Monde de...
Fin de la citation du titre
Pour ne pas pourrir l'autre fil (je suis coupable moi-même d'avoir violemment dévié du sujet de départ), puisque pas mal de monde a rejoint le débat, je lance un autre fil. Je ne sais pas si les modérateurs seront d'accord avec le fait qu'on fasse un débat sur ça.
Je trouve que pour beaucoup de choses, on vit dans un monde assez débile. J'aimerais vous parler un peu de ces choses-là, vu que je ne pense pas du tout être le seul à se poser des questions, pour voir un peu si des gens qui ont moins tendance à s'énerver que moi peuvent un peu m'apprendre à me sentir plus à l'aise dans ce monde.
J'aimerais que la société dans laquelle je vis évolue vers une société où tout le monde se sente libre et capable de s'épanouir. Mais je constate que l'évolution est lente, qu'il y a toujours une minorité qui s'oppose, et que même sans ça, la politique détruit toujours un peu la société de l'intérieur. Quand je vois qu'on nous dit qu'il va falloir nous serrer la ceinture pour sortir de la crise, et que les personnes qui nous disent ça bradent les autoroutes et les aéroports, qui rapportent de l'argent à l'état, pour moins que ça nous rapporte, ça me dégoûte. Quand je vois que les droits des femmes avancent, et qu'il y a toujours des juges qui vont du victim-blaming dans les affaires de viol, ça me dégoûte. Quand je vois qu'il y a des étrangers qui viennent en France parce que leur pays est en guerre, ou corrompu jusqu'à la moëlle, et qu'ici ils ne parlent pas la langue, n'ont pas le niveau d'études requis pour travailler ici, et sont obligés de vivre d'aides sociales au point où en passant devant la CAF ou le Pôle Emploi, les seuls blancs que j'y vois sont derrière les guichets, et qu'il y a des quartiers dans les grandes villes réputés pour être des pseudo-ghettos modernes pour "drogués et étrangers", ça m'énerve. Je me dis tout le temps, mais on vit dans quel monde ? La France, 7ème économie mondiale, c'est ça.
A mon échelle, j'essaie de faire ce que je peux. Je me fiche que quelqu'un soit noir, blanc ou bleu-rose rayé, homme femme, trans, hétéro, homo, riche, pauvre, etc. J'essaie de donner une chance et le moral à tout le monde pour essayer de réussir dans la vie. Et je pense que la majorité des gens dans la société sont pareils, mais alors, pourquoi la société globale est-elle aussi inégalitaire et lente à changer ? On est dans une démocratie, tout ce qu'on a pour essayer de changer les choses, c'est notre voix. Mais encore, quand on nous laisse le droit de nous exprimer (élections), il faut qu'on choisisse parmi les candidats qui se présentent, qui sont en général tous des sociopathes. Mais peut-on trouver un meilleur système, pour que des meilleures personnes aient accès au sommet de la hiérarchie ? Et quand on essaie de s'exprimer sans y avoir été convié avant (gilets jaunes, par exemple), ça finit mal. Ou bien ça finit en révolution avec des décapitations de masse... j'espère qu'on n'aura plus jamais besoin d'en revenir à ça, mais des fois je n'en suis même plus sûr.
J'ai l'impression qu'à mon échelle, je ne peux pratiquement rien faire pour rendre le monde dans lequel je vis vraiment meilleur. Je peux trier mes déchets et recycler, ça n'empêchera pas le gars qui passe devant chez moi à jeter son sachet de menu McDo à emporter sur la pelouse. On se rend la vie compliquée pour essayer de faire le bien, tout ça pour que ceux qui s'en fichent aient une excuse de s'en fiche parce que les autres font le travail pour eux. Des fois, je déprime encore pendant des heures, la nuit, au lieu de dormir, parce que trop de choses sont complètement nulles alors que je vis quand même dans un endroit très riche où je ne trouve pas de bonne excuse à ça (je vis au Luxembourg maintenant, mais j'ai encore un pied orteil en France), et je me sens tellement impuissant que j'hésite à juste pleurer où à sortir frapper des gens pour que ça bouge. Au fond de moi, je suis tellement déçu et énervé de savoir que l'un des endroits les plus avancés et progressistes du monde, c'est encore aussi naze. Et je n'arrive pas à juste m'en foutre, à m'occuper juste de mon petit popotin et celui de mes proches sans me préoccuper du reste.
Si parmi vous, il y a des gens qui me comprennent, mais réussissent à ne pas se péter la santé à réfléchir à ces trucs anxiogènes et déprimants, j'aimerais bien savoir quel état d'esprit vous permet de réagir comme ça. Et si vous avez d'autres choses à me dire, qui me permettraient juste de me sentir mieux "à la longue", j'aimerais l'entendre aussi.
Pour ne pas pourrir l'autre fil (je suis coupable moi-même d'avoir violemment dévié du sujet de départ), puisque pas mal de monde a rejoint le débat, je lance un autre fil. Je ne sais pas si les modérateurs seront d'accord avec le fait qu'on fasse un débat sur ça.
Je trouve que pour beaucoup de choses, on vit dans un monde assez débile. J'aimerais vous parler un peu de ces choses-là, vu que je ne pense pas du tout être le seul à se poser des questions, pour voir un peu si des gens qui ont moins tendance à s'énerver que moi peuvent un peu m'apprendre à me sentir plus à l'aise dans ce monde.
J'aimerais que la société dans laquelle je vis évolue vers une société où tout le monde se sente libre et capable de s'épanouir. Mais je constate que l'évolution est lente, qu'il y a toujours une minorité qui s'oppose, et que même sans ça, la politique détruit toujours un peu la société de l'intérieur. Quand je vois qu'on nous dit qu'il va falloir nous serrer la ceinture pour sortir de la crise, et que les personnes qui nous disent ça bradent les autoroutes et les aéroports, qui rapportent de l'argent à l'état, pour moins que ça nous rapporte, ça me dégoûte. Quand je vois que les droits des femmes avancent, et qu'il y a toujours des juges qui vont du victim-blaming dans les affaires de viol, ça me dégoûte. Quand je vois qu'il y a des étrangers qui viennent en France parce que leur pays est en guerre, ou corrompu jusqu'à la moëlle, et qu'ici ils ne parlent pas la langue, n'ont pas le niveau d'études requis pour travailler ici, et sont obligés de vivre d'aides sociales au point où en passant devant la CAF ou le Pôle Emploi, les seuls blancs que j'y vois sont derrière les guichets, et qu'il y a des quartiers dans les grandes villes réputés pour être des pseudo-ghettos modernes pour "drogués et étrangers", ça m'énerve. Je me dis tout le temps, mais on vit dans quel monde ? La France, 7ème économie mondiale, c'est ça.
A mon échelle, j'essaie de faire ce que je peux. Je me fiche que quelqu'un soit noir, blanc ou bleu-rose rayé, homme femme, trans, hétéro, homo, riche, pauvre, etc. J'essaie de donner une chance et le moral à tout le monde pour essayer de réussir dans la vie. Et je pense que la majorité des gens dans la société sont pareils, mais alors, pourquoi la société globale est-elle aussi inégalitaire et lente à changer ? On est dans une démocratie, tout ce qu'on a pour essayer de changer les choses, c'est notre voix. Mais encore, quand on nous laisse le droit de nous exprimer (élections), il faut qu'on choisisse parmi les candidats qui se présentent, qui sont en général tous des sociopathes. Mais peut-on trouver un meilleur système, pour que des meilleures personnes aient accès au sommet de la hiérarchie ? Et quand on essaie de s'exprimer sans y avoir été convié avant (gilets jaunes, par exemple), ça finit mal. Ou bien ça finit en révolution avec des décapitations de masse... j'espère qu'on n'aura plus jamais besoin d'en revenir à ça, mais des fois je n'en suis même plus sûr.
J'ai l'impression qu'à mon échelle, je ne peux pratiquement rien faire pour rendre le monde dans lequel je vis vraiment meilleur. Je peux trier mes déchets et recycler, ça n'empêchera pas le gars qui passe devant chez moi à jeter son sachet de menu McDo à emporter sur la pelouse. On se rend la vie compliquée pour essayer de faire le bien, tout ça pour que ceux qui s'en fichent aient une excuse de s'en fiche parce que les autres font le travail pour eux. Des fois, je déprime encore pendant des heures, la nuit, au lieu de dormir, parce que trop de choses sont complètement nulles alors que je vis quand même dans un endroit très riche où je ne trouve pas de bonne excuse à ça (je vis au Luxembourg maintenant, mais j'ai encore un pied orteil en France), et je me sens tellement impuissant que j'hésite à juste pleurer où à sortir frapper des gens pour que ça bouge. Au fond de moi, je suis tellement déçu et énervé de savoir que l'un des endroits les plus avancés et progressistes du monde, c'est encore aussi naze. Et je n'arrive pas à juste m'en foutre, à m'occuper juste de mon petit popotin et celui de mes proches sans me préoccuper du reste.
Si parmi vous, il y a des gens qui me comprennent, mais réussissent à ne pas se péter la santé à réfléchir à ces trucs anxiogènes et déprimants, j'aimerais bien savoir quel état d'esprit vous permet de réagir comme ça. Et si vous avez d'autres choses à me dire, qui me permettraient juste de me sentir mieux "à la longue", j'aimerais l'entendre aussi.
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Réponses
J'en doute de plus en plus... Attention, je sais qu'on est mieux lotis que la majorité de la planète, mais ça ne veut pas dire que le niveau de démocratie dans l'absolu de la France est bon. On a un bon niveau de libertés*, mais on a une influence faible sur la politique de notre pays. Démo-cratie – littéralement le peuple gouverne – y est-on ? Je ne crois pas. Pour moi, une démocratie ça n'est pas un régime où on peut parfois se faire entendre si on a le courage d'aller en manif et de se faire gazer/frapper/etc par la police, c'est un régime où les institutions suivent volontairement la volonté générale et ont des oreilles pour l'écouter. La présence d'élections ne suffit pas pour parler de démocratie. Mais je dois être idéaliste....
* Enfin, on en avait un avant le confinement. Mais on observe des dérives dans la limitation provisoire des libertés : fermeture des plages alors qu'on "déconfine", gendarmes qui font excessivement du zèle, gardes à vue pour un jeu de mot, limitation de circulation à 100 km... Je ne sais pas quand/si on retrouvera le niveau de libertés qu'on avait avant.
Quand je me balade dehors, en ville ou dans les transports, beaucoup de gens manquent du respect le plus basique. Les gens se crient dessus au lieu de parler à voix normale, alors qu'ils sont à un mètre l'un de l'autre, et forcent tout le monde à écouter leur conversation débile... où à écouter de la musique tellement fort, histoire de ne pas les entendre, que ça alourdira le trou de la sécu pour soigner des acouphènes sur le long terme. Les gens qui mettent leur téléphone sur haut-parleur en public, mettent leurs chaussures sales sur les sièges dans le bus, jettent leurs déchets n'importe où au lieu de les garder en main une minute de plus jusqu'à passer devant une poubelle, etc... j'aimerais qu'il y ait plus de flics, partout, pour faire respecter le respect (!!!), mais on n'a pas d'argent pour payer plus d'agents de police (forcément, si on vend les biens nationaux à perte...), le métier est mal vu, et même là où les citoyens en ont beaucoup plus besoin, la police refuse d'y aller parce que certains gangs de rue sont mieux équipés que la police locale. C'est dingue !
L'éducation, c'est pareil. C'est de la grosse merde, censurez-moi si vous voulez mais on le pense tous, on sait tous aussi pourquoi ça l'est, mais pour inverser la tendance il faudrait la volonté et le pognon, et le pognon, notre classe politique s'arrange pour le faire disparaître dans les poches de grands capitaux qui ne paient pas d'impôts. Et le système de santé, pareil. C'est vraiment... je ne sais pas, comment dit-on "déprimant, exaspérant et rageant" en français ?
Ah zut, mon message ne va pas vraiment dans ce sens là.
Moi je suis chroniquement exaspéré par la politique, mais sinon dans la vie je n'y pense pas trop et je me porte bien. En fait, depuis 3 ans je ne regarde jamais les actualités. Ce sont surtout mes parents qui me racontent comment va le monde, mais des fois j'apprends les choses plusieurs semaines ou plusieurs mois plus tard. Et je ne regrette pas. Une fois quand j'ai retrouvé mes parents pour un weekend, il m'on raconté à mon arrivée, en sortant de la gare, que tel type s'était fait poignardé, que tel autre était mort je ne sais plus comment, etc. Donc ça ne me donne pas très envie d'écouter les infos. En ce moment je suis confiné avec mes parents, donc j'entends des choses quand ils mettent la télé, mais je ne vais pas chercher à l'écouter (en plus ce sont les même sujets qui tournent en boucle).
Je sens que la pensée politique (et j'inclus la mienne) sort d'une certaine léthargie, et ça me rend optimiste.
On est d'accord.
La note d'optimisme d'aléa fait un peu de bien.
Peut-être. Je ne sais pas si on est vraiment gâtés, mais on a tendance à être râleurs, c'est vrai (parfois à raison quand même, mais je commence déjà à râler :-D). Je me demande souvent comment c'est dans les autres pays par rapport à la France et quelle vision ils ont de nous. Par exemple, on cite souvent l'Allemagne comme exemple, mais je me demande si c'est vraiment mieux ou si ça n'est pas juste une sorte de, je n'en sais rien, de complexe d'infériorité face au grand frère. Est-ce que l'Italie est plus corrompue que la France ou autant ?
Il y a quand même un truc que j'apprécie particulièrement en France, c'est notre système social, et notamment la sécu. C'est notamment pour cette raison que je n'aurais pas très envie de vivre aux Etats-Unis.
P. : Je suis partiellement d'accord. Certains privilèges coûtent trop cher à l'économie d'un pays (la semaine de 35 heures, tellement débile que pas appliquée en pratique, par exemple), mais en même temps, si le gouvernement lui-même ruine le pays, ça coupe court à tout débat intelligent. Il faudrait que le gouvernement soit responsable, mais comment les citoyens d'un système qui relègue le pouvoir au gouvernement pourraient-ils avoit le pouvoir d'exiger de la part du gouvernement qu'il soit responsable ? C'est bien parce qu'ils peuvent se le permettre qu'ils ne le sont pas !
Sylvain : J'essaie de ne pas trop me laisser affecter, mais j'ai du mal à juste ignorer ce qu'il se passe autour de moi. Effectivement, c'est se battre contre des moulins, mais si on ne le fait pas, on se fait emporter par le vent qui les anime...
[small]La question que j'me pose tout le temps
Mais que feront nos enfants
Quand il ne restera rien que des ruines et leur faim[/small]
10 ans de blocage du point d'indice non compensé, tu n'appelles pas ça une baisse de salaire?
Bon, soyons constructifs.
Tu perçois, envisages, imagines, espère un monde meilleur. Soit.
Tu observes un monde réel. Soit.
Tu mesures une tension entre ces deux mondes. Soit.
Tu as le choix de ta réponse à ce stimulus :
- Tu deviens cynique, déprimé, désespéré, pessimiste. Tu renonces. Tu blâmes autrui.
ou
- Tu deviens dynamique, motivé, optimiste. Tu t’accroches. Tu travailles sur ta propre personne. Tu aides autrui.
C’est ton choix.
Le second choix est difficile. Il demande de l’énergie. Il demande de l’introspection. Il demande de la fermeté intellectuelle. Il demande du temps.
Beaucoup de gens tombent dans le premier choix. Dommage.
Pour être moins constructifs :
Quand tu écris et peut-être penses les conneries sur ‘les grands capitaux et leurs pognons.´ Tu tombes dans le premier choix. Tu remplaces le travail, la patience, la fermeté intellectuelle par une couche épaisse de merde qui t’empêche de comprendre la société dans laquelle tu vis.
Il n’est jamais trop tard.
A toi de faire le choix qui te convient. Mais si tu choisis le premier, ne viens pas te plaindre.
Au vent mauvais
Qui m'emporte
De ci, de là
Pareil à la
Feuille morte". On est tellement insignifiants dans l'univers, que ça aide pas mal à relativiser l'importance de nos singeries.
Merci
Allégorie/Parabole/Je ne sais pas quoi : ici, au Luxembourg, il y a beaucoup d'immigrés portugais, en général ils n'ont pas le même niveau d'éducation que les luxebourgeois, parlent les langues officielles moins bien, ont un travail moins bien payé. Je travaille dans un lycée où la majorité des élèves sont issus de ces familles portugaises. Ils ont du mal à l'école, et le fonctionnement du lycée est prévu pour ça. Ces élèves me disent parfois par eux-mêmes des choses qui se paraphrasent en "de toute façon, on est portugais, réussir à l'école ça ne nous avancera à rien, on va finir à l'usine quand même". Et j'essaie de travailler avec eux, je leur explique les choses longuement pour qu'ils comprennent bien. Un élève, généralement pas motivé du tout, me demande s'il peut faire un exercice au tableau pour vérifier s'il a compris le truc que j'essaie d'expliquer. Il vient au tableau, fait son exercice, sans erreur, je lui dis que c'est très bien, je suis content. Et là, il retourne s'asseoir avec une expression sur le visage qui traduit le fait qu'il pense ne pas avoir compris, parce qu'il ne peut pas comprendre, parce qu'il est portugais et qu'il doit rater l'école pour finir à l'usine. J'ai envie de le prendre par la tête et de lui hurler dessus, mais bordel, réalise tes capacités, profites-en, on a bossé dur pour que tu puisses t'en sortir et alors que tu montres que tu y es, tu vas y renoncer quand même.
Je me sens comme ça un peu tout le temps. Quand quelqu'un met son téléphone sur haut-parleur en public, j'aimerais pouvoir parler avec cette personne, pour savoir pourquoi : est-ce que tu t'en fous des autres, est-ce que c'est pour te venger d'une injustice que tu ressens dans la société, autre chose ? Mais les gens ne sont pas prêts à parler, j'ai déjà essayé. Plein de fois. Et je ne sais pas quoi faire pour résoudre ce problème. Alors pour les problèmes plus grands, si je n'arrive même pas à faire ça, je me sens juste perdu.
ah ? J'aurais dit l'inverse ... :-)
Bon à part ça, en 10 minutes chronos une bonne description du monde actuel et à venir, en prime c'est un des concepteurs du modèle macroéconomique qui tient compte du désastre environnemental :
Tête bien faite a priori (Ulm / Ensea / X etc.)
Sur le fondement des inégalités il y a quelques sources intéressantes déjà données ici (notamment par Aléa), mais tu sembles rechercher des explications à grand profondeur historique. Il y a Rosanvallon en français qui est pas trop mal et pas trop pénible à lire.
"La République Démocratique Allemande". ;-)
Gaël Giraud dont j'ai donné un extrait YT n'a absolument aucune illusion sur le pourrissement moral et le cynisme capitalistique européen qui est bien réel.
Quand à Rosanvallon que je viens de citer, un de ses bouquins racontant son itinéraire intellectuel est un courageux constat d'échec qui ne l'a pas rendu aigri pour autant.
Le monde ne changera pas par:
Les Américains (les plus riches) le font depuis des décennies, leur pays est l'un des pays les plus inégalitaires du monde.
(bien sûr il faut s'entendre sur ce qu'on appelle "aider autrui" mais je pense que ces gens n'ont pas de doute qu'ils aident )
Je ne dis pas qu'il ne faut aider personne, mais cela ne changera pas en profondeur le fonctionnement de la société.
Dom : tu devrais copyrighter cette phrase.
Quand on voit qu'il y a une détresse sociale et écologique dans le monde, voir des gens qui parlent encore de finance, ça... me donne envie de sortir et frapper des gens. Je suis pacifique et calme, en vrai, j'ai beaucoup de patience et de retenue. Au lieu de vraiment faire du mal à des vrais gens, j'écoute de la musique violente et je joue à des jeux vidéo violents quand j'ai besoin de me calmer les nerfs, ça marche un peu mais ça ne résout pas le problème.
Ce n'est pas un plaidoyer pour ne rien faire mais il faut accepter l'idée que ce qu'on peut faire seul est limité et qu'il n'y a que collectivement qu'on peut changer les choses.
Il faut prendre conscience qu'un tas de gens ne veulent pas de changement. Leur position privilégiée les conforte dans l'idée que quoiqu'il arrive, ils trouveront une échappatoire à condition qu'ils maintiennent leur position de privilégié.
Tiens j'en ai une autre : La différence entre une démocratie et une dictature, c'est qu'en démocratie tu votes avant d'obéir aux ordres, dans une dictature, tu perds pas ton temps à voter.
- travailler en usine, c'est pénible.
Pas grave, on est un pays riche, on ne va pas s'embêter, on va faire fabriquer tout ce qu'on a envie de consommer dans des pays lointains.
- travailler dans les champs, c'est pénible.
Pas grave, on fait venir des roumains ou des marocains, et c'est eux qui s'usent la santé pour les récoltes et ils repartent chez eux après la saison.
- ramasser les poubelles, ou faire le ménage, ou travailler dans le BTP, ou faire la plonge au restaurant, c'est pénible.
Pas grave, on fait faire tout ça par des immigrés.
Nous, on travaille dans des bureaux, point final.
C'est nous, citoyens, qui voulons cela. Accuser les méchants dirigeants de tous les maux du monde, c'est facile. Nous avons les dirigeants qu'on mérite.
En lisant le premier message, j'ai l'impression de lire les déclarations des candidates Miss-France : la guerre, c'est pas beau, l'égoïsme, c'est pas beau, etc etc.
La démocratie ... ce mot magique ... Certains argumentent en citant la démocratie antique grecque : c'était un modèle, c'était la panacée... et aujourd'hui, ça nous donne une société avec plein de problèmes. Comment ça a pu déconner à ce point ? Pour rappel, la démocratie grecque, c'était une voix pour chaque chef de famille. ... En gros, une voix pour chaque notable quinquagénaire. Donc rien à voir avec la démocratie telle qu'on la connait aujourd'hui.
Les gilets jaunes : ce mouvement n'est-il pas la négation de la démocratie ?
C’était une boutade en gros.
Mais je ne sais pas si je peux me l’accaparer. D’autres ont bien dû la trouver avant moi.
C’était pendant un moment où Macron avait pris la parole à ce sujet. Concours de circonstances, c’était juste un peu avant « la polémique ».
Dire qu'une manifestation est une négation de la démocratie me semble être un contre-sens. En revanche, réprimer des manifestations par la violence ressemble beaucoup plus à une négation de la démocratie.
Le COVID ? On arrête quasiment l'économie pour sauver des vies, parce que c'est sacré. Ok. Les problèmes écologiques, eux, on verra demain (il faut dire qu'on a déjà tant à faire). Sauf que demain ...
Depuis quand les gens contrôlent la production? JAMAIS*.
Pourquoi les extrême-centristes n'abrogent pas le code pénal si on peut se reposer sur la bonne volonté et le sens des responsabilités des gens comme ils aiment à le répéter? Une personne de bonne volonté ne tue pas son voisin pour le dépouiller. B-)-
*: va demander aux gens qui font la queue pour obtenir de la nourriture en ce moment s'ils peuvent acheter autre chose que des produits bas de gamme très peu éthiques.
Un peu dans le même sens, il y a tout le phénomène de société qui fait que c'est mieux vu de faire un métier pour lequel on a dû faire des études supérieures qu'un métier "apprentissage". Moi, j'ai un Master de maths, mais en temps "de crise", ça sert nettement moins d'avoir un Master de maths que de savoir manier des outils pour travailler du bois. Va essayer de vivre bien en fabriquant des meubles dans ton atelier en France. Je trouve ça dommage. Le travail de quelqu'un peut avoir énormément de valeur sans pour autant que ce travail soit bien vu et/ou permette de bien vivre. A quoi ressemblerait notre pays sans éboueurs ?
Un célèbre fabricant de boissons gazeuses a été l'un des principaux promoteurs du verre consigné.
Vers la fin des années 70, au début des années 80, ils ont commencé à ne plus utiliser de bouteilles de verre et à les remplacer par des bouteilles plastiques. On en imagine bien la raison: augmenter les bénéfices.
On retrouve donc avec une pollution de plastique du fait des choix de quelques personnes, choix qui ont été faits pour des questions de profits.
Dit comme ça on dirait que "les pays riches" sont les oppresseurs et "les pays pauvres" les victimes. Je pense que chacun est mauvais à sa façon.
Par exemple pourquoi des roumains ou marocains acceptent de quitter leur pays et travailler durement en Europe ? Peut-être parce que chez eux ce n'est pas si beau non plus finalement... et à cause de qui ?
PS. un début de réponse peut-être : https://www.transparency.org/cpi2019
« Ce qu’aucune dictature n’a réussi à faire, la démocratie l’a fait, ça s’appelle FaceBook. »
La majorité de la population a pris une décision. Une minorité de la population n'est pas d'accord avec cette décision, et le fait savoir en manifestant.
Tant que cette expression se fait dans le respect des autres, ça ne me pose pas de problème. Dire qu'on n'est pas d'accord avec la majorité, c'est normal. Il y a tout un tas de sujets sur lesquels je ne suis pas d'accord avec la majorité, et je veux avoir le droit de le dire.
Mais foutre le bordel pour imposer son point de vue, manifester semaine après semaine parce qu'on n'est pas d'accord avec la majorité, ce n'est pas la démocratie, c'est la jungle.
Qui profite vraiment de la différence des salaires en Europe, le conducteur de poids-lourd roumain, ou celui qui lui fait conduire le camion voire celui qui est propriétaire des marchandises etc?
Je préfère voir ça comme des gens qui se battent pour leur pays. Ils ne l'ont pas bien fait, certes. Mais ce n'est pas en quittant son pays quand ça va mal qu'on prouve qu'on aime son pays. C'est en y restant et en se battant pour ses idéaux. Beaucoup de gens qui ont soutenu les GJ l'ont fait parce qu'ils vivaient mal, et ne comprenaient pas pourquoi ils devaient accepter de vivre mal dans un pays riche. Quand tu vois des gens qui ont un travail et qui n'arrivent quand même pas à se payer une vie décente, dans un pays riche, il faut quand même oser dire que ça craint, à un moment !
On a même eu droit à « l’illégalité est relative, on a bien vu que dans certaines périodes, la loi était mauvaise ». (euphémisme, heures sombres, Godwin etc.). Au sujet des blocus notamment ou des « actions pacifiques » comme s’enchaîner etc.
Ce qu’il s’appelle « manifestation » est encadré, très encadré.
J’aimerais voir ce que signifie vraiment « réprimer une manifestation par la violence ».
Ne me montrez pas des vidéos ou des policiers tapent sur « un manifestant pacifiste qui est dans son bon droit », par pitié.
Je suis bien conscient qu’il y a eu des choses inadmissibles.
Une manifestation est déclarée, on donne son parcours, et la fin de la manifestation est ordonnée par les forces de l’ordre à ma connaissance. Oui c’est trop encadré, on peut en discuter, d’accord.
Mais là encore, dire ça, c’est au moins être « fascho », « méchant », noms d’oiseaux...alors...
Donc le fait que des gens qui ont un travail soient dans la même galère que des gens qui n'ont pas de travail, c'est notre décision. Et on revendique pleinement cette décision, le mot Egalité est écrit au fronton de toutes nos mairies.
En France, il n'y a pas de quorum pour les principales élections en France, donc c'est plutôt une bonne chose pour les fondés de pouvoir de l'oligarchie qui briguent des mandats électifs que beaucoup de gens ne votent plus car ils peuvent toujours compter sur le vote des csp+ (quand ton paquet d'actions prend du volume tu commences à réfléchir différemment).
Elections après élection on constate toujours un recul social, comme si tout était piloté ailleurs, après on s'étonne que la rue gronde et qu'il y a comme un climat pré-insurrectionnel qui flotte dans l'air.
La démocratie je crois que c'est devenu un cache-misère tout le monde en a plein la bouche pendant que ce sont des gens qui ne sont élus que par des actionnaires qui font la pluie et le beau temps dans nos sociétés.
"No business which depends for its existence on paying less than living wages to its workers has any right to continue in this country. By living wages I mean more than a bare subsistence level--I mean the wages of decent living." - "Aucune entreprise qui a besoin de payer ses employés sous le minimum vital n'a le droit de continuer dans ce pays. Par minimum vital, j'entends plus que le niveau de la stricte survie, je veux dire le salaire d'une vie décente".
F. D. Roosevelt, président des Etats-Unis de 1933 à 1945
En Europe occidentale, il y a un nombre vraiment non négligeable de gens qui vivent sous le seuil d'une vie décente, alors qu'ils ont un travail. Sans même donner voix aux discours extrémistes de "oui mais les gens qui font plein d'enfants pour ramasser des allocs et laissent leur pays d'accueil s'occuper de leurs enfants à leur place" ou autres arguments tordus/fallacieux sur le système social en France, j'ai envie de dire, est-ce que c'est normal, dans un pays d'Europe occidentale, que des gens qui travaillent ne peuvent pas vivre de leur travail ? A commencer par les agriculeurs, tiens, les distributeurs les saignent bien et les gouvernements laissent faire. On a besoin de leur production pour ne pas mourir de faim, et est-ce qu'on fait quelque chose ? A peine.