Fonctions contractantes

Bonjour,

je soumets à votre sagacité un énoncé découvert récemment.

$\mathbb{R}^2$ est muni de sa structure euclidienne usuelle. On considère une application $f:\mathbb{R}^2\to \mathbb{R}^2$ telle que $|| f(y)-f(x)||\leq || x-y||$ pour tout $x,y$ dans $\mathbb{R}^2$. Pour tout entier naturel $n$, on note $f^n$ la $n^\mathrm{e}$ itérée de $f$.

Démontrez que, pour tout $x$ dans $\mathbb{R}^2$, la suite $(f^n (x)/n)$ converge.
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Réponses

  • On voit les gens qui ont suivi l'exposé de Sébastien Gouëzel.
  • sous-additivité + compacité, non ?
  • GaB : tout à fait. Autant que je puisse en juger, bon exposé.

    aléa : il manque un ingrédient essentiel.
  • Bonjour, j'essaye; les gros points: on va demontrer que $\dfrac{f_1^n}{n}$ est de Cauchy dans $\mathbb{R}$ a un $x$ fixe (par sous additivite).
    Aussi $\dfrac{f_2^n}{n}$ sera de Cauchy et on conclut mais je n'y parviens pas.

    $f=(f_1,f_2)$.


    Cordialement.
  • Ou $f^n(x) $ est borne...
  • Finalement -sinon- un argument de continuite de la norme.


    Merci
  • Bonjour,

    Petite question naïve: Est-ce le théorème page 9 qu'il faut utiliser ?

    Merci!
  • Sieg : je ne pense pas que ça soit nécessaire.

    Pour ceux qui ont essayé : sauf erreur, il y a un ingrédient essentiel qui semble passer sous les écrans radar.
  • Le comportement de $f$ et donc de $f^n(x)$ à l'infini est limité... Je suis sûr, ton tour.
  • Bonsoir,

    Je cherche également, mais l'argument-mystère m'échappe.

    $f$ est continue, uniformément continue même, sur $\mathbb{R}^2$ ça c'est clair...

    En revanche, je ne crois pas que l'on puisse nécessairement borner $f$, dans $\mathbb{R}$ on peut considérer $f:x\mapsto (1/2)(x+\sin x)$ pour s'en convaincre.

    D'ailleurs, le résultat reste-t-il vrai pour une application de $\mathbb{R}$ dans $\mathbb{R}$ ? Je pense que oui, c'est déjà vrai pour les applications affines avec $a<1$...
  • @Tomn : non, $f^{(n)}(x)$ n'est pas forcément borné quand $n$ tend vers l'infini. Prend par exemple $f(x) = x+ v$. Alors les itérées de $f(x)$ s'échappent à l'infini.

    Sinon, mon petit doigt me dit que l'ingrédient mystère, c'est le caractère euclidien de l'espace, mais je peux me tromper :)o
  • Limité $\neq$ borné, c'est qu'il n'est pas explosif devant $n$...
  • Les boules d'Euclide sont en effet bien arrondies.
  • Salut, je dis une chose desolé si je parais lourd, (le résultat se géneralise meme de $\mathbb{R}^n$ a $\mathbb{R}^n$ a prioiri). J' ai mis le point que si $f=(f_1,f_2)$ vérifie l'inegalité large donc chaque $f_i$ -qui s'identifierait a une représentation d'une surface- vérifie aussi l'inégalité. Maientenant c'est un peu la structure de l'espace, un cone est a dessiner, la droite $y=x=z$ appartient a ce cone; notre inégalité mette pas mal de contraintes sur le tracé de $f_i$. Le charactere itérative $f^n(x)$ vas finir le procédé.
  • Ce n'est pas tellement que tu es lourd, Tonm, c'est surtout que tu racontes un peu n'importe quoi et à la longue c'est fatigant.
    Par exemple, comment fais-tu pour itérer une fonction de $\R^2$ dans $\R^n$ ?
  • Bon j'ai pas écris la démo mais on a besoin de $| f_i(y)-f_i(x)|\leq || x-y||$ pour tout $x,y$ et pour tout $i\ge 1$
  • Voilà, l'idée est intuitif et ce n'est pas écrit donc c'était une faute, mais ça ne change pas que pour ${\mathbb{R}}^2$ dans ${\mathbb{R}}^2$ ($\mathbb{R}$ dans $\mathbb{R}$) j'aurais une démonstration [ou non].
  • Il Faut Y réflechir.
  • Magnéthorax, pourrait-on avoir un petit indice ? :-S
  • Bientôt. Là : dodo.
  • Magnéthorax a écrit:
    je soumets à votre sagacité un énoncé découvert récemment.

    Ca m'a fait rire...
  • Entre nous, ce sont plutôt tes interventions qui sont risibles.
  • Le pourcentage de messages de Tonm contenant une démonstration compréhensible et correcte est très proche de 0. Cela dit, je ne vais pas faire beaucoup mieux que lui car, bien qu'ayant une idée de démonstration, il me faudrait du temps pour en tirer quelque chose de rigoureux (en supposant que ça marche) et j'ai la flemme.

    Choisissons un point $a$. On pose $a_n=f^n(a)$. Le but est de montrer que $a_n/n$ converge. En effet, si $x$ est un autre point, alors $\frac{f^n(x)}{n}=\frac{a_n}{n}+o(1)$.

    Soit $u_n=||a_n-a_0||$. Comme $f$ est $1$-Lipschitzienne, on a $u_{n+m}\leqslant u_n+u_m$ ; il est bien connu que cela entraîne la convergence de $(u_n/n)$. Si sa limite est nulle c'est gagné. Supposons donc le contraire. Quitte à effectuer un changement d'échelle, on peut supposer que $u_n\sim n$.

    Pour commencer, considérons $b=a_1-a$, $c=a_n-a$, $d=a_{n+1}-a$ et $u=d-c$. On a $||u||\leqslant ||b||$. De plus, $||c||\geqslant ||d-b||=||c+u-b||$ donc en élevant au carré, on obtient que $\langle c,u-b\rangle +||u-b||^2\leqslant 0$, et donc $\langle u,c\rangle \leqslant \langle b,c\rangle$.

    On en déduit que $||d||^2-||c||^2=2\langle u,c\rangle+||u||^2\leqslant 2\langle b,c\rangle + ||b||^2$. On divise par $||c||+||d||$, ce qui donne
    $$||d||-||c||\leqslant \langle b,\frac{2c}{||c||+||d||}\rangle + \frac{||b||^2}{||c||+||d||}.$$

    On en déduit que
    $$||a_{n+1}-a||-||a_n-a||\leqslant \langle a_1-a,\frac{a_n-a}{||a_n-a||}\rangle + O(1/n).$$

    C'est maintenant que mon raisonnement devient flou.

    Soit $\alpha,\epsilon>0$ tel que $||a_1-a||\cos\frac{\alpha}{2}<1-\epsilon<1$. Supposons que $a_n-a$ fasse un angle $>\alpha$ avec $a_1-a$. Alors sur un certain intervalle $k\in [n,\lambda n]$ (pour $\lambda>1$ dépendant de $\alpha$), $a_k-a$ fera un angle $>\alpha/2$ avec $a_1-a$. L'inégalité précédente montre que, si $n$ est assez grand et $k\in [n, \lambda n]$, alors $||a_k-a||-||a_n-a||\leqslant (1-\epsilon/2) (k-n)$, et cela va contredire que $||a_n||\sim n$.

    Revenons à la question posée. La suite $(a_n/n)$ est bornée, donc il suffit de montrer qu'il existe une et une seule valeur d'adhérence. Supposons que ce ne soit pas le cas, alors il existe deux valeurs d'adhérence faisant un angle $2\alpha$ pour un certain $\alpha>0$. On peut même s'arranger pour trouver des suites tendant vers l'infini $(m_i)$ et $(n_i)$ telles que $(a_{m_i}/m_i)$ et $(a_{m_in_i}/(m_in_i))$ convergent vers des limites faisant un angle $2\alpha$. On applique alors le raisonnement précédent à $f^{m_i}$ à la place de $f$, et à $n_i$ à la place de $n$ pour obtenir une contradiction.
  • Je pose, pour $x \in \R^d$ : $u_n(x) := \frac{1}{n}f^n(x)$ pour $n \in \N^*$.

    Lemme 1 : Pour tout $n \in \N^*$ : $||u_n(x)|| \leq \frac{||x||}{n} +||f(0)||$, en particulier la suite $(u_n(x))_{n \in \N^*}$ est bornée.

    Preuve du lemme 1 : En appliquant l'inégalité triangulaire renversée à l'inégalité $1-$lipschitzienne de $f$, on a : $||f(y)|| \leq ||f(z)|| + ||y-z||$.
    Pour $z= 0$ on a : $||f(y)|| \leq ||y|| + ||f(0)||$. Et en prenant $y = f^n(x)$ on a : $||f^{n+1}(x)|| - ||f^n(x)|| \leq ||f(0)||$.
    Maintenant, en faisant une petite téléscopie en sommant de $0$ à $n-1$ on a :
    $$||f^n(x)|| - ||x|| = \sum_{k=0}^{n-1}\bigg( ||f^{k+1}(x)|| - ||f^k(x)|| \bigg) \leq n ||f(0)||. $$
    Ce qui donne le résultat en divisant par $n$ des deux cotés.

    Lemme 2 : Pour tout $n \in \N^*$, et pour tout $x, y \in \R^d$ : $||u_n(x) - u_n(y) || \leq \frac{||x-y||}{n}$.

    Preuve du lemme 2 : On applique le caractère $1-$lipschitzien de $f$, et on a :$||f^{n+1}(x) -f^{n+1}(y)|| \leq ||f^n(x)-f^n(y)||$. En divisant par $n+1$ on obtient :
    $$||u_{n+1}(x) - u_{n+1}(y)|| \leq \frac{n}{n+1} ||u_n(x) - u_n(y)||.$$
    En itérant cette inégalité plusieurs fois, on obtient par récurrence :
    $$||u_n(x) - u_n(y)|| \leq \prod_{k=1}^{n-1}\bigg(\frac{k}{k+1}\bigg) ||u_1(x) - u_1(y)|| = \frac{(n-1)!}{n!} ||f(x) - f(y)|| \leq \frac{1}{n} ||x-y||.$$
    Fin de la preuve du Lemme 2.

    Preuve :
    Soit $x \in \R^d$ fixé. Par le lemme 1, $(u_n(x))_n$ est bornée, donc admet une sous-suite $(u_{n_k}(x))_k$ convergente vers un certain $l \in \R^d$.
    La suite $v_n(x) := n\:u_n(x)$ vérifie la relation de récurrence : $v_{n+1}(x) = f\big(v_n(x)\big)$, on en déduit que pour tout $p \in \N$ :
    $$u_{n_k+p}(x) = \frac{1}{n_k+p}f^{n_k}\big(p\:u_p(x)\big) = \frac{n_k}{n_k+p}u_{n_k}\big(p\:u_p(x)\big).$$
    En fixant $p$ et en prenant $y = p\:u_p(x)$, l'inégalité du lemme 2 assure que si $(u_{n_k}(x))_k$ converge, alors $(u_{n_k}(y))_k$ aussi, et vers la même limite $l$. Donc en fixant $p$, on a donc $(u_{n_k+p}(x))_k$ converge vers $l$.

    On a donc montré que toutes les suites sous la forme $(u_{n_k+p}(x))_k$ (avec des $p$ fixés) convergent vers $l$.

    SI on montre que la suite $(u_n(x))_n$ converge pour un $x$ fixé vers un certain $l$, alors l'inégalité du lemme 2 démontre que $(u_n(y))$ converge vers le même $l$ indépendamment de $y$. Donc il suffit de montrer la convergence en un seul point pour montrer que toute cette suite de fonctions converge simplement vers une fonction constante.
  • J'ai juste un petit doute concernant mon argument avec les extractions dont les images parcourent $\N$, ça fait longtemps que je n'ai pas revu ce résultat.
  • Je crois que tu as raison de douter Neptune. Ton argument marcherait si $k\mapsto n_{k+1} - n_k$ était bornée, mais on construit facilement des contre-exemples si ce n'est pas le cas.
  • Merci Siméon, il faudrait donc ajouter un argument pour montrer qu'il n'y a qu'une seule valeur d'adhérence possible, par exemple en prenant deux valeurs différentes et en mixant les deux suites extraites afin de montrer qu'elles convergent vers le même point.
  • Intuitivement, la preuve est assez simple : si $u$ et $v$ sont deux valeurs d'adhérence de norme 1, alors on peut trouver $n$ et $k$ arbitrairement grands tels que $f^n(x) \approx nu$ et $f^{n+k}(x) \approx (n+k)v$. Puisque $\|(n+k)v - nu\|^2 = k^2 + 2n(n+k)(1-\langle u,v\rangle)$ et $\|f^k(x) - x\|^2 \approx k^2$, la seule possibilité pour que $\|f^{n+k}(x) - f^n(x)\| \leq \|f^k(x) - x\|$ est d'avoir $1-\langle u,v\rangle = 0$.
  • Pourquoi ?
  • @JLT : si j'ai bien compris, tu veux montrer que ton suite $\frac{u_n}{n}$ converge forcément vers zéro, mais ceci entraînerait que $\frac{a_n}{n}$ tend vers zéro, ce qui n'est pas toujours le cas : si on prend par exemple $f(x) = x+v$ avec $v$ fixé.

    J'aurai tendance à conjecturer que la suite $(f^n(x)/n)$ converge vers $f(0)$.
  • Ben c'est bizarre ton truc : soit $A \subseteq \mathbb{N}$ une partie infinie. On note $\phi_A$ l'unique injection croissante $\mathbb{N} \rightarrow \mathbb{N}$ d'image $A$.

    Soit maintenant une suite $(u_n)_{n\in \mathbb{N}}$ d'éléments de $\mathbb{R}^2$ qui ne converge pas, mais qui a une sous-suite $u_{\phi(n)})_{n \in \mathbb{N}}$ avec $\phi$ injection croissante. Posons $A := \phi(\mathbb{N})$. Posons $A_m := A \cup \{0,...,m\}$. Nous avons :

    1) La réunion (pour $m \in \mathbb{N}$) des $\phi_{A_m}(\mathbb{N})$ est $\mathbb{N}$ tout entier.

    2) Chaque sous-suite $(u_{\phi_{A_m}(n)})_{n \in \mathbb{N}}$ converge.

    Mais $(u_n)_{n \in \mathbb{N}}$ elle-même ne converge pas !

    EDIT : Je n'avais pas vu les réponses précédentes, désolé.e !
  • @Georges, oui je suis d'accord, cette conclusion est fausse, je l'ai postée hier à 3h du matin et j'avais oublié quelques détails. Siméon a remarqué que ça bloquait à ce niveau.
  • D'autre part, si $f$ est une rotation autour d'un autre point que l'origine, alors les suites $\frac{f^n(x)}{n}$ tendent toutes vers l'origine, mais on n'a pas forcément $f(0) = 0$.
  • @GaBuZoMeu : j'ai simplement fait comme si on avait la comparaison $k^2 + 2n(n+k)(1-\langle u,v\rangle) \leq k^2$. Je ne sais pas s'il y a un moyen de rendre cette approche rigoureuse.

    En voici une autre pour $x = 0$, toujours en supposant qu'on sache déjà que $\lim_{n\to\infty} \frac{1}{n}\|f^n(0)\| = 1$ : si $u$ et $v$ sont deux valeurs d'adhérence de $n\mapsto \frac1n f^n(0)$, on déduit facilement du lemme suivant que $\langle u,v\rangle = 1$.

    Lemme. Pour tout $\epsilon > 0$, il existe $w$ unitaire tel que, pour tout $k$, $\langle w, f^k(0) \rangle \geq (1-\epsilon) k$.

    Preuve. Écrivons $f^k(0) = \|f^k(0)\|\,w_k$ avec $w_k$ unitaire pour tout $k$. Puisque $\|f^n(0)\| - (1-\epsilon)n$ tend vers $+\infty$, il existe $\phi : \mathbb N \to \mathbb N$ strictement croissante vérifiant
    $$
    \forall n, \forall k \leq \phi(n), \quad \|f^k(0)\| - (1-\epsilon)k \leq \|f^{\phi(n)}(0)\| - (1-\epsilon)\phi(n).
    $$
    On a alors $\langle w_{\phi(n)}, f^k(0)\rangle \geq \|f^{\phi(n)}(0)\| - \|f^{k}(0) - f^{\phi(n)}(0)\| \geq \|f^{\phi(n)}(0) \| - \|f^{\phi(n)-k}(0)\| \geq (1-\epsilon)k$. Le lemme en découle en prenant pour $w$ une valeur d'adhérence de $(w_{\phi(n)})_n$.
  • @Georges, avec le lemme 1 de mon précédent poste, on conclut directement que $u_n(x) \to 0$ pour tout $x$ si $f(0) = 0$.
  • Oui, je dis juste que ta conjecture selon laquelle les suites tendent vers $f(0)$ est fausse, à mon avis.
  • Ah oui j'avais mal lu ton message.
  • Fixons $x \in \R^d$. Si on pose, pour tout $v \in \R^d$, $a_n(v) := ||f^n(x) +v||^2$, et $b_n(v) = \sqrt{a_n(v)}$.. Par sous-additivité, comme c'est expliqué dans le post de JLT, $(b_n(v) / n)_n$ converge.

    Or : $a_n(v) = ||f^n(x)||^2 +||v||^2 +2<v, f^n(x)>$, donc $<v, f^n(x)> = \frac{1}{2} ( a_n(v) - a_n(0) - ||v||^2)$.

    En reprenant ma notation : $u_n(x) = \frac{f^n(x)}{n}$, on a alors : $$<v, u_n(x)> = \frac{1}{2n}( a_n(v) - a_n(0) - ||v||^2) = \big(b_n(v)-b_n(0)\big) \big(\frac{1}{2n} b_n(v)+\frac{1}{2n} b_n(0)\big) - \frac{||v||^2}{2n}$$
    Donc $(<v,u_n(x)>)_n$ converge si et seulement si $ \big(b_n(v)-b_n(0)\big)_n$ converge. Comme on est en dimension finie, la convergence de tous les $(<v,u_n(x)>)_n$ (par exemple pour des $v$ formant une famille génératrice) est équivalent à la convergence de $(u_n(x))_n$.

    De plus, $|b_n(v) - b_n(0)| = \Big| ||f^n(x) +v|| - ||f^n(x)|| \Big| \leq ||f^n(x) +v - f^n(x)|| = ||v||$. Donc on a $\big(b_n(v) - b_n(0)\big)_n$ bornée, sa convergence conclurait le problème.
  • Je ne comprends pas la démonstration de Siméon, en particulier l'inégalité
    Siméon a écrit:
    $\langle w_{\phi(n)}, f^k(0)\rangle \geq \|f^{\phi(n)}(0)\| - \|f^{k}(0) - f^{\phi(n)}(0)\|$.

    Je reprends donc ma démonstration depuis le début et je la complète, même si elle est peut-être inutilement compliquée.

    Posons $a_0=0$ et $a_n=f^n(0)$. Si on montre que $\frac{a_n}{n}$ converge, c'est gagné car pour tout $x$ on a $||\frac{f^n(x)}{n}-\frac{a_n}{n}||\leqslant \frac{||x||}{n}$.

    Comme $||a_{n+m}||\leqslant ||a_n||+||a_m||$ pour tous $m,n$, il est bien connu que $\frac{||a_n||}{n}$ converge. Soit $K$ sa limite. Si $K=0$ c'est gagné. Supposons donc $K>0$. Quitte à diviser la norme par $K$, on peut supposer que $K=1$. On remarque alors que pour tous $k\leqslant \ell$ on a $||a_{\ell}-a_k||\leqslant ||a_{\ell-k}||\leqslant C(\ell-k)$, où $C= ||a_1||$. Notons $b_n=\frac{a_n}{n}$.

    Lemme 1. Le diamètre de $\{b_n,\ldots,b_{2n}\}$ tend vers $0$ lorsque $n$ tend vers l'infini.

    En effet, si ce n'était pas le cas, par compacité il existerait des suites $n_i<m_i\leqslant 2n_i$ telles que $(b_{n_i})$ et $(b_{m_i})$ convergent vers deux vecteurs unitaires distincts $u$ et $v$, et telles que $\frac{n_i}{m_i}$ converge vers une limite $\ell\in [\frac{1}{2},1]$.

    Par compacité, on peut supposer que la suite $\frac{a_{m_i}-a_{n_i}}{||m_i-n_i||}$ converge vers un vecteur $w$.
    On remarque que $b_{m_i}=\frac{n_i}{m_i}b_{n_i}+(1-\frac{n_i}{m_i})\frac{a_{m_i}-a_{n_i}}{||m_i-n_i||}$.

    Si $(m_i-n_i)$ n'est pas bornée, après extraction d'une sous-suite on peut supposer qu'elle tend vers l'infini. Alors $||a_{m_i}-a_{n_i}||\leqslant ||a_{m_i-n_i}||\sim m_i-n_i$, donc $||w||=1$. De plus, on a $v=\lambda u + (1-\lambda)w$. Ceci contredit la stricte convexité de la boule unité.

    Si $(m_i-n_i)$ est bornée, alors $\frac{n_i}{m_i}\to 1$ donc $\lambda=1$, et on obtient encore $v=u$.
    Soit maintenant $\epsilon>0$. Il existe $N$ tel que pour tout $n\geqslant N$, le diamètre de $\{b_n,\ldots,b_{2n}\}$ soit inférieur à $\epsilon/C$.

    D'autre part, lorsque $q$ et $m$ tendent vers l'infini, on a $||a_{2qm}||^2-||a_{qm}||^2\sim 3q^2m^2$, donc quitte à augmenter $N$, on peut supposer que pour tous $q,m\geqslant N$ on a $||a_{2qm}||^2-||a_{qm}||^2 > m^2(1-\epsilon)q(3q+1)$.
    Lemme 2. Si $m>N$ et $n>m(N+1)$ alors $\langle b_m,b_n\rangle \geqslant 1-2\epsilon$.

    Il existe $q\geqslant N$ et $r\in [0,q-1]$ tels que $n=m(q+1)+r$ (division Euclidienne).

    Montrons d'abord qu'il existe $k\in [q+1,2q]$ tel que $\langle b_m,b_{km}\rangle > 1-\epsilon$.

    Supposons par l'absurde le contraire. Alors pour tout $k\in [q+1,2q]$ on a
    \begin{eqnarray*}
    ||a_{km}||^2-||a_{(k-1)m}||^2&=&||a_m+(a_{km}-a_m)||^2-||a_{(k-1)m}||^2\\
    &=& ||a_m||^2+2\langle a_m,a_{km}-a_m\rangle + ||a_{km}-a_m||^2-||a_{(k-1)m}||^2\\
    &\leqslant& ||a_m||^2+2\langle a_m,a_{km}-a_m\rangle \\
    &\leqslant& 2\langle a_m,a_{km}\rangle = 2km^2\langle b_m,b_{km}\rangle\\
    &\leqslant& 2(1-\epsilon)km^2.
    \end{eqnarray*}

    En sommant pour $k=q+1,\ldots,2q$, on en déduit
    $$||a_{2qm}||^2-||a_{qm}||^2\leqslant (1-\epsilon)m^2q(3q+1),$$
    ce qui est contradictoire.

    Choisissons donc $k\in [q+1,2q]$ tel que $\langle b_m,b_{km}\rangle > 1-\epsilon$.

    Comme le diamètre de $\{b_{(q+1)m},\ldots,b_{2qm}\}$ est inférieur à $\epsilon/C$ et que $b_{km}$ et $b_n$ appartiennent à cet ensemble,
    on a $\langle b_m,b_n\rangle \geqslant \langle b_m,b_{km}\rangle - ||b_m||\,||b_n-b_{km}||>1-\epsilon-C\frac{\epsilon}{C}=1-2\epsilon$.
    Il est maintenant facile de conclure : supposons que la suite $(b_n)$ ne converge pas. Comme elle est bornée, par compacité elle
    admet deux valeurs d'adhérence $u\ne v$. On a $||u||=||v||=1$ car $||b_n||$ tend vers $1$.

    Soit $\epsilon$ tel que $\langle u,v\rangle< 1-2\epsilon$. Il existe des suites $(m_i)$ et $(n_i)$ tendant vers l'infini telles que
    $n_i/m_i\to \infty$, $b_{m_i}\to u$ et $b_{n_i}\to v$. Pour $i$ assez grand, on a donc $\langle b_{m_i},b_{n_i}\rangle < 1-2\epsilon$, ce qui
    contredit le lemme 2.
  • Je n'ai pas tout lu, mais si c'est un résultat récent, c'est chouette. Cela dit, je ne serais pas trop étonné si on avait le phénomène plus général suivant:

    soit $f: \R^n\to \R^n$ avec $n\geq 2$, vérifiant $\forall x,y: dist(f(x),f(y))\leq dist(x,y)$ pour la distance euclidienne. Alors ou bien $f$ admet un point fixe, ou bien il existe un $a\in \R^n$ tel que la limite quand $||x||$ tend vers l'infini de $f(x)-x$ est $a$

    Ou en tout cas, quelque chose dans ce genre. Je dis ça à cause du fait que $n=1$ est une exception (entre autre)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Bonjour,

    @CC : C'est faux contrexemple :
    Dans le plan complexe $f(z)=conjugée(z)+1+i$

    Bonne journée.
  • On vérifie facilement dans le bel exemple de contrexemple que, pour tout complexe $z$, $\lim_{n\to\infty} \dfrac1n\,f^n(z)=1$.
  • Qui n'est pas une constante translative.

    Ce sont les constantes b tel que g(z)=f(z)-b admet un point fixe, avec f sans point fixe.
  • Contrexemple, fumer la moquette à haute dose nuit gravement à la santé. Vas-y mollo.
  • Si tu préfères cela mène à la conjecture suivante : soit b la limite de $f^n(x)/n$. A-t-on alors, $f(x)-b$ admet un point fixe ?
  • Je parlais de la conjecture proposée par christophe c.
  • Ah, fallait le dire !
    Je suis d'accord que c'est un contre-exemple à ce que raconte Christophe.
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