base en dimension infinie

Bonjour ,

Une petite question :
pour un espace vectoriel de dimension non finie , j'avais lu qu'on pouvait quand même montrer l'existence de base en invoquant pour celà l'axiome du choix .

Je suis allé voir sur ce site s'il y avait une démonstration de ce résultat et je suis tombé sur une démo qui utilise le lemme de Zorn , par ailleurs j'ai lu quelque part que l' un impliquait l'autre .
Est ce que cette implication est " facile " , disons à la portée d'un premier cycle ?

Merci d'avance

Madec

Réponses

  • L'axiome du choix, le lemme (sic) de Zorn et le théorème de Zermelo sont équivalents. Il est possible de faire une démonstration circulaire, mais la démo est du niveau licence je pense.
  • Le plus compliqué est de montrer que l'axiome du choix implique le lemme de Zorn, après ça roule tout seul.
  • Certes, Zorn implique Zermelo lequel implique l'axiome de choix sont très facile. Pour la première, il suffit de montrer que l'ensemble des bons ordres partiels définis sur $E$ ordonné par la restriction est inductif.

    Pour la second, c'est encore plus simple, si l'on peut mettre un bon ordre sur $E$, on a une fonction de choix évidente : à toute partie non vide de $E$ on associe son plus petit élément.

    Bruno
  • Bonsoir ,

    merci pour vos réponses.
    Bien que pour être honnête , Je n'ai pas vraiment compris la démo de Bruno : Zorn---> Zermolo !

    Madec
  • Bonjour Madec.

    Je n'ai pas prétendu avoir donné la démonstration :-) Juste les idées. Je continue dans le même esprit :

    Soit un ensemble $E$, on veut appliquer le théorème (axiome, peu importe) de Zorn. Il s'agit donc de fabriquer un ensemble ordonné inductif dont les éléments sont des bons ordres partiels sur $E$.

    Les relations binaires sont des graphes particuliers, c'est-à-dire des parties de $E^2$ ; donc l'ensemble des relations d'ordre définies sur $E$ est un élément de $\mathfraK P\big(\mathfrak P(E^2)\big)$ (petit rappel pour se sortir de la tête l'image d'une relation définie par une formule)

    Un bon ordre partiel défini sur $E$ c'est une relation d'ordre partiel $\prec$ telle qu'il existe $X \subset E$ telle que la relation :$$\forall\,(x,y) \in E^2 \quad (x \prec y) \Longrightarrow (x,y) \in X^2$$et telle que l'ensemble ordonné $(X,\prec)$ soit bien ordonné.

    Soit $\mathfrac B$ l'ensemble des bons ordres partiels sur $E$, On l'ordonne par restriction : si $(X,\prec)$ et $(Y,\ll)$ sont deux bons ordres partiels sur $E$, alors :$$(X,\prec) \leq (Y,\ll) \iff \Big((X \subset Y)\ {\rm et}\ \big(\forall\,(x,x') \in X^2 \quad (x \prec x') \Longrightarrow (x \ll x')\big)\Big).$$Tu pourras aisément établir que la relation $\leq$ définie sur $\mathfrak B$ est une relation d'ordre, que cet ordre est $\cup$-inductif et qu'un élément maximal est nécessairement un bon ordre défini sur $E$.

    Bruno
  • Bonjour ,

    Merci Bruno ,

    pas très familier de ces notions , le "aisément" ne l'est pas pour moi , mais je me lance :

    Je constate en effet que la relation introduite sur l'ensemble B des ordres partiels bien ordonnés est une relation d'ordre.
    Je pense avoir montré que B est inductif ( en considérant une famille F totalement ordonné de (X ,<) la famille des X admet un élément maximal Xm (pour l'inclusion) car totalement ordonné , et on considère alors la relation d'ordre << associée à Xm et le couple (Xm, <<) est bien dans B et constitue un majorant de F

    Donc d'après Zorn B étant inductif admet un élément maximal ( Y , <<<)
    Mais si j'ai bien compris reste à montrer que Y=E

    par l'absurde si Y# E alors il existe z qui n'est pas dans Y et on peut considérer l'ensemble Z= Y U{z}
    et on introduit une relation < définie sur ZxZ par qlq soit y dans Y y<z
    qlq soit (y1,y2) dans YXY y1<y2 si y1<<<y2
    y2<y1 si y2<<<y1

    c'est une relation d'ordre , et celà fait de (Z ,<) un élément de B qui majore (Y,<<<) d'où une contradiction .

    En espérant ne pas avoir écrit trop de bêtises .

    Madec
  • Bonjour Madec.

    Pour démontrer que l'ensemble $\mathfrak B$ est inductif, ta démonstration est incorrecte. Une famille totalement ordonnée de bons ordres partiels ne contient pas nécessairement de plus grands éléments. Regarde par exemple la famille $(X_n)_{n\in \N}$ avec $X_n = \{0,...,n\}$. Pour obtenir des ordres partiels, il suffit de munir chacun de ces ensembles de l'ordre naturel.

    Prenons une partie totalement ordonnée de $\mathfrak B$ soit $\mathfrak C = \{(X,\prec_x)\}$ et posons $Y = \bigcup_{(X,\prec_x) \in \mathfrak C} X$. Pour $x$ et $x'$ deux éléments de $Y$, il existe un $(X,\prec_x)$ qui contient $x$ et un couple $(X',\prec_{x'})$ qui contient $x'$. Comme $\mathfrak C$ est totalement ordonné, disons $(X',\prec_{x'}) \leq (X,\prec_x)$ et, comme éléments de $(X,\prec_x)$, les deux éléments $x$ et $x'$ sont comparables.

    La famille $\mathfrak C$ définit donc un couple $(Y,\prec_y)$ tel que si $(X,\prec_x) \in \mathfrak C$, alors $(X,\prec_x) \leq (Y,\prec_y)$. Il reste à montrer que $\prec_y$ est un bon ordre sur $Y$.

    Soit donc $Z \subset Y$ non vide. On peut écrire :$$Z = Z \cap \left(\bigcup_{(X,\prec_x) \in \mathfrak C}X\right) = \bigcup_{(X,\prec_x) \in \mathfrak C}(Z \cap X).$$Choisissons $X_0$ tel que $(Z \cap X_0) \neq \varnothing$ et soit $a$ le plus petit élément de cet ensemble, alors $a$ est le plus petit élément de $Z$.

    Pour la suite tu as parfaitement raison.

    Bruno
  • merci Bruno de t'être intéressé à ma tentative de démo .

    Mais je n'arrive pas à "voir" ce qui cloche au début ; tout celà est décidément trop subtil pour moi !

    Si je prends une famille $F$ quelconque totalement ordonné d'éléments de $B$ , j'ai cru comprendre que par définition pour démontrer l'inductivité , il suffisait que $F$ ait un majorant.

    Si je prends l'ensemble des $X$ de la famille $F ={(X,
  • Visiblement, il y a quelque chose que tu ne comprends pas ou que tu exprimes de façon que je ne comprends pas ou que j'explique mal.

    $F \subset B$, donc $F$ est un ensemble de couples dont le premier élément est une partie de $E$ et dont le second élément est un bon ordre sur cette partie.

    $F$ est totalement ordonné pour l'ordre $\leq$, cela signifie que si $(X_1,\prec_1)$ et $(X_2,\prec_2)$ sont deux éléments de $F$, alors soit $X_1 \subet X_2$, soit $X_2 \subset X_1$. Supposons que ce soit le premier cas, alors $\prec_1$ est la restriction à $X_1$ de $\prec_2$ ce qui signifie qu'on a la relation :$$\forall\,(x,x') \in X_1^2 \quad (x \prec_1 x') \Longrightarrow (x \prec_2 x')$$ce qui a du sens puisque $(x,x') \in X_2^2$.

    L'ensemble $F$ n'a pas de majorant évident -à mon avis c'est là que tu te trompes- et il nous faut le construire "à la main".

    Bruno
  • Bonsoir

    Bruno ,

    oui F est un ensemble de couple de la forme
    (X , <x) ou X est une partie non vide de E et <x une relation d'ordre bien ordonnée sur X ( c'est à dire ordre total sur X et tout sous ensemble non vide de X admet un plus petit élément).

    Sans vouloir abuser de ton temps , peux tu m'aider à trouver l' étape ou ma démo coince ?

    1)
    l'existence de ce que j'ai noté Xm ? ( gràce au fait que puisque F est totalement ordonné( avec la relation d'ordre <= que tu as proposée) , l'ensemble des premières composantes des couples (X , <x) se retrouve totalement ordonné pour l'inclusion et donc admet un élément maximal ( Zorn appliqué dans P (E) )

    2) le fait qu'a ce Xm j'associe l'élément correspondant de F que je note ( Xm , <xm)

    3) le fait que cet élément est un majorant de F , c'est à dire :
    qlq soit ( Y ,<y) dans F alors ( Y,<y) <= (Xm ,<xm)

    Merci d'avance

    Madec
  • Si j'ai bien compris ce que tu as écrit, il s'agit effectivement du couple $(X_m,...)$ Appliquer Zorn dans $\mathfrak P(E)$ ne t'assure pas l'existence d'un majorant de $F$ car si $Y = \bigcup_{(x,\prec_x) \in F}X$ est un majorant de la première projection de $F$ (c'est ce que donne ton application de Zorn qui est d'ailleurs inutile puisque le réunion existe d'après les axiomes de la théorie des ensembles), il faut mettre en évidence un bon ordre sur $Y$ qui prolonge chacun des bons ordres partiels.

    Donc le point 1 se résout automatiquement avec cette opération de réunion. C'est l'ordre sur cet ensemble qu'il faut définir et dont il faut montrer que c'est un bon ordre.

    Ce que tu semble croire, c'est qu'un ensemble totalement ordonné a toujours un plus grand élément car ton $(X_m,\prec_m)$ est un élément de $F$ ? Or ceci est faux. pour prendre un exemple très simple, $\N$ est un ensemble totalement ordonné qui ne possède pas de plus grand élément.

    Bruno
  • Bruno

    mais je ne travaille pas sur U X de la famille F et je ne cherche pas à montrer directement que cette union est la projection sur la première composante d'un couple de B (voire de F)

    Ce que je crois être une conséquence du théorème de Zorn est celle là:

    si un ensemble E est inductif alors toute famille de sous ensemble de E totalement ordonné (avec l'inclusion comme relation d'ordre) et majorée ( pour l'inclusion) admet un plus grand élément .Ici E est un majorant évident.
    Et c'est en se sens que je mets en avant l'existence de Xm ( = plus grand élément des premières composantes des éléments (X ,<x) de F


    Bon je raconte peut-être de grosse bêtises ( ces notions d'inductivité etc sont toutes nouvelles pour moi !)

    Madec
  • J'ai bien compris.

    L'ennui c'est que si un ensemble ordonné est inductif, n'importe quelle partie totalement ordonnée de cet ensemble admet un {\bf majorant}, mais rien ne prouve que cette même partie admette un {\bf plus grand élément}.

    Deuxièmement, tu ne travailles pas sur $\mathfrak P(E)$ mais sur un ensemble inclus dans $\mathfrak P(E) \times \mathfrak P(E^2)$ sur cet ensemble on a fabriqué une relation d'ordre et on veut montrer que ce nouvel ensemble ordonné est inductif.

    Bruno

    P.S. Sur ce, je vais me coucher. Nous reprendrons demain si nécessaire ;-)
  • Bonjour Madec.

    Soyons concrets, voici deux contre-exemples.

    D'abord considérons $]0,1[$, dans la suite $\leq$ désigne l'ordre habituel ; on prend $F = \{(X,\leq)\mid X \subset ]0,1[\}$. On considère la suite de parties ordonnées $\mathfrak S = (X_n,\leq)_{n\in\N}$ avec $X_n = \left]0,1 - \dfrac 1{n+1}\right[$. Il est clair que $\mathfrak S$ n'a pas de plus grand élément puisque l'unique majorant de $\mathfrak S$ dans $F$ est $(]0,1[,\leq)$et qu'aucun élément de $F$ n'admet $]0,1[$ comme première projection.

    Le même avec un bon ordre, on part de $\N$, on interprète $\leq$ par l'ordre naturel et on considère la suite de $F$ : $\mathfrak S = \big((X_n,\leq)\big)_{n\in\N}$ avec $X_n = \{0,...,n\}$.

    Bruno
  • Bonjour Bruno

    c'est clair , ce n'est pas parceque P(E) est inductif pour l'inclusion que si je considère un sous ensemble Q de P(E) alors il est lui même inductif .
    Donc je n'ai absolument pas prouvé l'existence de ce que j'ai noté Xm !

    Merci Bruno pour ta patience , par ailleurs ta démo ( donnée dans tes réponses 2 et 3) m'avait déjà convaincu .

    Madec
  • De rien.

    Bonne continuation et à une autre occasion.

    Bruno
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