bijectivite dans espace de Hilbert

Bonjour,

Je me pose des questions triviales pour les intervenants de ce site mais j'ai besoin de quelques reponses pour resoudre l'exo suivant:

Dans un espace de Hilbert H (aucune indication sur la dimension), soit u un opérateur auto-adjoint et soit v = u +iId et w = u - iId = v*
On demande de démontrer que v et w commutent (pas de pb), que
||v(x)||² = || u(x)||² + ||x||² (pas de pb).

On demande aussi de montrer que v est injective: pour ce point, je montre que Ker v = {0} => v injective.

Par contre, j'ai un problème pour montrer que v(H) = H. Je ne suis pas sur que l'on puisse utiliser le Theoreme du rang. Si oui dim Ker v = 0 => dim Im v = dim H. Comme v(H) est inclus dans H => V(H) = H. Si non, je ne sais pas comment démontrer que H est inclus dans V(H).

Peut-on aussi affirmer que si v(H) = H => v est surjective ?

Merci par avance à ceux qui me répondront.

A+

Réponses

  • Surjective, c'est par definition v(H)=H.

    En fait, tu peux directement montrer que v est un isomorphisme d'espace de Hilbert en utilisant le spectre. Les valeurs spectrales de u sont reelles, donc celles de v ont une partie imaginaire valant 1. Ainsi, 0 n'est pas valeur spectrale et v est un isomorphisme.
  • Attention, on n'est peut être pas en dimension finie.
  • Bonjour,

    J'ai peut être une solution.

    u un opérateur auto-adjoint => par definition u est continue => v est aussi continue

    w=v* en cherchant le ker v*, on trouve ker v* = {0} ( => v* injective)

    Or Ker (v*) = v(H) "orthogonal" = {0} => v(H) = H

    Le raisonnement est-il correct en dimension infinie?

    Merci par avance pour vos réponses

    A+
  • Toujours le problème de la dimension infinie :
    $\textrm{Ker} \, v^* = (\textrm{Im} \, v)^{\perp}$ est vrai, mais $\textrm{Im} \, v = (\textrm{Ker} \, v^*)^{\perp}$ est faux.
    Pour un sous-espace vectoriel $V$, on a seulement $V \subset (V^{\perp})^{\perp}$, sans égalité, sauf si $V$ est fermé.
    D'où une question : la continuité de $v$ assure-t-elle que $\textrm{Im} \, v$ soit fermé ?
  • Bonjour gb

    Comme v* est injective, v(H) est dense dans H => Adherence (v(H)) = H

    Si v(H) fermé => v(H) = H

    Par contre, je ne sais pas répondre à ta question

    A+
  • Bonjour gb,

    Pour essayer de repondre à ta question.

    Soit yn une suite de v(H) convergente vers y appartenant à l'adhérence de v(H)

    yn dans v(H) => il existe xn dans H / yn = v(xn)

    xn est convergente car sinon yn divergerait du à la continuite de v

    xn est convergente dans H vers x dans H

    Par continuite de v, v(xn) est convergente dans v(H) vers v(x) qui appartient à v(H)

    Du fait de l'unicité de la limite y est dans v(H) => v(H) est fermé.


    Question: peut-on formuler le resultat précédent sous la forme: si v est continu alors Im v est un fermé ? est-ce un résultat connu qui doit être acquis?

    Merci par avance pour tes réponses.

    A+
  • (-1)^n diverge, son image par la fonction valeur absolue qui est continue converge vers 1.
  • Mais je ne me souviens plus: un espace de Hilbert c'est un Banach préhilbertien ou carrément euclidien ?
  • {\bf Réponse à la question de Xavier :} non, {\it continue (et linéaire j'imagine) dans un Hilbert n'implique pas d'image fermée.} Prendre par exemple dans $L^2(]0,1],\mathbb{R})$ la multiplication par $x$. L'image est l'ensemble des éléments tels que $f(x)/x$ est dans $L^2$. On peut montrer que cet ensemble est dense dans $L^2(]0,1])$ sans y être égal (les fonctions constantes non nulles n'y sont pas)

    {\bf Précision dans la démo de Xavier :} la convergence de la suite $(x_n)_n$ (plus précisément, le fait que la suite $(x_n)_n$ est de Cauchy, et c'est parce qu'un Hilbert est complet que la suite convergera) ne découle pas de la continuité de $v$, mais de sa coercivité, c-à-d du fait qu'il existe $\alpha>0$ (ici $\alpha=1$) tel que $||v(x)||\ge \alpha ||x||$ (l'inégalité est dans l'autre sens que la continuité). Dans ce cas effectivement, le caractère de Cauchy de $(x_n)_n$ découle du fait que la suite $(y_n)_n$ est elle-même de Cauchy (car convergente) et que $||x_n-x_p||\le ||v(x_n-x_p)||=||y_n-y_p||$.

    {\bf Quelques remarques.}
    Il faut savoir que dans un espace de Hilbert (qui est a priori de dimension infinie sans précisions, car sinon, on parlerait d'espace euclidien), les résultats connus sur les espaces euclidiens ne marchent pas nécessairement. Donc par exemple :
    - on ne peut pas utiliser le théorème du rang.
    - $(F^{\perp})^\perp\supset F$ (ici utilisé avec $F=0$), mais l'inclusion réciproque n'est vraie que si $F$ est un sous-espace vectoriel fermé.
    - le mot 'opérateur' dans un espace de Hilbert est souvent un raccourci pour dire 'opérateur non-borné', c'est-à-dire application linéaire $u$ définie sur un sous-espace vectoriel noté $D(u)$ est appelé domaine de $u$. Mais $u$ n'est pas nécessairement continue (même si $u$ est auto-adjoint). Par exemple, le laplacien $A=- \Delta$, défini sur un espace $D(A)$ contenant l'espace des fonction $C^ {\infty} $, et à valeurs dans $H=L^2$, est un opérateur symétrique $(\Delta f\mid g)=(f\mid \Delta g)$ si $f$ et $g$ sont dans $D(A)$.
    - pour un opérateur $u$ non supposé continu, 'symétrique' (ie $(u(x)\mid y)=(x\mid u(y))$) n'est pas exactement synonyme de 'auto-adjoint' (qui signifie 'égal à son adjoint': la définition de l'adjoint est plus compliquée... et peut-être que l'adjoint est défini sur un domaine plus grand que celui de $u$, quand bien même $u$ est symétrique)....

    Bref, il faut faire attention, et ne pas trop vite appliquer les réflexes connus en dimension finie...

    Pour citer un livre classique en France, voir quelques chapitre du livre de Brezis {\it Analyse fonctionnelle - théorie et applications} publié aux éditions Dunod (avant, c'était Masson)

    [Merci à Gilles Benson pour la correction du LaTeX. AD]
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