Prolongement de zeta défini en 0

Bonsoir,
Je tiens à préciser que je suis en première année de prépa et donc que ma compréhension des maths est encore assez faible, merci d'avance pour votre indulgence...

D'après ce-que j'ai pu comprendre, la fonction zeta (celle de base) n'étant définie que pour les complexes dont la partie réelle est supérieure à 1, elle peut être prolongé.
Le prolongement dont j'aimerais parler ici est celui que l'on obtient par une équation fonctionnelle (avec les fonctions sinus et gamma).
Selon moi ce prolongement n'est pas défini en 0 car la fonction zeta d'origine n'est pas définie en 1.
Pourtant, j'ai vu que l'on pouvait utiliser un calcul de limite, et je ne comprends pas en quoi on a le droit de le faire et de poser ça comme ça... Je me doute que c'est possible si les mathématiciens le font, mais je ne vois pas en quoi c'est rigoureux.
J'aimerais également savoir si un autre prolongement de zeta existe, mais cette fois-ci défini en 0 sans calcul de limite.

Merci d'avance !
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Réponses

  • la fonction $\zeta(s)=\sum_{n=1}^{\infty} \frac{1}{n^s}$ est définie pour tout nombre complexe dont la partie réelle est strictement supérieure à $1$.
    Cette fonction peut être prolongée en une fonction holomorphe sur tout le plan complexé privé du nombre $1$ en $s=1$ cette fonction est méromorphe.

    PS:
    Sauf erreur, la fonction zeta prolongée vérifie Pour tout $s$ complexe différent de $1$, $\zeta(s)=\dfrac{1}{1-s}+F(s)$

    Où $F$ est une fonction définie et holomorphe sur tout le plan complexe.

    PS2:
    Ben oui, $\zeta(s)-\dfrac{1}{1-s}$ est une fonction définie et holomorphe sur tout le plan complexe.
    (c'est un abus de langage, cela signifie que $\lim_{s\rightarrow 1}\left(\zeta(s)-\dfrac{1}{1-s}\right)$ a une limite)
  • Tu prolonges en ce que tu veux en $s=0$ si tu abandonnes certaines propriétés de régularité comme la continuité.

    La propriété d'être une fonction holomorphe sur un ouvert est une propriété contraignante.
    Un théorème résume en quelque sorte cette contrainte qui s'exerce.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Prolongement_analytique
  • Sinon , si t'es interéssé en fonction $ \zeta $ , et t'es un MPSI , je te rassure en 2éme année tu verra comment traiter les fonction de ce genre , nommé série de fonction , et tu pourra prouver pas mal de resultat concernant la la $ \zeta $ Même :)
  • Tu auras beau faire des séries de fonctions, tu ne verras pas grand-chose sur la fonction $\zeta$, contrairement à ce que dit Twisted_Fate. Tout au plus tu verras des théorèmes justifiant qu'il s'agit d'une fonction de classe $\mathcal C^{\infty}$ sur $]1, +\infty[$.

    Comme l'a également dit Fin de Partie, des théorèmes de base d'analyse complexe montrent facilement que la fonction est initialement définie sur $\{s \in \mathbb C \mid \mathfrak{Re}(s) > 1\}$ (et pas $1/2$ comme tu l'as dit). Elle admet un prolongement méromorphe (c'est-à-dire dérivable au sens complexe sauf en certains points isolés) à $\mathbb C$ tout entier. Le seul point en lequel la fonction n'est pas holomorphe (c'est-à-dire dérivable au sens complexe) est $1$, où l'on dit qu'elle admet un pôle simple de résidu $1$. Plus précisément, ça veut dire que $\lim_{s \to 1} |\zeta(s)| = +\infty$ (pôle en $1$) et que $F : s \mapsto \zeta(s) - \frac{1}{s-1}$ est holomorphe et donc bornée sur un voisinage de $1$ (simple car la puissance du dénominateur est $1$, résidu $1$ à cause du $1$ du numérateur de la fraction précédente).

    Sinon, pour t'expliquer un peu plus ce qu'il se passe en zéro, je rappelle l'équation fonctionnelle de la fonction $\zeta$ : $$\zeta(s) = 2^s \pi^{s-1} \sin\left(\frac{\pi s}{2}\right) \Gamma(1-s) \zeta(1-s)$$ pour tout nombre complexe $s \not \in \mathbb N$. Que se passe-t-il lorsque $s \to 0$ ? Le facteur $2^s \pi^{s-1}$ tend vers $\frac{1}{\pi}$, le sinus tend vers $0$, $\Gamma(1-s)$ tend vers $\Gamma(1) = 1$ et $\zeta(1-s)$ explose en module. Cependant, cette dernière quantité n'explose pas trop vite à cause de ce que l'on a écrit au-dessus : on a $\zeta(1-s) = \frac{1}{s} + F(1-s)$ tandis qu'on peut écrire $\sin\left(\frac{\pi s}{2}\right) = sf(s)$ pour une certaine fonction $f$ holomorphe au voisinage de $s$, et en distribuant tout ce petit monde dans l'équation fonctionnelle, on obtient que $\zeta$ admet une limite en $0$ (qui se trouve valoir $-\frac{1}{2}$ après calcul).

    Autrement dit, on peut procéder à un prolongement par continuité en $0$ si tu veux, mais ici c'est beaucoup plus fort, le prolongement est en fait holomorphe en $0$. Le même genre de raisonnement montre par exemple que $\zeta(-2n)=0$ pour tout $n \in \mathbb N^*$, car $\Gamma$ admet des pôles simples en tout entier négatif et le facteur en sinus de l'équation fonctionnelle ne peut compenser qu'un pôle sur deux avec ses zéros, je te laisse t'en convaincre. Si ce n'est pas clair je pourrai écrire plus de détails si tu veux.
  • Sur la page Wikipedia consacrée à la fonction zeta il y a une collection de méthodes pour obtenir LE prolongement de la fonction zeta à un ouvert "plus grand" que le demi-plan ouvert sur lequel converge la série ci-dessus: zeta
  • Je crois comprendre un peu mieux avec ces explications, merci beaucoup ! Je garde ce thread en favoris pour revenir lire encore quelques fois jusqu'à bien assimiler.
  • Alors je reviens vers vous car j'ai trouvé une preuve de zeta(0) = -1/2 et je crois avoir tout compris excepté ce passage. J'ai cru comprendre qu'il s'agît de la formule sommatoire d'Abel mais je ne comprend pas comment l'appliquer, malgré plusieurs exemples...100742
  • Oui c'est ça. La formule sommatoire d'Abel, ou formule de sommation par parties, c'est l'intégration par parties discrète : si $(a_n)_{n \geq 1}$ est une suite de nombres complexes et $f$ est une fonction de classe $\mathcal C^1$ sur $[1, +\infty[$, alors pour tout $x \geq 1$, $$\sum_{n \leq x} a_n f(n) = f(x) \left(\sum_{n \leq x} a_n\right) - \int_1^x f'(t) \left(\sum_{n \leq t} a_n \right) \,\mathrm{d}t.$$

    Appliquons cela à $a_n=1$ et $f : t \mapsto \frac{1}{t^s}$, avec $s \in \mathbb C$. Alors $$\sum_{n \leq x} \frac{1}{n^s} = \frac{\lfloor x \rfloor}{x^s} + s \int_1^x \frac{\lfloor t \rfloor}{t^{s+1}} \,\mathrm{d}t,$$ où j'ai bien sûr utilisé que $\sum_{n \leq x} 1 = \lfloor x \rfloor$.

    Si $\mathfrak{Re}(s) > 1$, on peut passer à la limite en $x$, le premier terme disparaît en on obtient $$\zeta(s) = s \int_1^{+\infty} \frac{\lfloor t \rfloor}{t^{s+1}} \,\mathrm{d}t.$$ On réécrit maintenant $\lfloor t \rfloor = t - \{t\}$, où $\{t\}$ désigne la partie fractionnaire de $t$. On obtient \begin{align*}\zeta(s) &= s \int_1^{+\infty} \frac{t}{t^{s+1}} \,\mathrm{d}t - s \int_1^{+\infty} \frac{\{t\}}{t^{s+1}} \,\mathrm{d}t\\ &= \frac{s}{s-1} - s \int_1^{+\infty} \frac{\{t\}}{t^{s+1}} \,\mathrm{d}t\\ &= 1 + \frac{1}{s-1} - s \int_1^{+\infty} \frac{\{t\}}{t^{s+1}} \,\mathrm{d}t \end{align*} et c'est exactement l'expression de ton document, à part que $s$ est remplacé par $1-s$.
  • Merci, je n'ai pas très bien compris pourquoi lors du passage à la limite, le premier terme disparaissait.
    Sinon j'ai compris le reste.
    Et je crois voir une faute de frappe dans la définition de la partie fractionnaire, non ?
  • Oui c'était une faute de frappe.

    Pour le terme qui disparaît il suffit de regarder son module : $$\left|\frac{\lfloor x \rfloor}{x^s}\right| \leq \frac{1}{x^{\mathfrak{Re}(s)-1}} \underset{x \to +\infty}{\longrightarrow} 0.$$
  • $$\left|\frac{\lfloor x\rfloor}{x^s}\right| \leq\frac{1}{x^{\mathfrak{Re}(s)-1}}$$


    Malgré l'avoir posée sur feuille je n'arrive pas du tout à comprendre cette inégalité.
  • $\lfloor x \rfloor \leq x$ et pour le reste, calcul $|e^z|$ quand $z$ est un nombre complexe.
  • Je ne saisis pas le rapport avec $|e^z|$.
    Je sais juste que $|e^z| = |e^a||e^{ib}|$ avec $z = a+ib$.
    De plus, $\lfloor x \rfloor \leq x$ mais dans l'inégalité précédente, on n'a pas $x$ mais $x^s$.
    Je pense que je m'embrouille un peu avec $s$...

    Si on prend $s=1$, je vois que l'inégalité est correcte, mais je n'arrive pas à le prouver pour tout $s$ en fait.
  • Quelle est la définition de $x^s$ ? Ici $x$ est un nombre réel strictement positif, et $s$ est un nombre complexe. Si tu ne vois pas, commence par te demander comment est défini $x^s$ lorsque $s$ est réel.
  • Lorsque $s$ est réel on a $x^s = e^{s\ln(x)}$. Peut-on étendre le logarithme népérien aux complexes ?
  • On peut mais ce n'est pas la question. On prend le logarithme de $x$, pas de $s$ ! Bon alors, comment est défini $x^s$ pour $s$ complexe ? Et donc que vaut $|x^s|$ d'après ce que tu as écris au dessus ?
  • Faut-il passer à la forme trigonométrique ? Si oui je bloque au moment ou il faut passer $e^{a\ln(x)}$ à la forme trigo.
    Sinon j'ai bien $x^s = e^{s\ln(x)} = e^{a\ln(x)}e^{ib\ln(x)} = e^{a\ln(x)}(\cos(b\ln(x))+i\sin(b\ln(x)))$.

    EDIT : Ahh je crois que ce n'est pas nécessaire d'aller plus loin pour passer au module car comme la fonction exponentielle est positive, on a $|e^{a\ln(x)}(\cos(b\ln(x))+i\sin(b\ln(x)))| = e^{a\ln(x)}|(\cos(b\ln(x))+i\sin(b\ln(x)))|$ et $|(\cos(b\ln(x))+i\sin(b\ln(x)))| = 1$ ?

    EDIT 2 : Finalement je crois que mon EDIT est totalement faux...
  • Pour pouvoir considérer $\displaystyle \lim_{z\rightarrow 0}\zeta(z)$ il faut déjà avoir étendu la fonction $\zeta$ à un ouvert beaucoup "plus grand" que le demi-plan ouvert $\{z,\Re(z)>1\}$
  • J'utilise ici la fonction $\zeta(s)=2^{s}\pi^{s-1}\sin\frac{\pi s}{2}\Gamma(1-s)\zeta(1-s)$
  • Mais implicitement tu utilises le fait que tu as prolongé $\zeta$. Etablir ce prolongement n'est pas une évidence, selon moi.

    PS:
    Implicitement on suppose que $\zeta(0)$ existe.
  • Je sais pas si j'ai bien compris mais d'accord merci.
  • Sauf erreur, dans le contexte, pour pouvoir parler de limite en $0$ il faut que la fonction considérée soit au moins définie "autour" de $0$. La fonction zeta '"originale" n'est définie que pour $\Re(Z)>1$
  • Mais ici je ne parle pas de la fonction originale mais de son prolongement qui est bien défini en 0+ car la fonction originale est définie en 1+. Ça ne suffit pas à prouver que la fonction est définie autour de 0 ?
  • Kronecker: l'équation fonctionnelle qui est utilisée dans ce calcul (et rappelée par Poirot plus haut) permet de prolonger $\zeta$ en $0$ (mais pas que).
  • La formule $$\zeta(s) = 1 + \frac{1}{s-1} - s \int_1^{+\infty} \frac{\{t\}}{t^{s+1}} \,\mathrm{d}t$$ donne le prolongement en question à $\{s \in \mathbb C \mid \mathfrak{Re}(s) > 0\}$ donc pas de soucis de ce côté-là.

    Pour $|e^z|$ on a $|e^{ib}|=1$ pour tout réel $b$, tu peux le voir avec la forme trigonométrique si ça t'amuse. Au final on obtient $$|x^s| = e^{\mathfrak{Re}(s) x} = x^{\mathfrak{Re}(s)}.$$
  • bonjour

    il existe une relation fonctionnelle simple entre la fonction Zéta de Riemann définie par une série harmonique

    $Z(x) = 1 + \frac{1}{2^x} + \frac{1}{3^x} + ...........+ \frac{1}{n^x} +.......$

    et la même série cette fois de termes de signe alterné soit

    $Z_a(x) = 1 - \frac{1}{2^x} + \frac{1}{3^x} - ..........+(-1)^{n-1}\frac{1}{n^x}+......$

    cette relation est : $Z(x) = \frac{Z_a(x)}{1-2^{1-x}}$

    (il suffit de faire la soustraction membre à membre de la première série avec la seconde)

    sachant que $Z_a(x)$ est définie quelle que soit x réelle et connaissant $Z_a(0) = 1/2$ (c'est la série d'Euler)

    il vient le prolongement de $Z(x)$ en zéro soit : $Z(0) = - \frac{1}{2}$

    par la même relation fonctionnelle on peut calculer le prolongement de Zéta pour x = 1/2 et x = - 1/2 soient :

    $Z(1/2) = - 1,460354....$ et $Z(-1/2) = - 0,207886.....$

    cordialement
  • N'oublions pas de préciser que jean lismonde a des notions totalement fantaisistes de convergence, qui ne s'appliquent que dans son monde. Sa fonction $Z_a$ n'est définie a priori que sur $\{s \in \mathbb C \mid \mathfrak{Re}(s) > 0\}$. La valeur en $0$ n'est pas immédiate.
  • Dans le calcul recopié plus haut par Kronecker l'équation fonctionnelle est utilisée.
    Cette équation fonctionnelle permet, sauf erreur, de prolonger $\zeta$ pour tout nombre complexe de partie réelle strictement inférieure à $1$. Donc on sait implicitement que $\zeta(0)$ existe.
  • @FdP : oui bien sûr. Je disais simplement qu'avec l'approche de jean lismonde, on n'a aucune raison de savoir calculer $\zeta(0)$. Il est "bien connu" que son "$Z_a(0)$" vaut $1/2$, mais encore faut-il en apporter la preuve.
  • Side: es-tu en train de parler de cette formule-là:

    $\displaystyle \zeta(s) = 1 + \frac{1}{s-1} - s \int_1^{+\infty} \frac{\{t\}}{t^{s+1}} \,\mathrm{d}t$ ?

    Si tel est le cas, je t'invite à te demander pour quelle valeur de $s$ l'intégrale converge.
  • Sauf erreur de ma part l'intégrale converge pour $\Re(s)>0$. Donc cette formule ne permet pas de prolongerà $\{z,\Re(z)<0\}$
  • Side:

    J'ai donné le contexte de ma question et la seule formule dont Poirot a donné une démonstration est celle que j'ai indiquée dans mon précédent message. Et, comme déjà indiqué et sauf erreur, cette formule ne permet pas de prolonger $\zeta$ pour $\Re(z)<0$.
  • Je dis juste que telle quelle cette formule ne permet pas de prolonger $\zeta$ à tout le plan complexe privé de $1$.
    La démonstration la plus économique du prolongement analytique de $\zeta$ à tout le plan complexe privé de $1$ me semble passer par la relation fonctionnelle de $\zeta$.
  • Je confirme ce que propose side, j'ai déjà lu des démonstrations qui montrent le prolongement à $\{s \in \mathbb C \mid \mathfrak{Re}(s) > -k\}$ par récurrence sur $k$, en faisant des IPP convenables à partir de la formule en question.
  • Mais il faut travailler sur la formule. L'intégrale n'est convergente que pour $\Re(s)>0$ (ce qui veut dire qu'en particulier la formule n'est pas valide pour les nombres complexes $s$ tels que $\Re(s)<0$ )

    Tandis que, sauf erreur, avec la relation fonctionnelle de $\zeta$ on prolonge facilement sans rien faire de plus (au moins pour les nombres complexes $z$ tels que $\Re(z)\neq 1$ )

    PS:
    J'imagine qu'à chaque fois qu'on veut incorporer une "bande" supplémentaire au domaine de validité de cette formule il faut la bricoler à nouveau.
  • Poirot, attention à ne pas confondre la formule sommatoire d'Abel avec la sommation par parties ;)
  • Bah c'est la même chose au fond. La formule sommatoire se démontre par une sommation par parties et la formule $\int_a^b f'(t) \,\mathrm{d}t = f(b) - f(a)$.
  • Certes mais je ne mets pas ça sur le même plan, la sommation par parties est un résultat de mathématiques discrètes et la formule sommatoire d'Abel est un résultat d'analyse.
  • Le principe de prolongement analytique est à l'oeuvre à chaque fois.

    La philosophie est la suivante ici:

    On a une formule qui est vraie sur un demi-plan $\Re(s)>a$ avec $a$ un réel:

    $\zeta(s)=F(s)$

    Mais la fonction $F$ est holomorphe sur une bande plus large, c'est à dire qu'elle est holomorphe sur le demi-plan $\Re(s)>b$, avec $b$ un réel tel que $b<a$.
    Le principe de prolongement analytique permet d'affirmer que l'identité $\zeta(s)=F(s)$ est vraie pour tout $s$ nombre complexe tel que $\Re(s)>b$. On a ainsi étendu la "bande" sur laquelle on a pu définir $\zeta$.

    PS:
    Dans ce qui précède il faut bien évidemment retirer le nombre $z=1$.
  • @side : quelques coquilles. Dans ton théorème d'Abel c'est la série des $b_n a_n$, pas $b_n/a_n$. Pour les polynômes de Bernoulli c'est $b'_n=nb_{n-1}$, pas $b'_n=nb'_{n-1}$. Sinon je n'ai pas vérifié les détails des calculs (dès qu'il y a des polynômes de Bernoulli ça me fatigue), mais dans l'idée ça m'a l'air de bien marcher. Effectivement il te manque un $s$ en facteur au départ, qui fait qu'on a bien l'analyticité en $0$.

    Il y a une autre manière (et sûrement plein d'autres encore) de prolonger $\zeta$, qui est très efficace : on commence par la formule facile $$\zeta(s)\Gamma(s) = \int_0^{+\infty} \frac{t^{s-1}}{e^t-1} \,\mathrm{d}t$$ pour $\mathfrak{Re}(s) > 1$. On introduit $I(s)$ comme étant l'intégrale de la même intégrande sur un contour de Hankel (de $+\infty$ à $\varepsilon$, puis un tour du cercle de rayon $\varepsilon$, puis de $\varepsilon$ à $+\infty$). On montre que $I(s)$ ne dépend pas de $\varepsilon$, est entière et en faisant tendre $\varepsilon$ vers $0$ on obtient $I(s) = (e^{2i\pi s}-1)\Gamma(s)\zeta(s)$. Le prolongement méromorphe de $\Gamma$ à $\mathbb C$ donne alors celui de $\zeta$.
  • Oui il y a une formule de Hankel donnant $\frac{1}{\Gamma}$ comme intégrale sur un contour de... Hankel.

    Pour la version dont tu parles avec la fonction $\theta$ de Jacobi, elle a le mérite de se généraliser aux fonctions $L$ de Dirichlet et aux fonctions $L$ de Hecke, elle a donc ma préférence.
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