$g$ telle que $g \circ g(x) = x$

Dans un exercice, on me demande de chercher une fonction $g : \R \longrightarrow \R$, strictement décroissante (elle n'a pas besoin d'être continue !) et telle que, pour tout $x \in \R$, $g \circ g(x)=x$. Sans faire exprès, je suis tombé sur l'indication du corrigé parce qu'un petit coup de vent à tourné la page du livre : évidemment, la fonction $g(x)=-x$ convient.

Je me suis dit, allez, c'est une bonne excuse pour chercher un autre exemple, mais depuis avant, j'ai du mal à en trouver un. Au vu des questions précédentes, ça ne me surprend pas. On avait $f : \R \longrightarrow \R$ telle que $f(0)=0$ et $f \circ f(x)=x$, il fallait montrer qu'elle est forcément bijective. Ensuite, s'il existe $a \in \R$ tel que $f(a) \neq a$, il fallait montrer que $f$ ne peut pas être croissante sur l'intervalle d'extrémités $a$ et $f(a)$. Ensuite, en supposant que $f$ est strictement monotone, il fallait montrer que soit elle est strictement décroissante, soit $f=id$. Pas étonnant que $g=-id$ convient ci-dessus, et... ça ne serait pas forcément étonnant que ce soit la seule fonction qui réponde à la question. Mais je n'arrive pas à montrer que c'est la seule non plus.

Une idée ?
«1

Réponses

  • $x\mapsto a-x$
  • Il y a aussi $f: x \mapsto -x+c$ où $c$ est une constante.
    Il suffit que $f$ soit décroissante et que le graphe de $f$ soit symétrique par rapport à la droite $y=x$.
    Par exemple $f(x)=-x/2$ si $x<0$, et $f(x)=-2x$ si $x\geq 0$.
  • $g(x)=x^2$ si $x\leq 0$, $g(x)=-\sqrt{x}$ si $x>0$
  • Encore une fois, ça fait partie des choses que je devrais voir immédiatement, et que je n'arrive pas à voir.
  • Soit $\Gamma_f$ le graphe de $f$.
    $(x,y) \in \Gamma_f \implies g(x)=y \implies g \circ g(x)=g(y) \implies x=g(y)\implies (y,x) \in \Gamma_f$
  • Nan mais, j'ai compris la remarque sur la symétrie, c'est évident que ça doit être vrai. Mais je n'y ai pas pensé tout seul, et j'aurais dû y arriver, justement.
  • Salut,

    Ça ne rajoute pas grand chose à ce qu'a dit marco (à part le côté continuité et point fixe). Mais si ça te chante tu peux tenter ça: (quelques indications en blanc si t'en a besoin)

    Soit $f\in \mathbb{R}^\mathbb{R}$, décroissante (pas la peine de la préciser strictement) et telle que $\forall x\in \mathbb{R}, f^2(x)=x$:
    -Prouve la stricte décroissance.
    -Prouve la continuité a priori, nécessite un petit raisonnement par l'absurde faisant appel à la surjectivité et la monotonie
    -Prouve l'existence d'un point fixe (nommons-le $x_0$ pour la suite) théorème des valeurs intermédiaires appliqué à $id-f$ sur un intervalle bien choisi. Son unicité par stricte décroissance.
    - Soit $g$ une application bijective et décroissante de $]-\infty, x_0]$ dans $[x_0,+\infty[$, prouve qu'elle peut être prolongé sur $\mathbb{R}$ en une fonction qui respecte les conditions.
  • Soit $\psi: \R \to \R$ une bijection quelconque.
    On pose pour tout $f: \R \to \R$, $c_{\psi} (f) := x \mapsto \psi \circ f \circ \psi^{-1} (x)$.
    $c_\psi(f)$ s'appelle la conjuguée de $f$ par $\psi$ et est l'unique fonction $g$ qui vérifie l'identité $g \left( \psi (x) \right ) = \psi \left ( f(x)\right )$.
    D'autre part $c_{\psi} (I_d) = I_d$ ($I_d$ étant la fonction identité) et pour toutes $g,h\in \R^{\R}$, $c_{\psi}(g) \circ c_{\psi}(h) = c_{\psi}(g \circ h)$.
    Enfin [une] fonction $k$ commute avec $\psi$ (i.e. $k \circ \psi = \psi \circ k$) si et seulement si $c_{\psi} (k) = k$.

    Pour ce qui est de la question du fil, on voit qu'il suffit d'exhiber des bijections de $\R$ dans lui-même ne commutant pas avec $x\mapsto -x$ pour construire des fonctions qui répondent au cahier des charges voulu. On a moult exemples plus haut. On pourrait envisager $\psi:=x \mapsto (x+a)^3$ avec $a\neq 0$ et prendre $c_{\psi} (t \mapsto -t) $ etc .

    [EDIT: on me souffle que la décroissance de la bijection en question est demandée. Toute bijection de $\R$ dans lui-même est continue si et seulement si elle est monotone, et d'autre part pour toute fonction $g:\R \to \R$ monotone et toute bijection $\phi:\R \to \R$ continue, $c_{\phi} (g)$ est à nouveau monotone et de même monotonie que $g$. Donc l'exemple ci-dessus marche.]
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Titi : j'essaie sans les indications :

    Stricte décroissance : on a la décroissance, donc si on prend $x < y$, on sait que $f(x) \geqslant f(y)$. Si jamais $f(x) = f(y)$, alors $f(f(x))=f(f(y))$, c'est-à-dire $x=y$, contradiction. Donc $f(x) > f(y)$.

    Continuité : parce que $f^2 = id$, $f$ est bijective (de plus, elle est sa propre inverse), et une bijection de $\mathbb{R}$ strictement monotone ne peut pas être discontinue (ça donne un problème de surjectivité, mais j'ai la flemme de l'écrire en détail).

    Existence d'un point fixe : ça se voit sur un dessin, mais je ne sais plus quel théorème utiliser.

    Unicité du point fixe : Si $x < x_0$, alors $f(x) > f(x_0) = x_0 > x$ et vice-versa si $x > x_0$.

    Prolongement : puisqu'elle est bijective et décroissante, je suis à peu près certain que $x_0$ sera un point fixe, auquel cas on peut juste la prolonger par la fonction $x \longmapsto -x$ à droite de $x_0$ et ça vérifierait $f^2=id$ à droite de $x_0$. C'est pour ce qui se passe à gauche de $x_0$ que je sèche...
  • Bon, j'ai reçu pas mal d'aide via MP, alors je vais quand même détailler les choses ici.

    Existence du point fixe : supposons que $f(x) \neq x$ pour tout $x$. Fixons un $x_0$ quelconque et appelons $y_0 = f(x_0)$, de sorte que $x_0 = f(y_0)$. Un peu comme dans l'énoncé de mon exercice de départ, on va regarder ce qu'il se passe sur le segment d'extrémités $x_0$ et $y_0$. On sait que $f - id$ est continue, donc on applique le TVI. Si $x_0 < y_0$, $(f - id)(x_0) = y_0 - x_0 > 0$ et $(f-id)(y_0)=x_0 - y_0 < 0$, donc $f-id$ s'annule quelque part. Donc il existe un point fixe entre $x_0$ et $y_0$, contradiction.

    Prolongement : j'ai réfléchi trop vite, comme d'habitude. Je sais quel est le prolongement "sur un dessin" mais je dois encore réussir à l'écrire proprement.
  • Bon, alors, quand on est réveillé... Si $g$ est une bijection décroissante de $]-\infty;x_0]$ dans $[x_0;\infty[$, on définit $\tilde{g} : \R \longrightarrow \R$ par :
    $\tilde{g}(x) = g(x)$ sur $]- \infty; x_0]$ et $\tilde{g}(x) = g^{-1}(x)$ sur $[x_0;\infty[$.

    Avec ça, on a bien $g^2 = id$. De plus, comme $g$ est décroissante, $g^{-1}$ l'est aussi, donc $\tilde{g}$ est décroissante sur $\R$.

    Avant de m'attaquer au message de Foys, j'ai encore un dernier détail à régler sorti d'un MP de Titi : une bijection continue entre deux intervalles de $\R$ devrait être un homéomorphisme. Si l'intervalle de départ est fermé, alors c'est évident (histoires de compacité), mais s'il est ouvert d'un côté, je dois y réfléchir.
  • Homo Topi
    Si je lis dans les pensées de Titi, tu montres
    1- si f est continue, injective sur un intervalle I, alors f est strictement monotone sur I
    2- si g est surjective et monotone d'un intervalle J sur un intervalle I, alors g est continue sur J
    après tu prends $g=f^{-1}$
    Le 😄 Farceur


  • Mais j'ai répondu aux questions que Titi m'avait posées :-S
  • Salut,
    Si j'ai dit un truc sur les fermés, je me suis trompé ou on s'est mal compris (edit ah, non, tu voulais dire fermé= compact : attention $\mathbb{R}$ n'est pas compact, mais localement compact, seuls les fermés bornés sont compacts, il se trouve qu'à cause de cet exercice j'ai aussi cherché un lien entre locale compacité et bijection continue qui devient un homéomorphisme, en toute généralité, c'est faux :)o). Mais ne cherches pas nécessairement de la continuité, je pense que tu as constaté l'équivalence "continuité-monotonie" pour les bijection d'un intervalle de $\mathbb{R}$ vers un autre. Une bijection admet une réciproque et si la bijection est décroissante, la réciproque est ...
    Juste une précision, il faut faire attention à éviter un "mauvais raccordement", et donc justifier succinctement que $g(x_0)=x_0$ avant de parler de la réciproque Minimum de l'image, maximum du domaine, fonction décroissante et paf!.
  • A quel moment j'ai dit que $\R$ est compact ? Je ne comprends pas les deux dernières interventions dans ce fil :-S

    J'ai dit qu'il est facile de voir qu'une bijection continue, définie sur un intervalle fermé, est un homéomorphisme. Rien d'autre.

    Et pour le raccordement de $g$ grâce à $g(x_0)=x_0$, ben, c'est évident aussi puisque c'est une bijection décroissante.
  • Homo Topi
    Mon message fait suite à j'ai encore un dernier détail à régler sorti d'un MP de Titi : une bijection continue entre deux intervalles de R devrait être un homéomorphisme.
    Je voulais t'aider sur une possible démonstration !
    Le 😄 Farceur


  • Salut,

    C'est sûrement un quiproquo, je n'ai pas pris le temps de chercher ton raisonnement sous-jacent derrière cette phrase:
    une bijection continue entre deux intervalles de R devrait être un homéomorphisme. Si l'intervalle de départ est fermé, alors c'est évident (histoires de compacité)
    Et il se trouve que j'ai eu hier une idée fausse concernant la locale compacité et les homéomorphismes (si tu y tiens, tu peux jeter un œil dans la section topologie, tout ce que tu constateras, c'est qu'il m'arrive d'être méchamment à l'ouest) et j'ai craint que tu fasses un type d'erreur semblable.

    Et je voulais aussi souligner le fait que l'utilisation de la relation continuité / monotonie sur les parties connexes pour une bijection entre deux parties de $\mathbb{R}$ est simple et efficace.
  • gebrane : j'essaierai de déchiffrer alors :-)
  • Bon, alors, le truc de gebrane

    1) Si $f$ est continue et injective sur un intervalle $I$, alors $f$ est strictement monotone sur $I$ : c'est une proposition dans mon bouquin de L1, d'ailleurs ils vont un poil plus loin (référence pour moi : proposition 25.69). Pour une fonction continue sur un intervalle, il y a équivalence entre l'injectivité et la stricte monotonie (ça se voit sur un dessin). Je ne vais pas recopier la preuve de mon bouquin, j'avais commencé à l'écrire mais c'est lourd et peu intéressant (distinctions de cas + TVI). Au moins, je me dis que j'avais eu la bonne idée, c'est une mini-victoire pour moi.

    2) On le voit directement sur un dessin, mais il faut trouver le bon argument pour l'écrire proprement. J'essaierai.
  • Prend ton temps, c'est bien de trouver par soi même!
    Le 😄 Farceur


  • Ben, j'avais trouvé le premier pouint par moi-même, en fait. C'est juste pour l'écrire que j'ai sévèrement eu la flemme. Pour le deuxième point, je cherche encore comment expliquer proprement ce qui est évident sur le dessin.
  • Soit $g$, monotone (disons, croissante, décroissante ça marchera pareil en changeant le sens des inégalités) sur $J$ et surjective de $J$ sur $I$ et soit $x_0 \in J$. Voyons si $g$ est continue en $x_0$.

    Soit $\epsilon \geqslant 0$. On cherche s'il existe $\eta \geqslant 0$ tel que $|g(x) - g(x_0)| \leqslant \epsilon$ pour tout $x \in [x_0 - \eta ; x_0 + \eta]$. Je me débarrasse des valeurs absolues : $|g(x) - g(x_0)| \leqslant \epsilon$ c'est $g(x) \in [g(x_0) - \epsilon ; g(x_0) + \epsilon]$. Soit $y \in [g(x_0) ; g(x_0) + \epsilon]$. Comme $g$ est surjective, il existe $x \in J$ tel que $y=g(x)$, et comme $g$ est croissante, on sait que $x \geqslant x_0$. Si on prend $y_0 = g(x_0) + \epsilon$, on trouve qu'il existe $\eta_+ \geqslant 0$ tel que $y_0 = g(x_0) + \epsilon = g(x_0 + \eta_+)$. On refait le même raisonnement sur $[g(x_0) - \epsilon ; g(x_0)]$, ce qui fournit un $\eta_-$. On pose $\eta = \min(\eta_- ; \eta_+)$ et c'est réglé. $g$ est continue en $x_0$.

    Je me rends compte, en résolvant ce petit exercice, que même si j'ai l'impression d'y être arrivé, ça ne m'a pas particulièrement intéressé ou plu. Je suis content d'avoir réussi à écrire un raisonnement formel qui justifie "ce qui a l'air évident sur un dessin", mais... sans plus. J'aurais espéré que ça me fasse quelque chose de plus.
  • Foys : ce que tu as décrit, c'est juste l'action [EDIT : par conjugaison, sans préciser ça ne veut pas dire grand-chose] du groupe des "permutations de $\R$" sur l'ensemble $\R^{\R}$ ?
  • Oui Homo Topi c'est bien ça. Ca vaut le coup d'en parler puisque ça ressert ailleurs.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Comment ça ailleurs ? Tu as d'autres utilisations de la même idée à me donner ?
  • Homo Topi
    Si tu n'aimes pas ta preuve c'est qu'elle est fausse, tu n’utilises à aucun moment que $I$ est un intervalle. Tu peux regarder ce dessin101424
    11.png 16.3K
    Le 😄 Farceur


  • Au départ, je voulais raisonner par l'absurde, c'est bien ce dessin-là que j'avais en tête. J'ai du mal à formaliser l'utilisation du fait que $I$ est un intervalle. En premier lieu, ça sert à justifier le passage que je vais colorer en rouge dans mon raisonnement au-dessus, mais techniquement il faut faire encore 15 distinctions de cas selon la position de $x_0$ dans $J$ et celle de $g(x_0)$ dans $I$...
  • Quoique... si $x_0$ est la borne inf de $J$, il n'y a que $[g(x_0), g(x_0) + \epsilon]$ à traiter, et vice-versa si c'est la borne sup. Je ne sais pas si remplacer le $\forall \epsilon > 0$ classique de la continuité par "pour tout $\epsilon > 0$ tel que $]g(x_0) - \epsilon ; g(x_0) + \epsilon[ \subseteq J$ est parfaitement licite, mais en même temps, si ça ne l'est pas, je bloque un peu...
  • Homo Topi

    Si tu veux, tu peux montrer un raisonnement par l'absurde. f étant disant croissante donc admet en tout point une limite à droite et à gauche . Si f n'est pas continue en $x_0\in J$ alors f n'est pas continue à droite ou à gauche de $x_0$ donc
    $$x_0\neq \text{InfJ et} f(x_0^-)<f(x_0)\quad \text {ou}\quad x_0\neq \text{Sup J et} f(x_0^+)>f(x_0)$$
    Trouve la contradiction :-D en utilisant que I=f(J) est un intervalle

    On peut montrer aussi un raisonnement direct

    Correction faute de Latex
    Le 😄 Farceur


  • J'avais commencé par un raisonnement par l'absurde, mais je préfère un raisonnement direct quand c'est possible, et c'est ça que j'avais commencé par écrire. Figure-toi que je ne faisais pas le lien "automatiquement" entre monotonie et limites à gauche/droite...
  • La contradiction, pour moi, c'est : si $f(x_0^-) < f(x_0)$, alors il existe $y$ entre $f(x_0^-)$ et $f(x_0)$ (parce que $f(J)$ est unintervalle) qui admet un antécédent $x$ par $f$. Il faut que $x < x_0$ si $f$ est croissante, mais en même temps, $x$ ne peut être compris dans aucun intervalle de la forme $]x_0 - \eta ; x_0]$ parce que $f(x) > f(x_0^-)$, donc $x > x_0$.
  • Homo Topi
    Tu as mal expliqué au début pourquoi $f(J)$ contient $[f(x_0^-), f(x_0)]$
    edit pour bien comprendre mon "pinaillement" il faut deux points dans J. tu as déjà le $x_0$, il te faut un autre point ! ( attention $x_0^-$ n'est pas un point)
    Le 😄 Farceur


  • Si $x_0$ n'est pas une borne de $J$, alors $f(x_0^-) \in f(J)$ et $f(x_0) \in f(J)$, et $f(J)$ est un intervalle donc il contient $[f(x_0^-);f(x_0)]$. Idem avec $f(x_0^+)$, je n'ai écrit que la moitié parce que ça m'épuise vraiment d'écrire autant pour si peu.

    Si $x_0$ est une borne de $J$, il n'y a qu'une des deux limites à regarder mais ça marche du côté de la limite à considérer.
  • C'est ce qui manquait
    Le 😄 Farceur


  • Bon, alors, pour résumer :

    Si $f : I \longrightarrow J$ est une bijection continue entre deux intervalles, on a : $f$ est strictement monotone, donc $f^{-1}$ est monotone donc continue. Donc $f$ est un homéomorphisme. C'est dingue tous les détails qu'il faut écrire parfois en analyse pour justifier un truc évident sur un dessin.
  • Homo Topi c'est un théorème fondamental d'analyse ( théorème de la bijection)
    à savoir démontrer au moins une fois dans sa vie même si c'est très technique dans les détails !
    Le 😄 Farceur


  • Cher HomoTopi,

    J'ai lu le fil en diagonale seulement mais je ne crois pas qu'on t'ait indiqué le joli résultat suivant :

    Toute application décroissante $g : \R\to \R$ telle que $g\circ g = \operatorname{id}$ est conjuguée à $-\operatorname{id}$, c'est-à-dire qu'il existe un homéomorphisme $\phi : \R\to \R$ tel que : $\forall x \in \R,\ \phi(g(x)) = -\phi(x)$.

    La construction d'un $\phi$ qui convient est très simple avec la bonne intuition. Je te laisse y réfléchir sur un dessin.
  • gebrane : dans le théorème de la bijection que moi, je connais, la bijectivité est la conclusion, pas une hypothèse. Mais en fouillant sur Wikipédia, l'article "théorème de la bijection" contient aussi ce résultat.

    Siméon : je vais essayer.
  • .
    Le 😄 Farceur


  • Je trouve $\phi = id - g$, mais je l'ai surtout sorti de mon chapeau magique... à quelle intuition visuelle pensais-tu ?
  • Bravo ! Pour être complet, peux-tu justifier qu'il s'agit d'un homéomorphisme ?

    Pour l'intuition géométrique, je vois au moins deux façons d'exploiter la symétrie du graphe de $g$ :
    1. En notant $y = g(x)$, les points $(x,g(x)), (x,x), (y,g(y)), (y,y)$ forment un carré donc $y - g(y) = g(x) - x$, c'est-à-dire que la fonction $\phi : t \mapsto t - g(t)$ vérifie $\phi(y) = - \phi(x)$.
    2. Considérer la projection du graphe sur la droite d'équation $x+y = 0$ parallèlement à la droite d'équation $x-y =0$, ce qui conduirait d'ailleurs plutôt à $\phi : x \mapsto \frac12(x-g(x))$, mais bien sûr toutes fonctions $x \mapsto \lambda (x-g(x))$ avec $\lambda \in \R^*$ conviennent.
  • Bonjour,
    J'avais trouvé $\phi : x \mapsto \left\{ \begin{array}{ll} x-x_0 &\text{si } x\geqslant x_0 \\ x_0 - g(x) & \text{si }x<x_0 \end{array}\right.\quad$ où $x_0$ est l'unique point fixe de $g$. Mais c'est moins joli.
  • Je tente un truc pour montrer que $\varphi$ est un homéomorphisme.

    $g$ est décroissante, et comme elle vérifie $g^2 = id$, on peut même vérifier qu'elle est strictement décroissante, donc $\phi$ est strictement croissante. De plus, $g$ est une bijection de $\R$ dans $\R$, toujours parce que $g^2 = id$, donc elle a des limites infinies aux infinis.

    Donc $\phi$ est continue, strictement croissante et a des limites infinies aux infinis. Donc c'est une bijection de $\R$ dans $\R$, donc par le théorème que j'ai démontré avant, c'est un homéomorphisme.
  • Très bien ! Si tu es encore motivé, tu peux essayer de généraliser aux homéomorphismes $g$ de $\mathbb R$ tels qu'il un entier $n \geqslant 3$ vérifiant $g^n = \operatorname{id}$.
  • Je veux bien essayer ! J'ai plein d'autres exercices d'analyse qui m'attendent (à ceux qui me les ont donnés : je ne les oublie pas, ils sont dans ma barre de favoris bien au chaud :-D), mais autant continuer sur ma lancée.

    Je n'ai pas encore d'idée, pour l'instant.
  • Cette fois, $g$ est toujours une bijection, mais c'est $g^{n-1}$ qui est son inverse. Donc le carré qu'il faut regarder, c'est les points :
    $(x,x)$, $(x,g^{n-1}(x))$, $(g^{n-1}(x),x)$, $(g^{n-1}(x),g^{n-1}(x))$. Cette fois, c'est $y = g^{n-1}(x)$ qu'il faut poser, on a bien $g(y)=x$.
    $y - g(y) = g(x) - x$, donc la fonction $\phi : t \longmapsto t - g(t)$ vérifie encore $\phi(y) := \phi(g(x)) = - \phi(x)$.

    Je pense que tous les arguments que j'ai utilisés pour montrer que $\phi$ est un homéomorphisme dans le cas $n=2$ marchent encore ici... comme quoi j'ai bien fait de demander l'idée géométrique :-D


    EDIT : $g$ est supposée être un homéomorphisme, donc j'ai déjà la continuité, et la bijectivité me redonne l'argument de la stricte monotonie et des limites infinies aux infinis,. Mais je ne sais pas si $g$ est décroissante (strictement, a fortiori), ça demande à être vérifié à part. Dans le cas $n=2$, c'était une des hypothèses. Je doute fort que quand $n>2$, un homéomorphisme qui vérifie $g^n = id$ soit automatiquement décroissant, mais je n'ai pas encore vérifié.
  • Homo Topis l'identité est strictement croissante et vérifie $g^n = id$. Pourquoi ne pas prendre aussi g décroissante comme hypothèse
    Le 😄 Farceur


  • Parce que ce n'était pas dans le dernier message de Siméon. C'est une hypothèse nécessaire (et donc un oubli/sous-entendu de sa part) ?
  • Alors je m'en sors comment pour avoir un bon énoncé à prouver ?

    Dire que ça a été "déjà vu" sur le site, ça ne m'aide pas la plupart du temps, j'ai une mémoire trop volatile pour ça. Pas comme les gens qui rouvrent un fil après deux ans, ou encore un an après, ou encore une fois au bout de dix ans :-D
  • Je voyais ça comme une question ouverte plutôt qu'un énoncé à prouver : classifier les solutions de $g^n = \operatorname{id}$ à homéomorphisme près. La monotonie est bien sûr un invariant pertinent.
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