Deligne-Serre pour les enfants ?

Hello,

Voilà ce qui m'amène : peut-on comprendre des instances élémentaires (pour les petits) dans le résultat de Deligne-Serre autour du fourbi ``Correspondance entre (certaines) formes modulaires de poids 1 et (certaines) représentations galoisiennes de dimension 2'' ?

Je dis bien comprendre des instances élémentaires de ... Et pas la preuve de la totale, rien à voir.

Pour un énoncé plus précis (c'est pas bien de commencer comme cela) voir par exemple le bas de la page 48 de la thèse d'Andrea Ferraguti http://algant.eu/documents/theses/ferraguti.pdf

A une certaine époque, avec moduloP, on avait bien essayé de comprendre des ``trucs'' mais il y en avait dans tous les sens, tout nous pétait à la gueule (corps de classes, formes modulaires, courbes elliptiques ...etc..), et cela allait beaucoup trop vite. Je parle d'une époque que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître : ainsi, un gentil Nonoche du forum (jamais plus revu) avait bien voulu nous transmettre (dans le fil Homographies et petits groupes de Galois, je crois, pas sûr) le fameux papier de Serre Modular forms of weight one and Galois representations (1977), qui à vrai dire m'avait un peu (= beaucoup) glacé le sang. Glacé le sang certes, mais je l'ai gardé bien au chaud (merci Nonoche).

Mais ça c'est du passé. ModuloP et mézigue, on a un peu vieilli, on est devenu plus calme ... etc... En clair : promis, juré, le binz irait DOUCEMENT. Cela serait une obligation d'aller doucement (on installerait des radars, il y aurait des contrôles permanents ...etc..). Preuve ? Je pointe un papier au joli titre ``The collision of Quadratic Fields, Binary Forms and Modular Forms''. (40 pages) http://math.oregonstate.edu/~swisherh/KarenSmith.pdf
Pas du tout snob. Ecrit en 2011 par une certaine Karen Smith. J'ai cherché à la joindre par mail mais ce n'est pas la Karen Smith qui fait de la géométrie algébrique. Je pense que ``notre'' Karen Smith était plutôt une ``étudiante avancée'', ce qui explique le ton pas du tout snob du papier.

K. Smith essaie de développer/détailler deux pages de Don Zagier in https://people.mpim-bonn.mpg.de/zagier/files/doi/10.1007/978-3-540-74119-0_1/fulltext.pdf, de manière précise les pages 42-43 autour d'un résultat qui remonte à Van Der Blij (1952). Lui, Don Zagier, ce n'est pas une critique, dans son texte ``Elliptic Modular Forms and Their Applications'', issu de l'ouvrage ``The 1-2-3 Of Modular Forms', il roule plutôt à toute beurzingue. Et aux dernières lignes en bas de la page 43, on lit

This is the first non-trivial example of the connection found by Weil–Langlands and Deligne–Serre which relates modular forms of weight one to the arithmetic of number fields whose Galois groups admit non-trivial two-dimensional representations.

On irait doucement mais on aurait quand même le droit d'utiliser un système de Calcul Formel. J'ai pas du tout envie de développer la série $\eta$ à la main.
PS : j'ai cherché à joindre K. Smith car un ``détail'' m'a beaucoup intrigué au milieu de la page 43 de Don Zagier. Mais K. Smith n'en parle pas, enfin pas vu.
A suivre ? Aucune idée, je ne suis pas devin.
PS2 : Paul (Broussous), tu veux pas nous aider ? Tu connais plein de trucs et même que des fois tu utilises l'adjectif ``automorphe''. Je t'assure que cela me fiche la trouille mais là je t'assure, je ne me barrerais pas en courant (sauf si tu brandis trop le truc, mais c'est pas ton genre).
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Réponses

  • Concrètement tu veux détailler la page 43 de https://people.mpim-bonn.mpg.de/zagier/files/doi/10.1007/978-3-540-74119-0_1/fulltext.pdf ? C'est proche de ce que j'avais compris du post L-séries (et autres délices) pour petits :

    - partir d'un caractère $\psi$ du groupe de classes d'idéaux $C_K$ de $K= \mathbf{Q}(\sqrt{-23})$ (il est d'ordre $ 3$). Une (classe) d'idéal c'est une (classe de) forme quadratique.

    - si $I \subset O_K$ est un idéal dans la classe d'idéaux $c \in C_K$ alors on pose $\psi(I) = \psi(c)$

    - on a la fonction L de Hecke $L(s,\psi,K) = \sum_{I \subset O_K} \psi(I) N(I)^{-s}, N(I) = |O_K/I|$.

    $\psi(I)$ est complètement multiplicative donc $L(s,\psi,K) = \prod_\mathfrak{p} \frac{1}{1-\psi(\mathfrak{p}) N(\mathfrak{p})^{-s}}$ où $\psi(\mathfrak{p})$ dépend de la classe $\mathfrak{p}$ donc de savoir si $p$ est représenté par telle ou telle forme quadratique

    - montrer (théorie du corps de classe, ou multiplication complexe sur une courbe elliptique, ou calculs élémentaires sur les $n$ power residue symbol pour classifier les idéaux premiers de $O_K$ en principal/pas principal) que $L(s,\psi,K)= L(s,\rho , Gal(E/K))$ la fonction L d'Artin d'une représentation $ \rho$ de $Gal(E/K)$ où $E/K$ est une extension abélienne cyclique (et non ramifiée) de degré qui divise $|C_K|$ (donc ici $E/K$ est cyclique de degré $3$ et $E$ est certainement le corps de décomposition d'un polynôme cubique $\in \mathbf{Q}[x]$, $Gal(E/\mathbf{Q}) = S_3$ et $\rho$ est sa représentation diédrale)

    - $L(s,\psi,K)$ est (à peu près) la transformée de Mellin de $$f_\psi(z)=\sum_{c \in C_K} \psi(c) \sum_{n+\frac{1+\sqrt{-23}}{2}m \in I_{c^{-1}}} \exp\left(2i \pi z|n+\frac{1+\sqrt{-23}}{2} m|^2 \frac{N(I_{c})}{ N(I_c I_{c^{-1}})}\right)$$ où $I_c$ est un idéal de $O_K$ dans la classe $c$

    - la formule sommatoire de Poisson 2d appliquée aux dernières séries exprimées en terme de $h_t(M_c x)$ (où $M_c$ est une matrice $2 \times 2$ qui définit le réseau $I_c \subset K \subset \mathbf{R}+i\mathbf{R}\cong \mathbf{R}^2$) où $h_t(x)= e^{-\pi t(x_1^2+x_2^2)}$ est sa propre transformée de Fourier) donne que $f_\psi(z) = z^{-1} f_\psi(-q/z) ...$ donc $f_\psi$ est une forme modulaire de poids $1$, pour savoir pour quel groupe il faut refaire la formule sommatoire de Poisson avec $f_\psi(z+a/q) = ...$ ce qui donne que $f_\psi$ est dans $S_1(\Gamma_0(q),\chi)$ une forme modulaire de poids $1$ et niveau $q$ pour un certain caractère de Dirichlet $\chi$.

    L'article de Serre parle d'aller dans l'autre sens, partir d'une forme de $S_1(\Gamma_0(q),\chi)$, construire une représentation galoisienne $\ell$-adique, montrer qu'elle ressemble à une représentation de groupe de Galois de corps de nombre, trouver cette représentation.

    Construire la représentation galoisienne $\ell$-adique d'une forme modulaire de poids $2$ est beaucoup plus concret (avec la jacobienne de la courbe modulaire), pour les poids différents de $2$ je ne comprends pas encore (et le bouquin de Diamond&Shurman ne les traite pas), apparemment il faut vraiment passer par "la réduction $\bmod p$" des formes modulaires (en utilisant que les séries d'Eisenstein de poids $\equiv 1 \bmod p$ sont bien comprises $\bmod p$, mentionné par http://stnb.cat/media/xerrades/articles/Rep_Galois_Cap2.pdf p.3).

    La congruence des coefficients de $f_\psi$ et $\Delta$ $\bmod 23$ toujours mentionnée p.43 de https://people.mpim-bonn.mpg.de/zagier/files/doi/10.1007/978-3-540-74119-0_1/fulltext.pdf doit être en lien avec cette construction inverse.
  • Coucou Claude,

    Je suis là. Je prends un peu de temps pour faire re-tourner un peu mes programmes. J'ai un truc assez complet pour les représentations des représentations de groupe $S_3$ et comme je suis très très joueurs, je n'avais pas fait une correction d'un facteur ${27 \over 4 \times 1728 }$ … bah $6$ mois après je ne me souviens plus bien comment faire tourner mon programme … ça ne va pas me prendre beaucoup de temps … je viens de passer une heure a retrouver un message qui me sauve ici

    Un petit exemple demain, histoire de me remettre dedans :-D
  • @reuns
    Tu pointes un pdf de Gabor Wiese en parlant de sa page 43 mais l'article ne fait que 20 pages. Par ailleurs, je pense que tu peux comprendre que nous avons chacun notre manière d'essayer de comprendre ceci ou cela. Pas si facile quand même ainsi, en ce qui concerne le groupe de 2-Selmer, je suis toujours dedans car je veux faire des choses à ma manière.

    @reuns et moduloP DOUCEMENT.
    Par exemple, est ce qu'on peut m'expliquer pourquoi Don Zagier, à la page 43 de https://people.mpim-bonn.mpg.de/zagier/files/doi/10.1007/978-3-540-74119-0_1/fulltext.pdf, dit à la ligne 14 en partant du bas :

    By elementary algebraic number theory we have that the $L$-series $L_K(s,\chi)$ is the quotient $\zeta_F(s) / \zeta(s)$ ...etc... Si vous ne savez pas, je préfère un réponse franche du style ``je ne vois pas'' plutôt qu'un truc fumeux écrit à cent à l'heure.

    By elementary algebraic number theory : quid ? Note : $L_K(s,\chi)$ est défini en bas de la page 41.

    Et pensant que j'y suis, la condition (A) en haut de la page 196 du papier fondateur de Serre (1977), cela vous cause ? Vous avez compris ce qui est ``arrivé'' à cette condition (A) ?
  • p.521 http://www.numdam.org/article/ASENS_1974_4_7_4_507_0.pdf Serre dit que pour construire la représentation $\ell$-adique d'une eigenform de $S_1(\Gamma_0(q),\chi)$ il faut appliquer la méthode de l'article de Deligne http://www.numdam.org/article/SB_1968-1969__11__139_0.pdf

    Mais celui-ci est complètement illisible, le mec nous parle de foncteurs sur les catégories de chépaquoi

    Et à chaque fois que j'ai essayé de trouver cette construction de la représentation un poids $k \ne 2$ c'est pareil ils partent dans ce genre de délires.

    Pour le poids $2$ tout est beaucoup plus clair : $f \in S_2(\Gamma_1(q))$ est une représentation $\varepsilon_f$ de l'algèbre des opérateurs Hecke, elle-même une algèbre d'endormorphismes définis sur $\mathbf{Q}$ de la variété abélienne $Jac(X_1(q))$, variété définie sur un corps de nombre $k$. Donc les opérateurs de Hecke commutent avec l'action de $Gal(\overline{\mathbf{Q}}/k)$ sur $Jac(X_1(q))$, le noyau de $\varepsilon_f$ définit une variété $V_f = Jac(X_1(q))/ \ker(\varpi_f) Jac(X_1(q))$ et on peut donc regarder l'action de $Gal(\overline{\mathbf{Q}}/k)$ sur $V_f$. C'est cette dernière représentation qui - par les relations d'Eichler–Shimura - a pour fonction L la fonction L de $f$ ( Diamond&Shurman http://148.206.53.84/tesiuami/S_pdfs/109105 A first course in modular forms 08 zal.pdf p. 398)
  • Hello Claude,

    Je ne vois pas "by Elementary number theory". C'est vague Elementary number theory.
  • Je crois qu'il y a un moyen de partir de $p = (a+bw)(a+b\overline{w}), w = (1+ \sqrt{-23})/2$ pour obtenir une racine de $X^3-X-1 $ dans $\mathbf{Z}[w]/(a+bw)$ mais je ne sais plus comment.


    Ce qu'on veut c'est le résultat de https://www.college-de-france.fr/media/jean-pierre-serre/UPL1210350903026534135_on_a_theorem_of_Jordan.pdf p.8
  • @claude : pour les histoires de $\zeta_F/\zeta$ je tente quelque chose, tu ne tapes pas hein ? Moi ce que je connais (un peu) ce sont les fonctions $L$ d'Artin qui ont de belles propriétés d'induction. En particulier, si on prend $\zeta_F$, la fonction zêta de Dedekind du corps $F$, il s'agit de la fonction $L$ d'Artin associé au caractère trivial du groupe de Galois de $F/F$ (non non pas de coquille). Mais si l'on induit ce caractère en un caractère du groupe plus gros $Gal(F/\mathbb Q)$, on tombe sur le représentation régulière de ce dernier groupe, ainsi en utilisant les propriétés d'induction sus-citées, on a $$\zeta_F(s) = L(s, reg, F/\mathbb Q).$$ Cette représentation régulière a le bon goût de se décomposer sous la forme $$\sum_{\chi} \deg(\chi) \chi$$ où la somme est prise sur les caractères irréductibles de $Gal(F/\mathbb Q)$. Par la propriété de "multiplicativité" des fonctions $L$ d'Artin vis-à-vis des sommes de caractères, on trouve que $$\zeta_F(s) = \prod_{\chi} L(s, \chi)^{\deg(\chi)}.$$ Or, si on considère le caractère trivial $\chi_0$ de $Gal(F/\mathbb Q)$ on ne tombe sur rien d'autre que cette bonne vieille $\zeta$ !

    Ça explique que $$\zeta_F(s) = \zeta(s) \times \text{ un truc},$$ j'avoue ne pas avoir lu ton papier de Don Zagier, mais si tu es capable d'expliquer que ton $L_K(s, \kappa)$ correspond aux autres termes dans la décomposition que j'ai tenté d'expliquer, c'est gagné.

    Je pointe à nouveau ce très bon document de Noah Snyder pour tout ce qui concerne les fonctions $L$ d'Artin : http://pages.iu.edu/~nsnyder1/thesismain.pdf
  • Le début du papier de Serre 1977 est ici https://kisslibrary.com/preview/f24ac9b4109b8b3e53b0 et la condition (A) p.196 c'est que la série L satisfait le théorème converse de Weil

    En gros avec la transformée de Mellin inverse [small](et le Phragmén–Lindelöf_principle pour borner le prolongement de la série de Dirichlet dans la bande critique)[/small] alors que $\Lambda(s) = q^s(2\pi)^{-s} \Gamma(s)\sum_{n=1}^\infty a_n n^{-s}$ soit entière et satisfait l'équation fonctionnelle $= w\Lambda(1-s)$ donne tout de suite que $h(z) = \sum_{n=1}^\infty a_n e^{2i \pi n z/q}$ est analytique pour $Im(z) > 0$ et que $h(ix) = w (ix)^{-1} h(-1/ix)$ pour $x > 0$ qu'on étend à $h(z) = w z^{-1} h(-1/z), Im(z) > 0$ par prolongement analytique. Donc pour que $h$ soit une forme modulaire pour un groupe contenant $z \mapsto z+q$ et $z \mapsto -1/z$ il ne manque que l'invariance pour quelques $\gamma$ et l'analyticité aux cusps [small](le quotient de $\{Im(z)>0\}$ par $z \mapsto z+q$ et $z \mapsto -1/z$ n'est pas compact pour $q > 2$)[/small].

    Et c'est pour avoir l'invariance pour un sous-groupe de congruence et l'analyticité aux cusps qu'on est obligé de regarder les translatées $h(z+a/q)$ ou plutôt $\sum_{n=1}^\infty a_n e^{2i \pi n z/q} \chi(n)$ ou plutôt $\sum_{n=1}^\infty a_n n^{-s}\chi(n)$ pour un certain nombre de caractères de Dirichlet $\chi$.
  • Hello Poirot,

    En fait, ici c'est un peu plus délicat car $F$ n'est pas Galoisienne.
    $$
    \xymatrix {
    KF \ar@{-}[dr] \ar@{-}[d] & \\
    K = \Q(\sqrt{-23}) \ar@{-}[d] & F \ar@{-}[dl] \\
    \Q &
    }$$

    Ce qu'on vise c'est la fonction $\zeta_F$.


    1. Une première induction. On considère la représentation triviale $\chi_0$ de $\text{Gal}(KF \mid F)$. Alors par définition des fonctions $L$ d'Artin, on a que : $\zeta_F(s) = L(s,\chi_0)$. Maintenant, on induit une représentation à $\text{Gal}(KF \mid \Q)$ que l'on note $\rho$. On a (par induction, est-ce bien Elementary Number theory) : $\zeta_F(s) = L(s,\rho)$.

    2. Maintenant, on travaile un peu la représentation $\rho$. Il se trouve qu'elle se décompose en somme directe de deux représentations irréductibles :. $\rho = \text{Trivial} \oplus \rho'$ où $\text{Trivial}$ est la représentation triviale de $\text{Gal}(KF \mid \Q)$ et $\rho'$ est l'unique représentation irréductible de degré $2$ de $S_3$. Et donc : $L(s,\rho)= L(s,\text{Trivial}) \times L(s,\rho')$.

    3. Par inflation, on a : $L(s,\text{Trivial}) = \zeta(s)$.

    4. Par la théorie des représentations linéaires des groupes diédraux, les représentations irréductibles de degré $2$ d'un groupe diédral sont induites par des représentations de degré $1$ du sous-groupe des rotations. Ici, ça nous donne que $\rho'$ est induite par un des deux (et en fait par l'un ou l'autre) caractères $\chi$ d'ordre $3$ du groupe $\text{Gal}(KF \mid K)$.

    5. On croit en la théorie du corps de classes et aussi que $KF$ est le corps de Hilbert de $K$. On en déduit que : $\text{Gal}(KF \mid K)$ est isomorphe (via les Frobenius) au groupe de classes d'idéaux de $K$.

    6. On en déduit par induction que : $L(s,\rho') = L(s,\chi) = \prod_{\mathfrak{p}} \frac{1}{1-\chi(\mathfrak{p}) N(\mathfrak{p})^{-s}} = \sum_{I} \chi(I) N(I)^{-s}$.

    Un premier truc serait de sécuriser ce que je raconte :-D

    Ps / ici il n'y a pas besoin de compléter le caractère $\chi$ because absence de ramification. Mais dans un contexte général il faut le prolonger.
    Ps2 / L'etape $6$ a besoin d'expliciter un peu plus ce que je dis dans le $5$. Je vais réfléchir un peu.
  • @moduloP : Bon la preuve que je n'avais vraiment pas lu le truc de Don Zagier, je ne savais pas que $F/\mathbb Q$ n'était pas galoisienne. Ce que tu proposes a l'air de tenir la route (tu)
  • Ce que j'adore dans cet échange est la relation étroite entre le titre du sujet (.......pour les enfants ?) et le contenu des messages.
  • $\def\OE{\mathcal O_E}$@Poirot
    Tu as dit ``J'avoue ne pas avoir lu le papier de Don Zagier ...etc...". Je m'en doutais un peu. Car ce papier fait 100 pages et c'est du ultra-concentré. J'avais juste parlé de la page 43 (et un peu autour, disons les pages 41-42).

    @ModuloP
    D'accord sur le principe ; de mon côté, je pensais également à faire intervenir les représentations. Mais pour moi, ce n'est plus ``By elementary algebraic number theory''. Qu'a voulu dire D. Zagier ? Peut-être qu'il a dit cela pour se défiler ?

    Donc, comme tu dis, cela serait bien de sécuriser le truc. Le fait que par exemple $KF/F$ soit non ramifiée n'est absolument pas une évidence. Cela découle du fait que le discriminant de $\OE$ est fondamental et d'un machin qui s'appelle Führerdiskriminantenproduktformel. Rien n'est élémentaire, ici.

    Là, tu vas trouver que je ne suis pas sympa, mais cela serait également bon de sécuriser l'orthographe. J'ai tiré ton post et cela pique les yeux : 8 fautes d'orthographe en un premier coup d'oeil. Je veux bien te les signaler.

    Mais soyons positifs : ton post part sur de bonnes bases. Faut juste mettre le doigt sur tout ce qui doit être sécurisé, quitte à admettre les résultats après les avoir énoncé clairement.
  • Salut Claude ! En arithmétique, vous êtes à des kilomètres devant moi ... Modestement je ne fais que de l'arithmétique "locale", c'est-à-dire que je ne travaille qu'à nombre premier $p$ fixé, et plutôt du côté groupes. Mais si tu me donnes un mission qui est à ma portée, je veux bien essayer de contribuer.
    A Poitiers, nous avions fait un groupe de travail il y a quelques années sur les formes modulaires. J'y avais donné quelques exposés.
  • J'ai corrigé :-D

    Oui oui, c'est sans doute pas élémentaire sauf pour Don Zagier :-D

    Il y a deux choses qu'on peut faire.

    a. Faire la totale sur les représentations diédrales, là c'est groupiste. En particulier, voir que toutes les représentations irréductibles de degrés $2$ sont induites par un caractère du groupe des rotations et décomposer la représentation permutationnelle de l'action de $D_n$ sur les classes $D_n / \langle s \rangle$ où $s$ est une symétrie.

    b. Faire proprement les histoires d'inductions et inflation en oubliant pas de neutraliser la ramification.

    Normalement sur ces deux points, on doit pouvoir être très solide sans trop galérer et surtout qu'on avait déjà commencé.

    Sinon pour la condition A. de l'article de Serre, ca doit être vraiment instructif de comprendre comment elle s'utilise. Tu as compris quelque chose ?
  • @Paul
    Vu ta proposition de contribuer mais pour l'instant, c'est un peu-beaucoup flou dans ma pauvre tête.

    @ModuloP (suite)
    1) Je pense que pour y voir plus clair, cela serait bien de simplifier le contexte de ton point 6. En ce moment, il y a trop d'objets. Tu y as pensé ? Je te propose quelque chose ?

    2) Dans la section 4.3 de Don Zagier (pages 41-42-43 et qui s'intitule ``Modular Forms and Algebraic Number Theory'', titre qui me plait bien), je ne vois nulle part de mention de représentation galoisienne et de fonction $L$ d'Artin. Je suis myope ? Petit bémol quand même : les 3/4 lignes du bas de la page 43 : ``This is the first non trivial example of the connection ...etc...''

    3) J'ai lu le papier de Karen Smith. Il me semble que je pourrais rapporter ce que Van Der Blij a prouvé dans les années 1950. Mais pas maintenant, car cela risque de compliquer les choses.
  • Oui oui, tu peux proposer quelque chose pour le 1.

    Pour le 2. on doit pouvoir ne pas utiliser les histoires de représentation. En regardant les $p$-facteurs et les groupes de décomposition. On faisait comme ça avant de voir l'induction. Tu vois, ce que je veux dire par chasse au Frobenius ?
  • Alors pour l'histoire de ne pas utiliser les représentations. C'est pas très joli je trouve et incomplet.

    Je fixe un peu les notations

    Je note $a_n$ les coefficients de la série associée à $\zeta_F$ et je note $b_n$ les coefficients de la série associée au produit $\zeta(s) \times L(s,\rho)$.

    Là je ne regarde que les $n$ premiers et donc je note $p$ à la place. (donc c'est incomplet). On va quelques cas particulier.

    1. si $p$ n'est pas un carré modulo $23$. Alors $p$ est inerte dans $K \mid \Q$. Prenons $\mathfrak{P}$ un idéal de $KF$ (de l'anneau des entiers ...) au dessus de $p$. Par multiplicativité des indices d'inerties dans une tour de corps, on obtient que le groupe de décomposition de $\mathfrak{P}$ relativement à $KF \mid \Q$ est de cardinal $2$ ou $6$. Mais celui-ci est un sous-groupe cyclique de $S_3$ et donc il est de cardinal $2$. Il y a $3$ idéaux premiers au dessus de $p$ dans $KF \mid \Q$ et les groupes de décomposition sont d'ordre $2$. Quelques soit l'isomorphisme choisit entre $\text{Gal}(KF \mid \Q)$ et $S_3$, on obtient les trois sous-groupe engendré par $(1,2)$ $(1,3)$ et $(2,3)$. On va noté $\mathfrak{P}_i$ de sorte que le groupe de décomposition soit le $2$ cycle où $i$ est fixé.

    Maintenant, $F = KF^s$ où $s$ est d'ordre $2$ dans $S_3$. On peut faire l'hypothèse que $s =(1,2)$. On obtient alors :
    $$
    \text{Pour} \ i \in \{1,2\} \quad \text{Dec}(\mathfrak{P}_i) ; KF \mid F) = \text{Dec}(\mathfrak{P}_i) \cap \langle s \rangle = \{e\} \qquad \text{et} \qquad \text{Dec}(\mathfrak{P}_3) ; KF \mid F) = \text{Dec}(\mathfrak{P}_3) \cap \langle s \rangle
    = \langle s \rangle
    $$

    Maintenant, on va utiliser ça pour prouver que $\mathfrak{p}_1 := \mathfrak{P}_1 \cap F = \mathfrak{P}_2 \cap F := \mathfrak{p}_2$. Alors par multiplicativité des indices d'inertie on a que : *** $f(\mathfrak{p}_i) = 2$. De la relation $\sum e_i f_i = 3$ au dessus de $p$, on a forcément $1$ unique idéal de degré résiduel $2$ (bah $2+2 = 4 > 3$. Donc $\mathfrak{p}_1 = \mathfrak{p}_2$. Finalement, on a dans $F \mid \Q$ deux idéaux au dessus de $p$, $1$ de norme $p$ et l'autre de norme $p^2$.

    On en déduit que $a_p = 1$.

    D'un autre côté : il n'y a pas d'idéaux de norme $p$ dans $K \mid \Q¨$ et donc dans $\sum_I \chi(I) N(I)^{-s}$ il n'y a pas de terme $p^{-s}$ i.e $b_p = 1+0 = 1$ (le $1$ provient de la fonction $\zeta$ e Riemann et du fait que les coefficients premiers sont additifs dans un produit comme $\zeta(s) \times L(s,\chi)$ (c'est pour ça que je veux noter $\boxplus$ au lieu de $\times$, mais on s'en fou :-D).

    2. plus tard car c'est plus délicat. J'attends de voir si tu es ok avec le $1$ et si c'est ce que tu veux car c'est pas vraiment sympa a rédiger. Surtout qu'il faut faire appel au corps de Hilbert, donc on va se prendre la tête :-D

    .PS / J'ai corrigé les fautes. Faut pas que j'écrive trop sinon ça va être impossible a corrigé toutes les fautes :D
  • $\def\U{\mathbb U}\def\Gal{\text{Gal}}$@ModuloP Quelques éléments de réponse (?)

    I. En ce qui concerne ton point 6 (sans oublier que l'on ne veut pas faire la totale mais traiter correctement et concrètement des exemples). Soit $K$ un corps de nombres. On croit à la machinerie corps de classes pour $K$ : ce qui fait que l'on peut parler du corps des classes de Hilbert $H/K$ qui est en particulier une extension abélienne non ramifiée ...etc...(dans le ...etc.., il y a l'isomorphisme d'Artin).

    Considérons maintenant un caractère $\chi : \Gal(H/K) \to \U_\infty \subset \C^*$. On peut lui associer une L-function soit via Hecke (en faisant mouliner $\chi$ sur les idéaux de $K$) soit une L-function via Artin. Le résultat est le même. Pourquoi ? Parce qu'Artin l'a voulu ainsi. Plus précis : Neukirch, Th 10.6 pages 525-526. Ou encore Noah Snyder prop. 2.5.5 page 71.

    Est ce que ceci est une réponse ? Faut-il entre nous en dire/faire plus ? Rappel cependant : ce qui joue ici le rôle de $H$ est bien sûr ton $FK$ ; et je maintiens que ce n'est absolument pas évident que $FK$ soit le corps de classes de Hilbert de $K$. Il me paraît licite d'admettre des résultats encore faut-il être capable de dire lesquels.

    II. En ce qui concerne la condition (A) de Serre. Je pense que l'on peut s'asseoir dessus. C'est ce que me laisse penser la page 48 http://algant.eu/documents/theses/ferraguti.pdf, page dans laquelle la condition (A) est notée c). Il faut lire attentivement les 12 lignes à partir du bas. Je crois comprendre que cette condition (A) figurait comme représentant le cas particulier de la conjecture d'Artin (ne pas m'en demander plus). Mais ce cas particulier a été résolu par Khare & Wintenberger (les pointures qui ont résolu les conjectures de Serre, ne pas m'en demander plus, bis).

    III. Je pensais que tout le monde était au courant du fait que l'on pouvait s'asseoir sur la condition (A). D'où mon côté taquin en vous demandant ce que vous en pensiez. Plus sérieusement, on veut donner des EXEMPLES. Par exemple, dans le sens ``forme modulaire de poids 1 vérifiant ....$\rightarrow$ représentation galoisienne de dimension 2 de ....''. Question importante pour moi : où ira-t-on chercher des formes modulaires de poids 1 vérifiant ... ? Sous le sabot d'un cheval ? Ou encore : supposons que l'on m'annonce que deux ensembles $X, Y$ sont en correspondance et que c'est merveilleux. Mais moi, pauvre naze, si je ne sais pas donner une dizaine d'exemples d'habitants de $X$ ou $Y$, qu'est ce que j'en ai à faire ?

    IV. Fautes d'orthographe dans ton post qu'il est super bien. Je vois que tu en as corrigé beaucoup. Cependant.
    2. Maintenant, on travaille ... somme directe
    4. ... des caractères
    5. On croit en la théorie du corps de classes

    Un premier truc serait
  • $\def\p{\mathfrak p}$@moduloP
    J'ai commencé à lire ton post http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?5,1745780,1746098#msg-1746098 (mais je n'ai pas fini, il faut que je fasse une seconde passe). Quel boulot. Tu m'obliges à prendre un stylo et un papier. Je ne pense pas qu'il faille en faire plus sinon tu vas te tuer (et moi aussi).

    Je comprends que tu as réussi, pour un premier $p$, inerte dans $K$, à montrer que $a_p = 1$ (du côté de $F$ donc) et $b_p = 1$, disons du côté de $\chi$. En profitant de la petitesse de $S_3$. Et ici, pour $L(s,\chi)$, tu joues la carte $\sum_I \chi(I) N(I)^{-s}$.

    Note bien que je ne sais pas trop ce que je veux. Enfin, un peu quand même : récolter quelques manifestations arithmétiques (loi de décomposition par exemple), bienfaits de la correspondance Deligne-Serre, si tu vois vaguement ce que je veux dire. Dans le papier de K. Smith, il n'est absolument pas question de ce qui se passe dans $F$ ni de représentations galoisiennes : tout se passe au niveau du corps quadratique $K$ et de la forme modulaire $\eta(q)\eta(q^{23}) = {1\over 2} (\theta_{Q_0} - \theta_{Q_1})$ (cette égalité est montrée à la main par Van Der Blij).

    Ce que je veux : c'est mettre un peu d'ordre dans ma pauvre tête. Car il va y avoir d'autres patacaisses : celui des $\theta$-séries et faut pas se leurrer, on va de nouveau rencontrer les séries à la Kani qu'il faudra relier aux séries dans lesquelles interviennent le nombre d'idéaux de norme donnée. Encore une fois, Don Zagier en dit seulement deux lignes en bas de la page 41.

    A propos de ton post. Souvent tu utilises ``indice d'inertie'' mais une fois ``degré résiduel'' (je sais bien que inertial degree et residual degree, c'est la même chose). C'est voulu (d'utiliser les deux) ? Il doit y avoir une coquille à la ligne 9 en partant tu bas : tu as écrit $e(\p_i) = 1$ et je pense que tu voulais dire $f(\p_i) = 1$.

    Autres nouvelles plus tard.
  • Ce qu'on peut faire pour rester "élémentaire et concret" c'est expliciter les j-invariants $j(E_c) \in K[t]/(t^3-t-1),K = \mathbf{Q}(\frac{1+\sqrt{-23}}{2})$ des 3 courbes elliptiques avec multiplication complexe par $O_K$, pour chaque classe d'idéal $c \in C_K$, avec $E_c : y^2 = x^3-\frac{27j(E_c)}{j(E_c)-1728}x-\frac{27j(E_c)}{j(E_c)-1728} $ la courbe elliptique isomorphe à $ \mathbb{C}/I_c$ où $I_c$ est un idéal de $O_K$ dans la classe $c$ (trouver l'équation de l'endomorphisme qui génère la multiplication complexe $\frac{1+\sqrt{-23}}{2} \in End(E_{(1)})$ peut aider).

    Puis trouver les sous-groupes $H_{c,c_2}$ tels que $j(E_c/H_{c,c_2}) = j(E_{c_2})$, vérifier que tout marche bien et est compatible avec l'action de $Gal(K[t]/(t^3-t-1)/K)$ sur ces $j$-invariants.

    Une fois que c'est fait on a une définition concrète de l'isomorphisme entre $Gal(K[t]/(t^3-t-1)/K)$ et $C_K$ et une expression du Artin map de $K[t]/(t^3-t-1)/K$ en terme des classes d'idéaux des idéaux premiers de $O_K$.

    Je sais que tout cela est faisable. Je me demande la difficulté que ça représente de le faire en toute généralité (en remplaçant $t^3-t-1$ et $K$ par $t^3+at+b \in \mathbf{Q}[t]$ irréductible $\mathbf{Q}(\sqrt{-D}), D = 4a^3+27b^2$). Il doit probablement falloir regarder du côté des polynômes qui lient $j(\tau),j(n\tau)$ (cf. les preuves que $j(a+b \sqrt{-D})$ est un entier algébrique https://mathematics.stanford.edu/wp-content/uploads/2013/08/J.-Petok-draft.pdf p.11-12)
  • Donc p.12 de https://mathematics.stanford.edu/wp-content/uploads/2013/08/J.-Petok-draft.pdf je prends $\tau = \alpha=\frac{1+\sqrt{-23}}{2}$, $O_K = \mathbb{Z}[\tau]$, $N(\tau) = \tau (1-\tau) =6$.

    Avec $j(z)$ la fonction modulaire qui est aussi une fonction sur les réseaux telle que $j(u\mathbb{Z}+v \mathbb{Z}) = j(u/v)$) on obtient

    $j(\tau) = j(\mathbb{Z}+\tau \mathbb{Z})=j(\mathbb{Z}+(1-\tau) \mathbb{Z}) = j(\tau (\mathbb{Z}+(1-\tau) \mathbb{Z})) = j(\tau \mathbb{Z}+6\mathbb{Z})= j(\frac{\tau}{6})$

    (on peut vérifier sur wolfram)

    On pose ensuite $\Phi_6(X,z) = \prod_{ad = 6, b\, \bmod\, d} (X-j(\frac{az+b}{d}))$. Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Hecke_operator on montre que les coefficients de ce polynôme en $X$ sont des fonctions modulaires de $z$ donc $\Phi_6(X,z) \in \mathbb{C}[j(z),X]$.

    On regarde l'ordre et résidu au pôle $i\infty$ pour trouver que $\Phi_6(X,z)=\phi_6(X,j(z)) \in \mathbb{Z}[j(z),X], \phi_6(X,Y) \in \mathbb{Z}[X,Y]$ ainsi que les coefficients en question.

    Alors avec $E_c, c \in C_K$ les $3$ courbes elliptiques avec CM par $O_K$, comme $j(\tau) = j(E_{(1)})$ on a que les $j(E_c)$ sont conjugués et racines de $\phi_6(X,X) \in \mathbb{Z}[X]$ de degré 18, qu'il ne reste qu'à factoriser.

    Ce code magma
    P := ClassicalModularPolynomial(6); Q<x> := PolynomialRing(Integers()); pp := Evaluate(P,[x,x]); Factorization(pf);
    

    Me donne un seul polynôme cubique irréductible qui divise $\phi_6(X,X)$ qui est $$f(X) = X^3 + 3491750 X^2 - 5151296875 X + 12771880859375$$
    On peut vérifier que $f(j(\tau)) \approx 0$ avec pari/gp.

    Ensuite on regarde le corps $L= K[X]/(f(X))$, on trouve bien que $t^3-t-1 $ est scindé donc $L \cong K[t]/(t^3-t-1)$.
    P := ClassicalModularPolynomial(6); Q<x> := PolynomialRing(Integers()); pp := Evaluate(P,[x,x]); pf := Factorization(pp);
    f := pf[5][1]; f;
    K := NumberField(x^2+23);
    L := ext<K | f>;
    R<y> := PolynomialRing(L);
    Factorization(y^3-y-1);
    
    et on peut commencer à lier la décomposition de $(p) \subset O_K \cong End(E_{c})$ avec l'action d'un Frobenius $\sigma_\mathfrak{p} \in Gal(L/K) $ sur $E_c : y^2 = x^3-\frac{27j(E_c)}{j(E_c)-1728}x-\frac{27j(E_c)}{j(E_c)-1728}$, courbe elliptique définie sur $L=K[X]/(f(X))$ avec $j(E_c)$ une des 3 racines de $f$.
  • Hello Claude,

    Ok pour la coquille, j'ai oublié les notations mais ca va vite revenir. Et encore ok, c'est degré résiduel c'est mieux : plus parlant que indice d'inertie.


    Je pense comprendre ta phrase : dans K. Smith il n'est pas question de ce qui se passe dans $F$ … Je pense que tu veux signaler que l'identité $\sum \chi(I) N(I)^{-s} = \eta(z) \eta(23z)$ n'utilise pas de corps de Hilbert etc …

    Ensuite, si on utilise le corps de Hilbert, ça permet de fabriquer une représentation galoisienne (qui est directement modulaire via avant) et d'obtenir des résultats sur la factorisation des premier de $F$ (en admettant Hilbert etc).


    Je te comprends ?
  • $\def\Le#1#2{\left({#1\over #2}\right)}\def\Disc{\text{Disc}}\def\F{\mathbb F}$@reuns Je tire tes posts, je lis et peut-être suite plus tard.

    @moduloP
    Est ce que nous avons fait des progrès depuis 6 mois ? Je ne sais pas. Est ce que nous ne tournons pas un peu en rond ? Est ce que nous ne rabâchons pas un peu avec ce discriminant $-23$ et $X^3 - X - 1$ ? Il a fallu juste la petite phrase de Don Zagier ``By elementary algebraic number theory ...'' pour que cela s'agite dans tous les sens. Et maintenant, je vais dire ``je'' et pas ``nous'' : cela prouve que je ne suis ABSOLUMENT PAS CLAIR dans cette histoire.
    Je répondrais plus tard sur ton dernier post : j'ai lu assez attentivement les 40 pages de K. Smith et je souhaite en reparler dans la suite.

    Mais j'en viens à ton avant dernier post. Tu va pouvoir vérifier à quel point je ne suis pas clair (je n'ose pas dire nous). Je rappelle le critère de Stickelberger où $K$ est un corps fini de caractéristique $\ne 2$ et $f \in K[X]$ un polynôme unitaire de discriminant non nul :
    $$
    \Le{\Disc(f)} {K} = (-1)^{\deg f - r} \qquad \hbox {où $r$ est le nombre de facteurs irréductibles de $f$ dans $K[X]$}
    $$
    Le symbole $\Le{\bullet}{K}$ est celui du statut quadratique dans $K$. Ce résultat est un résultat totalement élémentaire : cela se passe sur un corps fini, rien à voir mais rien à voir avec la théorie des nombres ...etc...

    Je l'applique à $f = X^3 - X - 1$ de discriminant $-23$, de degré $3$, $K = \F_p$ avec $p \ne 23$ en supposant $-23$ non carré modulo $p$ (pareil que $p$ non carré modulo $23$, utilisation de la loi de réciprocité quadratique ici). On obtient alors
    $$
    -1 = (-1)^{3-r} \quad \hbox {i.e. $r$ pair}
    $$
    Et comme on est en degré 3, $r$ pair, c'est pareil que $r=2$ et donc $f = f_1f_2$ avec $\deg f_1 = 1$ et $\deg f_2 = 2$.

    Enfin, comme le discriminant de $f$ est sans facteur carré, on a, en notant $F = \Q(x)$ où $x$ est une racine de $X^3 -X -1$, que $\mathcal O_F = \Z[x]$. Alors par ``mini-petit-Kummer'', la factorisation de $f$ modulo $p$, c'est pareil que la factorisation de $p$ dans $\mathcal O_F$ i.e. $p = \mathfrak p_1\mathfrak p_2$ avec $\mathfrak p_i$ de degré résiduel $i$.

    Ce qui m'inquiète, c'est d'avoir mis autant de temps pour m'en apercevoir. Je viens ainsi de PROUVER que je ne suis pas clair. Et je ne te parle pas des autres points. Je voudrais bien mettre de l'ordre, ce qui implique des échanges cadrés (si on peut).
  • Oui j'était certain que tu allais me parler de Stickelberger :-D

    J'aime bien ma petite gymnastique de groupe de décomposition … Mais OK pour dire que ça utilise la petitesse du groupe $S_3$. Et je ne sais pas comment on prouve Stickelberger ! Mais c'est pas trop grave ça … on a la même chose ! Une remarque, ici c'est le cas facile … pas de Hilbert et compagnie.
  • @moduloP
    Bien sûr que moi aussi j'aime bien ta petite gymnastique sur les groupes de décomposition (et tu vois bien que j'ai lu). J'attache une preuve de Stickelberger écrite il a longtemps pour les petit(e)s (j'en fais des tonnes comme d'habitude).

    Je vais essayer de faire le point sur le papier de K. Smith. On va remonter à l'époque de Gauss, à une époque moins encombrée (point de Deligne-Serre).
  • $\def\Cl{\text{Cl}}\def\SL{\text{SL}}$@moduloP
    J'ai envie de repartir sur les bases plus terre à terre. En ce sens, le titre du fil est très mauvais : qu'est ce que j'en ai à faire, moi, petit péquenot de province à la retraite, de la correspondance de Deligne-Serre, si je n'ai pas quelques exemples pertinents pour en parler à autrui. Je suis trés étonné qu'en bas de la page 43, Don Zagier parle de first non trivial example of ...etc.. Van Der Blij, cela date de 1952, très exactement. Cet exemple du discriminant $-23$ sera repris par je ne sais combien d'auteurs.

    Revenons à l'époque de Gauss et cette fois, je pointe la page 41 et le haut de la page 42 de Don Zagier, toujours le même document https://people.mpim-bonn.mpg.de/zagier/files/doi/10.1007/978-3-540-74119-0_1/fulltext.pdf.

    Ma question. Soit $D < 0$ un discriminant quadratique (a priori, non fondamental), $w(D)$ le nombre d'unités de l'anneau quadratique $A_D$ de discriminant $D$, $\Cl(D)$ le groupe des classes d'idéaux inversibles de $A_D$, que l'on voit en termes de classes (modulo $\SL_2(\Z)$) de formes quadratiques (primitives) de discriminant $D$. Que savons nous de la série :
    $$
    f_0 = {1 \over w(D)} \sum_{Q \in \Cl(D)} \Theta_Q
    $$
    Hein, que savons nous toi et moi de $f_0$ ? On a le droit au début de supposer $D$ fondamental.
  • Hello Claude,

    J'ai envie de dire que si on écrit : $f_0 = \frac{\# \text{CL}(D)}{w(D)} + \sum_{n>0} a_n q^n$ alors $\zeta_{A_D}(s) = \sum_{n > 0 } \frac{a_n}{n^s}$. Mais pas certain certain, faut que je refasse le calcul qui demande de revoir la correspondance entre les formes binaires quadratiques et les idéaux (j'ai jamais réussi a retenir la construction par cœur).

    j'essayes ce soir.
  • @moduloP
    Oui, c'est cela. Tu te doutes que c'est vachement important. On peut dire les choses de manière plus simple : pour $n \ge 1$, le coefficient de $q^n$ dans $f_0$ est le nombre d'idéaux de $A_D$ de norme $n$. Attention au coefficient constant de $q_0$.
    On peut apporter une précision : si $Q$ est une forme quadratique primitive de discriminant $D$ et $I_Q$ l'idéal de $A_D$ qui lui est associé, on a l'égalité
    $$
    r(Q,n) = w(D) \times r(I_Q, n)
    $$
    A gauche, c'est le nombre de représentations de $n$ par $Q$ et à droite, le $r$ qui intervient, c'est le nombre d'idéaux $J$ de $A_D$ tels que $J \sim I_Q$.

    Dans le cas $D$ discriminant fondamental, ce résultat était connu de Gauss dit Don Zagier aux lignes 3-4 haut de la page 42. Sauf que Gauss ne parlait pas d'idéaux de norme $n$ de l'anneau des entiers de $\Q(\sqrt D)$ mais de :
    $$
    \sum_{d \mid n} \chi_D(d)
    $$
    Remarque 1 : j'ai pondu une Kani-note il y a moins d'un an, note dont je n'ai pas honte.

    Remarque 2 : je suis en train de causer à ma manière du contenu de K. Smith. Mais manque de bol, elle en fait beaucoup plus que Kani concernant cette histoire (elle a besoin des automorphismes d'une forme quadratique, Kani, et par suite mézigue, non). Bilan : dès que l'on met le doigt de manière sérieuse dans ce monde, les ennuis débarquent.

    Remarque 3 (pour plus tard) : tu te doutes qu'en temps utile, $f_0$ sera une forme modulaire de poids 1 ...etc... Et pour l'instant, j'ai fait bas de gamme : $\sum_Q 1 \cdot \Theta_Q$, il n'y a pas de coefficient devant $\Theta_Q$, de type $\chi(Q)$.
  • Hello Claude,

    c'est bon ok avec ton dernier message.
  • Sur la correspondance entre formes quadratiques primitives définies positives, réseaux d'un corps quadratique et classes d'idéaux, je pense qu'on peut partir comme ça :
    Critères $(*)$ Soit $q(n,m) = an^2+bnm+cm^2, (a,b,c) \in \mathbb{Q}, (n,m) \in \mathbb{Z}$ et $q(n,m) > 0$ pour $(n,m) \ne 0$.

    Alors il existe un corps quadratique $k = \mathbb{Q}(\sqrt{-d})$ et $u,v \in k$ tels que $q(n,m) = |un+vm|^2$.

    Soit le réseau $L = u \mathbb{Z}+v \mathbb{Z}$.

    $O_k L$ est un idéal fractionnaire de $O_k$ et un réseau de la forme $O_k L = U \mathbb{Z}+V \mathbb{Z}$. On pose $Q(n,m) = |Un+Vm|^2$.

    Parce que $L$ est un sous-réseau de $O_kL$, il existe des entiers tels que $q(n,m) = Q( An+Bm, Cn+Dm)$ et comme pour $o \in O_k,l =un+vm\in L,ol = UN+WM, Q(N,M) = |o l|^2 = |o|^2 q(n,m) \in \mathbb{Z}$ on a que $Q$ satisfait les critères $(*)$.

    Donc si $q$ est primitive alors $q \cong Q$ (ie. $AD-BC = 1$) et $L = O_k L$ donc est un idéal fractionnaire de $O_k$ donc de la forme $L = \frac{1}{e} I$ avec $I$ un idéal de $O_k$ et $e \in \mathbb{Z}$.

    C'est aussi un réseau et on pose $I = W \mathbb{Z}+Z \mathbb{Z}$ avec $ W , Z \in O_k$. Soit $J$ un idéal tel que $IJ = D O_k$ est un idéal principal. Alors $|D|^2= N(IJ) = |O_k/ (IJ)|$ est le pgcd des valeurs prises par les $N(J) |Wn+Zm|^2$ et la forme quadratique $q_I(n,m) = \frac{N(J)}{N(IJ)} |Wn+Zm|^2$ est primitive.

    Le discriminant de $q_I$ est le volume du parallélogramme fondamental du réseau correspondant, volume qui ne dépend pas de l'idéal $I$ ni de $J$, donc $Disc(q_I) = disc(O_k)$.

    La rapport avec la fonction L d'un caractère du groupe de classes d'idéaux $C_k$ c'est que $\{ q_I(n,m) | (n,m) \in \mathbb{Z}^2\} = \{ N(\mathfrak{a}) | \mathfrak{a} \subset O_k, \exists c \in O_k, \mathfrak{a} I= (c) \}$, où à gauche chaque élément $\ne 0$ est répété $|O_k^\times|$ fois, à droite on liste les idéaux de $O_k$ dont la classe est inverse à celle de $I$.
  • $\def\Cl{\text{Cl}}\def\Leg#1#2{\left({#1 \over #2}\right)}\def\p{\mathfrak p}$Ici, je reviens en arrière, d'une part à l'époque de Gauss, d'autre part à l'époque de Van Der Blij (1952). Je rapporte une partie du papier de Karen Smith http://math.oregonstate.edu/~swisherh/KarenSmith.pdf et des pages 42-43 de Don Zagier in https://people.mpim-bonn.mpg.de/zagier/files/doi/10.1007/978-3-540-74119-0_1/fulltext.pdf. Mais volontairement, je ne vais pas parler de L-série, de représentations galoisiennes ...etc.. Un meilleur titre aurait été ``Manifestation concrète en théorie des nombres des formes modulaires de poids 1'' ou un truc comme cela. Il ne sera même pas question du polynôme $X^3 - X - 1$ de discriminant $-23$. Ainsi, j'espère y voir plus clair.

    A la base, le discriminant quadratique (fondamental) $D = -23$, $K = \Q(\sqrt {-23})$ et les 3 formes quadratiques réduites de discriminant $-23$. C'est l'époque de Gauss :
    $$
    q_0 = (1, 1, 6) = x^2 + xy + 6y^2, \qquad q_1 = (2, 1, 3) = 2x^2 + xy + 3y^2, \qquad \overline {q_1} = (2, -1, 3)
    $$
    Il est question de représenter un nombre premier $p$ par $q_0$ ou $q_1$ (pareil que $\overline {q_1}$). Introduction des $\Theta$-séries en $q$
    $$
    \Theta_0 = \Theta_{q_0} = \sum_{(x,y) \in \Z\times\Z} q^{q_0(x,y)} = \sum_{n \ge 0} r(q_0,n) q^n
    \qquad\qquad
    \Theta_1 = \Theta_{q_1} = \sum_{(x,y) \in \Z\times\Z} q^{q_1(x,y)} = \sum_{n \ge 0} r(q_1,n) q^n
    $$
    Ici $r(Q,n)$ désigne le nombre de représentations de $n$ par la forme quadratique binaire $Q = Q(x,y)$. Si $n \ge 1$, c'est un nombre pair because l'involution $(x,y) \leftrightarrow (-x,-y)$. Leur coefficient en $q^0$ est $1$. On les voit ci-dessous :
    [color=#000000]
    > D := -23 ;
    > QD := BinaryQuadraticForms(D) ;
    > ClD := ReducedForms(QD) ;
    > ClD ;
    [ <1,1,6>, <2,1,3>, <2,-1,3> ]
    > q0 := ClD[1] ;  q1 := ClD[2] ;
    > precision := 10^2 ;
    > T0 := ThetaSeries(q0,precision) ;                                                                                                     
    > T0 ;                             
    1 + 2*q + 2*q^4 + 4*q^6 + 4*q^8 + 2*q^9 + 4*q^12 + 2*q^16 + 4*q^18 + 2*q^23 + 4*q^24 + 2*q^25 + 4*q^26 + 4*q^27 + 4*q^32 + 6*q^36 + 
        4*q^39 + 8*q^48 + 2*q^49 + 4*q^52 + 4*q^54 + 4*q^58 + 4*q^59 + 4*q^62 + 6*q^64 + 8*q^72 + 4*q^78 + 2*q^81 + 4*q^82 + 4*q^87 + 2*q^92 
        + 4*q^93 + 4*q^94 + 8*q^96 + 2*q^100 + O(q^101)
    > T1 := ThetaSeries(q1,precision) ;
    > T1 ;
    1 + 2*q^2 + 2*q^3 + 2*q^4 + 2*q^6 + 2*q^8 + 2*q^9 + 4*q^12 + 2*q^13 + 4*q^16 + 4*q^18 + 6*q^24 + 2*q^26 + 2*q^27 + 2*q^29 + 2*q^31 + 
        4*q^32 + 6*q^36 + 2*q^39 + 2*q^41 + 2*q^46 + 2*q^47 + 6*q^48 + 2*q^50 + 4*q^52 + 6*q^54 + 2*q^58 + 2*q^62 + 4*q^64 + 2*q^69 + 2*q^71 
        + 8*q^72 + 2*q^73 + 2*q^75 + 6*q^78 + 4*q^81 + 2*q^82 + 2*q^87 + 2*q^92 + 2*q^93 + 2*q^94 + 8*q^96 + 2*q^98 + 2*q^100 + O(q^101)
    [/color]
    
    I. Gauss savait en particulier montrer le résultat suivant où $\nu_K(m)$ désigne le nombre d'idéaux de norme $m$ de l'anneau des entiers de $K$ :
    $$
    {1 \over 2} (\Theta_0 + 2\Theta_1) = {3 \over 2} + \sum_{n \ge 1} \nu_K(n) q^n = {3 \over 2} + \sum_{n \ge 1} \Bigl(\sum_{d \mid n} \chi_{-23}(d)\Bigr) \ q^n
    $$
    Cas particulier du cas général (Gauss) pour un discriminant quadratique fondamental $D$, $K = \Q(\sqrt D)$, en notant $w(D)$ le nombre d'unités de l'anneau des entiers de $K$ (la plupart du temps égal à 2), et $h(D)$ le cardinal de $\Cl(D)$, i.e. nombre de classes d'idéaux de $K$ :
    $$
    {1 \over w(D)} \sum_{Q \in \Cl(D)} \Theta_Q
    = {h(D) \over w(D)} + \sum_{n \ge 1} \nu_K(n) q^n = {h(D) \over w(D)} + \sum_{n \ge 1} \Bigl(\sum_{d \mid n} \chi_{D}(d)\Bigr) \ q^n
    $$
    Dans le cas particulier de $D = -23$, cela dit donc que $r(q_0,n) + 2r(q_1,n) = 2 \sum_{d \mid n} \chi_{-23}(d)$. En particulier pour $n=p$ premier, en utilisant $\chi_{-23}(d) = \Leg{23}{p}$ (loi de réciprocité quadratique)
    $$
    \fbox {$r(q_0,p) + 2r(q_1,p) = 2 \left( 1 + \Leg{p}{23} \right)$}
    $$
    II. L'époque de Van Der Blij. Celui-ci introduit la série (c'est une forme modulaire de poids 1 pour ... mais pas utile de glacer le sang tout de suite)
    $$
    S = \eta(q) \eta(q^{23}) = q \prod_{n \ge 1} (1-q^n) (1 - q^{23n}) = \sum_{n \ge 1} a_n q^n = q - q^2 - q^3 + \cdots \qquad \qquad
    \hbox {(ici définition des coefficients $a_n$)}
    $$
    et fournit une preuve DIRECTE de $S = {1 \over 2} (\Theta_0 - \Theta_1) $ i.e. de
    $$
    r(q_0,n) - r(q_1,n) = 2a_n \qquad \hbox {en particulier} \qquad \fbox {$r(q_0,p) - r(q_1,p) = 2a_p$}
    $$
    [color=#000000]
    > Qq<q> := PowerSeriesRing(RationalField()) ;
    > AssertAttribute(Qq, "Precision", precision) ;
    > S := Qq ! (DedekindEta(q) * DedekindEta(q^23)) ;          
    > S ;
    q - q^2 - q^3 + q^6 + q^8 - q^13 - q^16 + q^23 - q^24 + q^25 + q^26 + q^27 - q^29 - q^31 + q^39 - q^41 - q^46 - q^47 + 
        q^48 + q^49 - q^50 - q^54 + q^58 + 2*q^59 + q^62 + q^64 - q^69 - q^71 - q^73 - q^75 - q^78 - q^81 + q^82 + q^87 + 
        q^93 + q^94 - q^98 + 2*q^101 + O(q^102)
    > S - 1/2 * (T0-T1) ;
    O(q^101)
    [/color]
    
    III. Impact en théorie des nombres. A gauche le lien entre $a_p$ et la représentation de $p$ par les formes $q_0, q_1$ et à droite la factorisation de $p$ dans l'anneau des entiers de $\Q(\sqrt {-23})$
    $$
    a_p = \cases {
    1 &si $p=23$ \cr
    0 &si $\Leg{p}{23} = -1$ \cr
    2 &si $\Leg{p}{23} = 1$ et $p$ est représenté par $q_0$ \cr
    -1 &si $\Leg{p}{23} = 1$ et $p$ est représenté par $q_1$ \cr
    }
    \qquad\qquad
    p = \cases {
    \p^2 &si $a_p = 1$ i.e. $p=23$ \cr
    \p \text { principal} &si $a_p = 0$ \cr
    \p\overline\p\quad \p \text { principal} &si $a_p = 2$\cr
    \p\overline \p\quad \p \text{ non principal} &si $a_p = -1$\cr
    }
    $$
    Cela sort d'où ? On regarde les deux encadrés, on prend un bout de papier et un stylo, et on considère deux entiers pairs $r_0, r_1 \ge 0$ vérifiant $r_0 + 2r_1= 2 \left( 1 + \Leg{p}{23} \right)$ et $r_0 - r_1 = 2a_p$. On examine le cas $p=23$, puis $p$ non carré modulo 23 et enfin $p$ carré modulo 23. Et on obtient le résultat de gauche puis ensuite celui de droite.
  • Super bien raconté ! Y'a juste que j'aime pas du tout $\frac{1}{2} (\theta_0-\theta_1)$ … je sais je suis chiant avec ça :-D

    1. Du coup, pas de chose modulaire ici.
    2. Class field theory c'est bien pour transcrire ça sur $F$.
  • @moduloP
    Tu préférerais $2S = \Theta_0 - \Theta_1$ parce que tu as peur des fractions comme ${1 \over 2}$ ? J'étais pareil au début mais je m'y suis fait.

    Oui, pas vraiment de modulaire pour l'instant. Ni de corps de classes. Mais c'est cela que j'aime. Si on commence par la totale (que d'ailleurs on a du mal à comprendre, ce qui veut dire en clair, on est quand même un tantinet perdu, nous autres pauvres petits), du genre pointer l'article de Deligne & Serre, c'est catastrophe assurée.

    Ce qui m'étonne quand même c'est pourquoi Don Zagier s'exprime comme il s'exprime en bas de la page 43 (les 3 lignes du bas). On peut penser que Hecke avait déjà relié le modulaire et la théorie des nombres. Et après tout le théorème de Jacobi qui donne le nombre de représentations d'un entier comme somme de 4 carrés, on peut le voir comme un lien entre le modulaire et la théorie des nombres.

    Bref. En ce qui concerne $D = -23$, il va quand même falloir faire apparaître un jour le polynôme $X^3 - X - 1$ et les représentations galoisiennes. Sans s'y perdre. J'ai une petite question pour toi à ce propos. Je peux ?? Sans agitation.

    PS : j'ai traité un autre cas analogue à $D = -23$ à savoir $D = -44$. Sans polynôme. Peut-être qu'on l'avait fait mais c'était un tel merd.er dans le passé. Je ne veux pas recommencer.
  • Mais non Claude .. je préfère $\frac{1}{2}(\Theta_0+j\Theta_1+j^2 \Theta_2)$ :-D

    Question : OUI, sauf si c'est trop compliqué !
  • Claude,

    Qu'est ce qui t'étonne dans les $3$ dernière ligne de Don Zagier ?
  • $\def\Hom{\text{Hom}}$@moduloP
    Oui, bien sûr, le $j$ de $S = {1 \over 2} (\Theta_0 + j\Theta_1 + j^2 \overline{\Theta_1})$, je suis c.n. Mais j'ai une excuse : j'ai été vérifié chez Karen Smith, il n'y a point de $j$ (oh, la belle excuse). Je n'ai pas été voir chez Van Der Blij. Chez K. Smith, il y a la preuve de $S = {1 \over 2} (\Theta_0 - \Theta_1)$, qu'elle tire de Blij, dit-elle. Ce n'est pas si compliqué mais besoin d'une identité sur $\prod_{n \ge 1} (1-q^n)$. Identité pentagonale d'Euler, comme quoi les anciens savaient faire beaucoup de choses.

    Les 3 dernières lignes de Don Zagier page 43 :
    This is the first non-trivial example of the connection found by Weil–Langlands and Deligne–Serre which relates modular forms of weight one to the arithmetic of number fields whose Galois groups admit non-trivial two-dimensional representations.

    Il a fallu attendre 1952 (Van Der Blij) pour un tel premier exemple ? C'est cela que je trouve bizarre. Je pensais que c'était bien plus tôt.

    Pendant que j'y suis sur Don Zagier : j'entends revenir sur $D = D_1D_2$ du haut de la page 42. Et puis, on ne va pas tarder à dégotter des formes modulaires de poids 1 (elles commencent à montrer le bout de leur nez). Il y aura intérêt à trouver de manière explicite la représentation galoisienne de dimension 2 qui lui est associée. Peut-être dans l'autre sens, peu importe. Sinon, on va passer pour des nazes.

    Ma petite question. Je mets $\Q$ à la base car je suis petit joueur et considère le schéma suivant dans lequel $L/\Q$ est galoisienne de groupe $G$, avec une extension intermédiaire $E$
    $$
    \xymatrix {
    &L\ar@{-}[dl]\ar@{-}[dd]^G \\
    E\ar@{-}[dr]_n \\
    & \Q \\
    }
    \qquad \qquad
    \begin {array} {c}
    \hbox {Je ne suppose pas que $L$ est la fermeture galoisienne de $E$} \\
    \hbox {Ceci donne naissance à une représentation (permutationnelle) de $G$ en degré $n$} \\
    \rho : G \times \Hom_\Q(E, L) \to \Hom_\Q(E,L) \\
    \end {array}
    $$
    Il s'agit de faire une place à Artin qui nous offre la L-fonction $L_\rho(s)$. Es tu d'accord avec le fait que $L_\rho = \zeta_E$ (la série de Dedekind de $E$) ? Sans avoir $E^{\rm gal} = L$ que comme quand on était petits bébés. Justification ? Je pense bien sûr à l'histoire $X^3 - X - 1$.

    A propos des notations (c'est vachement important). Comment notes tu $L_\rho$ ? Je crois du type $L(s, \rho ; \text {truc}\mid \text{machin})$ ? Vachement important les notations car il va falloir concilier $a_n/n^s$ et $a_nq^n$. Autant qu'elles soient pertinentes, constantes ...etc... (les notations)
  • Notation : c'est un peu compliqué : le $L(s,\rho ; \text{Machin} \mid \text{Truc})$ est vraiment lourd ! Il y a aussi le problème de $q$ ou $s$ … Je ne sais pas trop comment les fixer de manière intelligente.

    Pour la petite question : Alors oui, je pense que c'est ok. Justification. On fait intervenir la clôture galoisienne de $E$ dans $L$ ; disons qu'on la note $\widehat E$. Alors $\widehat E = \Q \left( \tau(E) \mid \tau \in \text{Hom}_{\Q}(E,L) \right)$. En particulier, pour $\sigma \in \text{Gal}(L \mid \Q)$ on a : $\sigma$ fixe $\widehat E$ si et seulement si pour tout $\tau \in \text{Hom}_{\Q}(E,L)$ on a : $\sigma \circ \tau = \tau$. Ce qu'on peut écrire en faisant intervenir la représentation permutationnelle :

    $$\text{$\sigma$ fixe $\widehat E$ si et seulement si $\sigma \in \text{Ker}(\rho)$}
    $$
    Autrement dit la représentation passe au quotient et donne une représentation de $\text{Gal}(\widehat E \mid \Q)$ et par inflation on gagne !

    C'est ok pour toi ?
  • Hum y'a un petit truc a dire. il faut voir que la représentation quotient est la représentation permutationnelle associé à …
  • $\def\Hom{\text{Hom}}\def\Gal{\text{Gal}}$@moduloP
    Je suis d'accord. Quant à ton dernier post, cela vient de $\Hom_\Q(E,L) = \Hom_\Q(E, \widehat E)$.

    Et dans l'histoire $E = \Q(x)$, avec $x$ racine de $X^3 - X - 1$, on va bien pouvoir dire que $\zeta_E = L_\rho$ où $\rho$, définie sur $\Gal(E^{\rm gal}/\Q) \simeq S_3$, est la représentation permutationnelle naturelle attachée à $E/\Q$. Elle est de dimension $3 = [E:\Q]$, on va pouvoir la décomposer ...etc. Je n'ai pas l'impression que c'est cela que tu faisais l'autre jour. Ici, cela a l'air plus simple. Je me fais des idées parce que je n'écris pas tout ? Ou bien, je commence déjà à me mélanger les pinceaux ?

    Pentagonal Number Theorem (Euler !)
    $$
    \prod_{n \ge 1} (1- q^n) = \sum_{m \in \Z} (-1)^m q^{m(3m + 1) \over 2}
    $$
    Cela ne se laisse pas passer
    [color=#000000]
    > M := 10 ;
    > N := ExactQuotient(M*(3*M+1), 2) ;
    > N ;
    155
    > 
    > Qq<q> := PuiseuxSeriesRing(RationalField()) ;
    > AssertAttribute(Qq, "Precision", N) ;
    > Euler := &+[(-1)^m * q^ExactQuotient(m*(3*m+1), 2) : m in [-M..M]] ;
    > Euler + O(q^70) ;
    1 - q - q^2 + q^5 + q^7 - q^12 - q^15 + q^22 + q^26 - q^35 - q^40 + q^51 + q^57 + O(q^70)
    > 
    > P := DedekindEta(q) / q^(1/24) ;                                    
    > P + O(q^70) ;
    1 - q - q^2 + q^5 + q^7 - q^12 - q^15 + q^22 + q^26 - q^35 - q^40 + q^51 + q^57 + O(q^70)
    > Euler - P ;
    O(q^156)
    [/color]
    

    Histoire : pas si clair, les dates. Serre dans Modular Forms of weight one and Galois representations (1977, transmis par Nonoche), donne l'exemple du discriminant $-23$ page 242. Avant, page 241, section 7.3, il parle de $\Theta$-séries ...etc.. avec une référence à Hecke. Mais dans la bibliographie, je ne vois pas de date à Hecke, sauf une où l'on voit 1970. Serre reprendra l'exemple de $X^3 - X-1$ dans http://www.ams.org/journals/bull/2003-40-04/S0273-0979-03-00992-3/S0273-0979-03-00992-3.pdf dont on a parlé 20 fois, et dans la note 5.3, il y a le fameux ``Since $S_3$ is a dihedral group, Hecke’s theory applies and shows ..'' avec lequel je vous ai rabattu les oreilles 10 fois. Mais Hecke ne figure pas dans la biblio de ce papier.
  • Ok pour l'égalité des deux ensembles de plongement. J'ai pas écrit, mais ça semble le faire.

    Sinon, je pense que c'est pareil Claude, c'est juste que mon étape $1$ consiste à montrer (admettant l'induction) que $\zeta_E$ est la $L$-fonction d'Artin associé à la représentation permutationnelle.
  • @moduloP
    T'es gentil mais je me rends compte que je suis loin d'avoir terminé quoi que ce soit. En décomposant la représentation permutationnelle $\rho$ de dimension 3 en $\rho = \varepsilon \oplus \rho_2$ (avec des notations qui se devinent, je pense), on obtient $\zeta_{E} = \zeta_\Q \times L_{\rho_2}$. Et ensuite, je suis comme un c.n (pour l'instant).

    Tandis que ton post http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?5,1745780,1745948#msg-1745948 fait une liste de 6 points précis à sécuriser.
  • @moduloP
    $\bullet$ Toujours d'accord pour sécuriser le contenu de tes deux posts http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?5,1745780,1745948#msg-1745948 et http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?5,1745780,1746022#msg-1746022. Inutile de foncer. Ce n'est pas honteux de faire des petites choses groupistes sur les représentations irréductibles de $D_n$, en particulier l'induction des caractères de l'unique sous-groupe cyclique d'indice 2 de $D_n$ (dire que l'an dernier, j'omettais, dans ma tête l'adjectif ``cyclique'', la honte). Même si a seulement besoin de $S_3 = D_3$ ``pour l'instant''.

    $\bullet$ Je pense que mon post http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?5,1745780,1746568#msg-1746568 rapportant Karen Smith et Van Der Blij aura au moins servi à une chose : ne pas faire débarquer TOUS les acteurs en même temps. Mais on voit bien qu'une fois l'information donnée sur les $a_p$, les coefficients de $\eta(q)\eta(q^{23}) = {1 \over 2} (\Theta_{1,1,6} - \Theta_{2,1,3})$, on est encore à des kilomètres du reste. En particulier, pour faire dans le genre ``formulation élémentaire'' de :
    $$
    N_p(X^3 - X -1) = a_p + 1 \qquad \qquad\qquad \hbox {$N_p(\text{machin})$ = nombre de racines modulo $p$ du polynôme machin}
    $$

    $\bullet$ Mais qui fait débarquer tous les acteurs sur la scène ? C'est bien sûr Don Zagier dans ses 100 pages de The 1-2-3 of Modular Forms. Ce n'est pas du tout une critique. Mais si on relit encore soigneusement la page 43, on voit bien le nombre d'objets qui débarquent dans tous les sens (que lui fait débarquer ... bis). Et dans ce que j'ai lu des 100 pages, c'est un peu sa manière de procéder. Beaucoup, beaucoup d'informations, souvent vachement intéressantes car émaillées de nombreux exemples, ce qui fait que l'on en prend plein la tronche (parfois en 5 lignes).

    Sécurisons, sécurisons.
  • Coucou Claude,

    Je conserve les notations de D. Zagier. On oublie (juste un moment) ce qu'on a fait avant concernant les fonctions $L$ de Hecke. Car pour le moment il n'y a pas de caractère du groupe de classes.
    $$
    \xymatrix {

    KF \ar@{-}[dr] \ar@{-}[d] & \\

    K = \Q(\sqrt{-23}) \ar@{-}[d] & F \ar@{-}[dl] \\

    \Q &

    }
    $$

    Alors on part de la représentation permutationnelle $\rho_3 = \text{Trivial} \oplus \rho$ (j'ai changé par rapport à toi). La représentation triviale on connait et on la laisse tomber pour l'instant.

    On est a l'étape $4$. Donc on considère la représentation $\rho'$ égale à $\rho$ restreinte à $\text{Gal}(KF \mid K)$. On sait que $\text{Gal}(KF \mid K)$ est cyclique d'ordre $3$. Là il faut décomposer cette représentation $\rho'$ en somme de représentation de degré $1$. On obtient $\rho' = \chi \oplus \chi'$, où $\chi$ et $\chi'$ sont les représentations non triviales du groupe cyclique d'ordre $3$. (j'ai fait en machine).

    Dans l'étape $4$, je dis d'après la théorie des représentations de groupe diédraux … on a : $\text{Ind} (\chi, \text{Gal}(KF \mid \Q) = \rho$. Par les résultats d'Artin concernant l'induction, on a :
    $$
    L(s,\rho, \text{Gal}(KF \mid \Q) = L(s,\chi, \text{Gal}(KF \mid K)
    $$
    Donc on se concentre sur $$\mathcal{L} := L(s,\chi, \text{Gal}(KF \mid K) = \prod_{\mathfrak{p}} \frac{1}{\text{Det}(1-\chi(\text{Frob}_{\mathfrak{p}})N(\mathfrak{p})^{-s}) ))} \qquad (\star)$$

    Le produit varie dans l'ensemble des idéaux de l'anneau des entiers de $K$. Et par $\text{Frob}_(\mathfrak{p})$ je veux dire l'élément de Frobenius au dessus de $\mathfrak{p}$ dans l'extension $KF \mid K$. Bien sûr il faut neutraliser l'inertie mais j'ai la flemme d'écrire la formule et surtout que dans notre cas, on va pas avoir de problème (faudra revenir après, mais on va dire que là on refait juste un premier tour et faudra en refaire un en démontrant vraiment tout).


    Je reviens sur $(\star)$, comme $\chi$ est degré $1$, on simplifie l'écriture :
    $$\mathcal{L} = \prod_{\mathfrak{p}} \frac{1}{(1-\chi(\text{Frob}_{\mathfrak{p}})N(\mathfrak{p})^{-s}) )} \qquad (\star)
    $$
    Par l'instant, il n'y a pas de groupe de classes et de caractère de Hecke. Et on admet la propriété suivante :

    L'extension $KF \mid K$ est non ramifiée et l'application d'Artin réalise une bijection $\text{CL}(K) \to \text{Gal}(KF \mid K)$ et je note $\text{Artin} : C(K) \to \text{Gal}(KF \mid K)$, en particulier, pour tout idéal premier $\mathfrak{p}$ de l'anneau des entier de $K$, on a : $\text{Artin}(\left[\mathfrak{p}\right]) = \text{Frob}_{\mathfrak{p}}$.

    Maintenant, a partir de notre caractère $\chi$, on peut créer un caractère de Hecke, on pose : $\widehat{\chi} := \chi \circ \text{Artin}$. Alors par définition des fonctions $L$ de Hecke, on a :
    $$
    L_{\text{Hecke}}(s,\widehat{\chi}) = \prod_{\mathfrak{p}} \frac{1}{1-\widehat{\chi}(\mathfrak{p}) N(\mathfrak{p})^{-s}}
    $$

    Et par définition de $\widehat{\chi}$, on a :

    $$
    \prod_{\mathfrak{p}} \frac{1}{1-\widehat{\chi}(\mathfrak{p}) N(\mathfrak{p})^{-s}} = \prod_{\mathfrak{p}} \frac{1}{(1-\chi(\text{Frob}_{\mathfrak{p}})N(\mathfrak{p})^{-s}) )} = \mathcal{L}
    $$

    Finalement :
    $$
    L_{\text{Hecke}}(s,\widehat{\chi}) = L(s,\chi, \text{Gal}(KF \mid K)
    $$

    Maintenant, on revient sur ce qu'on a fait sur les $L$-fonctions de Hecke :
    on a :
    $$
    L_{\text{Hecke}}(s,\widehat{\chi}) = \frac{1}{2}(\theta_0+j \Theta_1+j^2 \theta_2)
    $$
    Avec l'abus entre $q$-série et fonction en $s$ (en faisant gaffe au premier terme). La c'est parce que $\widehat{\chi}$ n'est pas un caractère trivial et qu'on a que deux caractères trivaiux pour un groupe cyclique d'ordre $3$. (Donc dans un cas général, y'a du boulot pour connaitre $\widehat{\chi}$).

    Edit : beh j'ai oublié de conclure : regroupant les choses, on obtient :
    $$
    L(s,\rho, \text{Gal}(KF \mid \Q) = \frac{1}{2}(\theta_0+j \Theta_1+j^2 \theta_2)
    $$

    Et maintenant, on a relié les choses du polynôme $x^3-x-1$ et les coefficients de $\eta(z)\eta(23z)$.

    C'est un peu mieux que mes rapides étapes $5$ et $6$ mais ça demande encore d'être plus précis.
  • @moduloP Je vois que l'on est d'accord pour sécuriser. Peux tu rectifier $\rho$ en $\rho'$ à la ligne 3 en partant du haut ? Dans $\rho = \text{Trivial} \oplus \rho'$, je pense. Et plus loin, en certains endroits, est ce qu'il ne faut pas mettre $\rho'$ au lieu de $\rho$ ? Je suis un peu manchot avec l'induction ...etc.. et si tu fais ces corrections, cela sera champagne quand tu passeras dans le Poitou.

    Tu vas dire que je suis ch.ant (c'est pas faux) et que l'on a d'autres choses à faire (c'est pas faux) mais ... : On oublie ... les fonctions, l'extension est non ramifiée, ... on a deux caractères triviaux ... On revient sur les fonctions

    Merci pour ton post, qu'il est vachement bien. Et si tu peux encore le soigner, cela sera une bonne chose. Car je veux le retirer et le faire encadrer dans la salle à manger.
  • Hello,

    J'ai changé $\rho$ en $\rho_3$, ca évite de changer d'autre truc !
  • Bonjour. Est-ce que dans vos différents fils de discussion, vous avez pris le temps d'étudier pour elles-mêmes les formes modulaires associées (ou pas) aux formes quadratiques ?
    Bon courage !!
  • @ModuloP
    Merci, merci. Je vais de ce pas acheter une bouteille de champagne et un cadre pour immortaliser la chose.

    @Paul
    Pas encore. On évite de faire débarquer trop d'acteurs d'un coup pour éviter que cela nous pète à la gueule. Cependant, dans l'exposé ``élémentaire'' de K. Smith http://math.oregonstate.edu/~swisherh/KarenSmith.pdf mentionné à plusieurs reprises, il y a des pointeurs très précis sur des points qu'elle ne prend pas en charge (et également sur ceux qu'elle prend en charge). Je pense ainsi à la page 32 dans laquelle elle justifie que $\eta(q)\eta(q^{23})$ est un habitant de $S_1(\Gamma_0(23), \chi_{-23})$. Justifie est un peu excessif car elle pointe l'ouvrage de Ono (The web of modularity: arithmetic of the coefficients of modular forms and q-series, 2004). Je ne le possède pas. Et aussi l'ouvrage de F. Diamond and J.M. Shurman. A first course in modular forms. Springer Verlag, 2005.
    Chez K. Smith, il y a une coquille dans son lemma 4.4 en bas de cette page.

    Tu connais un peu ces choses là (formes quadratiques et formes modulaires de poids 1) ?

    A propos d'aller doucement. J'avais été très étonné (au début) que K. Conrad (qui connait bien son boulot) consacre 15 pages à l'arithmétique de $X^3 - 2$. Je ne pointe pas pour éviter la surenchère. Mais une fois que l'on entre dans sa note (presque self contained mais pas tout-à-fait), on comprend que 15 pages ce n'est pas inutile.
  • Un cadre dans la salle a manger, mon dieu la pression :-D
  • Claude,

    Du coup, maintenant je vais faire le point 2. de ici.

    J'admets la même chose que dans mon message ici concernant le corps de Hilbert.

    On note $\widehat{\chi}$ un caractère d'ordre $3$ de $\text{Cl}(K)$,c'est un monomorphisme $\text{Cl}(K) \to \mathbb{U}_3 \subset \mathbb{U}_{\infty}$.

    Soit $p$ un premier. On se place dans le cas où $p$ est un carré modulo $23$. Alors $p$ est totalement décomposé dans $F$, on écrit $(p) = \mathfrak{p}_1 \times \mathfrak{p}_2$. On conserve les notations du dernier post et on va vérifier que : $$N_p := N_p(x^3-x-1) = 1+\widehat{\chi}(\mathfrak{p}_1) +\widehat{\chi}(\mathfrak{p}_2)$$

    Une remarque pour éviter de se mélanger les pinceaux. C'est juste un autre moyen de relier la loi de factorisation des premiers dans $F$ au chose de Hilbert. Donc c'est pas quelques choses en plus par rapport à l'induction etc c'est juste un moyen plus élémentaire sans trop parler de fonction $L$. Peut être le "by Elementary number theory " de Don Zagier mais il utilise quand même les résultats du corps de Hilbert donc "Elementary" ???

    Ici j'admet que $\Z[x ]$ est l'anneau des entiers de $\Q(x)$ et donc le théorème de Dedekind dit que le nombre de racine de $x^3-x-1$ correspond bien à la décomposition d'un premier $p$ dans l'extension $\Q(x) \mid \Q$.

    a. Si $N_p = 3$, alors $(p)$ est totalement décomposé dans $F$. Maintenant $f(\mathfrak{P}, KF \mid \Q) = 1,2$, mais comme $f(\mathfrak{p} ; K \mid \Q) = 1$ alors $f(\mathfrak{P}, KF \mid \Q) = 1$. Ainsi, $\text{Frob}(\mathfrak{p}, KF \mid K)$ est trivial et comme $\text{Artin}$ est un isomorphisme, on en déduit que $\mathfrak{p}$ est principal et $\widehat{\chi}(\mathfrak{p}) = 1$ et on obtient $N_p = 1+1+1 = 3$.


    b. Si $N_p = 0$. Alors $(p)$ est inerte dans $F$. Maintenant $f(\mathfrak{P}, KF \mid \Q) = 3,6$, mais comme $f(\mathfrak{p} ; K \mid \Q) = 1$ alors $f(\mathfrak{P}, KF \mid \Q) = 3$. Ainsi, $\text{Frob}(\mathfrak{p}, KF \mid K)$ est d'ordre $3$ et comme $\text{Artin}$ est un isomorphisme, on en déduit que $\mathfrak{p}$ est d'ordre $3$ et $\widehat{\chi}(\mathfrak{p}) = j,j^2$ et on obtient $N_p = 1+j+j^2 = 0$.

    c. Si $N_p = 1$. Alors $p$ n'est pas un carré et on retourne au cas $1$. du message d'avant !

    Bien entendu $\widehat{\chi}(\mathfrak{p}_1) +\widehat{\chi}(\mathfrak{p}_2)$ est le coefficient en $p$ de $\sum_I \chi(I) N(I)^{-s}$. Car dans $K$ il y a deux idéaux de norme $p$.

    Gros Edit de tout !
  • Tu as regardé la courbe elliptique avec multiplication complexe par $O_F$ ?

    Tu remplaces $x^3-x-1$ par $h(X) = X^3 + 3491750 X^2 - 5151296875 X + 12771880859375$ (ces deux polynômes ont le même corps de décomposition). $h$ est le polynôme minimal de $j = j(\frac{1+\sqrt{-23}}{2})$.

    La courbe elliptique $E : y^2 = x^3-\frac{27j}{j-1728}x-\frac{27j}{j-1728}, (x,y) \in \mathbb{C}^2$ a son j-invariant $j(E) = j$ donc est isomorphe au tore complexe $\mathbb{C}/O_F, O_F = \mathbb{Z}+\frac{1+\sqrt{-23}}{2}\mathbb{Z}$. Pour tout $\sigma \in Gal(F(j)/F)$, la courbe $E^\sigma : y^2 = x^3-\frac{27\sigma(j)}{\sigma(j)-1728}x-\frac{27\sigma(j)}{\sigma(j)-1728}$ a aussi la CM par $O_F$ donc est forcément isomorphe à un tore complexe $\mathbb{C}/ I$ où $I$ est un idéal de $O_F$.

    On écrit $I = (a,b)$ où $a,b \in O_F$ qu'on voit aussi comme $[{}a],[{}b] \in End(E)$. On pose $\ker(I) = \ker([{}a]) \cap \ker([{}b])$, alors $E^\sigma \cong E/ (\ker(I)$ (elles ont même j-invariant). Et comme la multiplication des idéaux est commutative et que $Gal(F(j)/F)$ commute avec $E \mapsto E/ \ker(I)$ on obtient que la fonction qui à un idéal $I$ de $O_F$ associe le $\sigma \in Gal(F(j)/F)$ tel que $E^\sigma\cong E/\ker(I)$ est un isomorphisme du groupe de classes d'idéaux $C_F \to Gal(F(j)/F)$.

    Ensuite pour un idéal premier $P$ de $O_{F(j)}$ dont la restriction à $O_F$ est de norme $p$, on prend le Frobenius $\sigma_P(a) \equiv a^p \bmod P$. Alors $(x,y) \mapsto (x^p,y^p)$ est une isogénie $\phi$ de $ E \bmod P$ vers $E^{\sigma_P} \bmod P$, et on prend l'isogénie $\psi$ de $E$ vers $E^{\sigma_P}$ telle que $\phi = \psi \bmod P$. Alors en regardant le degré de l'isogénie duale $\phi^* \phi = [p]$ donc $\psi^* \psi = [p]$ et donc $\psi$ est isomorphe à une isogénie $E \mapsto E/\ker(\mathfrak{p})$ où $\overline{\mathfrak{p}} \mathfrak{p}= p O_F$, ce qui rend explicite que $\sigma_P$ ne dépend que de la classe de $\mathfrak{p}$.
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