse alors le foncteur quelle représente est lisse.

    2. j'ai édité oui !

    3. Bin effectivement je me suis dis exactement la même chose ! En fait, on a fait exactement le même calcul le point $\star_2$ du post ici. En fait j'ai voulu relever l'inverse et pas uniquement considérer le déterminant ! Mais je suis d'accord pour dire que ce n'est pas utile et que c'est beaucoup plus simple comme tu fais !

    3' Je n'ai pas encore essayé, mais il me semble que j'avais déjà fait un calcul pour $n=2$.

    4. Tu me fait peur quand tu cites EGA !
  • Claude,

    Pour ton pdf dans ton post ici Tu étudies la lissité des matrices idempotentes i.e le foncteur qui a un anneau associe l'ensemble des matrices $M$ dans $\mathcal{M}_n(R)$ tel que $M^2 = M$. C'est bien affine !

    Je considère le polynôme $f = X^2-X$ dans $\Z$. Alors $f$ est séparable et on a :
    $$
    (2X-1) P' -4P = 1 \qquad \text{le prime c'est la dérivée}
    $$

    Du coup, on fait du Newton ! Je prends comme d'habitude un anneau $R$ muni d'un idéal $I$ de carré nul. Je prends une matrice solution $M$ dans $R/I$, je prends $M'$ un relèvement quelconque de $M$ à $R$ et je note $\widehat{M} := M' - (M'^2-M') (2M'-1)$. Et hop comme on a un polynôme en $M'$ et bien ça va donner une solution dans $R$ (j'ai pas vérifié en fait) : Toujours avec $R = \Z/13^2 \Z$ et $I = (13)$
    sage: M
    [ 7 12]
    [ 3  7]
    sage: M^2
    [ 7 12]
    [ 3  7]
    sage: M.change_ring(ZZ)
    [ 7 12]
    [ 3  7]
    sage: M = M.change_ring(ZZ)
    sage: N = M-(M^2-M)*(2*M-1)
    sage: (N^2-N)%(13^2)
    [0 0]
    [0 0]
    
    Du coup, en fait je pense que ça va fonctionner (cette stratégie) pour tous foncteurs $R \mapsto \{ M \in \mathcal{M}_n(R) \mid f(M) = 0 \}$ avec $f \in \Z[X]$ tel que $1 \in \langle f ,f' \rangle$.

    Qu'est ce que tu penses ?
  • $\def\P{\mathbb P}$Goleon,
    Oui, je suis d'accord que cela va fonctionner avec un polynôme $f$ séparable au lieu de $X^2 - X = X(X-1)$ qui est super-séparable si j'ose m'exprimer ainsi.
    En ce qui concerne ton calcul, je pense que cela vaut de faire des petites remarques. Je note $e$ au lieu de $N'$ de manière à ce que $e$ sente l'idempotent, disons l'idempotent approché modulo un modulus. Du coup, ton $\widehat M$, je l'écris $e'$ pour qu'il continue à sentir l'idempotent approché modulo le carré du modulus. Ce qui donne
    $$
    e' = 3e^2 - 2e^3 \qquad\qquad \qquad \text{(pas trop difficile à retenir)}
    $$C'est un machin universel et on ne sort pas de $\Z[e]$.
    [color=#000000]> Z := IntegerRing() ;
    > Ze<e> := PolynomialRing(Z) ;
    > eprime := 3*e^2 - 2*e^3 ;                                   
    > e - (e^2-e)*(2*e-1) ;  <--- TOI
    -2*e^3 + 3*e^2
    > eprime^2 - eprime eq (e^2 -e)^2 * (2*e - 3) * (2*e + 1) ;     // A REMARQUER : l'exposant 2 dans  (e^2 - e)^2 
    true
    [/color]
    
    Du coup, c'est un jeu d'enfant de remonter des idempotents approchés (modulaires par exemple).

    Quand je dis que c'est universel, cela veut dire que tu peux prendre pour $e$ une matrice carrée $n \times n$ à qui on colle le nom $P$. Afin qu'elle sente bon le projecteur, le projecteur approché modulo un modulus. Ou encore, pour que cela sente, par image, un sous-module Projectif de $A^n$, facteur direct dans $A^n$. La lissité de $\P^{n-1}$, elle est là. Faut juste faire attention au fait que si $P$ est de rang constant 1 modulo $I$, il en est de même de $3P^2 - 2P^3$ modulo $I^2$. On a même plus mieux que cela. Ne pas avoir peur du rang.

    Enfin, si $e$ est un idempotent, alors $1-2e$ est une ``symétrie'' : une involution, quoi : $(1-2e)^2 = 1$. Et si $e$ n'est qu'un idempotent approché modulo un modulus, alors $1-2e$ est une involution approchée modulo le même modulus. Note : n'importe quel $e$ est un idempotent approché modulo le modulus $e^2 - e$ (rires).
  • $\def\P{\mathbb P}$Goleon
    Ici je parle des 3 ouverts de $\P^2(a,b,c)_{(x:y:z)}$. J'utilise $a,b,c$ pour calmer les indices.

    1. Lire ce qu'a écrit le monsieur dans EGA II, section $\S2$ de http://www.numdam.org/article/PMIHES_1961__8__5_0.pdf. En particulier à la page 26, le localisé d'un anneau $\N$-gradué $S$ en un élément homogène $f$ (ce localisé est un anneau $\Z$-gradué) et surtout sa composante homogène de degré $0$ (les ``fonctions''). Attention aux notations : $S_f$ pour le localisé versus $S_{(f)}$ pour la composante homogène de degré $0$ de ce localisé. La glace est mince.

    2. On travaille avec $\Z$ à la base : $S = \Z[x,y,z]$ avec $x$ de poids $a$, $y$ de poids $b$, $z$ de poids $c$. Ce que l'on veut c'est l'anneau des fonctions de degré $0$ dont le dénominateur est une puissance de $z$ par exemple (on fera la même chose avec $x$ et $y$). Je suis entrain de causer de la $\Z$-algèbre de présentation finie dont le spec sera l'ouvert numéro $3$ ($3 \leftrightarrow z$). On est donc à la recherche des :
    $$
    {x^i y^j \over z^k} \qquad i,j,k \ge 0, \qquad ai + bj = ck \qquad\qquad (\heartsuit)
    $$
    C'est quoi ce machin $(\heartsuit)$ ? Réponse : un semi-groupe de $\N^2$, à savoir celui constitué des $(i,j) \in \N^2 $ tels que $ai + bj \equiv 0 \bmod c$. C'est pas n'importe quel semi-groupe : c'est l'intersection d'un réseau avec un cône rationnel. Donc ce semi-groupe admet un unique système fini minimal de générateurs (the so called Hilbert basis)

    3. Je vais les obtenir de la manière suivante. Je vais chercher les $(i,j,k) \in \N \times \N \times \N$ vérifiant :
    $$
    ai + bj + (-c)k = 0 \qquad \text{pareil que les deux inéquations} \qquad ai + bj + (-c)k \ge 0 \quad \text{et} \quad ai + bj+ (-c)k \le 0
    $$Il se trouve que je connais un peu les outils de la convexité algorithmique, théorie sur laquelle est monté le monde torique. Je vais fabriquer un cône rationnel via $2 + 3$ inégalités. Les deux premières c'est pour la forme linéaire $\ge 0$ et $\le 0$ et les 3 dernières pour les variables $\ge 0$ (PositiveQuadrant). Une fonction que j'ai mis 3 secondes à l'écrire (mais plusieurs heures pour y penser)
    [color=#000000]L := ToricLattice(3) ;
    
    Generateurs := function(a,b,c)	
      // a*i + b*j + (-c)*j = 0 avec i,j,k >= 0
      // a*i + b*j + (-c)*j = 0 <====>  a*i + b*j + (-c)*j   >= 0  et <= 0
      inequation := L ! [a,b,-c] ;
      C := ConeWithInequalities([inequation, -inequation]) meet PositiveQuadrant(Dual(L)) ;
      return HilbertBasis(C) ;
    end function ;
    
    a := 2 ; b := 3 ; c := 5 ;
    Generateurs(b,c, a) ;
    Generateurs(a,c, b) ;
    Generateurs(a,b, c) ;
    [/color]
    
    Ce qui va donner : 3 générateurs pour les fractions à dénominateur une puissance de $x$, 4 générateurs pour les fractions à dénominateur une puissance de $y$, et enfin 3 générateurs pour les fractions à dénominateur une puissance de $z$.
    [color=#000000]> Generateurs(b,c, a) ;
    [
        (0, 2, 5),
        (1, 1, 4),   **  ICI ** 
        (2, 0, 3)
    ]
    > Generateurs(a,c, b) ;
    [
        (0, 3, 5),
        (1, 2, 4),
        (2, 1, 3),
        (3, 0, 2)
    ]
    > Generateurs(a,b, c) ;
    [
        (0, 5, 3),
        (1, 1, 1),
        (5, 0, 2)
    ]
    [/color]
    
    4. Maintenant, regarde bien l'encadré en rouge de ce matin. J'attache de nouveau. Regarde $X_0$ par exemple et divise les 3 générateurs du spec par la bonne puissance de $x_0$ c.a.d :
    $$
    x_1^2 / x_0^3 \leftrightarrow (2, 0, 3) \qquad x_1x_2 / x_0^4 \leftrightarrow (1, 1, 4) \qquad x_2^2 / x_0^5 \leftrightarrow (0, 2, 5)
    $$Les triplets ce sont les $(i,j,k)$ de (ici) $x_1^i x_2^j / x_0^k$. Et compare avec le premier résultat où je mets ICI.

    5. Of course, j'ai mis $\Z$ à la base, parce que $\P^2(a,b,c)$ c'est défini sur $\Z$. On est en 2019, faut peut-être arrêter les c.nneries avec $\C$ au prétexte que $\C$ algébriquement clos. Cela n'a aucun rapport avec la choucroute. Ne pas oublier que le monsieur, il a écrit cela en 1961, ce qui fait que 60 ans sont passés.

    6. Regarde l'action chez l'auteur, action que j'ai encadrée en bleue. Il y a de la torsion par rapport au truc que je disais du genre $\C[x,y]^{\mu_n} = \C[x^n, x^{n-1} y, \cdots, y^n]$. J'essaierais d'expliquer demain cette histoire d'action car Hilbert basis des cônes rationnels et invariants par des sous-groupes finis de racines de l'unité, c'est kif-kif. J'avais oublié ce ``détail''.92302
  • Salut Claude,

    J'ai essayé de suivre ton post.

    Par exemple pour la localisation en $z$, tu utilises des outils pour trouver les $(i,j,k)$ entiers tel qu'il existe $ai+bj-ck = 0$. A un triplet solution $(i,j,k)$ tu associes la fonction $\frac{x^i y^j}{z^k}$ qui est bien de degré $0$.

    Du coup, tu en déduit trois fonctions :
    $$
    \frac{y^5}{z^3} \qquad \frac{x^1 y^1}{z^1} \qquad \frac{x^5}{z^2}
    $$
    Et là quand tu fais $z = 1$ dans ces fonctions tu trouves les fonctions de l'encadré rouge : $(x,y,z) = (x_0,x_1,x_2)$.
  • $\def\P{\mathbb P}\def\Spec{\text{Spec}\ }\def\A{\mathbb A}\def\U{\mathbb U}$1. Je continue et précise cette histoire des 3 ouverts principaux de $\P^2(a,b,c)_{(x:y:z)}$. Sur les exemples, j'utiliserais $(a,b,c) = (2,3,5)$. Il s'agissait d'écrire chaque $\Z$-algèbre qui suit comme une $\Z$-algèbre de présentation finie (l'indice $0$ pour composante homogène de degré 0)
    $$
    \Z[x,y,z,x^{-1}]_0, \qquad\qquad \Z[x,y,z,y^{-1}]_0, \qquad \qquad \Z[x,y,z,z^{-1}]_0
    $$L'ouvert principal $U_x$ est par définition $\Spec \Z[x,y,z,x^{-1}]_0$. Idem pour les deux autres ouverts $U_y$ et $U_z$.
    J'ai modifié le code d'hier de manière à ne pas faire tourner les composantes ce qui assure une plus grande lisibilité des résultats d'excécution (je trouve).
    [color=#000000]L := ToricLattice(3) ;
    
    // Supposons par exemple WeightsSequenceWithASign = [a, -b, c] avec a,b,c entiers >= 1
    // Alors AffinePatchGenerators retourne le systeme minimal de generateurs de la composante
    // homogene de degre 0 : Z[x,y,z,y^-1]_0 ou poids(x) = a, poids(y) = b, poids(z) = c
    // Programmation uniforme : on opere avec la sequence sans s'en occuper
    
    AffinePatchGenerators := function(WeightsSequenceWithASign)
      assert #WeightsSequenceWithASign eq 3 ;
      // WeightsSequenceWithASign =	[alpha, beta, gamma] --> mu(i,j,k) = alpha*i + beta*j + gamma*k	
      // Cone : mu = 0 et i,j,k >= 0  i.e.	mu >= 0	 et mu <= 0 et  i,j,k >=	0
      mu := L ! WeightsSequenceWithASign ;
      C := ConeWithInequalities([mu, -mu]) meet PositiveQuadrant(Dual(L)) ;
      return HilbertBasis(C) ;
    end function ;
    [/color]
    
    Ainsi :
    [color=#000000]> a := 2 ; b := 3 ; c := 5 ;
    > Gx := AffinePatchGenerators([-a,b,c]) ;
    > Gx ;
    [
        (3, 2, 0),  <-- u
        (4, 1, 1),  <-- v
        (5, 0, 2)   <-- w
    ]
    > Kernel(Matrix(Gx)) ;
    RSpace of degree 3, dimension 1 over Integer Ring
    Echelonized basis:
    ( 1 -2  1)   <-- 2v = u+w
    [/color]
    
    a la signification
    $$
    \Z[x,y,z,x^{-1}]_0 = \Z[u,v,w] \quad \text{ avec }\quad u = y^2/x^3, \quad v = yz/x^4,\quad w=z^2/x^5 \quad \text{ et la relation} \quad v^2 = uw
    $$Ce que je viens d'écrire est la version multiplicative des objets vectoriels que l'on voit plus haut. On a rempli le contrat en ce qui concerne l'aspect de présentation finie.
    Pendant que j'y suis, je rappelle que dans l'histoire $y^\bullet z^\bullet/x^\bullet$, il y a un semi-groupe $\Gamma$ que je préfère placer maintenant dans $\N^3$ plutôt que dans $\N^2$. Ce semi-groupe $\Gamma$ est constitué des points entiers d'un cône strictement convexe $C$ (car $C$ est contenu dans $\R_+^3$ par définition) :
    $$
    \Gamma = \Z^3 \cap C = \N^3 \cap C
    $$C'est cet aspect qui assure l'unicité du système générateur (au sens semi-groupe), minimal pour l'inclusion de $\Gamma$ (Hilbert-basis).
    Idem lorsque l'on localise en $y$ et on prend la composante homogène de degré $0$. Ici $4$ générateurs et 2 relations.
    [color=#000000]> Gy := AffinePatchGenerators([a,-b,c]) ;
    > Gy ;
    [
        (0, 5, 3),
        (1, 4, 2),
        (2, 3, 1),
        (3, 2, 0)
    ]
    > Kernel(Matrix(Gy)) ;
    RSpace of degree 4, dimension 2 over Integer Ring
    Echelonized basis:
    ( 1  0 -3  2)
    ( 0  1 -2  1)
    [/color]
    
    Et enfin, pour le dernier ouvert $U_z$
    [color=#000000]> Gz := AffinePatchGenerators([a,b,-c]) ;
    > Gz ;
    [
        (0, 5, 3),
        (1, 1, 1),
        (5, 0, 2)
    ]
    > Kernel(Matrix(Gz)) ;
    RSpace of degree 3, dimension 1 over Integer Ring
    Echelonized basis:
    ( 1 -5  1)
    [/color]
    
    2. Plus géométriquement, si l'on veut. Considérons le morphisme (attention j'utilise ici $x,y$ pour les coordonnées des points).
    $$
    \phi : \A^2 \ni (x,y) \mapsto (x:y:1) \in \P^2(a,b,c)
    $$On met l'action suivante sur $\A^2$ :
    $$
    \zeta . (x,y) = (\zeta^a x, \zeta^b y) \qquad \zeta \in \U_c= \mu_c \qquad \qquad \text{action que l'on note } \qquad {1 \over c}(a,b)
    $$Il est alors facile de vérifier que $\phi$ est invariante par cette action. On obtient ainsi: $\displaystyle {{\A^2 \over {1 \over c}(a,b) } \simeq U_z}$.

    Pour de vrai, on a le mécanisme d'évaluation en $z = 1$ :
    $$
    \xymatrix @C = 2.5cm {\Z[x,y,z,z^{-1}]_0 \ar[r]^-{\textstyle {z := 1}} & \Z[x,y]}
    $$et on vérifie que l'image est $\Z[x,y]^{{1 \over c}(a,b)}$. J'exagère un tantinet car les racines de l'unité ne sont pas dans $\Z$ : on fera mieux la prochaine fois par utilisation du $d$-Veronese $S \mapsto S^{(d)}$ pour $S = \Z[x,y,z]$ et $d = a,b,c$.

    3. Bas Edixhoven : c'est bien lui l'auteur des 4 pages mentionnées hier http://www.math.leidenuniv.nl/~edix/talks/2010/2010_04_12.pdf. On le trouve en cherchant à Bas Edixhoven home page et en sélectionnant Talks puis 2010 puis 2010 04 12.pdf. C'est une valeur sûre. Je suis étonné qu'il mentionne le fait qu'il n'a pas de référence concernant les weighted projective spaces (haut de la première page).

    4. Mode polémique. Je n'ai jamais compris pourquoi les (petits) suiveurs du monsieur répétaient les dires du monsieur sans donner aucun exemple ou très peu. On va encore me dire que j'exagère. Devinette : d'où vient la définition attachée ? Noter le grand changement $R$ par rapport à $S$ du monsieur. Est ce que cela sera suivi d'exemples ? Pas vu. Mézalors à quoi cela servait de considérer un anneau gradué général au lieu de $K[x_0, \cdots, x_n]$ muni du degré total. Resucée de Grothendieck, quand tu me tiens.92318
  • $\def\P{\mathbb P}$Salut Goleon

    $\bullet$ A. Je vois que tu as pigé. J'ai essayé d'expliquer un peu plus dans le post précédent. Ce ne sont pas seulement des outils artificiels qui participent à la détermination du système générateur minimal pour les $x^\bullet y^\bullet / z^\bullet$ par exemple. C'est un machin qui s'appelle le torique. Mais je ne pouvais pas dire : c'est du torique, donc ... Pour la bonne raison que je ne suis pas géomètre et encore moins géomètre du torique. Par contre, je peux dire que j'ai étudié pendant plusieurs années la couche en dessous du torique : ce que j'appelle improprement la convexité algorithmique. Pour dire plus mieux, c'est de la convexité à coefficients dans un sous-corps $\R$ de $\mathbb R$. Of course, on prend $\R = \mathbb Q$ pour faire du torique. En fait , inutile que $\R$ soit un sous-corps de $\mathbb R$ : $\R$ corps ordonné suffit. Bilan : il n'y a plus d'analyse convexe du tout.

    $\bullet$ B. Hilbert-basis. C'est aussi ce que l'on appelle Gordan's lemma. Une très jolie preuve de Richard Swan (que j'apprécie beaucoup) dans http://www.ams.org/books/conm/124/conm124-endmatter.pdf, à la page 224 Th. 4.4. Peut-être même que l'énoncé qu'il donne du Gordan's lemma (qui a plusieurs formes) est de lui.

    Soit $M$ un semi-groupe de type fini et $\varphi : M \to \Z$ un morphisme. Alors $\{x \in M \mid \varphi(x) \ge 0\}$ est un semi-groupe de type fini.
    Pour apprécier le truc faut savoir qu'il existe des sous-semi-groupes de $\N^2$ qui ne sont pas de type fini (exercice).

    Et pour apprécier plus, prenons $M = \N^n$ et 3 formes linéaires $\varphi_1, \varphi_2, \varphi_3$ sur $\N^n$ (3 est un entier quelconque). Alors :
    $$
    \{ x \in \N^n \mid \varphi_1(x) \ge 0,\ \varphi_2(x) \ge 0,\ \varphi_3(x) \ge 0 \} \quad \text{est un semi-groupe de type fini}
    $$Prendre $M = \N^n$, $\varphi = \varphi_1$ pour obtenir $M_1 := \{x \in \N \mid \varphi_1(x) \ge 0\}$ de type fini. Puis considérer la restriction de $\varphi_2$ à $M_1$ and so on (play again).

    $\bullet$ C. Je séche sur $Q = 3P^2 - 2P^3$ en ce qui concerne le rang. Je veux dire : supposons $P$ idempotent modulo $I$, donc $P$ possède un rang. Pour commencer, on peut prendre de rang constant $r$ ce qui veut dire $\det\big(I_n - (1-T)P\big) = T^r \bmod I$. Et on a vu que $Q$ est un idempotent modulo $I^2$. Et on voudrait bien avoir la même chose sur le rang concernant $Q$ modulo $I^2$. As tu une idée ?

    $\bullet$ D. Une fois bien apprivoisés les 3 ouverts fondamentaux de $\P^2(a,b,c)$, on pourra ``regarder la courbe $F(x,y,z) = 0$'' localement dans chacun des ouverts (qui sont affines). Et en étant optimiste ...etc...
  • Hello Claude,

    Pour le C. Je n'ai pas réfléchit pour l'instant ! Mais je me souvient de cette définition du rang !
  • $\def\Id{\text{Id}}$Goleon,
    J'ai une piste expérimentale mais pas de preuve. C'est dingue mais je vois des idempotents partout. C'est grave ? En plus, pas des vrais idempotents mais des idempotents approchés.

    1. Rappel. Si $P$ est un VRAI projecteur $n \times n$, le polynôme rang de $P$, $R_P(T) := \det(\Id_n - (1-T)P)$ vérifie $R_P(TU) = R_P(T)R_P(U)$ si bien que ses coefficients forment un s.f.i.o (système fondamental d'idempotents orthogonaux). Et le coup de $\Id_n - (1-T)P$, c'est pour faire ``ressortir'' le rang. Par exemple (je ne mets pas de 0 en dehors de la diagonale mais il y en a) pour le projecteur banal $P$ de rang 2 :
    $$
    P = \left[\matrix {1 \cr &1\cr && 0\cr &&&0\cr &&&&0\cr } \right] \qquad\qquad
    \Id_5 - (1-T) P = \left[\matrix {T \cr &T\cr && 1\cr &&&1\cr &&&&1\cr } \right] \qquad\qquad
    \det(\Id_5 - (1-T)P) = T^2
    $$
    2. Je prends $n=3$ et pour $P$ la matrice générique :
    [color=#000000]> P ;                         
    [x11 x12 x13]
    [x21 x22 x23]
    [x31 x32 x33]
    [/color]
    
    Certes, $P$ n'est pas un projecteur. Mais on est toujours un projecteur modulo quelque chose au sens où $P^2 \equiv P \bmod I$, coefficient à coefficient. Il suffit de prendre pour $I$ l'idéal engendré par les coefficients de $P^2 - P$ (arg !)
    [color=#000000]> I := Ideal(Eltseq(P^2 - P)) ;
    [/color]
    
    Les choses de la vie :
    [color=#000000]> RP := Determinant(1 - (1-T)*P) ;
    > Q := 3*P^2 - 2*P^3 ;
    > RQ := Determinant(1 - (1-T)*Q) ;
    [/color]
    
    Comme $P$ est un projecteur modulo $I$, les coefficients de $R_P$ forment un s.f.i.o modulo $I$. Il me prend l'envie de lifter les coefficients de $R_P$ via le fameux itérateur de Newton des idempotents i.e. $e \mapsto 3e^2 - 2e^3$. Deux petites fonctions faciles :
    [color=#000000]> Lift := func < e | 3*e^2 - 2*e^3 > ;
    > PolLift := func < F | &+[Lift(Coefficient(F,j))*T^j : j in [0..Degree(F)]] > ;
    [/color]
    
    Je vais lifter $R_P$ en ce sens et comparer le résultat à $R_Q$, comparaison modulo $I^2$.
    [color=#000000]> LiftRP := PolLift(RP) ;
    > Coefficients(LiftRP - RQ) subset I^2 ;
    true    <--- WHY ?
    [/color]
    
    Bilan : y'à plus qu'à. Quoi ? Montrer le résultat ci-dessus.
    On a l'impression qu'il y a des machins fonctoriels dans l'air et des histoires de commutation.
  • Goleon,
    Suite de mon post précédent : c'est évident. C'est la propriété d'unicité du relèvement des idempotents qui fait le job. Unicité au sens suivant : si $e_1, e_2$ sont deux idempotents modulo $I^2$, donc $e_k^2 \equiv e_k \bmod I^2$ pour $k = 1, 2$, alors
    $$
    e_1 \equiv e_2 \bmod I \quad \Longrightarrow\quad e_1 \equiv e_2 \bmod I^2
    $$Cela se démontre facilement. Et découle en fait de la propriété : $X^2 - X=X(X-1)$ est séparable (pour faire snob, on dit étale).

    Du coup, en gardant les notations de mon post précédent, si $e_j$ est le coefficient de $T^j$ dans $R_Q$ et $e'_j$ celui de $T^j$ dans $\widetilde {R_P}$, ce sont des idempotents modulo $I^2$ et comme ils sont égaux modulo $I$, ils le sont modulo $I^2$. Bref : $R_Q$ et $\widetilde {R_P}$ sont égaux modulo $I^2$, ce que l'on voulait.

    On a un peu causé de (formellement) lisse (existence d'un relèvement) mais il n'y a pas que cela dans la vie. Il y a, pour une algèbre, la notion de formellement non ramifiée (existence d'au plus un relèvement) et formellement étale (existence et unicité d'un relèvement). Bien sûr, cela avait été prévu en long en large et en travers par le monsieur. Cf les premières définitions dans EGA $IV_1$, section 0-$\S19$.10, page 115 (0, parce qu'à cet endroit, on est dans les préliminaires du fameux chapitre 0). Ensuite, pour non ramifée et étale (sans le formellement), il faut aller voir dans le EGA $IV_4$, section $\S17$, p. 56
  • C'est amusant, c'est une vertu magique de l'itérateur de Newton ! Mais aucune idée, mais je n'ai pas réfléchi, pas trop le temps là tout de suite !
  • Ah oui si on a unicité ! Ca rigidifie le truc !
  • $\def\P{\mathbb P}$
    1. Faut quand même chanter une petite chanson qui va bien. D'abord remarquer que $e \mapsto 3e^2 - 2e^3$, cela remonte $0$ en $0$ et $1$ en $1$. Ensuite, soit $P$ un projecteur modulo $I$ de rang constant $r$. Donc $R_P(T) = T^r$ dans $(A/I)[T]$. Vu les coefficients de $T^r$ égaux à $0$ ou $1$, cela se remonte en $\widetilde {R_P}(T) = T^r $ dans $(A/I^2)[T]$. Et en posant $Q = 3P^2 -2Q^3$, on a vu (par unicité) que $R_Q(T) \equiv \widetilde {R_P}(T) = T^r \bmod I^2$.
    Bilan : le projecteur $Q$ modulo $I^2$ est de rang $r$.

    2. Quant à l'histoire des 3 ouverts de $\P^2(a,b,c)$, pour moi je considère que l'histoire des $x^i y^j /z^k$ et $\Z[x,y,z,z^{-1}]_0$, cela a fait avancer le schmilblick. Reste le coup de l'action avec les racines de l'unité qui sont là sans être là, mais chaque chose en son temps.
  • Salut Claude,

    Je fais un petit truc pour le côté unicité. Soit $B$ un anneau ($B$ pour base). Soit $f \in B[X]$ un polynôme vérifiant $1 \in \langle f,f' \rangle$. Je vais montrer la propriété suivante : Pour toute $B$-algèbre $R$ munie d'un idéal $I$ de carré nul pour tout $\zeta \in R/I$ tel que $f(\zeta) = 0$, il existe un unique $\widehat{\zeta} \in R$ tel que $f(\zeta) = 0$ et $\widehat{\zeta} = \zeta \pmod{I}$.

    Pour l'existence, on a déjà vu l'itérateur de Newton et je ne détails pas sauf si un policier me demande :-D
    Pour l'unicité, prenons $\widehat{\zeta}_1,\widehat{\zeta}_2$ vérifiant les conditions.

    On écrit :
    $$
    f(\widehat{\zeta}_1) = f(\widehat{\zeta}_2 + h) = f(\widehat{\zeta}_2) + h \times f'(\widehat{\zeta}_2) \qquad \text{Avec $h = \widehat{\zeta}_1 - \widehat{\zeta}_2 \in I$ et donc $h^2 = 0$}$$
    Par hypothèse, $f(\widehat{\zeta}_1) = f(\widehat{\zeta}_2)$ et donc :
    $$
    h \times f'(\widehat{\zeta}_2) = 0
    $$
    Mais comme $1 \in \langle f,f' \rangle$, on en déduit que en évaluant une relation de Bézout en $\widehat{\zeta}_2$ que $f'(\widehat{\zeta}_2)$ est inversible dans $R$ et par suite $h = 0$ dans $R$ et donc l'unicité.
  • Claude,

    Pour l'histoire des trois petits ouverts, oui ca fait avancer un peu les choses mais c'est pas vraiment ce que j'avais en tête (on s'en fou tu me dira) mais plus important je n'ai pas de définition de $\mathbb{P}^2(a,b,c)$ et donc je suis mal barré :-D
  • $\def\Proj{\text{Proj}}\def\P{\mathbb P}\def\uX{\underline X}\def\SL{\text{SL}}\def\Spec{\text{Spec}}$Salut Goleon

    $\bullet$ 1. Ton post étale : OK. De manière plus générale, soit un anneau commutatif $A$ de base (désolé, je ne mets pas $B$ comme toi), $F_1, \cdots, F_n \in A[X_1, \cdots, X_n]$ $n$ polynômes en $n$ indéterminées (autant de polynômes que d'indéterminées), $B = A[X_1, \cdots, X_n]/\langle F_1, \cdots, F_n\rangle$.

    a. On suppose que le jacobien du système $F = (F_1, \cdots, F_n)$ est inversible DANS $B$. Alors l'algèbre $B/A$ est étale. Etale c'est au sens officiel c.a.d. de présentation finie (c'est le cas ici) et existence/unicité du relèvement dans le contexte que tu sais. Tu vois un peu le truc ?

    Pour info, je t'attache un dessin de notre choix de la matrice jacobienne. Il me semble dans le passé avoir vu des auteurs anglo-saxons prendre la transposée (et je crois même avoir vu un auteur à l'intérieur d'un même ouvrage mettre les deux versions !). Donc s'il y a $s$ polynômes et $n$ indéterminées, chez nous autres, la jacobienne va $A[\uX]^n \to A[\uX]^s $ (les indéterminées en colonne, les polynômes en ligne). C'est un détail mais un malentendu est si vite arrivé.

    b. Le truc que j'avais trouvé dingue, c'est que l'on a une réciproque. On a mis longtemps à s'en persuader car on ne le voyait pas dans la littérature mais on a fini par le retrouver dans Stacks Project. Cette réciproque c'est la suivante : soit $B/A$ une algèbre étale (a fortiori de présentation finie, c'est dans la définition du monsieur). Alors $B/A$ est présentable comme dans le point a. J'attache l'énoncé plus précis avec la démonstration mais l'extrait n'est pas self-contained. En fait, ce n'est pas si difficile.

    2. $\SL_n$ lisse : j'ai retrouvé mes billes. Peut-être que je prendrais le temps de faire un post. Mais j'ai une urgence en le point 3. Je ne sais pas si tu vas encore accepter de m'écouter : c'est de l'algèbre, promis juré.

    3. $\P^2(a,b,c)$ : tu dis que tu n'en possèdes point de définition. Je pense pouvoir te comprendre. Ceci veut dire que quand tu vois un discours sur le fourbi $\Proj$ d'un anneau gradué, tu es septique. C'est cela ? Je crois pouvoir te comprendre. Et quand tu vois le fourbi $\Spec$, tu en penses quoi ?

    Mais un anneau de polynômes, même avec des poids, tu vois ce que c'est, n'est ce pas ? Et si j'écris $\Z[x,y,z, y^{-1}]_0$, cela ne te fait pas peur non plus, je pense. Il ``faut'' absolument que je te montre quelque chose. Je peux ? Pas peur : c'est algébrique. Merci.

    4. Quant à $\{ F = 0\}$ lisse (alors qu'on est toujours en malaise avec $\P^2(a,b,c)$), je vais poser la question à une personne que je connais. Tant pis, si je passe pour un c.n. Cela m'est arrivé un certain nombre de fois (de poser des questions à X ou Y) mais je dois y aller mollo pour ne pas être grillé à l'avenir.

    Un post sur la 3 ?92340
    92344
  • Je veux bien pour $\text{SL}_n$ et pour le point $3$. Hum septique, disons que j'ai une préférence de voir le plan $\mathbb{A}^2_\Z$ comme le foncteur $R \mapsto R^2$ que de le voir comme l'espace topologique dont les points sont les idéaux premiers de $\Z[x,y]$ et muni d'un faisceau de fonction dessus mais c'est parce que je n'y connais rien et peut-être qu'un jour je changerai d'avis !

    Pour la différentielle, oui je vois le truc (je n'ai pas écrit mais je comprend).
  • $\def\Spec{\text{Spec}}\def\P{\mathbb P}$J'utilise les mêmes poids $x : 2$, $y: 3$, $z : 5$. Je m'intéresse à $U_y$, en fait surtout à $\Z[x,y,z, y^{-1}]_0$. Magma me donne
    $$
    \Z[x,y,z, y^{-1}]_0 = \Z[t,u,v,w] \qquad \hbox {avec} \qquad t = z^3/y^5, \quad u = xz^2/y^4, \quad v = x^2z/y^3,\quad w = x^3/y^2
    $$Je n'ai pas de raison de ne pas le croire. Et d'ailleurs, cela va être confirmé d'une autre manière, cf plus loin.
    [color=#000000]> Gy := AffinePatchGenerators([a,-b,c]) ;  // mézigue via Hilbert basis d'un cône rationnel strictement convexe
    > Gy ;
    [
        (0, 5, 3),   t <--> z^3/y^5
        (1, 4, 2),   u <--> xz^2/y^4
        (2, 3, 1),   v <--> x^2z/y^3
        (3, 2, 0)    w <--> x^3/y^2
    ]
    [/color]
    
    Mais maintenant, on a besoin de l'idéal des relateurs entre ces 4 monômes de $\Z[x,y^{\pm 1},z]$. Il ne faut pas rigoler avec cela car un un certain sens, c'est vital pour $\Spec\ \Z[x,y,z, y^{-1}]_0$. L'idéal $I$ des relateurs, c'est bien défini : le noyau d'un certain morphisme.
    Et c'est là que j'ai commis une boulette et je suis impardonnable car je connais le truc (je l'ai même enseigné !). J'ai bêtement hier, avant-hier considéré les relations $\Z$-linéaires entre les 4 vecteurs
    [color=#000000]> Kernel(Matrix(Gy)) ;
    RSpace of degree 4, dimension 2 over Integer Ring
    Echelonized basis:
    ( 1  0 -3  2)  ---> t + 2w = 3v
    ( 0  1 -2  1)  ---> u + w = 2v
    [/color]
    
    Ce qui conduit pour les fonctions aux relations $tw^2 = v^3$, $uw = v^2$. MAIS il y en a d'autres relations qui ne se déduisent pas de ces deux là (je pourrais te dire pourquoi plus tard car je dispose de notes d'enseignement).
    Remarque : pour les 4 vecteurs,
    [color=#000000]> t,u,v,w := Explode(Gy) ;
    > assert 2*u eq v+t  and   v+u eq w+t   and   2*v eq w+u ;
    [/color]
    
    Et là je te demande de me croire : c'est que l'on peut calculer l'idéal $I$ des relateurs entre les 4 fonctions à partir de l'idéal $J := \langle tw^2 - v^3, uw - v^2\rangle$ ($J$ est strictement contenu dans $I$). On démontre que $I$ est le saturé de $J$ EN $tuvw$. C.a.d.
    $$
    I = \{F \in \Z[T,U,V,W] \mid (TUVW)^\bullet F \in J\} \qquad\qquad \qquad \text{(c'est cela que j'ai enseigné dans le passé, la honte)}
    $$
    [color=#000000]>  //                t        u         v        w
    > fractions := [z^3/y^5, x*z^2/y^4, x^2*z/y^3, x^3/y^2] ;
    > relations := Relateurs([IntegerRing(K)|], fractions, R) ;
    > relations ;
    [
        u*w - v^2,
        t*w - u*v,
        t*v - u^2
    ]
    > J := Ideal([t*w^2 - v^3, u*w - v^2]) ;
    > assert Ideal(relations) eq Saturation(J, t*u*v*w) ;
    [/color]
    
    Pour l'instant je n'ai pas de question mais je voulais absolument te monter ma c.nnerie.

    $\bullet$ J'en viens à ma question. En travaillant avec une NOUVELLE version de magma (la mienne est toute pourrie), j'ai appris à utiliser les patchs affines de $\P^2(2,3,5)$. En passant, tout est cohérent avec ce que j'ai raconté (modulo la c.nnerie, bien sûr).
    [color=#000000]> k := RationalField() ;
    > P2W<x,y,z> := ProjectiveSpace(k, [2,3,5]) ;
    > 
    > //     w         v          u         t
    > // (x^3/y^2, x^2*z/y^3, x*z^2/y^4, z^3/y^5)
    > Uy<w,v,u,t>, fy, gy := WeightedAffinePatch(P2W, 2) ; 
    > Uy ;
    Scheme over Rational Field defined by  v^2 - w*u,   -v*u + w*t,    -u^2 + v*t
    > fy : Minimal ;
    (w, v, u, t) -> (w : w : w*v)
    Alternatives:
    (w, v, u, t) -> (u : t : t^2)
    > gy : Minimal ;
    (x : y : z) -> (x^3/y^2, x^2*z/y^3, x*z^2/y^4, z^3/y^5)
    [/color]
    
    Tu vois le truc ?
    Question : peux tu m'expliquer d'où sort $f_y : U_y \to \P^2(2,3,5)$, qui est d'ailleurs fourni avec DEUX alternatives. Sortir au sens ``de manière automatique'', ``par un algorithme''.

    Merci.
    PS : j'ai posé la question sur $F = 0$ lisse, on verra bien.
  • Hello Claude,

    J'ai essayé de lire, je comprends ligne à ligne ce que tu dis mais je suis vraiment incapable de comprendre ce que tu veux dire :-D
  • Salut Claude,
    Je n'ai pas lu les post précédent mais juste par rapport à ce que tu as souligné en rouge. Je pense qu'il veut simplement dire que dans la plan projectif $\mathbb{P}^2$ standard si tu considères une courbe hyperelliptique elle est singulière à l'infini.
    En revanche dans l'espace à poids elle est lisse. Si on regarde ce qu'il se passe pour $a=2$, ton espace à poids s'envoie sur un cône quadratique dans $\mathbb{P^3}$ (grosso-modo Veronese dans les coordonnées $x_1$ et $x_2$) et comme il dit ta courbe elliptique ne passe pas par le sommet. Marrant.
    Mauricio
  • $\def\P{\mathbb P}$@Goleon Ce sont des choses qui arrivent (ne pas se comprendre). Ce que je veux ? Comment déterminer $f_y$ qui est l'inverse de $g_y$ ? ($g_y$, lui on le connait). Je peux pas faire mieux (expliquer plus) et le plus simple c'est que tu laisses tomber ce post.
    Juste quand même une question de principe : est ce que tu es d'accord avec le fait que la structure de $\Z$-algèbre de présentation finie de $\Z[x,y,z, y^{-1}]_0$ est capitale ? Car c'est elle qui fournit la structure affine de l'ouvert $U_y$ (en un certain sens, pour nous qui sommes faibles, c'est l'algèbre qui gouverne, tu le sais bien)

    En tout cas, merci d'avoir regardé. Un modeste cadeau en attaché : la lissité du foncteur $\text{SL}_n$.

    @Mauricio
    Oui, je ``sais'' cela, le coup de $\P^2$ versus $\P^2(1,g+1,1)$ pour les courbes hyperelliptiques de genre $g$, car je l"ai ``vécu'' en commençant (étant petit) par $\P^2$ et puis en glissant au fur et à mesure vers $\P^2(1,g+1,1)$. Maintenant, impossible de faire autrement avec mon logiciel qui oblige l'utilisation de $\P^2(1,g+1,1)$.
    J'ai voulu en savoir plus. D'où les emm.rdements. Par hasard, toi qui es géomètre (ah, ah), les espaces projectifs avec poids tu connais ?
  • Très mal tu vois je ne savais même pas ce que truc sur les hyperelliptiques.
    La seule chose que j'ai retenu des discussions avec les amis qui les utilisent c'est de les penser comme des orbifolds et pas des variétés donc plutôt travailler sur des objets équivariants. Je sas que les droites apparaissent comme les miroirs de certaines singularites, mais je n'ai jamais étudié la question.
    M.
  • $\def\P{\mathbb P}$@Goleon Tu vas trouver que je suis lourd (c'est pas faux). Je fais $y = 1$ dans les 4 égalités $t = z^3/y^5$ ...etc... Ce qui donne :
    $$
    \left \{ \begin {array}{l}
    t = z^3 \\ u = xz^2 \\ v = x^2z \\ w = x^3 \\ \end {array} \right.
    $$
    Maintenant on me dit : faut exprimer $(x : 1 : z)$ de $\P^2(2,3,5)$ en fonction de $t,u,v,w$. Le peu que je connaisse en géométrie algébrique m'interdit de prendre des racines cubiques ...etc... Mais je suis un petit malin et je n'oublie surtout pas les poids $(2,3,5)$ :
    $$
    (x : 1 : z) \ \buildrel \times x \over = \ (x^3 : x^3 : x^5 z) = (w : w : wv), \qquad\qquad\qquad
    (x : 1 : z) \ \buildrel \times z \over = \ (z^2x : z^3 : z^6 ) = (u : t : t^2)
    $$Bingo, j'ai réussi. Avec deux formules relais, s'il vous plait. Et tu reconnais le $f_y : U_y \to \P^2(2,3,5)$.

    SAUF que je ne veux pas être un petit malin. Bien au contraire, je veux être un gros c.n qui suit une METHODE et pas le bricolage honteux que je viens de faire.
  • Salut Claude,

    Ta question c'est comment utiliser les bases de Groebner pour réaliser ton projet ? J'ai essayé de bidouiller mais je n'ai pas d'idée !
  • $\def\P{\mathbb P}\def\SL{\text{SL}}\def\Spec{\text{Spec}\ }$Je n'ai pas parlé de base de Groebner. Cela pourrait relever par exemple de la théorie des semi-groupes obtenus comme intersection de $\Z^3$ et d'un cône rationnel strictement convexe (on dit semi-groupe affine normal).

    J'espère que maintenant tu es convaincu qu'en posant $U_y = \Spec \Z[x,y,z,y^{-1}]_0$, alors $U_y$ est un schéma affine explicite (défini sur $\Z$ of course). Phrase géométrique pour dire en fait que $\Z[x,y,z,y^{-1}]_0$ est une $\Z$-algèbre de présentation explicite (et binomiale, je parle des relateurs). Et d'une. Et qu'en notant $U'_y$ l'ensemble des $(x:y:z) \in \P^2(2,3,5)$ tels que $y \ne 0$ (points pris où tu veux), on dispose de ``formules'' algébriques (en fait monomiales) explicites définies sur $\Z$ (on dit morphismes dans le grand monde), réciproques l'une de l'autre, entre $U'_y$ et $U_y$
    $$
    f_y : U_y \to U'_y \qquad \qquad g_y : U'_y \to U_y
    $$Il suffit en effet de passer de $y = 1$ à $y\ne 0$. Cela se fait. Et quand je dis $y \ne 0$, je pense bien sûr à $y$ inversible au cas où un coco s'amuserait à prendre des points sur $\Z/n\Z$ par exemple.
    Certes, on ne sait pas ce qu'est $\P^2(2,3,5)$ mais cela ne m'empêche pas d'écrire ce que j'ai écrit. Si on attend que quelqu'un nous prenne par la main pour nous expliquer gentiment ce que c'est en des termes simples, je crois que l'on pourra attendre encore un certain temps.

    PS1 : as tu vu dans un post que je t'ai attaché un pdf d'une page sur la lissité de $\SL_n$ ?
    PS2 : en ce qui concerne la lissité d'une courbe $\{F = 0\}$ dans $\P^2(a,b,c)$, l'expert que j'ai contacté m'a répondu. Surprise.
    PS3 : je n'en reviens toujours pas (et ceci depuis plusieurs années) que la définition vachement abstraite de étale par le monsieur coïncide avec la définition concrète (autant de relations que d'indéterminées et jacobien inversible).
  • Claude,
    $ \def\P{\mathbb P}$

    1. Faudrait que je programme un peu mais ca va attendre une journée.

    2. J'essayes de faire un petit exemple : c'est juste pour moi comprendre même si je ne comprends rien !

    Je prends comme d'habitude $R = \Z/ 13 \Z$. Du coup, je suppose que les points de $\mathbb{P}(2,3,5)$ et ceux de $\mathbf{P}(2,3,5)$ sur $R$ sont les mêmes.

    Je prends le point $p := [2 : 1 : 3] \in \P(2,3,5)(R')$ ce point appartient aux trois petits ouverts $U_x, U_y,U_z$ de $\P(2,3,5)$. Du coup, on aimerait bien voir les choses dans ces ouverts.

    Vu que tu as déjà fait tout le travail (moi je suis un gros feignant :-D), je fait juste $U_y$. Là tu sors ton morphisme :
    $$
    \begin{array}{l|rcll}
    g_y : & U_y & \longmapsto & \mathbb{A}^4\\
    & [x : y : z]& \longmapsto & (x^3/y^2, x^2z/y^3, xz^2/y^4, z^3/y^5)
    \end{array} \qquad \qquad \text{ $y$ inversible dans l'anneau que l'on considère}
    $$
    Du coup, notre point $p$ à pour coordonnée dans $\mathbb{A}^4$ : $g_y([2 : 1 : 3]) = (8,-1,5,1)$. Là tu dis également que l'image de $g_y$ est le sous-bidule du monsieur de $\mathbb{A}^4_{w, v, u, t}$ donnée par les équations :
    $$
    uw - v^2 = 0 \qquad
    tw - uv = 0\qquad
    tv - u^2 = 0
    $$
    J'ai vérifié OK.

    Mais comme y'a une relation sur $\P(2,3,5)$, je peux changer de coordonnée par exemple en multipliant par $2$ :
    $$
    2 \star [2 : 1 : 3 ] = [8 : 8 : 5]
    $$
    Et si je calcul l'image par $g_y$ a donne : $g_y([8 : 8 : 5])$ donne bien $(8,-1,5,1)$. OUF !!!

    3. Faudrait regarder les morphismes de transition mais j'ai la flemme il est tard.

    4. Par contre, petit truc pour voir (avec les yeux) l'histoire de $\mathbb{A}^2 / \mu_3$.

    Je garde le même point $p$, et je considère $j := 3$. Alors l'action de $j$ sur $p$ est :
    $$
    j \star p = [ 5 : 1 : 1]
    $$

    Et le mécanisme de $\mathbb{A}^2 / \mu_3 \simeq U_y$ revient à prendre $(x,z)$ et donc d'un côté je trouve $(5,1)$ et de l'autre $(2,3)$. Mais l'action est "tordu" c'est pas l'action diagonale !!! Donc c'est bon !

    5. Mais y'a un petit truc quand même : si je prends le point $p = (1 : 3 : 1) \in \P(2,3,5)(R)$. Comment faire pour allez dans $\mathbb{A}^2 / \mu_3$ car il n'y a pas de coordonnée de $p$ avec $y = 1$ ?

    Ps : oui j'ai vu pour SL … mais pas encore regardé de manière précise !
  • Claude,

    ah mais y'a un truc vraiment vraiment filou !

    C'est concernant mon point $5$ ! En fait, $\mathbb{A}_2 / \mu^3$ sur un anneau $R$ ce n'est pas $\mathbb{A}^2(R)/\mu_3(R)$ !!!

    En gros ce que j'ai fait : j'ai fabriqué un corps fini $\mathbb{F}_{13^3}$ et j'ai pris une racine cubique de $3$ disons que je note $\zeta$ a priori $\zeta \ne z_3$. Je prends le point $p = [1 : 3 : 1]$ sur $\mathbb{F}_p$.
    sage: poid(zeta^-1,1,3,1)  
    (5*z3^2 + 11*z3 + 11, 1, 6*z3^2 + 8*z3 + 8)  = (x,1,z)
    
    Ca permet de mettre les coordonnées en bonne position.

    Du coup, on peut se dire que le point $(x,z)$ n'est pas $\mathbb{F}_p$ rationnel, mais mais regarde ce qu'il se passe lorsque l'on prend l'action Galoisienne :
    sage: x^13,z^13
    (10*z3^2 + 8*z3 + 9, 4*z3^2 + 11*z3 + 1)
    sage: A2_act(3,x,y,z)
    (10*z3^2 + 8*z3 + 9, 1, 4*z3^2 + 11*z3 + 1)
    sage: x^(13^2),z^(13^2)
    (12*z3^2 + 7*z3 + 3, 10*z3^2 + 8*z3 + 9)
    sage: A2_act(9,x,y,z)
    (12*z3^2 + 7*z3 + 3, 1, 10*z3^2 + 8*z3 + 9)
    
    La classe de $(x,z)$ sous l'action de $\mu_3$ et stable par Galois et donc on a envie de dire que $(x,z) \in \mathbb{A}^2 / \mu_3(\mathbb{F}_p)$, c'est un gros filou ce petit point :-D
  • $\def\A{\mathbb A}\def\P{\mathbb P}\def\uU{\underline U}\def\Spec{\text{Spec}\ }$Goleon
    Mais si tu comprends. Pour l'instant, relativement à ton dernier post, je mets de côté le point 3. (transition) et le point 4 (le coup de $\A^4/\mu_3$). A ressortir plus tard, chaque chose en son temps. A première vue, on pourrait avoir l'impression que tu t'es éloigné de mes notations via le coup de TON $g_y : U_y \to \A^4$ (je dis bien à première vue, faut que je réfléchisse, après tout tu es remonté à $\A^4$ à l'arrivée donc cela doit être kif-kif, je me comprends que je dis).

    Du coup, je vais préciser encore les acteurs qui interviennent pour $\P^2(a,b,c)_{(x:y:z)}$ en privilégiant $U_y$ car c'est lui, pour $(a,b,c) = (2,3,5)$, qui m'a permis de rentrer dans la citadelle (via une petite porte dérobée). Pour moi, sont au coeur de $\P^2(a,b,c)$, les objets suivants (objets algébriques, tu t'en doutes car je ne suis pas géomètre).

    $\bullet$ A. La $\Z$-algèbre $\Z[x,y,z,y^{-1}]_0$. Elle est monomialement canoniquement de type fini. C.a.d que $ \Z[x,y,z,y^{-1}]_0 = \Z[u_1, u_2, \cdots]$ où chaque $u_\ell$ est un monôme en $x,z, y^{-1}$, $u_\ell = x^\bullet z^\bullet / y^\bullet$ de poids 0. Il se trouve, qu'il y a un système canonique fini de tels générateurs, c'est important. It is the story of Hilbert basis (finitude via le lemme de Gordan ...etc..). Le cône rationnel qui intervient est celui de ${\R_+^3}_{(X,Y,Z)}$ défini par :
    $$
    aX + cZ = bY, \quad X, Y, Z \ge 0
    $$Avec un point entier de ce cône disons $(i,j,k)$, donc $ai + ck = bj$, on fabrique le monôme $x^i z^k / y^j$ qui est bien de poids $0$. Et réciproquement. L'image attachée en donne une idée vague (tirée de Monoid algebras and discrete geometry, de Winfried Bruns, une pointure dans ce domaine).

    $\bullet$ B. Je note $N$ le nombre de générateurs exhibés. Par exemple, pour $(2,3,5)$, on a $N=4$ et les générateurs sont $x^3/y^2, x^2z/y^3, xz^2/y^4, z^3/y^5$. On s'alloue un système de $N$ indéterminées $U_1, U_2, \cdots$ (fraiches tant qu'à faire) et on considère le morphisme (dit torique) :
    $$
    \varphi : \Z[U_1, U_2, \cdots] \to \Z[u_1, u_2, \cdots] \subset \Z[x,y,z,y^{-1}] \qquad U_\ell \mapsto u_\ell
    $$Torique cela veut tout simplement dire que $\varphi$ transforme une indéterminée en un monôme (de Laurent, il y a un exposant négatif sur $y$). Le noyau de ce morphisme (les relateurs entre les $u_\ell$) est engendré par un nombre fini de binômes purs i.e. de la forme $U^\alpha - U^\beta$. Il y a des techniques pour calculer ce système fini de générateurs. Cf par exemple Robbiano, Bigatti, Toric ideals in http://mat.unb.br/~matcont/21_1.pdf mais il faut soi-même se payer le cas du corps de base égal à $\Z$. C'est très important de le faire sur $\Z$ car AUCUN coefficient du corps de base ne rentre dans la course. Pour $(a,b,c) = (2,3,5)$, il y a 3 binômes purs $uw - v^2$, $tw - uv$, $tv - u^2$.

    C'est une bonne idée de coller un poids à $U_\ell$ : on lui colle le poids $j$ si $u_\ell = x^\bullet z^\bullet / y^j$. De cette manière, $\ker\varphi$ est un idéal homogène en poids. Cela ne peut pas faire de mal.

    $\bullet$ C. Cette surjection $\varphi : \Z[U_1, U_2, \cdots] \twoheadrightarrow \Z[x,y,z,y^{-1}]_0 = \Z[u_1, u_2, \cdots]$ donne par co-morphisme une injection $\Spec \Z[x,y,z,y^{-1}]_0 \hookrightarrow \A^N_{\uU}$. Des grands mots pour parler du sous-schéma $U_y$ de $\A^N_{\uU}$ défini par les binômes purs. Et dans ma tête pour l'instant, je n'avais pas donné de nom à cette inclusion car c'était une inclusion (sic).

    $\bullet$ D. Intervient un autre acteur $\Z[x,y,z,y^{-1}]_{-1}$ : les fractions homogènes de poids $-1$ donc les monômes $x^\bullet z^\bullet/y^\bullet$ de poids $-1$. C'est un module monomial de type fini sur $\Z[x,y,z,y^{-1}]_{0}$, probablement avec un système canonique de générateurs monomiaux. Faut que je me clarifie sur cette histoire.

    Que fait-on avec un tel générateur $m$ de poids $-1$ ? Le trick ci-dessous étant entendu que $y \ne 0$ car il est au dénominateur de $m$ (of course $\ne 0$, cela signifie inversible). Attention, ici, on fricote avec les POINTS pris n'importe où :
    $$
    (x : y : z) \quad \buildrel {\times m} \over = \quad (m^ax : m^b y : m^c z) = (\text{monôme 1 en les } u_\ell : \text{monôme 2 en les } u_\ell : \text{monôme 3 en les } u_\ell )
    $$Pourquoi ? Parce ce que $m^ax$ est de poids $0$. Idem pour $m^by$, $m^cz$. Et ce qui est écrit dans cette ligne est l'expression d'un machin
    $$
    (u_1, u_2, \cdots) \longmapsto (\text{monôme 1 en les } u_\ell : \text{monôme 2 en les } u_\ell : \text{monôme 3 en les } u_\ell )
    $$qui va (avec mes notations) de $U_y$ vers $U'_y$.
    Exemple : pour $(a,b,c) = (2,3,5)$, les deux monômes de poids $-1$ qui apparaissent sont $x/y$ ($2-3=-1$) et $z/y^2$ ($5 - 2 \times 3 = -1$).

    Pause. Et j'insiste sur le point : tout est monomial et/ou binomial (pas de coefficients). Histoire de faire peur aux enfants, on dit torique, ça les calme.92378
  • $\def\F{\mathbb F}\def\Proj{\text{Proj}}\def\A{\mathbb A}\def\P{\mathbb P}$Goleon, Dans ton post http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?3,1884892,1888836#msg-1888836, il me semble qu'il y a un certain nombre de coquilles. Comme c'est un peu délicat (vraiment filou filou comme tu dis), pourrais tu corriger juste pour reposer ma tête ? Merci.

    ligne 3 : une racine cubique que je note $a$. Je pense que tu veux dire $z_3$ ? De toutes manières, $a$ pas une bonne idée because le poids.
    ligne 4 : dans l'exécution sage on voit $= (x, 1, y)$. Est ce que ce n'est pas $=(x,1,z)$. Mais peut-être que je n'ai rien compris (cela permet de mettre les coordonnées en bonne position, hermétique pour mézigue).
    Deux lignes plus bas : on peut se dire que le point $(x,y)$ n'est $\F_p$-rationnele : je pense que tu veux dire : ``on peut se dire que le point $(x,z)$ n'est pas $\F_p$-rationnel'' ?
    Dernière ligne : il est question de la classe de $(x,z)$ ... mais plus loin on voit $(x,y) \in \A^2/\mu_3(\F_p)$. Je pense qu'il s'agit de $(x,z) \in \A^2/\mu_3(\F_p)$.

    C'est bizarre que toi et moi, on se fasse ch.er à comprendre à ce point là. Tu ne rêves pas d'un avenir où on dirait $\P^2(a,b,c)$ c'est tout simplement (sic) $\Proj \ \Z[x^{(a)}, y^{(b)},z^{(c)}]$ : la vie serait belle. Note que je ne savais pas où mettre les poids ce qui fait que je les ai collés en exposant parenthésé.
  • J'ai modifié :-D
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.