Bientôt deux ans ici : bilan personnel

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Réponses


  • Mais on s'en moque que ce soit précis, on veut illustrer le concept qu'on introduit, au moins un minimum. Moi ça me suffit, et je ne pense pas être bizarre.

    Évidemment qu'ils peuvent être bordéliques. L'idée est juste d'expliquer à son interlocuteur qui nous demande une explication qu'on veut donner une taille à certains ensembles, que comme on l'a naturellement pour les intervalles notre but est de trouver ceux qu'on peut avoir "en fonction des intervalles" et qui ne sont pas bordéliques en ce sens.
    Il y a déjà mille imprécisions dans ce petit texte ("taille" peut dire cent choses en maths, nous le savons tous, "en fonction de" aussi). Mais enfin, on ne va pas être diaboliquement précis avec quelqu'un qui nous demande d'éclairer une lanterne et qui a déjà les définitions précises !
  • Riemann_l_c a écrit:
    L'idée est juste d'expliquer à son interlocuteur qui nous demande une explication qu'on veut donner une taille à certains ensembles, que comme on l'a naturellement pour les intervalles notre but est de trouver ceux qu'on peut avoir "en fonction des intervalles" et qui ne sont pas bordéliques en ce sens

    On ne parle donc pas d'expliquer concrètement ce qu'est un borélien mais d'expliquer pourquoi on a introduit cette notion. C'est quand même très différent, tu en es conscient au moins ?

    Par ailleurs, je persiste à penser que tu n'as vraiment pas eu de chance sur ce cours là : c'est quand même le B A BA de la théorie de Lebesgue de dire (sans forcément le prouver) que tous les ensembles ne sont pas mesurables pour une idée de mesure qui serait satisfaisante ainsi que de raconter le principe de l'intégrale de Lebesgue par découpage par tranche horizontale.

    Je suis bien d'accord que ce que tu dis résume le principe initial de la théorie de la mesure, mais nous sommes tous d'accord ici (Poirot, raoul, Calli, moi...) pour dire aussi que ça n'explique en rien la nature d'un borélien. Contestes-tu cela ?

  • Je n'en sais rien, je crois qu'on joue sur les mots là. Expliquer pourquoi on introduit une notion j'appelle ça concrétiser. Ce mot ne veut pas dire "expliquer la nature de". Je n'ai pas dit "expliciter" les boréliens, ni "décrire".

    Par contre j'ai vu en cours que tous les ensembles n'étaient pas boréliens, enfin en exercice. J'ai l'impression que c'est un fait presque toujours relégué au rang d'exercice.
  • Riemann_l_c a écrit:
    Expliquer pourquoi on introduit une notion j'appelle ça concrétiser. Ce mot ne veut pas dire "expliquer la nature de". Je n'ai pas dit "expliciter" les boréliens, ni "décrire".

    Peut-être qu'on joue sur les mots, mais initialement, tu avais dit :
    Riemann_l_c a écrit:
    Eh bien je me souviens avoir expliqué en quelques minutes ce qu'étaient concrètement que ces ensembles mesurables

    et pour moi "expliquer ce qu'est concrètement", se raproche bien plus de "expliquer la nature de" que de "expliquer le pourquoi de la chose". Si nous avons tous réagi à ton post, c'est justement parce que nous avons tous interprêté ton "expliquer ce qu'est concrètement" par un "expliquer la nature de". Si tu nous avais dit "j'ai expliqué en quelques minutes pourquoi on avait introduit la notion de tribu", nos réactions auraient été très différentes !
    Riemann_l_c a écrit:
    Par contre j'ai vu en cours que tous les ensembles n'étaient pas boréliens, enfin en exercice. J'ai l'impression que c'est un fait presque toujours relégué au rang d'exercice.

    Ce n'est pas trivial puisque demande l'exiome du choix. Que la preuve soit reléguée en exercice, voire pas faite du tout, ne me choque personnellement pas. Mais que le résultat ne soit pas mentionné, ça me surprend davantage.
  • En tout cas, un truc qui ne change pas : mes sujets dans ce sous-forum partent toujours en bordel :-D
  • @gimax : attention, il n'y a pas besoin d'axiome du choix pour montrer l'existence de non boréliens de $\mathbb R$ (c'est une question de cardinalité). Si on veut des non Lebesgue mesurables, là oui il "faut" (à prendre avec des pincettes, cf. Solovay, Shelah etc.) l'axiome du choix.
  • Oui Poirot, j'étais sur les non mesurables alors que Riemann_l_c parlait de non boréliens ans cette phrase là. Tu fais bien de préciser.
  • En effet Poirot. Et c'est bien ce résultat qu'on avait en exercice (trouver un ensemble non mesurable grâce aux classes modulo Q).
    Il est en effet loin d'être trivial. Ce qui est dommage c'est qu'en étant laissé en exercice, il reste au rang de petit fait non marquant, d'autant plus que c'est un exercice fait assez tôt (je crois que c'était le deuxième de la feuille de TD), puisqu'il est accessible quand on le guide, et donc au moment où on n'a pas vraiment de recul sur la théorie, du moins pas suffisamment pour se poser ce genre de questions et être marqué par ce genre de résultats.

    Et désolé mais je vais camper sur mes positions sur nos jeux de mots. Quand quelqu'un demande "mais concrètement c'est quoi nanana ?" il demande du sens, pas de la nature des choses. La nature des choses vient bien après et s'avère parfois même moins concrète que le sens qu'on lui donne.
    Dans le même ordre d'idée j'aime bien dire que la dérivée est la fonction qui dit "de combien ça varie". Ce n'est pas précis, ça ne la décrit pas, mais ça concrétise, ça donne une idée de "à quoi ça sert". Je préfère voir les choses comme ça que grâce à l'interprétation concrète qu'on donne tout le temps (pente de la tangente), car bizarrement je la trouve bien moins concrète. En tant que lycéen, je m'en moque de la pente de la tangente, je ne sais pas pourquoi ça vous intéresse monsieur le professeur, mais c'est plus tard, en terminale, quand j'ai appris que la dérivée était la vitesse, que j'ai pu mettre un sens dessus. Avant ça je savais la calculer, je savais que ça représentait une pente, et pourtant je n'avais pas idée que ça pouvait servir à autre chose que mes tableaux de variation. Moins précis, mais pourtant, combien ça a plus fait sens de comprendre cette petite phrase approximative !
  • Poirot: si si il faut l'axiome du choix, on en a déjà discuté ;-) (il y a un modèle de ZF où $\mathbb R$ est réunion dénombrable de parties dénombrables, donc toute partie de $\mathbb R$ est borélienne - l'argument de cardinalité utilise AC à plusieurs reprises)

    Moi je trouve ça cohérent que ce soit pas pris comme fait super important, vu que c'est un fait pas super important (très intéressant, mais pas super important : on n'en croise jamais, des non boréliens, surtout en théorie de la mesure : on veut s'en écarter le plus ! Donc c'est clairement pas un cours de théorie de la mesure qui a à prouver l'existence d'objets qui n'y seront jamais rencontrés. Je suis d'accord qu'il faut sûrement le mentionner, pour qu'on pense à faire des preuves de mesurabilité, et que ça peut être un plus sympa au cours ou au TD, mais ce n'est en aucun cas essentiel dans un cours de théorie de la mesure)
  • Maxtimax a écrit:
    Poirot: si si il faut l'axiome du choix, on en a déjà discuté ;-) (il y a un modèle de ZF où $\mathbb R$ est réunion dénombrable de parties dénombrables, donc toute partie de $\mathbb R$ est borélienne - l'argument de cardinalité utilise AC à plusieurs reprises)

    Oui, cf. http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?16,1910442,1910676#msg-1910676 puis http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?16,1910442,1911078#msg-1911078.
  • gimax a écrit:
    Je suis bien d'accord que ce que tu dis résume le principe initial de la théorie de la mesure, mais nous sommes tous d'accord ici (Poirot, raoul, Calli, moi...) pour dire aussi que ça n'explique en rien la nature d'un borélien. Contestes-tu cela ?

    J'ai dit ça, moi ?
    Je n'ai pas commenté ce qu'a dit @Riemann_lapins_cretins.
  • Calli : pardon, j'ai mal interprété ton message. Excuse-moi. Je corrige.
  • @Max : bah je maintiens qu'il n'y a pas besoin de l'axiome du choix en entier, le choix dépendant suffit d'après Christophe, et ça c'est quand même le minimum quand on fait des maths...
  • Poirot : oui bien évidemment qu'il ne faut pas le choix entier, là tu as raison bien sûr !
  • Mais qu’est-ce que c’est que ce borel !!!???
  • Si c'est le borel, c'est pas trop le bordel !
  • Quelques réflexions personnelles sur les boréliens, l'intégrale de Lebesgue etc.

    Bon, déjà je suis de l'avis de Gimax, je trouve que l'explication de Riemann et les lapins crétins porte bien plus sur "c'est quoi concrètement l'intégrale de Lebesgue" (et alors l'explication est bonne) que sur "c'est quoi concrètement un borélien" (et alors je trouve l'explication mauvaise et à côté de la plaque).

    De ce que j'en comprends les boréliens n'ont absolument pas vocation à ne pas être trop bordéliques. Ils ont vocations à :
    - être stables par union dénombrable (parce qu'on aime bien passer à la limite en analyse),
    - être stables par passage au complémentaire,
    - contenir les intervalles ouverts (parce que c'est bien le minimum quand on veut mesurer des longueurs/aires/volumes).
    La classe des boréliens c'est exactement ça, et en conséquence on obtient quelque chose d'extrêmement bordélique.

    Pour s'en convaincre on peut regarder une descriptions plus ou moins concrète de ce que sont les boréliens : hiérarchie de Borel. On peut aussi constater qu'il est bien difficile de trouver un ensemble non borélien et qu'il est bien long de montrer que la mesure naïve des intervalles s'étend à l'ensemble des boréliens.

    Par rapport à l'intégrale de Lebesgue on entend souvent que sa puissance viendrait du découpage horizontal plutôt que vertical, j'en doute personnellement. Dans le livre de Komornik Précis d'analyse réelle tome 2 on voit justement une construction de l'intégrale de Lebesgue par découpage vertical et l'utilisation de la notion de "presque partout" (qui se fait sans développer toute la théorie de la mesure de Lebesgue).
    P. a écrit:
    Et ben, après les descriptions d'Homo Topi je n'enverrai personne a Strasbourg !
    Pour y avoir fait la majeure partie de mes études je recommande chaudement la fac de math de Strasbourg :)o Mais je pense que mon appréciation ou celle d'homo topi en disent plus sur nous que sur la fac de Strasbourg.
  • J'ai fait toutes mes études là-bas, je ne sais pas si ailleurs c'est pire ou si c'était effectivement mieux avant.

    J'ai passé la majorité de mes études à être personnellement en mauvais état, ça n'a pas aidé. Mais globalement j'en garde quand même un souvenir... mitigé, on va dire.

  • Oui Corto, et même si les boréliens peuvent être suffisamment bordéliques pour qu'on puisse considérer concrètement que peu importe l'ensemble qu'on croise sur notre route, il est borélien, je maintiens qu'en un sens, ils ne sont "pas trop bordéliques". Déjà parce qu'on peut les quantifier en leur donnant une taille. Ensuite parce que justement, ils sont stables par union dénombrable et contiennent les ouverts, et même s'ils peuvent avoir nimporte quelle tête, ces deux faits impliquent qu'il n'y a "pas tant d'entropie que ça" dans les boréliens, puisque leur construction reste un minimum procédurale, et pas totalement aléatoire, si je puis dire.
    Je vais m'arrêter car ça risque d'être sans fin et tout est question de nos représentations mentales des choses. Cette manière de voir les boréliens ne m'a jamais joué de tour et a permis à mes braves camarades d'y voir un peu plus clair à une période de leur cours.

    Et je ne nie pas que les boréliens peuvent avoir n'importe quelle tête et que ce côté "je vois un ensemble je réfléchis pas il doit être mesurable" peut expliquer la puissance de l'intégrale de Lebesgue, justement.
    Mais je campe, je campe !
  • Homo topi a écrit:
    je ne sais pas si ailleurs c'est pire ou si c'était effectivement mieux avant.
    Je ne pense pas avoir fait mes études à Strasbourg (bien) avant toi, on [a] dû avoir plus ou moins les mêmes profs. Mes camarades de promo n'avaient d'ailleurs pas tous le même avis que moi sur la fac. Je dis simplement qu'il y a des étudiants avec des caractères différents et que la fac "bonne" ou "mauvaise" ne fait pas l'unanimité.
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