Espace complet et espace vectoriel

Bonjour à tous,

En parcourant une feuille d'exercice sur les espaces complets je trouve parmi les propriétés de base à démontrer :

4) Tout e.v.n. de dimension finie est complet
5) Un complet d'un espace métrique est fermé
6) Un s.e.v. de dimension finie d'un e.v.n. est fermé

La subtilité du 6) m'échappe. Pourquoi ne pas le formuler tout simplement comme le 4) : Un e.v.n de dimension finie est fermé ? Pourquoi passer par le s.e.v. ? Est-ce une question de norme induite ?

En vous remerciant d'avance.

Réponses

  • On peut très bien avoir un sous-espace de dimension finie dans un espace de dimension infinie. Et l'espace tout entier est toujours fermé (ça n'a rien à voir avec la notion de norme ni d'espace vectoriel, mais c'est dans la définition d'une topologie). En fait, si on se donne $(E,\lVert \cdot \rVert)$ un e.v.n. et $F$ un sous-espace de $E$ de dimension finie alors $F$ muni de la norme induite est un espace vectoriel normé de dimension finie, donc complet par 4) donc fermé pour la norme.
  • Merci girdav pour ta réponse.

    Mais justement, ce que je ne comprends pas c'est pourquoi il n'a pas mis directement :

    6) Un evn de dimension finie est fermé ?

    Pourquoi passer par le sev puisque un sev est un ev.
  • Les sous-espaces n'ont pas de raison particulière d'être fermés en dimension infinie. Par exemple, on considère $E =l^1(\mathbb R)$, l'espace vectoriel réel des suites de réels $(u_n)_n$ pour lesquelles $\displaystyle\sum_{n=0}^{+\infty}|u_n|<\infty$ muni de la norme $\displaystyle\lVert (u_n)_n\rVert =\sum_{n=0}^{+\infty}|u_n|$, et $F$ l'espace des suites nulles à partir d'un certain rang.
  • Pour 4), ça marche avec $\Q$ espace vectoriel sur lui-même ?
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Il doit être marqué au début de la feuille de TD : "Tous les e.v.n. considérés sont supposé avoir pour corps de base $\R$ ou $\C$." Mais la question de nicolas.patrois est intéressante en soi.
  • Sous-entendu : un sev de dimension fini d'un evn est un fermé de l'evn.

    Rappel : tout espace topologique est fermé. Dire qu'un espace topologique est fermé est donc creux. Dire qu'un sous-ensemble d'un espace topologique est fermé dans cet espace topologique est par contre non creux (vu que ce n'est pas toujours vrai).
  • Pour réponde à nicolas.patrois : on sait que $\Q$ muni de la distance d(x,y) = |x-y| n'est pas complet.

    Donc il y a quelque chose qui ne va pas mais je ne vois pas où.

    Pour girdav : je sais que le fait qu'ils soient finis est important. Mon problème encore une fois est pourquoi s'embêter à raisonner sur un sev de dimension finie d'un evn quelconque. C'est le terme sous du sev qui m'embête.

    En gros quelle est la différence entre les deux formulations suivantes :

    Un evn de dimension finie est fermé
    Un s.e.v. de dimension finie d'un e.v.n. est fermé

    Merci encore pour vos réponses.

    EDIT : Le message d'Aime répond à ma question. Merci beaucoup. Et rien n'a été spécifié sur ma feuille de TD concernant les corps en question
  • Pour répondre précisément à ta première question, c'est banal de trouver des répétitions dans un document, c'est tout, il n'y a rien de plus derrière.

    Le passage suivant de girdav est celui auquel tu semblais penser:
    En fait, si on se donne $(E,\lVert \cdot \rVert)$ un e.v.n. et $F$ un sous-espace de $E$ de dimension finie alors $F$ muni de la norme induite est un espace vectoriel normé de dimension finie, donc complet par 4) donc fermé pour la norme.

    Et bien ce passage n'interdit pas de répéter un corollaire dans une liste d'affirmations.

    Sinon, effectivement, il est sous-entendu dans ce genre de document que le corps est $\R$ ou $\C$ (et souvent $\R$ ).

    La complétude d'un ev de dimension finie vient de la chose suivante: si $u$ est une suite de Cauchy dans $\R^n$, alors les $n$ suites formées par les projections sur chaque coordonnée sont elles-même de Cauchy, donc convergent sur leur droite respectives et donc $u$ converge.

    Dans un espace normée, si un point $p$ est dans l'adhérence d'un ensemble $A$ alors il existe une suite de Cauchy d'éléments de $A$ qui converge vers $p$. Il s'ensuit que dans la situation particulière où $A$ est un sous-espace vectoriel de dimension finie, donc complet, la suite en question a une limite dans A et cette limite qui n'est autre que $p$ fait que $p\in A$.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Le corps est sans doute ici $\R$ ou $\C$.
  • Et si le corps de base n'est pas complet, ce n'est plus vrai. Exemple, $\Q$ est un $\Q$-sous espace vectoriel topologique de dimension 1 du $\Q$ espace vectoriel $\R$, tout le monde ayant sa topologie usuelle, mais il n'est pas fermé dans $\R$.

    Edit : le fait que $\R$ soit de dimension infinie sur $\Q$ ne jouant bien sûr aucun rôle. On a le même résultat avec $\Q$ sev de $\Q(\sqrt2)$, qui est de dimension 2.
  • Merci encore à tous pour vos réponses.

    Je me permets de faire remonter ce sujet pour vérifier si ma démonstration du "4.) Un evn de dimension finie est complet" est juste.

    Soit E muni d'une norme $N$ un evn réel ou complexe de dimension finie. Alors d'après le lemme de Riesz, la boule unité fermée de E est compacte. Soit une suite de Cauchy $(u_n)$ alors $(u_n)$ est bornée. Soit a le rayon de cette boule en définissant la norme $N_a=N/a$ alors ma suite appartient à la boule unité fermé pour cette norme. Elle admet un point d'accumulation donc converge. Par équivalence des normes elle converge aussi pour la norme initiale donc E est complet.

    Y-a-t-il des bêtises dans mon raisonnement ?

    Merci encore d'avance...
  • Comme l'a dit remarque, le corps de base est important. S'il n'est pas complet ( au sens de possède la propriété de la bonne supérieure ), on perd le théorème de Bolzano-Weierstrass et du coup, on perd l'équivalence des normes en dimension finie.
  • Désolé de dire ça mais cela ne répond pas à ma question est-ce que ma démonstration est bonne (cf mon message précédent).
  • Travaille d'abord avec la norme infinie ou la norme 2 par exemple. Et ensuite, utilise l'équivalence des normes.
    Parce qu'en fait, tu te sers du théorème de Bolzano-Weierstrass qui se prouve en dimension n avec la norme infinie ou la norme 2 ou encore la norme 1. Bref avec une norme explicite qu'on connaît bien. Ensuite, ta convergence sera vraie pour ta norme N par équivalence des normes.

    ( Ou alors, tu peux conserver ta démo si tu fais un retour en arrière sur le théorème de Bolzano-Weierstrass après le théorème d'équivalence des normes en dimension finie, mais je trouve ça lourd. )
  • Pourquoi faire un retour en arrière sur BW ? Ma démo est fausse alors ?
  • Le théorème de Bolzano-Weierstrass en dimension n, que tu utilises, est énoncé habituellement avec l'espace vectoriel R^n associé à la norme infinie ( ou un R-espace vectoriel de dimension n avec une base donnée). Toi, tu utilises une version avec une norme quelconque en dimension n. C'est pas faux. Mais ça suppose que tu reviennes sur le théorème de Bolzano-Weierstrass "originel" après avoir eu connaissance du théorème de l'équivalence des normes en dimension finie.
    Si tu as une version de Bolzano-Weierstrass sur un R-espace vectoriel de dimension finie avec une norme N quelconque, alors oui, tu peux conserver ta démo.
  • D'accord, je comprends mieux pourquoi passer par la norme infini ou 2. Merci prose-luniare.

    Il faut que j'arrive à me rappeler alors de la démo en partant de la norme 2 (que je pense avoir déjà fait). J'y réfléchis et je reviens.
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