Des techniques pour être moins dans la brume?

Bonjour,


J’ai remarqué quelque chose depuis que je fais un peu de maths « pour de vrai » c’est que 80% du temps quand je ne trouve pas la solution à un exercice c’est parce que je suis « dans le brouillard », je ne sais pas si c’est censé être normal si ça vous le fait aussi et dans ces proportions (même chez les pros ça se trouve?)

Un exemple pour que vous y voyiez plus clair: je viens de réfléchir à un exercice de topo qui est censé être facile normalement pour la plupart des gens (enfin ceux qui ont vu ce que c’était), montrer que la topologie de la limite supérieure sur $\R$ n’est pas métrisable et y avait comme question intermédiaire, montrer que $\Q$ est partout dense pour cette topologie. J’étais capable de tout bien poser j’avais sous forme de flash intuitif toutes les idées dans le sens où quand j’ai vu la correction après il n’y avait rien à quoi je n’avais pas pensé mais pendant la réflexion même si je posais tranquillement les choses tout était très très « lourd » comme si les concepts pesaient des tonnes à se déchiffrer dans ma tête et donc que j’avais pas le temps à la réflexion sur l’objet, la phase organisation des idées dans la tête pour y réfléchir était trop gourmande de telle sorte que soit je sortais des flashs intuitifs mais que je n’arrivais pas à manier correctement pour en faire une démo soit y a rien du tout qui sort alors que la réponse est censée être évidente et que je voyais bien en prenant du recul par où fallait un peu aller, mais dès qu’il faut mettre les mains dans le cambouis ça devient une usine à gaz à essayer d’organiser la réflexion « qui est quoi » en perdant des infos de l’énoncé tellement tout capturer dans sa tête me paraît compliqué. Tout s’enlise en quelque sorte.

J’ai l’impression que c’est la source principale de ce qui me gêne pour trouver des trucs en ce moment (à mon niveau), si ça vous parle, avez-vous éventuellement des idées pour dissiper ou au moins atténuer ce genre de phénomène ?

Réponses

  • Je vois très bien ce que tu veux dire... Et je ne sais pas comment y remédier. Deux, trois pistes, peut-être:
    -un effort de volonté. J'ai beau détester les slogans du type "il suffit de vouloir pour pouvoir", j'ai constaté que d'avoir confiance en soi, de se dire que les concepts que l'on manipule sont limpides dégage automatiquement de ce brouillard mental (je ne dis pas que tout devient facile, mais que quand on a une intuition suffisement précise, on devient capable de rédiger une preuve formelle sans effort). En fait je me demande si ce brouillard mental ne provient pas uniquement de la peur que l'on en a, comme une manière de s'inhiber soi-même.
    - la pratique et l'habitude,
    - faire une (vraie) pause d'au moins plusieurs semaines et puis revenir à ton cours depuis le début à tête reposée.
    J'ai constaté plusieurs fois que quand je reprends après quelque temps de stand-by une notion qui n'était alors pas parfaitement claire dans ma tête, tout s'enchaîne plus facilement et plus limpidement que la première fois.
    Évidemment ça exige de n'avoir pas d'échéances à court terme...
  • Je suis tout à fait d'accord avec le premier point de Shah, si tu as confiance en les notions que tu manipules et en le fait que ce que tu souhaites montrer est vrai, en général les idées se mettent beaucoup plus facilement en place !
  • Qu'est-ce que ça donne quand tu regardes à nouveau des exercices d'il y a un, deux ou six mois ? Des exercices déjà faits ou mieux, des exercices du même genre ?
  • Merci de vos réponses

    @math cross: difficile à dire tant mon apprentissage des maths est sinueux et entrecoupé :-D
    Mais oui je me rappelle évidemment de choses apprises au lycée que je voyais comme des « gros trucs » très lourds et compliqués (le cercle trigonométrique me faisait peur par exemple, pas faire des calculs avec mais ce que c’etait Ça me paraissait être une grosse usine compliquée, bien plus que la dérivée par exemple) et qui maintenant me paraissent nettement plus simplistes.

    @shah poirot: sur la confiance, je ne sais pas vraiment j’ai du mal à cerner facilement quand est-ce que je peux avoir « peur » ou pas tant que la sensation est pas vraiment très nette dans ma tête mais par contre j’ai essayé de m’y remettre aujourd’hui et j’ai remarqué que j’arrivais à faire des exos sans essayer de comprendre l’énoncé et ça marchait assez bien.
    C’etait des exos avec des résultats qui mettaient en jeu des notions comme la topologie quotient avec un peu d’algebre dedans etc un peu mélangé de mon point de vue ce sont des trucs « lourds » dans ma tête mais en faisant les exercices linéairement en checkant juste les passages d’une phrase à l’autre ça allait (heureusement les exercices ne demandaient aucune idée) mais du coup je me sens toujours pas avancé sur la « compréhension » de ce que je fais. Je vais essayer de réitérer ça donc càd me lancer dans l’exo en comprenant l’énoncé et les définitions mais sans essayer de me faire une idée « globale » du truc avant de me lancer pour voir.
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