Démotivation en prépa

Bonjour, j’ai lu certaines personnes se livrer ici et quelques avis extérieurs me feraient peut-être du bien.
Mon cas est traditionnel, je suis en prépa et mon moral le ressent. Pour que vous cerniez un peu mieux ma personnalité, voilà quelques traits de caractère relatifs à mon malaise: j’ai toujours été très sensible, touchée par l’avis des autres dès l’enfance ce qui m’a fait développer un sympathique TCA, l’anorexie (la réalité est plus complexe mais l’idée est là). Aujourd’hui j’ai un régime alimentaire beaucoup plus sain, je crois, il me permet du moins de trouver l’apport alimentaire minimum dont j’ai besoin. Cependant mon rapport avec moi même est toujours conflictuel. Mes sports,la course et la natation, seuls moyens d’apaiser mes angoisses, m’ont sauvée et je les pratique réellement par passion aujourd’hui même si mon esprit malade y voit aussi un moyen de contrôler mon poids. (Évidemment) j’en suis dépendante et il m’est impensable d’arrêter bien que j’ai réussi à réduire et passer à 3/4 fois par semaine durant ma mpsi et le début de ma mp*. Seulement voilà, mes vieux démons du lycée sont toujours là accompagnés de nouvelles angoisses créées par la prépa. En plus de mon rapport compliqué au corps, je suis maintenant en conflit avec mon esprit que je juge idiot pour rester soft (je ne me sens pas à ma place en *, mes résultats et classements sont difficiles à encaisser, je n’ai aucun objectif de concours car je n’ai aucune confiance en mes capacités, etc, oui j’ai également envie de m’interrompre et me donner une baffe). En réalité je me suis rendue compte que j’avais beaucoup de mal à être attentive en cours même si mes heures de sommeil sont suffisantes cette année, et je ne me consacre pas exclusivement aux études à cause de la place trop importante qu’ont mes pensées actuellement d’où à mon avis ces résultats décevants. Et si au lycée je pouvais me permettre de m’effondrer totalement pendant quelques jours lors des moments où j’étais au plus bas, la prépa, et l’étoile plus particulièrement, rendent la chose plus compliquée. Je n’arrive pas à trouver la motivation nécessaire pour me sortir de cette situation, j’ai même parfois l’impression que je ne le veux pas (le poids est tellement lourd que j’ai l’impression d’être paralysée d’où l’absence de volonté). Je ressens maintenant des effets physiques: migraines fréquentes, vision floue par moments, envie de mourir et pensées néfastes permanentes (rien de nouveaux sur ce dernier point mais la fréquence de ces dernières a largement augmenté). Je n’ai plus vraiment envie de faire du sport et cela me fait peur.
J’ai envisagé la fac pour avoir le temps de soigner mon mental mais j’ai parlé de mon souhait de réorientation (et même éventuellement de passage en mp non étoilé où la charge de travail est moindre) à la principale des prepas de mon lycée qui m’a répondu dans le premier cas que je m’y ennuierai et dans le deuxième que les effectifs étaient complets. Pour être honnête je ne suis pas convaincue que ce soit la solution, je pense que cela ne ferait que déplacer mes soucis sans les résoudre.
Je n’attends pas de solution miracle. Simplement des avis sur la situation et, qui sait, des expériences similaires ? :)
Merci d’avoir lu jusqu’ici!

Réponses

  • Je me méfie beaucoup des conseils sur ce genre de cas par internet.

    Mais je lis "malaise", "malade", "envie de mourir"... J'irais en parler à mon généraliste d'abord et très rapidement, si ce n'est pas fait.

    Bien amicalement.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • La première chose que je te dirai, c'est d'aller voir un psychiatre tout de suite si tu n'en vois pas déjà un.

    Les idées noires, le manque de confiance etc peuvent être les signes d'une dépression. Et c'est beaucoup trop grave pour l'ignorer et juste essayer de s'accrocher. C'est ce que j'ai fait, notamment parce que je ne me rendais pas compte de mon état, et ça n'a pas marché du tout. Et même si ce n'est pas une dépression... le bien-être c'est un prérequis à la réussite, que ce soit en prépa ou à la fac d'ailleurs. Pour continuer sur l'exemple de moi-même, j'ai renoncé à un CV en béton armé avec marqué "prépa + grande école" dessus, sur le mien c'est marqué "prépa, abandon, résultats médiocres et redoublements à la fac, mais bon, Master quand même" et là j'ai quand même une bonne situation.

    Donc bon, la prépa, si tu veux/dois l'abandonner... D'abord, il y a toujours la 5/2. Si tu t'en sens capable, va jusqu'aux concours, passe-les en faisant du mieux que tu peux (en donnant la priorité à ta santé, par contre !), et décide à ce moment-là en fonction de ton classement si tu penses que ça vaut la peine de réessayer. Sinon, il y a la fac. Et là j'ai envie de dire, attention aux idées reçues. J'en ai vu un paquet, des anciens MP* arriver en L3 à la fac, penser que c'est la glande, et se ramasser violemment aux partiels. J'en ai vu PLEIN. A la fac, on travaille différemment, et en fonction des profs et des partiels, quelqu'un qui réussit bien en prépa quand il est très guidé peut être complètement paumé quand le prof ne dit absolument rien (par exemple : des notions aux exams qui font partie de la théorie, mais qui n'ont pas été abordées en cours... j'ai eu droit à ça plusieurs fois). Et il n'y a aucune raison de s'ennuyer à la fac, on peut prendre son temps libre et travailler des choses qui ne sont pas hors programme juste parce que ça nous intéresse (en prépa, avec le concours comme objectif, c'est idiot de passer du temps sur du hors programme, à la fac c'est presque le but : pour ceux qui veulent faire de la recherche, par exemple), ou bien, quand on est dans ton cas, utiliser son temps libre pour faire ce qui nous permet de rester physiquement et mentalement sain.

    Le truc qu'il faut te dire, c'est : la prépa c'est pour les gens motivés qui n'ont pas de problèmes, parce que ce sont eux qui travailleront le plus et le mieux, donc ce seront les mieux classés au concours. Mais il y a des solutions pour les gens qui ont moins de chance, comme c'était mon cas, et comme ça pourrait être le tien. Va à la fac, fais un Master qui te plaît, fais ce qui te plaît à côté (que ce soit du sport, plus de maths, les deux, ou encore autre chose) et tu n'auras aucune raison de ne pas être très épanouie comme ça.

    En attendant, l'année ayant commencé, tu auras peut-être du mal à t'inscrire dans une fac encore cette année/ce semestre. Si tu ressens vraiment le besoin de faire une pause maintenant, il faut voir... est-ce que tu peux rester chez tes parents, te ressourcer, peut-être chercher un boulot jusqu'à la prochaine année scolaire si tu peux le supporter (un truc pépère, même pas forcément à temps plein) pour que l'année ne soit pas "entièrement perdue" ?

    Mais vraiment : la santé, qu'elle soit physique ou mentale, c'est beaucoup trop important. Si les études sont difficiles, il suffit de s'accrocher, mais si elles constituent un risque de santé, il faut oser renoncer. Surtout quand il y a des solutions de rechange l'année prochaine.
  • Coucou

    Edit,
  • Le médecin généraliste est là pour ça. Il faut consulter et suivre les conseils.
    Il n’y a pas de honte ou de gêne à avoir. C’est très sain de se poser ces questions et un professionnel est le mieux placé pour t’aider.

    Je m’interroge : on se fout de cette étoile en vérité.
    Les concours, parcours, sont les mêmes si je ne me trompe pas, avec ou sans étoile.

    Comme le dit Clint Eastwood à son supérieur lorsqu’il est sommé de rendre son étoile de policier : « ça vous fera un suppositoire à sept branches ».
  • Je rejoins tous les messages ci-dessus sur l'importance de voir un médecin, surtout si tu as l'impression d'un souci de santé qui dure.

    Pour l'étoile, tout comme Dom. Dis-toi que tu as la chance, ou la malchance, de faire partie de la moitié des élèves de ton lycée qui s'en sortait le mieux en première année. Évidemment, c'est plus dur pour le moral d'être en galère en étoile que moins en galère mais sans étoile... Mais tes profs t'ont accordé leur confiance, remets-toi à leur jugement, de la même façon que tu t'en remettras au jugement des jurys de concours pour l'affectation en école.
  • Je compatis je suis dans le même état eduphy. Et même s'il y a des conseils sur le forum, les gens peuvent difficilement comprendre notre situation. Ils peuvent donner des conseils mais ne comprennent pas la situation car ils ne la vivent pas. Il faut consulter un médecin c'est mieux.
    (Désolé c'est pas contre vous les gens, c'est juste que j'ai l'impression que vous avez plutôt bien réussi votre vie et même si vous parlez de déprimes j'ai l'impression qu'elles sont moindres..)
  • L'herbe est toujours plus verte chez le voisin ...
  • Bah oui. Personne ne peut ressentir exactement ce que ressent l’autre et comment.

    La phrase « un seul être vous manque et tout est dépeuplé » est une manière de faire passer un ressentiment.
    L’auteur décrit comme il le peut, parfois avec talent et le lecteur interprète, comme il le peut.

    Je vous demande pardon. C’est la psychologie du zinc pour ma part, ce soir.
  • Tu n'as pas confiance en toi, soit. On a tous nos démons, tous.
    Mais si tu n'as pas confiance en toi, fais confiance à ton entourage. Les profs de prépa sont des gens bienveillants. S'ils t'ont 'poussé' vers MP*, c'est parce que c'est le bon cursus pour toi. Quand ta principale dit que tu t'ennuierais en Fac, ce n'est peut-être pas le sentiment qui me vient en lisant ces quelques 20 ou 30 lignes, mais, pour des raisons différentes, je pense que tu te perdrais en Fac. En prépa, tu as des gens qui prennent soin de toi.

    Le cap difficile à passer en prépa, c'est la première année, je dirais même le milieu de la première année. Ceux qui n'ont pas le niveau nécessaire vont tenir le rythme 2 mois, 3 mois, mais ils abandonnent en cours de première année. Non seulement tu as passé ce cap, mais tu l'as passé haut la main, puisque tes profs ont pensé que tu avais ta place en MP*

    BRAVO, tu es une championne. Continue.

    Aller consulter un médecin, c'est une démarche compliquée. Reconnaître qu'on a besoin d'une aide extérieure, c'est très difficile pour plein de gens. Mais d'après tout ce que tu nous dis sur ton parcours passé, j'imagine que tu as un médecin qui te connaît bien. Va le voir. Lui pourra t'aider beaucoup mieux que tous les forums.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • La prépa, c'est dur pour tout le monde, même ceux qui vont intégrer l'ENS en bavent (dixit mon prof de maths de spé) . Chacun en bave à son niveau en fin de compte. Mais plus facile à dire qu'à faire en effet, tout le monde n'encaisse pas de la même manière, il faut apprendre à relativiser et même à s'en foutre parfois je pense.
    Il est nécessaire d' apprendre et comprendre le cours , mais ce n'est pas suffisant : il faut aussi rentrer dans le "moule" prépa" :-)

    PS: Bizarrement, moi j'ai plus galéré en école d'ingénieur qu'en prépa (où j'ai galéré aussi tout de même 8-) )...comme quoi la vie est étrange !
  • parisien75 a écrit:
    (Désolé c'est pas contre vous les gens, c'est juste que j'ai l'impression que vous avez plutôt bien réussi votre vie et même si vous parlez de déprimes j'ai l'impression qu'elles sont moindres..)
    Je vais passer sur le fait que c'est juger sans savoir parce que ce n'est pas vraiment ça que je suis venu dire :
    Il faut bien se rentrer dans le crâne qu'avoir des difficultés en prépa, aussi lourdes soient-elle, ce n'est absolument pas rater sa vie. Dans le pire des cas il s'agit de "perdre" une, deux ou éventuellement trois années. Et les guillemets autour du mot perdre sont à mettre en ultra gras, même dans le cas d'une réorientation qui n'aurait rien à voir. "Rater" sa prépa (peu importe ce que ça peut vouloir dire) ce n'est pas "rater" sa vie.
  • Corto a écrit:
    il s'agit de "perdre" une, deux ou éventuellement trois années

    Corto a bien fait de mettre des guillemets, car ces années ne sont jamais totalement perdues quel que soit le parcourt suivi après. Évidemment quand on a 18/20 ans, on s'imagine que rater sa prépa, ne pas avoir l'école de ses rêves c'est la fin de tout...

    Presque tous les étudiants qui s'inscrivent en prépa rêvent d'intégrer une TRÈS grande école (ENS, X, Les Mines, Centrale...). Seuls une petite minorité d'entre eux vont réellement intégrer une telle école. La plupart vont revoir leurs ambitions à la baisse et viser des écoles moins (voire beaucoup moins) prestigieuses, ou intégrer la fac, ou carrément se réorienter. Ont-ils tous raté leur vie ? Dix, quinze ou vingt ans après sont-ils tous devenus des êtres malheureux s'emmerdant dans leur boulot ou n'en ayant pas ? Je ne le crois pas...

    On ne rate pas sa vie à 20 ans. À 20 ans tout est encore possible.
  • eduphy n'a pas encore répondu une seule fois ici...
  • Ok désolé pour le commentaire j'étais au bout de ma vie avant-hier .
    corto: je suis d'accord yep rater sa vie c'est pas l'école qui le fait. Tu as raison d'intéragir. Idem pour dom et omega
    flora: j'aime tes illustrations tu es une génie et ça sent la prépa épice dans tes exemples :-)
  • eduphy tu pourrais publier ici pour nous donner tes nouvelles car t'as pas écrit depuis :-) ?
  • Merci à tous pour vos commentaires bienveillants. J’appréhendais de regarder vos réponses mais je suis étonnée de ne pas avoir reçu de commentaires type « mais enfin il suffit de se bouger ». Je vais aller voir un spécialiste (lourrran mes petits soucis ont plus compliqué mon rapport au médecin qu’ils ne l’ont facilité malheureusement). Je m’accroche à la prepa pour l’instant et je travaille du mieux que je peux car je voudrais finir ces deux années, j’essaie de prendre du recul par rapport à certains de mes résultats: dur dur mais à force de travail mental ça devrait venir. L’expérience de ton amie est très inspirante @Flora, comme quoi le travail paye. Je m’inscrirai sur parcoursup en plus des concours dans quelques mois pour peut-être envisager une réorientation à la fin de l’année. J’ai la chance d’être assez bien entourée et j’ai pu parler un peu avec des amis dans ma classe dont certains ressentent aussi des grosses difficultés en ce début d’année. Même si nos problèmes sont différents je me sens plus soutenue. En bref ça va un peu mieux, du moins j’ai trouvé l’énergie nécessaire pour cesser de ressasser toujours les mêmes problèmes ce qui ne m’avance à rien. Bon bien sûr mon cerveau reste ce qu’il est j’ai toujours des baisses de moral mais je fais avec. @Parisien75 j’espère que ça va de ton côté, je te soutiens de loin. L’avantage en prépa c’est qu’on est tellement occupé que le temps passe assez vite je trouve, dans quelques mois ça sera terminé (à moins que tu envisages déjà une 5/2 auquel cas... je te souhaite bonne chance :-) )
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.