Un morphisme

Bonsoir
J'étudie les isométries du cube. J'ai montré que $Is^+(C) \cong \mathfrak S_4$.
Je souhaite montrer que $Is(C) \cong \mathfrak S_4 \times \Z/2\Z$.

J'introduis l'application
$\psi :Is(C) \rightarrow Is^+(C) \times \Z/2\Z$ définie par $f \mapsto \begin{cases}
(f,0) &\mbox{si }\; f \in Is^+(C) \\
(f \circ s_O,1) &\mbox{si }\; f \in Is^-(C) ,
\end{cases}$
où $s_O$ est la symétrie de centre $O$ (l'isobarycentre de mon cube).

Pour montrer qu'il s'agit d'un morphisme, je distingue quatre cas pour $f,g \in Is(C)$.
Par exemple je prends $f \in Is^+(C)$ et $g \in Is^-(C)$.
Comme $f \circ g \in Is^-(C)$, j'écris alors :
$\psi(f \circ g) = ((f\circ g) \circ s_O,1) = (f \circ ( g \circ s_O), 0+1) = \psi(f) \circ \psi(g)$

Est-ce correct ? Je voudrais être sûr de ne pas raconter n'importe quoi. En particulier, la dernière égalité.
Merci d'avance.

Réponses

  • Ça m'a l'air ok mais tu passes le point clé sous silence, qui est caché dans les cas où $f\in\mathrm{Is}^-(C)$, à savoir que $s_O$ est central dans $\mathrm{Is}(C)$, ce qui permet de « passer les $s_O$ éventuels à droite ».
  • Merci.

    Effectivement. Il faut que je montre que $s_O$ commute avec tout le monde dans $Is(C)$.
    Je prends donc $f \in Is(C)$ et je cherche à montrer que $f \circ s_O = s_O \circ f$.
    Autrement dit que $s_O=f^{-1} \circ s_O \circ f$. Mais je ne vois pas comment...
  • Le point $O$ est fixe par toute isométrie du cube (pourquoi ?).
    Cela veut dire qu'on peut identifier les applications affines que sont les isométries du cube à des applications linéaires. Or l'application linéaire associée à $s_O$ est... quoi, au fait ?

    De façon plus terre à terre, $s_O$ envoie un sommet du cube sur le somme opposé. Il s'agit donc de montrer que le sommet opposé à l'image d'un sommet est l'image du sommet opposé. Ça a l'air accessible, par exemple en caractérisant le sommet opposé par une condition de distance (distance qui restera inchangée par l'application d'une isométrie du cube).
  • Je vois les choses en partie.

    $O$ est l'isobarycentre du cube et $f$ est une isométrie du cube.
    Or une application affine conserve les barycentres donc $f(O)=O$.
    L'application linéaire associée à $s_O$ est $-id_{\R^3}$ et $-id$ commute toujours.
    C'est tout de suite plus simple !

    Je ne comprends pas :
    Math Coss a écrit:
    Cela veut dire qu'on peut identifier les applications affines que sont les isométries du cube à des applications linéaires.

    Dois-je comprendre qu'on "vectorialise" notre espace affine en choisissant $O$ pour origine ?

    Pour la version plus terre à terre : l'isométrie $f$ conserve les longueurs donc envoie une diagonale sur une diagonale (caractéristique des diagonales). Ainsi soit elle échange les extrémités de la diagonale, soit pas.
  • Cuba a écrit:
    Dois-je comprendre qu'on "vectorialise" notre espace affine en choisissant $O$ pour origine ?
    Précisément. Je n'osais pas écrire de gros mots à cette heure.
    Vectorialiser, c'est écrire la bijection donnée par les axiomes d'espace affine chaque fois que l'on fixe un point, ici $O$ : à tout point $M$ de l'espace affine on associe le vecteur $\vec{OM}$. Dans ces termes, les applications affines qui fixe $O$ correspondent aux applications linéaires de l'espace vectoriel.
    De façon plus concrète, on choisit simplement un repère avec l'origine en $O$. Les isométries sont affines donc en coordonnées, elles sont de la forme $\R^3\to\R^3$, $X\mapsto AX+B$. Vu que $O$ est fixe, $B=0$. Ainsi, dans tout repère d'origine $O$, toute isométrie du cube est déterminée, en coordonnées, de la forme $f_A:X\mapsto AX$. Comme la symétrie de centre $O$ correspond à l'application $X\mapsto -X$, elle commute avec $f_A$, vu que cette dernière est linéaire.

    Pour la suite, en effet, dans un cube de côté $a$, les paires de points opposées (les diagonales quoi) sont les seules paires de points à distance $a\sqrt3$ (modulo erreur de calcul de ma part). La fin est plus discutable : une isométrie $f$ ne conserve pas nécessairement une diagonale (elle permute les diagonales) donc la phrase « soit elle échange les extrémités de la diagonale, soit pas » n'a pas trop de sens.
    Ce qui se passe c'est que si on se donne une isométrie $f$ et un sommet $M$, si on note $N=s_O(M)$ le sommet opposé à $M$, alors $f(N)$ est l'unique point à distance $a\sqrt3$ de $f(M)$, c'est-à-dire le sommet opposé à $f(M)$. Autrement dit, $f(s_O(M))=f(N)=s_O(f(M))$, ce qu'on voulait.
  • Bien sûr pour les diagonales, j'ai écrit trop vite.
    Un énorme merci pour ton aide Math Coss.

    Bon dimanche à toi.
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