Problèmes sur polynômes dans $\mathbb{Q[x]}$

Bonsoir, actuellement à Louis-Le-Grand, voici un problème donné par mon professeur qui me fait bien plus que tourner en rond....

"Trouver tous les polynômes $P$ à coefficients dans $\mathbb{Q}$ qui sont surjectifs de $\mathbb{Q}$ dans $\mathbb{Q}$ c'est-à-dire tels que tout $y\in\mathbb{Q}$ s'écrive comme $y=P(x)$ pour au moins un $x\in\mathbb{Q}$."
Pour moi, la réponse est l'ensemble des polynômes linéaires in $\mathbb{Q}[x]$ , en revanche je ne suis pas certain de la façon dont je pourrais le prouver..
Je pense qu'il faut remarquer que pour les polynômes du second degré, il existe toujours$x\in \mathbb{Q}$ tel que le discriminant est négatif et je crois que pour les polynômes du troisième et quatrième degré, c'est similaire . Cependant, pour $p\geq 5$, un polynôme $p$ n'a pas de solution précise, ce qui renforce le doute.

Je pense que la preuve s'articule autour de 2 arguments :
-Montrer que les polynômes avec un degré $p>1$ ne sont pas solution (j'ai pensé à la récurrence, mais pas sûr non plus...)
-Montrer que les polynômes linéaires sont solution, ce qui est quasi-trivial.

Merci d'avance pour l'aide que vous pourrez m'apporter.

Réponses

  • Pour les polynômes de degré pair c'est évident à cause de leurs limites en les infinis. Pour les polynômes de degré impair, il faut trouver un peu d'inspiration en traitant le cas du degré $3$ par exemple (et sans parler de discriminant de préférence).
  • La phrase "pour les polynômes du second degré, il existe toujours $x\in\Q$ tel que le discriminant est négatif" est bien mystérieuse. Pour un polynôme donné $P$ dans $\Q[x]$, le discriminant de $P$ est un nombre qui ne dépend pas de la variable $x$.
  • Je pense que ce que Zebilamouche voulait dire, c'est qu'il existe $x$ tel que le discriminant de $P-x$ soit strictement négatif. Mais pour le moment il n'y a pas d'arithmétique, on ne se sert pas du fait que l'on travaille spécifiquement dans $\mathbb Q$.
  • Bonjour,
    On peut par exemple commencer par regarder, si $P\in\Bbb Z[X]$ et $k\in \Bbb Z$, quel peut être le dénominateur d'une racine rationnelle de $P-k$.
  • Poirot a écrit:
    il faut trouver un peu d'inspiration

    Belle indication. :-D
  • Une autre approche (proche de celle de Calli) :
    1) Se ramener au cas où $P\in\Z[X]$.
    2) Déterminer une condition nécessaire pour que l'équation $P(x)=1/2$ admette une solution $x\in\Q$.
    3) Généraliser et conclure.
  • Merci beaucoup pour toutes vos réponses à la fois claires et intéressantes, en revanche je viens de trouver une éventuelle preuve, et je voulais savoir si elle était convenable.

    Supposons spdg que les coefficients sont tous entiers.
    Posons $P(x) = P(x)= a_d x^d+\cdots+a_0$, avec $d\geq 2$. Prenons $s$ un entier premier tel qu'il ne divise $a_d$. Dès lors, par hypothèse, il doit exister un rationnel $\frac{m}{n}$ tel que$P(\frac{m}{n})= \frac{1}{s}$. Mais remarquons qu'un tel rationnel $\frac{m}{n}$ ne peut exister, car clairement $s$ doit diviser $n$, absurde.

    Il suffit maintenant de vérifier : prenons $\frac{p}{q} \in\mathbb{Q}$. On doit avoir $P(x) = \frac{p}{q}$ avec $P(x) = (\frac{a}{b})x + \frac{c}{d}$
    Donc on a $\big(\dfrac{a}{b}\big)x + \dfrac{c}{d} = \dfrac{p}{q} \iff x = \dfrac{bpd-bcq}{adq}$ d'où clairement $x\in\mathbb{Q}$ ce qui conclut.
  • Ça marche en complétant les trous que tu as laissé, mais tu vas vite en besogne. Parce qu'à première vue on a "$s \mid n$ et $s\not\mid a_d$ donc c'est absurde"... bah yes, but why ? Surtout qu'à côté tu détailles le truc évident.
  • Effectivement, dans ce "clairement" et la conclusion d'absurdité, il y a plusieurs propriétés d'arithmétique qui se cachent ainsi que l'utilisation de l'hypothèse $d \ge 2$. Rien de bien compliqué mais cela mérite clairement d'être précisé. De plus, il me semble qu'il faut considérer $n$ et $m$ premiers entre eux.
  • Le problème est que connaissait la contradiction à obtenir, mais ne sachant pas comment réellement conclure, j'ai bâclé la fin du raisonnement, ce que vous avez remarqué. J'aurais besoin d'une petite aide pour conclure la partie 1 de mon raisonnement s'il vous plaît.
  • Zebilamouche, tu es un escroc et on t'a démasqué. (:P)
    On peut réécrir $P(\frac{m}{n})= \frac{1}{s}$ ainsi : $s\times(a_0 n^d + a_1 m^1n^{d-1}+\dots+a_{d-1}m^{d-1}n^1+a_dm^d)=n^d$. On a des entiers de chaque côté, les divisibilités seront sûrement plus claires. Montre que $s$ divise $n$, puis utilise $d>1$ et montre que $s$ divise $a_d$.
  • Merci beaucoup, et oui j'ai été démasqué::o

    Montrer que $s\mid n$ est assez simple (Lemme de Gauss) en revanche, je ne vois pas comment utiliser le fait que $d>1$ pour aboutir à la contradiciton $s\mid a_d$.
  • Comme $s$ divise $n$, alors $s^d$ divise $n^d$. Comme $d>1$, tu peux en déduire que $s$ divise...
  • C'est plutôt le lemme d'Euclide qu'on utilise pour dire que $s\mid n^d\Rightarrow s\mid n$.
    Et j'ajoute à ce qu'à dit MrJ que, dans la suite, il faut utiliser une deuxième fois la relation $s\times(a_0 n^d + a_1 m^1n^{d-1}+\dots+a_{d-1}m^{d-1}n^1+a_dm^d)=n^d$.
  • Zebilamouche a écrit:
    Montrer que $s\mid n$ est assez simple (Lemme de Gauss)

    Non pour cette étape il s'agit du lemme d'Euclide. Le lemme de Gauss sera utilisé vers la fin du raisonnement et c'est pour cette raison que j'avais précisé qu'il faut considérer $n$ et $m$ premiers entre eux.
  • Supposons spdg que les coefficients sont tous entiers.

    "SPDG" = "sans perte de généralité" et en anglais on dit WLOG. Je ne sais pas si "SPDG" est répandu.

    Cela dit, il faut le justifier que c'est bien un "SPDG".

    Par ailleurs, il y a beaucoup plus simple que le raisonnement que tu as proposé.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • _Julien_ écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?3,2054150,2054910#msg-2054910
    [Inutile de recopier l'avant dernier message. Un lien suffit. AD]

    Oui excusez-moi, c'est bien le lemme d'Euclide. Mais là, le fait que vous précisiez qu'il faut utiliser $\mathrm{pgcd}(m,n) = 1$ me perturbe, car je n'avais pas inclus ceci dans la preuve. Pouvez-vous détailler s'il vous plaît ?
  • De mon téléphone. Le fait que le degré dépasse 2 est indispensable pour faire DEUX et non pas un argument de puissance. Ton s divisé le dénominateur avec 7 puis le numérateur avec 6. (Étant sur mon téléphone flemme mais essaie de disposer comme en

    http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?16,1911608,1912412#msg-1912412

    )

    par exemple. Une preuve ça doit convaincre.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Je reprends ton argument (d'un PC ce sera plus lisible) et le dispose pour que "les gens" n'aient pas à peiner en lisant. Il n'y a rien de plus que ce que tu as dit. Rappelle-toi (bon, si tu es à LLG, tu vas vite l'apprendre) que les maths ne sont pas un discours entre "geek-like".

    Attention: il y a une coquille à la fin (normalement on la voit très bien). Pour ne pas gâcher le "plaisir" de qui veut la chercher, à l'invitation de Calli, je mets ici un averto et un signalement de la coquille et sa correction en blanc.

    Supposons que (j'utilise les double dollars pour aérer)

    $$P: x\mapsto a_7x^7+..+a_1x+a_0$$

    soit surjectif, les $a_i$ étant tous entiers.

    Soit $s$ un nombre premier qui ne divise pas $a_7$ (un diviseur de premier autre que $1$ de $a_7^2+1$ par exemple) et $(\frac{p}{q})$ une fraction irréductible antécédent de $1/s$ par $P$.

    Alors $$a_7p^7+...+q^7a_0$$ est l'entier $\frac{q^7}{s}$, ce qui montre que $s$ divise $q^7$ donc aussi $q$.

    Alors $$a_7\frac{p^7}{q} +a_6p^6+ .. + q^6a_0$$ qui est égal à $$

    \frac{q^6}{s}$$ est un entier donc $q$ divise $p^7$, donc $q$ divise $p$.

    Donc $1/s$ est un entier.


    "Normalement", un lecteur de ce texte disposé ainsi "ne peine pas" à recenser ce qui y est admis (et en particulier à voir la coquille pour les cultivés). C'est ce type de rédaction qui sera attendu de toi d'ici peu.

    Précision, je fais ce choix du subterfuge $6,7$ en lieux et places de $n,n+1$, mais ça par contre, ce n'est pas du tout autorisé, ça me permet juste de ne pas noyer en "abstractions" inutiles les "copains", mais faut savoir que ce sont "des copains" avant de le faire.


    [small]Signalement en blanc et correction coquille:

    NE PAS écrire $<<$ donc $q$ divise $p^7$, donc $q$ divise $p>>$

    MAIS ECRIRE $<<$ donc $q$ divise $a_7p^7$, donc $s$ divise $a_7p^7$, donc $s$ divise $p>>$
    [/small]
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Christophe qui nous apprend à écrire des preuves facilement compréhensibles, on aura tout vu :)o. À quand Pablo nous prêchant la rigueur mathématique ?
  • Et le pire est que j'ai fait une ENOOOOOOOOOORME faute. Je la corrigerai d'un pc, ça laisse le temps pour les devinettes.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Zebilamouche, je te détaille l'argument. On a $$s\times(a_0 n^d + a_1 m^1n^{d-1}+\dots+a_{d-1}m^{d-1}n^1+a_dm^d)=n^d$$ donc $s\mid n^d$ puis $s\mid n$ car $s$ est premier (lemme d'Euclide). Donc $$a_0 n^d + a_1 m^1n^{d-1}+\dots+a_{d-1}m^{d-1}n^1+a_dm^d=n^{d-1}\times\frac{n}s$$ avec $\frac{n}s$ entier. On a $d>1$ donc $s\mid n^{d-1}$ puis $s$ divise $a_0 n^d + a_1 m^1n^{d-1}+\dots+a_{d-1}m^{d-1}n^1+a_dm^d$. Comme $s\mid n$, $s$ divise déjà $a_0 n^d + a_1 m^1n^{d-1}+\dots+a_{d-1}m^{d-1}n^1$. Par soustraction, $s\mid a_d m^d$. Or on peut supposer $n$ premier avec $m$, ce qui implique $s\not\mid m^d$. Par le lemme d'Euclide encore, on déduit que $s\mid a_d$. C'est absurde.
  • Au fait merci de laisser zebila trouver les 3 mots à changer pour ôter ma faute. Où éventuel autre lycéen ou L1.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Christophe, tu devrais indiquer au début de ton message qu'il y a une erreur, pour éviter que des gens perdent du temps à bugger dessus s'ils ne lisent pas tout de suite ton message suivant.

    Zebilamouche, comment a-tu eu l'idée de regarder l’antécédent de l'inverse d'un nombre premier. Puisque tu as présenté cette idée sans savoir la démontrer, ça m'étonne. Tu as tenté ça au pif ?
  • Voilà la preuve à laquelle je pensais quand j'ai donné ma première indication :
    Soit $P=\sum _{i=0} ^{d} a_{i} X^{i} \in \mathbb{Q}[X]$ avec $d\geqslant 2$ et $a_{d} \neq 0$. Si $d$ est pair, c'est facile, donc on suppose $d$ impair. Quitte à multiplier le polynôme par un entier, on peut supposer : $\forall i,a_{i} \in \mathbb{Z}$. Soit $\frac{p}{q}$ une racine rationnelle de $P(X)-k$ avec $k\in \mathbb{Z}$ et $p\wedge q=1$. On a $$(a_{0} -k) q^{d} +a_{1} p^{1} q^{d-1} +\cdots +a_{d-1} p^{d-1} q^{1} +a_{d} p^{d} =0$$ donc $q \mid a_{d}$.
    Soit $x$ tel que $P$ est strictement monotone sur $[x_{0} ,+\infty [$, mettons croissant, et $P(x_0)>P(]-\infty ,x_{0} [)$. Alors : $\forall k>P(x_{0}),$ $P^{-1} ([k,k+1]) = [P^{-1} (k),P^{-1} (k+1)]$ (ce sont des intervalles de réels). Et $P(x) \underset{+\infty}\sim a_{d} x^{d}$ donc $P^{-1} (k)\sim (k/a_{d} )^{1/d}$, puis $P^{-1} (k+1) - P^{-1} (k) \longrightarrow 0$. Pourtant, les antécédants rationnels de $k$ et $k+1$ sont dans $[P^{-1} (k+1),P^{-1} (k)]$, donc cet intervalle doit toujours contenir deux éléments distincts de $ \frac{1}{a_{d}} \mathbb{Z}$. Absurde.
  • @Calli: merci pour la suggestion. Tu écris:
    Christophe qui nous apprend à écrire des preuves facilement compréhensibles, on aura tout vu

    Je souhaite te reprendre car actuellement dans la société, et à cause des réseaux sociaux, on assiste à une véritable hystérie de "convergence des luttes, des diagnostics, des jugements, etc". (Ca va du mépris de l'état de droit pour Darmanin par exemple, ou de la confusion faite aux césars, aux lynchages multiples et irréfléchis sur les réseaux sociaux, auxquels j'ai pu assister car je devais dans une affaire m'intéresser et contacter mes élèves, etc. C'est assez inoui, ces simplifications)

    Dans ta remarque, il y a l'idée, alors que je ne poste quasiment jamais de preuves, que si dans des échanges intuitifs autour d'idées pas élucidées avec des experts (90% de mon utilisation du forum), etc, j'ai du mal à être complet et formel (en fait, j'ai pas "du mal", mais je n'ai pas "l'intérêt ou l'opportunité"), automatiquement, si je m'adresse à un jeune étudiant, je devrais continuer d'être aussi ésotérique (raisonnement inductif).

    Ca rejoint les simplifications que je vois sur twitter. Donc ça me parait pertinent de te le dire, même si ce n'est pas le sujet du fil.

    Concernant les preuves que tu viens de poster, elles achoppent clairement sur la typographie trop resserée. N'oublie pas qu'avant d'être à Ulm à boire des bière avec max, tu es passé par une formation assez exigeante de CPGE où il te fallait mettre plus d'espaces et sauter plus de lignes.

    Mon objectif quand j'ai posté à zebila mon exemple était de lui montrer l'aération qu'on peut mettre, pas tant d'insister sur le côté formelle. S'il est à LLG en seconde ou première par exemple (ce qui correspond à peu près à ce qui ressort du fil), il a largement le temps de faire du "Euclide-Gauss-Bezout"

    Par contre, sauter des lignes, et poster POUR L AUTRE (enfin dans son cas écrire sa copie POUR L AUTRE) n'est pas forcément un conseil qu'il croisera souvent compte-tenu du "léger snobisme" qui règne dans ce milieu (où, même si c'est peu intense, une écriture imbittable est un élément dont on peut se flatter chez les LLG-ulmiens)
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  • comment a-tu eu l'idée de regarder l’antécédent de l'inverse d'un nombre premier

    Je ne réponds pas à sa place, mais signale que la notion de racine des pôlynômes unitaires à cofficients entiers est "tellement célèbre" qu'il n'y aurait guère d'étonnement à voir les LLGiens tenter le même coup sur divers exos.
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  • Par exemple, ta preuve que je viens de lire mériterait vraiment que plus de gens puissent la lire. Elle est superbe, mais du fait du resserrement des caractères et de ta "trop grande rigueur", ou bien faut l'étudier 1H, ou bien il faut être "pro" pour "deviner" tout de suite.

    Or c'est juste le manque d'aération qui empêche ça.
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  • L'intérêt de l'idée utilisée par zebila c'est aussi que EDIT c'était faux

    Je te mets en blanc comment tu aurais pu rédiger ta preuve:

    Sans perte de généralité, on suppose le coef dominant $a>0$. (Le polynôme est à coefs entiers).

    $ax^9+.. = k$ et $x=$ la fraction irréductible $(p/q)$ entraine, en multipliant par $q^9$ que $ap^9$ est multiple de $q$, donc $a$ mutiple de $q$.

    Cela signifie que les antécédents d'entiers peuvent tous s'écrire comme des fractions dont le dénominateur est $a$.

    Si $k$ est assez grand, $P(u)=k$ et $P(v) = k+1000$, $u,v$ sont trop proches l'un de l'autre pour que $[u,v]$ contienne 2 fractions différentes dont le dénominateur est $a$, il ne risque donc pas d'y avoir les 1000 antécédents voulus dans cet intervalles.


    A noter que cette argument montre que l'ensemble des entiers ayant un antécédent par $P$ est négligeable quand on mesure une partie de IN en additionnant les inverses de ses éléments (et où "négligeable" est ici entendu comme "fini")
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  • Je propose quelque chose de peu original mais je fais l'effort de rédiger.

    Supposons qu'on ait $n=\deg P>1$ avec $P\left(\mathbb{Q}\right)=\mathbb{Q}$. Soit $m$ le plus petit commun multiple des dénominateurs des coefficients rationnels de $P$. On a donc $m\neq0$ et $mP\left(\mathbb{Q}\right)=m\mathbb{Q}=\mathbb{Q}$. De plus $mP\in\mathbb{Z}\left[X\right]$. Notons $mP=\sum_{k=0}^{n}a_{k}X^{k}$. Soit $p$ un nombre premier. Par surjectivité, il existe $a$ et $b$ entiers premiers entre eux tels que $mP\left(\frac{a}{b}\right)=\frac{1}{p}$. Donc $mp\sum_{k=0}^{n}a_{k}a^{k}b^{-k}=1$ et donc $$mpb^{n}\sum_{k=0}^{n}a_{k}a^{k}b^{-k}=mp\sum_{k=0}^{n}a_{k}a^{k}b^{n-k}=b^{n}$$ ce qui montre, puisque $p$ est premier, que $p$ divise $b^{n}$ donc il divise $b$. Donc pour un certain entier $b'$, on a $b=b'p$. Ainsi $$mp\sum_{k=0}^{n}a_{k}a^{k}b'^{n-k}p^{n-k}=b'^{n}p^{n}$$ et donc $$m\sum_{k=0}^{n}a_{k}a^{k}b'^{n-k}p^{n-k}=b'^{n}p^{n-1}$$ et puisque $n>1$, on obtient que le membre de droite est nul modulo $p$. Comme le membre de gauche est congru modulo $p$ à $ma_{n}a^{n}$ et que $p$ ne peut diviser $a$ (vu $a$ et $b$ sont premiers entre eux), on obtient que $p$ divise $ma_{n}$. Comme ceci est vrai pour tout premier $p$ on en déduit que $ma_{n}$ est nul et comme $m$ est non nul, $a_{n}$ est nul ce qui contredit que $n=\deg P$.
  • Sur le fond, c'est la preuve de Zeliba, que j'ai écrite proprement ici: http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?3,2054150,2055734#msg-2055734

    D'après l'idée proposée par Calli que je rédigée à mon dernier post, on a un résultat beaucoup plus fort:

    Si $P$ est un polynôme à coefficients entiers alors il existe un nombre premier $q$ qui n'a pas d'antécédent rationnel par $P$. Et de manière générale, la somme des inverses des entiers ayant un antécédent rationnel par $P$ est finie.

    Cependant, pour ça, "j'applique par coeur" que la somme des inverses des nombres premiers est infinie.

    On a donc un joli exercice dont une preuve "pour écolier" serait à chercher:

    Soit $P$ un polynôme de degré au moins $2$ et à coefficients rationnels. Prouver l'existence d'un nombre premier n'ayant pas d'antécédent par $P$.


    Remarque: Zebila et troiqua, vous montrez qu'il existe un inverse de nombre de premier sans antcédent.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Christophe, je dis et je maintiens que tes messages sont souvent difficiles à comprendre. Je l'ai déjà dit plusieurs fois et je ne suis pas le seul.
    Quelques exemples passés :
    christophe c a écrit:
    c'est vraiment une histoire de vaisselle à classer et s'y retrouver avec ces définitions, il n'y a pas de "fond" ou de raison qui fait qu'on trouve vite ou pas
    christophe c a écrit:
    Si tu prends disons un ouvert et que tu le réunies avec un nawak d'intérieur vide, qui lui est disjoint, ton espace reste de Baire parce que l'ouvert est gros à côté du reste et les intersections d'ouverts denses resteront denses.
    christophe c a écrit:
    Indice2: penser au père noel.
    [small]Liens vers les messages cités : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?14,2003238,2003486#msg-2003486, http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?14,2003238,2003508#msg-2003508, http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?14,2003238,2005930#msg-2005930[/small]

    Et je trouve que ce que tu as écrit dans ce fil n'est pas aussi limpide que tu le prétends. Par exemple dans http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?3,2054150,2055888#msg-2055888, la notation $ax^9+.. = k$ est affreuse ; on ne sais pas ce qu'elle dit. Et tu ne justifies pas pourquoi $u$ et $v$ sont trop proches l'un de l'autre, pas plus que tu ne quantifies ni introduis $u$ et $v$. Et je n'ai jamais entendu en prépa "il est très important d'aérer vos preuves". J'ai plutôt entendu "il est très important de quantifier les variables et de donner les hypothèses des théorèmes utilisés".
    christophe c a écrit:
    Sur le fond, c'est la preuve de Zeliba, que j'ai écrite proprement ici: http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?3,2054150,2055734#msg-2055734

    T'es gonflé de parler de "preuve écrite proprement" alors qu'il y a une erreur à la fin. Mais c'est vrai que troisqua reprend ce qui a été déjà fait. Je ne sais pas pourquoi il/elle a pris cette peine ; peut-être pour donner une correction complète. D'ailleurs, Christophe je trouve que la solution de troisqua est un exemple de correction parfaitement claire.
  • D'accord avec Calli.

    @christophe c : vos réponses ne sont ni parfaitement claires ni parfaitement rédigées. Enfin concernant l'aération, votre remarque est ridicule...
  • Je suis assez d'accord avec toi, et merci pour les exemples. Je relirai tout ça attentivement pour voir ce que je loupe dans mes intentions, et en quoi je me mets "mal à la place de l'autre".

    Cependant, il y a beaucoup de fois où je laisse volontairement les axiomes présents là où ils sont plutôt que les remettre tous en début de texte. T un'étais pas arrivé sur le forum quand j'ai "vendu" ce paradigme qui me tient à coeur.

    De ce fait, il peut y avoir malentendu: je ne demande pas qu'on "justifie" ce que j'admets, mais juste qu'on constate que je l'admets. C'est peut-être pour ça que tu considères comme pas clair ce que j'écris, peut-être parce que tu cherches à le justifier de tête en lisant. C'est totalement opposé à ce que je propose comme mode d'emploi de lecture, mais tu ne pouvais pas le savoir.
    je trouve que la solution de troisqua est un exemple de correction parfaitement claire.

    Pour un ulmien ou un pro payé pour lire, oui, mais il y a quelques passages calculatoires dus aux indices sur lesquels justement, je voulais insister comme de lecture difficile.

    Ce que je dis dans ce fil est soumis au "une fois n'est pas coutume", ici j'insiste sur le côté "pagination" en quelque sorte: en ces termes la preuve de troiqua est difficile à lire. Une disposition autre était, comme je l'ai dit:

    1/ $s$ premier

    2/ $a_9x^9+\dots a_1x+a_0 = 1/s$

    3/ Les $a_i$ sont tous entiers

    4/ $x=p/q$, et p,q premiers entre eux

    5/ donc $\Z\ni q^9a_9x^9+\dots = q^9/s$ montre que $s$ divise $q^9$, donc divise $q$

    6/ donc $q^8a_9x^9+\dots = q^8/s\in \Z$

    7/ donc $a_9p^8/q \in \Z$ car $q^8a_8x^8+ .. + q^8a_0\in \Z$

    8/ donc $q$ divise $a_9p^8$, donc $q$ divise $a_9$

    9/ donc $s$ divise $a_9$


    qui donne le coeur de l'argument et où les admis sont parfaitement visibles.

    Ca n'arnaque pas le lecteur en "lui donnant tout", mais ça ne le prive de rien.

    Ensuite, LUI peut analyser ce qu'on a supposé (sur $s$ par exemple), et conclure que $a_9$ est divisible par tous les nombres premiers. Etc..
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Je répondais à Calli
    julien a écrit:
    Enfin concernant l'aération, votre remarque est ridicule...

    Le ridicule ne tue pas.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Calli: mon message commençait par "je ne propose rien d'original mais je fais l'effort de rédiger"
    C'était uniquement ça le but de mon message: proposer quelque chose de rédigé le plus clairement possible (selon ma notion toute personnelle de clarté bien évidemment).

    Le travail avait été fait auparavant pour aiguiller et donner des indications permettant à l'auteur du fil de chercher (ce qu'il a fait) mais je trouvais que ce qui était parfois donné manquait, à mon goût, de clarté et donc je me suis dit que ce que je faisais pouvait peut-être se révéler utile à certains. Et si j'ai détaillé les calculs sommatoires avec indices c'est dans cet esprit d'être utile à ceux qui parfois ont besoin de ce genre de détail. Si j'avais dû rédiger pour un concours comme l'agrégation, j'aurais clairement retiré des étapes immédiates pour les "pros".
  • Christophe : Toujours pas convaincu. Par exemple pour "3/ Les $a_i$ sont tous entiers." : qu'est-ce que ça veut dire ? C'est une hypothèse, une déduction, un "on peut le supposer sans perte de généralité" ? En l’occurrence, je connais la preuve donc j'ai la réponse, mais sinon je n'aurais pas compris.

    Troisqua : Ok !
  • L'exo tombe après les étapes suivantes (utiles en elles-mêmes à mon avis; comme on est sur un corps infini, on peut assimiler "polynôme" et fonction polynomiale ce qu'on fait systématiquement dans le message ci-dessous).

    Soit $P\in \Q[X]$ un polynôme surjectif.

    1°) Pour tout $a\in \Q$ non nul, $aP$ est surjectif. On en déduit l'existence d'un polynôme surjectif $Q$ de même degré que $P$ et lui aussi surjectif.

    On écrit $Q(X)=\sum_{k=0}^d q_kX^k$ avec $q_d\neq 0$ et $q_k\in \Z$ pour tout $k$.

    2°) Il existe $R\in \Z[X]$ surjectif (vu comme fonction de $\Q$ dans lui-même) et unitaire, et de même degré que $Q$.
    On pose $S(X):= q_d^{d-1} Q \left ( \frac{X}{q_d}\right )$ et on vérifie que $S$ a bien cette propriété.

    3°) Pour tout polynôme $F$ unitaire à coefficients dans $\Z$ et tout $z\in \Q$ tel que $F(z)=0$, on a $z\in \Z$ (propriété indispensable à connaître).
    On écrit $z=\frac{a}{b}=1$ avec $a$ et $b$ premiers entre eux. Soit $p$ un nombre premier divisant $b$. Alors en écrivant $F(X) = X^m + \sum_{k=0}^{m-1} f_k X^k $, on a $0=b^m F\left (\frac a b \right ) = 1+ b \left ( \sum _{k=0}^{n-1} f_k a^k b^{n-1-k}\right )$. Du coup comme $p$ divise le membre de droite de cette équation et divise aussi $b$, $p$ divise $1$. Donc aucun nombre premier ne divise $b$. Donc $b=1$ ou $-1$ et le résultat suit.

    Parce qui précède, la restriction de $R$ à $\Z$ est une fonction surjective de $\Z$ dans lui-même (en envisageant pour tout $k\in \Z$ le polynôme unitaire à coefficients entiers $R-k$).

    4°) $R$ est non constant. Soit $d$ son degré (qui est aussi le degré de $P$ par construction).
    Alors $d$ est impair (sinon l'image de $R$ est majorée ou minorée).

    5°) Le coefficient dominant de $R'$ est égal à $dX^{d-1}$. Donc il existe $N\geq 0$ tel que $R|_{[N,+\infty [}$ est croissante.
    Pour tout entier $n$ on considère $a_n\in \Z$ tel que $R(a_n)=n$. Alors $a_n \to +\infty$ avec $n$ (en effet cette suite est minorée (car $R$ tend vers $-\infty$ en $-\infty$) et si elle ne tend pas vers l'infini on peut en extraire une sous-suite constante dont l'image par $R$ n'est pas constante).
    On a alors $R(a_n) = n \underset{n\to +\infty}{\sim} a_n^d$ avec $n\mapsto a_n$ suite d'entiers. Comme $R$ est strictement croissante sur $[N,+\infty[$, $a$ est croissante à partir d'un certain rang d'où $p\in \Z$ tel que $a_n \geq n-p$ pour $n$ assez grand. Ceci entraîne $d=1$.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Calli écrivait:
    > Christophe :
    > Toujours pas convaincu. Par exemple pour "3/ Les
    > $a_i$ sont tous entiers." : qu'est-ce que ça veut
    > dire ? C'est une hypothèse...

    Ce n'est pas une question d'être convaincu, nous ne nous contredisons pas spécialement. Je te redis qu'avant que tu arrives sur le forum, j'avais fait de la pub pour le "bipôle" (par opposition aux multipôles) des statuts de phrases dans une preuve.

    Tout ce qui ne convainc pas le lecteur est une hypothèse faite par elle, point barre.

    Evidemment, ça demande des sacrifices "d'image de marque" des textes si je veux maintenir une exposition à cette approche. Mais ce n'est pas très grave. Zebila a eu tout et plus (d'ailleurs, je vais supprimer l'erreur que tu dénonçais à juste titre comme faisant tâche, vu le nombre de copies et corrections qu'il a à sa disposition).

    Il arrive de temps à autre que PERSONNE ne fournisse de réponse à l'intervenant demandeur, et dans ce cas, je me mets à sa disposition de façon "classique" (éventuellement en plusieurs tours en lui proposant de réagir). Dans ce fil ce n'est pas le cas, je ne suis intervenu qu'en compléments de focalisation.

    Cela dit, comme j'ai le plus grand respect pour vos formations (chers ulmiens et CPG-istes que vous êtes, profs inclus, je pense à chaurien, bisam, etc), si tu veux (et le demandes :-D ) je t'écrirai une preuve formelle du genre qui donne le lambda terme associé :-D

    Mais je n'en vois pas l'urgence.

    Je rappelle le paradigme que j'affiche ici depuis des années (quand il s'agit de donner des réponses que je connais évidemment et qui existent en pas trop lngues), et que j'affiche aussi en tant qu'objet scientifique dans les discussion scientifiques.
    [large]Tout texte est une preuve.[/large]

    Il y a évidemment quelques restrictions, il faut tout de même qu'il est le statut de "fichier", et qu'il ne contienne que des "affirmations".
    La seule chose que son auteur ne contrôle pas c'est ce qu'il prouve avec ledit texte

    J'avais même jadis AVANT DE VENIR SUR LE FORUM, programmé un extirpeur de théorème prouvé pour mes élèves. Je les mettais derrière l'ordi, ils argumentaient comme ils voulaient, et le programme leur disait ce qu'ils avaient prouvé (donc entre autre ce qu'ils avaient supposé). D'ailleurs, j'avais identifié une forte discrimination entre matheux et non matheux et qui s'est révélé robuste (les axiomes admis par les matheux étaient nettement moins de la forme $<<3 = 18>>$ ou $x^2 = 2x$)
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  • Pour les passants tout de même il me semble important de mettre en couleurs et gros caractères une émergence de ce qui a été dit, car je pense que ce n'est "vraiment imprimé" pour ce que j'ai pu croiser.
    Soit $P$ un polynôme à coefficients entiers,
    - de coefficient dominant $a$
    - de degré au moins deux UN. Alors:

    [large]TOUTES ses racines rationnelles sont forcément des fractions de dénominateur $a$ (à conversion près)
    [/large]

    C'est célèbre quand $a=1$, mais c'est tout je crois, l'entièreté et peu connue par coeur, comme en témoignent les villégiatures du fil

    Plus généralement (mais pour les mêmes raisons):

    Si $P$ est un polynôme à coefficients entiers, non constant, de coefficient constant $b$ non nul et de coefficient dominant $a$ alors forcément, toutes les racines rationnelles de $P$ sont dans

    $$\{\frac{u}{v} \mid (u,v) \in DiviseursDe(b) \times DiviseursDe(a)\}$$
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  • Cela me semble fonctionner aussi au degré 1, non ?
  • Merci infiniment Brian! Je corrige.
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  • Je suis relativement étonné d'apprendre cela aujourd'hui à 54ans après 14ans de forum, on dirait que ce résultat est largement moins célèbre (bien que de même preuve et plus pure) que celui sur les polynômes unitaires, qui n'en est qu'un cas particulier.
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  • Hello
    Ce résultat est bien connu de ceux qui fricotent avec la fermeture intégrale. Et c'est juste le premier étage d'un certain processus.

    $\bullet$ Ainsi, sur un anneau commutatif $A$, soit $P(X) = aX^3 + bX^2 + cX + d \in A[X]$ (ici, 3 est un entier quelconque et on ne suppose surtout pas $a \ne 0$, ceci pour des raisons de traitement uniforme) et $x$ une racine de $P$ dans un sur-anneau $B$ de $A$. Alors, sont entiers sur $A$, les éléments de $B$ suivants :
    $$
    ax \text{ (ou encore } ax + b), \qquad ax^2 + bx \text{ (ou encore } ax^2 + bx + c), \qquad \cdots\text{etc}\cdots
    $$J'attache une page plus formelle extraite de http://theses.univ-poitiers.fr/notice/view/39962

    $\bullet$ Dans le Poitou, on nomme ces entiers (au sens ``entiers sur un anneau'') les entiers d'Emmanuel (de Manu pour les intimes). Ils ont été (re)-découverts en analysant le résultat encadré en rouge, reliant intégralité et anneaux de valuation (extrait de Lang, Algebra).

    Plus tard, on a compris (cf en haut du premier texte) qu'ils étaient connus de Dedekind, attribués parfois à Lenstra. Mais nous autres, dans notre campagne, on continue à les nommer ``entiers d'Emmanuel'' parce que l'on aime bien cette terminologie locale.106570
    106574
  • Un grand merci à toi comme dans l'autre fil. J'ai de quoi cogiter!!
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  • Bon, je suis très content de ce que tu viens de m'apprendre, mais j'ai encore un peu de mal à le relier avec le théorème bleu. Cela dit, j'imagine que c'est de la cuisson à feu doux en prenant le temps d'y réfléchir.

    J'ai aussi du mal à relier les 2 notions (donc équivalentes) d'entiers d'Emmanuel (celle de la pièce jointe et celle de ton début de post).

    Ce qui me botte c'est ton début de post, évidemment, sur anneau commutatif quelconque (j'adore le "quelconque" et je te sais producteur de posts en algèbre commutative fortement agrémentés de "quelconques").

    C'est HS, mais en m'adressant autant à Martial qu'à John-John récemment j'ai eu l'occasion de parler de ces coefficients dans le contexte du théorème des zéros de Hilbert (comme quoi tout se rejoint, ça aussi c'est motivant), donc je recommence à le dire ici une énième fois car je suis beaucoup trop brouillon quand j'en parle.

    ATTENTION: pour garder l'esthétique à ce post, je ne parle pas des autres inconnues dans l'argumentation qui va suivre (dont le but n'est pas de prouver quoique ce soit). Si par exemple, on veut l'adapter à une preuve, disons, du TDZ (théorème des zéros), les $d_i$ qui apparaissent vers la fin du post sont en bien plus grand nombre que $10$. La famille génératrice évoquée n'est pas juste contituée de $9$ éléments, mais de "tous les monômes" (certes en nombre fini uniformément visible)

    Si on n'applique pas cette précaution, et comme GBZM me l'avait signalé il y a quelques années, on retombe sur $P$ qu'on "a juste réussi à écrire sous la forme d'une somme de polynômes scindés tous de même degré que $P$, mais ça, of course, on l'obtient très facilement avec l'astuce de l'interpolation



    Soit $K$ un corps et $M$ un idéal maximal de $K[X,Y,..]$.

    Soit $a$ un nouvelle lettre que l'on va dans l'esprit traiter comme un coefficient (une constante).

    Soit $P\in M$ de degré non nul en $X$.

    On a (et pour tout avouer, je ne m'intéresse au sujet du TDZ que pour cette raison) L'EMBARRAS DU CHOIX (et si vous y voyez une précouupation "axiome du choix-light", vous avez raison, ce n'est pas une coincidence) pour penser que:

    $P(a)\neq 0$.

    Cela permet d'écrire :

    $$ P(X) = (X-a) Q(X,a) + P(a)$$

    et donc de voir $\frac{1}{P(a)}Q(X,a)$ comme l'inverse de $X-a$ selon $M$.

    Les coefficients de $Q$ vu comme éléments de $A[X]$, (et donc les entiers d'Emmanuel :-D :-D (google va envoyer les gens qui tape "Macron" sur ce fil et ils en partiront bien vite)) sont très importants dans le TDZ.

    Je les nomme formellement dans l'écriture suivante, en laissant volontairement la dépendance en $a$:

    $$ (X-a)^{-1} = c_0(a) + c_1(a)X + .. + c_8(a)X^8 $$

    en rappelant que (et ce n'était pas une obligation, mais le lecteur s'en accommodera et simplifiera) qu'il y a apparition de $\frac{1}{P(a)}$ éventuelle dans les $c_i(a)$ et que cette égalité se retrouve donc exigée par $M$.


    Maintenant, on peut mettre des chtis indices à LA LETTRE $a$, ce qui donne :

    $$ (X-a_i)^{-1} = c_0(a_i) + c_1(a_i)X + .. + c_8(a_i)X^8 $$

    Ce qui nous autorise à écrire une matrice avec 10 lignes et 9 colonnes, dont la ligne $i$ est :

    $$ \begin{pmatrix}

    c_0(a_i) & c_1(a_i) &\dots & c_8(a_i)

    \end{pmatrix} $$

    en faisant formellement varier $i$ de $0$ à $9$.

    On a donc une liaison des lignes avec les 10 coefficients bien trouvés et non tous nuls:

    $$d_0; d_1; d_2; \dots ; d_9$$

    qui permettent de réécrire, selon $M$ :

    $$\frac{d_0}{X-a_0} + \frac{d_1}{X-a_1 } + \dots + \frac{d_9}{X-a_9} $$

    donnant ainsi le polynôme (je mets des passages à la ligne, sinon la fenètre est débordée) :
    $ d_0 (X-a_1)(X-a_2)..(X-a_9) + $

    $ d_1(X-a_0)(X-a_2)..(X-a_9) + $

    $\dots + d_9(X-a_0)(X-a_1)..(X-a_8) $

    dont $M$ exige que $X$ soit une racine.


    Ce procédé logique, que je me suis appliqué à écrire en remerciements des aides que vous m'avez apportées et que je vais mettre en lien à Martial et John-John, je le trouve "hypersucré" et méritant qu'on revienne de temps à autre assez régulièrement le contempler, car il ne permet seulement de prouver le TDZ de façon effective.

    Non seulement, il prouve le TDZ de manière effective, enfin pseudo-effective par EMBARRAS DU CHOIX et non par frugalité des ressources, mais apparemment, il fait (bon certes, on s'en passer en prenant $2^9$ au lieu de $10$) intervenir le déterminant, ses éléments portent un nom, etc...

    Je n'y connais rien, mais j'avoue que les situations de ce genre sont rares: la seule autre chose que je connais qui me viennent à l'esprit (et qui ne soit pas infiniste) c'est l'usage par JLKrivine de l'horloge interne de l'ordinateur pour réaliser l'axiome du choix (non extensionnel) dans le contexte de la correspondance de Curry Howard. Excusez "du peu" :-D

    En effet, il a besoin de rendre "bureacratiquement dénombrable" quelque chose qui "a vocation à ne pas l'être", mais "sans l'assumer" de manière platonicienne. Alors il appelle l'horloge, elle donne un entier différent à chaque fois et l'injectivité est "sauvagement assurée" (mais l'extensionalité platonicienne est évidemment perdue, on ne pourra pas "rappeler l'horloge une autre fois et espérer avoir le même "numéro d'attribution")

    Ici, c'est certes moins général, mais on se choppe en quelque sorte "sauvagement" une preuve de l'algébricité de $X$ (comme conséquence de ce que $M$ exige à propos de $X$ ) ...

    ... juste en prenant un gros pistolet de foire et lui demandant de nous postillonner un $a$ suffisamment "aléatoire" pour garantir que $P(a) \neq 0$.

    A noter, que plus elliptiquement, on a de nombreuses preuves qui prouve des existences (là pour le coup elles sont peu rares) en prouvant la mesure non nulle de l'ensemble des trucs attendus (le théorème de BROUWER se prouve en quelques lignes de cette façon)
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