Pôle de la dérivée le retour !

Salut à tous !

Soit $f$ une fonction méromorphe.
J'aimerais montrer que si $a$ est un pôle de $f'$ alors $a$ est un pôle de $f$.
En fait j'aimerais être plus précis, j'aimerais établir aussi que si $a$ est un pôle d'ordre $k$ de $f'$ alors $a$ est un pôle d'ordre $k-1$ de $f$. Après pour le cas $k=1$ c'est un peu bizarre !
Peut-être qu'on ne peut rien dire ?

Réponses

  • Si $a$ n'est pas un pôle de $f$ alors $f$ est holomorphe sur un voisinage de $a$ donc $f$ est développable en série entière sur un voisinage de $a$ donc sa dérivée $f'$ aussi.
  • Salut Math Coss ! Merci pour ton message, j'ai modifié l'énoncé puisque c'est trop simple ^^.
  • Une fonction méromorphe $f$ admet sur un voisinage d'un (« vrai ») pôle $a$ un développement en série de Laurent de la forme $f(z)=\sum_{k\ge-N}b_k(z-a)^k$, où $N$ est un entier naturel non nul (l'ordre) et $(b_k)_{k\ge-N}$ une suite complexe, tous deux étant bien déterminés par $f$, pour autant qu'on impose $b_{-N}\ne0$. Sa dérivée admet alors sur ce même voisinage un développement de la forme $f'(z)=\sum_{k\ge-N}kb_k(z-a)^{k-1}$. Ainsi, $f'$ a un pôle d'ordre $N+1$ en $a$.

    En particulier, vu que $N>0$, il n'est pas possible que $f'$ ait un pôle d'ordre $1$. De plus, la correspondance qui associe l'ordre de $a$ comme pôle de $f'$ à l'ordre de $a$ comme pôle de $f$ est la bijection de $\{1,2,\dots,\}$ sur $\{2,3,\dots\}$ qui à $N$ associe $N+1$, bijection dont tu devrais réussir à exhiber l'inverse. (Ce qui t'intéresse, c'est qu'elle soit injective et que la valeur $1$ ne soit pas atteinte.)
  • Au-delà de la plaisanterie, cela illustre que pour une fonction méromorphe, le fait d'être une dérivée impose des contraintes. Le fait que $z\mapsto1/z$ ne soit pas une dérivée sur $\C^*$ est la source de toutes les misères que tu n'as pas manqué ou ne manqueras pas de subir avec le logarithme.

    Je rapprocherais ça du théorème suivant : si une fonction réelle $f$ est dérivable sur un intervalle, sa dérivée satisfait à la conclusion du théorème des valeurs intermédiaires (si $y$ est compris entre $f'(a)$ et $f'(b)$, il existe $c$ compris entre $a$ et $b$ tel que $y=f'(c)$), même si $f'$ n'est pas continue.
  • Bonsoir Poirot.
  • Merci Math Coss.

    Avec vos explications il est très clair que l'ordre d'un pôle de $f'$ ne peut être 1.
    Donc effectivement, on peut maintenant espérer cette bijection ! Il est clair que pôle d'ordre $k$ de $f$ implique pôle d'ordre $k+1$ de $f'$ mais la réciproque n'est pas clair.
  • Mais si. Si $f'$ admet en $a$ un pôle d'ordre $\ell\ge2$, alors $f$ admet un pôle d'ordre $\ell-1$ puisque $\ell-1$ est le seul entier $k$ tel que $k+1=\ell$.

    Encore une fois, notons $k$ l'ordre de $a$ comme pôle de $f$. Si $k=0$, $f$ est holomorphe sur un voisinage de $a$ donc $f'$ aussi, c'est incompatible avec l'hypothèse $\ell\ge1$. Mais alors, $f'$ a un pôle d'ordre $k+1$. Donc $k+1=\ell$ et $\ell=k-1$.


    Autre version. Il faut constater que pour une fonction méromorphe, l'ordre de $a$ comme pôle de $f$ est une fonction de $f$. Si elle n'est pas nulle, c'est \[p_a(f)=\min\{j\in\N,\ \lim_{z\to a}(z-a)^jf(z)\in\C^*\}.\] Si $p_a(f)=0$, cela veut dire que $a$ est une singularité apparente ; si $p_a(f)=\infty$, c'est-à-dire s'il n'existe pas de $j$ tel que $\lim_{z\to a}(z-a)^jf(z)$ est finie et non nulle, c'est que $a$ est une singularité essentielle. Grâce au développement en série de Laurent, on montre pour toute fonction $f$ pour laquelle $a$ est un « vrai » pôle (i.e. $p_a(f)\ge1$) la relation :\[p_a(f')=p_a(f)+1.\] Il devrait alors aller de soi que $p_a(f')=\ell$ équivaut à $p_a(f)=\ell-1$.
  • C'est très clair merci !
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