Question

Bonjour j'ai une question. On note par $ R_{n}=\{p \in \mathbb{P}_{n}\mid (p-4,p-6)\in \mathbb{P}^{2}\}$
et $G_{n}=\{ p\in \mathbb{P}_{n}\mid (p+4,p+6) \in \mathbb{P}^{2}\}$
J'aimerais savoir si $ \mathrm{card}( R_{n})= \mathrm{card}(G_{n}),$
avec $ \mathbb{P}_{n}$ l'ensemble des nombres premiers inférieurs à $n$.

Réponses

  • il me semble que $ R_{n}\sim\frac{9}{2}\prod_{p\geq 11}\frac{(p-6)^2(p-9)}{(p-7)^{3}}\frac{n}{\ln^{3}(n)}$
  • C'est simple de vérifier que pour certaines valeurs de $n$, $Card(R_n) = Card(G_n)$, et pour d'autres valeurs, ces 2 nombres ne coïncident pas.

    Une question qu'on pourrait se poser, c'est de savoir si l'équation $Card(R_n) = Card(G_n)$ a une infinité de solutions ou pas ?
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Pour un nombre premier $p$ il est claire que le 3-uple $(p, p+4, p+6) = (q-6, q-2, q)$ Avec $q-6=p$

    Donc On a $\#\{(p, p+4, p+6) \in \mathbb{P}^3 \, | \, p+6 \leq n\} = \#\{(q-6, q-2, q) \in \mathbb{P}^3 \, | \, q \leq n\}$
  • @lourane, je pense que @Keynes veut écrire $R_{n}=\{p \in \mathbb{P}_{n}\mid (p-2,p-6)\in \mathbb{P}^{2}\}$

    Et Pour $G_{n}=\{ p\in \mathbb{P}_{n}\mid (p+4,p+6) \in \mathbb{P}^{2}\}$ On a :
    $$(p, p+4, p+6) = (q-6, q-2, q) \,\, , \,\, q-6 = p$$

    Donc : $\mathrm{card}( R_{n})= \mathrm {card}(G_{n})$

    Si tu as des exemples ou on a $\mathrm{card}( R_{n}) \neq \mathrm {card}(G_{n})$, malgré que cela est impossible Puisque $R_n = G_n$.
  • Pour les 3-uples premiers $(p, p+2, p+6)$ et $(p, p+4, p+6)$ ressemble un petit peut au cas des 2-uples $(p,p+2)$ et $(p,p+4)$.

    On a approximativement la meme quantité de 3-tuples $(p, p+2, p+6) \in \mathbb{P}^3$ et $(p, p+4, p+6)\in \mathbb{P}^3$ inférieur à un nombre $N$ donné

    La conjecture de Hardy-Littlewood :

    $$\#\{(p, p+4, p+6) \in \mathbb{P}^3 \, | \, p+6 \leq n\} \sim \dfrac{9}{2} \displaystyle{\small \left( \prod_{\substack{5 \leq a \\ \text{a prime}}} {\normalsize \frac{a^2 (a-3)}{(a-1)^3}} \right)} \, \dfrac{n}{\log(n)^3}$$

    Aussi :

    $$\#\{(p, p+2, p+6) \in \mathbb{P}^3 \, | \, p+6 \leq n\} \sim \dfrac{9}{2} \displaystyle{\small \left( \prod_{\substack{5 \leq a \\ \text{a prime}}} {\normalsize \frac{a^2 (a-3)}{(a-1)^3}} \right)} \, \dfrac{n}{\log(n)^3}$$
  • @Lagrida tu confonds des choses , mais allons avec ta formulation tu cherches à prouver que $card(\{p\in \mathbb{P}_{n}:(p-2,p-6)\})=card(\{p\in \mathbb{P}_{n}:(p-4,p-6)\})$ .Une preuve mathématique n'est pas une assertion , prouve mathématiquement ce dont tu avançes
  • @lagrida les deux ensembles n'ont clairement pas le même cardinal.
    $ R_{7}= \emptyset$
    $G_{7}=\{7\}$

    Ce que tu démontré c'est $\mathrm{card}( R_{n+6})= \mathrm {card}(G_{n})$
  • Soit les ensembles :

    $A_n = \{(p-6, p-2, p) \in \mathbb{P}^3 \, | \, p \leq n\}$

    $B_n = \{(p-6, p-4, p) \in \mathbb{P}^3 \, | \, p \leq n\}$

    $A_n' = \{(p, p+4, p+6) \in \mathbb{P}^3 \, | \, p+6 \leq n\}$

    $B_n' = \{(p, p+2, p+6) \in \mathbb{P}^3 \, | \, p+6 \leq n\}$

    Il est claire que $A_n = A_n'$ et $B_n = B_n'$.

    Il n y a aucune raison pour penser que : $\text{Card}(A_n) = \text{Card}(B_n)$ pour tout $n$ dans $\mathbb{N}$

    Mais asymptotiquement on peut conjecturer que $\text{Card}(A_n) \sim \text{Card}(B_n)$

    Ou comme il a dit @lourrran on peut conjecturer que l'équation $\text{Card}(A_n) = \text{Card}(B_n)$ admet une infinité de solutions ou encore $\text{Card}(A_n) - \text{Card}(B_n)$ change de signe une infinité de fois..
  • @ Lagridas tu bases ton affirmation sur une conjecture rien ne prouve que c est vrai, si tu as une preuve montre nous .Dans le cas contraire ton égalité n'est pas correcte
  • @Lagridas j'espère que tu vois que rien n'assure l'égalité entre les deux ensembles la formulation que tu as faite est celle formulée par @Lourrran
  • Je ne peux pas montrer la conjecture de Hardy-Littlewood bien sur, mais je peux donner des indications pourquoi on pense que : $\text{Card}(A_n) \sim \text{Card}(B_n)$.

    Pour un nombre premier $q$ soit : $N_q = \displaystyle{\small \prod_{\substack{a \leq q \\ \text{a prime}}} {\normalsize a}}$

    Et soit l'ensemble : $\mathcal{B}_q = \{h \in \mathbb{N}^{*} \, | \, \gcd(h,N_q)=1 \}$

    On utilise le théorème du reste chinois on montre que :

    $$\#\{(b, b+2, b+6) \in \mathcal{B}_q^3 \, | \, b+6 \leq N_q\} = \displaystyle{\small \prod_{\substack{5 \leq a \leq q \\ \text{a prime}}} {\normalsize (a-3)}}$$

    On a aussi :

    $$\#\{(b, b+4, b+6) \in \mathcal{B}_q^3 \, | \, b+6 \leq N_q\} = \displaystyle{\small \prod_{\substack{5 \leq a \leq q \\ \text{a prime}}} {\normalsize (a-3)}}$$

    C'est la raison pour laquelle on a approximativement le meme nombre de $(p, p+2,p+6)\in\mathbb{P}^3$ et $(p, p+4,p+6)\in\mathbb{P}^3$ inférieur à un nombre $N$ donné ..

    J'ai rédigé comment peut-on prouver la conjecture de Hardy-Littlewood ici : https://mathoverflow.net/questions/336452/weak-k-tuple-conjecture-form-and-what-we-should-prove
  • @blasselle
    Ouii c'est ça,
    Pour $R_{n}=\{p \in \mathbb{P}_{n}\mid (p-2,p-6)\in \mathbb{P}^{2}\}$ et $G_{n}=\{ p\in \mathbb{P}_{n}\mid (p+4,p+6) \in \mathbb{P}^{2}\}$ on a : $\mathrm{card}( R_{n+6})= \mathrm {card}(G_{n})$

    Voir $A_n$ et $A_n'$ sont bien formulés..
  • j ai rédigé comment on pourrait montrer ne signifie pas grande chose la question était l'égalité et non des arguments heuristiques ses arguments nous le savons. et ta méthode n'est pas nouvelle
  • Donc je résume :
    - c'est une conjecture connue, elle porte le nom de conjecture de Hardy-Littlewood. On sait qu'il y a beaucoup de valeurs de n pour lesquels les 2 ensembles ont le même cardinal, mais on ne sait pas si c'est une infinité.
    C'est bien ça ?

    Apparement, Keynes savait tout ça (moi, je le découvre)
    Du coup, quel était le but de cette question ? Démontrer ici une conjecture qui n'a jamais été résolue ?

    C'est marrant, quand j'ai vu cette question, je me suis dit : une question sur les nombres premiers, ça devrait vite finir dans la rubrique shtam.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • @Lagrida : C'est le modèle aléatoire des nombres premiers(le modèle de Cramer) qui prédit que

    la distribution des $k$-uples de nombres premiers est asymptotiquement la même que celle des $k$-uples qui apparaissent dans une réalisation d'une suite $X_n$ de variables aléatoires indépendantes $P(X_n = 1)= 1/\ln n, P(X_n = 0) +P(X_n = 1)=1$,

    modulo les obstructions de congruence évidentes style $p,p+1$ ne peuvent être tous les deux premiers
  • @reuns:
    Le modèle de Cramer utilise le fait que la probabilité qu'un nombre $n$ soit premier est $\dfrac{\pi(n)}{n} \approx \dfrac{1}{\log(n)}$

    Donc Pour $\mathcal{H}=(h_1,h_2,\cdots,h_k)$ ce modèle prétend que $\pi_{\mathcal{H}}(n) \sim c_k \dfrac{n}{\log(n)^k}.$ Avec $c_k$ une constante qui [est] égale à $0$ pour les k-uples non admissibles et $\pi_{\mathcal{H}}(n)$ le nombre des k-uples $(b+h_1,b+h_2,\ldots,b+h_k) \in \mathbb{P}^k$ inférieur à $n$.

    Le probleme dans le modèle de Cramer est qu'il suppose que les événements "$n$ premier" et "$n+2$ premier" par exemple sont indépendants !
    La règle dit que $P(A/B)=\dfrac{P(A \cdot B)}{P(B)}$ et $P(A \cdot B) = P(A) \cdot P(B)$ Pour $A$ et $B$ des événements indépendants.
    Pour la théorie des cribles, elle veut arriver à compter les k-uples premiers.
    Par exemple compter les nombres premiers jumeaux sur l'intervalle $[\frac{n}{2}, n]$ revient à cribler les nombres de cet intervalle jusqu'au rang $z=\sqrt{n}$
    Mais le crible d’Ératosthène ne permet pas ça, si on crible avec $P_z = { \prod\limits_{\substack{a \leq z \\ \text{a prime}}} {\normalsize a}}$ alors le terme de l'erreur de nombres criblé est de l'ordre $O(2^{\pi(z)})$.
    On peut cribler donc jusqu'au $z=\log(n)$, et la théorie des cribles cherche a diminuer ce terme d'erreur pour qu'au moins on puisse calculer les nombres criblés jusqu'au rang $z=n^{\epsilon},\ \epsilon > 0$.
    Ma méthode propose un autre chemin.
    Pour un nombre premier $q$, soit : $N_q = { \prod\limits_{\substack{a \leq q \\ \text{a prime}}} {\normalsize a}}$
    Soit l'ensemble : $\mathcal{B}_q = \{h \in \mathbb{N}^{*} \mid \gcd(h,N_q)=1 \}$
    Soit $q(n)$ le plus grand nombre premier qui vérifie ${ \prod\limits_{\substack{a \leq q(n) \\ \text{a prime}}} {\normalsize a}} \leq n$
    Grâce au théorème des nombres premiers on a $q(n) = \log(n)(1+o(1))$
    Donc le crible d’Ératosthène me suffit pour conclure par exemple que : $$

    I_{\mathcal{H3}}(n) \sim \dfrac{9}{2} { \bigg( \prod\limits_{\substack{5 \leq a \\ \text{a prime}}} {\normalsize \frac{a^2 (a-3)}{(a-1)^3}} \bigg)} \, e^{-3 \gamma} \, \dfrac{n}{\log(\log(n))^3},

    $$ avec $I_{\mathcal{H3}}(n) = \#\{(b,b+4,b+6) \in \mathcal{B}_{q(n)}^3 \mid b+6 \leq n\}$
    (Pour la démonstration voir : https://mathoverflow.net/questions/336452/weak-k-tuple-conjecture-form-and-what-we-should-prove)
    Mon idée est qu'on a $I_{\mathcal{H3}}(n) \sim \pi_{\mathcal{H3}}(n) \big( \pi(q(n)) e^{-\gamma} \big)^3$ avec $\pi_{\mathcal{H3}}(n) = \#\{(b,b+4,b+6) \in \mathbb{P}^3 \, | \, b+6 \leq n\}$.
    Et si on montre ça on montre la conjecture de Hardy-Littlewood.
    Et cela vient du fait que pour $b > q(n)$ on a $(b, b+4, b+6) \in \mathbb{P}^3 \implies (b, b+4, b+6) \in\mathcal{B}_{q(n)}^3$.
    Soit $I_{\mathcal{H3}} ' (n)= \{(b,b+4,b+6) \in \mathcal{B}_{q(n)}^3 \, | \, b+6 \leq n\}$ et $\pi_{\mathcal{H3}} ' (n) = \{(b,b+4,b+6) \in \mathbb{P}^3 \, | \, b+6 \leq n\}$

    Donc On a $\big(\pi_{\mathcal{H3}} ' (n) \setminus A \big) \subset I_{\mathcal{H3}} ' (n)$ Avec $A =\{(p, p+4, p+6) \in \mathbb{P}^3 \, | \, p+6 \leq q(n)\}$.

    Il suffit de voir que $\#A$ est très négligeable devant $\pi_{\mathcal{H3}}(n)$, puisque l'ensemble $A$ compte les $(p, p+4, p+6) \in \mathbb{P}^3$ inférieur à $q(n)=\log(n)(1+o(1))$ et $\pi_{\mathcal{H3}} ' (n)$ compte les $(p, p+4, p+6) \in \mathbb{P}^3$ dans $]q(n), n]$
  • Je t'ai déjà expliqué pourquoi quand tu dis "il suffit que $I_{\mathcal{H3}}(n) \sim \pi_{\mathcal{H3}}(n) \big( \pi(q(n)) e^{-\gamma} \big)^3$" tu zappes tout le problème.

    Il n'y a aucune raison pour que la densité sur un gros intervalle indique la bonne densité sur un petit intervalle.

    Par contre il y a des tonnes de bonnes raisons pour que le modèle de Cramer (qu'on peut définir comme l'indépendance asymptotique de $a \bmod p$ et $a \bmod q$) ne soit pas complètement faux.

    De plus c'est comme ça que tout le monde voit les choses en théorie des nombres : les grandes conjectures sont conséquences du modèle de Cramer.

    Quand tu mets en gras modèle probabiliste des nombres premiers tout le monde comprend que tu fais des conjectures totalement improuvables mais que tout le monde suppose pas totalement fausses. Si tu ne le fais pas alors tout le monde suppose que tu n'as pas compris d'où sortent les grandes conjectures et pourquoi elles sont improuvables.
  • @reuns, je ne dis pas que le modèle de Cramer est faux, mais personne ne sait la conséquence de la supposition que les événements "$n+h_1$ premier", "$n+h_2$ premier", ... , "$n+h_k$ premier" sont indépendants.

    Mais ce modèle reste un outil important pour estimer des situations avec relation avec les nombres premiers.

    Pour la question pourquoi un gros intervalle indique la bonne densité sur un petit intervalle, c'est une très importante question pour ma méthode :
    Pour $I(n)=\{k \in \mathcal{B}_{q(n)} \mid k \leq n\}$ on a une importante propriété, si $a \in I(n)$ et $b$ divise $a$ alors $b \in I(n)$.
    Donc tout nombre non premier dans $I(n)$, ses diviseurs sont dans $I(n)$.

    On a $\#I(n) \sim e^{-\gamma} \dfrac{n}{\log(\log(n))}$

    Et voici ma remarque $\dfrac{n}{\log(\log(n))} = \dfrac{n}{\log(n)} \dfrac{\log(n)}{\log(\log(n))}$

    Donc d'après le théorème des nombres premiers on a : $\#I(n) \sim \pi(n) \big( \pi(q(n)) e^{-\gamma} \big)$

    N'oublier pas que $\#I(n)$ est le nombre des nombres premiers avec $N_{q(n)}$ et inférieur à $n$.

    Mon idée est si on prouve que $\#I(n) \sim \pi(n) \big( \pi(q(n)) e^{-\gamma} \big)$ indépendamment du théorème des nombres premiers, on va prouver la conjecture de Hardy-Littlewood.
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