La Ferme des entiers naturels

Bonjour,
Après la classification des entiers naturels de jyboulay , c'est à mon tour de donner ma classification ! (:D Quelle émotion de lancer mon premier fil shtamique. (:P)

Définitions :
  1. $n$ est dit supérieur à $m$ si $m$ divise $n$. On emploiera toujours "supérieur" et "inférieur" dans le sens défini ici. Deux entiers naturels sont dits comparables si l'un des deux est supérieur à l'autre.
  2. Un entier naturel est un enfant s'il est inférieur à tous les entiers $n\geqslant 2$ auquels il est comparable (en gros, il est premier ou vaut $1$). Sinon, il est adulte.
  3. Soient $n,m\in \Bbb N^*$. On dit que $n$ et $m$ sont dans la même famille si les nombres premiers qui apparaissent dans leurs décompositions en facteurs premiers sont identiques (sans compter les multiplicités).
  4. Soit $n\in \Bbb N^*$. $k$ est un enfant de $n$ si c'est un enfant et s'il est inférieur à $n$.
  5. $n$ et $m$ sont dits amis si $n-m$ est pair. Sinon, ils sont ennemis.

Théorème généalogique :
  1. La relation de parenté familiale est une relation d'équivalence.
  2. Soient $n,m\in \Bbb N ^*$. $n$ et $m$ sont dans la même famille si et seulement s'ils ont les mêmes enfants.

Théorème de l'amitié :
  1. L'ami de mon ami est mon ami. Et l'ennemi de mon ennemi est mon ennemi ami (édit).
  2. Les membres d'une même famille sont amis.

Théorème de la natalité : Quand $N$ tend vers l'infini, la proportion d'enfants dans $[\![1,N]\!]$ équivaut à $\frac1{\ln N}$.

Définitions :
  1. Un entier naturel est dit riche s'il existe deux nombres premiers distincts qui le divisent. Sinon, il est pauvre.
  2. Un entier naturel est dit puissant s'il peut être écrit sous forme d'une puissance $n^k$ avec $k\geqslant 2$ et $n\neq 1$.
  3. Un entier naturel est dit noble s'il est divisible par $2$ et un autre nombre premier.
  4. Un entier naturel est dit bourgeois s'il est riche et impair.
  5. Un entier naturel est un domestique s'il est de la forme $2^k$ avec $k\in\Bbb N^*$.

Théorème des enfants : Les enfants ne sont ni puissants ni riches.

Théorème capitaliste : Soient $p$ un entier pauvre et $r$ un entier riche. Si $p$ et $r$ sont comparables, alors $r$ est supérieur à $p$.

Théorème autocratique : $0$ est supérieur à tous les autres nombres. C'est pourquoi, on l'appelle le roi. De plus, le roi est noble, riche et puissant.

Théorème de l'orphelin : $1$ est inférieur à tous les autres nombres. C'est pourquoi, on l'appelle l'orphelin. De plus, l'orphelin est un enfant pauvre et il est tout seul dans sa famille.

Théorème aristocratique :
  1. Il y a deux types d'entiers riches : les nobles qui sont amis avec le roi, et les bourgeois qui sont ennemis du roi.
  2. Il y a deux types d'entiers pauvres : les domestiques qui sont amis avec roi et la noblesse, et les autres pauvres sont ennemis du roi.

Théorème de la fatalité : Les membres d'une même famille sont soit tous pauvres, soit tous riches.

Mais attention ! :

Théorème révolutionnaire : Les adultes pauvres sont puissants.

Théorème du ruissellement : Quand $N$ tend vers l'infini, la proportion d'entiers pauvres dans $[\![1,N]\!]$ tend vers 0.

Preuve : C'est un corollaire du théorème de la natalité. Les pauvres sont de la forme $p^k$, avec $p$ premier. Si $p$ est supérieur à $N^{2/3}$, alors il est le seul pauvre de la forme $p^k$ dans $[\![1,N]\!]$ ($k>0$). Sinon, il engendre au plus $\log_p(N^{1/3}) \leqslant \log_2(N^{1/3})$ pauvres dans $[N^{2/3},N]$. Et il y a au plus $N^{2/3}$ pauvres dans $[1,N^{2/3}]$. Donc $[\![1,N]\!]$ contient au plus $\frac{N}{\ln(N)} + \frac{N^{2/3}}{\ln(N^{2/3})} \log_2(N^{1/3}) + N^{2/3} \underset{N\to \infty}= o(N)$ pauvres.

Amusez-vous bien

Réponses

  • J'ai même fait un schéma éclairant de clarté pour illustrer ma classification ! (:P)102012
  • Salut Calli
    Je vois que tu t'amuses bien. Normal après cette période de confinement. Et peut-être la fréquentation troublante de $\Z[t^2, t^3]$ ?

    En tout cas : intéressante, voire pertinente, ton approche. Petit bémol cependant : je ne vois même pas de conjecture(s) à résoudre là dedans.
  • Je pense que Calli est fin prêt pour les diviseurs de Bourbaki. (tu)
    Je précise que je n'ironise pas.
  • Calli a écrit:
    1-L'ami de mon ami est mon ami. Et l'ennemi de mon ennemi est mon ennemi.
    2-Les membres d'une même famille sont amis.

    Chez les entiers naturels, on est loin de la vraie vie....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Tu t'es posé la question de la relation avec les suites de Syracuse ? Je vois que les impairs et les pairs ne sont pas dans les mêmes groupes (typique Syracuse) et la question de la natalité est aussi primordiale puisque si n'importe quel entier revient vers 1, c'est au travers d'une relation parent enfant : un enfant a un parent, un parent peut avoir un, plusieurs ou pas d'enfants.
    Marrant cette relation à la généalogie.
  • Salut Claude. J'ai pensé à une conjecture, mais je ne l'avais pas écrite car je crois qu'elle est en fait fausse.

    Conjecture révolutionnaire : Quand $N$ tend vers l'infini, la proportion d'entiers puissants et pauvres parmi les entier puissants de $[\![1,N]\!]$ ne tend pas vers 0.

    En effet, les premiers entiers puissants et pauvres sont 4, 8, 9, 16, 25, 27, 32 alors que les premiers entiers puissants et riches sont significativement plus grand : 36, 100, 144, 196, 216, 225, 441. Mais je pense que c'est dû au fait que les nombres composés divisibles par plusieurs nombres premiers dépassent rapidement quelques dizaines, à moins d'être du type $2^a 3^b$, et d'autant plus quand on impose que l'exposant de chaque nombre premier soit au moins 2, comme c'est le cas pour les entiers puissants et riches. Au contraire, les entiers puissants et pauvres peuvent être des puissances de $2$, et celles-ci sont assez répandues dans les petits nombres.
    A mon avis, cet effet s'estompe ensuite avec la raréfaction des nombres premiers. En tout cas des tentatives d'estimations rapides ne m'ont pas permis de montrer la conjecture (et je n'ai pas cherché à la réfuter ensuite).
  • Je pense qu'il y a une incohérence. Le théorème de l'amitié est faux.
    L'ami de mon ami est mon ami : Correct.
    L'ennemi de mon ennemi est mon ennemi : Faux. C'est mon ami.

    Faut vraiment que je fasse tout le boulot sur ce sous-forum !
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • gai requin : Qu'est-ce que c'est les diviseurs de Bourbaki ?

    PMF : Il y a trop de gens qui réfléchissent déjà à Syracuse sur ce forum, ça devient embouteillé. Je vous le laisse. :-D

    lourrran : Je venais de le corriger quand j'ai vu ton message ! J'ai remarqué la faute en lisant le message de Ramon. Mais que serait le shtam si tout était juste ? ;-)
  • @Calli : Je ne sais pas. :-D
    Dans un problème d'algèbre commutative, on avait besoin, pour qu'un truc tourne, d'avoir une espèce de super-pgcd.
    Et Claude disait qu'on trouve ce type de pgcd dans Bourbaki, en déchiffrant un chapitre "pas de la tarte" selon ses propres mots.
    Il pourra t'en dire beaucoup plus que moi...
  • @Calli : ta classification est très intéressante et amusante. En plus il y a une sorte de cohérence interne là-dedans.

    Et c'est vrai que si quelqu'un arrivait à faire le lien avec Syracuse ça pourrait déboucher sur des trucs intéressants.


    Moi j'abandonne, ça fait 30 ans que je suis dessus, j'ai décidé de passer à autre chose.
  • Mon post était juste une blague ;-). Je doute que quoi que ce soit de vraiment constructif en ressorte.
  • Salut
    Dans tes définitions, le 1) il y a un problème : c'est plutôt ''inférieur'' à la place de ''supérieur'', ou bien ''m divise n''.
  • Exact (tu). Je corrige. Merci bien.
  • Dans le 2), tu emploies le mot "inférieur". Vu que "supérieur" a été défini dans le 1) avec un sens différent du sens habituel, la question se pose (pour moi) du sens donné à "inférieur" dans le 2.
  • C'est inférieur au sens défini au-dessus. Je vais le préciser.
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