Preuve du nombre de combinaisons

Bonjour/bonsoir
J'aurais besoin d'aide pour exhiber des bijections.

Soient $n$ et $k$ deux entiers tels que $0\le k \le n$ ; j'ai deux ensembles $E$ et $F$ respectivement définis par $E := \{ (x_1,\ldots ,x_k) \in \{1,\ldots ,n\}^k\mid \forall i,j\in \{1,\ldots ,k\},\ x_i \ne x_j \}$ et $F := \{ A \subset \{ 1,\ldots ,n\}\mid |A|= k\}$. Le but est de montrer que $\dbinom k n = \dfrac{n!}{ k!(n-k)!}$ en exhibant :
1. une bijection entre $E$ et $\mathfrak{S}_k \times F$.
2. une bijection entre $F \times \mathfrak{S}_k \times \mathfrak{S}_{n-k}$ et $\mathfrak{S}_n$.

Pour la 1., j'ai pensé à l'application $\varphi : \mathfrak{S}_k \times F \to E$ définie par $\varphi\big( \sigma , \{ x_1,\ldots ,x_k\} \big) = \big( x_{\sigma(1)},\ldots ,x_{\sigma(k)} \big)$, mais je ne suis pas hyper convaincu. Je proposerais comme réciproque l'application $\psi $ donnée par $\psi\big( a_{1},\ldots ,a_k \big) = \big( {\rm Id}, \{ a_{1},\ldots ,a_k \} \big)$.
Je n'ai pas d'idée pour la 2.

Merci d'avance ;-)

Réponses

  • Ce que tu as écrit n'a pas grand sens.
    Par contre, si on définit $a_1,\ldots,a_k$ par $A=\{a_1,\ldots,a_k\}$ avec $a_1<a_{i+1}$ pour $1\leq i <k$ (autrement dit, on numérote les éléments de $A$ dans l'ordre croissant), alors ça a bien un sens de poser $\varphi(\sigma,A)=(a_{\sigma(1)},\ldots,a_{\sigma(k)})$.

    PS. Tu peux utiliser la même idée pour le 2), en considérant $A$ et son complémentaire.
  • Salut, je ne comprends pas bien où est le problème (je suppose que tu voulais dire $a_i < a_{i+1}$ ?).
  • Tu fixes une partie $A$ de cardinal $k$ et tu l'écris $A=\{x_1,\dots,x_k\}$. Tu peux le faire chez toi mais si je le fais de mon côté, nous n'obtiendrons certainement pas la même numérotation (moi, je vais numéroter les nombres pairs par ordre décroissant et intercaler les impairs rangés par ordre lexicographique de leur nom en finnois ; c'est l'occasion de revoir la numération en finnois).

    Pourtant, pour définir $\varphi(\sigma,A)=(x_{\sigma(1)},\dots,x_{\sigma(k)}$, il est indispensable de connaître précisément l'application $\{1,\dots,k\}$ pour pouvoir calculer qui est $x_{\sigma(1)}$. Comme tu as laissé un choix au lecteur, tu n'as pas déterminé une application.

    Ce que propose GaBuZoMeu (malgré la coquille $a_i<a_{i+1}$ que tu as repérée), c'est une façon de numéroter les éléments de toute partie $A$ qui ne laisse pas de choix au lecteur : comme $A$ hérite de l'ordre naturel sur $\N$, il y a une unique bijection croissante $\{1,\dots,k\}\to A$, $k\mapsto a_k$. L'ambiguïté de la notation $A=\{x_1,\dots,x_k\}$ étant levée, on peut définir $\varphi$ comme tu l'as fait.

    NB : Il me semble plus naturel de procéder en sens inverse : à une $k$-liste ordonnée $(x_1,\dots,x_k)$ de $E$, on associe la partie $\{x_1,\dots,x_k\}$ de $F$. Chaque partie a $|\mathfrak{S}_k|$ antécédents, ce qui permet d'appliquer le lemme des bergers. Plus naturel parce que cette application ne repose pas sur le choix d'un ordre sur $\{1,\dots,n\}$ qui n'a pas de rôle dans les cardinaux de $E$ et $F$ GaBuZoMeu a choisi $<$, il aurait pu prendre $>$ : il y a un certain arbitraire là-dedans.
  • @Math Coss : Je ne comprends pas trop ton dernier paragraphe sur ce qui serait "plus naturel". Je te rappelle que la question est d'établir une bijection entre $E$ et $\mathfrak S_k\times F$. On ne peut pas faire ça sans distinguer une énumération des éléments de $A$ (celle image de $(\mathrm{Id},A)$ dans la bijection) ; et quoi de plus naturel que d'énumérer les éléments de $A$ dans l'ordre naturel ?
    Au fait, comment justifies-tu que "chaque partie a $|\mathfrak S_k|$ antécédents", sauf à cacher sous le tapis cette bijection pas naturelle entre $E$ et $\mathfrak S_k\times F$ ?
  • Si, comme l'a écrit un_kiwi, « le but est de montrer que $\binom{n}k=\frac{n!}{k!(n-k)!}$ », je préfère une surjection de $E$ sur $F$ à la bijection proposée. Bien sûr, cette surjection ne donne pas une bijection entre $E$ et $\mathfrak{S}_k\times F$ et je ne sais pas en faire une sans faire de choix.

    L'ensemble $\{1,2,\dots,n\}$ peut être remplacé par n'importe quel ensemble de cardinal $n$. L'application $p:E\to F$, $(x_1,\dots,x_k)\mapsto\{x_1,\dots,x_k\}$ est bien définie sans qu'il soit besoin de définir un ordre sur $E$ (variante de présentation : un élément de $E$ est une application $x:\{1,\dots,k\}\to E$, alors $p(x)=x(\{1,\dots,k\})$). Pour dénombrer les antécédents d'une partie $A$, on choisit un antécédent arbitraire $b$ de $A$ (c'est une bijection $b:\{1,\dots,k\}\to A$) et on vérifie que les autres sont les $b\circ\sigma$ avec $\sigma\in\mathfrak{S}_k$ (en effet, si $p(x)=p(b)$, alors $b^{-1}\circ x$ est une bijection de $\{1,\dots,k\}$ dans lui-même). Pas besoin d'introduire un ordre sur $A$ mais on obtient moins qu'une bijection entre $\mathfrak{S}_k\times F$ et $E$.

    Résumé : $\mathfrak{S}_k$ opère (à droite) librement sur $E$ et $F$ s'identifie au quotient $E/\mathfrak{S}_k$.

    La bijection $\mathfrak{S}_k\times F\to E$ repose sur la construction d'une section de $p$ : celle que tu construis utilise l'ordre sur l'ensemble de départ. Bien sûr, l'ordre sur $\{1,\dots,n\}$ est naturel, mais le dénombrement parle d'ensembles et pas d'ensembles ordonnés.
  • Salut.
    Je ne vois toujours pas pourquoi on a besoin de 1) pour avoir ce que @un_kiwi veut démontrer ?

    Pour moi 2) suffit.
  • Pour dénombrer les antécédents d'une partie $A$, on choisit un antécédent arbitraire $b$ de $A$ (c'est une bijection $b:\{1,\ldots,k\}\to A$)
    Il est bien sûr que ceci n'est pas du tout la même chose, et beaucoup plus naturel, que d'énumérer $A$ dans l'ordre croissant ! (:D
    on obtient moins qu'une bijection entre $\mathfrak S_k\times F$ et $E$
    Ben, comme tu fais ton choix de $b$ pour chaque $A$ (tu veux compter les antécédents pour chaque $A$, n'est-ce pas ?), on obtient bien une bijection entre $\mathfrak S_k\times F$ et $E$, non ?
  • Moui, difficile de compter les antécédents sans en choisir un.

    Soit $X$ un ensemble de cardinal $n$ et soient $f,g:\{1,\dots,k\}\to X$ tel que $f(\{1,\dots,k\})=g(\{1,\dots,k\})$. Il existe une unique permutation $\sigma\in\mathfrak{S}_k$ tel que $f=g\circ\sigma$ : comme $f$ et $g$ sont des injections entre deux ensembles de même cardinal, ce sont des bijections et $\sigma=g^{-1}\circ f$. Ainsi, les fibres de $p:E\to F$ sont les orbites de $\mathfrak{S}_k$, qui agit librement.

    En réalité, ceci ne fait guère que repousser la poussière sous le tapis. Pour dénombrer les orbites, j'ai du mal à me passer du choix d'un élément de l'orbite qui donne ipso facto un ordre sur la partie en question. Différences avec « ton » choix : les bijections orbitales $G/G_f\to G\cdot f$ existent dans un cadre plus large et n'utilise pas la nature de $f$ ; plus spécifiquement, je finis par choisir un ordre partie par partie alors que tu choisis un ordre globalement sur $X$.

    Surtout, l'application $p:E\to F$ n'exige aucun choix : les choix interviennent seulement dans la preuve et le choix d'un autre antécédent ici ou là n'altère pas l'application $p$. En revanche, la définition d'une bijection $E\simeq\mathfrak{S}_k\times F$ dépend du choix initial de l'ordre.
  • Merci à vous !
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