Les maths comme refuge
Comme c'est ici que tout le monde se lâche, je vais y aller de mon témoignage.
J'ai 40 ans, ma vie professionnelle est catastrophique, j'ai fait une école d'ingénieur en physique mais la physique théorique, pour trouver du boulot faut s'accrocher. Je suis au chômage, homme au foyer même à ce niveau là, j'ai eu le CAPES de maths il y a quelques années, 2 années de stage puis licenciement (je précise que je n'ai frappé ni violé personne) je n'ai pas compris ce que l'on attendait de moi je pense ; le monde de l'enseignement a tellement changé depuis 20 ans...
J'ai cherché du travail mais rien de bien brillant, je ne comprends rien au jargon du management actuel : qui aurait envie d'être Responsable du Bonheur dans une entreprise ou bien Coordinateur de Flux Transverses ou bien Créateur de Team Building... ??
Du coup pour ceux qui me connaissent un peu, je me suis remis aux maths ou plutôt réfugié dans les maths, ilôt de rigueur et de précision où l'on ne peut pas tricher avec soi-même et les autres, car je ne comprends plus rien au monde dans lequel nous vivons, l'hypocrisie permanente de la société, des DRH, le paraître etc.
D'autre gens dans mon cas et d'autres témoignages ? Merci !
J'ai 40 ans, ma vie professionnelle est catastrophique, j'ai fait une école d'ingénieur en physique mais la physique théorique, pour trouver du boulot faut s'accrocher. Je suis au chômage, homme au foyer même à ce niveau là, j'ai eu le CAPES de maths il y a quelques années, 2 années de stage puis licenciement (je précise que je n'ai frappé ni violé personne) je n'ai pas compris ce que l'on attendait de moi je pense ; le monde de l'enseignement a tellement changé depuis 20 ans...
J'ai cherché du travail mais rien de bien brillant, je ne comprends rien au jargon du management actuel : qui aurait envie d'être Responsable du Bonheur dans une entreprise ou bien Coordinateur de Flux Transverses ou bien Créateur de Team Building... ??
Du coup pour ceux qui me connaissent un peu, je me suis remis aux maths ou plutôt réfugié dans les maths, ilôt de rigueur et de précision où l'on ne peut pas tricher avec soi-même et les autres, car je ne comprends plus rien au monde dans lequel nous vivons, l'hypocrisie permanente de la société, des DRH, le paraître etc.
D'autre gens dans mon cas et d'autres témoignages ? Merci !
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Réponses
Témoignage poignant ! Merci.
Dans cette société il ne faut pas faire ce que les gens disent mais ce qu'ils font:
mettre des pieds dans les portes, faire fonctionner leur réseau (anciennement connu comme piston) etc
Dans cette société il faut de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace (anciennement appelé culot).
C'est une pratique courante qui est souvent payante.
Les êtres humains sont des êtres humains même s'ils cherchent à le dissimuler sous de beaux principes et des règlements. B-)
PS:
Je pense que personne ne comprend vraiment le monde dans lequel il vit, et heureusement (il vaut mieux éviter de soulever le rideau pour voir ce qu'il y a derrière)
PS2:
J'ai un parcours un peu similaire au tien même si je n'ai jamais été élève ingénieur.
D'aucuns diraient que tu es cynique FDP...
J'aime bien cette citation attribuée à Oscar Wilde :
“Le cynisme consiste à voir les choses telles qu'elles sont et non telles qu'elles devraient être.”
Je pense que l'étude des mathématiques peut faire voir le monde comme il n'est pas (exactement) et nous sommes encouragés à le voir de la sorte.
Quand tu n'es pas confronté à ce que font les autres et que tu n'oses pas faire (tu crois que cela ne se fait pas: règlements, bonnes pratiques...) tu ne peux pas savoir que le monde ne tourne pas comme tu crois qu'il tourne. Quelqu'un qui est dépourvu de culot souffre d'un handicap certain dans cette société.
Michel Audiard
et bien souvent dans notre société ils réussissent et c'est bien là le problème à mon sens ...
Plaisanterie mise à part je me reconnais totalement dans les interrogations de Totem.
Je pense que ton commentaire contribue à alimenter le malentendu.
En réalité, Les c.. ce sont les gens qui n'osent pas.
Tout être humain devrait le savoir.
Totem:
Statistiquement les gens qui ont le plus de diplôme sont moins concernés par le chômage.
C'est une tendance, ce qui veut dire qu'il y a tout de même des gens diplômés qui sont chômeurs.
Si tu n'avais pas fait d'étude, tu n'aurais jamais rencontré les mathématiques et pour occuper tes journées tu jouerais peut-être au tiercé accroché à un comptoir de bar un demi de bière ou de vin à la main (c'est un peu caricatural je sais).
mouahahaha qu'est-ce qu'ils en brassent du vent ceux-là.... Les plus actifs sont sur LinkedIn X:-(
@totem à mon avis tous ces titres pompeux sont justement là pour cacher le fait que ces gens ne brassent que du vent. Bon ça rapporte vous me direz...
Le culot n'est pas le signe d'une absence d'éducation ou de diplôme. Il faut en finir avec ces racontars.
PS:
J'ai une théorie. Un "matheux" n'ira pas, en moyenne, mettre le pied dans la porte d'un supermarché à 21h00, qui ferme à 21H00, en prétextant qu'il vient seulement acheter un article, à la personne chargée de filtrer les entrées.
Mais un "non-matheux", en moyenne, se permettra plus souvent de le faire qu'un "matheux".
(C'est seulement un exemple de culot de base qui me traverse l'esprit tout de suite maintenant)
??????
Si un jour vous avez accueilli du public vous vous êtes retrouvé face à la situation suivante:
Une personne se présente à l'heure où vous fermez bien qu'elle connaisse les horaires d'ouverture.
Ma théorie est la suivante: cette personne n'est probablement pas "matheuse", en moyenne. Disons pour fixer les idées que pour 100 personnes qui se conduisent de la sorte, une seule est "matheuse".
« De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace » Danton.
PS:
Je pense que les gens les plus culottés on ne les retrouve pas à user leur fond de culotte à suivre des cours de mathématiques (le jeu de mots est involontaire)
tu es sévère sur le monde de l'entreprise qui n'est pas simplement l'univers du paraître et de l'hypocrisie...
cela dit tu t'y sens mal à l'aise, donc il ne faut pas insister de ce côté-là...
tu serais sans doute mieux au sein d'une collectivité territoriale (Région, Conseil départemental, Métropole)
comme ingénieur de recherche et méthodes, tu pourrais donc passer les concours de la fonction publique territoriale
il est prévu pour les candidats comme toi venant du privé un troisième concours (après celui ouvert aux étudiants et aux fonctionnaires)
qui te tend les bras...; tu as tes chances et ils valideraient pour l'ancienneté et le salaire tes périodes d'activité dans le privé
ne renonce pas à l'enseignement : tu peux avec tes diplômes postuler en facultés des sciences, en IUT ou BTS
comme chargé de cours ou de travaux dirigés (math et sciences physiques), tu serais plus à l'aise que dans l'enseignement secondaire
tu es jeune et bardé de bons diplômes, tu as la vie devant toi...
cordialement
À mon avis tu as du faire un petit coup de déprime, parce que vouloir faire prof déjà....
Par contre je ne comprends pas ton désenchantement vis à vis du monde de l'entreprise, où il n'y a absolument aucune hypocrisie dans l'ensemble puisque tout le monde connaît les règles fondamentales, et il n'y en a que trois :
1 - maximiser le salaire des cadres dirigeants à outrance,
2 - minimiser le salaire des cadres subalternes et des employés,
3 - assurer des performances économiques suffisantes pour assurer (1), (2) servant éventuellement de variable d'ajustement via des licenciements.
Quant au management, il ne faut pas exagérer, tout le monde connaît les modes lexicales, et en pratique il n'y a que 2 qualités à avoir : l'empathie et le courage pour (3). Je ne crois pas que ces qualités soient par nature mauvaises. Comme tu as sans doute du le constater lors de ton passage, elles n'ont pas cours à l'éducation nationale.
Dans ces conditions, les maths il faut les voir plus comme une détente, un hobby très intéressant, même si ça fait un peu plus snob que le golf :-)
Il manque des règles:
4- Débiner ses collègues dans leur dos, c'est à dire questionner leur travail et leur compétences.
5- Appliquer la règle: le chef a toujours raison.
6- Il ne faut jamais que votre tête dépasse.
7- Bien se faire voir de son supérieur même s'il faut en passer par la case fayotage.
8- Toujours essayer de faire faire votre travail par quelqu'un d'autre de l'entreprise.
9- Eviter de trop parler de son travail à vos collègues surtout de vos difficultés: retours assurés aux oreilles de votre chef.
10- Etre dans l'état d'esprit: il n'y a pas de problèmes, il n'y a que des solutions.
11- Les pessimistes, les aquoibonistes doivent éviter de se manifester.
(la liste n'est surement pas exhaustive)
Xax: Généralement le seul paramètre qui intervient pour savoir si vous serez concerné par un PSE (licenciement collectif, "plan de sauvegarde de l'emploi" en langage technocratique) est si votre tête dépasse.
Ce type de licenciement permet de se séparer des empêcheurs d'exploiter en rond. :-D
Dans l'éducation nationale c'est pareil, mais je comprends moins les critères puisque (1) n'existe pas. Ainsi un prof peut être viré (même si c'est rare) pour un motif mesquin, alors qu'un autre peut ouvertement insulter un ministre, un inspecteur peut mettre en cause l'autorité du dit ministre etc. sans aucune sanction.
On peut aussi ne pas vraiment travailler ou ne plus travailler du tout : mauvaise organisation chronique ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Zoé_Shepard ), système de pointage détourné (en général on le découvre lors d'un décès : https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-connectees/20131016.RUE9532/a-la-mairie-d-avignon-il-continuait-a-pointer-apres-son-deces.html ).
Je me rappelle de l'anecdote (vraie) d'une employée du CR d'aquitaine qui refusait d'emprunter les escaliers par peur d'une éventuelle inflammation de son SIF suite à une épilation.
De toutes façons j'en suis à un point où je ferais volontiers un boulot alimentaire tellement je n'ai plus aucune ambition et rien ne m'intéresse plus.
Une citation : " c'est dans le vide de la pensée que s'inscrit le mal" Hannah Arendt
Rapproche toi d'une université et essaie, si tu es intéressé, de décrocher une vacation (ou mieux) dans un emploi administratif.
Si l'université contactée n'a pas son budget dans le rouge je suis sûr qu'elle use et abuse d'agents contractuels ou de gens qui font des vacations. Sur certains sites d'universités il y a même parfois des offres d'emplois administratifs à pourvoir (pour des non-titulaires).
Le souci c'est que souvent ces "emplois'" (petits boulots en fait) sont des emplois cachés: ils ne font l'objet d'aucune demande à Pôle emploi ou autres pourvoyeurs de main-d'oeuvre, la ou les personnes qui recrutent tapent dans leur relations ou utilisent un fichier de gens qui ont déjà travaillé pour eux mais ce fichier n'est généralement pas figé.
Il faut identifier au sein d'un centre universitaire qui recrutent: s'il y a un service de DRH cela peut être une porte d'entrée autrement essayer par courriel de contacter des responsables type chef(fe) de scolarité.
Dans quelques années les seules personnes qui seront titulaires dans les services administratifs d'une université seront les chefs tous les autres employés seront vacataires, contractuels, que des emplois jetables. :-D
oui, je m'étais plutôt fixé sur la deuxième salve des règles de Fdp.
Ne pas avoir d'ambition (au sens de la carrière professionnelle ) ce n'est pas dramatique en soi à mon avis ( à condition d'arriver à survivre quand même ) mais ne pas/plus avoir d'intérêt ou de passion en général c'est beaucoup plus ennuyeux.
On voit aussi des personnes qui ont fait beaucoup d'études et qui ont parfois un poste bien rémunéré tout abandonner pour faire par exemple un C.A.P. boulanger ou pâtissier et faire un travail "qui a du sens" sans être sous la pression de toute une hiérarchie (dans ce cas , ceux qui osent sont loin d'être des c...).
Oméga: C'est une théorie qui sera difficile à prouver (ou à réfuter). B-)-
Moi j'étais un peu décalé parce que je voyais des mecs qui en avaient ch..r pendant 2 ou 3 ans et qui croyaient que c'était bon maintenant, mais en fait non : il y avait toujours le problème des filles, parce qu'en plus comme ils avaient été taupins, ils ne savaient pas y faire, donc ils se rabattaient souvent sur l'alcool par dépit.
J'avais bien aimé les cours industriels, j'avais pris métallurgie, la physique et la chimie derrière sont bien plus fines qu'il n'y parait, et j'ai adoré le gigantisme des installations, c'est mon plus beau souvenir d'ingénieur, le plus grandiose et le plus émouvant, j'ai aimé les gens qui y travaillaient, ce milieu ouvrier particulier qui a longtemps tiré fierté d'un travail difficile et dangereux et qu'on a fini par briser. Hélas, tout cela n'est plus que l'ombre de ce que ça a été. Pourtant je n'en garde pas une démoralisation, mais plutôt le plus grand mépris pour les politiques qui ont conduit à cette catastrophe.
Parenthèse d'ailleurs, si vous avez ouïe dire qu'il y a une importante perte de savoir faire dans la fonte de certains alliages stratégiques et des pièces, notamment pour une industrie de l'énergie qu'il est inutile de désigner, c'est vrai ...
... avec la vente de nos merveilleuses turbines aux amerloques, on a bousillé consciencieusement pratiquement 150 ans d'élaboration d'un savoir faire extraordinaire en même pas 30 ans.
Je ne peux manquer de faire le parallèle avec l'enseignement en général et celui des maths en particulier ...
Bonne journée.
Jean-Louis.
Tu peux mettre une annonce pour donner des cours maths sur le site superprof
Sinon quel métier tu aimerais exercer ?
On ne t'a jamais appris qu'il ne fallait pas se dénigrer en public? X:-(
Mais pour qu'on n'ait pas à leur payer de retraite voyons ! X:-(
Donc quand on ne parvient pas à mettre en œuvre une technologie, il est sage en effet d'arrêter de rêver à celle d'un niveau supérieur.
> mais ne pas/plus avoir d'intérêt ou de passion en général c'est beaucoup plus ennuyeux.
Et voilà . C'est bien là mon problème. Mais est-ce de ma faute à moi si je n'ai pas de passion en particulier ? Faut-il faire semblant d'être passionné, sachant qu'on ne peut pas se forcer à aimer quelque chose ?
J'ai connu des gars passionnés par leur boulot, mais à ce niveau là c'était de la bran***tte neuronale. Enfin il en faut.
Par comparaison, les maths que j'ai commencé à lire sur le forum Analyse il y a bien des années de cela, même si 70% du temps je n'y comprends rien, j'ai tout de suite aimé ça.
> tu es sévère sur le monde de l'entreprise qui n'est pas simplement l'univers du paraître et de l'hypocrisie...
Oui et non.
Les DRH affirment qu'ils recherchent des profils "intéressants " et "originaux", des parcours "étonnants" et "audacieux", mais dans les faits c'est tout le contraire : ils recherchent des gens avec un CV qui rentre bien dans le moule, des petits soldats en somme. Ils jouent la sécurité, ce qui peut se comprendre aussi, pas de prise de risques quand on embauche quelqu'un.
Et sinon 40 ans c'est peut être encore jeune, mais pour une entreprise jeune = 25 ans; après c'est senior, mot qui ne signifie pas forcément grand-chose... à moins que senior = classe d'âge $[30; +\infty[$...
Par ailleurs, chaque entreprise voit midi à sa porte il ne faut pas faire de généralité.
Peut être qu'il vaudrait mieux que j'arrête les maths définitivement :-(
Si tu fais ça, arrange toi pour consulter un psy qui soit en même temps psychiatre et psychothérapeute: les soins prodigués par un psychiatre qui est un médecin sont remboursés (en partie) par la CPAM (et autres mutuelles de santé) autrement c'est surement 100% de ta poche et les visites chez un psy (qui n'est pas médecin) c'est onéreux sur une période assez longue.
J'avais fait cela il y a une vingtaine d'années* mais par manque d'argent j'ai dû arrêter. C'est surement pour ça que je suis toujours aussi dingue aujourd'hui et que j'ai l'impression parfois d'être un extra-terrestre tombé du ciel. X:-(
*: je n'en ressortais pas blindé de psychotropes, je n'ai jamais pris ces trucs et j'espère que cela va continuer comme ça.
C'est pas possible, ce genre de parcours me sidérera toujours ::o
L'ambition, le culot, encore eux...
Tant qu'elle ne te dévore pas j'imagine que c'est une qualité. B-)-
Mais combien de temps vont-ils être dans cet état d'esprit? :-D
Mais ils sont toujours animés par la recherche de l'intérêt collectif.
Définition de collectif pour le politicien (et pour d'autres ?) : Singleton dont il est le seul élément. (:P)