Calcul en coordonnées polaires

Bonjour,

je dois confesser un truc : je n'ai jamais compris ce que ça voulait dire "en coordonnées polaires". Par exemple, sur Internet, on trouve des formules pour la divergence en coordonnées polaires, etc. Je n'ai aucune idée de ce que ça veut dire. Pouvez-vous m'aider ?

Je précise tout de même que pour moi, des trucs comme "on pose $x := r\cos(\theta)$", ça n'a aucun sens pour moi. Je veux bien, si $f : \mathbb{R}^2 \rightarrow \mathbb{R}$, considérer une autre fonction $\tilde{f} : \mathbb{R}_+ \times \mathbb{R} \rightarrow \mathbb{R}$ qui à tout $(r,\theta)$ associe $f(r\cos \theta, r\sin\theta)$. Ce sont des fonctions différentes.

Bref, je n'y vois pas clair du tout, là-dedans. Ca fait neuf ans que je me suis fermé au calcul différentiel pour ce genre de raisons et j'aimerais bien dépasser ce stade phobique.

Réponses

  • J'en comprends exactement la même chose que quand on parle de changement de variables dans une intégrale simple. Le polaire c'est pour les intégrales doubles, puis le cylindrique et le sphérique pour les intégrales triples.

    Il est vrai que parfois, sans parler d'intégrale, on "passe en polaire" pour étudier une fonction de deux variables en $0$ par exemple. Là je rejoins tes réticences dans le sens "qu'est-ce que ça veut dire ?".
  • Oui ben par exemple, si $f : U \rightarrow \mathbb{R}$ est une fonction définie sur un ouvert $U$ de $\mathbb{R}^2$ contenant l'origine, si on définit $\tilde{f}$ comme dans mon post ci-dessus, je suis au courant que $f(x,y)$ tend vers $a$ quand $(x,y)$ tend vers l'origine si et seulement si $\tilde{f}(r,\theta)$ tend vers $0$ quand $r$ tend vers $0$ (et je sais donner un sens précis à "tendre patati patata").

    Mais bon là, quand il y a des opérateurs différentiels dans la soupe, je ne sais plus par rapport à qui on dérive, ce qu'on dérive et ce qu'on conclut.
  • Oui je te suis pleinement. 8-)
  • Je pense que c'est un peu la faute des physiciens pour qui il y a une "grandeur physique" et ils utilisent le même nom quand ils changent les coordonnées alors qu'en fait on "change de fonctions" (le traditionnel "changement de variables" est bien mal nommé).

    Pour le problème de limites il y a aussi une utilisation exagérée (et parfois fausse) de la "composition de limites " : quand on utilise des voisinages épointés (et c'est souvent le cas, aussi bien dans les problèmes de dérivation ou d'intégrales impropres) la limite d'une composée ne s'obtient pas toujours sans un minimum de soins.

    J'avoue ne pas comprendre : la notion de base (en tout cas chez les débutants) à enseigner devrait être celle des voisinages épointés (on ne perd rien pour la continuité) et on interdirait la composition sauf dans trois cas les plus utiles où elle se démontre aisément :
    la première fonction a une limite finie et la seconde est continue
    la première fonction a une limite infinie
    la première fonction est strictement monotone
  • @raoul.S : Ben oui mais dès la deuxième ligne, il y a $\frac{\partial f}{\partial r}$ et $\frac{\partial r}{\partial x}$ qui me sont inconnus...
  • On considère une fonction $f$ de $\R^2$ dans $\R$.

    "Sa" différentielle, si elle existe, c'est quoi ?
    Cela dépend-il des variables utilisées ?

    Suis-je un gros coquin si je m'exclame qu'il s'agit d'une fonction d'une seule variable de $\R^2$ ?

    Je suis bien moins aguerri que toi Georges, mais ce sujet m'intrigue, néophyte, voire béotien, que je suis.
  • Il faut en effet considérer une fonction composée pour que ça ait un sens quelconque.
    Voici par exemple la piste à suivre pour le gradient en coordonnées polaires.
    C'est l'exercice 14 page 30 dans un polycopié que j'avais rédigé il y a quelques années (cours de calcul différentiel pour une filière de préparation aux concours sur dossier aux écoles d'ingé, aka "Parcours Renforcé", à la fac de Poitiers).
    http://www-math.sp2mi.univ-poitiers.fr/~broussou/CoursPC.pdf

    P.S. Dans l'exercice 17 qui suit, je fais calculer le laplacien à symétrie sphérique.
  • @Paul : Merci, je vais regarder.

    @Dom : Sous réserve d'existence, sa différentielle en un point $x$ est l'unique application linéaire $A : \mathbb{R}^2 \rightarrow \mathbb{R}$ telle que pour tout $h \in \mathbb{R}^2$, $\lim_{h \to \infty} \frac{f(x+h) - f(x) - A(h)}{\Vert h \Vert} = 0$. Et donc, quoi que veuille dire cette phrase, cela ne dépend pas du tout des "variables utilisées".

    Par contre, si maintenant on se fixe une base $(e_1,e_2)$ de $\mathbb{R}^2$, on peut se demander quelle est la matrice de $A$ dans cette base. Eh bien, ses coefficients seront justement les "dérivées partielles de $f$ dans les directions $e_1$ et $e_2$" (cela s'appelle en fait "dérivée directionnelle"). Ici, tout dépend de la base qu'on se choisit, évidemment.
  • Soient $U:=\{(x,y)\in\mathbb{R}^2\mid y\ne 0\ \text{ ou }\ x>0\}$ et $V=]0,\infty[\,\times \,]-\pi,\pi[$.
    On sait alors que la fonction suivante $\phi$ définie sur $V$ dans $\mathbb{R}^2,$ $$\phi(r,\theta)=(r\cos(\theta),r\sin(\theta))$$ est un $C^{\infty}-$difféomorphisme entre $V$ et $U$.
    Pour les dérivées partielles on considère $g=f\circ \phi$ avec $f:\mathbb{R}^2\to \mathbb{R}$ une fonction différentiable. Tu peux ensuite faire la calcul pour la différentielle comme suit
    \begin{eqnarray*}
    (Dg)(r,\theta)&=&(Df)(\phi(r,\theta))\circ (D\phi)(r,\theta)\\
    &=&\left((\partial_1 f)(\phi(r,\theta)),(\partial_2 f)(\phi(r,\theta)) \right)\cdot \left (\begin{smallmatrix}
    \cos(\theta)& -r\sin(\theta)\\ \sin(\theta)&r\cos(\theta) \end{smallmatrix}\right).
    \end{eqnarray*}
    Ensuite on définit $h_1,h_2:U\to \mathbb{R}$ par
    \begin{align*}
    h_1(x,y)&=\frac{x}{\sqrt{x^2+y^2}}(\partial_1 f)(\phi(x,y))+\frac{y}{\sqrt{x^2+y^2}}(\partial_2 f)(\phi(x,y)) \\ h_2(x,y)&=-y(\partial_1 f)(\phi(x,y))+x(\partial_2 f)(\phi(x,y))
    \end{align*} de sorte à avoir les égalités $\partial_1 g=h_1\circ \phi$ et $\partial_2 g=h_2\circ \phi$.
    On écrit alors pour $h_1$ et $h_2$ (presque tout le monde) $r\frac{\partial}{\partial r}=x\frac{\partial}{\partial x}+y\frac{\partial}{\partial y}$ et
    $\frac{\partial}{\partial \theta}=-y\frac{\partial}{\partial x}+x\frac{\partial}{\partial y}$ pour trouver ce qu'on trouve ensuite pour les expressions des dérivées partielles.

    On peut aussi exprimer les dérivée partielles de $f$ en fonctions de celles de $g$ ce qui veut dire en fait trouvez deux fonctions $j_1,j_2:V\to\mathbb{R}$ telles qu'on ait pour tout $i=1,2,\ \partial_i f=j_i\circ \phi^{-1}.$

    Tu peux faire ça aussi pour le Laplacien de $f$ si on suppose $f$ deux fois différentiables.
    J'ai eu la chance d'avoir un prof très "formaliste" en licence sur le calcul diff, bon après on était pas beaucoup à aimer ça...
  • J'ai suivi les notations de Paul Broussous.

    Soit $X : \mathbb{R}^2 \rightarrow \mathbb{R}^2$ un champ de vecteurs $C^1$. Je pose, pour tout $(r,\theta)$, $\phi(r,\theta) := (r\cos\theta,r\sin(\theta)$, et je pose $\tilde{X} := X \circ \phi$. A chaque fois que $f$ est une fonction à valeurs dans $\mathbb{R}^2$, je note $f_1$ et $f_2$ les deux fonctions coordonnées de $f$.

    Soit $(r_0,\theta_0)$ un couple de réels. On a, pour $i \in \{1,2\}$, $\displaystyle\frac{\partial \tilde{X}_i}{\partial r}(r_0,\theta_0) = \frac{\partial X_i}{\partial x}(\phi(r_0,\theta_0)) \frac{\partial \phi_1}{\partial r}(r_0,\theta_0) + \frac{\partial X_i}{\partial y}(\phi(r_0,\theta_0))\frac{\partial \phi_2}{\partial r}(r_0,\theta_0)$ et $\displaystyle\frac{\partial \tilde{X}_i}{\partial \theta}(r_0,\theta_0) = \frac{\partial X_i}{\partial x}(\phi(r_0,\theta_0)) \frac{\partial \phi_1}{\partial \theta}(r_0,\theta_0) + \frac{\partial X_i}{\partial y}(\phi(r_0,\theta_0))\frac{\partial \phi_2}{\partial \theta}(r_0,\theta_0)$. Les dérivées partielles de $\phi$ sont sympa, et on obtient donc :

    $\displaystyle\frac{\partial \tilde{X}_i}{\partial r}(r_0,\theta_0) = \frac{\partial X_i}{\partial x}(\phi(r_0,\theta_0))\cos\theta_0 + \frac{\partial X_i}{\partial y}(\phi(r_0,\theta_0))\sin\theta_0$ et
    $\displaystyle\frac{\partial \tilde{X}_i}{\partial \theta}(r_0,\theta_0) = -\frac{\partial X_i}{\partial x}(\phi(r_0,\theta_0))r_0\sin\theta_0 + \frac{\partial X_i}{\partial y}(\phi(r_0,\theta_0))r_0\cos\theta_0$.

    En inversant le système, on obtient alors :

    $\displaystyle\frac{\partial X_1}{\partial x}(\phi(r_0,\theta_0)) = \frac{\partial \tilde{X}_1}{\partial r}(r_0,\theta_0)\cos\theta_0 - \frac{1}{r_0}\frac{\partial \tilde{X}_1}{\partial \theta}(r_0,\theta_0)\sin\theta_0$ et
    $\displaystyle\frac{\partial X_2}{\partial y}(\phi(r_0,\theta_0)) = \frac{\partial \tilde{X}_2}{\partial r}(r_0,\theta_0)\sin\theta_0 + \frac{1}{r_0}\frac{\partial \tilde{X}_2}{\partial \theta}(r_0,\theta_0)\cos\theta_0$

    et donc, en le point $\phi(r_0,\theta_0)$, la divergence de $X$ est égale à

    $\displaystyle\frac{\partial \tilde{X}_1}{\partial r}(r_0,\theta_0)\cos\theta_0 - \frac{1}{r_0}\frac{\partial \tilde{X}_1}{\partial \theta}(r_0,\theta_0)\sin\theta_0 + \frac{\partial \tilde{X}_2}{\partial r}(r_0,\theta_0)\sin\theta_0 + \frac{1}{r_0}\frac{\partial \tilde{X}_2}{\partial \theta}(r_0,\theta_0)\cos\theta_0$ ou encore

    $\displaystyle\frac{\partial \tilde{X}_1}{\partial r}(r_0,\theta_0)\cos\theta_0 + \frac{\partial \tilde{X}_2}{\partial r}(r_0,\theta_0)\sin\theta_0 + \frac{1}{r_0}\left(\frac{\partial \tilde{X}_2}{\partial \theta}(r_0,\theta_0)\cos\theta_0 - \frac{\partial \tilde{X}_1}{\partial \theta}(r_0,\theta_0)\sin\theta_0\right)$.

    Mais je ne vois pas ce que cette formule a à voir avec celle annoncée, par exemple, sur ce post de forum de physique :

    https://www.physicsforums.com/threads/divergence-in-polar-coordinates.257816/

    Je précise que je suis censé enseigner ce genre de calculs mardi :-D

    EDIT : Krokop, je n'avais pas vu ta réponse, je vais regarder. Merci beaucoup en tout cas !
  • Et puis parfois je me demande si au lieu de regarder $X \circ \phi$, il ne faut pas regarder $\phi^{-1} \circ X \circ \phi$ (ce qui reviendrait à prendre des coordonnées polaires au départ et à l'arrivée) mais je perds la boule avant.
  • Je l'avais fait en cours et je crois que je peux retrouver le poly de mon prof si ça t'intéresse.
  • Oh, oui, je suis en recherche de polys ! Merci beaucoup !
  • Ça n'aurait pas de sens.
  • Georges Abitbol a écrit:
    Mais je ne vois pas ce que cette formule a à voir avec celle annoncée, par exemple, sur ce post de forum de physique :

    C'est parce qu'elle [est] écrite dans un repère différent !
  • @Paul : Oh, tu sais, je ne vois aucun sens dans tout le reste. Je cherche juste à avoir des formules correctes !
  • @Side

    On pourra te rétorquer que si tu prends le point de vue des variétés, ça ne change pas le problème. Quand tu travailles en coordonnées, tu composes la fonction sur la variété par une carte. Si tu compares deux systèmes de coordonnées différents, tu composes avec deux cartes différentes. Donc on ne peut pas se passer des fonctions composées.
  • side a écrit:
    le solide n'est pas au courant du choix qu'on a fait pour lui

    Le problème, c'est que moi non plus !
    side a écrit:
    Les physiciens ne font donc pas n'importe quoi

    Je disais ça quand j'étais plus jeune, mais en fait je suis plutôt admiratif de voir qu'ils et elles retombent sur leur pattes alors qu'ils et elles ont l'air (de mon point de vue) de jongler avec des trucs qui n'ont pas de sens (un peu comme un copain m'avait dit un jour, en rigolant, qu'il admirait les violonistes virtuoses qui arrivent tout le temps à jouer juste alors qu'ils et elles ne font que pincer les cordes à des endroits "aléatoires") ! Ce que je leur reproche, c'est que je trouve que dans leur manière d'exposer les choses, pour comprendre, il faut... déjà avoir un peu compris !

    ---

    Bon, sinon quand tu dis "on finit par confondre $f(x,y)$ et $f(r,\theta)$, est-ce la même fonction ou une autre" ben j'ai envie de te dire que ce sont deux nombres, qui ont grande chance d'être différents si $x \neq r$ et $y \neq \theta$.
    side a écrit:
    Pour des raisons voisines, dans les cours de math au lycée le matin, on nous explique que les vecteurs n'ont pas de point d'application et dans les cours de physique l'après-midi, les vecteurs ont des points d'application...

    Je ne sais pas qui explique ça comme ça mais pour moi, aucune des deux phrases n'a de sens.
  • La question initiale portait sur les coordonnées polaires, que veut dire $x=r \cos(t)$ ... et on a bifurqué très vite vers des notions de dérivées.

    On brule les étapes. Si $x=r \cos(t)$ ce n'est pas clair, faut surtout pas aborder les dérivées. C'est comme demander à un type qui n'a jamais fait de saut à la perche de tenter de franchir une barre à 5m de hauteur dès le 1er essai !

    Pour moi, les coordonnées polaires, c'est le dessin ci-dessous.

    Quelle est l'équation de cette *%*;!§ de courbe ? En coordonnées cartésiennes (avec des x et des y), ce n'est pas immédiat. En coordonnées polaires, l'équation de cette courbe est du type $r = \theta$ ou plus généralement $r = k \theta + l$

    Une fois qu'on sera d'accord que le fait que $r = \theta$ , ça nous donne une spirale de ce genre, on pourra avancer, et parler de dérivées ou autres, mais tomber d'accord sur ce point là, ça me paraît le point de départ incontournable.91920
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • @lourrran : Je n'ai pas compris ton message. $x = r\cos t$ est très clair : c'est une phrase qui parle de trois réels, $x$, $r$ et $t$, et affirme quelque chose à leur propos. Et alors ?

    Ma question initiale, c'était surtout : est-ce qu'il y a un moyen opératoire de tout de suite écrire ce que les physiciens et physiciennes comprennent quand ils ou elles disent "on écrit en coordonnées polaires" ? Si oui, "qu'on me le donne", et je vérifie de mon côté si ça a un sens.
  • Pour moi, si on reste sur ma spirale, on écrit en coordonnées polaires, ça veut dire qu'on n'essaie pas d'écrire son équation sous la forme $x=$... et $y=$... mais qu'on essaie de l'écrire sous la forme $r=$... et $\theta=$...

    Et d'un autre côté, si on connait l'équation en coordonnées cartésiennes, on va remplacer les x par $x=r \cos \theta$ et y par $y=r \sin \theta $

    Mais je pense qu'en fait, je n'ai pas compris la question. Désolé.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Iourran,

    ne sois pas désolé, tu n'es pas le seul à n'avoir pas compris la question ... moi j'ai tellement peu compris que je n'ai pas répondu, ni même compris pourquoi il y a eu ces réponses.

    Cordialement.
  • Moi non plus je n'aime pas beaucoup les coordonnées polaires.
    Ou plutôt l'usage que les gens en font.
    Le souci, c'est qu'on ne peut avoir de bijection globale: si on veut un truc le plus global, il faut enlever quelque chose, souvent une droite comme avec le log complexe.

    Quand on fait du calcul intégral, ce n'est pas grave car la mesure de Lebesgue dans $\R^2$ d'une droite est nulle, donc l'intégrale n'y voit que du feu.

    Pour le calcul différentiel,tout se passe localement, donc on peut avoir une bijection sur un voisinage du point où on calcule, et on peut faire ses petites affaires rigoureusement avec la bijection locale.
  • Bonsoir,
    edit: inutile, mis en blanc
    Je m'incruste !

    Je reprends la phrase de Georges Abitbol :Ma question initiale, c'était surtout ........."on écrit en coordonnées polaires" ? Si oui, "qu'on me le donne", et je vérifie de mon côté si ça a un sens. Donnons un exemple concret :
    On considère l'EDP : $$x\frac{\partial{f}}{\partial{x}}+y\frac{\partial{f}}{\partial{y}}=f$$
    Question : Passer en coordonnées polaire.
    Pour la question "qu'on me le donne" personnellement cela signifie pour moi de poser à la physicienne $x=r\cos(\theta), y=r\sin(\theta)$. Comme un matheux, je pose $F(r,\theta)=f(r\cos(\theta), r\sin(\theta)=f(x,y)$ et je me retrouve avec une nouvelle EDP avec $F,r$ et $\theta$
    Pour "et je vérifie de mon côté si ça a un sens"

    J’espère avoir un retour

    Si ce n'est pas le type de problème qui pose de tel confusion, donne nous un de concret
    Cordialement
    Le 😄 Farceur


  • Un problème concret ? Ben, si $f : \mathbb{R}^2 \rightarrow \mathbb{R}$, que veulent dire $\frac{\partial f}{\partial r}$ et $\frac{\partial f}{\partial \theta}$ ? C'est peut-être les fonctions qui, à tout $(x,y) \in \mathbb{R}^2$, associent $(r \mapsto f(r\cos \theta, r\sin \theta))'(\sqrt{x^2 + y^2})$ ?

    EDIT : Et si oui, comment j'étais censé le deviner ?
  • Bonsoir G.A

    Rendons le plus concret, on pose $f(x,y)=x^2+2y$
    Moi je vois les choses de la façon suivante et je m'en sors bien:
    (1) En cordonnées cartésiennes f s’écrit $f(x,y)=x^2+2y$
    (2) En cordonnées polaire f s’écrit $f(r,\theta)=r^2\cos^2(\theta)+2r\sin(\theta)$
    Alors c'est quoi ce $\frac{\partial f}{\partial r}$ ?
    C'est direct avec le (2), $\frac{\partial f}{\partial r}=2r\cos^2(\theta)+2\sin(\theta)$
    Avec le (1) c'est indirect, on tombe sur nos pieds avec la dérivation en chaine $\frac{\partial f}{\partial r}=\frac{\partial f}{\partial x}\frac{\partial x}{\partial r}+\frac{\partial f}{\partial y}\frac{\partial y}{\partial r}=2x\cos(\theta)+2\sin(\theta)=2r\cos^2(\theta)+2\sin(\theta)$
    Le 😄 Farceur


  • Gebrane : et si on a $f(u,v)=u^2+2v$ ?

    Ce qu’on peut affirmer, c’est déjà que les lettres disent implicitement qu’on est en tel ou tel repère (au moins en physique).
    Comme le « x ‘point’ » : $\dot x$ qui est la dérivée de -je-ne-sais-quoi- par rapport au temps.
  • @gebrane : Je ne vois pas de sens à ce que tu écris. Où as-tu défini $\frac{\partial f}{\partial r}$ ? Est-ce que tu confirmes que c'est ce que j'ai proposé ? Est-ce que tu comprends que "en coordonnées polaires, f s'écrit blablabla" n'a pas de sens pour moi ? Maintenant, je crois que j'ai compris que ça veut en fait dire "au lieu de $f$, je regarde $g$ définie par $(r,\theta) \mapsto f(r\cos\theta,r\sin\theta)$ mais bon. Parfois, j'arrive à "écrire des trucs à la physicienne et à retomber sur mes pattes, mais quand je regarde en arrière, je me demande ce qui s'est passé et je m'étonne de ne pas avoir fait d'erreur (quand je n'en fais pas !).
  • @Dom
    Je voulais expliquer le plus simplement possible la phrase passer en cordonnées polaire
    Tu as bien compris, les physiciennes se contentent d'un changement de lettre pour changer le repère mais en maths on change la fonction :-D

    edit j'ai posté avant de lire celui de G.A
    Oui en maths il vaut mieux changer la tête de la fonction
    Le 😄 Farceur


  • gebrane a écrit:
    Tu as bien compris, les physiciennes se contentent d'un changement de lettre pour changer le repère mais en maths on change la fonction :-D

    Ha, je crois que tu viens de résumer mon problème en une phrase !
  • ;-)
    Le 😄 Farceur


  • Bonjour.
    Un physicien est quelqu'un qui s'intéresse au problème qui l'intéresse. Un comatheux est quelqu'un qui ne comprend pas que l'on ne s'intéresse pas à ses lubies. Quand on fait varier une seule variable, en fixant tout le reste, on crée les conditions pour parler de $\partial f / \partial x$. Vient alors la question du nombre de variables pertinentes pour un problème donné. Cela revient à se demander quelle est la dimension de l'espace $\R^n$ tangent à l'espace des coordonnées. Dire que l'on s'intéresse à un problème plan veut dire que l'on devra utiliser deux coordonnées (chacune ayant localement une topologie linéaire).

    Ensuite de quoi, on s'intéresse aux propriétés intrinsèques, c'est-à-dire à celles qui passent au quotient par rapport au groupe des changements de coordonnées. Le "passage en polaire" pose donc plusieurs problématiques. (1) Percevoir qu'il va falloir traduire en $\rho,\theta$ tout ce qui a été formulé en $x,y$ et réciproquement. (2) Obtenir effectivement les formules de traduction. (3) Déterminer les points exceptionnels, i.e. les points où la traduction se passe mal.

    Découvrir qu'une dérivée partielle n'est pas un objet intrinsèque... Quelle découverte ! Si l'on regroupe les dérivées partielles pour en faire une matrice, c'est parce que cette matrice décrit un objet intrinsèque, ce que ne fait pas chaque élément de cette matrice pris séparément.

    Exercice : l'orthoptique d'une ellipse est le lieu des points d'où l'on peut mener deux droites tangentes à l'ellipse et perpendiculaires entre elles. Prendre pour exemple les points $M$ tels que $MF_1 +MF_2 =8$ avec $F_1 F_2 =6$. Utiliser une large variété de mises en équation (dont les coordonnées polaires), et comparer les différentes méthodes.

    Cordialement, Pierre.
  • Bonjour Pierre


    Explications très claires.

    Une équation cartésienne de l'ellipse est à une translation près: $\frac{x^2}{16}+\frac{y^2}{7}=3$ qui en fournit une autre pour l'orthoptique :
    $x^2+y^2=16+7=23$. Mais je ne sais pas ce que tu attends?
  • @pldx1 : Je n'ai pas compris ce que tu voulais dire, ni où tu voulais en venir.
  • Bonjour.

    Cet exercice fournit une (modeste) occasion de comparer plusieurs techniques de mise en équation.
    1. bifocale: $MF_{1}+MF_{2}=8$ (on précise que $\left|F_{1}F_{2}=6\right|$)

      $\,$
    2. Vue de $O$, implicite, cartésienne: $\sqrt{\left(x-3\right)^{2}+y^{2}}+\sqrt{\left(x+3\right)^{2}+y^{2}}=8$

      $\,$
    3. Vue de $O$, coordonnées homogènes: $\frac{1}{16}\,x^{2}+\frac{1}{7}\,y^{2}-t^{2}=0$

      $\,$
    4. Vue de $S$, équation paramétrique: $56:56\,s:16s^{2}+7$.

      $\,$
    5. Vue de $F$, coordonnées polaires: $\rho=7/\left(4-3\,\cos\vartheta\right)$

    Tout cela cause des courbes de niveau de la fonction $M\mapsto MF_1+MF_2$, de leurs trajectoires orthogonales, etc.
    Pour (3), le gradient donne directement la tangente. Pour (4), on obtient assez facilement le point $A$, et locusconi fait l'affaire. Pour (5), grande occasion d'utiliser la fameuse $tan V$ !

    Cordialement, Pierre.92004
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