Le caractère étale en algèbre commutative

Ce fil est dédié à Chat-Maths qui n'a pas le temps et cela tombe bien car moi non plus. Bien entendu, chacun peut intervenir.

Si j'en suis là, c'est quand même un peu de sa faute suite à mes interrogations dans le cas de bébé : soit $B/A$ une algèbre libre de rang fini, à quelle condition est-elle étale ? Rappel : c'est lui qui a commencé avec un exemple de $B/A$ de dimension 2 ``traciquement étale'' i.e. le discriminant de $B/A$ est inversible.

Bref, j'ai entamé des révisions dans l'usine à gaz de Stacks (Algebra, version 6df55ac3, compiled on Jun 22, 2020, des points 133 au point 145 sans oublier More On Algebra, même version, disons des points 28 à 32, ce qui touche au complexe de Koszul et aux idéaux Koszul réguliers, en principe, on dit localement complètement sécants).

Là où Chat-Maths a raison, c'est que Grothendieck ne met rien sous le tapis. Pas facile de s'y retrouver cependant. J'attache un extrait EGA IV$_4$, section 18.3 (on ne s'attend pas à trouver cet intermède d'algèbre commutative à cet endroit, mais ce n'est pas le sujet).

Il y est question de $B/A$ une algèbre de présentation finie. On sait alors que le noyau $J = J_{B/A}$ de la multiplication $B \otimes_A B \to B$ est un idéal de type fini. Donc $J/J^2$, qui est $B$-isomorphe à $\Omega_{B/A}$ par définition du module des différentielles ``à la Kähler'', est nul si et seulement si $J$ est engendré par un idempotent. Ceci est classique : c'est le fameux idempotent de séparabilité.

J'en viens à l'énoncé du point (i) de 18.3.1 que j'attache. Je ne comprends absolument pas comment le fait que $B/A$ soit nette (= non ramifiée) peut entrainer que $B$ est un $A$-module de présentation finie. Je vais donner un exemple où $B$ n'est pas un $A$-module de type fini, ce qui prouve que j'interprète mal quelque chose. Quand au reste de l'énoncé, dire que $B$ est un $B \otimes_A B$-module projectif de type fini provient du fait que $B \simeq (B \otimes_A B)/J$.

$\bullet$ Exemple : $B = A[T]/\langle F\rangle$ où $F \in A[T]$ vérifie $1 \in \langle F, F'\rangle_{A[T]}$. C'est l'exemple ultra-classique où $B/A$ est étale a fortiori nette. Bien entendu, on ne suppose surtout pas que $F$ est unitaire, ce qui fait que $B/A$ n'a aucune raison d'être un $A$-module de type fini.

Exemple dans l'exemple : $F(T) = aT + b$ avec $a,b$ comaximaux i.e. il existe $u,v \in A$ tels que $1 = ua + vb$. On a alors $F' = a$ et $b = F - TF'$ prouvant que $1 \in \langle F, F'\rangle$.

Exemple dans l'exemple dans l'exemple : $b = -1$. Alors $B = A[T]/\langle aT -1\rangle$ n'est autre que $A[1/a]$. Et de nouveau c'est bien connu que $\Omega_{B/A} = 0$ i.e. que $B/A$ est nette. A quelle condition $A[1/a]$ est-il un $A$ module de type fini ? Exercice : si et seulement si une puissance de l'idéal $\langle a\rangle$ est engendrée par un idempotent (unique) $e$ ; auquel cas $A[1/a] = A[1/e] \simeq A /\langle 1-e\rangle$.

Question : qu'est ce qui ne va pas ? Variante : où est ce que je lis mal ? Variante dans la variante : où est ce que je délire ?

Un texte de Raynaud https://perso.ens-lyon.fr/samuel.le_fourn/contenu/Reflexions_mathematiques/Raynaudgeoalg.pdf où l'on voit à la page 3 le regret de terminologie ``non ramifié'' versus ``net'' (Grothendieck en parle en foot-note de la page 61, section 17 de EGAIV$_4$)107474
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Réponses

  • Salut Claude,

    C'est bien gentil de me dédier carrément un fil :-D. Je vais du coup essayer de prendre le temps de lire tranquillement ça dans la journée, à tête reposée, et de pour une fois essayer de répondre un truc pas trop bête.

    Je commente juste un truc: dans 18.3.1), le caractère de présentation fini vient simplement du fait que, pour Grothendieck, "non ramifié" est par définition de présentation finie: la definition 17.3.1 de EGA IV$_4$ stipule qu'un morphisme de schéma "non ramifié" doit être localement de présentation finie. En affine ça veut juste dire de présentation finie.

    Sans cette hypothèse de présentation finie, c'est ce qu'il appelle "formellement non ramifié". C'est probablement une réponse assez décevante mais bon.
  • $\def\Spec{\text{Spec}}$Resalut Chat-Maths

    $\bullet$ Ok en ce qui concerne de présentation finie (comme $A$-algèbre). D'ailleurs, en début de preuve, A.G. rappelle que $\Spec(B) \to \Spec(A)$ est localement de présentation finie si et seulement si $B$ est une $A$-algèbre de présentation finie.

    A ne pas confondre, of course avec $B$ est un $A$-module de présentation finie. Pendant que nous y sommes, tu remarqueras la clause en face de son point (ii) : $B$ est finie sur $A$ i.e. est un $A$-module de type fini.

    $\bullet$ Ne te lances pas dans Stacks car tu vas m'en vouloir. Un extrait de https://stacks.math.columbia.edu/download/algebra.pdf. Il y a en tout 11 Steps de réduction !! Un résultat vachement important : localisation par le HAUT de étale ramène à du ``standard etale'' (terminologie de Stacks).

    $\bullet$ Cela m'a rajeuni : je suis revenu en arrière (2010-2015). A cette époque, je me suis grillé (par mail) auprès de pas mal de pointures. Mais pas toujours, certains répondaient gentiment. Dans un mail de 2012, j'ai compris que M.R. me disait que $B/A$ étale cela entrainait que $B$ est un $A$-module projectif de type fini, en me détaillant ce que voulait dire projectif de type fini. Je n'y ai jamais cru (le coup de $A[T]/\langle F\rangle$ avec $F'$ inversible modulo $F$) mais je n'ai pas insisté vu qu'on en était au mail numéro $n$.

    D'ailleurs, sur ce noble forum, personne n'a voulu se frotter au PETIT exemple en 2 variables que j'attache de nouveau.

    $\bullet$ Mumford, dans son Red Book, III, $\S5$, prend comme définition locale (en affine) de étale : $B = A[X_1, \cdots, X_n] /\langle F_1, \cdots, F_n\rangle$ avec le jacobien (carré $n \times n$) des $F_i$ inversible modulo $\langle F_1, \cdots, F_n\rangle$. Il gagne ainsi du temps sur une certaine usine à gaz mais est ce que c'est bien moral de vouloir éviter le coup du relèvement unique des idéaux nilpotents dans le contexte que tu sais.

    $\bullet$ Je te parlerais de AC X (Algèbre commutative de Bourbaki) mais plus tard.107480
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  • Ah merde, j'avais effectivement lu un peu trop vite et pas vu que tu parlais de présentation finie en tant que module et non en tant qu'algèbre. D'ailleurs l'énoncé commence par "Soit $A$ un anneau et $B$ une $A$-algèbre de présentation finie".

    Voilà ce dont je parle quand je dit qu'il vaut mieux que je prenne mon temps avant de répondre pour pas répondre un truc stupide.

    Le Stacks pour étale/lisse/Cie: je ne risque pas de t'en vouloir simplement car je ne vais même pas essayer. Je pense l'avoir déjà dit ici, mais j'ai déjà essayé. En fait, ça a plus ou moins été mon premier contact avec ces notions, on nous avait balancé sans preuve dans un cours une floppée d'équivalences sur "étale" et j'ai eu la mauvaise idée d'avoir eu envie d'aller voir les preuves, la référence donnée dans le cours en question étant le Stacks. Autant dire que je n'y ai rien compris.

    Bref, je prends le temps de voir tout ça.
  • Salut Claude,

    Je n'y connais rien à ces histoires d'étale etc. et ne voudrais pas polluer ton fil mais 3 questions :

    - as-tu vérifié la définition des EGA de "non ramifié", qui diffère peut-être de la définition aujourd'hui standard/de la tienne ?

    - as-tu essayé de regarder un peu plus tard dans les EGA quand cette proposition est invoquée, quelles conclusions en sont tirées ? Peut-être que c'est une coquille ("il faut et il suffit" quand on voulait écrire "il suffit" peut-être ?), et que la bonne version est utilisée plus tard ?

    - as-tu lu la preuve et identifié les passages problématiques ? Par exemple as-tu pu appliquer la preuve à ton exemple, et voir où ça casse ? (si c'est le genre de preuve où on peut faire ça) Pourrais-tu éventuellement attacher cette preuve ?
  • @Max: je ne suis pas Claude, mais je réponds quand même :-D

    - La définition d'EGA de non ramifié: c'est "formellement non ramifié" (ie $\Omega_{B/A} = 0$) et de présentation finie.

    - Un petit Ctrl-F dans le Pdf m'indique qu'il n'y a qu'un seul pointeur sur cette proposition dans EGA, c'est donc au moins simple de vérifier si elle n'est pas utilisée "à tort" :D

    - Dans la preuve, c'est simple, le côté "présentation finie comme module" (ou même type fini comme module) n'est purement et simplement pas prouvé (la preuve complète est dans la première image jointe par Claude).

    J'ai parcouru en vitesse (pas bien, sachant que j'ai écrit juste au dessus que j'allais prendre mon temps :-D) les références que j'ai sous la main qui parlent d'étale/non ramifié, et j'ai l'impression qu'aucune n'affirme la même chose que cette proposition. C'est donc peut-être effectivement juste une bourde. Ce qui est dommage c'est qu'il y a un erratum à la fin d'EGA IV et que ça n'y figure pas... Donc dur à savoir.
  • Chat-Maths : merci pour les réponses ! Si tu pouvais indiquer où est le pointeur en question on pourrait jeter un oeil et voir si c'est "mal utilisé" (et en suite peut-être envoyer un mail aux gens qui publient les fameux errata :-D )
  • Le fameux pointeur c'est page 116, dans la preuve de la proposition 18.3.2. J'ai pas encore lu le détail pour voir comment 18.3.1 y est utilisé. Ce n'est pas sûr et certain qu'il n'y a pas d'autres pointeurs, le ctrl-F sur des scans de pages avec parfois des polices non standards a un pouvoir limité, mais j'ai assez bizarrement l'impression qu'en dehors de la section 18.3, il n'y a aucune référence à la section 18.3.

    Les "fameux erratas" sont en fait à la fin de la version papier d'EGA IV (c'est d'ailleurs assez incroyable, je me demande bien comment ils ont pu publier l'erratum en même temps que la chose elle même, ça doit inciter à penser que cet erratum ne peut qu'être incomplet). Du coup, depuis, plus personne à ma connaissance n'en a publié, ce qui est bien dommage car une liste complète de ce genre de bourdes (si bourde il y a) ne ferait pas de mal.

    Edit: toujours après première lecture en diagonale, 18.3.1 semble être utilisé dans 18.3.2 dans le cas où $A$ est une $B$-algèbre finie et étale, donc dans un cas sympathique où, si j'ai bien compris, il n'y a pas de problème.
  • Hello. Encore quelques remarques autour de la tentative de compréhension de petits trucs de base concernant le caractère étale en algèbre. Je trouve quand même qu'il y a des ``choses étranges'' dans cette histoire.

    1. Mais peut-être qu'en fait, pour aller causer dans les salons mondains de ``étale'', c'est totalement inutile d'être clair sur la notion d'algèbre étale ? Peut-être que je fais une fixette ?

    2. En ce qui concerne les énoncés (i), (ii) de 18.3.1 de EGA IV$_4$, il s'agit peut-être de coquilles, et il ne faut pas se bloquer là-dessus ? Quelques évidences autour de 18.3.1

    $\blacktriangleright$ Soit $C$ un anneau commutatif et $J$ un idéal de $C$. C'est sûr que $C/J$ est un $C$-module de type fini (j'avais prévenu). A quelle condition $C/J$ est-il un $C$-module projectif (de type fini) ? Réponse : si et seulement si $J$ est engendré par un idempotent. En effet, si $C/J$ est un module projectif (de type fini), son annulateur est engendré par un idempotent ; et ici, l'annulateur de $C/J$, c'est $J$. Réciproque immédiate.

    $\blacktriangleright$ Même contexte mais en supposant $J$ de type fini. A quelle condition $J = J^2$ ? Réponse : si et seulement si $J$ est engendré par un idempotent. Classique.

    $\blacktriangleright$ Nouvel énoncé pour (i) sous le couvert de $B$ $A$-algèbre de présentation finie. $B/A$ est nette si et seulement si $B$ est un $B\otimes_AB$-module projectif.

    En effet, si $B/A$ est nette alors $\Omega_{B/A} = 0$ i.e. $J/J^2=0$ où $J = J_{B/A}$ est le noyau de la multiplication $B \otimes_A B \twoheadrightarrow B$. Donc $J$ est engendré par un idempotent et comme $B \simeq (B \otimes_A B)/J$, on obtient le fait que $B$ est $B\otimes_AB$-module projectif. Hum : pour l'instant, je n'ai utilisé que $B$ est une $A$-algèbre de type fini pour avoir $J$ idéal de type fini.

    Dans l'autre sens, j'ai la flemme.

    $\blacktriangleright$ Je ne vois pas comment rectifier (ii) seulement sous le couvert de $B$ est un $A$-module de type fini.

    Commentaire : cette histoire de $B\otimes_AB$-module projectif, je trouve cela un peu snob pour dire que $J_{B/A}$ est engendré par un idempotent. A ce propos, j'ai dit une bêtise, ce n'est pas lui l'idempotent de séparabilité mais son complémentaire (qui suit vraiment ?). Un idempotent de séparabilité $\sum_i x_i \otimes y_i$, ce n'est pas rien.

    3. Je maintiens ce que j'ai dit : si la dérivée $F'$ est inversible modulo $F$, alors $B := A[T]/\langle F\rangle$ est étale. Cas particulier $A \to A[1/a]$ est étale. Et en général, $A[1/a]$ n'est pas un $A$-module de type fini (j'ai donné une condition nécessaire et suffisante dans mon premier post).

    Un truc étrange : deux images tirées de https://stacks.math.columbia.edu/download/algebra.pdf. Pourquoi dans la première, il n'y a pas un si et seulement si ? Rappel : Mumford, dans son Red Book, prend cela comme définition de étale. Question : où trouve-t-on de manière claire cette caractérisation de étale (je parle de celle via un jacobien carré inversible). Ce n'est pas la définition originale de Grothendieck : idéal de carré nul et tout le toin toin. C'est quand même vachement dingue que cela soit équivalent. Qui s'en étonne ?

    Rien d'étrange dans la seconde image : juste pour appuyer sur le fait qu'une localisation en UN élément est étale.

    4. Platitude. J'ai dit, sur ce noble forum, que je n'étais pas clair sur le caractère plat d'un morphisme étale. A mon grand étonnement, je n'ai pas été repris. Car en fait la platitude n'est pas liée à étale mais à lisse (au sens de Grothendieck). Modulo une hypolhèse de finitude de $B/A$, si $A \to B$ est lisse, alors $A \to B$ est plat ET le noyau de la multiplication $B \otimes_A B \to B$ est un idéal localement complétement sécant. Et on a la réciproque. C'est le th 4 de la section 7 (Algèbres lisses) de AC X de Bourbaki. Et l'hypothèse de finitude est toute pourrie : $A$ noethérien et $B/A$ essentiellement de type fini. Note : Bourbaki dit ``complétement sécant'' mais nous autres on dit ``localement complétement sécant''.

    5. Un dernier truc étrange concernant AC X : lorsque l'on recherche sur le net Bourbaki Algèbre Commutative Chapitre 10, par exemple http://www.google.com/search?client=safari&rls=en&q=Bourbaki+Algon tombe sur un ouvrage écrit par DEUX auteurs : Bourbaki ET Jean-Louis Verdier. C'est très rare (pour les autres tomes, je n'ai jamais vu cela). Est ce en hommage à Jean-Louis Verdier ?107506
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  • Salut Claude,

    Concernant ton 1. Je n'ai pas beaucoup fréquenté de salons mondains, j'irais même jusqu'à dire que je n'en ai jamais vraiment fréquenté, donc je ne sais pas de quoi y parlent les gens autours "d'étale", mais j'ai l'impression que pour pas mal de gens, le détail de la définition d'étale est moins important que ce qu'on peut faire en continuant vers l'espace avec cette notion ($\pi_1$ étale et cohomologie étale). Pour ces deux machins, de ce que j'en ai vu, "plat et non ramifié" est pris comme définition, le critère jacobien pour pouvoir au moins donner un ou deux exemples, et ensuite basta.

    (Edit: d'ailleurs, pour autant que je sache, "plat et non ramifié", sous l'hypothèse de présentation finie, ce sont des conditions essentiellement locales, qu'on peut vérifier point par point, ie en localisant en chaque idéal premier, (le genre de truc que tu n'aimes pas, je sais), donc peut être pas si étonnant que les géomètres se fichent finalement un peu de savoir à quoi exactement ressemble un morphisme étale sur un affine entier, puisqu'au pire, en localisant suffisemment, en chaque point, ça aura une bonne tête (genre standard étale en chaque point), et c'est suffisant pour les applications si dessus).

    Le 2: Vu, je n'ai pas encore réfléchi à un fix du ii)

    Le 3. Comme je disais, je pense que tout le monde est d'accord pour dire que $A[1/a]$ est étale: c'est une immersion ouverte, ce serait c** si les immersions ouvertes n'étaient pas étales, non? D'ailleurs, ça donne une preuve géométrique à ta CNS de $A[1/a]$ fini comme $A$-module: si $A[1/a]$ est fini, alors cette immersion ouverte est aussi fermée, immersion ouverte et fermée = inclusion d'une composante connexe du spectre et composante connexe du spectre = idempotents. Détails à écrire bien sûr, et je sais aussi que tu as dans ta manche une jolie preuve qui ne passe pas par cette usine à gaz, j'imagine qu'on va faire un "NAK" magique (vu que c'est le point clé de morphisme fini $\implies$ morphisme fermé). J'y réfléchis, donc ne donne pas la réponse tout de suite (:D.


    Dans ta première image du Stacks, j'avoue trouver bizarre que ce ne soit pas une équivalence. J'avoue avoir du mal à saisir s'il y a une subtilité cachée, mais j'ai quand même sacrément l'impression que si $B$ est une $A$-algèbre de la forme $A[X_1,\ldots,X_n]/(f_1,\ldots,f_n)$ avec un jacobien inversible, ben c'est étale. Mais vu que je suis quand même parfois une quiche en algèbre commutative (je me soigne petit à petit), je préfère ne rien affirmer.

    4. Dans le rayon platitude, j'en ai une bonne pour toi: j'ai entendu dire que $B \otimes_A B \to B$ plat + B de présentation fini sur $A$ (edit: + B/A plat) $\implies$ étale. Qui dit ça? P. Scholze, ici, proposition 2.3.3, citant le truc d'"Almost Ring theory" de O. Gabber. Personnellement, ça me fait un peu peur ce truc de Gabber, tu aurais une idée de quelque chose qui simplifie la chose? Et d'ailleurs, on aurait aussi visiblement $A \to B$ étale $\implies$ $B \otimes A B \to B$ plat. Des idées?
  • $\def\uX{\underline X}\def\uF{\underline F}$Chat-Maths
    Je pense que je me suis mal exprimé : il ne s'agissait pas de savoir si tel résultat (élémentaire, je vais préciser) tournant autour de étale, était vrai, il s'agissait de se poser la question ``où le trouve-t-on dans la littérature concernée ?''. Ou bien pourquoi n'y figure-t-il pas ? Pour clarifier ce que je viens de dire, je suis obligé de revenir à la base.

    I. Soit $B$ une $A$-algèbre de présentation finie. Pourquoi ce cadre ``de présentation finie'' pour amorcer ``étale'' ? Par ce que c'est le cadre qu'a fixé Grothendieck et qu'il y a réfléchi. Voir de nouveau la page 3 de Michel Raynaud in https://perso.ens-lyon.fr/samuel.le_fourn/contenu/Reflexions_mathematiques/Raynaudgeoalg.pdf.

    On a les équivalences qui définissent le fait que $B/A$ est étale

    1. Pour tout couple $(D,N)$ où $D$ est une $A$-algèbre et $N$ un idéal de $D$ de carré nul, tout morphisme de $A$-algèbres $B \to D/N$ se relève en un unique morphisme $B \to D$ de $A$-algèbres. C'est la définition (extraordinaire pour moi) initiale de Grothendieck.

    2. Il existe une présentation $(C, I)$ de $B/A$ i.e. $C = A[\uX] = A[X_1, \cdots, X_n]$ et $I$ un idéal de $C$ (nécessairement de type fini) avec $B = C/I$ telle que la ``différential map'' $d : I/I^2 \to \Omega_{C/A}/I\Omega_{C/A}$ soit un isomorphisme (de $B$-modules).

    3. Pour toute présentation $(C,I)$ de $A$ : même chose.

    4. Il existe une présentation ``carrée'' $(\uX, \uF)$ de $B$ i.e. $\uX = (X_1, \cdots, X_n)$, $\uF = (F_1, \cdots, F_n)$ et $B = A[\uX]/\langle \uF\rangle$ avec le jacobien de $\uF$ inversible modulo $\uF$.

    Ces équivalences sont, en mon sens, élémentaires et directes. Elles entraînent facilement $\Omega_{B/A} = 0$ vu que $d$ est la flèche qui intervient dans la ``conormal sequence'' ou un nom comme cela. Rien à voir avec ``non ramifié et plat'' (cf autres posts plus tard). Note : puisque $C = A[\uX]$, on a en tant que $A[\uX]$-modules
    $$
    \Omega_{A[\uX]/A} = \bigoplus_{i=1}^n A[\uX]\, dX_i \simeq A[\uX]^n \qquad \text{de sorte que}\qquad \Omega_{C/A}/I\Omega_{C/A} \simeq A[\uX]^n/IA[\uX]^n = B^n
    $$ Et la différential map $d : I/I^2 \to B^n$ est tout bêtement
    $$
    F \bmod I^2 \mapsto \sum_{i=1}^n {\partial \over \partial X_i}(F) \ dX_i \bmod I
    $$
    II. Il y a dans ton post un mélange de résultats triviaux, de résultats hautement non triviaux et de références qui (me) font peur. J'en donne un exemple mais je compte faire d'autres posts.

    On prend comme hypothèse $B/A$ étale (en le sens ci-dessus) et tu poses la question : une idée $\pi : B \otimes_A B \to B$ plat ?

    Mais c'est évident (et même snob de parler de platitude de $\pi$ alors que tu ne l'est pas). Pourquoi évident ? Parce que $\pi$ est surjectif et que $J := \ker\pi$ est engendré par un idempotent vu que $J/J^2 = \Omega_{B/A} = 0$. Donc en notant $C = B \otimes_A B$, on a $B \simeq C/J$ et la question posée est : si $J$ est engendré par un idempotent, pourquoi le $C$-module $C/J$ est plat ? Mais $C/J$ est facteur direct de $C$, du genre $C = Ce \oplus C(1-e)$ pour un idempotent $e$, donc la platitude est triviale et même que $C/J$ est un $C$-module projectif (de type fini).

    Cette platitude de $\pi$ (triviale ici) n'a rien à voir mais rien à voir avec $B/A$ plat. A suivre.
  • Intermède.
    Je suis à la recherche des deux articles encadrés en rouge dans l'image attachée. J'ai des difficultés à cause de mon navigateur obsolète. Merci à toute personne qui pourra m'aider.
    Note : les références sont celles de l'article https://arxiv.org/abs/1504.05709 (paru dans Comm. Algebra, 45, 2017).107542
  • Salut Claude,

    La deuxième référence en pièce jointe, je n'ai pas trouvé la première en accès libre.
  • Merci Claude pour ton post. On avait déjà parlé de ça (l'équivalence entre tes quatres points) en plus. Le fait que tu aies à le réécrire explicitement montre que ce n'est pas bien rentré dans ma petite tête. Conclusion: aujourd'hui c'est cahier, stylo, réécriture de tout ça, histoire que ça rentre une bonne fois pour toute.

    Le truc sur la platitude de $B \otimes_A B \to B$ montre quelque chose d'autre: je ne suis visiblement pas tout à fait à l'aise avec la platitude, vu que c'est effectivement simple et que je n'y ai pourtant pas pensé. Conclusion: je vais réviser, ça va me faire sauter quelques pages d'aller directement au chapitre "flatness", mais bon.

    Et maintenant la question a 2000€: si c'est "si simple", pourquoi des géomètres s'embêtent tous (à part Grothendieck, la plupart des bouquins (Liu, Fu, etc..) en viennent à définir étale comme plat et non ramifié, et ensuite à en déduire la propriété que Grothendieck prend comme définition? Est-ce parce que ce sont ces propriétés qui leur sont pratiques pour le reste du schmblick plutôt que les idéaux de carrés nuls?
  • Gai-Requin
    Merci pour le papier de 4 pages. Je ne savais pas ce qu'il contenait mais maintenant je sais. C'est à des milliers de kilomètres du résultat de platitude de Grothendieck. Dans le papier, le jacobien de $F_1, \cdots, F_n$ est inversible dans l'anneau $A[X_1, \cdots, X_n]$ et pas modulo $(F_1, \cdots, F_n)$. Donc rien à voir avec Grothendieck. De plus $A$ est un corps. Cependant, même avec ces hypothèses extra-extra-fortes, il y a du travail à accomplir.

    Chat-Maths.
    On ne parle pas de la même chose : toi, tu parles de géomètres qui font avancer la science. Dans leurs papiers, à qui s'adressent-ils ? A des gens déjà au courant ou pas ? Veulent-ils expliquer vraiment aux petits ? Rappel : moi, je veux juste comprendre des petites choses de base.

    Anecdote vue sur le forum (véridique) à propos d'un dialogue (??). Machin pose la question : c'est quoi un morphisme étale $f : X \to Y$. Entre schémas bien sûr (pas question de se limiter au cas affine, que l'on réserve aux blaireaux). Truc répond : c'est un morphisme non ramifié et plat. Et Machin dit ``Merci''. Terminé.

    Il y a des résultats élémentaires et d'autres non. La première chose est de les distinguer. Par exemple quand est ce que $A[1/a]$ est un $A$-module de type fini ? On écrit une dépendance intégrale de $1/a$ sur $A$. En étant soigneux avec les dénominateurs, on obtient, pour un certain exposant $k$, que $a^k$ est multiple de $a^{k+1}$ dans $A$. En itérant un peu $a^k = qa^{k+1}$, on tombe sur l'idempotent convoité.

    Bref, ce n'est pas vrai que tout est compliqué. Et pour l'instant, nous en sommes à l'étape $0$ voire $-1$.
  • Quand je parle de géomètres qui définissent ça comme ça, je ne parle pas forcément de leurs papiers: plat et non ramifié, c'est la définition de Liu dans "Algebraic Geometry and Arithmetic curve", un bouquin réputé "d'initiation" à la géométrie algébrique, à destination des apprenants donc. Idem dans Hartshorne, considéré en général comme une porte d'entrée dans le domaine.

    J'ai aussi vu passer des notes de cours qui définissent ça comme ça: en général, les cours sont destinés aux gens pas encore au courant non?

    Bref, moi je suis dans la situation de l'étudiant à qui on balance tout ça à toute allure, et qui doit trouver un compromis entre accepter sans preuve certaines des choses qu'on lui affirme et arriver à en comprendre suffisamment pour les manipuler sans dire de conneries. Mon but est donc de comprendre comment ceux qui ont compris comprennent afin de comprendre moi-même, et pour ça, j'ai l'impression qu'il faut passer par la compréhension de quelques trucs basiques, j'imagine que c'est ici que nos buts se rejoignent.

    Concernant $A[1/a]$ fini sur $A$, je m'essaye au truc. Avec les indications, c'est simple: $\frac{1}{a}$ est entier sur $A$ dans $A[1/a]$ par hypothèse, donc il existe une relation de la forme $\frac{1}{a^n} + \sum\limits_{i=0}^{n-1}\frac{a_i}{a^i} = 0$ dans $A[1/a]$ (là, il y a le NAK/determinant trick dont j'ai parlé plus haut planqué, pour passer de la finitude à la relation de cette forme). Multiplication par $a^n$ partout: $1 + \sum\limits_{i=1}^{n-1}a_ia^{n-i} = 0$, c'est-à-dire $1 + aq_0 = 0$ où $q_0 := \sum\limits_{i=1}^{n-1}a_ia^{n-i-1}$. Donc il existe un entier $r$ tel que $a^r(1 + a q_0) = 0$ dans $A$, donc $a^r = a^{r+1}q$ où $q := -q_0$. La relation $a^r = qa^{r+1}$ donne $a^r = q^ka^{r+k}$ pour tous $k$, donc $a^r = q^r a^{2r}$, donc $e := q^{r}a^r$ est un idempotent, qui engendre l'idéal $\langle a^r \rangle$ puisque $e \in \langle a^r \rangle$ et $a^r = q^r a^{2r} = e a^r$.
  • $\def\Tr{\text{Tr}}$Resalut Chat-maths

    Tout cela fait chauffer notre pauvre tête et ce n'est peut-être pas indiqué en ce moment. Et attention : peut-être que mon point de vue n'est absolument pas le bon et c'est fort possible que je te fasse perdre ton temps. Peut-être que c'est contre-productif de se poser trop de questions ?

    J'espère que tu es maintenant d'accord sur le fait qu'il y a un petit souci dans 18.3.1 EGA IV$_4$ mais c'est un détail mineur (on va oublier ce 18.3.1)

    D'accord avec le fait que pas mal de géomètres prennent la définition ``non ramifié et plat''. Mais pas tous : j'ai cité par exemple le cas de Mumford dans son Red Book, qui prend comme définition de étale en affine le coup du système ``carré'' $(\underline X, \underline F)$ à jacobien inversible modulo $\langle\underline F\rangle$.

    Et l'aspect étale est également étudié d'un point de vue ``purement algébrique'' (cf le titre que j'ai choisi pour mon fil) : par exemple Stacks dans Algebra et More On Algebra, Bourbaki dans AC X ...etc...

    J'attache la définition initiale de Michel Raynaud dans Anneaux Locaux Henséliens (c'est via cet ouvrage que je suis rentré un tout petit peu en contact avec lui pour lui parler ce que j'appelle l'algèbre des idempotents de Grothendieck que j'ai évoquée à plusieurs reprises). Question (stupide) de ma part : chez Michel Raynaud, en tout cas cet ouvrage, c'est de l'algèbre ou de la géométrie ? Est ce que cette question a du sens d'ailleurs ?

    Question perdre du temps, je te montre l'étendue de mon ignorance (mais j'y ai réfléchi entre 2010 et 2015, je possède pas mal d'éléments mais pas de preuves définitives).

    Je prends le cadre de bébé $B/A$ libre de rang $n$, de discriminant inversible. Comment montrer que $B/A$ est étale en utilisant l'une des équivalences 1 à 4 que j'ai (re)-données?

    Si on prend une base $(e_1, \cdots, e_n)$ de $B/A$, il faut être capable de présenter $B$ comme $A$-algèbre. Il y a une présentation canonique $(C, I)$ via les constantes de structure. Je sais également qu'intervient la base $(e'_1, \cdots, e'_n)$ traciquement duale de $(e_1, \cdots, e_n)$ i.e. $\Tr_{B/A}(e_ie'_j) = 0$ si $i \ne j$, 1 sinon.
    Et que le tenseur $\varepsilon := \sum_i e_i \otimes e'_i \in B \otimes_A B$ est important (c'est lui l'idempotent de séparabilité) et $1 - \varepsilon$ est le générateur de $J_{B/A} = \ker B \otimes_A B \to B$.

    Voilà à quoi j'ai perdu mon temps à cette époque et que j'ai ressorti récemment sans succès. Ici ce n'est pas la platitude de $B/A$ qui cause souci c'est de démontrer que la différential map $I/I^2 \to \Omega_{C/A}/I\Omega_{C/A}$ est un isomorphisme.

    Tout cela, le cadre de bébé, (me) rend modeste mais ce n'est pas une raison pour te faire perdre ton temps. Et ce n'est peut-être pas intéressant !107576
  • Je te rassure, je n'ai pas l'impression de perdre mon temps, en tout cas, pas tant que j'arrive à au moins retirer un ou deux trucs de la discussion (e.g l'équivalence des quatre points cités plus haut).

    J'ose une remarque sur le fait que dans la définition de "net", Raynaud demande simplement type fini au lieu de présentation fini: j'ai l'impression qu'il n'est pas le seul, exemple: Scholze dans ces notes de cours, définition 4.7.

    Question idiote, mais on peut se mettre d'accord pour dire ce que signifie "discriminant" inversible? Je ne connais quasiment rien sur les discriminants dans ce cadre. J'imagine que c'est équivalent au fait que la forme $x, y \mapsto \mathrm{Tr}_{B/A}(xy)$ est non dégénérée, vu que tu prends une base "duale" pour cette forme?
  • $\def\Tr{\text{Tr}}$
    Discriminant d'une famille finie $(x_i)$ dans le cadre de $B/A$ libre (pour pouvoir parler de la trace de $B/A$). C'est le déterminant de la matrice tracique (symétrique) $\Tr_{B/A}(x_ix_j)$.

    Souvent utilisé pour une base $(e_1, \cdots, e_n)$ de $B/A$. Deux discriminants $\Delta, \Delta'$ dans deux bases différentes de $B/A$ sont reliés par le carré d'un inversible. Dire que $\Delta$ est inversible équivaut au fait que la trace est non dégénérée. Non dégénérée ayant le sens ici : l'application $B \ni b \mapsto \Tr_{B/A}(b\, \bullet) \in B^\star$ est un isomorphisme du $A$-module $B$ sur son dual (dual en tant que $A$-module).

    Pas encore pris le temps de regarder le cours de Scholze. On y voit la differential map, du jacobien ...etc...
  • Ok, donc généralisation directe et naive des discriminants en théorie des nombres (a moins que les seconds soient historiquement apparus après les premiers?). Ok pour non dégénéré, je l'entendais dans ce sens aussi.

    Tu dis que dans ce cas, on a une présentation canonique de $B/A$. On écrit $e_i e_j = \sum\limits_{k=1}^n \gamma_{i,j,k} e_k$, et j'imagine que la présentation canonique dont tu parles est $B \cong A[X_1,\ldots,X_n]/\langle X_iX_j - \sum\gamma_{i,j,k}X_k \mid (i,j) \in \{1,\ldots,n\}^2\rangle$. Cette présentation est-elle bien celle dont tu parles? Problème évident : c'est pas carré, deuxième problème: l’inversibilité du discriminant n'apparait pas, donc peu de chance de montrer $I/I^2$ isomorphe à ce qu'on veut juste avec elle, troisième problème: la liberté des $e_i$ se lit mal avec cette présentation? Est-ce que je saisis bien les problèmes?
  • Oui, c'est cela la présentation canonique en tant qu'algèbre. Sauf qu'il manque le relateur dit $R_0$ qui raconte comment 1 est combinaison $A$-linéaire des $e_i$. Je t'attache un exercice corrigé.

    Pour tes autres questions, ce n'est pas simple d'y répondre. Hum, attention : tu as dit que tu n'avais pas le temps.

    Faut déjà montrer que $\Omega_{B/A} = 0$ quand le discriminant est inversible. Si tu as le courage peux tu regarder notre livre, la section VI.6 (les premières pages). Remplace l'expression ``algèbre strictement étale'' (c'est pour projectif + tracique non dégénéré) par ``algèbre libre de discriminant inversible''.

    Variante (au lieu de se faire chi.er avec VI.6) : ton idempotent $e$ (ou $1-e$) dans ton exemple $A = \C[t^2, t^{-2}]$, $B = \C[t, t^{-1}]$, il montrait quoi au fait ? Prenait-il en charge $\Omega_{B/A} = 0$ ? Lequel, entre $e$ et $1-e$ (ils n'ont pas le même rôle algébrique) était un générateur de $J_{B/A}$ ?

    Et une fois que cela (la nullité de $\Omega_{B/A}$ dans ton exemple) est assurée, on est loin d'avoir montré que la differential map $I/I^2 \to \Omega_{C/A}/I\Omega_{C/A}$ est un isomorphisme. Faut-il garder la présentation canonique $(C,I)$ ? ....etc... Est ce que tu sens le chantier ? Et probablement, on n'y verra rien car $[B : A] = 2$, c'est trop petit. Un exercice cela peut être redoutable et pas formateur.
  • Chat-Maths
    Juste un petit mot en début de semaine à propos de ``Comment en sommes nous arrivés à cette histoire de discriminant inversible ?''. Peu importe pour moi s'il y a des répétitions avec des posts précédents.
    Réponse : parce ce qu'en recherche d'un Graal étale, c'est naturel de rendre inversible le discriminant (quand celui ci est défini), c'est ce que ``tout le monde fait'' et surtout c'est ce que TU as fait.

    Je m'explique. Dans je ne sais plus quel contexte, tu voulais illustrer quelque chose avec le caractère étale de $t \mapsto t^2$. Bien entendu, tu as rendu inversible $t$ en localisant en $t$.

    Algébriquement, il s'agit de l'inclusion $R := \C[t^2] \subset S := \C[t]$, qui est libre de base $(1,t)$. Le polynôme caractéristique de $t$ sur la base $R$ est $T^2 - t^2$, de discriminant $4t^2$ (tu vois le niveau). Tu pourras vérifier que $4t^2$ est aussi le discriminant de la matrice tracique de la base $(1,t)$ de $S/R$. On veut de l'étale ? Eh bien, on localise (en bas, en haut ici c'est pareil) par le discriminant i.e. on considère
    $$
    A := \C[t^2, t^{-2}] \quad\subset\quad B := \C[t, t^{-1}] \qquad\qquad (\star)
    $$Remarque : tu n'as pas eu à inverser $2$ car vu le terrain, il est inversible dans $\C$. En passant, avec tout le respect que je te dois, si on ne veut pas mélanger le lieu de vie des ``équations'' et le lieu de vie des ``points'' (confusion fréquente sur le forum), c'est bien entendu l'inclusion $\Z[1/2, t^2, t^{-2}] \quad\subset\quad \Z[1/2,t, t^{-1}]$ qu'il faut considérer. Le jour où on fait de l'arithmétique, on est bien content de pouvoir réduire modulo $p$ (coucou moduloP) ...etc..

    Mais ne soyons pas plus royalistes que le roi, gardons l'inclusion $(\star)$. Ca y est, le terrain est prêt pour les choses de la vie : le noyau $J_{B/A}$ de la multiplication $B \otimes_A B \to B$, la recherche d'idempotent (ce que tu as réalisé, bis, ter), et pourquoi pas une présentation (commode tant qu'à faire) $(C,I)$ de $B/A$ en tant qu'algèbres, la differential map définie sur $I/I^2$ ...etc...

    Bref, tu vois bien qu'il y a une cohérence.
  • Salut Claude,

    Là, je prends un peu de temps (j'ai entendu dire que quand on a pas le temps, le seul moyen est de le prendre) pour me plonger dans VI.6. Parce que j'avais dit dans un autre poste et que je l'ai toujours pas fait.

    Je vois aussi que tu m'as concocté tout un programme sur mon exemple $\mathbb{C}[t^2, t^{-2}] \subset \mathbb{C}[t, t^{-1}]$: présentation, différentielle etc.
    Je m'y colle quand j'ai l'occasion de prendre encore plus de temps, mais une question avant cela: tu dis que l'exemple est "trop petit" pour être intéressant, alors, selon toi, est-ce que ça vaudrait le coup de le reprendre avec l'inclusion $\mathbb{Z}[1/3, t^{3}, t^{-3}] \subset \mathbb{Z}[1/3, t, t^{-1}]$? Ou bien, encore une fois, $B : A = 3$ est trop petit joueur? Je me dis que tant qu'à suer sur un exemple et noircir quelques pages de brouillon, autant prendre un exemple où il risque de se passer des choses sympathiques?
  • Resalut,

    Mais entre temps (même si en on manque du temps), j'ai réfléchi ! Le cas $B/A$ libre à discriminant inversible que je qualifiais de bébé, je le fais passer en fillette/garçonnet. Car trop de boulot pour l'instant (et je ne sais pas en venir à bout) : le coup des relateurs $R_0, R_{i,j}$ ..etc.. ce n'est pas si simple que cela.

    $\bullet$ Beaucoup plus simple est le cas unitairement monogène qui devient désormais le cas de bébé :
    $$
    B = A[x] = A[X]/\langle F\rangle \qquad F \text { polynôme unitaire séparable de degré } n \ge 1
    $$Of course, séparable cela signifie ici que $F'$ est inversible modulo $F$, pareil que le discriminant de $F$ séparable. Note : le discriminant de $F$ c'est aussi le discriminant (tracique) de la base canonique $(1, x, \cdots, x^{n-1})$ de $B/A$.

    Quoi faire avec ce cas de bébé ? TOUT EXPLICITER (même en double) : l'idempotent générateur de $J_{B/A}$ noyau de la multiplication $\pi : B \otimes_A B \to B$ (pour ne plus le confondre avec son complémentaire). On prend comme présentation $(C,I)$ celle à une variable que l'on a sous le nez. Explicitation de $I/I^2$, de la différential map ...etc.. Aucune idée de ce qui faisable de manière explicite. Probablement besoin d'une relation $1 = UF + VF'$.

    Ton cas $[B : A] = 2$ est un cas particulier de ce cas là. Tu comprends bien que si on n'est pas capable de traiter cela, c'est qu'il y a un souci. Mais attention : la détermination de la base traciquement duale de la base canonique $(1, x, \cdots, x^{n-1})$, si on n'a jamais vu cela, ce n'est pas aussi simple. C'est un résultat attribué à Euler (!!) que l'on trouve dans Corps Locaux de Serre (et il doit y avoir un exercice dans notre livre). Mais peut-être pas besoin de cette base traciquement duale. Qui peut savoir avant de faire ?

    Ensuite, on pourra envisager le cas fillette/garçonnet.

    Mais tu vas rire (??) : c'est que pendant quelques jours, je ne suis pas disponible. Avec un alibi en or : c'est que je suis retraité, moi.
  • Ben ça me donne quelques jours pour faire tout ça alors :-D
  • Hello Claude Chat-maths,

    Je remonte le fil. J'ai ouvert le pdf d'Henri et Claude aux pages consacré a la notion d'algèbre séparable. Pour tout dire j'avais déjà un peu lu l'année dernière mais très rapidement sans approfondir.


    Je reprends la page 350 chapitre VI.6.

    Soit $k$ un anneau de base, je vais oublier toute référence a cette base dans les indices. Je veux juste essayé de traduire en terme géométrique c'est juste pour moi !

    Soit $A$ une $k$-algèbre. Pour faciliter les choses je vais prendre $A$ de la forme $k[ \textbf X ] / \langle \textbf{P} \rangle$. Avec $\textbf{X} = (X_1,\dots,X_n)$ et $\textbf{P} := (P_1,\dots,P_m)$.

    Donc on s'intéresse à la $k$-algèbre $A$ et son caractère étale. Donc on introduit la sous-variété de $\mathbb{A}^n_k$ (que je vais noter $\mathbb{A}^n$) définie par les équations $P_1 = \dots = P_m = 0$ je vais la noter $\mathfrak{X}$.

    De la on va considérer le produit de $\mathfrak{X}$ avec elle même, donc produit au dessus de $k$, c'est ce qui correspond à l'algèbre enveloppante $A^e := A \otimes_k A$. Bien entendu, $\mathfrak{X} \times \mathfrak{X}$ est la variété dont les points sur une $k$-algèbre $R$ sont exactement les couples $(a,b) \in R^2$ vérifiant $\mathbf{P}(a) = \mathbf{P}(b) = 0$.

    On dispose des deux projections $p_1 : (a,b) \mapsto a$ et $p_2 : (a,b) \mapsto b$. Donc deux morphismes de $k$-algèbre $A \to A^e$ qui confère deux structures de $A$-algèbre ) $A^e$.

    On dispose également d'un morphisme $\textbf{D} : \mathfrak{X} \to \mathfrak{X} \times \mathfrak{X}$ donnée par $a \mapsto (a,a)$ le morphisme diagonal. Celui-ci correspond à un morphisme $A \otimes A \to A$ donnée par la multiplication $a \otimes b \to ab$ et dans notre cas, en écrivant $A \otimes A = k[ \textbf{X,Y} ] / \langle \textbf{P(X), P(Y)} \rangle$, celui-ci est donnée par $\textbf{X} \to \textbf{Z}$ et $\textbf{Y} \to \textbf{Z}$.

    L'image du morphisme diagonal est une sous variété fermée (on ajoute les équations $\textbf{X}= \textbf{Y}$) de $\mathfrak{X} \times \mathfrak{X}$ qui correspond à un idéal $J$ de $A \otimes A$ donc idéal engendré par $\textbf{X}- \textbf{Y}$ dans $k[ \textbf{X,Y} ] / \langle \textbf{P(X), P(Y)} \rangle$.

    A ce moment là, c'est cette diagonale qui nous intéresse et son idéal $J$. On demande que $J$ soit engendré par un idempotent. On peut dire que la différence entre la diagonal et son complémentaire est vraiment nette. Bon du coup, même si ça ne sert a rien pour les calculs c'est à peut près clair !


    Je suppose ces conditions, soit $e \in A \otimes A$ idempotent générateur de $J$. Ceci veut dire que pour toute $k$-algèbre $R$, et pour tout couple $(a,b)$ solution de $\mathbf{P}(a) = \mathbf{P}(b) = 0$, l'égalité $a = b$ se teste via $e(a,b) = 0$ avec $e^2 = e$.

    Soit maintenant une $k$-algèbre $R$ et $I$ un idéal de carré nul. Soit $(a,b)$ couple de solution de $\mathbf{P}(a) = \mathbf{P}(b) = 0$ dans $R$ tel que $a = b \pmod{I}$. Alors $e(a,b) = 0 \pmod{I}$ et donc $e(a,b)^2 = 0$ dans $R$ et puisque $e^2=e$ on a $e(a,b) = 0$ dans $R$ et donc $a = b$. SI je ne dis pas de connerie, c'est le côté formellement non ramifiée.

    $\bullet$ Maintenant un exemple plus concret, la base sera $k := \Z[1/2]$. Et on considère $k[X] / (X^2+1)$. C'est un peu petit pour y voir quelques choses mais pas grave, je ferai un exemple en plus de variables une autre fois.

    Donc l'idéal $J$ de $A \otimes A := k[Y,Z] / (Y^2+1,Z^2+1)$ est engendré par $u = y-z$, et il faut voir que l'idéal est engendré par un idempotent. Alors :
    $$ (y-z)^2 = -2 (yz-1) = -2 z (y-z) $$

    Comme $-2z$ est inversible d'inverse $a = \frac{z}{2}$ et bien l'idéal est idempotent, on pose $e = \frac{z}{2} (y-z) = a u $. On a : $u = a u^2$ et donc $e^2 = (au)^2 = a a u^2 = a u$, c'est bien un idempotent.




    Donc pour calculer l'idempotent $\varepsilon := 1- e$, on utilise la page 353 et la matrice Bezoutienne qui est de taille $1 \times 1$ ici :-D
    On trouve
    $$
    \begin{bmatrix} \frac{f(Y) - f(Z)} {Y-Z} \end{bmatrix} = \begin{bmatrix}Y+Z
    \end{bmatrix}
    $$
    On remarque que : $\mu (X+Y) = 2X$ ce qui est bien la dérivée du polynôme $X^2+1$. Puisque $2X$ est inversible dans $A$ et bien l'endomorphisme de $A$ est un isomorphisme. On écrit :
    $$
    \frac{-x}{2} \times 2x = 1 \qquad \qquad \text{Dans $A$}
    $$
    Et on pose $$\varepsilon := \frac{-x}{2} \dot (Y+Z) = \frac{-1}{2} ( x^2 \otimes 1 + x \otimes x) = \frac{-1}{2} ( -1 + x \otimes x) $$
    On vérifie que $\mu(\varepsilon) = 1$. Maintenant on va voir que $\varepsilon$ est bien un idempotent.

    $$
    \frac{1}{4}\left[ 1-x \otimes x
    \right]^2 = \frac{1}{4} \left[ 1-2 x \otimes x + x^2 \otimes x^2 \right] = \frac{1}{2} \left[ 1- x \otimes x \right]
    $$

    Et vérifie également que : $\varepsilon \in \textbf{Ann}(J)$, i.e $\varepsilon\times ( x \otimes 1 - 1 \otimes x) = 0$ relation que l'on peut mettre sous la forme $\varepsilon x \otimes 1 = \varepsilon 1 \otimes x$, cette relation est également valide pour tout polynôme en $x$ i.e pour tout élément de $A$.

    Maintenant on remarque que : $$e +\varepsilon = \frac{y}{2} (x-y)+ \frac{1}{2} \left[ 1- x y \right] = 1 $$

    Ensuite, il y a un application $d : A \to J / J^2$, qui est obtenu par composition de $ a \mapsto a \otimes 1- 1 \otimes a$ qui est bien dans $J$, composée avec la surjection $A \to A/J^2$.

    Ici cette application est nulle, $d(x) = x-y \pmod{(x-y)^2}$ puisque $x-y = \frac{y}{2} (x-y)^2$.

    $\bullet$ Bon on ne voit pas grand chose avec mon petit exemple. Du coup, je vais profiter du fait que $A$ est une $k$-algèbre libre pour fabriquer une nouvelle algèbre étale comme un grand, je garde la même base $k$ donc avec $2$ inversible. Et je considère un élément générique $ b = x_1 + i x_2$ avec $i$ la classe de $X$. Et je cherche les solutions dans $A$ de $x^2+x = 0$ $( x_1+ i x_2)^2 + (x_1+ix_2) = 0$, i.e $ x_1^2-x_2^2 -x_1 = 0$ et $2x_1 x_2 -x_2= 0$. C'est très cool car celle là est étale en format $2 \times 2$. Cette variété à la description suivante les $R$ points sont exactement les idempotents de $R[ i ]$ c'est $\mathcal{Morp}(\text{Spec}(\Z[ i]), \text{Idem})$ ou ($\mathcal{Hom}$ suivant les textes), je dis ça c'est parce que Claude aime bien les $\mathcal{Morph}$ :-D


    sage: k = ZZ
    sage: k12.<x1,x2> = k[]
    sage: I = k12.ideal([x1^2-x2^2-x1,2*x1*x2-x2,(2*x1-1)^2 + 4 *x2^2])
    sage: 1 in I # trouver une combinaison 
    True
    sage: one = k12(1)
    sage: u = one.lift(I)  # magouille j'ai du mettre un corps a la place de ZZ
    sage u 
    [32*x2^2 - 4, -32*x1*x2 + 16*x2, 8*x2^2 + 1]
    sage: f = I.gens()*sage: sum([u[i]*f[i] for i in range(3)])
    1
    

    Donc on a une algèbre étale sur $\Z$ (inutile d'inverser $2$ ici) via le critère Jacobien, l'inverse du Jacobien est $8x_2^2+1$. Bon c'était prévu par la construction de Raynaud / Grothendieck (voir " Une jolie algèbre étale ").

    $\star$ La matrice Bezoutienne, je perdu mon petit programme et flemme donc a la main. On trouve :

    $$\begin{bmatrix}
    \frac{f_1(y_1,y_2)-f_1(z_1,y_2}{y_1-z_1} & \frac{f_1(z_1,y_2)-f_1(z_1,z_2)}{y_2-z_2} \\
    \frac{f_1(y_1,y_2)-f_1(z_1,y_2}{y_1-z_1} & \frac{f_2(z_1,y_2)-f_2(z_1,z_2)}{y_2-z_2}
    \end{bmatrix}$$

    ON trouve :
    $$\textbf{Bez} = \left(\begin{array}{rr}
    y_{1} + z_{1} - 1 & -y_{2} - z_{2} \\
    2 y_{2} & 2 z_{1} - 1
    \end{array}\right)
    $$

    Et $\text{Det}(\textbf{Bez}(x,x)) = 4x_1^2 + 4x_2^2 - 4x_1 + 1$ qui est bien le déterminant Jacobien. Donc maintenant l'idempotent de séparabilité :
    $$
    \varepsilon := (8x_2^2 + 1) (2y_2^2 + 2*y_1 z_1 + 2z_1^2 + 2y_2z_2 - y1 + -3z1 + 1)
    $$
    Il faut faire attention au variable, c'est la structure d'algèbre a gauche ici donc $x_1 = x_1 \otimes 1$ i.e $y_1$.
    sage: kyz.<y1,y2,z1,z2> = QQ[] 
    sage: J = kyz.ideal([y1^2-y2^2-y1,2*y1*y2-y2,z1^2-z2^2-z1,2*z1*z2-z2])
    sage: varepsilon = nu(y1,y2) * phi
    sage: varepsilon = nu(y1,y2) * phi
    sage: varepsilon
    8*y1^2*y2^2 + 8*y2^4 + 8*y1^3*z1 + 8*y1*y2^2*z1 + 8*y1^2*z1^2 + 8*y2^2*z1^2 + 8*y1^2*y2*z2 + 8*y2^3*z2 + (-4)*y1^3 + (-12)*y1*y2^2 + (-20)*y1^2*z1 + (-12)*y2^2*z1 + (-8)*y1*z1^2 + (-8)*y1*y2*z2 + 8*y1^2 + 6*y2^2 + 14*y1*z1 + 2*z1^2 + 2*y2*z2 + (-5)*y1 + (-3)*z1 + 1
    sage: varepsilon = 8*y1^2*y2^2 + 8*y2^4 + 8*y1^3*z1 + 8*y1*y2^2*z1 + 8*y1^2*z1^2
    ....:  + 8*y2^2*z1^2 + 8*y1^2*y2*z2 + 8*y2^3*z2 + (-4)*y1^3 + (-12)*y1*y2^2 + (-
    ....: 20)*y1^2*z1 + (-12)*y2^2*z1 + (-8)*y1*z1^2 + (-8)*y1*y2*z2 + 8*y1^2 + 6*y2
    ....: ^2 + 14*y1*z1 + 2*z1^2 + 2*y2*z2 + (-5)*y1 + (-3)*z1 + 1
    ....: 
    sage: (varepsilon^2-varepsilon) in J
    True   <<<< ---  cool !
    

    Pour l'histoire de l'application $d : A \to J / J^2$. On pose $e = 1-\varepsilon$ et on a : $\langle e \rangle = J$. Comme $e$ est idempotent un élément $\alpha \in J$, qui s'écrit $ k e$ avec $k = \alpha$.

    Donc par exemple : $y_1-z_1 = e (y_1-z_1)$ et comme $e \in J$, on a bien $y_1-z_1 = 0 \pmod{J^2}$.

    Bon je retourne lire !

    Désolé c'est du brouillon ce que j'ai fait, c'était juste pour remonter le fil et de toute façon je n'ai pas trop compris les questions que vous vous posez ? Pour ma part, la problématique c'est que l'on ne voit pas la propriété de lifting (donc le côté lisse) ? Je ne vois pas du tout comment a partir de l'idempotent de séparabilité on peut remonté modulo un idéal de carré nul ? Donc je dois réfléchir aux $4$ équivalences pointées !

    Arg : y'a un sacré bordel avec les $X$ $Y$ $x$ $y$ ...
  • Ah je suis con mais pour le lifting, vu la description de la variété et bien le lifting s'obtient via $e \mapsto 3e^2-2e^3$ :-D
    sage: kx.<X> = ZZ[]
    sage: J = kx.ideal([X^2+1])
    sage: Zi.< i > = kx.quo(J)
    sage: eps = 3+9*i
    sage (eps^2-eps)
    45*i - 75  # =0 % 15
    sage: epss = 3*eps^2-2*eps^3
    sage: r = (epss^2-epss)
    sage: r
    2693250*i + 124200
    sage: r[0]
    124200
    sage: r[0]%(15^2)
    0
    sage: r[1]%(15^2)
    0
    
  • Un petit quelque chose. Dans le contexte $A = k[X] / \langle P \rangle$ avec $P$ un polynôme unitaire séparable.

    Un truc est de voir que l'idéal $J = \langle y-z \rangle$ de $A \otimes A$ est idempotent. Une manière de voir ça c'est d'écrire une identité polynomiale :
    $$
    P(Y)-P(Z) = P'(Z) (Y-Z) + (Y-Z)^2 R(Y,Z) \in k[Y,Z] \qquad \qquad (\star)
    $$
    En l'évaluant en $(y,z) \in A \otimes A$, on trouve que
    $$
    P'(z) (y-z) = - (y-z)^2 R(y,z)$$
    Et si on suppose que $P'(z)$ inversible modulo $P$ i.e $1 \in \langle P,P' \rangle$ dans $k[X]$. On obtient une écriture explicite de $y-z = \alpha (y-z)^2$. L'idéal est idempotent, engendré par un unique idempotent.

    En fait, on peut voir les choses directement. On pose une relation $1 = U P + V P'$ dans $k[X]$.

    On écrit $$ \varepsilon := V(z) \left( \frac{P(Y)-P(Z)}{Y-Z} \right)_{y,z} = 1 + (y-z) R(y,z)$$.

    On veut voir que $\varepsilon$ est idempotent.

    Alors d'une part, $1-\varepsilon \in \langle y-z \rangle$ évident. Et d'autre part, $\varepsilon (y-z) = P(y)-P(z) = 0 - 0 = 0$. Donc $\varepsilon \times (1- \varepsilon) = 0$. d'où l'idempotence.

    Ensuite :
    $$
    (y-z) = (1-\varepsilon) (y-z) + \varepsilon (y-z) = (1-\varepsilon) (y-z) \in \langle 1 -\varepsilon \rangle
    $$

    Là j'ai refait des petites démonstrations que l'on trouve dans le livre d'Henri et Claude.

    Pour $(\star)$, on peut le voir par linéarité sur les monômes $X^n$ :
    $$
    Y^n-Z^n - nZ^{n-1}(Y-Z) = (Y-Z) \sum_{k=0}^{n-1} Y^k Z^{n-1-k} - Z^{n-1}
    $$
    Le terme en $k = 0$ de la somme est nul et ensuite on factorise :
    $$
    \sum_{k=1}^{n-1} Y^k Z^{n-1-k} - Z^{n-1} = \sum_{k=1}^{n-1} (Y^k-Z^k) Z^{n-1-k}
    $$
    Et on factorise de nouveau $Y^k-Z^k$ pour faire apparaître $Y-Z$.

    Je n'ai pas l'impression d'avoir utiliser le fait que le polynôme soit unitaire.

    Pour les propriétés de lifting.

    L'unicité.

    Soit $R$ un $k$-algèbre et $\mathcal{J}$ un idéal de carré nul. Soit $\alpha, \beta \in R/ \mathcal{J}$ tel que $P(\alpha) = P(\beta) = 0$ et $\alpha = \beta \pmod{\mathcal{J}}$. On évalue la relation $\star$ en $\alpha, \beta$ :
    $$
    0 = P'(\beta)(\alpha-\beta) + (\alpha-\beta)^2 R(\alpha,\beta) \qquad \text{Dans $R$}
    $$
    Comme $\alpha - \beta \in \mathcal{J}$, on a : $(\alpha-\beta)^2 \in \mathcal{J}^2 = 0$ et on obtient :
    $$
    P'(\beta) (\alpha-\beta) = 0
    $$

    Et au vu de la relation $1 \in \langle P,P' \rangle$ et bien $P'(\beta)$ est inversible et $\alpha = \beta$.

    Pour le relèvement.

    Soit $R$ une $k$-algèbre, $\mathcal{J}$ un idéal de carré nul et $\alpha \in R$ tel que $P(\alpha) = 0 \pmod{\mathcal{J}}$. On cherche $ i \in \mathcal{J}$ tel que $P(\alpha + i) = 0$, en fait il n'y a pas trop le choix.

    $$
    P(\alpha+i) = P(\alpha) + P'(\alpha) i + 0 \quad (\text{terme $i^2$})
    $$
    Donc on pose $i=-P(\alpha) V(\alpha)$, c'est bien dans $\mathcal{J}$ puisque $P(\alpha) = 0 \pmod{\mathcal{J}}$.

    Et on vérifie $P(\alpha + i) = P(\alpha) - P'(\alpha) V(\alpha) P(\alpha) = 0$. C'est bon !


    Par contre, maintenant si je suppose que la propriété de relèvement est ok ET que le polynôme est unitaire et bien je trouve que $1 \in \langle P,P' \rangle$.

    On prend $R = k[X] / \langle P^2 \rangle$ et l'idéal $\mathcal{J}$ de $R$ engendré par $P$. On a : $R / \mathcal{J} = k[X] / \langle P \rangle$ et on prend la classe de $X$ comme solution.

    L'existence du relèvement donne l'existence d'un polynôme $Q \in k[X]$ tel que :
    $\bullet Q = X \pmod{P}$
    $\bullet P (Q) = 0 \pmod{P^2}$

    On écrit $Q = X+ k(X) P(X)$ et on injecte, $$0 = P (X+k(X) P(X)) = P(X) + P'(X) k(x) P(X) \pmod{P^2}$$
    Et donc (puisque $P$ est unitaire) $1+ k(X) P'(X) = 0 \pmod{P}$ et donc $1 \in \langle P,P' \rangle$. J'ai utilisé $P$ unitaire pour affirmer que $P \times F = 0 \to F = 0$.

    Maintenant, si je suppose l'unicité du relèvement. Et bien je prends comme $k$ algèbre $R := k[Y,Z] / \langle P(Y), P(Z) ,(Y-Z)^2 \rangle$, l'idéal $I$ engendré par $(\overline{y}-\overline{z})$ dans $R$, on a bien $I^2 = 0$ et j'ai deux solutions $\overline{y}$ et $\overline{z}$ congru modulo $I$, elle sont donc égal dans $R$ d'où $Y-Z \in \langle P(Y), P(Z) ,(Y-Z)^2 \rangle$ dans $k[Y,Z]$ que je peux évaluer dans l'algèbre $k[Y,Z] / \langle P(Y), P(Z) \rangle$ et qui donne $y-z \in (y-)^2$ et donc l'idéal $J$ est idempotent.

    J'ai un mal fou à bien isolé les choses, et y'a rien de vraiment clean dans ma tête et pas convaincu de ne pas mettre mélangé :-D
  • $\def\bfX{\mathbf X}\def\bfY{\mathbf Y}\def\bfZ{\mathbf Z}\def\bfP{\mathbf P}\def\fX{\mathfrak X}\def\A{\mathbb A}$Salut Flip-Flop.
    Je te laisse pas tomber. J'ai bien vu ton post d'avant-hier que j'ai tiré aussitôt (rappel : par principe, je ne lis pas à l'écran les posts qui disent quelque chose). Mais il faisait chaud, j'avais les mains dans un cambouis d'algèbre non commutative et du coup je n'ai pas répondu. Je parle un peu ici de ton post d'AVANT-HIER. Je vois que tu as fait un effort pour les notations mais pas assez à mon goût (tu vas dire que je suis ch.ant mais ça, je le sais). Mais peut-être que tu n'as pas envie de revenir dessus ? (je parle toujours du post d'AVANT-HIER).

    $\bullet$ Pour une algèbre $A/k$, la notion d'idempotent de séparabilité $\varepsilon = \sum_i a_i \otimes a'_i \in A \otimes_k A$ est, pour moi, anti-intuitive. Et tout ce qui va avec $\mu : A \otimes A \to A$, $J = \ker \mu$, $\Omega_{A/k} = J/J^2$ muni de la différentielle universelle $d : A \to J/J^2$, $a \mapsto (a \otimes 1 - 1 \otimes a) \bmod J^2$ ou bien, selon les auteurs, $a \mapsto (1 \otimes a - a \otimes 1) \bmod J^2$. Est ce que tu connais $(\Omega_{A/k}, d)$ ? Cela va confirmer l'aspect non ramifié que tu as observé directement dans la première page de ton post.

    C'est donc une bonne idée de présenter $A/k$ via $A = k[\bfX] /\langle \bfP\rangle$. En général, on commence à y comprendre quelque chose en écrivant $A \otimes_k A$ comme quotient de $k[\bfY, \bfZ]$ comme tu l'as fait (malgré un petit patacaisse chez toi entre $\bfX$, $\bfY$, $\bfZ$). Bonne idée aussi de vouloir donner une coloration géométrique en introduisant le sous-schéma $\fX \subset \A^n_k$ et le plongement diagonal $\fX \to \fX \times \fX$ co-morphisme de $\mu$.

    $\bullet$ L'idempotent de séparabilité $\varepsilon = \sum_i a_i \otimes a'_i \in A \otimes_k A$ est caractérisé par les égalités a priori étranges :
    $$
    \sum_i a_i a'_i = 1, \qquad \sum_i aa_i \otimes a'_i = \sum_i a_i \otimes aa'_i
    $$Cela implique que $\varepsilon$ est un idempotent et que c'est l'idempotent complémentaire $1 - \varepsilon$ qui est le générateur de $J$. On en trouve où ? Par exemple

    $\blacktriangleright$ Système carré étale au sens autant de polynômes que d'indéterminées avec jacobien inversible. Grosso-modo, l'idempotent de séparabilité s'obtient comme tu l'as vu via le bezoutien. L'image par $\mu$ du bezoutien est le jacobien d'où le grosso-modo car il faut tenir compte de l'inversible jacobien. Hum : je me fais peur : de quel côté faut-il multiplier le bezoutien par le jacobien dans $A \otimes_k A$ ? Sans importance ? Je devrais le savoir car c'est l'exercice 14 du chp. VI et je pense que c'est moi qui l'ai écrit (je dois faire des révisions).

    $\blacktriangleright$ Traciquement étale au sens où $A/k$ est libre de discriminant inversible. Si $(e_1, \cdots, e_n)$ est une base de $A/k$, alors $\varepsilon = \sum_{i=1}^n e_i \otimes e'_i$ où $(e'_1, \cdots, e'_n)$ est la base traciquement duale de $(e_1, \cdots, e_n)$.

    Quels liens peut-on faire entre les deux ?

    $\bullet$ Ton dernier post. Oui pas besoin que $P$ soit unitaire : $P$ séparable suffit, au sens $1 \in \langle P, P'\rangle$ pour que $A := k[X]/\langle P\rangle$ soit étale. C'est l'exemple de base. Le fait que $P$ soit unitaire apporte le fait que $A/k$ est libre.

    Lié à cela : notion d'algèbre standard étale. Voir par exemple Raynaud p. 9 : $A/k$ est standard étale si $A$ est de la forme $A = (k[X]/\langle f\rangle)[1/g]$ avec $f, g \in k[X]$, $f$ UNITAIRE, tels que $f'$ soit inversible dans le localisé en $g$. Toute algèbre étale est localement isomorphe à une algèbre standard étale. Il faudrait que je précise localement. Plus tard.

    $\bullet$ Pour te faire patienter, je ne suis pas d'accord avec la remarque encadrée en rouge de M. Raynaud (tirée de Anneaux locaux henséliens). Qu'en dis tu ?109406
  • Hello Claude,

    Juste un petit truc coloration géométrique. Pour l'idempotent de séparabilité $\varepsilon$, on peut le voir comme un morphisme $\varepsilon : \mathfrak{X} \times_k \mathfrak{X} \to \mathbb{A}^1_k$ vérifiant $\varepsilon ^2 = \varepsilon$ et tel que : Pour tout $k$-algèbre $R$, et tout couple de points $(a,b) \in (R^n)^2$ appartenant à $\mathfrak{X}(R)$, on a : $\varepsilon (a,b) = 1$ si et seulement si $a = b$.

    Le co-morphisme est $\Z[T] \to A \otimes_k A$ donné par $T \to \varepsilon$.

    Sous cette forme, on voit l'histoire d'unicité du lifting. Soit $(R,I)$ une $k$-algèbre muni d'un idéal de carré nul. Soit $a,b \in \mathfrak{X}(R)$ tel que $a = b \pmod{I}$, alors $1 - \varepsilon(a,b) \in I$ d'où $(1-\varepsilon(a,b)) = (1-\varepsilon)^2(a,b) \in I^2 = \{0\}$ et donc $a=b$.

    La dernière partie ne pré suppose pas du tout que $\mathfrak{X}$ soit le spectre d'une $k$-algèbre (c'est si un jour, il nous prends l'envie de recoller des idempotents de séparabilité :-D).


    Du coup, je précise un peu la fin de mon message hier.

    Toujours dans le contexte de la présentation fini, donc $A = k[\textbf{X}] / \langle \textbf{P} \rangle$ avec les mêmes notations qu'avant.

    Je suppose l'unicité du lifting modulo les idéaux de carré nul. Je prends la présentation $ k[\textbf{Y},\textbf{Z}] / \langle \textbf{P(Y)} , \textbf{P(Z)} \rangle$ de l'algèbre enveloppante $A^e$.

    Et je veux voir que l'idéal $J$ engendré par les $Y_i - Z_i$ dans $A^e$ est idempotent. Pour cela, il suffit de voir que pour tout $i \in \{1,\dots,n\}$, on a : $$ Y_i-Z_i \in J^2$$

    Je vais utiliser l'unicité du lifting en regardant les solutions dans $R = k[\textbf{Y},\textbf{Z}] / \langle \textbf{P(Y)} , \textbf{P(Z)}, J^2 \rangle$ avec l'idéal $J$ vu dans $R$ qui est de carré nul et comme couple de solution la classe de $\textbf{Y},\textbf{Z}$ dans $R / J$ que je note $\overline{Y}, \overline{Z}$. On a : $\overline{Y} = \overline{Z}$ puisque les coordonnées de la différence sont dans $J$ par définition de $J$ et donc le vecteur $\textbf{Y}-\textbf{Z}$ est dans l'idéal $\langle \textbf{P(Y)} , \textbf{P(Z)}, J^2 \rangle$. On écrit des combinaison linéaire dans $ k[\textbf{Y} , \textbf{Z}]$qui en témoigne et on réduit modulo l'idéal $\langle \langle \textbf{P(Y)} , \textbf{P(Z)} \rangle$. Ce qui donne $y_i-z_i \in J^2$ et donc l'idéal $J$ est idempotent.

    Donc non-ramifié (au sens de Grothendieck) signifie $J /J^2 = 0$ i.le séparable.

    Est-ce que ça tiens débout ? Je veux dire séparable c'est exactement non ramifié, est-ce que tu es ok ?


    Edit : 08 / 11

    Ici je vais faire plus général.

    Soit $A$ un anneau de base. Soit $B / A$ que l'on suppose formellement nette. Soit $J$ l'idéal engendré par les $a \otimes 1 - 1 \otimes a$.
    On veut d'abord prouver que $J^2=J$ i.e $ J \subset J^2$.

    Soit $R = B \otimes B / J^2$ et $J$ l'idéal vu dans $R$.

    Soit $\zeta_1 : B \to B \otimes B/ J^2 $ et $\zeta_2 : B \to B \otimes B / 2$ donné par $b \to b \otimes 1$ et $b \to 1 \otimes b$. Alors $\pmod{J}^2$. Alors les deux morphismes sont égaux $\pmod{J/J^2}$ ils sont égaux dans $R$. Et $b \otimes 1 - 1 \otimes b \in J^2$.

    On a alors $J =J^2$.

    Si l'on suppose que $J$ est de type fini et il engendré par un unique idempotent.
  • Ps : Pour $\Omega$ je suis entrain de regarder ! Et je vais changer mon bordel avec les x y z X Y Z dans mon message d'avant hier !
  • $\def\c{\text{c}}$A propos de ton post http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?3,2068882,2093454#msg-2093454 (j'ai un temps de retard). On ne sait pas exactement ce que tu veux faire. Ce n'est pas une critique car je fais la même chose quand j'étudie une notion nouvelle : je l'agite.

    On a quand même l'impression que ton post tourne autour des équivalences suivantes dans le cas $A = k[X]/\langle P\rangle$ :
    $$
    A/k \text { est étale} \quad \Leftrightarrow\quad A/k \text { est non ramifiée} \quad \Leftrightarrow \quad 1 \in \langle P, P'\rangle
    $$J'espère que ces équivalences sont bien vraies (si je raconte une conn.rie, j'essaierais de la mettre sur le compte de la chaleur).

    Une remarque : $1 \in \langle P, P'\rangle$, cela entraîne que $P$ est primitif car l'idéal contenu $\c(P')$ est contenu dans $\c(P)$. Ok ? Et un polynôme primitif, c'est du costaud de chez costaud car c'est à vie. Et un polynôme primitif $P$ est régulier, au sens $PF = 0 \Rightarrow F = 0$. Est ce que cela fait du bien à tes affaires dans la deuxième partie de ton post pointé ?

    Une autre remarque : $\Omega_{A/k}$ est la $A$-algèbre présentée par un générateur $dx$ avec l'unique relation $P'dx = 0$.
  • Hello Claude,

    Oui mon post tourne autour des équivalences. Pour l'instant, elles ne sont pas claires certainement à cause que je n'ai pas très bien compris $\Omega$ disons qu'il me manque un petit truc. Là je surchauffe, donc je vais mettre au propre ce soir, normalement je devoir m'en sortir sur ce petit cas enfantin !

    Pour primitif entraîne régulier, c'est un application de Gauss-Joyal, $c(f) = \langle 1 \rangle $ entraîne que $c(fg) = c(g)$. En particulier, si $fg = 0$ et bien $c(fg) = 0$ et par suite $c(g) = 0$ et donc $g = 0$.

    Oui agitation. Je trouve ça surprenant que l'unicité du lifting (s'il existe) entraîne son existence ou que $P'$ soit inversible modulo $P$. C'est certainement au fait de $1$ générateur et une relation mais quand même !
  • Peut-être que dans le cas enfantin $A = k[X]/\langle P\rangle$, c'est inutile de passer par $\Omega_{A/k}$ : on devrait être capable de démontrer DIRECTEMENT ces équivalences. Invoquer un truc plus compliqué que ... c'est avouer que l'on n'a pas compris. A suivre.
  • Flip-Flop,
    J'essaie de rattraper mon retard sur tes posts et après je te laisse travailler. A propos de celui là : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?3,2068882,2093670#msg-2093670. Oui, QUAND $A/k$ est de type fini, $A/k$ séparable (au sens de l'idempotent de séparabilité), c'est pareil que $A/k$ formellement nette (= formellement non ramifiée). Pas besoin que $A/k$ soit de présentation finie.

    Par ailleurs, $(\Omega_{A/k}, d)$ avec $d : A \to \Omega_{A/k}$, tu seras obligé d'y passer un jour ou l'autre. Au début, on peut faire des choses formelles sans modèle pour $(\Omega_{A/k}, d)$ : unique solution du problème universel de dérivation ...etc...

    1. Il y a un jeu formel qui fabrique une dérivation à partir de la différence de deux relèvements d'un morphisme $A \to C/I$ où $C$ est une $k$-algèbre et $I$ un idéal de $C$ de carré nul (dérivation de $A$ dans le $A$-module $I$). Je t'attache une page brouillon. Si c'est imbitable laisse béton.

    Et si tout va bien, on doit tomber, de manière formielle, sur l'équivalence $\Omega_{A/k} = 0$ si et seulement si $A/k$ est formellement nette. C'est un petit jeu formel, c'est le cas de le dire.

    2. Mais maintenant, on dispose du modèle de Kähler $\Omega = J/J^2$ avec $J = \ker \mu$ où $\mu$ est la multiplication $A \otimes_k A \to A$. Si $A/k$ est de type fini; $J$ est un idéal de type fini donc $J = J^2$ est équivalent à $J$ engendré par un idempotent (déterminant's trick).
    Et du coup $\Omega_{A/k} = 0$ équivaut à l'existence d'un idempotent de séparabilité i.e. $A/k$ séparable.

    J'espère que ce n'est pas trop nébuleux. Est ce que tu disposes de Raynaud (Anneaux locaux henséliens) ?
  • Claude,

    c'est parfait, j'achète les dérivations. Je dois faire un petit exemple histoire d'être certain que j'ai bien compris (ahah) mais c'est clair et nette :-D Merci

    Non je n'ai pas le livre de Raynaud !
  • $\def\c{\text{c}}\def\Gr{\text{Gr}}$Salut FlipFlop. Je reviens sur ton post http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?3,2068882,2093454#msg-2093454 qui se termine par ``j'ai un mal fou à bien isoler les choses et pas convaincu de ne pas me mélanger les pinceaux'' ou un truc comme cela. Je pense qu'il faut aller doucement sinon on va exploser et effectivement on risque de tout mélanger.

    $\bullet$ Le contexte est le cadre enfantin $A = k[X]/\langle P\rangle$. Pas étonnant que tu dises ``j'ai un mal fou ...etc...'' car cela se bouscule au portillon vu les équivalences (j'en rajoute au panier et cette fois, je suis sûr de ces équivalences) :
    $$
    A/k \text { est séparable (idemp. de séparabilité) } \quad \Leftrightarrow\quad
    A/k \text { est étale} \quad \Leftrightarrow\quad A/k \text { est non ramifiée} \quad \Leftrightarrow \quad 1 \in \langle P, P'\rangle
    \quad \Leftrightarrow\quad \Omega_{A/k} = 0
    $$Et dans ce cas, $P$ est primitif, a fortiori $A/k$ est plat et $\Gr(P) \ge 1$.

    Eh bien, ces équivalences, il faut les prouver. En mettant provisoirement de côté $\Omega_{A/k} = 0$ si on veut. Et j'ai fait débarquer un peu de nouveauté : la platitude de $A/k$ ainsi qu'une propriété de profondeur : $\Gr(P) \ge 1$, cela signifie simplement que $P$ est régulier : $PF = 0 \Rightarrow F = 0$. Un peu snob de parler de profondeur certes, mais il faut penser au futur dans lequel interviendra par exemple $n$ polynômes en $n$ variables ...etc...

    $\bullet$ A un moment donné, tu fais un truc moche qui n'a pas à figurer ici à mon avis : tu supposes l'existence d'un relèvement (cf ton post pour le contexte) et tu forces $P$ unitaire de manière à obtenir $1 \in \langle P, P'\rangle$. Je vais dire que c'est hors-sujet ICI car l'existence d'un relèvement cela touche à lisse. Tu peux par exemple l'obtenir pour $P = 0$ (prendre $Q = X$ avec tes notations) et bien sûr, on n'a pas $1 \in \langle P, P'\rangle$. Bref, mettre cela de côté pour l'instant.
  • Hello Claude,

    J'y vois un peu plus clair (enfin il y en a une qui apparaît pas a l'écran :-D),. Dans les équivalences, il y a un truc non trivial que je n'arrive pas a faire. Donc je garde le contexte. Je suppose que $A / k$ est séparable i.e l'idéal $ \langle y-z \rangle $ dans $A \otimes_k A$ avec $y = x \otimes 1$ et $z = 1 \otimes x$ est idempotent.

    La problématique c'est de prouver que $P'$ est inversible $\pmod{P}$. Le truc qu'on peut faire c'est de dire que
    $\Omega_{A / k} = 0 $ because séparable. Ensuite, si j'ai bien compris on a une autre version de $\Omega_{A / k}$ (autre version que $J / J^2$). C'est un $A$-module quotient $ \frac{A dx}{A P' dx}$ ici pas de panique pour le $dx$ c'est juste un truc formel pour dire un vecteur de base.

    Donc $\Omega_{A / k} = 0$ entraîne que $P'$ est inversible dans $A$ et on a gagné !

    Mais le truc, et je pense que l'on est tous les deux d'accord, c'est que l'on aimerait bien une preuve direct sans passer par $\Omega$. Donc un petit calcul ! Pour l'instant, je n'ai pas trouvé la chose convoité !

    Ps : J'ai trouvé le livre de Raynaud.
  • Oui, on aimerait bien se passer de $\Omega_{A/k}$ en un premier temps. Mais pour l'instant, je ne vois pas comment m'en tirer en écrivant que $y-z \in \langle(y-z)^2\rangle$.

    Une idée serait de LOUCHER sur $\Omega_{A/k}$ de la manière suivante SANS AUCUNE CLAUSE sur $P$. On considère l'application $A$-linéaire surjective
    $$
    \Theta : A \twoheadrightarrow J/J^2, \qquad 1 \to y-z
    $$Montrer que son noyau est $P' A$ (je ne sais plus comment on fait !). Si bien que $A/P'A \simeq J/J^2$.
    Et donc si $J = J^2$, c'est que $P'$ est inversible dans $A$.

    Et du coup, je dis que l'on voudrait se passer de $\Omega_{A/k}$ mais je fais pire que cela : je considère en planquette les deux modèles, celui de Kähler et le modèle jacobien !!
  • Claude,

    Ok, c'est marrant d'arpenter les preuves pour récupérer une identité pour un polynôme d'une variable :-D

    Alors si on regarde à la page $355$. On voit quelque chose

    On considère $\delta : A \to A / \langle P'(x) \rangle$ $A$-linéaire, donnée par $g \pmod{P} \mapsto g' (x) \pmod{P'(x)}$.
    (ca ne dépend pas du lift $\tilde{g}$ de $g$ puisque $P(x) = 0$ (dans $A$)).

    On voit que c'est un $k$-dérivation, et il existe une unique application $A$-linéaire qui factorise $J / J^2 \to A / \langle P'(x) \rangle$.

    Si on suppose que $J / J^2 = 0$ alors $\delta (X \mod{P}) = 0$ mais la dérivée de $X$ c'est $1$, et on trouve $1 = 0$ dans $A / \langle P' \rangle$. Mais ça ne me donne pas l'inverse voulu !

    Mais dans tous les cas, je dois lire un peu plus !

    J'en profites pour refaire une jolie preuve que je viens de voir dans le livre de Raynaud.

    Soit $R$ un anneau, soit $I$ un idéal de carré nul. Soit $e_1,e_2 \in R$ deux idempotents, tel que $e_1 = e_2 \pmod{I}$. Alors $e_1 = e_2$.

    On note : $x = e_1 - e_2 \in I$, on a :
    $$
    x^3 = (e_1-e_2)^3 = e_1^3 -3e_1^2 e_2 + 3 e_1 e_2^2 -e_3^3 = e_1-e_2 = x\qquad \text{Puisque $e_1,e_2$ idempotent}
    $$
    Puisque $x^2 = 0$, on obtient $x = x^2 x = 0$.

    Remarque : ça fonctionne également si on suppose que $x$ est nilpotent à la place de $x^2=0$ (c'est ce que présente Raynaud) puisque l'on a : $x (1-x^2) = 0$ et $x^2$ est nilpotent donc $1-x^2$ inversible.
  • Il faut éviter de faire des calculs bourrins et admettre que $\Omega_{A/k}$, il faudra y passer, avec les deux modèles en plus.

    J'en fais quand même un (calcul bourrin) en écrivant que $y-z$ est multiple de $(y-z)^2$ et en remontant dans $k[Y,Z]$ :
    $$
    Y-Z = (Y-Z)^2 Q(Y,Z) + P(Y) U(Y,Z) + P(Z)V(Y,Z)
    $$Je dérive en $Y$ PUIS je fais $Y=Z=X$. Je trouve alors, en notant avec un indice 1 (et un ') la dérivée par rapport à la première variable $Y$
    $$
    1 = P'(X) \times U(X,X) + P(X) \times \big(U'_1(X,X) + V'_1(X,X)\big)
    $$Cela te va ?
  • Claude,

    Je pense que c'est cool ! Je suis d'accord pour dire qu'il faut éviter les calculs bourrins mais c'est bien quand même merci :-D
  • Du coup, toujours dans le cadre enfantin, autant faire un calcul plus utile et sans aucune supposition sur $P$.

    $\bullet$ D'abord, dans $\fbox{$J/J^2$}$, je dis que l'on a :
    $$
    G(y) (y -z) = (y-z) G(z), \qquad \qquad P'(y) (y -z) = (y-z) P'(z) = 0
    $$Attention : c'est modulo $J^2$. A gauche, c'est le cas particulier du fait général : il y a coïncidence sur $J/J^2$ des 2 structures de $A$-modules gauche, droite de $A \otimes_k A$. A droite, c'est parce que c'est modulo $J^2$.

    $\bullet$ Je reprends l'application $A \twoheadrightarrow J/J^2$ qui réalise $1 \mapsto y-z$ que je note $\Theta$ comme ce matin. Elle réalise :
    $$
    \Theta : G(x) \mapsto G(y) (y -z) = (y-z) G(z), \qquad \quad P'(x) \mapsto 0
    $$Facile de déterminer son noyau : $G(x) \in \ker \Theta$ se remonte à $k[Y,Z]$ en :
    $$
    G(Y) (Y-Z) = (Y-Z)^2 Q(Y,Z) + P(Y) U(Y,Z) + P(Z)V(Y,Z)
    $$Je dérive en $Y$ PUIS je fais $Y=Z=X$. Je trouve alors, en notant avec un indice 1 (et un ') la dérivée par rapport à la première variable $Y$
    $$
    G(X) = P'(X) \times U(X,X) + P(X) \times \big(U'_1(X,X) + V'_1(X,X)\big)
    $$Dans $A$, cela dit que $G(x)$ est multiple de $P'(x)$. Bilan :
    $$
    \ker \Theta = P'(x) A , \qquad\qquad A/P'(x)A \simeq J/J^2
    $$
  • Claude, (un peu hors sujet, je regarde ton message juste après).

    Je fais un truc pour comprendre l'histoire de $\Omega _{A / k}$. Donc c'est un peu hors sujet puisque je vais prendre un exemple lisse et pas étale.

    Je note $k := \Z[ 1/2]$ la base (hum remarque faudrait vraiment écrire $B$ l'anneau de base, non ?) et $A := k[x,y] := k[X,Y] / \langle X^2+Y^2-1 \rangle$.

    La matrice Jacobienne du système est $$ \text{Jac} := \begin{bmatrix} 2X & 2Y \end{bmatrix}$$
    Et on note $$J_a := \text{Jac}^{T}(x,y) \in \mathcal{M}_{2,1}(A) \qquad \qquad J_a = \begin{bmatrix} 2x \\ 2y \end{bmatrix}$$

    Le module des dérivations $\Omega_{A / k}$ est isomorphe à $\text{Coker}(J_a)$, c'est le quotient de $A^2$ par le sous-module engendré par le vecteur $(x,y)$. Mais pour un raison de facilitation je vais noter $(dx,dy)$ la base canonique de $A^2$ et on a : $(x,y) = xdx+ydy$ (note j'ai viré le $2$ de la différentielle puisqu'il est inversible).

    Maintenant si un $A$-module $M$ se pointe, une application linéaire de $\Omega_{A/k} \to M$ est équivalente à la donnée de deux vecteur $m_1$ et $m_2$ de $M$ qui vérifie $ x m_1+ym_2 = 0$.

    Je passe ici sur le fait que $\Omega_{A / k}$ est projectif (je ne sais pas quoi faire de cette information).

    Maintenant, je prends un nombre premier disons $p = 17$ (c'est demain le $17$). Je considère $R := \Z / 17^2 \Z$ l'idéal engendré par $17$ dans $R$, qui est de carré nul.

    Je fais un petit diagramme " au-dessus de $k$ " :

    $$ \xymatrix{ & \Z / 17^2 \Z \ar[d]^{\pmod{17}} \\ A \ar[duur]^{\tilde{\zeta}} \ar[r]_{\zeta} & \Z / 17 \Z & }\qquad \qquad \begin{matrix} \zeta := (x,y) \mapsto (3,3) \\ \tilde{\zeta} := (x,y) \mapsto (3,241) \end{matrix} $$

    Explication j'ai pris une solution $(3,3)$ de l'équation $x^2+y^2 = 1$ dans $\Z / 17 \Z$ et je l'ai remonté à $\Z / 17^2 \Z$. Là l'objectif c'est de comprendre comment $\Omega_{A / k}$ permet de construire les autres solutions (je suis vraiment pénible).

    La théorie nous dit que les autres solutions au dessus de $(3,3)$ sont données par les $k$-dérivation de $A$ dans le $A$-module $(17) \subset R $.

    Alors attention la structure de $A$-module de $(17)$ est donné par la formule :
    $$b \star v := \tilde{\zeta(b)} \times_R v = \tilde{b(3,3)} \times_R v$$
    Ici $\tilde{\text{Machin}}$ c'est un relèvement quelconque de $\text{Machin} \in \Z/17\Z$ à l'anneau $\Z/ 17^2\Z$.

    Donc maintenant la donnée d'un morphisme de $\Omega_{A / k} \to (17)$ est donc équivalente à la donnée de $a,b \in (17)$ tel que $3a+3b = 0$ et comme $3$ est inversible dans $R$, et bien c'est la même chose que la donnée d'un élément $a \in (17)$. Par exemple, on prend $a=2 \times 17$ et donc $b = -2 \times 17$.

    Et là magie : $(3,241) +(34,-34) = (37,207)$ et on a : $37^2+ 207^2 = 1 \pmod{17^2}$. Une nouvelle solution :-D

    Pour l'instant c'est encore un peu du bricolage !
  • Vu. Cela me fait penser à la page manuscrite que je t'ai filée hier. Tu vois que dérivations et relèvements, dans un contexte ad-hoc, marchent la main dans la main. Faut juste faire attention à la structure de $A$-module de l'idéal $I$ de carré nul.
  • OK pour ton avant dernier message et également ok pour les dérivations, quand j'ai vu ta feuille manuscrite je me suis dis que c'est vraiment ce qu'il me manquais !

    Merci beaucoup ! Je vais continu a lire, histoire de solidifier la théorie !

    $5$ heures plus tard, j'ai éclaté en essayant de lire vos notes de Luminy :-D
  • Claude,

    Mais quand même une toute petite question, enfin ce n'est pas spécialement une question, c'est plus une situation à étudier !

    Je prend $k = \Z$ comme base. Et $A := \Z[X,Y,Z] / \langle Z^2-Z, ZX \rangle$. C'est une $k$-algèbre lisse. Pourquoi ? Je vais vérifier la propriété de lifting. Soit $R$ un anneau et $I$ un idéal de carré nul. Soit $(x,y,z) \in R / I$ une solution modulo $I$, comme $z$ est idempotent, on peut le lifter via $e \mapsto 3e^2-2e^3$ on note $z' \in R$ le lifting. Ensuite on lift $y$ n'importe comment vu qu'il n'y a pas de contrainte. Pour $x$, on le remonte de manière quelconque disons $\tilde{x}$ et ensuite on pose $x' = (1-z') \tilde{x}$.

    Alors $x' \pmod{I} = (1-z) x = x$ puisque $x = xz+ (1-z)x$ et que $xz=0$ et d'autre part $z' x' = z'(1-z') \tilde{x} = 0$ puisque $z'$ est idempotent.

    Bref, c'est lisse au sens de Grothendieck sauf erreur de calcul (j'ai oublié de dormir).

    Si je comprend bien, ça donne que $\Omega_{A / k}$ est un $A$ module projectif facteur direct de $A^3$. Mon intuition me dit que ce n'est pas de rang constant, et donc le polynôme rang d'une matrice de projection associé ne doit pas être un monôme et donc on va récupérer un système complet d'idempotent de $A$ et en quelque sorte décomposer $A$ en composante de rang constant. (Vu mon exemple, un plan et une droite). Ca doit être $z T+(1-z) T^2$ !

    Est-ce que tu comprends ce que je veux dire ? Problème faire les calculs pour fabriquer une matrice de projection, je n'y ai pas réfléchi !
  • Salut Flip-Flop

    $\bullet$ Bien sûr que je comprends ton exemple. On en a déjà parlé : la lissité de Grothendieck se fiche de la dimension. Et d'ailleurs, c'est le polynôme rang du module projectif $\Omega_{A/k}$ qui va nous donner les composantes. Il faut que tu retournes dormir : il y a un bug LaTeX dans ton polynôme rang. Je vais regarder ton exemple.

    $\bullet$ Là, je prends un autre exemple tout le CONTRAIRE . Je vais berner le logiciel avec un exemple non équi-dimensionnel. A la base, je mets $k = \Q$ car le logiciel est faible (je pourrais travailler avec $k = \Z$ via la décomposition primaire de l'idéal engendré par les deux polynômes de $F$) :
    $$
    \{ x^2(y-1) = y^2 - y = 0\} = \{ y = 1\} \cap \{x^2 = y = 0\}
    $$
    [color=#000000]> k := RationalField() ;
    > A2<x,y> := AffineSpace(k,2) ;  
    > F := [x^2*(y-1), y*(y-1)] ;
    > Ideal(F) eq Ideal(y-1) meet Ideal([x^2,y]) ;
    true
    [/color]
    
    La honte ce logiciel qui me dit que $\{ F = 0 \}$ est lisse
    [color=#000000]> V := Scheme(A2,F) ;
    > IsNonSingular(V) ;
    true
    > IsNonSingular(V : FullCheck := true) ;
    true
    [/color]
    
    Alors que
    [color=#000000]> V1, V2 := Explode(IrreducibleComponents(V)) ;
    > V1 ;
    Scheme over Rational Field defined by
    y - 1
    > V2 ;
    Scheme over Rational Field defined by
    x^2,
    y
    > IsNonSingular(V2) ;
    false
    [/color]
    

    $\bullet$ Un truc vachement important : les notes de Luminy n'ont jamais été terminées/finalisées. Pourquoi ? Par épuisement des auteurs. J'en ai eu marre de passer plusieurs années sur le Algèbre Commutative X de Bourbaki que je trouve imbitable.
    MAIS ces notes de Luminy ont été étudiées et complétées de manière vachement soignée par un gars de nom Parson James (je crois qu'il est à la retraite, peux tu vérifier car mon navigateur est pourri). C'est un gars qui connait bien EGA et il a produit un .TeX remarquable, très très soigné. Mais à l'époque, je n'étais plus dedans et je n'ai pas pris le temps de regarder attentivement ce qu'il avait écrit.

    Car je suppose que tu sais que dans EGA, il y a des preuves d'une extrême complexité concernant l'aspect plat d'une algèbre lisse. Es tu au courant de cela ? Platitude et profondeur, tu ne pourras pas y couper. Tiens j'envie de proncer ``syntomic'' de Stacks : je sais que Chat-Maths adore, ça va le faire venir, sans aucun doute.
  • Je suis déjà là!
    Je ne dis simplement rien, par manque de temps (rentrée etc...) et, surtout, de chose intéressante à ajouter :-D. Tenter de travailler un poil sur l'aspect plat, la profondeur, tout ça, je ne dis pas non. Mais peut-être pas tout de suite? Là, je suis en train de me farcir à nouveau (en espérant en retirer un peu plus de trucs que la première fois) Local Algebra de Serre, et le Matsumura. Mais ça prend du temps.
  • Hello,

    Bonne rentrée à chat-maths.

    Je pense que j'ai compris comment produire ma matrice de projection. En fait, dans les notes de Luminy page 76, l'interprétation matricielle des $V_i$. On y voit la relation $VA = \text{Id}$ et donc $(AV)^2 = AV AV = AV$. Ici $A$ est la transposé de la Jacobienne. L'image de $AV$ est l'image de $A$ puisque $AVA = A$. Et donc on dispose d'un projecteur pour l'image de $A$, mais nous on veut le conoyau de $A$ et donc on prend $1-AV$.


    Reste à voir comment construire $V$. Alors $V$ s'obtient dans le cas générique du relèvement. Faut faire attention aux $X-V$ dans le texte. Et faut faire attention a la notion de matrice lorsque l'on a un système générateur non libre.

    J'explicite les choses. D'un part, la matrice Jacobienne du système est :
    $$
    \begin{bmatrix}
    0 & 0 & 2X-1 \\
    Z & 0 & X
    \end{bmatrix} \in \mathcal{M}_{2,3}(k[X,Y,Z])
    $$
    Elle représente une application linéaire $A^3 \to A^2$. On évalue cette matrice $(X,Y,Z) \mapsto (x,y,z)$ et on transpose :
    $$
    \textbf{J}_a := \begin{bmatrix}
    0 &z \\
    0 & 0 \\
    2z-1 & x
    \end{bmatrix}
    $$
    Ca donne une application $A^2 \to A^3$. Mais en fait il s'agit exactement de la matrice de $\delta_I$ (cf par $77$). Ceci veut dire que pour $g_1,g_2 \in A$, on a : $$ \text{Coordonnée dans la base $(dx,dy,dy)$ de } \delta_I (g_1 P_1+g_2P_2) = \text{J}_a \begin{bmatrix} g_1 \\g_2 \end{bmatrix}$$

    Ensuite en regarde la page 76. Pour obtenir la construction de $V$. C'est lié au lifting et comme j'ai fais le lifting. On a :
    $$
    \mathcal{V} = \begin{bmatrix} X \\ Y \\ Z \end{bmatrix} - \begin{bmatrix} (1- (3Z^2-2Z^3))X \\Y \\ 3Z^2 -2Z^3 \end{bmatrix} \pmod{I^2}
    $$
    On trouve : $$V = \begin{bmatrix}
    0 & 0 & 2Z-1\\
    Z & 0 & 0
    \end{bmatrix} $$
    Ceci veut dire que :
    $$
    \mathcal{V} = V \times \begin{bmatrix} P_1 \pmod{I^2} \\ P_2 \pmod{I^2} \end{bmatrix}
    $$
    On a pas unicité mais ce qui est certain c'est que $V \times \text{J}_a$ représente $\text{Id}_{I / I^2}$

    On a : $$ U :=V \times \textbf{J}_a = \begin{bmatrix} 1 & -X \\ 0 & Z \end{bmatrix}$$
    Et par exemple $$U \times \begin{bmatrix} 0 \\ 1 \end{bmatrix} = -X P_1 + Z P_2 = P_2 \pmod{I^2}$$
    On fait dans l'autre sens, on trouve :
    $$
    1 - \textbf{Ja} V =
    \begin{bmatrix} 1-z & 0 &0 \\ 0 & 1 & 0 \\ 0 & 0 &0 \end{bmatrix}
    $$

    Si $z= 0$ de rang $2$ et si $z = 1$ de rang $1$. Donc $z=0$ on retrouve le plan et $z=1$ on retrouve la droite.

    C'est vraiment délicat au niveau du typage ici, je dois relire encore un fois !

    ps : Je n'ai pas trouvé le joli pdf de Parson James !
  • $\def\tra#1{{\,^{\rm t}\!#1}}\def\Jac{\text{Jac}}\def\Id{\text{Id}}\def\bfX{\mathbf X}\def\Im{\text{Im}\,}$Flip-Flop. Je te fais la trame du calcul de la matrice de projection pour $\Omega_{A/k}$. Juste la trame. Je vais renommer tes 3 variables $X,Y,Z$ en $X_1, X_2, X_3$ par commodité.

    Acteurs : trois variables $\bfX = (X_1, X_2, X_3)$, 2 polynômes $F_1, F_2$, l'idéal $I = \langle F_1, F_2\rangle$, $A = k[\bfX]/I$. Puisque tu as montré que le binz est lisse, c'est que tu as un certificat du relèvement de l'identité $A \to A$, avec $k[\bfX]/I^2$ au dessus de $A$ bien entendu. Donc tu disposes de 3 polynômes $\widetilde {X_i}$ pour $i = 1, 2, 3$, définis modulo $I^2$.

    Je prends mes notations en posant $H_i = X_i - \widetilde {X_i}$ de façon à avoir $\widetilde {X_i} = X_i - H_i$ (ici une petite coquetterie de ma part pour faire disparaître un signe $-$ quelque part). $H$ pour accroissement. Les $H_i$ sont définis modulo $I^2$. Et le fait que cela soit un relèvement se traduit par :
    $$
    F \equiv H_1 {\partial F \over \partial X_1} + H_2 {\partial F \over \partial X_2} + H_3 {\partial F \over \partial X_3} \bmod I^2, \qquad \fbox {$F \in I$, disons $F = F_1, F_2$}
    $$Tu installes la differential map $d$ et (le conoyau de) la transposée de la jacobienne (la jacobienne cocorico est $2 \times 3$, sa transposée $3 \times 2$)
    $$
    \xymatrix@C=1.5cm{
    I/I^2 \ar[r]^d & A^3 \ar@{->>}[r]^-{\pi} & A^3 / \Im \tra{\Jac} = \Omega_{A/k}
    } \qquad\qquad (\star)
    $$Attention, c'est un tantinet détypé. Le $A^3$ que tu vois, c'est bien d'y penser en
    $$
    A^3 = AdX_1 \oplus AdX_2 \oplus AdX_3 = \Omega/I\Omega \qquad\qquad \Omega = \Omega_{k[\bfX]/k} = k[\bfX] dX_1 \oplus k[\bfX] dX_2 \oplus k[\bfX] dX_3
    $$La differential map $d$ c'est simplement
    $$
    d : \qquad F \bmod I^2 \longmapsto \sum_{i=1}^3 {\partial F \over \partial X_i} dX_i \bmod I
    $$Of course l'image de $d$ c'est le noyau de $\pi$ par définition. Bref $(\star)$ est banalement exacte au milieu et à droite. Ca, c'est général.

    Mais ce qu'il faut maintenant annoncer (la lissité) c'est que $d$ est une injection rétractée par $r$, $r \circ d = \Id_{I/I^2}$ où $r$ réalise $dX_i \mapsto H_i$. Et donc $d \circ r$ est un projecteur de $A^3$ :
    $$
    (d \circ r) \circ (d \circ r) = d \circ r
    $$Et l'image de $d \circ r$ c'est l'image de $d$. Si bien que tu tiens un supplémentaire $S = \Im(\Id_3 - d \circ r)$ de $\Im d$ dans $A^3$
    $$
    A^3 = \Im d \oplus S = \ker \pi \oplus S \qquad \hbox {avec} \qquad \fbox {$\Omega_{A/k} \simeq S$}
    $$Et $S$ est encodé (au sens image) par le projecteur $ \Id_3 - d \circ r$.

    Tu n'as plus qu'à faire les calculs.
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