Complémentaire du cercle de $\mathbb C^2$

Bonjour
Est-ce que ça vous semble vrai que le complémentaire du cercle de $\mathbb C^2$ donné par $$\{(x,y)\in \C^2,\mid x^2+y^2\neq 1\}$$ est connexe (par arc) ?
(On sait que le complémentaire du cercle de $\mathbb R^2$ : $\{(x,y)\in \R^2,\mid x^2+y^2\neq1\}$ n'est pas connexe par arc).

Message édité.
Le 😄 Farceur


Réponses

  • Je suis curieux de voir comment tu montres que le cercle réel n'est pas connexe par arcs, vu qu'il l'est ...tu ne vois pas comment relier deux points distincts sur le cercle par un arc sur le cercle ?;-)
  • Le cercle de $\mathbb{C}^2$ est connexe par arcs. Si on effectue le changement de variables $u=x+iy$ et $v=x-iy$, on voit que le cercle complexe est l'ensemble $H=\{(u,v)\in\mathbb{C}^2 \mid uv=1\}=\{(u,u^{-1}) \mid u\in\mathbb{C}^\times\}$. Comme $\mathbb{C}^\times$ est conenxe par arcs...
  • J'ai mélangé mes pinceaux, je considère le complémentaire, je corrige
    Le 😄 Farceur


  • Si $f(x,y)$ est un polynôme alors l'ensemble $\{(x,y) : f(x,y) \neq 0\}$ est connexe par arcs. Il suffit de penser en terme de droite : une droite complexe moins un nombre fini de points est toujours connexe.
  • Sauf que l'ensemble des zéros d'un polynôme de deux variables ou plus n'est pas nécessairement fini (penser à $X-Y$).
    D'ailleurs, cela se voit bien dans le cas de gebrane. On doit voir si $\mathbb{C}^2\setminus H$ est connexe (par arcs), où $H=\{ (u,u^{-1})\mid u\in\mathbb{C}^\times\}$.
  • Ce n'est pas l'ensemble des zéros mais le complémentaire que regarde gebrane. Je finis mon argument : soit $a,b$ deux points dans le complémentaire. Alors, la droite $L$ qui relie $a,b$ intersecte $Z(f(x,y))$ en un nombre fini de points, et il existe un chemin qui relie $a,b$ dans le complémentaire.
  • En effet, n'empêche. Ce que veut peut-être dire Lupulus, c'est que si on fixe un point $(x_0,y_0)$ dans l'ensemble $\Omega=\{(x,y),\ f(x,y)\ne0\}$ est la réunion des intersections des droites passant par $(x_0,y_0)$ avec $\Omega$ : chacune de ces intersections est connexe (car homéomorphe à $\C$ privé d'un nombre fini de points) donc $\Omega$ est connexe (car une réunion de connexes ayant tous un point commun est connexe).
  • Pour moi, Lupulus prouve qu'il existe toujours un chemin « rectiligne » entre deux points de \(f^{-1}(\C^*)\).
  • J'en profite pour mettre une question dont je ne connais pas la réponse : comment montrer élémentairement que $X = \{ (x,y) \in \Bbb C^2 : f(x,y) = 0 \}$ est connexe, si $f$ est irréductible ?
  • @gb : qu'appelles-tu "chemin rectiligne" ?

    On peut étendre l'argument de Lupulus au cas d'une réunion dénombrable de courbes algébriques dans $\mathbb C^2$. Le complémentaire de cette réunion est connexe par arcs.
  • Je comprends ça comme un chemin (application continue $[0,1]\to\C^2$) contenue dans une droite complexe (affine de $\C^2$).
    Écho.
  • GaBuZoMeu a écrit:
    qu'appelles-tu "chemin rectiligne" ?

    Un chemin dont l'image est contenue dans une droite (complexe dans la situation envisagée…).
  • Merci Lupulus , c'est bien clair .
    J’espère qu'on traitera aussi ta question http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?4,1642870,1642906#msg-1642906
    Le 😄 Farceur


  • Oups, je n'ai pas remercié pour les réponses ...

    Autre chose, je me souvenais qu'il y avait la réponse (peut-être pas sous la forme élémentaire souhaitée) à la question de Lupulus chez Shafarevich (et aussi à la question plus générale de connexité d'une variété irréductible). Je l'ai retrouvée.

    On peut supposer $f$ unitaire en $y$ de degré $n$, quitte à faire un changement linéaire de variables. La projection $\pi : X\to \mathbb C$ sur la première coordonnée est un revêtement à $n$ feuillets non ramifié sur l'ouvert $U$ complémentaire d'un ensemble fini de points de ramification dans $\mathbb C$. Soit $M$ une composante connexe de $\pi^{-1}(U)$. $\pi|_M$ est un revêtement non ramifié à $r$ feuillets de $U$. Pour $x\in U$, soient $g_1(x),\ldots,g_r(x)$ les polynômes symétriques élémentaires des $y_1,\ldots y_r$ tels que les $(x,y_i)$ sont les $r$ éléments de $M$ qui se projettent sur $x$. Les $g_j$ sont des fonctions holomorphes sur $U$ qui se prolongent holomorphiquement à $\mathbb C$ parce que $f$ est unitaire en $y$ et donc les $y_i$ et par conséquent les $g_j$ sont localement bornées au voisinage des points de ramification. Les fonctions entières $g_j$ ont une croissance polynomiale, ce sont donc des polynômes. Alors $y^r+\sum_{j=1}^r (-1)^jg_j(x)u^{r-j}\in \mathbb C[x,y]$ est un facteur de $f$, donc forcément égal à $f$ puisque celui-ci est irréductible. On en déduit que $r=n$, et donc $X$ est connexe.
  • De ma part merci Gabu .

    Je crois aussi que ce résultat est démontré dans la proposition 3.1.1 3.3.1 de https://www.math.ens.fr/enseignement/telecharger_fichier.php?fichier=375
    Mais comment démontrer la connexité dans des exemples simples (sans le besoin de ces concepts très élaborés) . par exemple $\{(x,y)\in \C^2,\ xy-1=0\}$ "f(x,y)=xy-1 est bien irréductible"
    Le 😄 Farceur


  • La démonstration que j'ai esquissée est tout de même nettement moins sophistiquée que celle du 3.3.1 (et pas 3.1.1) de ton lien.
    Pour ton exemple, c'est assez trivial car la projection de $\{(x,y)\in \mathbb C^2\mid xy=1\}$ sur l'axe des $x$ est un isomorphisme avec $\mathbb C^*$.
  • GaBuZoMeu : super, merci pour la réponse !
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