Bijection entre N et R ?
dans Analyse
Bonsoir à tous.
Existe-t-il une bijection entre N et R ? Si oui quelle application utiliser ? Merci.
Existe-t-il une bijection entre N et R ? Si oui quelle application utiliser ? Merci.
Réponses
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Bonsoir,
Il n’existe pas de bijection entre $\mathbb{N}$ et $\mathbb{R}$. Si tel était le cas, ce dernier serait dénombrable, ce qui n’est pas. -
Je dirais même plus: Si le cheval blanc d'Henri IV n'était pas blanc, il ne serait pas blanc, ce qui n'est pas le cas.
Soit une fonction $\phi$ de $\N$ sur $\R$.
Soit alors $y\in [0,1]$ dont, pour tout entier naturel $n$, la $n$-ème décimale est $0$ si celle de $\phi(n)$ est $1$, et $1$ sinon.
Alors pour tout entier $n$, $\phi(n)\neq y$ (puisque la $n$-ème décimale ne correspond pas (noter qu'il n'y a pas de problème d'écriture impropre)), donc $\phi$ n'est pas surjective.
Edit: décidément! -
En revanche, il existe une bijection entre $\R$ et l’ensemble des fonctions continues de $\R$.Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
-- Schnoebelen, Philippe -
Euh oui bien entendu. J'édite.
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Par les cardinaux et par le fait qu’une fonction continue sur $\R$ a ses valeurs déterminées par celles sur $\Q$.Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
-- Schnoebelen, Philippe -
Au cas où, rappelons que l'on parle ici de continuité en tant qu'espace vectoriel normé.
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Bonjour tout le monde, J e crois que c'est impossible de trouver une bijection entre $\mathbb N$ et $\mathbb R$ , vu le nombre d'élémants de $\mathbb R$ . On ajoute à cela les structures topologiques , les sous-ensembles de $\mathbb N$ sont d'intérieur vide ,et la densité de $\mathbb N$ et $\mathbb Q$ dans $\mathbb R$ fait un peu flipper les choses . Mais des applications de $\mathbb N$ vers $\mathbb R$ qui sont importanest et intéressantes comme les suites .
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Que signifie "une fonction continue sur $R$ a ses valeurs déterminées par celles sur $Q$" ?
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Si tu as une fonction continue sur $\R$, si tu connais les images d’éléments de $\Q$, par continuité, tu connais les images des éléments de $\R$.Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
-- Schnoebelen, Philippe -
Cela ne suffit pas tout à fait car l'ensemble des fonctions de $\Q$ dans $\R$ n'est pas dénombrable.
Une fonction continue $f$ est déterminée par son « hypographe rationnel » \[H_f=\bigl\{(x,y)\in\Q^2,\ y\le f(x)\bigr\}.\] On procède en deux temps. D'abord, un réel $a$ peut s'écrire comme : $a=\sup\bigl(\Q\cap\left]-\infty,a\right]\bigr)$ ; par conséquent, si $x$ est rationnel, son image est : $f(x)=\sup\{y\in\Q,\ y\le f(x)\}=\sup p_2\Bigl(H_f\cap\bigl(\{x\}\times\R\bigr)\Bigr)$, où $p_2:\R^2\to\R$, $(u,v)\mapsto v$. Ensuite, pour $x$ réel quelconque, on écrit $x=\lim_{n\to\infty}x_n$ où $x_n=10^{-n}\lfloor10^nx\rfloor$ pour tout $n$ (un rationnel) et on en déduit que $f(x)=\lim_{n\to\infty}f(x_n)$.
Ainsi, l'application $f\mapsto H_f$ est une injection de $\mathcal{C}^0(\R,\R)$ dans les parties de $\Q^2$, un ensemble de même cardinal que $\R$. Comme par ailleurs $\R$ s'injecte dans $\mathcal{C}^0(\R,\R)$ (fonctions constantes par exemple), leurs cardinaux sont égaux. -
Ma question dépasse mes compétences :-D
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N'est-il pas plus simple de dire que l'application qui à une fonction continue associe sa restriction à $\mathbb Q$ est injective, et donc $$\left|\mathcal C^0(\mathbb R, \mathbb R)\right| \leq \left|\mathbb R^{\mathbb Q}\right| = \left|\mathbb R\right| \,?$$
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Mais non, totem, tu te demandes pourquoi «une fonction continue sur R a ses valeurs déterminées par celles sur Q».
Si tu sais que :
-$Q$ est dense dans $R$ : entre deux réels on peut intercaler un rationnel ou encore tout réel est limite d'une suite de rationnels.
-Si tu sais ce qu'est la continuité (ici avec la valeur absolue) et connais le résultat relatif à l'image d'une suite convergente par une fonction continue.
Alors tu as les compétences. Et je crois que tu sais tout ça ;-) -
L'égalité des cardinaux de $\R^\Q$ et de $\R$ me semble largement moins triviale que l'égalité de ceux de $\R$ et de l'ensemble des parties de $\Q$. Plus explicitement, il y en a une que je sais démontrer et l'autre peut-être pas.
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Je suis sûr que tu connais ça.
Soient $u$ une suite réelle, $\ell$ un réel et $f$ une fonction de $R$ dans $R$, continue*.
Théorème : Si la suite $u$ converge vers le réel $\ell$, alors la suite $f(u)$ converge vers le réel $f(\ell)$.
Remarque : là il n'est pas du tout question de point fixe.
*continuité sur $R$ en tant qu'espace vectoriel normé. -
Exemple : $u_n=2$, $f(x)=x+1$ pour tout $x$. La limite de la suite $(u_n)$ est $2$, la limite de la suite $(f(u_n))$ est $3$, qui n'est pas un point fixe.
totem doit confondre avec les suites récurrentes telles que $u_{n+1}=f(u_n)$ pour tout $n$, avec $f$ continue. En effet, si une telle suite converge, c'est vers un point fixe de $f$ – grâce au théorème rappelé par Dom d'ailleurs : la limite $\ell$ de $(u_n)$ est évidemment celle de la suite $(u_{n+1})$, et par le théorème c'est celle de $(f(u_n))$, si bien que $\ell=f(\ell)$ par unicité de la limite. -
Je me permets de répondre, c'est l'ensemble des applications de $\Q$ dans $\R$. Plus généralement, $I^J$ est l'ensemble des applications de $J$ dans $I$.
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« Pareil » : une suite, c'est une application de $\N$ dans $\R$ ; un élément de $\R^\Q$, c'est une fonction de $\Q$ dans $\R$ ; si $E$ et $F$ sont deux ensembles, $F^E$ est l'ensemble des applications de $E$ dans $F$.
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OK merci. Cela me rappelle des histoires de dimension d'applications linéaires de E dans F...faut que je revois ça !
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J'en profite pour mettre une jolie petite démonstration de $\#\R>\#\N$ lue sur un vieux message du forum (je ne me rappelle plus de l'auteur).
Soit $\varphi : \N \to \R$ une fonction, on définit l'ensemble
\[
U=\bigcup_{i\in \N}\left]\varphi(i)-\frac{1}{2^{i+2}}; \varphi(i)+\frac{1}{2^{i+2}}\right[.
\]
On sait alors que $\lambda (U) \leq \sum_{i\in \N} 2^{-i-1}\leq 1$ où $\lambda$ est la mesure de Lebesgue et donc $U\neq \R$. Par conséquent $\varphi$ n'est pas surjective.
On peut s'en sortir sans mesure de Lebesgue mais alors il faut modifier un peu le raisonnement. -
@mojojojo : je ne vois pas bien en quoi cette démonstration est plus simple que dire que $\lambda(\varphi(\mathbb N))=0$ car $\varphi(\mathbb N)$ est au plus dénombrable, ou pire, que si $\mathbb R$ était dénombrable alors $$\mathbb R = \bigcup_{x \in \mathbb R} \{x\}$$ serait de mesure (de Lebesgue) nulle. Ça m'a l'air un peu fallacieux, n'utilise-t-on jamais le fait que $\mathbb R$ n'est pas dénombrable dans la construction de la mesure de Lebesgue ?
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Heh tu as raison Poirot, ce que j'ai raconté n'a pas beaucoup d'intérêt.
L'argument du message du forum était : supposons que $\varphi : \N \to [0;1]$ soit surjective, l'ensemble $U$ de mon message précédent est un recouvrement du compact $[0;1]$ par des ouverts. Par compacité on peut en extraire un sous recouvrement fini. On a donc obtenu un recouvrement de $[0;1]$ par un nombre fini d'intervalles dont la somme des longueurs est $<1$, ce qui est absurde. Donc $\varphi$ n'est pas surjective.Poirot a écrit:n'utilise-t-on jamais le fait que $\R$ n'est pas dénombrable dans la construction de la mesure de Lebesgue ?
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