suites holonomes

Bonjour à tous,
on appelle suite holonome une suite complexe $(u_n)_n$ qui vérifie une relation de récurrence de la forme $\sum_{i=0}^dP_i(n)u_{n+i}=0$ avec $d\ge1$ entier fixé et les $P_i$ sont des polynômes à coefficients complexes fixés eux aussi.
Un théorème de Poincaré dit qu'il existe $\lambda\in\C$ tel que $\lim_{n\to+\infty}\frac{u_{n+1}}{u_n}=\lambda$. Quelqu'un connaîtrait-il une démonstration de ce résultat (hors du texte original de Poincaré qui est difficile à lire)?

Merci d'avance

Réponses

  • Étonnant : en prenant $P_1(n)=1$, $P_0(n)=-n-1$, $u_n=n!$, n'a-t-on pas $P_1(n)u_{n+1}+P_0(n)u_n=0$ ? Pourtant, $(u_{n+1}/u_n)$ diverge vers $+\infty$.
  • Renseignement pris, d'après ceci, il doit falloir supposer de plus que le degré de $P_d$ est plus grand que les autres degrés, de sorte que quand on normalise la relation sous une forme $u_{n+d}+\sum_{k=0}^{d-1}\alpha_{k,n}u_{n+k}=0$, on ait des limites $\lim_{n\to\infty}\alpha_{k,n}=\beta_k\in\C$.

    Bon, tout ceci n'aide pas pour la preuve...

    Edit : il y a apparemment une preuve dans le livre de Saber Elaydi, An Introduction to Difference Equations, qui renvoie à Meschkowski, H., Differenzengleichungen (1959) pour le théorème de Poincaré-Perron.

    Edit : rectification (inégalité large et pas stricte pour les degrés).
  • Est-ce qu'une suite holonome est aux fonctions holomorphes ce que les polynomes sont aux fonctions polymorphes?
  • Tu as le "theorem VIII-7" avec des références pour une preuve dans le livre de Philippe Flajolet Analytic Combinatorics

    Il y est dit à la fin des remarques "This is in particular applicable to holonomic sequences and functions in the sense of Appendix B.4: Holonomic functions, p. 748.".
  • Il faut probablement des conditions sur les $(P_{i})$ autre que le degré pour que le résultat soit vrai!
    par exemple : $u_{n}=(1+(-1)^{n})$ vérifie $u_{n+4}-u_{n}=0;u_{0}=2,u_{1}=0,u_{2}=2,u_{3}=0.$
    Il semble que le quotient $\frac{u_{n+1}}{u_{n}}$ ne soit pas toujours bien défini...
    Pour un exemple un peu moins dégénéré, tu peux considérer : $u_{n}=e^{2\pi i\alpha n}+e^{2\pi\beta n}$ où $\beta-\alpha=\frac{1}{3}$... On a que $u_{n+2}-(e^{2\pi i (\alpha)}+e^{2\pi i (\alpha)})u_{n+1}+e^{2\pi i (\alpha+\beta)}u_{n}=0.$
    Et si la limite de $(\frac{u_{n+1}}{u_{n}})$ existait, on aurait après avoir factorisé par $e^{2\pi i \alpha n}$ puis considéré les cas $n$ congru à
    $0$ ou $1$ modulo $3$ $$\frac{1+ j}{2}=\frac{1+j^{2}}{1+j}.$$ C'est une contradiction!
  • Voilà un énoncé propre du théorème qui t'intéresses ainsi qu'une extension... Bonne lecture.

    https://arxiv.org/pdf/0909.1216.pdf
  • @BobbyJoe: En effet. Si j'ai bien lu et à peu près retenu, l'hypothèse, c'est que les polynôme « limite », dont les coefficients sont les $\lim_{n\to\infty}\frac{P_i(n)}{P_d(n)}$, a des racines simples. Il faut peut-être aussi supposer que la suite ne s'annule jamais pour que ça ait un sens (pour construire des suites qui s'annulent, il suffit de prendre la récurrence à rebours). Sans la première hypothèse, on peut trouver des suites pour lesquelles le quotient converge vers n'importe quelle racine mais la convergence n'est pas garantie en général.

    In fine (c'est quand même plus classe qu'« au final », non ?), note bien que j'ai dit « il faut supposer » et pas « il suffit de supposer »...
  • @Math Cross : on a l'alternative, ou la suite s'annule complètement à partir d'un certain rang ou la suite a un comportment géométrique...
    Et il me semble (c'est un petit plus général) que c'est plutôt que le polynôme limite a une unique racine (comptées éventuellement avec multiplicité) de module maximal.
  • @BrobbyJroe: Si on reprend $(u_n)_{n\in\N}=(1+(-1)^n)_{n\in\N}$, le comportement n'est ni géométrique, ni nul à partir d'un certain rang.

    L'hypothèse portant sur la seule valeur propre de module maximal ne suffit pas pour assurer la dichotomie que tu proposes : pour la suite $(u_n)$ précédente, on a $u_{n+3}=2u_{n+2}+u_{n+1}-2u_n$ (polynôme associé : $(x-2)(x^2-1)$, sauf que $2^n$ n'apparaît pas... quelle ruse !).

    Vérification faite, j'ai un peu affaibli l'hypothèse que je croyais me rappeler : pour ce qu'Elaydi appelle « théorème de Poincaré » (8.9), il faut non seulement que les racines soient différentes mais en plus qu'elles aient des modules différents (ce n'est pas le cas pour l'exemple ci-dessus). Cette hypothèse assure la dichotomie que tu dis.
  • @MathCoss : En effet.... VOilà avec les bonnes hypothèses, c'est nettement plus facile de démontrer le résultat... ^^
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