Quelques questions sur les séries numériques

Bonjour , merci de m'aider à clarifier mes idées sur les points suivants et je m'excuse d’emblée pour la longeur de mon message .

1/ capture 1 : J'ai très bien compris l'exemple mais je n'ai pas compris d'où vient l'idée de faire comme ça ! et autre chose est ce que Un+1 est toujours équivalent à Un en +00 ?

2/comment puis-je montrer que deux fonctions équivalents au voisinage d'un point ont le même signe au voisinage de ce point ?

3/règle de Riemann :
pour une suite à termes positifs :
s'il existe $ \alpha $ supérieur strictement à 1 tel que $ n^{\alpha} * U_{n} $ tend vers une limite réel alors la série de terme général $ U_{n} $ converge .
je ne comprend pas ici où est l'utilité de prendre une série à terme réel positif , car puisque $ n^{\alpha} * U_{n} $ converge on peut écrire que $ U_{n} = O(1/n^{\alpha})$ et en considérant la définition il existe M positif tel que à partir d'un certain rang on aura $ |u_{n}|<M*|V_{n}| $ et puisque $V_{n}$ positive et dont la série converge alors la série de terme général $U_{n}$ serait absolument convergente donc convergente .
Par contre , pour la deuxième partie de cette règle s'il existe $ \alpha $ inférieur ou égal 1 tel que $ n^{\alpha} * U_{n} $ tend vers une limite non nulle (éventuellement infinie ) alors la série de terme général $ U_{n} $ diverge . Il suffit de remarquer que on aura $1/(n^{\alpha}*U_{n})$ converge cette fois vers une limite réelle et donc $1/n^{\alpha} = O(U_{n}) $ ie il existe M positif tel que à partir d'un certain rang $|1/n^{\alpha}| <M*|U_{n} |$ , ici on aura la série de terme général $|U_{n}|$ diverge mais cela n'implique pas la divergence de série de terme general $U_{n}$ (elle peut etre semi-convergente) d{où la nécessite de l'hypothèse de positivité .
Mais , on peut encore laisser tomber cette hypothèse de positivité en cas où $ n^{\alpha} * U_{n} $ tend vers l'infini , car à partir d'un certain rang $ n^{\alpha} * U_{n} >1 $ donc $U_{n} >1/n^{\alpha}$ et donc la positivité ici est une conséquence .
la question dans tous cela est-ce que mon raisonnement est vrai ? et s'il ne l'est pas , en quoi il est faux ? et peut-on encore affaiblir les hypothèses en considérant d'autres cas ?

4/Capture 2 : je n'ai pas compris le raisonnement de convergence de la série

5/Pour la régle de d'alembert , pour le cas où $|U_{n+1}/U_{n}|$ tend vers 1 on ne peut pas conclure (c'est le cas par exemple des séries de Riemann ) mais pour une limite qui vaut $1^{+}$ on peut conclure la divergence grossière en considérer qu'à partir d'un certain rang $|U_{n+1}/U_{n}|$ serait supérieure strictement à 1 . est-ce que c'est vrai ? et que peut-on dire du cas où la limite vaut $1^{-}$ , peut-on conclure la convergence en tenant compte du fait qu'elle serait inférieure strictement à 1 à partir d'un certain rang ?

6/J'ai trouver quelque part que la suite $U_{n}=ln(1+ (-1)^{n}/n ) $ est alternée , je ne voix pas comment elle l'est car une suite alternée est par définition une suite qui s’écrit sous la forme $U_{n}=(-1)^{n}*|U_{n}|$ .

7/ Est-ce qu'on peut pour étudier une suite $ (U_{n}) $ ou une série $ \sum\nolimits U_{n}) $ , étudier la suite $(f(U_{n}))$ ou la série $\sum\nolimits f(U_{n}) $ si f permet de simplifier le calcul et on en déduit par la suite la nature de $ (U_{n}) $ et $ \sum\nolimits U_{n}) $ si oui quelle-est la condition ?
Cordialement .51405
51407

Réponses

  • Pour commencer, on n'a pas toujours $u_{n+1}$ équivalent à $u_n$, par exemple si $u_n = n!$, alors le rapport $\frac{u_{n+1}}{u_n} = n+1$ ne tend évidemment pas vers 1.

    2) Si deux fonctions sont équivalentes au voisinage d'un point, alors la limite du rapport tend vers 1, donc, dans un voisinage suffisamment proche de ce point, le rapport des deux fonctions sera $> 1/2$ (vu qu'il arrive à 1 il finira par dépasser 1/2). Si tu ne le vois pas directement, tu peux simplement appliquer la définition de la limite du rapport = 1 en prenant "$\epsilon = 1/2"$.

    3) Avec la "règle de Riemann", effectivement pour des suites réelles ou complexes comme tu l'as remarqué la convergence absolue implique la convergence, donc dans le cas de convergence tu peux te passer de l'hypothèse de positivité de la suite. La positivité est par contre cruciale pour le cas de divergence, tu as l'aire de l'avoir bien compris. Ton raisonnement est vrai (à moi que j'ai lu trop vite, mais tout a l'air bon, c'est la démo classique). On peut avoir plus de précision par exemple en comparant avec des séries de Bertrand (tu peux chercher sur wikipedia), on a alors des "corrections logarithmiques", mais là encore, le cas de divergence est lié à la positivité. De toute façon tu ne peux pas te passer de l'hypothèse de positivité car par exemple la série de terme général $1/n$ diverge alors que celle de terme général $(-1)^n/n$ converge, et les hypothèses de domination du type de celui de Riemann ne "voient" pas le signe, ils traitent de la même manière une série de terme général $u_n$ et la série de terme général $|u_n|$.

    4) Pour des nombres premiers $p$, on a $d_p =1$, donc il existe une infinité d'entiers (les nombres premiers) tels que $\frac{1}{d_p} = 1$, donc la série diverge grossièrement. (son terme général ne tend pas vers zéro).


    5) La règle de d'Alembert est surtout un outil pour les séries entières, c'est pour cela qu'elle n'est pas très précises pour les séries numériques. Il ne faut pas que tu joues avec les $1^+$ et $1^-$, on fait facilement des erreurs comme ça.

    Si ta limite est "$1^-$" (ça n'a pas vraiment de sens...), je suppose que tu veux dire qu'à partir d'un certain rang ton rapport devient $<1$ mais tend vers 1. On oublie les premiers termes car ils ne changent pas la nature de la série, ceci équivaut à $|U_{n+1}| < |U_n|$, et la limite du rapport est 1. On ne peut pas du tout conclure car là encore, si $U_n = 1/n$ l'hypothèse est vérifiée avec divergence de la série, et si $U_n = (-1)^n/n$ l'hypothèse est vérifiée avec convergence de la série, et même : $U_n = 1/n^2$, l'hypothèse est vérifiée avec convergence absolue !

    Concernant les limites $1^+$ ça veut dire que la suite (à partir d'un certain rang) vérifie $|U_{n+1}| > |U_n|$ avec le rapport tend vers 1. Mais dans ce cas la divergence est grossière car si $k$ est le rang à partir duquel tu as l'inégalité, pour tout $n \geq k$ : $|U_n| > |U_k| >0$ , donc la suite ne peut pas tendre vers zéro, donc divergence grossière.

    Je te conseille de ne pas trop chercher à affiner d'Alembert, le résultat est très grossier et tout ce que tu peux en tirer tu peux l'avoir directement avec d'autres méthodes. La règle de d'Alembert est beaucoup plus utile dans le monde des séries entières.


    6) La suite que tu mentionnes est alternée car simplement $ln(1+x)$ est de même signe que $x$ lorsque $x \in\, ]-1, +\infty[$. La suite change donc de signe suivant la parité de $n$, et vérifie exactement la condition que tu as mentionnée.
  • 7) Pourquoi pas ? Mais je ne connais pas de cas pour les séries. Pour les suites, c'est classique. n'importe comment, on applique les règles des maths. Si elles permettent d'aboutir, c'est bon. Si on ne les applique pas, ça n'est pas des maths.

    Cordialement.
  • @ Gérard, je n'avais pas vu le point 7) : je pense que pour les séries aussi ça se fait en prenant par exemple $f(x) = |x|$ ^^.
  • @Neptune Tout d'abord merci pour votre temps et votre réponse très claire .et @ gerard0 merci :) toujours présent comme d'habitude .
    Mais il me reste à comprendre l'idée derrière la capture 1 , j'ai compris que Un+1 est équivalente à Un seulement parce que la limite de Un vaut 0 et ln(1+x) est équivalente à x en 0 .D'où vient l'idée de faire la différence entre les quotients de 2 termes consécutifs :/ ?
    et pour le cas de séries de Riemann où $ n^{\alpha} * U_{n} $ tend vers l'infini , car à partir d'un certain rang $ n^{\alpha} * U_{n} >1 $ donc $U_{n} >1/n^{\alpha}$ et donc la positivité ici est une conséquence ce n'est plus nécessaire comme hypothèse , est-ce que c'est vrai ?
  • Concernant ta question sur le critère de Riemann, oui c'est bien une conséquence, donc plus la peine de le faire comme hypothèse. En pratique on n'écrit pas autant de raffinements car en général on voit directement quand la série est à termes positifs, et du coup ce n'est pas toujours très utile de faire des formulations où la positivité est une conséquence.

    Concernant l'idée de faire la différence des quotients, je pense que ça s'inscrit surtout dans les astuces liées à la télescopie. Souvent on cherche à étudier des sommes du type $\sigma (v_{k+1}-v_k)$, où $v$ est une suite intermédiaire, afin de tirer des informations sur $v$ à partir de la somme, puis de remonter à $u$.

    En général ce sont des astuces qui dépendent beaucoup des cas particuliers étudiés sur le moment. Par exemple parfois en écrivant tes fonctions comme intégrales de leurs dérivées (ici en faisant ça par exemple pour le logarithme), il y a des quotients qui apparaissent et ça finit par te donner l'idée de les utiliser.

    En tout cas je ne pense pas que ce soit une astuce générale basée sur les quotients. Sinon le problème peut bien évidemment se résoudre de manière différente.
  • Bon , re sur ces questions et spécialement sur ceci :
    1/si je m'interessse à étudier la suite de Terme général $U_{n} $ vérifiant $U_{n} = (2n)/(2n+1) * U_{n-1} $
    J'applique la fonction ln et j'étudie la série de terme général $ln(U_{n})-ln((U_{n-1}) $ :
    $ln(U_{n}) - ln((U_{n-1}) =-ln((2n+1)/2n) = -ln(\frac{1}{2n}+1 ) \equiv -1/2n $ et comme la série de terme général $-1/2n$ est de signe constant et divergente donc il en est de même pour la série de terme general $ln(U_{n}) - ln((U_{n-1})$ puis par une comparaison suite-série ,$ ln(U_{n})$ diverge , donc qu'est ce que je peux dire de la suite $(U_{n}) $?
    par exemple $ln(\frac{1}{n}) $ diverge bien que $(\frac{1}{n})_{n}$ converge , $(ln(n))_{n}$ diverge et $(n)_{n}$ diverge donc apparemment on ne peux rien conclure donc finalement pour ma question 7 ci-dessous je n'ai pas compris vos réponses
    2/si j'ai $h_{n}=f_{n}+o(g_{n}) et f_{n} \equiv w_{n}$ , est-ce que je peux ecrire $h_{n}=w_{n}+o(g_{n})$ ?
    n.b : $\equiv$ = équivalent à

    Merci :)
  • Bonjour,
    Pour la 7, dans le cas generale, il n' ya aucun lien entre la nature des deux series $\sum u_n$ et $\sum f(u_n)$
    exemple $\sum \frac 1{n^2}$ converge mais $\sum \ln( \frac 1{n^2})$ diverge
    si f=|.|, on a seulement dans un sens : si $\sum f(u_n)$ converge alors $\sum u_n$ converge

    Pour ta deuxieme question , c'est faux, prendre $f_n=h_n+o(g_n)=(\cos\frac 1n)+n\frac 1n$
    Le 😄 Farceur


  • bonjour ,
    et dans l'autre sens , c'est à dire si $(ln(u_{n})$ converge ? est-il faux de dire on pose l sa limite et on passe à l'exponentielle donc $ (U_{n}) $ converge vers $ e^l $ ?
  • Je crois tu mélanges le concept des suites et des series
    Pour les suites si $\ln(u_n)\to l$ alors $u_n\to e^l$ c'est la regle de la composée des limites
    Le 😄 Farceur


  • [small]...par une fonction continue...[/small]
  • Non je ne les mélange pas car dans mon exemple j'ai établit la divergence de la suite $(ln(u_{n})$ ce qui ne permet pas de conclure si $U_{n}$ converge ou non , mais si j'obtenais $ln(u_{n})$ converge, comme vous l'avez dit, j'aurais la convergence par composition de limite . Quant aux séries , on ne peut rien savoir à priori car il n'y a pas un "truc" comme celui de la composition de limites .
    Merci.
    Pour la question des petit et l'équivalent , je doit prendre $g_{n}$ = ? , et en général comment je peut savoir si une certaine opértions avec les petit o , grand o et équivalent est juste ou non ?
  • @Dom la règle sur la composée s'enonce sans la continuité
    Le 😄 Farceur


  • Ok je comprends ce que tu dis. Cependant dans ce cas précis on utilise la continuité pour justifier les hypothèses de "la règle".
    À moins que quelque chose m'échappe.
  • les hypothèses de la règle pour les fonctions sont ici
    maintenant dire que $e^x\to e^l$ quand $x\to l$ c'est equivalent à dire $x\to e^x$ continue en $l$
    Le 😄 Farceur


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