Exercice sur les groupes abéliens finis.

Bonjour, excusez moi, mais étant donné un groupe abélien fini G, je ne me souviens plus comment on démontre que pour tout facteur premier p de son ordre, il existe un sous-groupe de G d'ordre p.

Réponses

  • On fait opérer le sous-groupe de $\mathfrak{S}_p$ engendré par le cycle $\sigma = (1\,2\,\ldots\,p)$ sur $E =\{(x_1,\ldots,x_p) \in G^p ; \prod\limits_{k=1}^p x_k = 1\}$.
  • C'est à dire (je n'ai vu qu'une fois les opérations de groupes et ne me souviens plus de tout) ?? Y a-t-il un morphisme de groupes là dessous ?
    En gros on permute les indices d'éléments x1,...,xp de G et on constate que le produit obtenu est le même ? MAis quelle utilité ?
  • Un élément de l'application $(x_1,\ldots,x_p) \mapsto (x_1,\ldots,x_{p-1})$ est une bijection de $E$ dans $G^{p-1}$, donc $E$ a $n^{p-1}$ éléments ($n$ est l'ordre de $G$).
    Dans $\mathfrak{S}_p$, $\sigma$ engendre le groupe $\Sigma = \{\sigma, \sigma^2, ..., \sigma^p\}$ d'ordre $p$.
    Pour $x$ dans $G$, $\Sigma_x = \{g\in\Sigma ; g.x = x\}$ est un sous-groupe de $\Sigma$, donc d'ordre 1 ou $p$.
    Si $\Sigma_x$ est d'ordre $p$, les $p$ éléments $\sigma.x$, $\sigma^2.x$, ..., $\sigma^p.x=x$ sont distincts dans $E$.
    Si $\Sigma_x$ est d'ordre 1, alors, pour tout k, $\sigma^k.x = x$, et $x = (a,...a)$ avec $a^p = 1$.
    Le deuxième cas est possible, par exemple avec $a = 1$.
    Si l'on est $k$ fois dans le premier cas et $m$ fois dans le second, on obtient $\textrm{card}(E) = kp + m$, soit $n^{p-1} = kp + m$ avec $m$ non nul, donc $m$ est multiple de $p$, et le cas $\Sigma_x$ d'ordre 1 est réalisé avec $a \neq 1$.
    Un tel $a$ est d'ordre $p$ dans $G$, et engendre un sous-groupe cyclique d'ordre $p$.
  • Ah merci de la réponse mais je n'arrive pas à la lire.X:-(
  • C'est corrigé.
  • Merci, je déchiffre pour comprendre. Pour ce qui est de ce qui découle de l'ordre de sigma x, ce ne serait pas plutôt le contraire (s'il est d'ordre 1 découle la soi-disante conséquence de s'il est d'ordre p et vice versa)?

    En effet, si pour tout k entre 1 et p sigma.x=x, alors pour tout k entre 1 et p, sigmak appartient à sigmax, qui est donc d'ordre p, non?

    Ceci dit le cas #sigmax= 1 se produit également, avec x=(a,1,...,1)
  • Oui je pensais en fait à l'ordre du quotient $\Sigma/\Sigma_x$

    Attention on considère des $p$-uplets $(x_1,...x_p)$ avec le produit des éléments égal à 1. On ne peut avoir $x = (a,1,...,1)$ que pour $a = 1$.
  • Pour utiliser la commutativité, on peut aussi faire une récurrence sur le cardinal: c'est immédiat pour un groupe de cardinal $\leq p$ (pourquoi?).
    La preuve est faite avec les notations additives.
    Si on se donne un groupe de cardinal $n$, et que l'hypothèse est vraie pour $k\leq n-1$, on se donne $x$ non nul de $G$.
    Si il est d'ordre $p$ c'est fini.
    Sinon on considère $G/<x>$ (on a le droit puisque $G$ est commutatif), $p|card(G/<x>)$ et $card(G/<x>)<card(G)$, l'hypothèse de récurrence s'applique, et on trouve un élément $y\in G$ qui est d'ordre $pk$ pour un certain $k$. Alors $kx$ est d'ordre $p$ et c'est fini.
  • Salut,

    Sur le serveur d'exercice, j'ai mis, il y a quelques temps, un exercice permettant de prouver le résulat. Je copie/colle :

    {\bf Le but de ce problème est de démontrer le théorème de Cauchy :

    Soit $H$ un groupe fini d'ordre $n \geq 2$.
    Alors pour tout $p$ premier divisant $n$, il existe un élément d'ordre $p$ dans $H$}

    Soit $H$ un groupe fini d'ordre $n \geq 2$, de neutre $e$ dont la loi est notée multiplicativement.

    {\bf 1.} Soit $r \in \N^{*}$.
    On considère $H^{r} = \{h = (h_1,..., h_r) \, ; \, \forall \, i \in \{0 \, , \, ... \, , \, r \} \, , \, h_i \in H \}$
    {\bf 1.a.} Calculer $Card(H^{r})$
    {\bf 1.b.} On considère $G = < \gamma>$ le sous-groupe de $\mathfrak{S}_n$ engendré par le cycle $\gamma = (1 \, \, 2 \, \, ... \, \, r)$
    Calculer $Card(G)$
    {\bf 1.c} Pour $\sigma \in G$ et $h = (h_1,..., h_r) \in H^{r}$, on pose
    $\sigma \, . \, h = (h_{\sigma (1)} \, , \, ... \, , \, h_{\sigma (r)})$
    Démontrer qu'on définit ainsi une action de $G$ sur $H^{r}$



    Soit $p$ un entier premier (fixé) divisant $n$.
    On considère $r = p$ et on pose $X = \{x = (h_1,..., h_p) \in H^{p} \, ; \, h_1 \, h_2 \, ... \, h_p = e \}$



    {\bf 2.} Calculer $Card(X)$ et montrer que $p$ divise $Card(X)$.


    {\bf 3.} Montrer que $\forall \, \sigma \in G \, \, \forall x \in X$, on a $\sigma . x \in X$
    (Indication : considérer le cas $\sigma = \gamma$ et remarquer que $h_1 \, h_2 \, h_3 \, = \, e \Rightarrow h_2 \, h_3 \, h_1 = h_3 \, h_1 \, h_2 = e$).
    Montrer qu'on définit ainsi une action de $G$ sur $X$.


    {\bf 4.} Ecrire l'équation des classes de cette action.


    {\bf 5.a.} Calculer $Stab_G (e, ...,e)$
    {\bf 5.b.} Caractériser les $x \in X$ tels que $Stab_G (x) = G$
    {\bf 5.c.} Montrer que si $Stab_G (x) \neq G$ alors $[G \, : \, Stab_G (x)] = p$


    {\bf 6.a.} A l'aide de la question {\bf 4.}, en déduire l'existence de $x \in X$ tels que $x \neq (e, ..., e)$ et $Stab_G (x) = G$.
    {\bf 6.b.} En déduire le théorème de Cauchy (i.e. montrer qu'il existe dans $H$ un élément d'ordre $p$).


    Une question intéressante est alors de se demander comment le théorème de Cauchy est en fait conséquence du théorème de Sylow.




    Bon courage.

    michaël.
  • Je me suis inspiré de la démo de corentin et voici ce que j'en comprends:

    soit G d'ordre n. On suppose l'hypothèse vérifiée jusqu'à l'ordre n-1.

    Si G est cyclique, c'est fini. Sinon, il existe un élément x de G d'ordre d un diviseur strict (donc différent de n et de 1) de n.

    Si p divise d, alors d=k.p, donc xk est d'ordre p et c'est fini.

    Sinon, comme n/d est strictement inférieur à n, et que G/ < x > est d'ordre n/d (merci la surjection canonique), il existe a de G/ < x >, tel que # < a > = p. Autrement dit il existe y de G et k entre 0 et d-1 tel que yp=xk. Soit u l'ordre de xk dans G, alors yup=eG donc (yu)p=eG donc

    # < y u > divise p et vaut donc 1 ou p.

    Soit s la surjection canonique de G modulo x, alors l'image de yu par s est au.

    Si # < yu >=1, alors yu=eG donc comme s est un morphisme de groupes, au=eG/ < x >. Donc l'ordre de a divise u, c'est à dire p divise u, or u divise d, donc p divise d, contradiction. Donc # < yu >=p, ce qui clot la démonstration.

    Merci à tous les deux. Je crois en fait qu'on pouvait aussi la faire avec un système de générateurs de G.
  • Ca doit être bon.
    Objectivement, il n'y a sans doute pas besoin de tant détailler la fin, on peut considérer comme du cours que si l'image d'un élément par un morphisme est d'ordre $k$, alors cet élément a pour ordre un multiple de $k$.
    (en effet, $x^n=1\Rightarrow \varphi(x)^n=1\Rightarrow k|n$)
  • [C'est mon gros défaut de trop détailler] Sans cela, j'aurais peut-être été admissible à normale.
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