groupe diédral

Bonjour,

Après avoir montré pas mal de choses sur le groupe diédral, je me retrouve bloqué sur une question, la voici :

On se place dans le groupe des isométries préservant un polygone régulier à n côtés (groupe diédral D2n). Montrer que le sous-groupe des rotations est distingué (par exemple en l'exhibant comme noyau d'un morphisme de groupes) mais que le sous-groupe engendré par une réflexion ne l'est pas.

Merci d'avance !!!

Réponses

  • hello
    de mémoire je ne suis pas groupiste (dixit JMA)
    methode 1
    revenir à la definition de distingue g^-1Hg est dans H
    methode2
    un groupe d'indice 2 est tj distingué
    a+
  • On peut montrer simplement le résultat en se rappelant (ou en montrant) que le groupe diédral est engendré par une rotation p et une symétrie s...

    on montre alors que le conjugé d'une rotation par p est une rotation et que le conjugué d'une rotation par s est une rotation...

    Même raisonnement pour le reste...

    Fionat
    el'il sila ned meneli pen'ol darth ananni tiri...
  • C'est le noyau du déterminant. Sinon comme Fionat a dit, toutes les réflexions sont conjuguées dans le diédral donc aucune chance de trouver une sous-groupe distingué dans le coin. En fait c'est pire : le plus petit sous-groupe distingué contenant une réflexion donnée les contient forcément toutes et comme il contient de plus l'identité, il contient plus de la moitié des éléments du groupe et par le théorème de Lagrange il est égal au groupe entier.
  • Euh je suis allé un peu vite, je crois que mon truc n'est vrai que pour n impair.
  • Bonjour MathMan

    Le groupe diédral $D_{2n}$ (comme tu le notes) est engendré par la rotation $r$ d'angle $\frac{2\pi}{n}$ et une symétrie $s$ par rapport à un rayon passant par un sommet du $n$-gone.
    Considère l'application $f$ qui envoie un élément de $D_{2n}$ sur le nombre de fois $\pmod{2}$ que la symétrie $s$ apparait : $f(r)=0,\ f(s)=1$
    Pour que ce soit un morphisme, il faut vérifier que les relations de $D_{2n}$ sont envoyées sur 0 (neutre de $\Z/2\Z$ ) par $f$ :
    $f(r^n)=0$
    $f(s^2)=f(s.s)= 2 = 0 \in (\Z/2\Z,+)$
    $f\big((rs)^2\big)=f(rsrs) = 2 = 0 \in (\Z/2\Z,+)$
    $f$ est donc un morphisme dont le noyau contient toutes les rotations $r^k$ donc est d'ordre au moins $n$, mais ne peut être $2n$ puisque $f$ n'est pas triviale ( $f(s)=1$ ). Donc $\ker f$ est formé exactement des $n$ rotations.

    Le sous-groupe engendré par $s$ est $\{id, s\}$ puisque $s$ est d'ordre 2.
    S'il était distingué, pour tout $g\in D_{2n}$ on aurait $g^{-1}sg=s$ (seul élément de $\{id,s\}$ qui soit d'ordre 2)
    Prenons $g=r : r^{-1}sr = r^{-2}(rsrs)s = r^{-2}s$
    et $r^{-2}s=s$ seulement si $r^{-2}=id$ c'est à dire l'ordre de $r$ divise 2
    Donc le sous-groupe engendré par $s$ n'est distingué que si $n$ divise 2, c'est à dire :
    $D_{2\times 1} \simeq \Z/2\Z$, ou bien
    $D_{2\times 2} \simeq (\Z/2\Z)^2$ donc commutatif dans les 2 cas.

    Alain
  • Bonjour MathMan

    Le groupe diédral $D_{2n}$ (comme tu le notes) est engendré par la rotation $r$ d'angle $\frac{2\pi}{n}$ et une symétrie $s$ par rapport à un rayon passant par un sommet du $n$-gone.
    Considère l'application $f$ qui envoie un élément de $D_{2n}$ sur le nombre de fois $\pmod{2}$ que la symétrie $s$ apparait : $f(r)=0,\ f(s)=1$
    Pour que ce soit un morphisme, il faut vérifier que les relations de $D_{2n}$ sont envoyées sur 0 (neutre de $\Z/2\Z$ ) par $f$ :
    $f(r^n)=0$
    $f(s^2)=f(s.s)= 2 = 0 \in (\Z/2\Z,+)$
    $f\big((rs)^2\big)=f(rsrs) = 2 = 0 \in (\Z/2\Z,+)$
    $f$ est donc un morphisme dont le noyau contient toutes les rotations $r^k$ donc est d'ordre au moins $n$, mais ne peut être $2n$ puisque $f$ n'est pas triviale ( $f(s)=1$ ). Donc $\ker f$ est formé exactement des $n$ rotations.

    Le sous-groupe engendré par $s$ est $\{id, s\}$ puisque $s$ est d'ordre 2.
    S'il était distingué, pour tout $g\in D_{2n}$ on aurait $g^{-1}sg=s$ (seul élément de $\{id,s\}$ qui soit d'ordre 2)
    Prenons $g=r : r^{-1}sr = r^{-2}(rsrs)s = r^{-2}s$
    et $r^{-2}s=s$ seulement si $r^{-2}=id$ c'est à dire l'ordre de $r$ divise 2
    Donc le sous-groupe engendré par $s$ n'est distingué que si $n$ divise 2, c'est à dire :
    $D_{2\times 1} \simeq \Z/2\Z$, ou bien
    $D_{2\times 2} \simeq (\Z/2\Z)^2$ donc commutatif dans les 2 cas.

    Alain
  • Bonjour,

    "puisque $s$ est d'ordre 2"
    Comment est-ce qu'on peut prouver que $s$ est d'ordre 2?
    De meme, comment peut on prouver que $r$, la rotation de centre $O$ et de rayon $\frac{2\pi}{n}$, est d'ordre n?

    Si on part de la definition de l'ordre, on doit prouver que :
    $s^2=1$ et $r^n=1$,
    quand je raisonne sur une figure, je vois bien que faire $n$ fois la rotation $r$ revient a l'identité, mais pourriez vous me donner une idée de depart pour le demontrer plus rigoureusement, car j'avoue que je ne sais pas trop par où commencer...
    En vous remerciant d'avance.
  • Bonsoir Yoann

    {\bf Pour la symétrie}, tu peux dire que $s$ composé avec lui-même redonne l'identité, c'est à dire $s^2=\mathrm{id}$ donc l'ordre de $s$ divise 2. C'est donc soit 1 soit 2.
    Or tout élément d'ordre 1 est le neutre, et la symétrie n'est pas l'identité (un point hors de l'axe de symétrie n'est pas invariant), c'est donc que l'ordre de $s$ est 2.

    {\bf Pour la rotation}, tu fais presque pareil, tu appelles $m$ l'ordre de $r$. Tu as constaté que $r^n=\mathrm{id}$, donc $m$ est un diviseur de $n$.
    Si $m < n$ alors l'angle de la rotation $r^m$ est $m\frac{2\pi}{n} < 2\pi$, et donc l'image d'un point autre que le centre de rotation ne peut pas être invariant, donc $r^m \neq \mathrm{id}$ contredisant la définition de l'ordre de $r$, donc $m \geq n$. Finalement $m=n$.

    Alain
  • Bonjour,

    Merci beaucoup AD pour cette réponse très clair !

    J'ai une autre question : pour prouver que $r\circ s$ est d'ordre 2, toujours en raisonnant sur une figure (mais c'est un peu moins évident que pour $s$), je vois bien que $(r\circ s)^2$ donne $Id$, donc l'ordre de $r\circ s$ divise 2, c'est donc soit 1 soit 2, or ça ne peut pas être 1 car $r\circ s \neq Id$, donc ça ne peut être que 2.
    Mais ce qui me gêne c'est de partir de "$(r\circ s)^2=Id$" : certes, ca se voit sur une figure, mais comment le justifier plus rigoureusement ?
    J'ai essayé de partir de : "soit $k$ l'ordre de $r\circ s$", et je veux essayer de prouver que $k=2$, mais je n'y arrive pas (je pense qu'il faut raisonner "géométriquement", mais je ne sais pas comment démarrer).

    Je sollicitte votre aide encore une fois...
    Merci d'avance.
  • Bonjour Yoann

    Je ne sais pas ce dont tu disposes.
    Si tu connais les matrices, tu peux dire que dans $\R^2$ la rotation $r$ de centre 0 et d'angle $\frac{2\pi}{n}$ admet pour matrice $\begin{pmatrix}\cos(\frac{2\pi}{n}) & -\sin(\frac{2\pi}{n}) \\ \sin(\frac{2\pi}{n}) & \cos(\frac{2\pi}{n})\end{pmatrix}$ et la symétrie par rapport à l'axe des $x : s=\begin{pmatrix}1&0\\0&-1\end{pmatrix}$.
    Alors $r\circ s = \begin{pmatrix}\cos(\frac{2\pi}{n}) & \sin(\frac{2\pi}{n}) \\ \sin(\frac{2\pi}{n}) & -\cos(\frac{2\pi}{n})\end{pmatrix}$ et son carré vaut $I_2$

    Si tu ne connais pas les matrices, tu peux continuer géométriquement.
    Tu considères dans le plan un $n$-gone (polygone régulier à $n$ cotés) Tu numérotes $A_0, A_1,\ldots, A_{n-1}$ ses sommets.
    Tu dis que $r$ transforme $A_i$ en $A_{i+1}$, l'indice étant pris modulo $n$, c'est à dire que $A_n=A_0$.
    La symétrie $s$ transforme $A_i$ en $A_{n-i}$ (l'indice $-i$ pris modulo $n$ vaut $n-i$ ).
    Alors $r\circ s(A_i) = r(A_{n-i}) = A_{n-i+1}$.
    Tu poses $j=n-i+1$ et tu prends $r\circ s(A_j)=A_{n-j+1}$, comme on vient de le voir. Tu remplaces $j$ par $n-i+1$ pour voir que l'image est $A_i$, et ceci pour tout $i$, donc $(r\circ s)^2 = \mathrm{id}$.

    Il ne faut pas hésiter à faire des dessins, ça aide beaucoup à la compréhension de ce qui se passe.

    Alain
  • Re-merci Alain !
    Oui je connais les matrices, et je n'y avais pas pensé !
    En fait, ca parait plus simple de prouver que $r \circ s$ est d'ordre 2 avec les matrices que geometriquement je trouve.

    Par contre, "considerer les $n$ sommets $A_0, A_1, ... , A_n-1$ [etc...]" je l'ai utilisé pour prouver que le groupe des isometries d'un polygone possede $2n$ elements : (je me suis inspiré en d'un autre post de ce forum)

    \begin{itemize}
    \item $n$ rotations :
    j'ai fixé $A_0$,
    puis je dis qu'on obtient $A_1$ par la rotation d'angle $\frac{2\pi}{n}$
    on a $A_2$ par la rotation d'angle $2.\frac{2\pi}{n}$
    ...
    on a $A_{n-1}$ par la rotation d'angle $(n-1).\frac{2\pi}{n}$
    on a $A_0$ par la rotation d'angle $n.\frac{2\pi}{n}$
    =>Au total, on a besoin de $n$ rotations

    \item $n$ symetries :
    Le coté $A_1A_2$ est donné par la symetrie d'axe $OA_1$
    ...
    Le cote $A_{n-1}A_0$ est donné par la symetrie d'axe $OA_{n-1}$
    Le cote $A_0A_1$ est donné par la symetrie d'axe $OA_0$
    =>au total il y a $n$ symetries
    \end{itemize}

    Donc au total, G possede $2n$ elements.

    Pensez-vous que c'est correct?
    Merci d'avance.
  • J'ai encore un probleme...
    Je ne comprend pas comment vous trouvez que $s(A_i)=A_{n-i}$.

    Apparament Alain, vous considerez la symetrie $s$ qui transforme $A_i$ en $A_{n-i}$, mais moi je pensais que $s$ transformait $A_i$ en $A_{i+2}$ (en fait : $i+2$ modulo $n$), (puisque $s$ est d'axe $OA_i$ (symetrie par rapport à un rayon du $n$-gone)

    J'ai essayé d'aplliquer le raisonement geometrique que vous m'avez expliqué pour prouver que $r \circ s$ est d'ordre 2 :
    $s(A_i)=A_{i+2 (n)}$
    =>$r \circ s(A_i)=r(A_{i+2 (n)})=A_{i+3 (n)}$
    $s(r \circ s)(A_i)=s(A_{i+3 (n)})=A_{i+5 (n)}$
    =>$(r \circ s)(r \circ s)(A_i)=r(A_{i+5 (n)})=A_{i+6 (n)}$ --> je bloque
    j'imagine que c'est faux...

    Pouvez-vous m'expliquer pourquoi $s(A_i)=A_{n-i}$ svp?
    Merci d'avance.
  • Bonjour Yoann

    Ce que tu dis pour les rotations est correct et te permet d'exhiber les $n$ rotations.
    Par contre pour les symétries, cela ne marche que si $n$ est impair.
    Si $n$ est pair, la symétrie qui "donne" le coté $A_2A_1$ à partir de $A_0A_1$ te donne aussi $A_{\frac{n}{2}+2}A_{\frac{n}{2}+1}$ à partir de $A_{\frac{n}{2}}A_{\frac{n}{2}+1}$.

    Tu peux par contre dire que le sommet $A_0$ va se transformer par symétrie en chacun des $n$ sommets (y compris $A_0$ ), et chaque symétrie est différente puisqu'elle envoie $A_0$ sur un sommet différent. Et la symétrie qui envoie $A_0$ sur lui-même n'est pas l'identité, car elle retourne l'orientation du plan, alors que l'identité non.
    Cela donne les $n$ symétries recherchées.
    A noter que si $n$ est pair, on obtient les symétries par rapport aux diagonales et les symétries par rapport aux apothèmes (droite joignant le centre au milieu d'un coté).
    Si $n$ est impair, une diagonale d'un coté est apothème de l'autre coté.

    Alain
  • Bonour Yoann
    Tu dis :
    {\it (puisque $ s$ est d'axe $ OA_i$ (symétrie par rapport à un rayon du $ n$-gone)}

    Il y a un problème le $s$ que tu utilises dépend de $i$. Il faut que tu choisisses une fois pour toute la symétrie $s$.
    Dans mon explication, j'avais choisi la symétrie d'axe $OA_0$, qui transforme $A_1$ en $A_{n-1}$, ... ,$A_i$ en $A_{n-i}$ etc.

    Alain
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