Produit tensoriel d'espaces vectoriels

Bonjour à tous

Soient $ G_1 $ et $ G_2 $ deux $ \mathbb{Q} $-espaces vectoriels tels que, les $ \mathbb{R} $-espaces vectoriels, $ G_1 \otimes_{ \mathbb{Q} } \mathbb{R} $ et $ G_2 \otimes_{ \mathbb{Q} } \mathbb{R} $ sont isomorphes et de même dimension finie $ d $.
Comment montrer que $ G_1 $ et $ G_2 $ sont isomorphes ?

Merci d'avance.

Réponses

  • On a $G_1 \cong \mathbb Q^{r_1}$, et on obtient $r_1 = d$ en utilisant que $\mathbb Q \otimes_{\mathbb Q} \mathbb R \cong \mathbb R$. De manière similaire, on a $r_2 = d$, donc $G_1 \cong G_2$.
  • Merci beaucoup Nicolas H. :-)
    Comment justifier que $ G_1 \simeq \mathbb{Q}^{r_{1}} $, alors qu'on ne sait pas à priori que le $ \mathbb{Q} $ - espace vectoriel $ G_1 $ est de dimension finie ? On sait simplement que $ G_1 \otimes_{ \mathbb{Q} } \mathbb{R} $ est de dimension finie $ d $.
    Merci infiniment.
  • Ah oui, d'accord. Par absurde, supposons que $ G_1 $ n'est pas de dimension finie, alors, $ G_1 \otimes_{ \mathbb{Q} } \mathbb{R } $ n'est pas de dimension finie. Ce qui est absurde. D'où, $ G_1 $ est de dimension finie. Donc, $ G_1 $ se met sous la forme, $ G_1 \cong \mathbb{Q}^{r_{1}} $. :-)
  • Merci beaucoup Nicolas H. :-)
  • Bonsoir,
    Est ce que vous pouvez m'expliquer s'il vous plaît, pourquoi si $ G_1 $ n'est pas de dimension finie, alors, $ G_1 \otimes_{ \mathbb{Q} } \mathbb{R } $ n'est pas de dimension finie ? Autrement dit, et par contraposée, pourquoi si $ G_1 \otimes_{ \mathbb{Q} } \mathbb{R } $ est de dimension finie, alors, $ G_1 $ est de dimension finie ?
    Merci infiniment.
  • Pablo tu devrais pouvoir démontrer que si $(e_1,...,e_n)$ est une famille $\Q$-libre de $G_1$ alors $(e_1\otimes1,...,e_n\otimes 1)$ est une famille $\R$-libre de $G_1 \otimes_{ \mathbb{Q} } \mathbb{R }$.
  • Je ne comprends pas @raoul.S. Quelle est ta stratégie de démonstration ?
  • La stratégie de démonstration est d'utiliser le résultat suivant contenu dans la plupart des cours sur les produits tensoriels et que tu devrais surement avoir dans ta "bibliothèque" :

    si $K$ est un corps, $E,F$ deux $K$-ev et $(e_i)_I$ une base de $E$ alors tout élément de $E \bigotimes_{K} F$ s'exprime de façon unique comme $\sum_{i\in I}e_i\otimes f_i$ avec pour tout $i\in I$, $f_i\in F$ et les $f_i$ presque tous nuls (traduction : sauf un nombre fini).

    En utilisant ce résultat tu devrais pouvoir très facilement démontrer ça http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?3,2273610,2273828#msg-2273828.
  • Pablo a écrit:
    de même dimension finie d$ ... comment montrer que TrucEstVrai

    En complétant les étapes suivantes:

    1/ on déduit $34=102$ de tes hypothèses,

    2/ puis en on déduit qu'ils sont isomorphes.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Christophe : les hypothèses ne sont pas contradictoires, donc à moins que ce soit une annonce que tu as prouvé l'incohérence de ZF, je ne comprends pas ton message :-D
  • Merci Max. Tu m'informes donc qu'on peut avoir la chose suivante, le corps ambiant étant $\Q$ :

    $E$ espace vectoriel et $E\otimes \R$ est de dimension finie (sachant que la dimension de $\R$ est énorme, en plus d'être infinie).

    Bon, j'avoue, je n'ai pas recopié EXACTEMENT, car Pablo a écrit $...\otimes_\Q ...$ et donc tout doit être là :-D

    A part si ça te coute juste une ligne, sinon, j'y réfléchirai seul, t'inquiète, je te fais confiance, je n'ai juste pas le temps présentement en fait, mine de rien, je ne devrais pas être en train de procrastiner sur le forum :-D

    PS: j'ai aussi écarté le cas $dim(E)=0$.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Non mais attention, Pablo a bien précisé (pour une fois) "les $\mathbb R$-espaces vectoriels" !!
    Si $E\neq 0$, ce ne sera effectivement jamais le cas.

    (PS : $\otimes_\Q$ ne change rien par rapport à $\otimes_\Z$)
  • Merci, bin du coup, je ne sais pas ce que signifie le produit tensoriel évoqué, avec des corps de scalaires différents.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Comment ça ? $G_1$ est un $\Q$-ev, $G_1\otimes_\Q \R$ devient un $\R$-ev via $(g\otimes r)\cdot x := g\otimes (rx)$

    On a $\Q^n\otimes_\Q \R \cong \R^n$ donc si $G_1$ est de dimension finie (sur $\Q$), $G_1\otimes_\Q\R$ est de dimension finie (sur $\R$). Plus généralement, $\dim_\Q V = \dim_\R(V\otimes_\Q\R)$
  • Merci @raoul.S. :-)
    Si on réussit à montrer que si $(e_1,...,e_n)$ est une famille $\Q$-libre de $G_1$ alors $(e_1\otimes1,...,e_n\otimes 1)$ est une famille $\R$-libre de $G_1 \otimes_{ \mathbb{Q} } \mathbb{R }$, comment déduit-t-on alors le résultat que si $ G_1 \otimes_{ \mathbb{Q} } \mathbb{R } $ est de dimension finie, alors, $ G_1 $ est de dimension finie ?
    Il faut montrer aussi que si $(e_1,...,e_n)$ est une famille $\Q$ - génératrice de $G_1$ alors $(e_1\otimes1,...,e_n\otimes 1)$ est une famille $\R$ - génératrice de $G_1 \otimes_{ \mathbb{Q} } \mathbb{R }$, et donc, on montre ainsi que si $(e_1,...,e_n)$ est une $\Q$ - base de $G_1$ alors $(e_1\otimes1,...,e_n\otimes 1)$ est une $\R$ - base de $G_1 \otimes_{ \mathbb{Q} } \mathbb{R }$, et donc, on en déduit que, $ \mathrm{dim}_{ \mathbb{Q} } G_1 \leq \mathrm{dim}_{ \mathbb{R} } G_1 \otimes_{ \mathbb{Q} } \mathbb{R} $, et donc, si $ G_1 \otimes_{ \mathbb{Q} } \mathbb{R } $ est de dimension finie, alors, $ G_1 $ est de dimension finie ?

    Merci d'avance.
  • Bonjour Maxtimax. :-)
    Comment montres-tu que $\dim_\Q V = \dim_\R(V\otimes_\Q\R)$ lorsque $ \dim_\R(V\otimes_\Q\R) < \infty $ et lorsqu'on ne sait pas à priori si $ V $ est de dimension finie ou non ?
    Merci d'avance.
  • Cette égalité est vraie quel que soit $V$, indépendamment de l'hypothèse que $\dim_\R(V\otimes_\Q\R) < \infty$. En particulier, si cette dimension est $<\infty$, celle de $V$ l'est aussi - mais ce n'est absolument pas nécessaire à la preuve.
  • Merci beaucoup Maxtimax.
  • @Maxtimax,
    Si $ V $ est de dimension infinie, comment montrer que, $ \dim_\Q V = \dim_\R(V\otimes_\Q\R) $ ?
    Merci d'avance.
  • Pablo il faut que tu fasses absolument quelque chose pour ce poil dans la main : avec le résultat évoqué ici http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?3,2273610,2273840#msg-2273840 tu peux montrer que si $(e_i)_I$ est une $\Q$-base de $G_1$ alors $(e_i\otimes 1)_I$ est une $\R$-base de $G_1 \otimes_{ \mathbb{Q} } \mathbb{R}$.

    Je ne sais pas moi commence par écrire une combinaisons linéaire intéressante pour démarrer un semblant de démonstration...
  • Merci Max!
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • CC ça peut arriver avec l'âge... B-)-


    PS. non c'est sans espoir, il n'y a pas de pilule bleue dans ce cas.
  • @Raoul, autant je constate les délabrements de la vieillesse sur moi-même assez souvent, autant, je crois pouvoir dire sans grand risque que je n'ai jamais su ce que veut dire $A\otimes_B \ C $.

    Si l'argument de max m'a convaincu de manière "ad hoc", c'est axiomatique et non définitionnelle. Bon il est tout à fait vrai cependant que je ne suis pas dispo, donc n'ai pas fait l'effort non plus de googler un peu.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • christophe : oh c'est pourtant très facile ! je t'expliquerai un jour si tu veux (et aussi pourquoi le cas de $\Q$ ne change rien)
  • Avec plaisir, merci, si tu veux ne pas te fatiguer d'ailleurs, tu peux me renvoyer vers des liens.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • @cc On peut dire que c'est le délabrement dû à la vieillesse: tu avais déjà posé cette question et je t'avais déjà répondu ici: http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?3,2017702,2018132#msg-2018132 :-D
  • Si $M$ est un $A$-module à droite, $N$ un $A$-module à gauche, $M\otimes_A N$ est engendré par les $m\otimes n, m\in M, n \in N$ et le fait que $(m,n)\mapsto m\otimes n$ est 1- bilinéaire et 2- "équilibrée", i.e. $(ma)\otimes n = m\otimes (an), m\in M,n\in N, a\in A$.

    C'est donc la cible universelle d'une application bilinéaire "équilibrée" $M\times N\to M\otimes_A N$.

    Il est clair que ça va dépendre de $A$ (par exemple dans $M\otimes_\Z N$, on ne sait absolument rien en principe de la relation entre $(ma)\otimes n$ et $m\otimes (an)$ alors qu'ils sont égaux dans $M\otimes_A N$) - mais un exercice facile est de montrer que si $M,N$ sont des $\Q$-evs, alors $M\otimes_\Q N = M\otimes_\Z N$ (par $=$ je veux dire évidemment que le morphisme canonique $M\otimes_\Z N\to M\otimes_\Q N$ est un isomorphisme).

    (Parenthèse pas utile pour la suite mais bonne à savoir : Plus généralement, si $A\to B$ est un "épimorphisme" d'anneaux commutatifs, on aura la même chose ( pour ne pas avoir à te taper la signification du mot "épimorphisme", tu peux le remplacer par "localisation ou quotient", ce n'est pas tout à fait exact mais suffisant - donc $\Z\to\Q$ est un exemple, $\Z\to \mathbf F_p$ un autre))

    Lorsque $f:A\to B$ est un morphisme d'anneaux, je peux voir $B$ comme un $A$-module à droite via $b\cdot a := b\times f(a)$, et donc $B\otimes_A M$ a un sens pour tout $A$-module à gauche $M$. L'aspect crucial c'est que dans ce cas ce que tu obtiens n'est pas uniquement un groupe abélien, mais un $B$-module à gauche, via $b\cdot (b_0\otimes m) := (bb_0)\times m$. C'est un exercice facile de montrer que c'est bien défini et que ça détermine bien une structure de $B$-module.
    On a évidemment $B\otimes_A A \cong B$ en tant que $B$-modules, et "donc" (je saute le fait que le produit tensoriel commute aux sommes directes) $B\otimes_A A^n \cong B^n$.

    En particulier (c'est ce que je disais plus haut), si $V\cong \Q^n$, $\R\otimes_\Q \Q^n \cong \R^n$ est de dimension finie en tant que $\R$-espace vectoriel (et dans ce cas $\R\otimes_\Q \Q^n$ s'avère être pareil que $\R\otimes_\Z\Q^n$, qui est certainement ce que tu notes $\R\otimes\Q^n$)
  • Un grand merci à toi Max, il t'a fallau un peu de temps pour taper ton post.

    @Chat : non mais, mon problème était d'avoir deux anneaux différents.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Au fond, pourquoi ne pas tout bêtement utiliser la notation suivante :

    $$ M\otimes_{(A,B)} N $$

    quand on a un $A$-module $M$ et un $B$-module $N$, et d'ailleurs obtenir de manière rigolote une petite "peur" du fait que le module obtenu (on quotiente par $x.(u\otimes v) == (xu)\otimes v$ ; $(u\otimes v).y == u\otimes (yv)$ ) et on obtient un "machin" qui est $A$ module à gauche et $B$ module à droite.

    Et finalement abréger par $M\otimes_A N$ le "machin" $ M\otimes_{(A,A)} N $

    Ce serait grave moralement?
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • christophe : le problème, c'est que pour que la définition marche, il faut que $M$ soit un module à droite et $N$ soit un module à gauche sur le même anneau. Sinon, tu ne définis pas un produit tensoriel.

    Je peux ressortir toute la construction du produit tensoriel si nécessaire (et pour donner des vacances à Maxtimax :-D)
  • Oula Christophe ton machin détruit beaucoup trop de trucs si tu autorises $x$ et $y$ quelconques :-S comme le dit HT il faut que $A=B$ et tu as $x=y$ sinon c'est la cata (enfin, tu obtiens $0$ et ne classifies pas les bonnes choses)

    Un point important étant que si $M$ n'est "que" un $A$-module à droite et $N$ "que" un $A$-module à gauche, $M\otimes_A N$ n'est "que" un groupe abélien !! Donc pas d'espoir de récupérer une structure telle que tu l'espères.
  • Pour compléter un peu (sans déballer l'artillerie lourde) : une façon de définir le produit tensoriel de $M$ et $N$, c'est de fabriquer le groupe abélien libre sur $M \times N$ et de le quotienter par "le bon truc". Le bon truc étant l'ensemble d'équations qui rend $\otimes_A$ $A$-équilibrée au sens qu'on a déjà défini plus haut.
  • Merci pour vos réponses. Que ça donne zéro ne me gène pas**. Ma question était formelle.

    ** Mieux: c'est une sorte de decoherence émergée des maths, c'est cool :-D

    De mon téléphone
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Bah ça devrait te gêner si tu veux savoir ce que les gens entendent par là :-D donc la réponse à "pourquoi on fait pas comme ça ?" c'est "parce que ça donne pas le même résultat" !

    (Et c'est pas un résultat "profond" de décohérence ou que sais-je, c'est juste qu'avec ton truc on peut mettre $x=1$ et $y=0$ si ça nous chante !!)
  • Heu, la définition de Christophe est légitime. C'est d'ailleurs simplement le produit tensoriel pour les bimodules, où l'on voit un $L$-module comme un $(L, \mathbb{Z})$-bimodule, et un $R$-module comme un $(\mathbb{Z}, R)$-bimodule.

    J'ai l'impression que vous faites comme si Christophe avait écrit $x(a\otimes b)=(a\otimes b).y$ pour tout $x\in L$, $y\in R$. :-S
  • No Name : ooooh j'avais très mal lu.
    Dans ce cas ce n'est pas 0, et la réponse à la question "pourquoi on fait pas juste ça" est : ça n'est pas la même chose
  • Du coup au vu de la correction par NoName je précise: Christophe, j'avais mal lu ce que tu as écrit, parce que tu as mal lu ce que j'ai écrit et j'ai pensé que tu tentais une généralisation qui ne marchait pas, alors que tu faisais autre chose.

    Comme le dit NoName, ce que tu fais est "légitime", mais la spécialisation en $(A,B) = (A,A)$ ne donne pas $M\otimes_A N$, elle donne juste $M\otimes_\Z N$ "avec sa structure naturelle de $(A,A)$-bimodule".

    Dans $M\otimes_A N$, on "mélange" l'action de $M$ et de $N$ : on déclare $(xa)\otimes y$ égal à $x\otimes (ay)$; en ensuite si le temps le permet et si $M$ a en plus une structure de $B$-module à gauche et $N$ une structure de $C$-module à droite (compatibles tout le tralala) on lui donne une structure de $(B,C)$-bimodule.

    Mais ce n'est pas la même chose que ce que tu fais. Donc la réponse à "pourquoi on fait pas juste ça" : on le fait, mais la construction que j'ai proposée est simplement différente ;-)
  • Ben, si l'on fait ce qu'il dit, on va simplement obtenir le produit tensoriel sur $\mathbb{Z}$ et pas sur $A$.

    Edit: on est d'accord.
  • Merci pour vos précisions, je les ai comprises.

    Et oui NoName avait raison, je n'avais SURTOUT pas supposé le truc en plus.

    Je n'ai hélas pas la dispo pour capter en ce moment "le profond intérêt" de supposer en plus

    $$a\otimes (xb) = (xa)\otimes b$$

    mais ce n'est pas grave, je peux tout à fait comprendre qu'elle donne "plein de jus" et rapproche les multiplications a priori différentes mises en jeu.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • bah l'intérêt c'est que ça permet d'encoder la $A$-bilinéarité.

    Genre une application $\R$-linéaire $\R^n \otimes\R^n \to \R$ c'est "whatever", mais une application $\R$-linéaire $\R^n\otimes_\R \R^n\to R$ c'est tout d'un coup une forme bilinéaire !!
    Pense à un produit scalaire par exemple.
  • christophe : étant donné que tu es l'un des membres les plus excentriques du forum, j'ai du mal à jauger de ton "vrai" niveau et de ta "vraie" culture en mathématiques (en dehors du domaine de la logique pure, je veux dire).

    La "base" des produits tensoriels, c'est que c'est pratique pour coder du multilinéaire. Le cas le plus "visuel" est celui de $E \otimes F$ quand $E$ et $F$ sont deux espaces vectoriels de dimension finie. Dans ce cas, $x \otimes y$ est en fait l'application $E^* \longrightarrow F$, $u^* \longmapsto u^*(x)y$. Du coup, $E \otimes F \simeq \mathcal{L}(E^*,F)$. Je sais qu'en général, on présente ça plutôt $\mathcal{L}(E,F) \simeq E^* \otimes F$, mais pour "découvrir" le produit tensoriel, dans l'autre sens je trouve que ça se lit mieux. L'idée ensuite, c'est que $\mathcal{L}(E \otimes F, G) \simeq \mathcal{L}(E, \mathcal{L}(F,G))$. Et comme ce dernier espace, c'est les applications bilinéaires de $E \times F$ dans $G$, ben... $\mathcal{L}(E \otimes F, G) \simeq \text{Bil}(E \times F, G)$ ! Et forcément, ça se généralise. Du coup, un produit tensoriel, ça fabrique des matrices "très grandes" pour représenter des objets multilinéaires, mais ça a l'avantage que c'est des matrices d'applications linéaires, qui sont nettement plus maniables en théorie.

    Libre à toi de voir ce qui se généralise ou non quand on affaiblit les hypothèses (il y a du chemin à faire, pour passer de deux espaces vectoriels de dimension finie à deux bimodules quelconques...) et ce qu'il en est du point de vue "catégorique" (typiquement, les histoires que $\otimes$ est le foncteur adjoint à $\text{Hom}$). Moi, ça ne m'intéresse pas trop, j'ai lu 2-3 trucs mais c'est plus à Maxtimax qu'il faudra demander pour ces choses-là, lui il adore ça.
  • Je me sens poète aujourd’hui :

    Christophe disait : « […] non mais, mon problème était d'avoir deux anneaux différents. »

    D’où l’obsolescence de l’expression « ça va pas nous faire un deuxième trou au … ».
  • Un anneau pour les calculer tous
    Un anneau pour les tenser
    Un anneau pour les engendrer tous, et dans les espaces vectoriels, les foncter

    C'est tout pour moi.
  • Bonjour,

    Quand j'ai appris ça en C3 Algèbre et Géométrie, $E,F,G$ étant des $A-$modules, $\mathcal{L}(E \otimes F, G) \simeq \text{Bil}(E \times F, G)$ était la définition du produit tensoriel, par sa propriété universelle.

    Cordialement,

    Rescassol
  • L'avantage avec ce que j'ai dit, c'est qu'on a carrément une construction explicite du PT dans le cas dont je parlais. Pour se familiariser avec le concept, ce n'est pas idiot, je trouve. Et c'est celui que les physiciens utilisent, aussi.

    Après, forcément, dans le cas général, la propriété universelle suffit à démontrer tout ce qu'on veut.
  • De mon téléphone.

    Merci à tous les autres en plus de NN et Max.

    Je reprécise qu'avec un seul anneau je n'avais pas de problème. Et plus généralement n'en ai pas avec une catégorie simulant du L(X,Y) et qui a tous produit puisque dans ce cas je prends la définition logique dont ON PEUT PROUVER qu'elle donne la formule de Rescassol.

    Mais c'était vraiment (je le précise pour les lecteurs qui voudraient s'appuyer sur les échanges) les deux anneaux différents introduits par Pablo qui me turlupinaient.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • On peut voir $M \otimes_A N$ comme un quotient de $M \otimes_{\Z} N$, donc la généralisation au cas où il y a un anneau de coefficients par facteurs ne doit pas coûter grand chose. $M \otimes_{(...)} N$ est un objet initial de la catégorie à laquelle vous pensez au fond.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Merci à toi AD.

    HS ON
    Étant sur mon PC, je précise un truc sur la notion "logique" de produit tensoriel.
    En termes d'éléments, c'est
    $$a\otimes b := [f\mapsto f(a)(b)]
    $$ quand on a d'avance une notion de $(f,x)\mapsto f(x)$.
    En termes "ensemblistes" ou "structurelles", $A\otimes B :=$ la borne inférieure quand $X$ parcourt tout le monde de : $$ [A\to (B\to X)]\to X /

    $$ Ce qui redonne bien que $\forall U,V,W : $
    $$
    U\to (V\to W) = (U\otimes V) \to W ,

    $$ dès lors qu'on possède un ordre complet et une opération $\to$ vérifiant les axiomes attendus dans toutes les situations raisonnables.
    HS OFF

    Bon alors en fait, il y a une très légère nuance (ce n'est pas le gros espace entier, mais "la partie engendrée par", mais peu importe.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Homo Topi a écrit:
    étant donné que tu es l'un des membres les plus excentriques du forum, j'ai du mal à jauger de ton "vrai" niveau et de ta "vraie" culture en mathématiques (en dehors du domaine de la logique pure, je veux dire).

    Bin si tu regardes mon compteur de posts (menacé dangereusement par OShine dans quelques années :-D ça j'avoue que je ne m'imaginais pas un jour être dépassé) , sache que tu peux lâcher tes coups, car si je ne capte pas, de toute façon, je réponds assez vite et pose des questions.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
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