Le lemme de Cauchy

Bonjour,
je suis en train de travailler sur l'exercice suivant.
Exercice a écrit:
Soit $G$ un groupe fini noté multiplicativement.
Soit $p$ un nombre premier divisant le cardinal $n$ du groupe $G$. On ambitionne de montrer qu'il existe dans $G$ au moins un élément d'ordre $p$. On introduit pour cela l'ensemble :
$E=\{(g_1,\cdots,g_p)\in G^p\mid g_1\cdots g_p=1\}.$
et la relation d'équivalence $\mathcal{R}_E$ déterminée par : $$
(g_1,\ldots,g_p)\mathcal{R}_E (h_1,\ldots,h_p)\Leftrightarrow \exists k\in\mathbb{Z},\ \forall i\in 1,p,\ h_i=g_{i+k},

$$ où l'on adopte une notation circulaire : $g_{p+1}=g_1,\ g_{p+2}=g_2$ etc. Plus précisément, on pose $g_i=g_j \Leftrightarrow i=j[p]$.
1) Déterminer le cardinal de $E$.
2) Montrer qu'une classe d'équivalence pour la relation $\mathcal{R}_E$ est de cardinal $1$ ou $p$.
3) En déduire l'existence d'un élément $g\neq 1$ vérifiant $g^p=1$.

Avant toute chose, il y a un passage de l'énoncé que je ne saisis pas.
C'est celui qui dit "où l'on adopte une notation circulaire : $g_{p+1}=g_1,\ g_{p+2}=g_2$ etc. Plus précisément, on pose $g_i=g_j \Leftrightarrow i=j[p]$". Que dois-je comprendre ? Que c'est quelque chose de posé, défini ainsi ? J'ai l'impression que non. J'ai l'impression que je passe à côté de quelque chose à ce moment de l'énoncé.

Sinon, avec les éléments de correction, voilà ce que j'ai fait.
1) On considère l'application $$\begin{array}{cccl}
\phi : &E &\longrightarrow& G^{p-1} \\
&(g_1,\ldots,g_p) &\longmapsto& (g_1,\ldots,g_{p-1}).
\end{array}$$ Elle est bijective.
Pour le montrer, je reviens à la définition. Mais sans doute on peut faire plus rapide ?
Bref :
- $\phi$ est injective.
$\phi(g_1,\ldots,g_p)=\phi(g'_1,\ldots,g'_p)\Rightarrow (g_1,\ldots,g_{p-1})=(g'_1,\ldots,g'_{p-1})\Rightarrow g_1=g'_1,\ldots,g_{p-1}=g'_{p-1}$.
Mais puisque $(g_1,\ldots,g_p)\in E$ alors $g_1\cdots g_p=1$ et donc $g_p=(g_1\cdots g_{p-1})^{-1}$.
De même $g'_p=(g'_1\cdots g'_{p-1})^{-1}$.
Alors on obtient $(g_1\cdots g_{p-1})^{-1}=(g'_1\cdots g'_{p-1})^{-1}$ soit $g_p=g'_p$.
On a donc $(g_1,\ldots,g_p)=(g'_1,\ldots,g'_p)$.

- $\phi$ est surjective.
Je fixe $(v_1,\ldots,v_{p-1})\in G^{p-1}$ et je montre qu'il existe $(u_1,\ldots,u_p)\in E$ de sorte que $\phi(u_1,\ldots,u_p)=(v_1,\ldots,v_{p-1})$.
Cette dernière égalité impose $(u_1,\ldots,u_{p-1})=(v_1,\ldots,v_{p-1})$ et donc $u_1=v_1,\ \ldots,\ u_{p-1}=v_{p-1}$.
Enfin, comme $(u_1,\ldots,u_p)\in E$ alors $u_1\cdots u_p=1$, donc $u_p=(u_1\cdots u_{p-1})^{-1}=(v_1\cdots v_{p-1})^{-1}$.
Ainsi, pour tout $(v_1,\ldots,v_{p-1})\in G^{p-1}$, il existe $(u_1,\ldots,u_p)=(v_1,\ldots,v_{p-1},(v_1\cdots v_{p-1})^{-1})\in E$ de sorte que $\phi(u_1,\ldots,u_p)=(v_1,\ldots,v_{p-1})$.
On a donc $\mathrm{card}(E)=\mathrm{card}(G^{p-1})=n^{p-1}$.

2) Pour la classe d'équivalence, si je ne me trompe pas, on a :
$\overline{(g_1,\ldots,g_p)}=\{(h_1,\ldots,h_p)\in E\mid (g_1,\ldots,g_p)\mathcal{R}_E (h_1,\ldots,h_p)\}$
$\overline{(g_1,\ldots,g_p)}=\{(h_1,\ldots,h_p)\in E\mid \exists k\in\mathbb{Z},\ \forall i\in 1,p,\ h_i=g_{i+k}$
$\overline{(g_1,\ldots,g_p)}=\{(g_{1+k},\ldots,g_{p+k})\in E\mid k\in\mathbb{Z}\}$.
Et là je me perds. Je ne vois pas pourquoi on peut alors écrire : $\overline{(g_1,\ldots,g_p)}=\{(g_{1+k},\ldots,g_{p+k})\in E\mid k\in0,p-1\}$ ?

Ensuite, cela se complique. Je mets en rouge mes interrogations dans la démonstration.
On suppose qu'il existe $k,l\in0,p-1$ avec $k<l$ tels que : $$
(g_{1+k},\ldots,g_{p+k})=(g_{1+l},\ldots,g_{p+l}).

$$ Alors on aurait $g_{i+k}=g_{i+l}$, pour $i\in 1,p$. -OK.
Et comme $g_i=g_j$ pour $i=j[p]$ alors cela implique $g_{i+k}=g_{i+l}$ pour tout $i\in\mathbb{Z}$ et je ne vois pas pourquoi.

Par la suite, en notant $q=k-l\in1,p-1$, on $g_{i+q}=g_i$ pour tout $i\in\mathbb{Z}$ et là aussi je me suis perdu ici dans le changement de variable et je ne comprends pas cette égalité.

On obtient alors par récurrence $g_{i+nq}=g_i$ pour tout $n\in\mathbb{N}$.
Comme l'entier $p$ est premier et que $q<p$ alors il est premier avec $p$. Ici aussi, je fais un blocage. Tout entier strictement plus petit qu'un nombre premier est premier avec ce dernier ?

On peut alors introduire $n\in\mathbb{N}^*$ de sorte que $nq=1[p]$ (Bezout) et donc $nq+i=i+1[p]$ et on obtient alors $g_{nq+i}=g_{i+1}$ pour tout $i$ dans $\mathbb{Z}$.

Finalement :
soit les $(g_{k+1},\ldots,g_{k+p})$ sont 2 à 2 distincts et il y en a $p$ ;
soit $g_1=\cdots=g_p$ et c'est le seul.

Je ferai la question 3 ultérieurement.
Pouvez-vous m'aider ?
D'avance merci, beaucoup.

Réponses

  • Sans avoir lu le reste de ta question pour l'instant, pour l'histoire de "notation circulaire", oui, c'est posé, a priori, $g_k$ n'a pas de sens pour $k > p$ ou $k \leq 0$, du coup, lorsqu'on écrit $h_{i} = g_{i+k}$, avec $k$ entier relatif, on prend le risque que l'indice $i+k$ sorte de $\{1,\ldots,p\}$. Pour palier à ce problème, on étend la définition des $g_i$ pour s'autoriser tous les indices entiers relatifs, pour que le tout ai du sens.
  • Je vois. Je commence à comprendre.

    Pourtant, $G$ est un groupe de cardinal $n$ et $p$ un nombre premier divisant $n$. Et donc il y a plus de $p$ éléments dans $G$, non ?

    Ou alors faut-il comprendre qu'il peut y a avoir plus de $p$ éléments dans $G$ (car $p<n$) mais qu'on s'intéresse à $p$ éléments d'entre eux ?
  • Plutôt la deuxième interprétation. C'est juste que par définition, les éléments de $E$ sont des $p$-uplets d'élément de $G$, donc un élément de $E$ s'écrit $(g_{1},\ldots,g_p)$, et on étend cette notation $g_k$ en posant, pour tout $k$ dans $\mathbb{Z}$, $g_k = g_r$ où $r$ est le reste de $k$ dans la division euclidienne par $p$.

    Si l'exercice avait voulu être ultra formel, il aurait fallu définir $E$ comme l'ensemble des fonctions $g: \mathbb{Z} \to G$ telles que, pour tout $k$ dans $\mathbb{Z}$, $g(k + p) = g(k)$ et telles que $g(1)\cdots g(p) = 1$. Ces fonctions sont en bijections avec le $E$ défini par ton exercice via $g \mapsto (g(1),\ldots,g(p))$. Le fait de "poser" $g_i = g_j$ si $j \equiv i\pmod p$ revient en fait à repasser d'un $p$-uplet d'éléments de $G$ à une fonction définie sur $\mathbb{Z}$ entier, c'est-à-dire de considérer l'image réciproque du $p$-uplet $(g_1,\ldots,g_p)$ par la bijection ci-dessus.

    Mais bon, c'est plus simple de parler de $p$-uplet d'éléments de $G$ que de fonctions blabla, alors l’exercice a préféré utiliser les $p$-uplets et parler de la "notation circulaire". Tout ça n'est que formalisme.
  • Fixons, par exemple, $G:=\{g_1,g_2,g_3,g_4,g_5,g_6\}$ de cardinal $n=6$. Et fixons $p=3$ de sorte que $p\mid n$.
    L'ensemble $E$ est donc l'ensemble des 3-uplets $(g_1,g_2,g_3)\in G^3$ de sorte que $g_1g_2g_3=1$.
    Est-ce bien cela ?

    J'ai un doute ici car j'ai l'impression qu'il n'y en a qu'un seul, à savoir $(g_1,g_2,g_3)$ justement à cause d'un mauvais formalisme.
    Est-ce que $(g_2,g_5,g_1)$ peut être élément de $E$ ? Ne faut-il pas que je note les éléments de $G:=\{a,b,c,d,e,f\}$ pour ne pas confondre avec la notation des 3-uplets $(g_1,g_2,g_3)$ ?

    Je comprends par la suite que, pour ne pas se limiter à $g_k$ où $k\in1,3$, on choisit de poser $g_k=g_r$ où $r$ est le reste de la D.E. de $k$ par $p$.

    Par exemple, $g_{10}=g_1$.
    Ce qui permet d'écrire $g_k$ avec $k\in\mathbb{Z}$.
  • Je crois que tu t'embrouilles en écrivant $G = \{g_1,g_2,g_3,g_4,g_5,g_6\}$.

    Si tu écris $G$ ainsi, alors écrire que $E$ est l'ensemble des $p$-uplets $(g_1,g_2,g_3)$ tels que $g_1 g_2 g_3 = 1$ porte à confusion. Dans la définition de $E$, les symboles $g_i$ sont muets: on les a appelé $g_1, g_2, g_3$, mais on aurait pu les appeler comme on veut.

    Du coup, $E$, c'est l'ensemble des triplets $(a,b,c)$, où $a,b,c$ sont des éléments de $G$ (donc, si on continue de noter $G = \{g_1,g_2,g_3,g_4,g_5,g_6\}$ on a $a = g_{i_1}$, $b = g_{i_2}$, $c = g_{i_3}$ pour $i_1, i_2, i_3$ tous trois compris entre $1$ et $6$) tels que $abc = 1$.

    Donc effectivement, vaut mieux noter $G$ autrement, pour qu'il n'y ait pas de confusion.

    Essaye peut-être avec un exemple concret de groupe fini dont tu sais expliciter les éléments. Pour $n = 6$, $p =3$ (ou $p = 2, d'ailleurs$), tu peux prendre pour $G$ l'ensemble des permutations d'un ensemble à trois élément. Essaye d'énumérer ses éléments et de regarder qui est $E$ pour cet ensemble (quoi que, évite peut-être, il risque d'y avoir pas mal de monde là dedans, et ça va surtout te faire perdre du temps, si tu connais un peu de Python, tu peux écrire un petit programme qui le fait pour toi).
  • Je crois mieux comprendre, même si une interrogation persiste.

    Ce que je penses saisir, c'est que si $G=\{g_1,\cdots,g_n\}$ alors $E$ est l'ensemble des triplets $(g_{i_1},\cdots,g_{i_p})$ de sorte que pour tout $k\in 1,p$, $i_k\in1,n$ et $g_{i_1}\cdots g_{i_p}=1$.

    Or, dans l'énoncé, l'écriture adopté est $g_{1}\cdots g_{p}=1$. Dès lors, comment écrire les éléments de $G$ avec ce choix là ?

    En fait, $g_i$ est différent $g_{i_k}$. Me trompe-je ?

    Partant du p-uplet $(g_{1},\cdots,g_{p})$ je ne vois pas comment écrire les éléments de $G$.
  • Ben, les éléments de $G$, tu les appelles comme tu veux, tu as pleins de lettres dans l'alphabet :-D. Il suffit de prendre une lettre pas encore utilisée, par exemple $a$, et de poser $n = \mathrm{Card}(G)$, et d'écrire $G = \{a_1,\ldots,a_n\}$. C'est comme tu veux. La manière dont tu appelles les choses ne change rien aux objets que tu manipules. Et même si tu notes les éléments de $G$ avec des $a$, rien ne t'empêche de désigner un éléments de $E$ par $(g_1,\ldots,g_p)$.

    En fait, as-tu réellement besoin de nommer tous les éléments de $G$ ? C'est-à-dire de poser $G = \{a_1,\ldots,a_n\}$. A priori, dans ton exercice, tu peux tout faire sans ça, juste en sachant que $G$ est un groupe fini, et prendre parfois $g_1,\ldots,g_p$ des éléments de $G$, qui vérifient ce dont tu as besoins.
  • Cette preuve est due à James H. McKay, Another proof of Cauchy's group theorem, American mathematical monthly, vol 66 (1959), p119.
  • Ok ! Merci ! Je vais essayer de poursuivre maintenant que ce point là est plus clair :

    Je vais garder en tête le fait que $G=\{a_1,\cdots, a_n\}$ et que les p-uplets s'écrivent $(g_1,\cdots,g_p)$ où pour tout $i\in 1,p$, $g_i\in\{a_1,\cdots,a_n\}$.

    Pour le message de Fin de partie, j'ai en effet retrouvé cette source sur le fil ci-dessous. Lien de la preuve de James H.McKay dans ce fil de discussion
    Mais elle est en anglais ! Bref, je reprends l'exercice.

    Que pensez-vous de ma démonstration du fait que $\phi$ soit bijective ? Est-ce alambiqué ? Ou correcte ?
  • Ta démonstration est tout à fait correcte et on ne peut plus simple.
  • Merci.
    Un autre point que je voudrais éclaircir est le suivant.

    Je comprends mieux maintenant que la notation dans $E$ : $g_i$
    est définie pour tout $i$ élément de $1,p$. On voudrait l'étendre pour qu'elle soit valable pour tout $i$ élément de $\mathbb{Z}$.
    Dans ce cas, on pose pout tout $i$ dans $\mathbb{Z}$, $g_i=g_r$ où $r$ est le reste de la D.E. de $i$ par $p$. (cette notation je l'ai parfaitement saisie)
    Comment puis-je montrer que cela équivaut à dire $g_i=g_j$ pour $i=j[p]$ comme s'est inscrit dans l'énoncé ? Je n'y arrive pas.

    J'ai écrit que $i=j[p] \Leftrightarrow i=j+pk,\ k\in\mathbb{Z}.$ Et là, je ne vois pas la D.E., à savoir le fait que $0\le j <p$. Je me perds dans cette notation.
  • Pour bien voir les choses, je fixe $n=6$ et $p=3$. On peut alors écrire $G:=\{a_1,a_2,a_3,a_4,a_5,a_6\}$ et $E$ l'ensemble des 3-uplets $(g_1,g_2,g_2)$ tels que :

    - $g_k\in\{a_1,a_2,a_3,a_4,a_5,a_6\}$
    - et $g_1g_2g_3=1$.

    Par définition :

    $\begin{align*}

    \overline{(g_1,g_2,g_3)}&=\{(h_1,h_2,h_3)\in E\mid (g_1,g_2,g_3)\mathcal{R}_E (h_1,h_2,h_3)\}\\

    &=\{(h_1,h_2,h_3)\in E\mid \exists k\in\mathbb{Z},\ \forall i\in 1,3,\ h_i=g_{i+k}\}\\

    &=\{(g_{1+k},g_{2+k},g_{3+k})\in E\mid k\in\mathbb{Z}\}\\

    &=\{(g_{1+k},g_{2+k},g_{3+k})\in E\mid k\in0,3-1\}\\

    \end{align*}$

    Et c'est le passage la ligne 3 à la ligne 4 que je cherche à comprendre.

    En somme, $g_{i+k}$ pour $k\in\mathbb{Z}$ c'est pareil que $g_{i+k}$ pour $k\in0,3-1$. Mais pourquoi ?
  • Salut,

    $i = j \pmod{p}$ veut dire également que $i$ et $j$ on le même reste dans la division Euclienne par $p$. Normalement, ça doit répondre à ta question, dis moi si c'est ok ?
  • Bon ce qu'il semble te manquer est la propriété fondamentale suivante : deux nombres sont congrus modulo $p$ si et seulement si leurs restes dans leurs divisions euclidiennes par $p$ sont les mêmes.
  • Alors je fais quelques calculs :

    Pas de problème avec $g_1$, $g_2$ et $g_3$.

    Pour les suivants :
    $g_4=g_1$ car 1 est le reste de la D.E de $4$ par $3$
    $g_5=g_2$ car 2 est le reste de la D.E de $5$ par $3$
    $g_6=g_0$ car 3 est le reste de la D.E de $6$ par $3$
    $g_7=g_1$ car 1 est le reste de la D.E de $7$ par $3$
    etc.
    $g_{100}=g_1$ car 1 est le reste de la D.E de $100$ par $3$

    Je vois bien que les différentes valeurs possibles sont les $g_k$ pour $k\in0,3-1$. Mais je crois que c'est encore un problème de formalisme.

    Ecrire $g_k=g_r$ est compréhensible avec r le reste de la D.E. de $k$ par $p$.

    Mais comment l'écrire ici afin de bien montrer que :
    $\{(g_{1+k},g_{2+k},g_{3+k})\in E\mid k\in\mathbb{Z}\}=\{(g_{1+k},g_{2+k},g_{3+k})\in E\mid k\in0,3-1\}$

    ?
  • Et comment utiliser cette propriété ?

    En fait, avec mon message précédent, je crois que je viens de mettre au clair que :

    $g_{1+k}=g_{r_1}$
    $g_{2+k}=g_{r_2}$
    $g_{3+k}=g_{r_3}$

    où $r_1,r_2,r_3\in0,3-1$.

    Donc $\{(g_{1+k},g_{2+k},g_{3+k})\in E\mid k\in\mathbb{Z}\}=\{(g_{r_1},g_{r_2},g_{r_3})\in E\mid r_1,r_2,r_3\in0,3-1\}$.

    Et plus généralement :
    $\{(g_{1+k},\cdots,g_{p+k})\in E\mid k\in\mathbb{Z}\}=\{(g_{r_1},\cdots,g_{r_p})\in E\mid r_1,\cdots,r_p\in0,p-1\}$

    Me trompe-je ?
  • Tu sembles redécouvrir que $\mathbb Z/3 \mathbb Z = \{\overline 0, \overline 1, \overline 2\}$ !
  • Oui, finalement, cela s'expliquer par ce fait là !

    Mais j'ai surtout un problème de formalisation -_-

    Je m'accroche à ce que j'ai bien compris à savoir :
    $g_k=g_r$ où $r$ est le reste de la D.E. de $k$ par $p$

    J'arrive à suivre ce raisonnement :
    $\begin{align*}
    \overline{(g_1,g_2,g_3)}&=\{(h_1,h_2,h_3)\in E\mid (g_1,g_2,g_3)\mathcal{R}_E (h_1,h_2,h_3)\}\\
    &=\{(h_1,h_2,h_3)\in E\mid \exists k\in\mathbb{Z},\ \forall i\in 1,3,\ h_i=g_{i+k}\}\\
    &=\{(g_{1+k},g_{2+k},g_{3+k})\in E\mid k\in\mathbb{Z}\}\\
    \end{align*}$
    Jusqu'ici pas de problème.

    J'ai prouvé dans mon message précédent que :
    $\{(g_{1+k},g_{2+k},g_{3+k})\in E\mid k\in\mathbb{Z}\}=\{(g_{r_1}g_{r_2},g_{r_3})\in E\mid \forall i\in 1,3\,, r_i\in0,3-1\}$

    Et je cherche à prouver que :
    $\{(g_{1+k},g_{2+k},g_{3+k})\in E\mid k\in\mathbb{Z}\}=\{(g_{1+k},g_{2+k},g_{3+k})\in E\mid k\in0,3-1\}.$

    La questions que je me pose donc c'est est-ce qu'on a l'égalité suivante :
    $\{(g_{r_1}g_{r_2},g_{r_3})\in E\mid \forall i\in 1,3\,, r_i\in0,3-1\}=\{(g_{1+k},g_{2+k},g_{3+k})\in E\mid k\in0,3-1\}\\$ ?

    Ce qui me permettrait de conclure.

    J'ai l'impression que tout cela est alambiqué, ou mal rédigé de ma part :/
  • Bonjour,

    j'ai travaillé de nouveau cet exercice en le prenant par un autre bout, à savoir les actions de groupe.
    Voici :

    Soit $G$ un groupe fini, noté multiplicativement et de cardinal $n\ge 2$.
    Soit $p$ un nombre premier divisant $n$.
    On veut montrer qu'il existe dans $G$ au moins un élément d'ordre $p$.
    On introduit pour cela l'ensemble $E=\{(a_1,\cdots,a_p)\in G^p\mid a_1\cdots a_p=1\}.$
    Enfin, on introduit $\sigma\in S_p$ le $p$-cycle $(1,2,\cdots ,p)$.

    1) Montrer que le cardinal de $E$ est n^{p-1}.

    2) Montrer que le sous-groupe $H=<\sigma>$ opère sur l'ensemble $E$ au moyen de l'application
    $ \begin{array}{ll}
    \phi : &<\sigma>\times E \longrightarrow E \\
    &(\sigma^k,(a_1,\cdots ,a_p)) \longrightarrow \sigma^k.(a_1,\cdots ,a_p)
    \end{array}$
    définie par $\sigma^k.(a_1,\cdots ,a_p):=(a_{\sigma^k(1)},\cdots ,a_{\sigma^k(p)})$.

    3) Montrer que l'ensemble $Fix(H):=\{x\in E\mid H.x=\{x\}\}$ n'est pas vide et que $card(Fix(H))$ est divisible par $p$.

    4) Prouver le lemme de Cauchy, à savoir que si $G$ est un groupe fini d'ordre $n\ge 2$, alors pour tout diviseur premier $p$ de $n$, il existe dans $G$ un élément d'ordre $p$.

    1)
    La démonstration est similaire à ce que j'ai fait il y a 2 jours ici.

    2)
    a) Cette application est bien définie.
    En effet, comme $a_1a_2\cdots a_p=e$ alors $a_2\cdots a_p=a_1^{-1}$ et donc $a_2\cdots a_pa_1=e$.
    Par conséquent, $(a_{\sigma(1)},\cdots ,a_{\sigma(p)})=(a_{2},\cdots ,a_{1})\in E$.
    Plus généralement, $\sigma^k.(a_1,\cdots ,a_p):=(a_{\sigma^k(1)},\cdots ,a_{\sigma^k(p)})\in E$.

    b) On a :
    $Id.(a_1,\cdots ,a_p):=(a_{Id(1)},\cdots ,a_{Id(p)})=(a_{1},\cdots ,a_{p})$.

    c) Fixons $\sigma^k\in <\sigma>$ et $\sigma^r \in <\sigma>$ pour $k$ et $r$ dans $\mathbb{Z}$.
    Fixons également $(a_1,\cdots ,a_p)\in E$.
    On a :
    $\begin{array}{ll}
    \sigma^k.(\sigma^r.(a_1,\cdots ,a_p))&=\sigma^k.(a_{\sigma^r(1)},\cdots ,a_{\sigma^r(p)})\\
    &=(a_{\sigma^k\sigma^r(1)},\cdots ,a_{\sigma^k\sigma^r(p)})\\
    &=(a_{\sigma^{k+r}(1)},\cdots ,a_{\sigma^{k+r}(p)})\\
    &=\sigma^{k+r}.(a_{1},\cdots ,a_{p})\\
    &=\sigma^{k}\sigma^{r}.(a_{1},\cdots ,a_{p})\\
    \end{array}$

    Ceci prouve que l'on a à faire à une action bien définie du groupe $H=<\sigma>$ sur l'ensemble $E$.

    3)
    Pour prouver que $Fix(H)$ n'est pas vide, je cherche un élément de $E$ qui s'y trouve.
    Je prends pour cela $x=(e,\cdots,e)\in G^p$.

    D'une part : $(e,\cdots,e)\in E$ car $e\cdots e=e$.
    D'autre part :
    $\begin{array}{ll}
    H.x&=<\sigma>.(e,\cdots,e)\\
    &=\{\sigma^k.(e,\cdots ,e)\mid \sigma^k\in <\sigma>\}\\
    &=\{(e,\cdots ,e)\mid \sigma^k\in <\sigma>\}\\
    &=\{(e,\cdots ,e)\}\\
    &=x
    \end{array}$

    Donc : $(e,\cdots,e)\in Fix(H)$ et donc $Fix(H)$ n'est pas vide.

    Ensuite, on sait que :
    Corollaire a écrit:
    Si $p\ge 2$ est un nombre premier et $G$ un $p$-groupe opérant sur un ensemble fini $E$ alors :
    $card(Fix(G))=card(E)[p]$

    Ici, $H=<\sigma>$ est un groupe d'ordre $p$ puisque $\sigma^p=Id$, c'est donc un $p$-groupe. On peut alors écrire que $card(Fix(H))=card(E)[p]$.

    Et on a vu que $card(E)=n^{p-1}$, donc $card(Fix(H))=n^{p-1}[p]$.

    Comme $p|n$ alors $p|n^{p-1}$ et donc $p|card(Fix(H))$

    4)

    Puisque $Fix(H)$ n'est pas vide alors $card(Fix(H))\ge 1$.
    Comme $p|card(Fix(H))$ alors $card(Fix(H))\ge p\ge 2$. Il y a donc au moins 2 points fixes, dont l'un n'est pas $e$.

    Enfin, on écrit que $(a_1,\cdots,a_p)\in Fix(H)$ équivaut à :
    (1) $(a_1,\cdots,a_p)\in E$
    (2) $H.(a_1,\cdots,a_p)=(a_1,\cdots,a_p)$

    Je traduis (1) :
    $(a_1,\cdots,a_p)\in E$ signifie que $a_1\cdots a_p=e$.

    Je traduis (2) :
    $H.(a_1,\cdots,a_p)=(a_1,\cdots,a_p)$ signifie que $\{(a_{\sigma^k(1)},\cdots ,a_{\sigma^k(p)})|\sigma^k\in <\sigma>\}=\{(a_1,\cdots,a_p)\}$.

    Et ceci impose que :
    $a_{\sigma^k(1)}=a_1$

    $\cdots$

    $a_{\sigma^k(p)}=a_p$

    [Et là j'ai une hésitation dans ce que je vais écrire]

    Ceci étant valable pour tout $k\in\mathbb{Z}$, alors avec $k=1$, on obtient :
    $a_{2}=a_1$

    $\cdots$

    $a_{1}=a_p$

    Soit $a_1=a_2=\cdots =a_p$.
    On pose $a:=a_1=a_2=\cdots =a_p$.

    Et ainsi, $a_1\cdots a_p=e$ s'écrit $a^p=e$.

    Il existe donc un élément $a$ d'ordre $p$ dans $G$.

    Qu'en pensez-vous ?
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