Suite définie par récurrence (L1 algèbre)

Bonjour
Je souhaiterais avoir une idée de la démonstration des points 2) et 3) de cette proposition sur les suites définies par récurrence.

Proposition
1) Si $a^{2}-4 b>0$, l'équation caractéristique de $R$ admet deux solutions réelles $r_{1}$ et $r_{2}$ distinctes et, si on définit les suites $s$ et $t$ par $s_{n}=r_{1}^{n},\ t_{n}=r_{2}^{n}$, on $a$ :
$S(R)=\operatorname{Vect}(s, t) .$ Si $r_{1}=0$, on définit $s$ par $s_{n}=0$ pour tout $n$ à l'exception de $s_{0}=1$.
2) Si $a^{2}-4 b=0$, l'équation caractéristique de $R$ admet une racine double $r .$ Si $r$ est non $n u l$, on définit $s$ et $t$ par $s_{n}=r^{n},\ t_{n}=n r^{n}$ et on a $S(R)=\operatorname{Vect}(s, t)$. Si $r$ est $n u l$, on définit les suites $s$ et $t$ par $s_{n}=t_{n}=0$ pour tout $n$ à l'exception de $s_{0}=t_{1}=1$.
3) Si $a^{2}-4 b<0$, l'équation caractéristique de $R$ admet deux solutions imaginaires conjuguées $\rho e^{\pm i \theta},$ où $\rho$ est réel positif et $\theta$ est réel et, si on définit ${s}$ et $t$ par $s_{n}=\rho^{n} \cos n \theta, t_{n}=\rho^{n} \sin n \theta$, on $a: S(R)=\operatorname{Vect}(s, t)$

Je suis parvenu à faire la démonstration du 1er point mais il doit y avoir un subtilité pour les deux suivants.
Toute aide serait bien venue.
Cordialement,
Omkara

Réponses

  • De mémoire, une méthode est de commencer par « algébriser ».
    Il s’agit ensuite de voir comment on peut diagonaliser (si possible) une matrice.

    Vois-tu de quoi je parle ?
  • Bonjour
    Merci pour tes indications Dom, mais pour l'instant "algébriser", "diagonaliser", c'est trop pointu pour moi. Je me remets aux mathématiques post-bac (début de L1).

    Voici ma "preuve" pour le 1).
    On a : $r_{1}^{2}+a r_{1}+b=0$, en multipliant chaque membre par $r_{1}^{n-2}$, on a $r_{1}^{n}+a r_{1}^{n-1}+b r_{1}^{n-2}=0$, ce qui prouve que la suite $s$ est dans $S(R)$. De manière similaire, on obtient que la suite $t$ est dans $S(R) .$ On en déduit que toute combinaison linéaire des suites $s$ et $t$ est dans $S(R)$, autrement dit Vect $(s, t) \subset S(R)$.
    Maintenant, pour montrer $S(R) \subset$ Vect $(s, t)$, je montre que tout élément $u$ de $S(R)$ est combinaison linéaire de $s$ et $t$, autrement dit, qu'il existe des réels $\lambda_{1}$ et $\lambda_{2}$ tels que :
    $$
    \lambda_{1} s+\lambda_{2} t=u.

    $$ Cette égalité impose, pour les indices $0$ et $1:$
    $$
    \begin{aligned}
    &\lambda_{1} s_{0}+\lambda_{2} t_{0}&=u_{0} \\
    &\lambda_{1} s_{1}+\lambda_{2} t_{1}&=u_{1}
    \end{aligned}
    $$ c'est-à-dire :
    $$
    \begin{gathered}
    \lambda_{1}+\lambda_{2}&=u_{0} \\
    \lambda_{1} r_{1}+\lambda_{2} r_{2}&=u_{1}
    \end{gathered}
    $$ ce qui donne, puisque $r_{1}$ et $r_{2}$ sont distincts, des valeurs de $\lambda_{1}$ et de $\lambda_{2}$.

    Puis, je vérifie par récurrence que ces valeurs de $\lambda_{1}$ et de $\lambda_{2}$ conviennent pour tous les termes de la suite, c'est-à-dire que $u_{n}=\lambda_{1} s_{n}+\lambda_{2} t_{n}$ pour tout entier $n .$
    Donc, ayant choisi $\lambda_{1}$ et $\lambda_{2}$ de façon que l'égalité soit vraie pour les indices 0 et 1, je suppose à présent que :
    $$
    \lambda_{1} s_{k}+\lambda_{2} t_{k}=u_{k}

    $$ soit vraie pour tout entier $k \leqslant n$ avec $n \geqslant 1$. Pour l'entier $n+1$, on a :
    $$
    \begin{aligned}
    u_{n+1} &=-a u_{n}-b u_{n-1} \\
    &=-a\left(\lambda_{1} s_{n}+\lambda_{2} t_{n}\right)-b\left(\lambda_{1} s_{n} 1+\lambda_{2} t_{n} 1\right) \\
    &=-a\left(\lambda_{1} r_{1}^{n}+\lambda_{2} r_{2}^{n}\right)-b\left(\lambda_{1} r_{1}^{n-1}+\lambda_{2} r_{2}^{n-1}\right) \\
    &=\lambda_{1} r_{1}^{n-1}\left(-a r_{1}-b\right)+\lambda_{2} r_{2}^{n-1}\left(-a r_{2}-b\right) \\
    &=\lambda_{1} r_{1}^{n+1}+\lambda_{2} r_{2}^{n+1}
    \end{aligned}
    $$ Donc :
    $$
    \lambda_{1} s+\lambda_{2} t=u.

    $$ Donc : Vect $(s, t) = S(R)$

    Ma difficulté est de ne pas parvenir à reproduire cette procédure de démonstration pour le 2) (cas des racines doubles) ou le 3) (cas complexe) par exemple.
    Bien cordialement,
    Omkara
  • Sans aller jusqu'à diagonaliser, qui effectivement est du niveau L2, tu pourrais démontrer que l'espace des suites qui vérifient la relation de récurrence est un e.v. de dimension $2$ (c'est assez intuitif, pour pouvoir calculer tous les termes on a juste besoin de $u_0$ et $u_1$, que l'on peut choisir librement, mais il s'agit de le démontrer complètement). Une fois ceci acquis, si tu trouves deux suites solution qui génèrent un espace de dimension $2$ (ce qui, dans le cas de deux, revient simplement à dire qu'elles ne sont pas proportionnelles), alors tu auras tout l'espace. C'est en ce sens que Dom parlait d'algébriser. Il s'agit de profiter de la structure de l'ensemble des solutions.
  • Bonsoir,

    Merci pour ces indications.
    Je vais réfléchir là dessus.

    Bien cordialement,
    Omkara
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