Espace algébrique

Chat-maths : Je te réponds ici sinon ça va vraiment être hors sujet avec le fil de ignatus :-D

Si on trouve un peu de temps on devrait regarder un exemple d'espace algébrique, généralement quand t'as un exemple du truc ça facilite les choses ! Dans le texte, à la fin il dit que le foncteur $$X : R \mapsto \{ (t,x) \mid t \in R, \ x \in R/t^2R \ \text{ vérifiant } \ x(t-x) =0 \}$$ est un espace algébrique pas un schéma ! Je veux dire le foncteur n'a pas l'air trop louche !

Déjà on voit deux morphismes de $\mathbb{A}^1 \to X$ via la sélection du point $(T,0)$ et du point $(T,T)$ de $X(\Z[T])$ ($\Z[T]$ représentant $\mathbb{A}^1$ et Yoneda). Ensuite un morphisme $X \to \mathbb{A}^1$ en oubliant la seconde composante !

Ensuite, si on prend le sous-foncteur $X^\star$ en imposant la première composante $t$ inversible et bien je pense que $X^\star$ est (iso) simplement le schéma $\mathbb{A}^1 \setminus \{0\}$ … Hum qu'est-ce qu'on peut dire d'autre ?

Bon faut regarder le cahier des charges d'espace algébrique, enfin trouver une définition "facile" hum hum !

PS. On n'est pas obligé de regarder cet exemple aujourd'hui mais à l'occasion si tu as un peu de temps pour y réfléchir ! (de toute manière je n'ai pas le temps aujourd'hui je dois regarder un tour de magie que Claude à réalisé :-D).
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Réponses

  • Salut!

    C'est sympatoche de proposer un exemple! Faut donc qu'on se mette d'accord sur la définition d'espaces algèbriques. Si tu as l'occasion d'avoir accès au bouquin "Champs Algébriques" de Laumon et Moret-Bailly, dans le chapitre 1 (7 pages à lire, mais peu de preuves...), il y a deux définitions proposées d'espaces algébriques.

    1) Soit c'est un faisceau $\mathscr{X}$ sur le site étale de $\mathrm{Aff}/S$ qui vérifie deux conditions:
    a) Le morphisme diagonal $\Delta: \mathscr{X} \to \mathscr{X} \times_S \mathscr{X}$ est "schématique", c'est-à-dire que pour toute section $u: U \to \mathscr{X} \times_S \mathscr{X}$ où $U$ est un schéma, alors le morphisme induit par produit fibré $\mathscr{X}\times_{(\mathscr{X} \times_S \mathscr{X})} U$ est un représentable par un schéma, et $\Delta$ est quasi-compact (il faut probablement comprendre ce que cela signifie pour un morphisme schématique).
    b) Il existe un schéma $X_0$ et un morphisme étale surjectif $X_0 \to \mathscr{X}$.

    2) Deuxième définition, que je soupçone plus orientée "théorie des topos". Dans le site étale de $\mathrm{Aff}/S$, on a une définition de "relation d'équivalence". C'est un monomorphisme $\delta: \mathscr{X}_1 \to \mathscr{X}_0 \times_S \mathscr{X}_0$, tels que pour tout objet, $\delta(U)$ est le graphe (ensembliste) d'une relation d'équivalence, et on peut alors former un conoyau qui correspond à l'espace quotient de $\mathscr{X}_0$ pour cette relation d'équivalence. Un espace algébrique est un tel conoyau ou $\mathscr{X}_0$ et $\mathscr{X}_1$ sont des schémas, et où $\delta$ est un monomorphisme quasi-compact, et où $\mathrm{pr}_1 \circ \delta = \mathrm{pr}_2 \circ \delta$ (où $\mathrm{pr}_i: \mathscr{X}_0 \times_S \mathscr{X}_0 \to \mathscr{X}_0$ sont les projections) sont des morphisme étales.

    Je crois que de manière générale, dans un topos, les épimorphismes (i.e les surjections point par points) correspondent aux relations d'équivalence (il y a un slogan du genre "tout épimorphisme est effectif", je crois), d'où le lien entre les deux définitions.

    Alors, il faut choisir notre poison, et on a alors un sacré cahier des charges à vérifier! La deuxième définition a l'air un peu plus visuelle: un espace algébrique, c'est un "espace quotient par une relation d'équivalence étale". Mais elle est peut-être aussi plus dure à manipuler.

    Sinon, je crois que B. Toën parle d'espaces algébriques dans ses notes de cours sur son site (que Maxtimax avait mis en lien dans l'autre fil): https://perso.math.univ-toulouse.fr/btoen/videos-lecture-notes-etc/
    C'est pour un cours de M2 je crois, donc probablement plus accessible.
  • Bonjour,

    juste pour vous proposer un défi sur des sujets dont j'ai à peine entendu le nom quelquefois : écrire un article sur les espaces algébriques et les espaces analytiques qui soit un équivalent du célèbre GAGA ( que je n'ai pas lu bien sûr !!) de Serre ...

    ignatus.
  • Je m'incruste un peu, mais si on suit le cours de Toen justement, on a une autre définition d'espace algébrique; que je préfère (mais c'est mon biais catégoricien, vous êtes peut-être plus géométrie que moi) : c'est un faisceau sur le site étale qui est recouvert de manière lisse par des faisceaux représentables (des "schémas affines").

    Bon comme on a effectivement une notion d'effectivité (cf. les axiomes de Giraud), un tel machin doit être un quotient par une relation d'équivalence d'une réunion disjointe de schémas affine, donc d'un schéma; et donc on voit fortement le lien avec ta définition 2.
  • Il y a aussi cette page du projet stacks : espaces algébriques.

    Bon travail !!

    ignatus.
  • @Ignatus: la définition du stacks me fait un peu peur, car au lieu d'utiliser le site étale, tout est fait avec le site fppf (fidélement plat de présentation fini). Le bouquin de Laumon et Moret-Bailly évoque le lien entre cette autre définition et un théorème (le critère de représentation d'Artin), mais je n'en sais rien de plus.

    @Maxtimax: Je n'ai pas encore lu le cours de Toën, je regarderai ça, ça a l'air d'être une définition sympathique (je suis aussi un peu catégoricien au fond, mais je n'ai peut-être juste pas encore choisi mon camp entre catégories et géométrie).

    En tout cas pour l’exemple de flipflop. À mon avis, la définition 2) sera la plus utile, sans y avoir plus réfléchi que ça, je partirais sur un truc comme ça:

    Le truc naïf serait de prendre $X_0 = \mathrm{Spec}(\mathbb{Z}[x,t,\alpha]/(\textbf{x(t-x)} - \alpha t^2)$, et de prendre pour $X_1$ la diagonale... Seulement, là, on manque un truc! On a pas identifiés $(t,x)$ et $(t,x')$ si $x$ et $x'$ ont même classe modulo $t^2$!

    Donc je verrais un truc du genre $X_0 = \mathrm{Spec}(\mathbb{Z}[x,t,\alpha, \beta]/(t(x-t) - \alpha t^2)$, avec $X_1$ le sous-schéma fermé de $X_0 \times X_0 = \mathrm{Spec}(\mathbb{Z}[x,t,\alpha,\beta,x',t',\alpha',\beta']/(\textbf{x(t-x)} - \alpha t^2, \textbf{x'(t'-x')} - \alpha'{t'}^2)$ défini par $x - x' = \beta t^2$, $t = t'$, $\alpha = \alpha'$ (? voir Edit 2), $\beta = \beta'$.


    Reste encore à vérifier que ça marche (:D

    EDIT: $x(t-x)$, pas $t(x-t)$, d'où le gras.

    EDIT 2: Peut-être que le $\alpha = \alpha'$ dans $X_1$ est de trop, il n'y a pas de raison que le certificat que $x(t-x)$ soit nul modulo $t^2$ soit le même que celui qui assure que $x'(t-x')$ est nul modulo $t^2$.
  • Je continue le calcul: il semble que j'ai été un petit peu trop optimiste. Je laisse tomber le $\alpha = \alpha'$.

    Notons $A = \mathbb{Z}[x,t,\alpha,\beta]/(x(t-x) - \alpha t^2)$. Il faut montrer que $A \to B = A[x',t',\alpha',\beta']/(x'(t'-x') - \alpha'{t'}^2, x' - x - b'{t'}^2,b - b',t - t')$ est étale. Pour ça, rien de mieux qu'un bon vieux critère Jacobien.

    On doit donc vérifier si l'image dans $B$ du déterminant de $\left(\begin{array}{cccc}t' - 2x' & 1 & 0 & 0 \\
    x' - 2\alpha't' & -2b't' & 0 & -1\\
    -{t'}^2 & 0 & 0 & 0\\
    0 & -{t'}^2 & -1 & 0
    \end{array}\right)$ est inversible.

    Mais je tombe sur $t^2$ (sauf erreur débile de calcul, merci de me reprendre si c'est le cas).

    Dans le blog de David Madore, l'exemple est pris sur un corps, ce n'est à mon avis pas innocent. La description du foncteur sur $\mathbb{Z}$ est à mon avis plus compliquée que celle que tu as donnée flipflop.

    Bref, même sur un corps, il y a un problème en $t = 0$. Deux possibilités: soit ma tentative était trop naïve, et $X_0$ et $X_1$ sont plus compliqués que ça, soit mon truc est quand même étale pour $t=0$, et on peut présenter $B$ comme $A$-algèbre d'une manière différente en $0$, qui montre que c'est étale.

    J'ai pas mal de trucs à faire, je vais laisser ça là pour aujourd'hui et j'y reviendrai un autre jour.
  • Chat-maths : J'étais entrain de faire le jacobien justement :
    sage: matrix(4,4,[ f.derivative(v) for v in var_deri for f in I.gens()])
    [   -2*xp + tp            -1             0             0]
    [-2*tp*ap + xp             0             0            -1]
    [        -tp^2             0             0             0]
    [            0             0             1             0]
    sage:
    sage: matrix(4,4,[ f.derivative(v) for v in var_deri for f in I.gens()]).det()
    tp^2
    
    Je n'ai pas la même matrice. Je pense que tu as dérivé par rapport à $t$ dans la seconde colonne ! Mais j'ai le même déterminant donc y'a un truc !
  • On a pas les mêmes matrices car, sur mon brouillon, ma deuxième équation était $x' - x - b'{t'}^2$. Je corrige mon post. En substituant $b$ à $b'$, et $t$ à $t'$, on fini avec les même matrices (sauf éventuellement les signes, mais on s'en fout).

    En tout cas, on a le même déterminant.
  • Ok, c'est dommage je pensais que ton idée allait bien fonctionner ! Pour le corps, on prend $\Q$ à la base au pire !

    Pas de soucis sur le temps, faut juste y réfléchir histoire de voir ce qui se cache derrière cette notion d'espace algébrique ! (si tu as d'autres exemples pas trop complexes n'hésite pas) !

    @Max : Est-ce que tu peux expliquer l'histoire de "recouvrement lisse" ?
  • En fait, je pense que ma construction ne décrit même pas le bon foncteur.

    Mes $\alpha$ et $\beta$ sont de trop. Le foncteur voulu veut juste des couples $(t,x)$, pas "des couples + un certificat". Il faudrait trouver un moyen de les "oublier". Au niveau des foncteurs, c'est simple, mais reste à comprendre à quelle construction ça correspond "schématiquement/géométriquement".
  • flipflop : oui bien sûr. Bah tu as une notion de lissité pour les morphismes d'anneaux, et tu peux l'étendre aux faisceaux (en disant que $F\to G$ est lisse s'il est représentable par un schéma, au sens où pour tout anneau $X$, et tout morphisme $h_X\to G$, $F\times_G h_X$ est un schéma et $F\times_G h_X \to h_X$ est lisse (cette fois-ci au sens où il l'est sur un "atlas " de $F\times_G h_X$) )

    Et alors tu dis qu'un espace algébrique est un faisceau $F$ tel qu'il existe des anneaux $U_i$ et un épimorphisme (de faisceaux !) $\coprod_i h_{U_i} \to F$ tel que chaque $h_{U_i}\to F $ est lisse
  • Je vois merci Max !
  • Bon, je retente quelque chose. Je ne suis pas très doué avec sage (je m'y suis mit très récemment, à la lecture des messages de certains intervenants d'ici), donc @flipflop, je crois que je te laisse la partie application numérique avec sage :-D

    Par "sécurité", je vais me placer sur $\mathbb{Q}$, on verra plus tard si c'est nécessaire.

    On va prendre $X_0 = \mathrm{Spec}\left(\mathbb{Q}[x,t,a,b]/(x(t-x) - at^2)\right)$. Dans ma tentative précédente, je crois que j’étais embrouillé un peu sur ce qu'on cherchait exactement.

    Pour une $\mathbb{Q}$-algèbre $R$, les $R$-points de $X_0$ sont les quadruplets $(x,t,a,b) \in R^4$ tels que $x(t-x) = at^2$, c'est fait pour.

    On veut faire en sorte que notre foncteur soit point par point le quotient des points de $X_0$ pour une relation d'équivalence sur $X_0$. Le schéma $X_1$ sera le graphe de cette relation. Voyons un peu ce qu'il faut dans cette relation. Je note $X_0 \times_{\mathbb{Q}} X_0 = \mathrm{Spec}\left(\mathbb{Q}[x,t,a,b,x',t',a',b']/(x(t-x)-at^2,x'(t'-x')-a'{t'}^2)\right)$.

    Déjà, on veut oublier $a$ et $b$. Cela signifie que les couples $((x,t,a,b),(x,t,a',b'))$ doivent être dans $X_1$, en d'autre termes, $X_1$ doit contenir le fermé $F_1 = V((x-x',t-t'))$.

    Ensuite, on veut que $(x,t,a,b)$ et $(x',t,a',b')$ soient en relations si $x$ et $x'$ sont congrus modulo $t^2$, donc notre relation doit contenir le fermé $F_2 = V((t-t', x-x'-b't^2))$ mais aussi le fermé $F_2' = V((t-t', x'-x-bt^2))$ (il faut qu'on ait symétrie dans la relation d'équivalence!)

    Un bon candidat pour $X_1$ serait alors la réunion (schématique) $F_1 \cup F_2' \cup F_2$. Reste à voir que $X_1$ est bien un graphe de relation d'équivalence: $F_1$ contient la diagonale, donc on a la réflexivité, $F_1$ est symétrique par rapport à la diagonale et $F_2'$ et $F_2$ sont symétriques l'un de l'autre par rapport à la diagonale. Pour la transitivité, en prenant deux couples $(u,v)$ et $(v,w)$ et en faisant au cas par cas selon s'ils appartiennent à $F_1$, $F_2$ ou $F_2'$, on peut montrer la transitivité (EDIT: il faut croire que non, voir post suivant). Sauf erreur grossière de ma part, en chaque point, l'ensemble quotient est la valeur du foncteur qu'on cherche.

    Donc il ne reste plus qu'à voir la condition d'être étale comme on veut. On peut expliciter $X_1$, en prenant l'idéal dans $\mathbb{Q}[x,t,a,b,x',t',a',b']/(x(t-x) - at^2, x'(t'-x')-a'{t'}^2)$ qui correspond à $(t-t', x-x'-b't^2) \cap (t-t', x'-x-bt^2) \cap (x-x',t-t')$.
    C'est là qu'un bon logiciel de calcul ferait des merveilles, on pourrait prendre un système de générateurs, et voir ce que dit le critère Jacobien.
  • Chat-maths : J'ai compris l'idée ! Pour la vérification avec sage, je vais voir si je peux faire mais ça risque d'être délicat (enfin faut que je trouve un moyen pour contourner certain truc) !
  • J'ai un peu fait mumuse avec sage, et avec son module qui gère les schémas affines (il y a probablement moyen de faire ça uniquement avec des anneaux commutatifs, mais là en l’occurrence la marche à suivre était plutôt géométrique), et un truc me chiffonne.

    Si je lui donne ma construction comme je l'ai énoncée, le schéma $X_1$ est alors de dimension $4$, c'est pas bon ça! Si on veut espérer que les $X_1 \to X_0$ soient étales, il faut que $X_1$ et $X_0$ aient même dimension (puisque étale c'est lisse et de dimension relative nulle). Or $X_0$ est de dimension 3...

    Donc je doit être passé à coté d'une condition. Je vais tenter de bêtement faire énumérer à sage les points de $X_1$ sur un corps fini (disons, $\mathbb{F}_3$, vu qu'il y a un carré dans une équation, la caractéristique $2$ n'est pas une bonne idée) et générer l'ensemble quotient "à la main" pour voir si c'est vraiment celui qu'on cherche.

    EDIT: Je lui ai fait manger ma construction. En fait, il semblerait que tel quel, $X_1$ ne définisse pas une relation transitive. Je réfléchis à l'ingrédient manquant et je reviens là dessus plus tard.
  • Salut Chat-maths
    Je tente des petits trucs (pas directement en lien avec l'approche relation d'équivalence).

    En fait y a plein de morphismes $\phi_\lambda : \mathbb{A}^1 \to X$ pour$\lambda$ dans $\Z$ (ou $\Q$). Disons ceux qui sont donnés par $(T,\lambda T \pmod{T^2})$ de $X(\Z[T])$. (enfin si la base est $\Z$). Si je restreins à $\mathbb{A}^1 \setminus \{0\}$ (les inversibles) alors ce sont les mêmes morphismes. Est-ce possible que c'est cela qui donne le recouvrement lisse ?

    Le truc c'est que c'est complexe de vérifier la moindre petite propriété (et surtout niveau intuition, je n'y vois pas grand chose pour l'instant) ! Par exemple, j'essaye de faire un petit truc pour l'histoire que $X$ est un faisceau (Zariski pour l'instant) :

    Soit $R$, soit $\underline{a} = (a_1,\dots,a_n)$ une famille comaximale, il existe $u_1,\dots, u_n$ tel que $\sum a_i u_i =1$. On se donne deux sections $(t,x),(t',x') \in X(R)$ qui sont égales sur les localisations. D'une part, $t$ et $t'$ sont égaux dans les localisés et donc ils sont égaux et ensuite $(a_1,\dots,a_n)$ forme également une famille comaximale de $R/t^2R$ et $x$ et $x'$ coïncident localement et donc $x' = x$.

    Pour le recollement, je pense que c'est le même truc, on recolle d'abord sur $t$ et ensuite sur $x$. Je pense que c'est ok, mais je n'ai pas trop détaillé ici !

    Pour faisceau étale, il y a une proposition dans Milne (ici page 44). Qui dit qu'une fois qu'on a montré qu'un truc est un faisceau de Zariski et bien il suffit de vérifier la condition de faisceau pour les familles couvrante avec une seule flèche.

    Je ne suis sûr de rien du tout dans cette histoire et c'est certainement mieux la définition $2$ !

    Pour sage : au moins ça te permet de bidouiller un peu avec, c'est déjà cool, j’essaye de bidouiller aussi c'est compliqué :-D
  • Un commentaire à propos de la proposition page 44 du Milne: il faut faire attention ! Elle ne s'applique pas texto ici: je m'explique.

    Dans cette proposition, les "faisceaux étales" en question sont des faisceaux sur le petit site étale de $X$, c'est-à-dire la catégorie de tous les schémas $U$ sur $X$ dont le morphisme structural $U \to X$ est étale. Dans la première définition d'espace algébrique, le site utilisé est $\mathrm{Aff}/S$, qui est le gros site étale, la sous-catégorie pleine de $\mathrm{Sch}/S$ dont les objets sont les schémas affines sur $S$.

    Si tu lis la preuve de Milne, tu vois qu'il faut prendre une union disjointe, potentiellement infinie, de schémas, il y a donc un problème potentiel car on pourrait sortir du cadre affine. Fort heureusement, on peut en fait s'en sortir, et quand même avoir la conclusion de la proposition! Par Stacks 34.4.1, on peut librement passer de $\left(\mathrm{Aff}/S\right)_{\mathrm{et}}$ à $\left(\mathrm{Sch}/S\right)_{\mathrm{et}}$ (ce qui devrait être clair: tout recouvrement admet un sous-recouvrement par des objets affines), et enfin, par Stacks 34.4.19, on peut appliquer la proposition de Milne à chaque "petit site".

    Tout ça est formel, mais ça va bien quand on le dit :-D.

    Ton histoire de recouvrement est intéressante ! En fait, je pense que c'est par ce genre de chose qu'on finira par montrer que notre foncteur est un espace algébrique ! J'ai beau tourner mon truc dans tous les sens, je n'arrive pas à transformer l'essai, mon $X_1$ n'est pas transitif, il faudrait en prendre la "clôture transitive", mais je ne vois pas à quelles opérations sur les schéma ça correspond, et donc je ne sais pas montrer que la clôture transitive de mon $X_1$ est représentable par un schéma.

    En fait, je pense que je ne pars simplement pas avec le bon truc. Notre foncteur est censé être une "droite avec espace tangent à l'origine doublée", ça suggère pas mal le recollement à considérer, non? On prend $X_0$ la réunion disjointe de deux schémas "droite + plan tangent à l'origine", et on colle le long des $\mathbb{A}^1 \setminus \{0\}$ +... un truc ?
    Si on, colle simplement les $\mathbb{A}^1 \setminus \{0\}$, on aura un truc représentable par un schéma, le recollement exact à prendre doit être plus subtil.

    Mais pour être honnête, je ne comprends pour l'instant même pas pourquoi ce foncteur représenterait une droite avec un espace tangent double. Autant, dans le cas de la droite avec origine double, je vois un peu (même si l'apparition d'idempotents est mystérieuse), autant là... Pourquoi cette équation $x(t-x)$ exactement ? Qu'est-ce qu'elle "signifie" ?

    En tout cas, une fois qu'on aura montré avec une des définitions (1, 2 ou Toën) que c'est un espace algébrique, je veux bien qu'on s'amuse à le montrer pour les deux autres, histoire de comprendre comment ces définitions intéragissent et comment passer de l'une aux autres.

    Vaste programme :-D.
  • Chat-maths :

    Mince j'ai lu trop vite concernant le petit site et le gros site ! Merci faut que je regarde de nouveau !!! Pour la clôture transitive, je ne vois pas du tout comment faire, ni pourquoi ça a l'air de foirer en plus vu le nombre de variables ça devient vite complexe de ne pas se mélanger les pinceaux (je t'avoue que ça ma donné mal au crâne :-D) à un moment je me suis dit qu'il fallait refaire un produit tensoriel donc avec $16$ variables X:-(

    Pour l'histoire de l'idempotent pour la droite avec l'origine double, je comprends un peu mais c'est ultra-flou, je veux bien croire qu'il nous donne le bon foncteur point mais je trouve ça assez dingue (de où sort cette construction ?!?). Pour l'instant comme toi, je ne comprends pas le $x(t-x) =0$ le modulo $t^2$, hum une sorte de Dl à l'ordre $1$, ni même pourquoi dans le cas de la droite avec double origine ça donne un schéma et là pas un schéma, mystère !

    J'essayes d'expliquer un peu l'idempotent dans le cas de la droite avec double origine. Disons qu'on va regarder la construction "gluing scheme" ici page 24. Je fais en essayant d'être propre en suivant :
    Donc on pose $I=\{1,2\}$, on pose $X_1 = X_2 = \mathbb{A}^1$. On pose :
    $$
    U_{ij} := \mathbb{A}^1\setminus \{0\} \subset X_i \qquad \qquad \phi_{ij} = \text{Id}
    $$
    Y'a aucune condition à vérifier $ijk$. Donc là le lemme 14.1 et 14.2 nous offre un schéma qui recolle les trucs qu'on note $X$.

    Là le truc c'est que l'on a en plus une description des morphismes $\phi : Y \to X$. Et donc ce qui nous intéresse c'est le cas où $Y = \text{Spec}(R)$ et de voir le lien avec le foncteur suivant : $\mathbb{DA}^1 : R \mapsto \{ (x,e) \in R \times R/xR \mid e^2=e \}$ i.e un point $x$ de la droite affine classique et un idempotent modulo $x$.

    J'arrive juste à faire un petit truc : je me donne un anneau $R$ et un point $(x,e) \in \mathbb{DA}(R)$ avec $x$ nilpotent. Donc l'idée c'est de produire un idempotent $\varepsilon$ de $R$ à partir de l'idempotent $e$ et d'utiliser $\varepsilon$ pour produire le recouvrement de $\text{Spec}(R)$ donné par $D(\varepsilon) \cup D(1-\varepsilon)$ et de construire ensuite un morphisme (au sens du lemme 14.1) $\text{Spec}(R) \to X$.

    Donc la production de $\varepsilon$, utilise le caractère étale (séparable, formellement étale, je ne sais pas comment on doit dire exactement) de l'équation $x^2=x$ qui réagit les idempotents. Donc ça dit que pour tout anneau $R$ et tout idéal nilpotent $I$, il y a une bijection entre les idempotents de $R$ et les idempotent de $R/I$. Je ne sais pas si tu connais cette propriété mais je donne juste la construction (je trouve ça magique et ça m'amuse toujours :-D) en supposant que l'idéal est de carré nul (ensuite c'est une récurrence) ! Tu prends $e \in R/I$ idempotent et tu poses $e' \in R$ un relèvement quelconque et tu poses ensuite $\varepsilon = 3e'^2-2e'^3$ et c'est un idempotent de $R$ qui relève $e$.
    sage: Newton_iterateur = lambda e: 3*e^2-2*e^3
    sage: (3^2-3)%6     #  Je vais relever l'idempotent 3 de Z/6Z en un idempotent de Z / 6^4Z 
    0
    sage: e = Newton_iterateur(3)  # e = -27
    sage: e
    -27
    sage: (e^2-e)%(6^2)
    0
    sage: e = Newton_iterateur(-27)  # e = 81 mod (6^4)
    sage: (e^2-e)%6^4
    0
    
    Ca m'amuse toujours cette histoire ! Bref, ici comme j'ai supposé $x$ nilpotent et bien l'idéal $xR$ est nilpotent et donc je peux produire $\varepsilon \in R$ idempotent (unique) qui relève l'idempotent $e$.

    Du coup, je pose $V_1 = D(\varepsilon)$ et $V_2 = D(1-\varepsilon)$ c'est bien un recouvrement ouvert de $\text{Spec}(R)$. Et on pose (ahah) : $g_i : V_i \to X_i$ donné par le choix du point $x \in X_1(R_\varepsilon)$ et $x \in X_2(R_{1-\varepsilon})$. On a : $g^{-1}(U_{ij}) = \emptyset$ puisque $x$ est nilpotent et s'il devient inversible c'est que l'anneau est nul ! Je pense que ça colle !

    Si $x$ est inversible, en fait on voit encore comment faire, on prend le recouvrement trivial et on envoie dans l'intersection. Par contre, en général je ne sais pas faire ! Peut-être que ça peut donner un idée un peu géométrique mais c'est quand même tordu en gros y'a une partie du point qui s'envoie dans $X_1$ et l'autre partie sur $X_2$ (mouhais !) mais je pense qu'en persévérant un peu y'a moyen de comprendre l'exemple de la droite avec double origine, pour l'autre exemple hum oui vaste programme :-D il y a aussi la droite avec l'origine complexifié, c'est peut être plus simple à comprendre ?

    Hum d'ailleurs, on peut imaginer une droite affine avec les points $-1$ et $1$ dédoublé, peut-être que le foncteur est $R \mapsto \{ (t,e_{-1},e_{1}) \in R \times R/(t+1)R \times R/(t-1)R \}$ avec $e_1$ et $e_{-1}$ des idempotents modulo.
  • Pour l'histoire de clôture transitive, je t'explique pourquoi mon $X_1$ n'est pas transitif: le problème, c'est que $X_1$ demande "des certificats", j'explique, si j'ai un quadruplet $(x,t,a,b)$, $(x',t,a',b')$ où $x' = x + b't^2$, j'ai un élément de $X_1$, soit. Ensuite, puisque $X_1$ doit "oublier" les deux dernières coordonnées, je devrais avoir $(x,t,0,0)$ et $(x',t,0,0)$ en relation. Oui, mais quelle partie de $X_1$ m'assure qu'ils sont en relation? Ni $F_1$, ni $F_2$, ni $F_2'$! (sauf cas où $x$ et $x'$ sont nuls, mais bon), parce que vue les définitions, si deux éléments sont en relations et ont tous deux les deux dernières coordonnées nulles, leur premières coordonnées doivent être égales... Le problème, c'est que je ne sais pas exprimer $x = x'$ modulo $t^2$ autrement qu'en ajoutant une nouvelle variable, et en utilisant cette variable, et on tourne en rond.

    Pour ton histoire de relèvement des idempotents, la formule magique exacte est "formellement étale", voir EGA IV 17.11.1. Sinon, dans le cas des idempotents, il y a une manière un peu plus "géométrique" de l'expliquer: dans un schéma affine d'anneau $R$, les idempotents non nuls de $R$ correspondent aux composantes connexes de $\mathrm{Spec}(R)$ (je sais que ta définition de $\mathrm{Spec}$ diffère un peu, ici: c'est l'ensemble des idéaux premiers de $R$, avec la topologie de Zariski). Réduire modulo un idéal nilpotent ne change pas l'espace topologique $\mathrm{Spec}(R)$ (car les idéaux nilpotents sont contenus dans tous les idéaux premiers, ils passent sous le radar de la topologie de Zariski), donc ne change pas non plus les composantes connexes, d'où la correspondance :-D.

    Pour comprendre un peu plus la droite affine à origine doublée $X$, j'ai une idée, je vais voir un peu ce que ça donne ce soir. Grosso merdo, ce serait de considérer la droite affine à origine doublée naïve (celle obtenu comme un recollement) comme un schéma sur $\mathbb{A}^1$, et les morphismes $U \to X$ à valeurs dans ce schéma comme des $\mathbb{A}^1$-morphismes. Alors en tout point $\mathrm{Spec}(k) \to \mathbb{A}^1$ de $\mathbb{A}^1$, le morphisme induit par la fibre au dessus du point en question devrait donner des infos sur le morphisme $U \to X$, en considérant qu'un morphisme $U \to X$ au dessus de $\mathbb{A}^1$, c'est jamais rien qu'une famille paramétrée par $\mathbb{A}^1$ de morphismes au dessus de chaque fibre. Avec de la chance, ça ferait apparaitre ce mystérieux foncteur des points.
  • Yes, je comprends l'histoire du certificat qu'il faut oublier ! D'ailleurs y a un cas simple où on a ce genre de truc également. Soit l'exemple $\mathbb{A}^2 \setminus \{0,0\}$ le foncteur point est l'ensemble $\{ (x,y) \in R^2 \mid \text{ il existe }(u,v) \text{ tel que }ux+vy = 1 \}$.

    Si tu conserves le certificat tu obtiens $\text{SL}_2$ et tu as un morphisme qui oublie le certificat vers le bon objet, d'ailleurs y a le même truc avec $\mathbb{P}^n$ et la variété affine des projecteurs sur $R^{n+1}$ de rang $1$, on peut voir un projecteur comme l'objet + certificat et prendre l'image du projecteur te donne un $R$-point de $\mathbb{P}^n$. D'ailleurs deux projecteurs $P$ et $Q$ vont avoir la même image lorsque $PQ =Q$ et $QP = P$ c'est une condition algébrique ! Je ne sais pas si ce que je raconte peut aider ! En fait je galère avec cet exemple y a trop de variable je m'y perds !

    ---> c'est pas tout a fait la même chose quand même !

    J'ai un peu mieux compris la droite avec double origine mais c'est assez glauque pour l'instant ! Hum c'est marrant maintenant j'ai envie de faire une droite avec origine " cyclotomiser " ! Je vais essayer de comprendre la droite avec origine complexifiée (faut peut-être prendre $\Z[1/2]$ plutôt que $\R$ !).

    Je regarde la suite de ton message ce soir !

    En fait, si j'ai bien compris ton idée, faudrait que tu prennes un point $\text{Spec}(k) \to \mathbb{A}^1$ qui est nilpotent normalement ça doit donner la même chose que ce que j'ai fait : sauf qu'il faut produire un idempotent modulo le nilpotent !hu on va réussir à comprendre :-D
  • Hum je suis vraiment pas super à l'aise avec la topologie !

    Ce que je vois c'est que pour un idéal $I$ nilpotent de $R$, il y a une correspondance bijective entre les idéaux premiers de $\text{Spec}(R)$ contenant $I$ (mais comme $I$ est nilpotent, on enlève cette condition puisqu'il les idéaux premiers contiennent $I$) et $\text{Spec}(R/I)$.. Donc niveau point c'est pareil i.e on a une bijection ensembliste $ \pi^\star :\text{Spec}(R/I) \to \text{Spec}(R)$ qui est continue. Faut voir qu'elle est ouvert ! Soit $\overline{f} \in R/I$ et $f$ un relèvement à $R$. Il faut voir que l'ensemble $\{ \mathfrak{q} \in \text{Spec}(R/I) \mid \overline{f} \notin \mathfrak{q} \} \to \{ \mathfrak{p} \in \text{Spec}(R) \mid f \notin \mathfrak{p} \}$ est une bijection. Donc il suffit de voir que si je prend $\mathfrak{p}$ à droite je peux l'écrire comme $\pi^{-1}(\mathfrak{q})$ et on a : $\overline{f} \notin \mathfrak{q}$ si et seulement si $\pi(\overline{f}) \not \in \mathfrak{q}$.

    Sinon je pense avoir trouver un exemple simple d'espace algébrique :

    On part de $X = \text{Spec}(\Z[1/2])$ et on prend $\mathscr{G} := \left[ R \mapsto \{ x \in R \mid x^2+1 =0 \} \right]$ C'est le foncteur de Gauss :-D donc $\mathscr{G}$ est étale sur $X$. Et là je prends $\mathscr{G}_3 := R \mapsto \mathscr{G}(R/3R)$ et j'ai un morphisme $\mathscr{G} \to \mathscr{G}_3$ de réduction modulo $3$.

    Du coup, l'espace algébrique (disons le candidat) c'est $\mathscr{G}_3$, le morphisme surjectif (arf je pense que ça ne vas pas !!!) étale c'est $\mathscr{G} \to \mathscr{G}_3$. Je pense qu'il n'y a pas de soucis pour montrer que $\mathscr{G}_3$ est un faisceau (en sachant que $\mathscr{G}$ est un faisceau) … par contre, faut regarder la condition avec la diagonale !

    J'ai vu ça vite fait dans le livre de Donald Kuntson "Algebraic space" page 13 … ce nest pas tout a fait expliqué de la même manière et j'ai juste lu rapidement et faut que je regarde un peu mieux si c'est vraiment bon !

    En gros, tu prends le revêtement étale de $\Z[1/2]$ donné par l'équation $x^2+1 = 0$ et tu écrases toutes les fibres sauf celle au dessus de l'idéal premier $(3)$ ça donne un truc qui ressemble à $\Z[1/2]$ sauf en $3$ où tu as un corps $\mathbb{F}_9$ !
  • $\def\Spec{\text{Spec}\,}\def\A{\mathbb A}\def\P{\mathbb P}$Hello
    J'interviens juste pour dire une petite banalité sur la droite $X$ avec origine doublée. Quel cachotier ce David Madore (je vais simplement asséner ce qu'on a choisi d'appeler ....etc..). Et puis l'exercice en attaché que je trouve vraiment pas top : mettre dans le même sac de comparaison $X$ et $\P^1$, je ne dis pas ce que j'en pense. Quant à Stacks, frileux, il se mettent à la base sur un corps ?! Tout est un peu étrange dans cette histoire.

    Bon, venons en au fait. Vous connaissez le coup de la partition de l'unité associée à un recouvrement ouvert du spectre ? Je trouve que cela remet les idées en place.

    Allons-y. Soit $\varphi : \Spec R \to X$ un morphisme. Faut juste rappeler que l'on a un recouvrement ouvert $X = X_0 \cup X_1$ où $X_0, X_1 \simeq \A^1$ que l'on a recollé selon ....etc... Et qu'il y a un morphisme $X \to \A^1_t$ auquel je ne donne pas de nom.

    En composant $\varphi$ avec ce morphisme sans nom, on obtient $\Spec R \to \Spec \Z[T]$. Bref $\varphi$ nous définit bien (de manière unique) un $t \in R$. Ensuite, on fait le coup de la partition de l'unité au recouvrement $\varphi^{-1}(X_i)_{i = 0,1}$ de $\Spec R$. Ce qui nous donne deux éléments $a_0,a_1$ de $R$ co-maximaux tels que $D(a_i) \subset \varphi^{-1}(X_i)$. Du point de vue information, on a RIEN perdu (super important). On peut même imposer $a_0 + a_1 = 1$. Donc par restriction de $\varphi$ aux ouverts ad-hoc
    $$
    \begin {array} {c}
    \varphi : \Spec R_{a_0} = D(a_0) \to X_0 = \Spec \Z[X_0] \qquad\qquad
    \varphi : \Spec R_{a_1} = D(a_1) \to X_1 = \Spec \Z[X_1]
    \\
    \varphi : \Spec R_{a_0a_1} = D(a_0a_1) \to X_0 \cap X_1 = \A^1_* = \Spec \Z[T,T^{-1}]
    \\
    \end {array}
    $$Bon là, je vais un peu vite (je vais avoir l'air malin si je me trompe), cela fait que $t$ est inversible dans le localisé $R_{a_0a_1}$.

    Et cela signifie quoi ? Que $t$ divise une puissance de $a_0a_1$ disons $(a_0a_1)^m \equiv 0 \bmod t$. Donc les choses se passent modulo $t$ i.e. dans l'anneau $R/Rt$. Comme $a_0^m, a_1^m$ sont comaximaux en haut, a fortiori dans $R/Rt$, et de produit nul dans ce quotient, cela fait débarquer (je vais un peu vite) $e, f \in R/Rt$ vérifiant $e + f = 1$ et $ef = 0$, modulo $t$ of course. Et l'idempotence (modulo $t$) rigidifie la chose, grâce aux puissances des idéaux $a_i$ qui stationnent dans le quotient, un idéal engendré par un idempotent est engendré par un unique idempotent ...etc.

    Résumons (sauf erreur de ma part, une maxime bien connue de ce noble forum) : un morphisme $\varphi : \Spec R \to X$ fournit un couple $(t, e)$ avec $t \in R$ et $e$ idempotent modulo $t$. D'ailleurs, cela me gêne un peu de distinguer $e$ par rapport à $1-e$. Peut-être que cela serait plus mieux de dire que $\varphi$ fournit $(t, e_0, e_1)$ avec $t \in R$ et $e_i \in R/tR$ vérifiant $e_0 + e_1 = 1$ et $e_0e_1 = 0$ comme cela il n'y aurait pas de jaloux.

    Exercice : décrire les morphismes $\Spec R \to X$ où $X$ est le recollé de deux espaces affines $\A^n$ avec origine doublée.97028
  • Coucou Claude,

    Merci pour le décryptage, ca va aider grandement a comprendre, ça va me demander un peu de temps mais je pense comprendre et pouvoir faire tous les liens faut bidouiller dans tous les sens avec la droite double :-D C'est assez amusant ces histoires ! Je veux dire l'objet qui apparaît dans cette construction c'est (je n'ai pas de nom) $\Delta : R \mapsto \{ (x,t) \in R \times R/xR \}$. C'est un peu tordu mais pas trop !

    Merci
  • Bonjour Claude,

    Merci pour tes explications! On voit un peu mieux d'où sort cette histoire d'idempotents. Ton coup de composer avec $X \to \mathbb{A}^1_t$, c'est ce que j'expliquais maladroitement en parlant de regarder $X$ comme un schéma sur $\mathbb{A}^1$, et regarder les fibres d'un morphisme $\mathrm{Spec}(R) \to X$ au dessus des points de $\mathbb{A}^1$. Sauf que tu as fait ça comme un pro et nous a même expliqué d'où sortent les idempotents :-D

    Du coup, maintenant que la droite à origine doublée est à peu près comprise, faut voir si on peu adapter à la "droite à espace tangent à l'origine doublé" de l'ami Madore, pour trouver un espace algébrique.

    Je tenterai la construction naïve de cet espace (comme un recollement) demain ou dans la semaine, j'ai un peu de boulot aujourd'hui.

    @flipflop Oui pour ton coup de l'homéomorphisme entre $\mathrm{Spec}(R/I)$ et $\mathrm{Spec}(R)$ si $I$ est un idéal nilpotent. En fait, tu aurais pu t'arrêter lorsque tu as dit que $\pi^*$ était bijective: les applications surjectives $\pi$ entre anneaux induisent toujours des immersions fermés entre les spectres (elles exhibent $\mathrm{Spec}(R/\mathrm{Ker}(\pi))$ comme un fermé de $\mathrm{Spec}(R)$), en particulier, elles sont automatiquement fermés, et la bijectivité suffit!
  • Hello,

    Chat-maths : Claude est un magicien :-D

    Oui, oui fait tes trucs importants si je peux me permettre (je veux dire ton boulot), de toute manière y'a le temps ! J'essayes de comprendre la formule $x(x-t) = 0$, hum petit calcul :
    $$
    \frac{x(t-x)}{t^2} = \frac{x}{t} \times \left( 1 - \frac{x}{t} \right)
    $$
    Ca fait une sorte de lien entre à gauche $x(t-x)$ et à droite $e(1-e) = 0$ et on voit un $t^2$ … je continu de bidouiller (ma grande passion bidouiller :-D),

    Ps / ok je me disais bien que la fin de mon truc était vide ! merci !

    Claude,

    Pour l'espace affine de dimension $n$ avec deux origines : je suppose que c'est $R \mapsto \{(\underline{x},e_1,e_2) \in R^n \times R / \langle \underline{x} \rangle \mid e_1+e_2 = 1 \quad e_1 e_2 = 0 \}$.

    Petite devinette, c'est qui celui-là :
    $$ R \mapsto \left\{(x_1,x_2,e) \in R^2 \times \frac{R}{ \langle x_1^2+x_2^2-1 \rangle} \mid e^2=e \right\}$$

    :-D
  • Salut FlipFlop
    En ce qui concerne l'espace affine de dimension $n$ avec une origine double, ok. C'est la même chose que pour $n=1$.

    Quant à ta devinette, j'ai du mal : je vois deux droites, un cercle mais tu as fait quoi ?

    PS : je ne suis pas un magicien. Et vous me foutez la trouille avec vos sites, le petit, le grand ...etc.. Y en n'a pas un pour les bébés ? Dans le dernier exemple de D. Madore, vous avez avancé ? Je n'ai pas du tout du tout suivi. C'est compliqué à expliquer de manière simple ce qui est à faire avec cet exemple ?
  • Coucou Claude,

    C'est expérimentale (voir le ps à la fin pour ma petite motivation) et je ne vais pas m'enfermé dans ces choses :-D

    $\bullet$ Ok pour l'espace affine avec double de l'origine.

    $\bullet$ Pour la devinette : En gros, un plan avec deux "cercles trigonométrique", enfin c'est ce que j'ai voulu faire (normalement c'est un schéma obtenu comme recollement de deux plans affines le long de l'ouvert complémentaire du cercle) !

    En fait, faut regarder sur un corps (un vrai corps pas $\Z$). On commence par prendre $(x_1,x_2) \in k^2$ qui n'appartient pas au cercle $X^2+Y^2 =1$ et bien ça veut dire que $x_1^2+x_2^2-1$ est inversible (non nul quoi) et donc la deuxième condition disparaît vu que $k/(x_1^2+x_2^2-1)$ est l'anneau nul, donc en dehors du cercle c'est pareil que $\mathbb{A}^2$, maintenant si $x_1^2+x_2^2-1=0$ l'anneau $k/(x_1^2+x_2^2-1) = k$ et on a deux idempotent $0$ et $1$. Donc sur un corps c'est bien un plan avec cercle trigonométrique doublé. (pas double comme $(x^2+y^2-1)^2 = 0$ mais deux cercles) !

    $\bullet$ Mais c'est compliqué comme construction, c'était juste pour essayé de donner un moyen de construire des foncteurs points. (je n'ai rien vérifié). Ah un autre objet amusant :
    $$R \mapsto \{ (x_1,x_2,t) \in R^2 \times R/(x_1^2+x_2^2-1) \mid t^2+1 = 0 \}$$
    Donc (normalement c'est pas un schéma, peut être un espace algébrique) donc un plan avec cercle trigonométrie complexifié mais ça doit être un schéma sur $\Z[1/2,i]$ … c'est juste pour essayé de fabriquer des exemples sur le même modèle !

    $\bullet$ Pour ta question de cahier des charges : pour l'instant c'est délicat ! Il y a deux définitions (qui font flipper) et dans les deux cas ils faut construire un candidat avec de voir s'il vérifie le cahier des charges. Chat-maths a essayé avec la définition $2$ de construire une relation d'équivalence, c'est compliqué le nombre de variable à exploser mais il a réussi à voir que son candidat n'était pas le bon (a priori) moi j'ai galéré trop de variable. Donc je suis parti sur la première définition et je n'ai pas compris non plus l'exemple avec l'histoire de tangente doublé. Pour l'instant rien de concret et je ne sais pas si on va pouvoir (expliquer en terme simple i.e comprendre quoi !

    $\bullet$ Pour D. Madore : En fait, je pense que c'est plus simple de regarder la droite avec origine complexifié. (disons que ça sépare une partie arithmétique et une partie géométrique). Pour l'instant, j'ai décortiquer le truc dans tous les sens ! En fait, je pense que ça peut t'intéresser car ici il faut faire absolument attention au lieu de vie des équations (pour les isomorphismes) !

    J'explique juste un peu le début en mode pas très formelle : potentiellement n'importe quoi mais je n'y connais rien !

    En fait, il y a un lien entre les solutions de $x^2+1=0$ et les solutions de $x^2=x$. Mais pour créer un isomorphisme on a besoin de deux choses :
    1/ que deux soit inversibles dans l'anneau.
    2/ qu'il existe dans l'anneau un solution $\iota$ de $x^2+1=0$ (que l'on fixe une fois pour tout dans l'anneau $R$). On se fixe une fois pour tout sur la base un $i$ et on parle que de $\Z[1/2,i]$ algèbre ! (y'a une magouille entre le $i$ que l'on fixe et ensuite on regarde les solution de $x^2+1=0$ bien sûr $i$ est solution mais pas que !

    Donc grosso-modo, on va regarder les choses sur une base qui est $\Z[1/2,i]$ où $i^2+1=0$. Ca revient à dire que l'on se donne pour un anneau $R$ un inverse de $2$ et une racine de $x^2+1 =0$; Une fois que tu as ça et bien tu peux définir un isomorphisme entre la droite avec double origine (monté sur $A$) et la droite compléxifié (monté sur $A$). Comment ça marche (elles sont sur la deuxième composante $R/xR$ pas sur la première) :
    $$
    t \mapsto t i +(1-t) (-i) = 2ti-i \qquad \qquad t \mapsto \frac{i+t}{2i}
    $$
    celui de gauche va des idempotents vers les racines et celui de droite va des racines de $t^2+1=0$ vers les idempotents. (sauf boulette de calcul) c'est le coup que si on connait une racines $i_0$ de $t^2+1=0$ dans un anneau $R$ et bien on obtient toutes les racines de cette équation via $ei_0+(1-e)(-i_0)$ (même si c'est pas au programme de la classe de seconde des équations du second degré).

    Là faut regarder les deux applications (elles sont sur la deuxième composante $R/xR$ pas sur la première) que j'ai défini, elle ne tiennent plus du tout dans un anneau quelconque puisque pour les écrire j'ai besoin d'un racine $i$ et d'un inverse de $2$. Donc grosso-modo la droite avec origine compléxifié est $\Z[1/2,i]$-isomorphe à la droite avec double origine (ce qui garantie que c'est un schéma sur $\Z[1/2,i]$) mais comme les deux objets peuvent être défini sur $\Z$, on peut se poser la question de est-ce qu'ils sont $\Z$-isomorphe (disons $\Z[1/2]$) ! La réponse est je ne pense pas : puisque si on regarde les points sur $\Z$ on a le point $(0,1)$ et $(0,0)$ dans la droite avec double origine mais on a pas de point dans la droite avec origine complexifié (je redonne le foncteur point ) :
    $$
    \mathcal{I}_0(R) = \{ (x,t) \in R \times R/xR \mid t^2+1=0 \in R/xR \}
    $$
    si on prend $R = \Z$ et $x=0$ l'anneau $R/xR$ c'est $\Z$ et on a pas de solution de $t^2+1 =0$.

    Donc : droite avec origine compléxifié et droite avec origine double : c'est localement pareil (localement au sens où si on monte les scalaire à $\Z[1/2,i]$) mais c'est pas pareil !

    Bon ça c'est du blabla pour essayé d'expliquer mais j'essaye de voir avec le cahier des charges (qui fait vraiment flipper) si on retrouve ça ! (c'est pas gagné pour l'instant, c'est vraiment trop cryptique) ! Beh c'est certain que ça raconte un truc très concret mais quoi ?

    Ps / je ne vais pas y passer trop de temps t'inquiète, c'est des choses un peu perso quand j'était petit j'ai passé "un peu" de temps a essayé de comprendre le cours de Toen imagines toi que c'est vraiment un cours de M2, c'est dingue de chez dingue, non ??? (c'est parce que l'on m'a demandé de lire ce genre de truc, pourquoi ? aucune idée) Bref, je vais juste passer quelques jours à y réfléchir (en fait ca me repose, oui je sais je ne suis pas net comme garçon :-D) et voir si on peut construire un petit exemple simple (ca suffira à mon bonheur) :-D

    je mets $2$ petits brouillons, juste essayé d'expliciter quelques non dit dans le dernier paragraphe de D. Madore ! (c'est juste pour garder une petite trace de réflexion) !
  • Je suis d'accord avec toi, flipflop, sur le fait qu'on devrait aussi essayer de comprendre cette histoire de droite à origine compléxifiée.

    Je ne me suis pas encore plongé dans la construction de Madore de cet objet (et je ne me suis pas non plus plongé dans le recollement comme je l'avait annoncé, ça viendra). Ce serait pas mal de déjà tenter de comprendre pourquoi ça ne peut pas être un schéma (j'ai une idée pour ça, je vais explorer un peu voir si ça marche).

    @Claude: Les histoires de site, ici, il y en a somme toute assez peu besoin. Certes, il y a le gros mot "faisceau étale", qui traine par-ci par là, mais en fait, si on regarde la définition 2) que j'avais donné dans mon premier post, il n'y a en fait pas de site, juste des recollements de schémas le long de relations d'équivalences étales, recollements pris dans la catégorie des préfaisceaux de schémas affines sur une base donnée (de foncteurs sur les anneaux, quoi). C'est une astuce classique: lorsque le recollement qu'on "voudrait" considérer n'existe pas en tant que schéma, on met tout le monde dans la catégorie des préfaisceaux, dans laquelle on peut faire tout ce qu'on veut, et on récupère un objet qui jouera le rôle du recollement qu'on veut.

    En tout cas, ce fil va m'être bien utile, j'avais prévu d'apprendre ces choses cet été, je vais pouvoir m'y mettre un peu en l'avance :-D
  • Hello
    Je pense que c'est ok pour la première définition avec la droite compléxifié à l'origine. Enfin y a l'histoire de quasi-compact que je n'ai pas regardé mais le reste semble ok :-D

    Y a deux trucs.

    a/ Le lien entre $1$ et $2$ ne semble pas complexe partant de $1$, on obtient la relation d'équivalence via une construction, disons lorsque l'on a un ensemble $X$ avec une relation d'équivalence $R$ : on a la projection canonique $\pi : X \to X/R$ et disons que si on a $\pi$ et bien on a également $R$ ! C'est expliqué dans stacks project ici page 12. le lemme 9.1. Du coup, si on réussit le $1$, on arrivera à avoir le point de vue $2$ qui est plus calculatoire !

    b/ Heu comment on fait, je pense que je vais essayer de faire un max de trucs sur un pdf, en essayant d'être un peu soigneux sur les notations car c'est un peu case pied :-D

    [Il n'y a pas d'apostrophe entre le y et le a de "[b]y a[/b]" (abréviation de "[b]il y a[/b]"). AD]
  • Chat-maths : J'ai regardé un peu le livre de Moret-Bailly : il est un peu rapide quand même sur la notion d'espace algébrique :-D
  • Hello vous deux
    Je n'ai plus le temps et ceci pour un certain temps (indéterminé). De toutes manières, ce n'est pas pour moi.

    FlipFlop : j'ai vu ce qu'on ``t'a infligé" (.. on m'a demandé de lire ce genre de truc ...). Je n'en reviens pas, effectivement c'est dingue de chez dingue, comme tu dis.

    Je dis juste que j'ai vu des ``choses bizarres'' dans vos posts concernant l'utilisation du jacobien. A ce propos que pensez vous de la proposition 3.4 en bas de la page 9 de https://perso.math.univ-toulouse.fr/btoen/files/2015/02/cours3.pdf ?

    Algèbre lisse : j'attache une image d'une note.

    Toujours à propos d'algèbre lisse, cf la proposition 1.5 de Dorin Popescu in http://hlombardi.free.fr/Popescu-Luminy2015.pdf. Et pourquoi ne pas consulter ``A New Look At Smoothness' de Michael Maltenfort, disons la section 2 (Expositiones Mathematicae, 2002) https://core.ac.uk/download/pdf/81219042.pdf. Le gars a fait un effort pour faire le point.

    PS : quand vous aurez mis au point des petits exemples propres, me faire signe mais là je suis indisponible pour un certain temps (bis)97248
  • Bonjour Claude

    Je sens un peu la question piège quand tu nous demande ce qu'on pense de la proposition 3.4 de Toën :-D, pour moi, c'est ce que j'appelle un "critère Jacobien", doit-on avoir un avis particulier sur cette proposition?

    Honnêtement, ces histoires de trucs lisses, j'ai appris ça un peu vite (et probablement mal), le speech qu'on m'a vendu a plus ou moins toujours été(*): "quand tu veux montrer qu'un truc est lisse, tu trouves une présentation, et tu appliques le critère Jacobien, si ta présentation n'est pas trop mauvaise, ça devrait le faire, sinon, tu sors l'artillerie lourde". En me précisant que la définition par le Jacobien c'est en soit une assez mauvaise définition puisque ça dépend de la présentation qu'on prend (la preuve, on n'avait pas la même matrice avec flipflop, simplement car j'avais fait une substitution en plus), la "bonne définition" passe par le module des différentielles/dérivations, qui doit être projectif de type fini de rang constant si je ne dis pas de bêtises, ou pire encore, avec l'histoire du complexe cotangent qui doit être juste donné par un module projectif de type fini en degré -1 (de manière générale, quand je lis "complexe cotangent", je pars en courant), n'ayant lu ça qu'une fois il y a quelques temps, je dis peut-être des bêtises.

    J'ai parcouru en grandes diagonales la section 2 l'article de Maltenfort, ce qu'il appelle "quasi-smooth" est, je crois, ce que Grothendieck appelle "formellement lisse" dans EGA IV: la lissité comme un critère de relèvement par rapport à des idéaux nilpotents. Le reste de la section semble redonner l'équivalence entre cette définition et celle "plus naturelle" à l'aide du module des différentielles si je ne dis pas de bêtises. Je relirai ça un peu plus à tête reposée. Une bonne compréhension des différentes saveurs de lissité et des différents critères font parti depuis longtemps de mes trucs à faire.

    (*) En réalité, mon premier contact avec la notion de lissité a été encore pire: on m'a d'abord défini la notion d'algèbre étale: plat et non ramifié, puis on m'a ensuite balancé que "lisse c'est étale-localement comme une inclusion $A \to A[X_1,\ldots,X_n]$"!
  • Hello,

    Oui, oui " quasi-smooth " c'est " formellement lisse " c'est vraiment de la traduction mot à mot en terme du foncteur $\text{Hom}_A(B,\bullet)$. (c'est tout ce que je connais sur le sujet :-D) !

    Sinon je galère je galère. En fait je ne comprends pas le mot surjectif dans la définition $1$ condition $b$ !

    Claude, chat-maths, pour exemple concret du truc, je pense que je vais finir par abandonner c'est quasi-impossible de savoir ce qu'ils ont en tête (y'a 36 définitions différentes et pas trop trop de petits exemples à se mettre sous la dent) ! Je vais essayé de demander la réponse sur un forum anglais (j'ai vu qu'il y avais des pros du trucs qui traîne là bas) !
  • @Flipflop: La surjectivité dans 1, b), c'est la surjectivité en tant que morphismes de faisceaux étales. C'est-à-dire que toute section de $\mathscr{X}$ est étale-localement dans l'image.

    "Concrètement", ça veut dire que si je pends $U$ un schéma affine sur $S$ (donc, si $S = \mathrm{Spec}(R)$, le spectre d'une $R$-algèbre), alors pour toute section $s \in \mathscr{X}(U)$, il existe un recouvrement étale de $(U_i \to U)_{i \in I}$ de $U$, tel que $s_{|U_i}$ soit dans l'image de $X_0(U_i) \to \mathscr{X}(U_i)$.


    Sinon, ça peut se montrer point par point: le bazar est surjectif si et seulement si, pour tout $U$ sur $S$, tout point $x$ de $U$, le morphisme $X_0(\mathcal{O}_{u,x}^{\mathrm{sh}}) \to \mathscr{X}(\mathcal{O}_{u,x}^{\mathrm{sh}})$ est surjectif, où $\mathcal{O}_{u,x}^{\mathrm{sh}}$ est l'henselisation stricte de l'anneau local de $U$ en $x$, et où l'évaluation en de tels anneaux doit être vue comme une colimite des évaluations en les voisinage étales de ces points (en gros, c'est comme les "fibres" pour un faisceau sur un espace topologique, mais les voisinages ouverts du point sont remplacés par les voisinage étales). Ces horreurs sont les "points" dans le gros site étale.

    Autrement dit, cette surjectivité est un bon merdier à montrer, c'est pour ça que honnêtement, la définition $2$ me parait bien plus abordable.
  • Chat-maths
    Ok, bon ça me rassure alors !

    Hum, sur un exemple les recouvrements étales ne peuvent pas être monstrueux à trouver (je veux dire les trucs ne peuvent pas partir dans le cosmos) ! Je réfléchis encore un peu, je ne vais pas y passer trop de temps (j'ai une semaine un peu chargée là), au pire je vais attendre les grandes vacances que tu apprennes les choses et tu m'expliqueras :-D

    J'ai posé une question sur maths stack exchange (Oh tu n'as même pas le droit de dire " Hello " en début de message là-bas, c'est glacial de chez glacial :-D)
  • J'interviens pour dire des petites choses simples.

    Soit $A \to B$ une algèbre de présentation finie. C'est important, ces petites bêtes là, comme vous le savez. Alors, quelque soit la présentation de $B/A$, le $B$-module des différentielles $\Omega_{B/A}$ est isomorphe au $B$-module conoyau de la transposée de la matrice jacobienne ``à la française''. Encore une fois, il faut prendre son temps pour spécifier ce que l'on entend par matrice jacobienne (dans quel sens on la met).

    Et l'isomorphisme dont je parle est explicite et relativement canonique ``une fois la présentation fixée''. Bref, il n'y a pas de mauvaise ou de bonne présentation. Par exemple, dans le cas où l'on veut tester étale, une fois que l'on tient un système avec autant d'indéterminées que de générateurs, inutile de vouloir en changer en espérant qu'un autre sera meilleur.

    Note : le fait qu'un système étale soit présenté par autant de générateurs que d'indéterminées est un théorème. Mieux : à partir de n'importe quelle présentation d'une algèbre étale, on peut, en ajoutant une seule indéterminée, fabriquer une nouvelle présentation ``carrée''.

    J'ajoute, toujours en cas de présentation finie $A \to B$, que pour moi, il y a une seule notion de lisse. On va dire que c'est celle de Grothendieck. Et pas 36 comme on pourrait le croire à cause de l'usine à gaz de certains exposés. Et que cela peut se tester avec n'importe quelle présentation finie. Heureusement ! C'est la page 74 que j'ai attachée.

    Enfin, lisse pour $A \to B$ de présentation finie, ce n'est peut-être pas si compliqué. Il faut juste prendre le temps de. Bizarrement aucune réponse à propos de la proposition 3.4 de la page 9 de Toen.
  • Bonsoir Claude,

    Effectivement, j'ai oublié le "présentation finie" partout, je le pensais :-D (dès qu'il n'y a plus de présentation finie, tout me fait peur!). D'ailleurs, dans 3.4 de Toën, il manque cette hypothèse j'ai l'impression (sauf si j'ai loupé une convention dans le cours qui annonce qu'on ne travaille qu'avec des objets "gentils"), mais encore une fois, pour moi, le royaume des trucs pas de présentation non finie m'est inconnu, et il y a peut-être des bonnes définitions qui permettent de s'affranchir de quelques hypothèses.

    En tout cas, merci pour le recadrage, qui me montre que comme je le pensais, j'avais bien mal compris cette histoire de lissité (ou en tout cas, mal compris la "définition" à l'aide de la "Jacobienne" qui m'avait été jeté dessus, d'accord avec toi pour dire que la définition de Grothendieck semble plus naturelle). Je savais qu'un morphisme étale pouvait toujours être présenté avec autant d'indéterminés que de relations, mais pas que toute telle présentation marchait, ni qu'on pouvait ajouter une indéterminée pour rendre le tout "carré". Il faudra que j'aille (ré)viser ça.
  • Chez Toen, le problème dans la proposition 3.4 c'est que ce n'est pas du tout cela. Il y a (une paille) l'oubli de la mention dimension relative constante $n-m$.

    Bientôt, il va être dit que tout module projectif de type fini est de rang constant. Pire avec l'exemple $P^2 = P$ ci-dessous.

    Un exemple simple : prenons $n^2$ indéterminées et fabriquons avec ces indéterminées la matrice générique $P$ de format $n \times n$ ainsi que les $n^2$ équations qui traduisent $P^2 = P$. Est ce que ce système $P^2 = P$ est lisse ? Ben, heureusement. Et que dit 3.4 ? Qu'il est étale !! Faut pas pousser.

    J'attache un bout d'une note. Probablement pas self-contained. Le $J$ c'est $I/I^2$ où $I$ est l'idéal du système.97366
  • Ah oui, effectivement, un sacré oubli :-D. Tu as plus l’œil que moi pour repérer ces choses (:D
  • Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une question d'oeil. Car, même avec de mauvais yeux, ``injection rétractée'' cela ne ressemble pas du tout à 1 appartient à l'idéal patati-patata. De quoi semer des confusions dans un terrain où ce n'est pas la peine d'en rajouter.

    Et je vais être super-lourd (alors que je dis que je n'ai pas le temps). La lissité d'une algèbre de présentation finie $A \to B$, équivaut, une fois une présentation donnée $B = A[X_1, \cdots, X_n]/I$ au fait que $d : I/I^2 \to B^n = \bigoplus_{i=1}^n BdX_i$ est une injection rétractée. Ce n'est quand même pas compliqué de dire ce qu'il faut.

    $d$ c'est la ``differential map'', le truc tout bête des dérivées partielles, $F \mod I^2 \mapsto dF = \sum_{i=1}^n F'_{X_i} dX_i$. Maltenfort en parle dans la definition 2.14 p. 66 en mentionnant auparavant ``one of our key tools, the differential map''. Et chez lui, l'équivalence $B/A \text{ lisse } \iff d \text{ injection rétractée = split injection}$ se déduit du th 2.17 dans lequel il faut s'empresser de faire $A = R[X_1, \cdots, X_n]/I$ avec ses notations. J'insiste encore une fois sur le fait que ce n'est pas si compliqué.

    Ici, je fais joujou avec le cas $n=2$ de $P^2 = P$. Qui est lisse mais pas étale. Cf le truc attaché jamais terminé mais pas pire que la proposition 3.4 p. 9 de T. (oui, je suis lourd).
    [color=#000000]> Det := Determinant ;  Tr := Trace ;               
    > Z := IntegerRing() ;                
    > Z4<a,b,c,d> := PolynomialRing(Z,4) ;
    > P := Matrix(2,2, [a,b,c,d]) ;
    > P ;
    [a b]
    [c d]
    > P2eqP := Eltseq(P^2 - P) ;
    > P2eqP ;
    [
        a^2 - a + b*c,
        a*b + b*d - b,
        a*c + c*d - c,
        b*c + d^2 - d
    ]
    > I := Ideal(P2eqP) ;
    [/color]
    
    Rien à dire pour l'instant, je pense. Tout va se passer modulo $I$ où $I$ raconte que $P^2 = P$ : l'algèbre de présentation finie c'est $\Z[a,b,c,d]/I$.

    Là, je vais faire un truc pas bien du tout car je ne sais pas dans quel sens est la matrice jacobienne via calcul fait par magma. Probablement pas à la française (transposée quelque part ?). Faudrait que je le fasse faire moi-même. C'est pourtant vachement important de savoir ce qu'est exactement $J$ ci-dessous car un module projectif de type fini est rarement isomorphe à son dual. Tant pis pour ce que je vais en faire.
    [color=#000000]> J := JacobianMatrix(P2eqP) ;        
    > J ;
    [  2*a - 1         c         b         0]
    [        b a + d - 1         0         b]
    [        c         0 a + d - 1         c]
    [        0         c         b   2*d - 1]
    
    [/color]
    
    Des idempotents, en veux tu en voilà. Le carré de la matrice jacobienne est idempotente, ce qui va donner un sacré coup de main pour l'injection rétractée, certificat de lissité du schéma $P^2 = P$
    [color=#000000]> detJ := Det(J) ;
    > detJ^2 - detJ in Ideal(P2eqP) ;
    true
    > J2 := J^2 ;                          
    > Eltseq(J2^2 - J2) subset I ;
    true
    [/color]
    
    Je crois me souvenir n'avoir pas pu faire le lien entre le module projectif présenté par l'image de $P$ modulo $I$ et celui présenté par l'image de $J^2$ (ou de sa transposée). En tout cas, $\det(J)$ c'est $1 - r_1$ où $r_1$ est le coefficient de degré 1 du polynôme rang de $P$.
    [color=#000000]> NormalForm(detJ, I) ;
    2*a*d - a + 2*d^2 - 3*d + 1
    > Z4X<X> := PolynomialRing(Z4) ;
    > R := Det(1 - (1-X)*P) ;       
    > R ;
    (a*d - b*c)*X^2 + (-2*a*d + a + 2*b*c + d)*X + a*d - a - b*c - d + 1
    > r1 := Coefficient(R,1) ;  r0 := Coefficient(R,0) ;
    > 
    > detJ - (1-r1) in I ;
    true
    [/color]
    
  • Tu fais bien de te montrer "lourd", vu que je maitrise visiblement mal ces histoires, de la répétition et des exemples ne me font pas de mal.

    J'ai un peu bouquiné sur le sujet, et je ponds un petit résumé. Vu que tu n'as pas de temps, dis-moi juste si j'ai à peu près bon, ou renvoie-moi laconiquement sur des références où je peux trouver un traitement détaillé de ce que je dis et qui ne va pas.

    Dans tout ce qui suit, $R$ est un anneau commutatif et $A$ une $R$-algèbre de présentation finie. On a $A \cong R[X_1,\ldots,X_n]/\langle f_1,\ldots, f_m\rangle$. On note $B = R[X_1,\cdots,X_n]$, $I = \langle f_1,\ldots, f_m\rangle$

    L'algèbre $A$ est formellement lisse si et seulement si pour toute $R$-algèbre $C$ et tout idéal $N$ de $C$ de carré nul, toute application $R$-linéaire $A \to C/N$ se relève en $A \to C$ à travers la projection canonique $C \to C/N$.

    Par la théorie générale des dérivations, on a une suite exacte de $A$-modules \begin{align*}
    I/I^2 \to \Omega_R(B)\otimes_B A \to \Omega_R(A) \to 0
    \end{align*}
    Puisque $B$ est un anneau de polynôme $R[X_1,\ldots,X_n]$, $\Omega_R(B)$ est un $B$-module libre de rang $n$, de base $dX_i$, et donc $\Omega_R(B)\otimes_B A$ est un $A$-module libre de rang $n$. Le morphisme $d: I/I^2 \to \Omega_R(B)\otimes_B A$ est le morphisme "différentielle" que tu mentionnes, défini par Maltenfort en 2.14.

    On montre que l'existence de relèvement pour tout $C$ et idéal carré nul $N$ de $A \to C/N$ équivaut au fait que $d$ soit une injection qui admet une rétraction. Ceci est équivalent au fait que la suite exacte du dessus soit une suite exacte courte scindée: \begin{align*}
    0 \to I/I^2 \to \Omega_R(B)\otimes_B A \to \Omega_R(A) \to 0
    \end{align*}
    Ceci implique que $\Omega_R(A)$ est projectif de type fini.

    Je vais aller bouquiner encore un peu pour comprendre pourquoi l'ajout de l'hypothèse sur le rang constant permet de magiquement rendre valable le critère Jacobien, comme dans ta note $5$. Car honnêtement, c'est surtout ça que j'aimerais bien comprendre dans l'affaire (en gros, comprendre mieux les trucs "lisses standards").

    EDIT: Ok, pour le critère Jacobien, ça ne semble pas si dur. Il suffit de travailler "point par points", on tombe avec des espaces vectoriels où tout ne peut que bien se passer, puis on peut recoller tout le monde par principe de "local-global", je vais un peu vite, il faudrait que je fasse mieux quelques détails. J'aimerais bien voir un peu ce qu'il sa passe lorsqu'on suppose les différentielles de rang constant, mais qu'on met "trop" de générateurs dans $I$, ça ne sera que de l'algèbre linéaire au fond, mais ça fait pas de mal.


    PS: @flipflop: pour les espaces algébriques, je ne t'oublie pas! J'ai un peu réfléchi à la droite à origine complexifiée! Je pense commencer à comprendre un peu ce qu'il se passe, et pourquoi ce n'est pas un schéma. Mais je n'ai pas encore tenté de rédiger un beau recollement qui marche.
  • Hello,

    Mais vous êtes parti où ? Je suis à des années lumières là :-D

    Perso j'en suis toujours a essayé de comprendre comment faire fonctionner la méthode de Newton ! Je pars du cercle $x^2+y^2=1$ et du point $(2,2) \in \mathbb{F}_7$ et je veux le lifter dans $\Z/7^2\Z$ !
    Là j'ajoute une équation $x=2$, dans l'idée c'est pour rendre les choses étales et pouvoir appliquer la méthode de Newton : $2$ équations et $2$ inconnues !
    sage: M = matrix(GF(7),2,2,[4,4,1,0])  # la Jacobienne 
    sage: U = M^-1
    sage: x0 = vector([2,2])
    sage: f = lambda a,b : vector([a^2+b^2-1,a-2])
    sage: U.lift()
    [0 1]
    [2 6]
    sage: x1 = x0-U.lift()*f(x0[0],x0[1])           #  x_(n+1) = x_n - U *f(x_n) 
    sage: x1[0]
    2
    sage: x1[1]
    -12
    sage: (2^2+12^2-1)%49
    0
    
    Beh ça marche mais je ne comprends pas pourquoi j'ajoute $x-2$ à l'équation ? Peut-être qu'il n'y a aucun rapport :-D

    Ps / Chat-maths j'avance tout doucement (j'ai failli me faire virer ma question sur maths stack exchange :-D)! Les histoires de recouvrement bidule, il doit y avoir $\Z[ i]$ qui rentre en jeu et seulement $\Z[ i]$ !
  • Chat-Maths,
    Oui c'est ça. Petite coquille à la ligne 5, le dernier générateur de $I$, c'est $f_m$ et pas $r_m$. Tu vois bien que ce n'est pas compliqué. Mais c'est encore plus simple que prévu : au lieu de dire ``par la théorie générale des dérivations'', tu prends comme modèle de $\Omega_R(A)$ le conoyau de la transposée de la matrice jacobienne française de la présentation que tu as sous la main (ici, c'est adapté car justement on a une présentation).

    Je réécris ta première suite exacte en détypant/simplifiant au milieu :
    $$
    I/I^2 \to A^n \to \Omega_R(A) \to 0, \qquad \qquad A^n = \bigoplus_{i=1}^n AdX_i
    $$Eh, bien cela c'est une lapalissade (avec le modèle du module des différentielles que je te propose). Je t'assure.

    Et comme tu l'as dit, en cas de lissité, on a une suite courte scindée (ou rétractée comme on veut)
    $$
    0 \to I/I^2 \to A^n \to \Omega_R(A) \to 0
    $$Si bien que $I/I^2 \oplus \Omega_R(A) \simeq A^n$. Et on a deux $A$-modules projectifs supplémentaires dans $A^n$.

    C'est très concret via ce que je note les ``accroissements'' $H_i$ pour $1 \le i \le n$. Tu peux regarder la première page de l'exercice attaché dans mon dernier post : elle n'est pas consacrée à l'exercice mais à des rappels sur lisse et des notations.

    L'étape suivante pourrait être le rang constant 0. En supposant toujours $A/R$ lisse, tu supposes de plus $\Omega_R(A) = 0$. Ce qui peut se tester avec la jacobienne. Auquel cas $d : I/I^2 \to A^n$ est un isomorphisme.

    Et là, il y a un trick : lorsque tu disposes d'un idéal de type fini $I$ tel que $I/I^2$ soit engendré par $n$ générateurs (pas besoin de libre), alors tu relèves dans $I$ n'importe comment tes $n$ générateurs et tu peux boucher ces $n$ éléments de $I$ avec un $e$ de manière à obtenir un système de générateurs de $I$ de cardinal $n+1$. Et si je l'ai noté $e$, c'est que $e$ est un idempotent quelque part. J'attache le trick en question.

    Et c'est comme cela que tu vas ajouter une indéterminée $X_0$ et une équation du type $(1-e)X_0 - 1$. Bien sûr, il faudra oublier complètement les générateurs initiaux $f_1, \cdots, f_m$ et faire avec les $n$ éléments relevés dans $I$.

    Et tu obtiens ainsi une présentation carrée $(n+1) \times (n+1)$ étale de $A/R$. Et ce n'est pas compliqué.97400
  • Qu'il y ait une suite exacte $I/I^2 \to A^n \to \Omega_R(A) \to 0$ est bien une lapalissade avec le modèle dont tu parle, modulo le fait que je me convainque que ce modèle est un bon modèle pour $\Omega_R(A)$ (la propriété universelle etc...), j'ai l'habitude de la construction avec $J/J^2$ où $J$ est le sous-module de $A \otimes_R A$ noyau de la multiplication. Mais ça devrait aller :-D.

    Pour le reste, j'ai lu, et c'est effectivement bien moins compliqué que ce que je pensais. Le coup de tes $H_i$, c'est assez cool et explicite, et ça donne une bonne idée de la manière de construire explicitement ces rétractions.

    Ton coup de l'ajout de l'idempotent dans le cas étale, c'est quand même assez magique, mais c'est vrai qu'une fois qu'on a le truc, ce n'est pas si compliqué.

    J'avais le souvenir de choses infiniment plus complexes, peut-être car j'avais appris un peu sur le tas et qu'on m'avait pointé sur le Stacks, où l'exposé du chapitre 10 de ces choses en fait des caisses (trucs lisses, formellement lisses, trucs parfois sans présentation finie, complexe cotangent, trucs "syntomiques", et j'en passe), j'avais fait une indigestion, et comme tu l'as vu, j'en ai surtout retiré une mauvaise compréhension et une peur bleue de ces choses, que tu as réussi à faire disparaitre :-D.
  • J'essaye un recollement qui conduit à la "droite à origine complexifiée" de Madore.

    Déjà, je suis frileux, donc je me met sur $\mathbb{R}$. On considère donc le foncteur $\mathscr{X}: \mathbb{R}-\mathrm{alg} \to \mathrm{Set}$ défini par $R \mapsto \{(t,i) \in R \times R/tR,\, i^2 + 1 = 0\}$.

    Si on regarde un peu la tête que ça a "point par point" (c'est-à-dire sur les $\mathbb{R}$-points). Pour $t \neq 0$, c'est comme $\mathbb{A}^1_{\mathbb{R}}$, et pour $t = 0$, on a pas de $\mathbb{R}$-points (contrairement à la droite affine à origine double), mais deux $\mathbb{C}$-points.

    Ça suggère le recollement suivant: On prend deux $\mathbb{A}^1_{\mathbb{C}}$, vus comme des schémas sur $\mathbb{R}$, on les muni de leur involutions naturelles $\sigma: \mathbb{A}^1_{\mathbb{C}} \to \mathbb{A}^1_{\mathbb{C}}$ qui agit par conjugaison des points. Ce sigma envoie le point $0$ sur $0$, donc on obtient un $\sigma: \mathbb{A}^1_{\mathbb{C}}\setminus \{0\} \to \mathbb{A}^1_{\mathbb{C}}\setminus \{0\}$, et alors on recolle les deux $\mathbb{A}^1_{\mathbb{C}}$ le long de la diagonale ET de ce $\sigma$.

    Donc on pose $X_0 = \mathbb{A}^1_{\mathbb{C}}$ (toujours vu comme $\mathbb{R}$-schéma). On a alors $X_0 \times_\mathbb{R}X_0 \cong \mathrm{Spec}(\mathbb{R}[U_1,T_1,U_2,T_2]/(T_1^2 + 1, T_2^2+1))$.

    On prends alors pour $X_1$ le schéma réunion de la diagonale, et des graphes/cographes de $\sigma$.
    En terme d'équations, ça donne $U_1 = U_2, T_1 = T_2$ ou $U_1 = U_2, T_1 = -T_2$, ou encore $U_1 = U_2, T_1^2 = T_2^2$.

    On prends donc $X_1 = V((U_1 - U_2, T_1^2 - T_2^2))$ (EDIT: voir l'edit $2$, ça ne va pas tout à fait), reste à vérifier que les projections $X_1 \to X_0\times_{\mathbb{R}} X_0 \to X_0$. sont étales. On note $A = \mathbb{R}[U_1,T_1]/(T_1^2 + 1)$. Les projections qu'on cherche s'identifient donc à $A \to A[U_2, T_2]/(U_2 - U_1, T_2^2 + 1, T_2^2 - T_1^2)$. Là, il faut peut-être retravailler un peu cette présentation, pour obtenir un système avec autant d'équations que d'indéterminées. Puisque dans $A$, $T_1^2 + 1 = 0$, on a $T_2^2 - T_1^2 = T_2^2 +1 - (T_1^2 +1)$, qui est... nul dans $A[U_2, T_2]/(U_2 - U_1, T_2^2 + 1)$!
    Donc en fait, notre projection c'est $A \to A[U_2, T_2]/(U_2 - U_1, T_2^2 + 1)$, et ça, c'est on ne peut plus étale! J'ai un déterminant de la jacobienne qui vaut $2T_2$, et ça, c'est inversible dans $A[U_2, T_2]/(U_2 - U_1, T_2^2 + 1)$.

    Ben donc... Voilà :-D (edit: ou pas), on a visiblement rempli le cahier des charges de la définition $2$ (la partie monomorphisme, c'est clair, c'est une immersion fermée, la partie quasi-compacité, c'est clair: c'est des schémas affines sur des anneaux noethériens, donc tout est quasi-compact).

    Maintenant, reste plus qu'à montrer que l'espace quotient de cette relation est bien celui qu'on cherche, à savoir que pour toute $\mathbb{R}$-algèbre $R$, $\mathscr{X}(R)$ est le quotient de $X_0(R)$ pour la relation d'équivalence dont le graphe est $X_1(R)$. J'y crois, reste à le faire.


    EDIT: j'ai l'impression qu'il y a embrouille... J'ai annoncé recoller le long des $\mathbb{A}^1_{\mathbb{C}} \setminus \{0\}$, et là, j'ai bien l'impression de l'avoir fait sur $\mathbb{A}^1_{\mathbb{C}}$ entier... Je relis, je sens qu'on y est presque.

    Edit 2: Oui, le $X_1$ ne va pas. Il faudrait plutôt un truc du genre: $V(U_1 - U_2, T_1 - T_2) \cup (D(U_1U_2) \cap V(U_1 - U_2, T_1^2 - T_2^2))$. Ca va être un poil plus complexe que le précédent pour montrer que les projections sont étales, mais j'y crois encore. Localement (pour $U_1 \neq 0$, par exemple), on a la même chose que le schéma précédent, donc ça va, reste à montrer que c'est encore étale "en 0".
  • Hum : je comprends le $V(U_1 - U_2, T_1 - T_2) \cup (D(U_1U_2) \cap V(U_1 - U_2, T_1^2 - T_2^2))$ :

    en gros, tu as $\{u_1,u_2,t_1,t_2) \mid t_1^2+1 = 0 \text{ et } t_2^2+1 =0\}$ et tu dis que tu identifies de manière générale $u_1$ et $u_2$ et $t_1$ avec $t_2$ mais pas $t_1$ avec $-t_2$. Par contre, si $u_1u_2$ inversibles là tu identifies $t_1$ avec $-t_2$ également !

    Je regarde demain mieux !

    Perso : j'ai continué mais je ne suis pas du tout convaincu ! Donc toujours avec la condition $1$, l'idée c'est que j'ai pris le produit cartésien entre $S(i) := \text{Spec}(\Z[1/2, i])$ et le foncteur de D. Madore $\mathscr{X}$ (avec tes notations) (sauf que je l'ai un peu changé le foncteur) et j'ai montré que ce produit est un schéma, ça normalement c'est ok (j'ai prouvé que $\mathscr{X} \times S(i)$ et isomorphe à la droite avec double origine ! $$
    \xymatrix{
    \mathscr{X} \times S(i) \ar[rr] \ar[dd]^{\pi} &&S(i) \ar[dd] \\
    && \\
    \mathscr{X} \ar[rr] && \text{Spec}(\Z[1/2])
    }
    $$ Ensuite, le morphisme surjectif étale que l'on cherche dans la definition $1$ $b$ et bien j'ai dit que c'est la projection $\pi$ donc "l'oublie de $i$" ! Mais, c'est compliqué via cette définition $1$ … Faudrait qu'on arrive à unifier nos deux trucs :-D

    J'essaye de finir de résumer mon brouillon demain !
  • Chat-maths :

    Hum une question : est-ce que tu peux décrire les choses concernant la droite avec origine doublé en terme de relation d'équivalence ?

    Si je suis ton idée, j'ai l'impression que l'on va prendre $X_0 = \mathbb{A}^1 = \text{Spec}(\Z[ U ])$, et ensuite $X_1 \to X_0 \times X_0$ (avec $V$ une seconde variable) qui est donné par $D(UV) \cap \mathcal{V}(U-V)$ ? Ets-ce que j'ai bien compris l'idée ta construction ?

    Mais le truc c'est que pour la droite avec origine doublé, l'objet sur lequel il y a une relation d'équivalence c'est $X_0 = \mathbb{A}^1 \coprod \mathbb{A}^1$ pas $\mathbb{A}^1$ !

    C'est un peu délicat de bien comprendre mais j'ai l'impression que le $X_0$ doit être $\mathbb{A}^1_{\C} \coprod \mathbb{A}^1_{\C}$ (vu comme $\R$-schéma) !

    Ps / peut-être que je vois très très mal !

    Ps / j'ai bien un morphisme $\mathbb{A}^1_{\C} \coprod \mathbb{A}^1_{\C} \to \mathscr{X} \times \C$ dans mon diagramme avant ! (ce qui permettait de faire les liens) ! (avec $\C = \Z[1/2,i]$ :-D)
  • Tu as raison, j'ai écrit du grand n'importe quoi! Je vais y re-réfléchir en tenter un truc plus juste. Ces histoires de "relation d'équivalence étale" m'enquiquinent un peu, j'ai l'impression que ces bien trop compliqué de devoir revenir à la définition d'une relation d'équivalence comme une partie du produit... Je me demande s'il y a des critères plus simples pour construire ces choses. Je vais fouiller dans le Knutson, algebraic spaces.

    C'est bon signe si tu as $\mathbb{A}^1_\mathbb{C} \coprod \mathbb{A}^1_\mathbb{C} \to \mathscr{X} \times_{\mathbb{Z}[1/2]} \mathbb{C}$! Normalement, $\mathscr{X} \times_{\mathbb{Z}[1/2]} \mathbb{C}$ devrait être la droite affine complexe à double origine, le morphisme que tu as devrait être son recouvrement par deux $\mathbb{A}^1_\mathbb{C}$, non?

    Edit: dans le Knutson, l'exemple $1$, page 9, ressemble furieusement à notre "ligne a 2 espaces tangents"!
  • Chat-maths : c'est dingue que l'on galère sur une relation d'équivalence (c'est censé être une notion de première année :-D) …Dans tous les cas, ça permet d'y réfléchir un peu, je t'avoue que j'ai eu du mal à visualiser ce que l'on voulait exactement, en lisant tes message j'ai un peu mieux compris !

    Y'a des trucs dans Knutson dans le premier chapitre il explique un peu les choses sans être trop trop formelle (ca peut donner des idées) ! (Dans " Champs algébrique " : je pense que c'était pas le but de donner des exemples c'est vraiment trop haut niveau, sinon y'a un livre d'Artin également ! Dans stacks : hum bah c'est stacks !)

    Pour mon histoire : Est-ce que tu sais relier les solutions de $x^2=x$ et celles de $x^2+1=0$ dans un anneau $R$ où il existe $i$ tel que $i^2+1=0$ (donc une solution) et $2$ inversible dans $R$? C'est ça qui fait le lien (calculatoire) entre la droite avec double origine et la droite avec origine complexifié !

    Y'a un petit calcul mais en terme de $\text{Spec}(R)$ on doit pouvoir dire pour $x$ un solution de $x^2+1 = 0$ dans $R$, on considère $\text{Spec}(R) = V(x=i) \cup V(x=-i)$ et montrer que $V(x=-i) \cap V(x=i) = \emptyset$ ce qui doit faire sortir deux idempotents ? (j'suis nul avec le spectre premier :-D) ! Hum, je ne suis pas certain que c'est ce que je voulais dire exactement :-D

    Hum en plus clair sur un anneau intègre (donc modulo un idéal premier de $R$) on a soit $x =i$ ou soit $x=-i$ mais pas les deux en même temps (puisque $2$ est inversible on ne peux pas avoir $i=-i$). Donc une décomposition de $\text{Spec}(R) = V(x=i) \cup V(x=-i)$ et comme l'intersection des deux est vide on a une décomposition en deux composantes connexes donc deux idempotents complémentaire $e$ et $1-e$. On a envie d'écrire $x = (1-e) i +e (-i)$ dans $R$. Mais là c'est valide sur tous les idéaux premiers donc la différence est nilpotente ! (on avait fait ça avec Claude mais en supposant l'anneau connexe mais je pense que ça fonctionne sans l'hypothèse connexe) !

    Je ne suis pas certain de ne pas dire n'importe quoi :-D
  • Chat-maths : j'ai résumé mon brouillon y a pas grand chose de vraiment certain juste la proposition 0.3 qui fait le lien entre la droite double et la droite complexifié ! (le reste c'est à revoir :-D) ! Juste regarde (si tu as le courage et le temps) la proposition 0.9 le premier point (en gros je dis que c'est trivial l'histoire de surjective au sens des faisceaux étales ?!?)

    Sinon y a un truc : avec la droite avec double origine et la relation d'équivalence.
    Donc l'idée est de partir de $\mathbb{A}^1 \coprod \mathbb{A}^1$ et de faire le lien avec le foncteur de la droite avec double origine et la relation d'équivalence pour moi y a rien de clair dans cette histoire !

    Il me semble qu'une manière de voir ce coproduit c'est dans $\mathbb{A}^2$. On introduit : $X_0$ le fermé de $\mathbb{A}^2$ donné par : $$

    X_0 = \{ (x,y) \in \mathbb{A}^2 \mid y^2 =y \}

    $$ On y pense comme deux droites affines positionnées en $y=0$ et $y=1$. Ici on voit clairement le morphisme $\Pi : X_0 \to \Lambda$ donné par $(x,\varepsilon) \mapsto (x,\varepsilon \pmod{x})$. Ensuite, on nous fait introduire une relation d'équivalence : c'est un sous-schéma de $X_0 \times X_0$ qui ici sera vu comme : $$

    X_0 \times X_0 = \{(x_1,e_1,x_2,e_2) \in \mathbb{A}^2 \times \mathbb{A}^2 \mid e_1^2 =e_1, \, e_2^2 = e_2 \}

    $$ Je pense introduire $x_1=x_2$ et $e_1+e_2-1$ inversible pour le $X_1$ mais je ne suis pas certain ??? Je n'arrive pas à voir la relation d'équivalence qu'il faut mettre !

    [Il n'y a pas d'apostrophe entre le y et le a de "y a" (abréviation de "il y a"). AD]
    http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?3,1943724,1946898#msg-1946898
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