Solution maximale ou globale

Bonjour
si on a le problème $$
\partial_t u -\Delta u + F(u)= f(x,t),\ t > 0,\ x \in \mathbb{R}^n
\\
u(x,0)=u_0.
$$ où $f: [0,T] \times \mathbb{R}^n \to \mathbb{R}$.

1- C'est normal de considérer le problème pour tout $t>$ puis de définir $f$ pour $t \in [0,T]$ ? Dans ce cas $T$ est fixé ou bien $T=+\infty$ ?
2- Si on montre que ce problème admet une solution $u$ définie sur $[0,T] \times \mathbb{R}^n$, est-ce que cette solution est dite maximale ou globale ?
3- C'est quoi l'intérêt de montrer que la solution est définie sur $\mathbb{R}_+ \times \mathbb{R}^n$ au lieu de $[0,T] \times \mathbb{R}^n$ ?

Merci d'avance.

Réponses

  • Bonsoir
    il me semble que j'ai mal posé ma question.
    On a le problème $$
    \partial_t u - \Delta u +F(u)= f(t,x),\quad t>0,\ x \in \R^n;\quad u(x,0)= u_0
    $$ où $f$ est définie sur $[0,T]$.
    1- Première remarque, le problème est posé pour tout $t \in \R_+$ mais le second membre est définie sur $[0,T]$. Est-ce normal ?
    2- Ensuite on a un résultat d'existence et d'unicité qui dit que il existe $\delta>0$ telle que ce problème admet une solution unique $u$ définie pour tout $t \in [0,\delta]$. Et aussi que cette solution est prolongeable à $[0,T]$.
    Ma question est : quand la solution est définie sur $[0,\delta]$ alors on dit qu'elle est locale. Et quand on l'a prolonge à $[0,T]$ alors elle est maximale ? ou globale ?

    Merci par avance pour toute aide.
  • Pour le 1 .
    Oui . Ce type d'approche est utilisé pour les équations de la physique quand une solution développe une singularité (singularité : ||u|| = infini pour une norme choisie) au bout d'un temps fini T . En anglais : "finite blow up time" .
    Dans ce cas on a bien t>0 puisque la variable temps n'est jamais <0 mais on sait/suspecte/cherche qu'il y a une singularité quelque part auquel cas on étudiera sur [0,T] sachant qu'au delà de T il n'y aura plus rien puisque la solution aura explosé en T .
    En mathématiques on n'aurait pas de problème de continuer après T mais en physique on ne peut pas avoir de trou dans le temps .


    Les raisons de singularité au bout d'un temps fini sont multiples mais elles signifient toujours que l'équation ne décrit plus correctement le phénomène physique étudié puisque l'approximation utilisée se détériore de plus en plus avec le temps ou puisque les conditions initiales sont trop irrégulières et se propagent en s'amplifiant au cours du temps . On rencontre ce type d'études fréquemment pour Navier Stokes et dans la dynamique non linéaire .
  • Bonjour,

    Mati, j'ai l'impression que tu manipules ici une équation de diffusion (température, matière, vitesse, etc.) à cause du terme $\displaystyle \partial_t u - \Delta u$, avec terme source $f(x,t)$ à droite, c'est bien ça ? Le terme $F(u)$ ressemble à une force mécanique du milieu (visqueuse ou de frottement si $u$ est la vitesse dans un fluide)...

    Dans ce cas, il s'agit de résoudre une équation dite parabolique. On démontre alors, par exemple par transformées de Fourier, que sa solution unique doit être périodique en temps ou en espace (*), donc n'existe que sur un "rectangle minimal" du type $[0,\ell]\times ]0,\tau]$ (pour une dimension d'espace). Je ne pense pas que ce temps fini soit dû ici à une explosion ou singularité (**) mais à l'existence d'une solution périodique en série de Fourier.

    Essaie déjà de nous exposer ton problème physique initial.

    (*) C'est en fonction des données initiales : si ton problème a des conditions au bord $u(0,t)$ qui ne dépendent que du temps (resp. des conditions initiales $u(x,0)$ qui ne dépendent que de l'espace), alors la solution générale $u(x,t)$ doit être aussi périodique en temps (resp. en espace). Sa période temporelle (resp. spatiale) est alors $\tau$ (resp. $\ell$). Cette solution périodique est bien sûr prolongeable sur des intervalles plus grands. Dans ton cas, vu que l'on précise que $f$ est définie sur $[0,T]$, ta solution doit être périodique en temps.

    (**) Les phénomènes de "chocs" se produisent plutôt pour des équations comme les équations hyperboliques, rencontrées dans les propagations d'ondes, du type : $\displaystyle \frac{\partial^2 u}{\partial t^2} - \Delta u = 0$, ou des équations d'"advection" sans terme dissipatif comme : $\displaystyle \frac{\partial u}{\partial t} + u\frac{\partial u}{\partial x} = 0$. Par contre, les équations paraboliques ou de diffusion ont une forte tendance à émousser les singularités.
  • Pour les application physiques , quelques précisions .
    Ce genre d'équation se rencontre dans des systèmes de réaction diffusion polyphasique , dans les réactions nucléaires , dans les évolutions de populations (espèces invasives) ou dans la séparation spontanée d'un mélange de liquide biphasique .
    Un exemple connu d'une équation de ce type est la propagation d'une flamme dans un combustible où u(x,t) est la température et F(u) représente la puissance de la réaction .
    On comprend qu'alors il y aura compétition entre la production d'énergie par la réaction et l'évacuation de l'énergie par diffusion/conduction .

    Selon les cas le système physique (et la solution) exploseront en temps fini ou trouveront une solution stationnaire . Dans le premier cas il n'y a pas de solution périodique et dans le second cela dépendra si f(x,t) est ou n'est pas périodique .
    Comme le phénomène d'explosion est omniprésent dans les équations paraboliques semi linéaires qui décrivent ces systèmes physiques, on les étudie généralement sur [0,T] où T est le temps fini d'explosion . Mais il se peut que ton sujet cherche un cas particulier de solution stationnaire avec f(x,t) périodique - il faudrait préciser quel type de système physique tu considères puisque même s'ils sont tous décrits par une équation parabolique semi linéaire, le comportement des solutions peut être extrêmement différent .
  • @TomasV : certes, la périodicité de $f$ doit rester en cohérence avec celle de $u$, mais en effet le problème n'est pas clair. Si l'on veut rester dans les théorèmes usuels d'existence et d'unicité de solutions des équations paraboliques, d'un côté la condition initiale de Mati $u(x,0)=u_0(x)$ fait penser à une solution $u(x,t)$ périodique en $x$ pour une $f$ également périodique en $x$ (il manquerait une condition de Dirichlet homogène en $\forall t$, $u(0,t)=u(L,t)$).

    D'un autre côté, il semble évoquer dans son point 2) un théorème bien connu pour des fonctions $u(x,t)$ et $f(x,t)$ périodiques en $t$ - ce qui "collerait" avec le $[0,T]$ mais alors il faudrait une condition de bord en $u(0,t) = u_0(t)$. Mais peut-être lui demande t-on d'admettre un théorème très particulier (non usuel) dans l'exercice et qui expliquerait comment, sans périodicité, on peut prolonger sa solution sur $[0,T]$. Cet intervalle borné provient peut-être aussi d'un terme source transitoire, sans appel à des "explosions" - qui de toute façon, restent généralement limitées en présence de termes de diffusion en "dérivées seconde" dans le régime parabolique (même des conditions initiales discontinues sont "smoothées"). Cette hypothèse resterait cohérente avec la recherche de solutions pour tout "$t>0$" (dixit l'énoncé).

    Mieux vaut que l'on attende plus de détails.
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