à propos $\sum_{i=1}^n i^k$

Bonjour !

Est-il facile de montrer que $\sum_{i=1}^n i^k$ est un polynôme en n pour tout $k\in\N^{*}$ ?
Accessoirement que c'est un polynôme de degré $k+1$

Réponses

  • message vide
  • Bonjour,

    Un moyen est de considérer l'endomorphisme $u$ de l'espace vectoriel $\R_k[X]$ des polynômes de degré $\leq k$ défini par $u(P)= (X+1)\,P(X+1) - X\,P(X)$, pour montrer qu'il existe un unique $P_k$ tel que $u(P)=X^k$. Quelle propriétés mirifiques possède alors le polynôme $Q_k=X\,P_k$?

    Cordialement.
  • Bon, c'est assez approximatif mon truc. Vaudrait mieux, sauf erreur :
    montrer qu'il existe un unique $ P_k\in\R_k[X]$ tel que $ u(P_k)=(X+1)^k$
  • Buffon :

    euh c'est un polynôme en $n$ de degré $k+1$.

    Meu :

    même avec tes explications, je trouve pas :D
    another hint please
  • message vide
  • Solal : avec les notations de Meu, si $u(P_k)=(X+1)^k$ alors $Q_k(X+1)=Q_k(X)+(X+1)^k$ ; ça donne envie de calculer $Q_k(n)$ non ?
  • Bonjour,

    $$S(n;m) = 1 + 2^m + 3^m + \ldots+ n^m =\frac{B_{m+1}(n+1)-b_{m+1}}{m+1}$$
    où $B_m$ et $b_m$ sont respectivement les polynômes et nombres de Bernoulli d'ordre $m$.

    Amicalement.

    [La case LaTeX. :) AD]

    [Edit:
    1) Pardon et merci Alain :) ,
    2) retrouvé la question de the bridge http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?4,450733,450749#msg-450749 ]
  • salut,

    merci je vais regarder ça rapidement, j'espère que l'on y explique d'où vient la formule.
  • C'est peut-être utile de répondre à TA question, à savoir, une preuve:


    Prends le plus petit degré possible et un éventuel polynome d'un tel degré $P$ tel qu'il n'existe pas de polynome $Q$ ayant la propriété que pour tout entier $n$:

    $P(1)+P(2)+P(3)+...+P(n)=Q(n)$

    Disons que $d$ est le degré de $P$ et que $P(X)=a_dX^d+...+a_0$,

    il existe un nombre $b$ (exercice) tel que:

    $b(X+1)^{d+1}-bX^{d+1}$ est un polynome $R$ de degré $d$ et tel que $P-R$ est de degré $<d$

    Il existe donc un polynome $Q$ tel que $P(1)-R(1)+P(2)-R(2)+...+P(n)-R(n)=Q(n)$ pour tout $n\in \N$

    De plus (je te laisse deviner lequel:)-D ), il existe un polynome $S$ tel que $R(1)+R(2)+...R(n)=S(n)$ $\forall n\in \N$

    Par conséquent, $\forall n\in \N:$ la somme $P(1)+P(2)+...+P(n)=Q(n)+S(n)$
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Sans algèbre linéaire, on peut déterminer ces sommes par récurrence.

    Je note $S_k(n) = \displaystyle \sum_{j=1}^n j^k$. D'après le binôme de Newton, on a, pour tout $j$ et $k$ :
    \[ (j+1)^{k+1}-j^{k+1} = \sum_{i=0}^{k} \binom{k+1}{i} j^i \]
    En faisant la somme de ces égalités pour $j$ entre $1$ et $n$, le membre de gauche se simplifie et on obtient :
    \[ (n+1)^{k+1} - 1 = \sum_{i=0}^{k} \binom{k+1}{i} S_i(n) \]
    En isolant le terme $i=k$ dans la somme, on a donc :
    \[ S_k(n) = \dfrac{1}{k+1}\left[ (n+1)^{k+1} -1 - \sum_{i=0}^{k-1} \binom{k+1}{i} S_i(n) \right] \]

    Ainsi, comme $S_0(n) = n$, on en déduit, en applicant la formule avec $k=1$, $S_1(n) = \dfrac{1}{2}n(n+1)$, puis, avec $k=2$, $S_2(n) = \dfrac{1}{6} n(n+1)(2n+1)$, puis, avec $k=3$, $S_3(n) = \dfrac{1}{4} n^2(n+1)^2$, puis, avec $k=4$, $S_4(n) = \dfrac{1}{30}n(n+1)(2n+1)(3n^2+3n-1)$, etc.
  • Re,

    Pour $m=4$, $B_5(X)= X^5 -\frac{5}{2}X^4+\frac{5}{3}X^3-\frac{1}{6}X$,
    et, $b_5=0$ comme tous les $b_{2p+1}$ pour $p>0$,
    au final, on trouve le même $S_4(n)$ que celui de Guego.

    Amicalement.
  • Autre méthode:
    On voit par récurrence, en utilisant la formule du triangle de Pascal, que:
    (somme de i=1 à n)C(i,k)=C(n+1,k+1) (on a utilisé la convention C(i,k)=0 pour i<k).Le membre de droite est un polynôme de degré (k+1).

    Pour k=1, on a: (somme de i=1 à n)C(i,1)=C(n+1,2), ce qui s'écrit: 1+2+..+n=n(n+1)/2

    Pour k=2, on a:(somme de i=1 à n)C(i,2)=C(n+1,3), ce qui s'écrit:
    (somme de i =1 à n) i*(i-1) = (n+1)*n*(n-1)/3.

    On remarque que: i²=i*(i-1)+i. En sommant de i=1 à n, on obtient:
    (somme de i=1 à n) i²=[(n+1)*n*(n-1)/3]+n(n+1)/2=n(n+1)(2n+1)/6.

    Pour k=3, on a::(somme de i=1 à n)C(i,3)=C(n+1,4), ce qui s'écrit:
    (somme de i =1 à n) i*(i-1)*(i-2)=1/4*(n+1)n(n-1)(n-2)

    Par ailleurs: i3=i(i-1)(i-2)+3i(i-1)+i. En sommant de i =1 à n, on obtient la formule pour la somme des i3.
    On peut continuer ainsi, la formule générale fait intervenir les nombres de Stirling (décompsition de im sur la base i, i(i-1) etc.
  • Je présente toutes mes excuses aux intervenats de ce fil :)-D, il ne s'agit pas de mes habituels minitrollifications de fils, mais je cite solal:
    Est-il f[size=large]acile[/size] de montrer que $\sum_{i=1}^n i^k$ est un polynôme en n pour tout $k\in\N^{*}$ ?
    Accessoirement que c'est un polynôme de degré $k+1$


    je choisis ce fil (au hasard?) et pas un autre pour émettre une pensée très légèrement polémique: certes nous vivons à une époque où la démonstration n'est pas en vogue à l'école, mais je pronostique que la question de solal ne venait pas tant d'une recherche d'une réponse "combien ça fait, je veux la formule" (il avait dû voir ou sentir dans plein de livres que c'est bien intuitivement un polynome) que d'une volonté de le prouver (il avait peut-être galérer à chercher une preuve).

    Surtout n'y voyez, mais vraiment aucune critique de vos calculs, ils rendent souvent bien des services, mais pourquoi ce besoin de balancer des formules et des réponses sans les prouver????

    Pour vous faire une image, imaginez qu'il y ait internet il y a 50000 ans, et qu'un gars arrive et dise: peut-on prouver facilement que 1584 à la puissance 82 est un entier? Ce fil me donne un peu l'impression que (putain, faut que je trouve une calculette.......) certains d'entre vous lui répondent:

    C'est un nombre entier, ça fait:

    2398416121840605118967160473802067093073856143
    17481309571702296464566031576372275700102884567
    65904446521483067570723199352031871846317216308
    783020879357116254791375679340087816356847345284
    494972670407961073233775573996513004594874799482
    829892200426582614009184256

    Et finalement, il ne doit pas trouver vraiment prouvée l'assertion, et (s'il y a quelques détails de calculs) encore moins "prouvée facilement"

    Mais encore une fois, j'insiste, ce n'est pas une critique méchante, mais juste ce besoin bizarre de vouloir trouver les trucs exacts, effectifs qui fait oublier de les prouver et détourne de la question initiale que je veux "commenter" une fois de tps en tps...
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Bonjour à tous,

    solal: peux-tu modifier le titre pour qu'il soit plus concret ? suis vraiment entré par hasard ! Merci.

    En tant qu' "intervenat" de ce fil, quelques compléments ;) , il me semble que différentes méthodes explicitées dans ce fil apportent la réponse souhaitée par solal.

    Je souhaite revenir, comme prévu, sur la très jolie formule "balancée" explicitant la nature exacte du polynôme recherché. D'abord, je trouve cette relation très jolie, ensuite je ne l'ai rencontrée qu'une seule fois: c'est dans le remarquable recueil de problèmes Encore des Maths - Eric Sorosina - EdiScience. Il m'est déjà arrivé dans le passé de vanter ici-même ce livre et ses quatorze problèmes qui ont tous été créés par l'auteur à partir de problèmes insolites de concours, un feu d'artifices s'achevant en bouquet sur le théorème de Baire et ses applications...

    Cette formule "balancée", qui me fait un peu penser à la formule d'Euler-MacLaurin, ( là aussi une formule de généralisation avec la présence des polynômes et nombres de Bernoulli ), est démontrée dans le problème 3 de l'ouvrage qui aborde aussi le calcul de $\zeta(2p)$ plus classique. Les grandes étapes:

    ->étude de l'endomorphisme $u$ de l'espace vectoriel $\R[X]$ [puis de la restriction sur $\R_k[X]$] défini par $u(P)(X)= P(X+1) - P(X)$ : noyau, image, puis équation u(P)=Q d'inconnue P, équation dans $\R[X]$
    -> étude des polynômes de Bernoulli vérifiant entre autre $B_n(X+1)-B_n(X)=nX^{n-1}$ , puis découverte des nombres de Bernoulli, avec la relation de récurrence reliant $b_0,b_1,...,b_n$,
    -> a partir de $B_{p+1}(X+1)-B_{p+1}(X)=(p+1)X^p$, on somme pour $X=0,1,...,n$, et comme $B_{p+1}(0)=b_{p+1}$, c'est fini.

    Cette démonstration occupe cinq pages que je n'envisage pas de recopier ici (je tape d'un seul doigt et suis très très lent); par contre, si certains d'entre-vous sont intéressés, qu'ils me laissent leur adresse e-mail sur ma messagerie privée, et c'est avec plaisir que je leur enverrai ces cinq pages scannées; il m'est déjà arrivé par le passé de dépanner certains d'entre-vous en procédant ainsi.

    Amicalement, bonne journée à tous.
  • bs :
    ça te plaît comme ça ? on est relativement limité en caractères pour le titre; l'ancien avait été coupé.
    Il est épuisé la bouquin de Sorosina apparemment.
  • Bonjour solal,

    Oui, c'est parfait le titre.
    Envoie sur ma messagerie privée ton adresse email, et je t'enverrai les cinq premières pages de la preuve + l'énoncé; il n'est techniquement pas possible d'envoyer des pièces jointes via la messagerie privée.

    Amicalement.
  • Les preuves ont une utilité qui n'est pas seulement de "convaincre", mais aussi de donner parfois des algorithmes :

    Je recopie la preuve que j'ai donné avant, et lui associe une procédure :

    Soit le plus petit degré possible et un éventuel polynôme d'un tel degré $P$ tel qu'il n'existe pas de polynôme $Q$ ayant la propriété que pour tout entier $n$ :

    $P(1)+P(2)+P(3)+ \ldots +P(n)=Q(n)$

    Disons que $d$ est le degré de $P$ et que $P(X)=a_dX^d+ \ldots +a_0$,

    Il existe un nombre $b$ (exercice) tel que : en l'occurrence en développant $b(X+1)^{d+1}-bX^{d+1}$ on tombe sur un certain polynôme qui commence par $bcX^d+ \ldots $ ; où $c$ ne dépend que de $d$. On prend $b$ de sorte que $bc=a_d$

    procedure find(P:poly;var Z:poly);
    déclarations des variables locales d,e,a,T,S,Y,c,b;
    begin
    d:=degré de P;
    e:=d+1;
    a:=coef dominant de P;
    T:=$(X+1)^e-X^e$
    S:=$X^e$;
    c:=coef dominant du développement de T
    b:=a/c;
    T:=bT;


    on continue ensuite:

    $b(X+1)^{d+1}-bX^{d+1}$ est un polynôme $R$ de degré $d$ et tel que $P-R$ est de degré $<d$
    find(P-T;Y);

    Il existe donc un polynôme $Q$ tel que $P(1)-R(1)+P(2)-R(2)+ \ldots +P(n)-R(n)=Q(n)$ pour tout $n\in \N$

    De plus (je te laisse deviner lequel :)-D ), il existe un polynôme $S$ tel que $R(1)+R(2)+ \ldots +R(n)=S(n),\ \forall n\in \N$
    Z:=Y+S;
    end;


    Par conséquent, $\forall n\in \N:$ la somme $P(1)+P(2)+ \ldots +P(n)=Q(n)+S(n)$

    Z:=Y+S
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
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