Relation binaire

Bonjour
J'ai deux petites interrogations.

1) Je ne comprends pas pourquoi il est écrit dans mon script que la relation $\equiv_m$ soit réflexive et symétrique (transitive également mais cela je suis d'accord). En effet pour la réflexivité si on prend $m = 10$ et $a = 4$, $\ a \equiv_m a$ soit valable. De même que pour la symétrie, je ne crois pas que $10 \equiv_5 0$ implique que $0 \equiv_5 10$. Je me trompe donc à mon avis dans la définition de symétrique et de réflexif.

2) La fermeture transitive me pose des problèmes, si je comprends bien ce serait toutes les compositions de la même relation donc pour une relation $\rho$ : $\rho, \rho\rho = \rho^2, \ldots,\rho = \rho^n$ pour $n = \infty$ ? Mais je ne comprends pas quel en serait les applications et peut-être qu'un exemple un peu plus mathématique que celui des parents serait approprié (par l'exemple des parent j’entends $a \rho b$ si $a$ est le parent de $b$).

Merci de votre aide ! Bonne journée.

Réponses

  • Bonjour.

    C'est quoi, ton "script" ??

    On ne risque pas de comprendre, puisqu'on ne sait pas de quoi tu parles.
  • Mon script est un cours de mathématiques discrètes et en ce moment nous étudions les relations binaires, donc des relations avec deux paramètres.
    Par exemple $\geq, =, \equiv_m, | $. Des relations entre des éléments d'un ensemble donné quoi.

    Réflexif signifie que pour une relation $\rho$, $\forall a (a \rho a)$. La relation égal, ou plus petit ou égal le sont car $\forall x (x = x)$ et $\forall x (x \leq x)$. Symétrique signifie lui que $\forall a, b(a \rho b \iff b \rho a)$, donc encore une fois $\leq$ l'est, modulo le serait également apparemment et pour un exemple moins mathématique le mariage en serait une tout comme la fraternité.
  • Attention : l'égalité est symétrique mais si tu désigne par $\le$ une relation d'ordre, elle ne l'est pas (sauf exceptions, telle que les ensembles à un élément). En tant que relation d'ordre, elle est au contraire anti-symétrique, c'est-à-dire que $(a\le b\ \text{et}\ b\le a)\implies a=b$ pour tous $a$ et $b$.
  • Pour revenir à tes questions initiales.

    1) Oui, la relation de congruence modulo $m$ (un entier fixé) est symétrique. On a $a\equiv_m b$ si et seulement si la différence $a-b$ est un multiple de $m$, c'est-à-dire s'il existe $k$ tel que $a-b=km$ ; on a alors : $b-a=(-k)m$, de sorte que $b\equiv_m a$.

    2) Voici un exemple. Imagine un graphe, c'est-à-dire des points reliés par des arêtes. Formellement, on se donne un ensemble $S$ de points (les sommets) et un ensemble $A$ formés de paires de points. Par exemple, avec $S=\{1,2,3,4,5,6,7,8\}$ et $A=\bigl\{\{1,2\}, \{2,3\}, \{2,4\}, \{4,5\}, \{6,7\}, \{7,8\}\bigr\}$, on peut faire le dessin ci-dessous.
    Étant donné un graphe, on forme une relation $\rho$ sur $S$ : on dit que $a\rho b$ si $a=b$ ou si $\{a,b\}\in A$.

    Par construction, cette relation est réflexive et elle est symétrique puisque $a\rho b\iff \{a,b\}\in A\iff\{b,a\}\in A\iff b\rho a$.

    La clôture transitive de cette relation est très intéressante : elle décrit les composantes connexes du graphe. Par construction, c'est une relation d'équivalence et les composantes connexes sont par définition les classes d'équivalence. Dans l'exemple, ce sont $\{1,2,3,4,5\}$ et $\{6,7,8\}$.80912
  • Non je désignais le simple $\leq$.

    1) Prenons $m = 5$, prenons $a = 7$ et donc $b = 2$, on a donc bien $7-2 = 5$ et $5\mid 5$. Dans l'autre sens cela donne $2 - 7 = -5$ et $5\mid -5$ donc c'est aussi bon. Mais alors cela veut dire que $2 \equiv_5 7$ est correct mais du coup ce n'est pas la même opération que le modulo ?
    Parce que sauf erreur de ma part, $2 \equiv 2\pmod 5$ Dans le cas présent cela voudrait dire qu'en fait $2 \equiv 2 + km\pmod m$ et donc que $a \equiv b\pmod m$ n'a pas qu'une solution et que mes profs de maths m'ont menti durant toute mon enfance ::o

    2) Un graphe représentant une relation réflexive doit posséder une arrête ${s, s} \in A,\ \forall s \in S$ non ? Mais sinon oui d'accord je voit bien le truc.

    Merci beaucoup pour cette réponse très instructive, je te dois une fière chandelle !
  • Bonjour Adaq.

    1) Attention, $2 \equiv 2 \mod 5$ se traduit par l'existence d'un entier k tel que $2=2+k\times 5$ (*) sans modulo (on ne peut décemment définir modulo par modulo).
    $2 \equiv_5 2$ est une autre notation pour $2 \equiv 2 \mod 5$.
    Autre chose :
    "...n'a pas qu'une solution et que mes profs de maths m'ont menti durant toute mon enfance"
    Bien évidemment que cette équation n'a pas qu'une solution, quelle que soit son ou ses inconnues a, b et m (**). Et pourquoi parles-tu d'enfance ? On ne voit pas les congruence dans l'enfance, seulement à l'adolescence.
    peux-tu préciser ce "mensonge" ??

    2) Pas nécessairement. Le graphe de la relation d'égalité n'a aucune arête.

    Cordialement.


    (*) k vaut 0
    (**) une seule solution pour l'inconnue m si $a=b\pm 1$
  • Ah d'accord, je vois, merci pour ce complément de réponse. Et pour l'enfance je disais cela pour rire, c'est juste que l'on ne m'a jamais dit la définition exacte du modulo alors que j'ai passé mon bac l'an passé, cela m'étonne donc.
  • Dans la définition standard de graphe, les arêtes sont des paires de sommets distincts, de sorte qu'il n'y a pas d'arête reliant un sommet à lui-même. C'est pourquoi j'ai défini comme relation associée à un graphe : $a\rho b$ si [$a=b$ ou $\{a,b\}\in A$].
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