@YvesM : je ne vois pas vraiment comment mener la récurrence, comment passer de la taille $n$ à la taille $n+1$ ?
Réponse sophistiquée : les valeurs propres de $A^p$ sont les valeurs propres de $A$, mises à la puissance $p$. Les valeurs propres de $A$ sont des entiers algébriques, on les note $\lambda_1, \dots, \lambda_n$. Soit $K$ une extension de $\mathbb Q$ contenant les $\lambda_i$. En réduisant modulo $p$ dans l'anneau des entiers de $K$, on a $$\text{Tr}(A^p) = \sum_{k=1}^n \lambda_k^p \equiv \left(\sum_{k=1}^n \lambda_k\right)^p \equiv \sum_{k=1}^n \lambda_k \text{ mod } p$$ car cette dernière somme est un entier, égal à la trace de $A$ !
Pour la récurrence, on peut commencer par démontrer que pour tout $(A,B)\in\mathcal{M}_n(\mathbb{Z})$, on a
$$\textrm{Tr}((A+B)^p)=\textrm{Tr}(A^p)+\textrm{Tr}(B^p) [p].$$
Si on utilise l'idée de Poirot, je trouve qu'il est plus simple de trigonaliser dans une extension de $\mathbb{F}_p$ la réduction de la matrice $A$ dans $\mathcal{M}_n(\mathbb{F}_p)$.
Bonjour Je n'ai pas pu compris pourquoi vous avez pu écrire Tr(Ap = sum(val-proprep) ? Est-ce qu'on a ce résultat même si on ne connaît pas que la matrice est diagonalisable (ou bien trigonalisable) ?
Aussi, je ne connais pas ce truc d'extension !
Il y a aussi cet argument, qui n'est pas le plus simple, mais qui peut-être séduira ceux qui affectionnent les actions de groupes et souhaitent ne pas trop s'aventurer à l'extérieur de $\Z$.
Il exige quelques notations préalables:
$ \mathcal A = (A_{ij} )_{1\leqslant i,j \leqslant n} \in \mathcal M_n (\Z), \quad X:= \Z/p\Z=\{ \overline 0, \overline 1,\cdots \overline{p-1} \},\quad E:=[\![1;n]\!]^X, \quad \forall \alpha \in E, \quad P_{\alpha}:= \displaystyle \prod _{k =0 } ^{p-1} A _{\alpha(k) \alpha(k+1)}$.
L'expression de $\text{Tr}(\mathcal A^p)$ en fonction des coefficients de $\mathcal A$ est alors: $\:\: \text{Tr}(\mathcal A^p) = \displaystyle \sum _{\alpha \in E} P_{\alpha}.$
Le groupe $G = (\Z/p\Z , +)\:$ opère sur $E\:$ par: $\quad \forall (g,\alpha,k) \in G\times E\times X, \:\: (g.\alpha )(k)= \alpha (k+g).$
Dans cette action, l'ensemble $\Omega$ des orbites de $E$ est constitué de $n$ orbites de cardinal $1$ (ce sont les applications constantes de $X$ dans $[\![1;n]\!])$
et de $\dfrac {n^p-n}p$ orbites de cardinal $p.$ (c'est d'ailleurs une des multiples preuves de la congruence $n^p\equiv n \mod p$)
Or la fonction $\alpha \longmapsto P_{\alpha} $ est constante sur chacune de ces orbites. Pour $\omega \in \Omega$, désignons par $P_{\omega}$ la valeur prise par $P$ sur $\omega.$
$\text{Tr}( \mathcal A^p) =\displaystyle \sum_{\omega \in \Omega} \sum _{\alpha \in \omega} P_{\alpha}= \sum _{i=1}^n A_{ii}^p + p\sum_{{^\#}\omega = p} P_{\omega} \implies \text{Tr}( \mathcal A^p) \equiv \sum _{i=1}^n A_{ii}^p \equiv \text{ Tr}(\mathcal A )\mod p.$
Réponses
Récurrence sur $n$... simple idée.
Réponse sophistiquée : les valeurs propres de $A^p$ sont les valeurs propres de $A$, mises à la puissance $p$. Les valeurs propres de $A$ sont des entiers algébriques, on les note $\lambda_1, \dots, \lambda_n$. Soit $K$ une extension de $\mathbb Q$ contenant les $\lambda_i$. En réduisant modulo $p$ dans l'anneau des entiers de $K$, on a $$\text{Tr}(A^p) = \sum_{k=1}^n \lambda_k^p \equiv \left(\sum_{k=1}^n \lambda_k\right)^p \equiv \sum_{k=1}^n \lambda_k \text{ mod } p$$ car cette dernière somme est un entier, égal à la trace de $A$ !
$$\textrm{Tr}((A+B)^p)=\textrm{Tr}(A^p)+\textrm{Tr}(B^p) [p].$$
Si on utilise l'idée de Poirot, je trouve qu'il est plus simple de trigonaliser dans une extension de $\mathbb{F}_p$ la réduction de la matrice $A$ dans $\mathcal{M}_n(\mathbb{F}_p)$.
Je n'ai pas pu compris pourquoi vous avez pu écrire Tr(Ap = sum(val-proprep) ? Est-ce qu'on a ce résultat même si on ne connaît pas que la matrice est diagonalisable (ou bien trigonalisable) ?
Aussi, je ne connais pas ce truc d'extension !
Bonne journée.
Il y a aussi cet argument, qui n'est pas le plus simple, mais qui peut-être séduira ceux qui affectionnent les actions de groupes et souhaitent ne pas trop s'aventurer à l'extérieur de $\Z$.
Il exige quelques notations préalables:
$ \mathcal A = (A_{ij} )_{1\leqslant i,j \leqslant n} \in \mathcal M_n (\Z), \quad X:= \Z/p\Z=\{ \overline 0, \overline 1,\cdots \overline{p-1} \},\quad E:=[\![1;n]\!]^X, \quad \forall \alpha \in E, \quad P_{\alpha}:= \displaystyle \prod _{k =0 } ^{p-1} A _{\alpha(k) \alpha(k+1)}$.
L'expression de $\text{Tr}(\mathcal A^p)$ en fonction des coefficients de $\mathcal A$ est alors: $\:\: \text{Tr}(\mathcal A^p) = \displaystyle \sum _{\alpha \in E} P_{\alpha}.$
Le groupe $G = (\Z/p\Z , +)\:$ opère sur $E\:$ par: $\quad \forall (g,\alpha,k) \in G\times E\times X, \:\: (g.\alpha )(k)= \alpha (k+g).$
Dans cette action, l'ensemble $\Omega$ des orbites de $E$ est constitué de $n$ orbites de cardinal $1$ (ce sont les applications constantes de $X$ dans $[\![1;n]\!])$
et de $\dfrac {n^p-n}p$ orbites de cardinal $p.$ (c'est d'ailleurs une des multiples preuves de la congruence $n^p\equiv n \mod p$)
Or la fonction $\alpha \longmapsto P_{\alpha} $ est constante sur chacune de ces orbites. Pour $\omega \in \Omega$, désignons par $P_{\omega}$ la valeur prise par $P$ sur $\omega.$
$\text{Tr}( \mathcal A^p) =\displaystyle \sum_{\omega \in \Omega} \sum _{\alpha \in \omega} P_{\alpha}= \sum _{i=1}^n A_{ii}^p + p\sum_{{^\#}\omega = p} P_{\omega} \implies \text{Tr}( \mathcal A^p) \equiv \sum _{i=1}^n A_{ii}^p \equiv \text{ Tr}(\mathcal A )\mod p.$
1) $t(ab)=t(ba)$ pour tous $a,b\in\mathcal{A}$
2) Tout élément de $\mathcal{A}$ est combinaison linéaire de projecteurs,
alors il me semble que $t(a^p)=t(a)$ pour tout $a\in\mathcal{A}$.