Valeurs propres et assertions équivalentes

Bonjour,

Je bloque sur la première implication. Et je ne comprends pas la première phrase du corrigé :

"On pourra, quitte à remplacer $u$ par $u- \lambda id_E$, supposer que la valeur propre $\lambda$ est nulle."

Je n'ai pas lu la suite du corrigé car je compte essayer de la faire moi-même.121718

Réponses

  • Bonjour

    Montre que 0 est valeur propre de $u-\lambda Id$
  • D'accord merci. Posons $v=u - \lambda id_E$.
    $0$ est valeur propre de $v$ s'il existe un vecteur non nul $x$ tel que $v(x)= 0 \times x$
    Or $\lambda$ est une valeur propre de $u$ donc $\ker(v) \ne \{0\}$ ce qui assure l'existence d'un $x \ne 0$ tel que $v(x)=0$
    Montrons $(i) \implies (ii)$
    Cela revient alors à montrer que $E=\ker(v^2) \bigoplus Im(v)$
    • Soit $y \in \ker(v^2) \cap Im(v)$. Alors $v^2(y)=0$ et il existe $x \in E$ tel que $y=v(x)$. Je ne vois pas comment montrer que $y=0$
    • Le théorème du rang donne $\dim E=\dim \ker(v) + \dim Im(v)$ mais ici on a du $\ker(v^2)$ je ne vois pas comment faire.
  • C'est quoi la définition de $E_{0}(u)$ déjà grand nigaud ?
    Ecris-la et ça résoudra tes deux points.
  • $E_0(v)=\ker(v)$ mais je ne vois toujours pas :-S
  • Utilise l'hypothèse bon sang
  • Quand même, ne pas voir au moins pour le deuxième point alors que tout est littéralement écrit, sans avoir à appliquer le moindre raisonnement, c'est un peu exagéré.
  • D'après $i)$ on a $E_0(u)=\ker(v^2)=\ker(u)$

    Donc on doit montrer $E=\ker(u) \bigoplus Im(v)$ :-S et là encore un problème j'ai du $v$ mélangé avec du $u$.
  • @Riemann
    Je ne trouve pas ça évident.
    Je n'ai pas réussi à montrer que $\ker(u- \lambda id_E) \oplus Im(u- \lambda id_E)=E$ alors que j'ai appliqué les définitions.

    Après l'histoire de remplacer $u-\lambda id_E$ par $u$ m'embrouille et je n'y arrive pas.
  • Je crois que je n'ai pas compris le rapport entre $0$ valeur propre de $u-\lambda id_E$ et le fait de pouvoir considérer $\lambda=0$.
  • Si l'équivalence $(1)\Leftrightarrow(2)$ est vrai pour tout $u$ et pour $\lambda=0$, alors elle est vraie pour tout $u$ et pour tout $\lambda\in\K$. Cela justifie pourquoi dans ton corrigé on peut se restreindre au cas $\lambda=0$. A toi de comprendre maintenant pourquoi c'est vrai.
  • D'accord c'est plus clair.

    Si c'est vrai pour la valeur propre nulle alors en posant $v= u - \lambda Id_E$ c'est vrai pour la valeur propre $\lambda$.

    En effet, $0$ est valeur propre de $v$ si et seulement si $\lambda$ est valeur propre de $u$.

    $(i) \implies (ii)$
    Montrons que $E= \ker(u ^2) \bigoplus Im(u)$
    Mais $E_0(u)=\ker(u)$ donc il suffit de montrer que $E= \ker(u) \bigoplus Im(u)$ car $\ker(u)=\ker(u^2)$.
    • Le théorème du rang donne $\dim E= \dim \ker(u) + \dim Im(u)$
    • Soit $y \in \ker(u) \cap Im(u)$. Alors $u(y)=0$ et il existe $x \in E$ tel que $y=u(x)$. Donc $u^2(x)=0$. Donc $x \in \ker(u^2)=\ker(u)$ ainsi $y=u(x)=0$
    $(ii) \implies (iii)$
    $Im(u)$ est stable par $u$.

    $(iii) \implies (iv)$
    Comme $E_{\lambda}(u)=\ker(u- \lambda id_E)$ et qu'on a supposé $\lambda=0$ on a : $E=\ker(u) \bigoplus F$ avec $u(F) \subset F$.

    Or, $F$ est stable par $u$ donc on peut définir l'endomorphisme induit par $u$ sur $F$. Notons $d=\dim \ker(u)$.

    Notons $B=(B_1,B_2)$ une base adaptée à la décomposition $E=\ker(u) \bigoplus F$. Un déterminant par blocs donne $\chi_u(X)=X^d \chi_{u_F} (X)$
    Comme $F \cap \ker(u) = \{0 \}$ alors $0$ n'est pas racine de $\chi_{u_F} (X)$ et donc $m(0)=d= \dim \ker(u)$

    $(iv) \implies (v)$ Cette implication me semble difficile.
    Pas réussi et je n'ai pas compris la correction. La fin je ne comprends plus rien, à quoi ça sert de montrer $d=d'$ ?

    Pourquoi $\ker(u)=\ker(u^k)$ ?
    Pourquoi $XP(X)$ annule $u$ ?
    Pourquoi $0$ est racine simple du polynôme minimal de $u$ ?121748
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  • Peut-être que regarder la forme de $mat_{\mathcal{B}} (u) $, où $\mathcal{B} $ est une base adaptée à la décomposition $E=\ker (u^d) \oplus \ker(P(u)) $, peut t'aider à visualiser pourquoi le premier cadre rouge est vrai et d'où il vient. Ça permet également de comprendre pourquoi $E=\ker(u) \oplus \ker(P(u))$ implique $XP(X)$ annule $u$ (ton troisième cadre).
    Le reste ne me semble pas être d'une grande difficulté, pour comprendre l'intérêt de $d=d',$ il faut que tu trouves où cela intervient dans le reste de la preuve...
    Enfin, il manque un quantificateur de $\ker(u) =\ker(u^k) $. À toi de le trouver quand tu auras compris le reste.
  • Je n'arrive pas à déterminer $mat_B(u)$... J'avais déjà pensé à ça mais je ne voyais pas.

    Si je note $(e_1, \ldots, e_r)$ une base de $\ker(u^d)$ et $(e_{r+1}, \ldots, e_n)$ une base de $\ker P(u)$, je ne vois pas comment calculer $u(e_1)$ etc ... ni comment calculer $u(e_{r+1})$ etc.
  • Bonjour
    @Os ta démonstration de iii) implique 1v) ne me semble pas claire. En fait je ne comprends rien.

    En effet tu écris donc m(0)=d=.... mais c'est quoi m ?
     
  • $m(\lambda)$ désigne usuellement la multiplicité de la valeur propre $\lambda$ dans le cours que j'ai.

    J'utilise aussi le fait que le polynôme caractéristique d'un endomorphisme $u$ stabilisant les sous-espaces vectoriels d'une décomposition $E=E_1 \oplus E_2$ est $\chi_u(X)=\chi_{u_1}(X) \chi_{u_2} (X)$
  • Oui d'accord. Pour moi cette notation n'est pas standard.

    Pour la compréhension de 4 implique 5.

    On suppose que $ P_u(X)=X^d Q(X)$ et $Q(0) \neq 0 $ et $\dim \ker (u)= d$

    L'essentiel vient du fait qu'on $\ker u =\ker u^d. $ Est-ce que tu as compris pourquoi on a cela ?
     
  • D'accord merci.

    Dans le corrigé, ils donnent d'abord $\chi_{u'}(X)$ et après ils démontrent que $\ker(u)=\ker(u^d)$ :-S

    Voici ce que j'ai fait, mais ça ne me semble pas suffisant. Je ne vois pas comment calculer $u(e_i)$ pour $i \in [|1,r|]$.

    Soit $B=(e_1, \cdots, e_{d'}, e_{d'+1}, \cdots, e_n)$ une base adaptée à la décomposition $E=\ker(u^d) \bigoplus \ker P(u)$.
    $$A=\left (
    \begin{array}{c|c|c}
    B_{d'} & O_{d',n-d'} \\
    \hline
    O_{n-d',d'} & C_{n-d'}\\
    \end{array}
    \right)$$
  • Ta matrice me semble bien, que peux tu en déduire en terme de polynômes caractéristiques ?
  • Où $u'$ est l'endomorphisme induit par $u$ sur $Ker u^d$ et $u''$ l'endomorphisme induit par $u$ sur $Ker P(u)$

    On a $\det(A-X I_n) =\det \left ( \begin{array}{c|c|c} B_{d'} - X I_{d'} & O_{d',n-d'} \\ \hline O_{n-d',d'} & C_{n-d'} - XI_{n-d'}\\ \end{array} \right)$

    On a $\boxed{\chi_u(X)=\chi_{u'} (X) \times \chi_{u''} (X) }$

    Mais je n'arrive pas à voir pourquoi $\chi_{u'} (X)=X^{d'}$ où $d'=\dim Ker u^d$
  • Que peux tu dire de l'endomorphisme induit $u'$ au regard de son domaine de définition ?
  • On a $u'=u_{\ker u^d}$

    Donc $\forall x \in \ker u^d, \ u'(x)=u(x)$. Ainsi pour tout $x \in E$ on a $u^d(x)=0 \implies u'(x)=u(x).$

    Or $e_1, \ldots, e_r$ sont des éléments de $\ker u^d$ donc $u^d(e_1)=u^d(e_2)= \cdots =u^d(e_r)=0.$

    Mais pour écrire la matrice dans la base adaptée de $u$ on doit exprimer $u(e_1), \ldots, u(e_r)$ donc je ne comprends pas. :-S
  • On peut calculer le polynôme caractéristique autrement, avec la connaissance des valeurs propres par exemple.
  • Oui, en effet. Merci j'ai compris.

    L'endomorphisme induit $u'$ est nilpotent d'indice $d$ donc son polynôme caractéristique vaut $X^{\dim \ker u^d}=\boxed{X^{d'}}$.

    Pour la suite, $\forall x \in \ker P(u) \ \ u''(x)=u(x)$ et $P(u)(x)=P(u'')(x)=0$

    Donc le polynôme $P$ annule $u''$. Comme $\ker u^d$ et $\ker P(u)$ sont en somme directe cela signifie que $\ker u^d \cap \ker P(u) =\{0 \}$ et donc $0$ n'est pas valeur propre de $u''$.

    D'où $d=d'$ et $\ker u = \ker u^d$. Ainsi, $\boxed{E = \ker u \oplus \ker P(u)}$

    Il me reste 2 points à montrer :

    1) $XP(X)$ annule $u$.
    2) $0$ est racine simple du polynôme minimal de $u$.

    Montrons 1). Soit $x \in E$. Alors il existe un unique couple $(y,z) \in \ker u \times \ker P(u)$ tel que $x=y+z$.
    Ainsi $ (u \circ P(u))(x)= (u \circ P(u)) (y+z)=(u \circ P(u)) (y) +(u \circ P(u)) (z)= P(u) \circ u(y)+ u(0)=P(u)(0)+0=0$
    Pour le point $2$ je sais que le polynôme minimal de $u$ est le polynôme unitaire de plus bas degré qui annule $u$.
    Donc $\pi_u (X)$ divise $X P(X)$. Mais comment être sûr que $0$ est racine du polynôme minimal ?
  • Une valeur propre est toujours racine du polynôme minimal
  • D'accord merci Manda. Je dormirai moins bête ce soir.

    Comme $\chi_u(X)=X^d P(X)$ on sait que $0$ est valeur propre de $u$. Mais le polynôme minimal de $u$ divise $X P(X)$ donc la multiplicité de $0$ comme valeur propre vaut $1$.

    Difficile cette implication.

    Je tente la dernière qui semble plus accessible : $(v) \implies (i)$
    Il s'agit de montrer que $\ker u = \ker u^2$.

    On sait que $\ker u \subset \ker u^2$. Il suffit de montrer que $\ker u^2 \subset \ker u$. Soit $x \in \ker u^2$.

    On sait que $\pi_u (X)= X Q(X)$ avec $Q(0) \ne 0$. D'après le lemme des noyaux $E=\ker u \oplus \ker Q(u)$.

    Il existe un unique un unique couple $(x_1,x_2) \in \ker u \oplus \ker Q(u)$ tel que $x=x_1+x_2$

    Donc $u(x)=u(x_1)+u(x_2)$ et $u^2(x)=u^2(x_1)+u^2(x_2)=0$.Or $u(x_1)=0 \implies u^2(x_1)=0$.

    Ainsi $u^2(x_2)=0$ donc $x_2 \in \ker u^2 \cap \ker Q(u)$. De nouveau le lemme des noyaux donne $\ker \big( (X^2 Q)(u)\big)= \ker (u^2) \oplus \ker Q(u)$ donc $\ker Q(u) \cap \ker u^2 = \{0 \}$

    Finalement, $x_2=0$ et $x=x_1 \in \ker u$
    Ce qui termine l'exercice.

    [OShine. $\LaTeX$ fournit la commande \ker qui gère correctment les espacements.AD]
  • Tant qu'on y est, tu peux prouver qu'une valeur propre est forcément racine de tout polynôme annulateur ?
  • Soit $P$ un polynôme annulateur de $u$. Alors $P(u)=0$.

    Si $\lambda$ est valeur propre de $u$. Soit $x \in E_{\lambda}(u)$. Alors $u(x)= \lambda x$.

    $\forall k \in \N \ u^k(x)=\lambda ^k x$. Posons $P=\displaystyle\sum_{k=0}^p a_k X^k$ alors $P(u)=\displaystyle\sum_{k=0}^p a_k u^k$.

    Donc $P(u)(x)=\displaystyle\sum_{k=0}^p a_k u^k (x)=\displaystyle\sum_{k=0}^p a_k \lambda^k x=P(\lambda) x$

    Ainsi, $P(\lambda)$ est valeur propre de l'endomorphisme nul $P(u)$. Donc il existe un vecteur propre non nul $y$ tel que $P(u) (y)= P(\lambda ) y=0$

    Montrons que $P(\lambda)=0$. Si $P(\lambda) \ne 0$ alors $y=0$ ce qui est absurde car un vecteur propre est non nul par définition.

    Conclusion $\boxed{P(\lambda)=0 }$
  • Bonsoir,

    En passant . Les quatre dernières lignes font un détour complètement inutile si on a pris la précaution de prendre $x$ vecteur propre de valeur propre associée $\lambda$ (et donc non nul) : on a $P(\lambda) x= P(u)(x)=0$ donc ...
    (et en plus, il fallait bien prendre $x$ non nul pour l'argument tarabiscoté des dernières lignes !)
  • Oui c'est vrai, on peut conclure directement à la ligne 4, merci.
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