Équation diophantienne sans solution

Bonjour
Auriez-vous des indications pour montrer que l’équation \[5x^3+11y^3+13z^3=0\] n’a pas de solution non triviale dans $\Z$ ?
Merci,
B&B
«134

Réponses

  • Si vraiment elle n'a pas de solution non triviale sur $\Z$, c'est difficile à démontrer.

    1. Un des pionniers est Selmer (à l'origine des groupes de Selmer), cf The diophantine equation $ax^3 + by^3 + cz^3 = 0$ in https://projecteuclid.org/download/pdf_1/euclid.acta/1485888630, 60 pages. Il y a un autre article de Selmer qui fait suite.

    2. Chercher ton cas $(5, 11, 13)$ dans les tables à la fin du papier de Selmer.

    3. Connel, dans son Elliptic Curve Handbook in http://webs.ucm.es/BUCM/mat/doc8354.pdf traite le cas $(3,4,5)$ au lieu de $(5,11,13)$, section 3.7.2 p. 381. A noter le numéro de la page : il s'est passé des choses avant !!

    4. Difficile car pour tout corps fini, $ax^3 + by^3 + cz^3 = 0$ admet une solution non triviale. Conséquence du théorème de Schmidt sur les courbes (de genre 1) sur les corps finis. Dans le cas $ax^3 + by^3 + cz^3 = 0$, Hall en a fourni une preuve élégante abordable à un ``petit niveau''. Connel rapporte Hall en 3.7.2 après le traitement de $(3,4,5)$. Note : $(3,4,5)$ possède une solution sur tout $\Q_p$, $p$ premier $\le \infty$. Cela doit être également le cas de $(5,11,13)$. Du localement soluble non soluble, c'est ce qui peut arriver de pire dans ce terrain.

    Si tu trouves $(5,11,13)$ dans les tables de Selmer, peux tu m'en informer ? Merci.
  • modulo $13$, on a $a^3 \in \{1,8,-1,-8,0\}$
  • Donc $5x^3\in \{0,5,1,-5,-1\}$ et $11y^3\in \{0,-2,-3,2,3\}$.
  • Merci, et donc on s’en sort car on peut supposer que $x,y$ et $z$ n’ont pas de diviseurs communs non triviaux (on divise par un tel diviseur si besoin).
  • Cidrolin,
    Très juste. Il y a une obstruction modulaire, cf chapter II, Congruences considerations in https://projecteuclid.org/download/pdf_1/euclid.acta/1485888630, en particulier 2.1.8 page 217. Avec $a = 5$, $b = 11$, modulo $p := c = 13$, $ab^{-1}$ n'est pas un cube. Ecrit en 2.1.8 sous la forme équivalente $ab^2$ non cube modulo 13.
  • Bonsoir,

    On peut aussi directement voir modulo $5$ en considérant une solution primitive non triviale que $z\ne 0$ modulo $5$. Ainsi $z$ serait inversible et on aurait alors toujours modulo $5$ :$(yz^{-1})^3=2$, ce qui est impossible.

    Al-Kashi
  • Oups je fatigue $3^3=2$ modulo $5$8-)

    Al-Kashi
  • Je me suis bien planté en disant qu'il allait être difficile de montrer que Selmer $(5,11,13)$ est sans solution sur $\Z$. Mais on peut en tirer une leçon. Cf http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?5,1701388,1859604#msg-1859604
  • On peut trouver cet exercice (pas la réponse) dans : Théorie des nombres de Borevitch et Chafarevitch (1967).
    Pour le premier, vous pouvez regarder $y$ modulo $5$.90012
  • @Cidrolin
    Vu. Hier j'ai dit, comme un c.n, que Selmer $(5, 11, 13)$ i.e. $5x^3 + 11y^3 + 13z^3 = 0$, cela allait être très difficile de montrer qu'elle est sans solution dans $\Z$ (la solution triviale est évacuée une fois pour toutes).

    Mais maintenant, je dis que c'est TROP facile. Je me contredis ? Oui. Trop facile car il y a une obstruction modulo $p^2$ avec $p = 13$.

    Une cubique de Selmer vraiment retors est $(3,4,5)$ (facile à retenir). Car $3x^3 + 4y^3 + 5z^3 = 0$ a des solutions non triviales sur tous les $\Z/p^e\Z$, $p$ n'importe quel premier et $e$ n'importe quel exposant. Et aussi sur tous les corps finis. Et pourtant sans solution sur $\Z$.
  • Bonjour,

    ci-dessous: une preuve par l'absurde inspirée de la théorie algébrique des nombres, que $3x^3+4y^3+5z^3=0$ possède une solution dans chaque $\mathbb{Q}_p$ mais ne possède aucune solution rationnelle autre que $(0,0,0)$ (auteur: Keith Conrad).

    ...
  • @df
    Merci. Keith Conrad, c'est une valeur sûre. Mais il y a du boulot là dedans. Tu nous racontes les 5 pages ?

    Quelques remarques. Je ne suis pas bon en anglais mais la section 2 s'intitule ``No local solutions'' et la section 3 ``Global solutions''. Etrange, non ? Cela ne serait pas plutôt l'inverse ?

    Et as tu vu page 3, au début de la preuve du Claim 2
    (This proof, which involves a careful analysis of ideal factorizations in $\Z[\alpha]$ takes a fair bit of work and could be skipped to see how the claim gets used first.)

    Autre truc assez dommage c'est que l'on va faire de la théorie algébrique des nombres dans $\Z[\alpha]$ avec $\alpha = \root 3 \of 6$, en utilisant ``des quantités'' qui en fait n'existent pas (elles sont liées à l'existence d'une solution non triviale de $3x^3 + 4y^3 + 5z^3 = 0$ sur $\Z$).
  • @Claude: à défaut de raconter les 5 pages, je vais essayer d'en raconter ce que j'en ai compris... Ce qui ne fait pas tout à fait 5 pages.

    Tout d'abord $a=2y$, $b=x$, $c=-z$. Donc $y=a/2, ...$. On remplace dans $3x^3+4y^3+5z^3=0$, on réduit au même dénominateur pour arriver à: $X^3+6Y^3=10Z^3$.
    On suppose qu'il existe une solution rationnelle: $(X,Y,Z) \neq (0,0,0)$.
    Aucun des coefficients en $X,Y,Z$ n'étant divisible par le cube d'un nombre $p$ premier, si $p$ divise deux des variables $X,Y$ ou $Z$ alors il divise la troisième.
    En effet si $p$ divise un entier de la forme $\displaystyle bx+cy$ et si $p$ ne divise pas $b$ et $c$ alors il divise $x$ et $y$.
    Tout ça pour dire que dans $\displaystyle X^3+6Y^3=10Z^3$, on peut tout diviser par $p^3$. De plus, $6, 10$ et $10/6$ n'étant pas des cubes dans $\mathbb{Q}$, $X,Y,Z$ sont non-nuls et on cherche finalement des solutions $(X,Y,Z) \in \mathbb{Z}^3$ premières entre-elles deux à deux.

    Ensuite, un bon samaritain d'un forum anglophone m'a conseillé d'exprimer $(X+Y\alpha)(X^2-XY\alpha +Y^2\alpha^2)$ comme une fonction bien connue de $L:=:\mathbb{Z}[\sqrt[3]{6}]$ vers $K:=\mathbb{Q}$.
    Ce qui m'a amené à:

    \begin{equation}
    \displaystyle \text{Norm}_{L/K}(\alpha), \: \alpha \in L.
    \end{equation}

    On cherche à factoriser $X^3+6Y^3$ dans $\mathbb{Z}[\sqrt[3]{6}]$. Donc en posant $K:=\mathbb{Q}$ et $L:=\mathbb{Z}[\sqrt[3]{6}]$,

    \begin{equation}
    \displaystyle \text{Norm}_{L/K}(\alpha)= \text{Norm}_{L/\mathbb{Q}}(X+Y\sqrt[3]{6})=X^3+6Y^3=\big(X+Y\sqrt[3]{6}\big)\big(X^2-XY\sqrt[3]{6}+Y^2\sqrt[3]{6}\big)=10Z^3.
    \end{equation}

    Ensuite, il faut démontrer que l'anneau des entiers de $\mathbb{Q}[\sqrt[3]{6}]$ est $\mathbb{Z}[\sqrt[3]{6}]$; c'est-à-dire que l'ensemble des éléments $\alpha$ de $K=\mathbb{Q}[\sqrt[3]{6}]$ qui satisfont un polynôme unitaire à coefficients dans $\mathbb{Z}$ n'est autre que $\mathbb{Z}[\sqrt[3]{6}]$.
    C'est l'objet du Claim 1.

    Proof of Claim 1.
    Il faut montrer l'implication suivante: Si $d \in \mathbb{Z}$ n'est pas un cube et si $d \not\equiv \pm 1 \pmod 9$ alors $\text{Discrim} (\mathbb{Q}[\sqrt[3]{6}])=-27d^2$ et $\mathcal{O}_K=\mathbb{Z}[\sqrt[3]{6}]$.

    Alors là... Ce n'est pas que je n'ai pas compris mais pour pouvoir l'expliquer en détails, il faut que je sois plus familier avec la notion d'index puisque Conrad montre que l'index de $\mathcal{O}_K$ dans $\displaystyle \mathbb{Z}[\sqrt[3]{6}]$ n'est pas divisible par $2$ ou $3$.

    ps1: $X^3-6$ est le polynôme minimal de l'élément primitif $\sqrt[3]{6}$.
    ps2: @Claude, je n'ai pas compris ta dernière objection. Y a-t-il un vice caché dans la démonstration de Conrad ?
    ...
  • Salut Claude,

    Je n'ai pas regardé en détail le traitement de l'exemple de Selmer par Conrad mais sais-tu si quelqu'un a fourni une preuve directe de la non-existence de solutions globales ? Peut-être as-tu toi-même contourné cette preuve par étonnement du contraire ? ;-)
  • @df Vu. Aucune objection à la preuve de K. Conrad. Sauf que moi, je suis un petit joueur et que je me trompe assez souvent. Et c'est bien quand je peux faire des vérifications. Là, en cas de besoin, on va avoir du mal à vérifier des faits où interviennent $x,y,z \in \Z$ non nuls vérifiant $3x^3 + 4y^3 + 5z^3 = 0$, vu qu'il n'y en a pas. Une solution : ne pas se tromper, ce qui n'est pas une mauvaise idée en soi.

    @gai-requin. Je n'ai jamais regardé en détails. Suggestions :

    1. Ouvre un fil sur la cubique de Selmer $(3,4,5)$.

    2. On va suivre Cassels, Lectures on Elliptic Curves (2 pages). Il RESTERA ainsi des choses TANGIBLES ; par exemple un $3$-cover $S_{3,4,5} \to E : x^3 + y^3 + 60 z^3 = 0$. Ici $60$ c'est le produit $3 \times 4 \times 5$. C'est un 3-cover défini sur $\Q(\root 3\of 1)$ qui n'a pas besoin de point $\Q$-rationnel sur $S_{3,4,5}$. Et vu qu'il n'y en a pas, c'est plutôt une bonne chose. Of course, $E$ sera une courbe elliptique rationnelle une fois qu'on lui aura collé le point base $(1 : -1 : 0)$ qui est d'inflexion. Et c'est toi-même qui la mettra sous forme de Weierstrass. Quel bonheur.

    3. Procure toi par un moyen ou un autre le petit livre de Cassels. Un auteur qui baptise un chapitre ``Some abstract non sense'' au lieu de ``Galois Cohomology'' ne peut pas être mauvais. Par un moyen ou par un autre : cambrioler une banque me paraît excessif.
  • Bonsoir Claude,

    Une âme charitable m'a permis d'obtenir le Cassels. B-)
    Je l'en remercie encore.

    Les pages qui nous intéressent sont les 86 et 87 du chapitre 18 "Local-global for genus 1".
    Je regarderai attentivement demain matin, avec l'espoir d'être capable d'écrire une intro décente d'un fil dédié à cette fameuse cubique de Selmer...
  • Salut Claude,

    J'ai des soucis pour expliciter la méthode suggérée par Cassels dans le cas $a=3,b=4,c=5$.

    Avec ses notations, $P=(\xi:\rho\eta:\zeta)$ et $Q=(\eta:\rho^2\xi:\zeta)$ sont des points de la cubique $\mathcal C:X^3+Y^3+60Z^3=0$ (j'ai vérifié).
    Il affirme ensuite que la droite $PQ$ possède un point rationnel appartenant à $\mathcal C$.
    Or, je trouve que le seul point rationnel de $PQ$ est $M=(\xi+\eta:\rho\eta+\rho^2\xi:2\zeta)=(3x^3:4y^3:-2xyz)$.
    Mais j'ai beau retourner les calculs dans tous les sens, je ne vois pas pourquoi $M\in\mathcal C$.:-S
  • $\def\P{\mathbb P}$@Gai-Requin
    Il y a certainement quelque chose qui ne va pas dans ta formule de $M$. Car si je multiplie les coordonnées du point $P$ par un même scalaire $\lambda \ne 0$, cela ne change pas $P$, mais cela change $M$.

    Suggestion : réfléchir sur

    1) Rien à voir apparemment. Soit $p_0 = (x_0 : y_0 : z_0) \in \P^2(\Q(i))$. A quelle condition $p_0 \in \P^2(\Q)$ ?

    2) Retour à Cassels. Et s'il n'y avait pas de calcul à faire ? La droite qui passe par $P$ et $Q$, c'est aussi la droite qui passe par $Q$ et $P$, n'est ce pas ?

    PS1. Je suis allergique aux notations $\rho, \xi, \zeta, \eta$ de Cassels (en général, j'utilise des lettres plus simples comme $u,v,w$ que je peux écrire sur mon brouillon).
    PS2. Je pense quand même que tu devrais ouvrir un fil. Aucune obligation bien entendu. Car cela risque de s'agiter. On ne peut pas prévoir où on va aller. Enfin, moi, je ne le sais pas. Par contre, je sais que je me fiche un peu de savoir que $3x^3 + 4y^3 + 5z^3$ n'a pas de point $\Q$-rationnel. Ce qui compte pour moi, c'est ce qui va se passer pour montrer cela. Des choses qui resteront. Par exemple $x^3 + y^3 + dz^3 = 0$ munie du point base $(1 : -1 : 0)$, ``c'est'' la courbe elliptique $Y^2 = X^3 - 432 d^2$, Cohen proposition 7.2.3. Et surtout comment on en arrive là.
  • Ce petit script bourrin ne trouve aucun modulo inférieur à 500.
    #!/usr/bin/python3
    
    from itertools import product
    
    modulo=2
    
    while modulo<500:
      for x,y,z in product(range(modulo),repeat=3):
        if x==y==z==0:
          continue
        if (5*pow(x,3,modulo)+11*pow(y,3,modulo)+13*pow(z,3,modulo))%modulo==0:
          break
      else:
        print(modulo)
        break
      modulo+=1
    
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • $\def\P{\mathbb P}\def\F{\mathbb F}$@Nicolas.patrois
    Le souci : ce que tu dis contredit un théorème de F.K. Schmidt qui est le suivant. Toute polynôme homogène $F$ de degré 3 en 3 variables possède un zéro non trivial sur n'importe quel corps fini (en fait, il dit beaucoup mieux que cela). Mais je n'ai peut-être pas compris ce que tu voulais dire ?

    Ici le nombre de points sur $\F_p$
    [color=#000000]> Z := IntegerRing() ;
    > P2<x,y,z> := ProjectiveSpace(Z,2) ;
    > C := Curve(P2, 5*x^3 + 11*y^3 + 13*z^3) ;
    > P := PrimesInInterval(2,100) ;
    > P ;
    [ 2, 3, 5, 7, 11, 13, 17, 19, 23, 29, 31, 37, 41, 43, 47, 53, 59, 61, 67, 71, 73, 79, 83, 89, 97 ]
    > 
    > time [#Points(BaseChange(C, GF(p))) : p in P] ;
    [ 3, 4, 6, 9, 12, 1, 18, 27, 24, 30, 36, 48, 42, 36, 48, 54, 60, 75, 63, 72, 57, 93, 84, 90, 84 ]
    Time: 0.100
    [/color]
    
    Cela contredit également un truc que j'ai raconté dans un autre fil : si $p \equiv 2 \bmod 3$, $aX^3 + bY^3+ cZ^3$ (avec $a,b,c$ non nuls modulo $p$) possède exactement $p+1$ points dans $\P^2(\F_p)$. Basé sur le fait que $x \mapsto x^3$ est une bijection de $\F_p$ sur $\F_p$.
  • @Claude : Merci pour tes suggestions qui m'ont permis de changer mon fusil d'épaule. ;-)

    Il fallait croire au morphisme rationnel de Cassels $S_{3,4,5} \to E : x^3 + y^3 + 60 z^3 = 0$ !
    Je trouve grâce à maple:$$(x:y:z)\mapsto (27x^9-108x^6y^3-288x^3y^6-64y^9: -(27x^9+216x^6y^3+144x^3y^6-64y^9): -3xyz(9x^6+12x^3y^3+16y^6)).$$Je dois dire que j'ai bien souffert pour l'expliciter !
  • @Claude : Evidemment, tu avais raison quand tu disais qu'on pouvait éviter les calculs.

    Je reprends $P$ et $Q$ de mon pénultième message.
    On sait que $P,Q$ sont conjugués et sont sur $E:x^3+y^3+60z^3=0$.
    D'après Bézout, il existe $\alpha,\beta$ dans une clôture algébrique de $\mathbb {Q} (\rho)$, non nuls, tels que $M=\alpha P+\beta Q\in E$.
    On a aussi $\overline M=\overline{\alpha}Q+\overline{\beta}P\in PQ\cap E=\{P,Q,M\}$.
    Donc $\overline M=M$, $M$ est rationnel et j'ai même donné ses coordonnées dans mon message précédent. :-)

    Remarque : quelque soit la méthode employée, il faut quand même s'assurer que $(1:-1:0)\notin PQ$, ce qui nécessite un petit calcul.
  • Ci-joint mon coup de poker avec maple !
  • @Gai-Requin
    Cela va beaucoup trop vite pour moi !! Le morphisme rationnel que tu as donné dans ton avant avant dernier post, $\pi : S_{3,4,5} \to S_{1,1,60}$ ne peut PAS être celui de Cassels, qui est défini sur $\Q(\root 3 \of 1)$.

    Autre argument : ton $\pi$ est de degré 9, celui de Cassels de degré 3. Il a fallu que je bataille pour trouver le degré 9 car je n'ai pas la main sur ton $\pi$ (fournir les formules finales ne sert à rien).
    J'ai procédé de la manière suivante : j'ai vu que $xyz$ figure dans la troisième composante de définition de $\pi$, ce qui m'a conduit à faire $x = 0$ puis ensuite $y = 0$ puis ensuite $z = 0$. En faisant $x = 0$, on obtient $\pi(0 : y : z) = (1 : -1 : 0)$ because le $-64y^9$ versus $+64y^9$. Idem pour $y = 0$. Pour $z = 0$, que dalle en vue.

    Du coup, je me suis intéressé aux points de $S_{3,4,5}$ ayant une coordonnée nulle (points définis sur $\overline{\Q}$). Il s'introduit naturellement les racines cubiques suivantes et 3 points de $S_{3,4,5}$ :
    $$
    \alpha = \root 3 \of 3, \qquad \beta = \root 3 \of 4, \qquad \gamma = \root 3 \of 5, \qquad\qquad
    (0 : \gamma : -\beta), \qquad (\gamma : 0 : -\alpha) , \qquad (\beta : -\alpha : 0)
    $$
    Ils sont tous par $\pi$ au dessus de $(1 : -1 : 0)_{S_{1,1,60}}$. Pour les deux premiers, c'est ce que j'ai raconté ci-dessus ; pour le dernier, j'ai pris une calculette.
    Ceci nous donne 3 points de $S_{3,4,5}$ au dessus de $(1 : -1 : 0)_{S_{1,1,60}}$ via $\pi$. Mais les équations des 2 courbes sont en $x^3$, $y^3$, $z^3$. Donc on obtient d'autres points via la multiplication par $j, j^2$ où $j$ est une racine cubique de l'unité. Par exemple, à partir du premier, on en obtient 2 autres $(0 : j\gamma : -\beta)$ et $(0 : j^2\gamma : -\beta)$.

    J'ai donc obtenu 9 points au dessus de $(1 : -1 : 0)_{S_{1,1,60}}$ par $\pi$ et je crois qu'ils sont tous là. D'où le degré 9. Note : il n'y a pas de ramification car le genre est $g=1$ (en haut, en bas) et Riemann-Hurwitz s'écrit :
    $$
    2 - 2g = \text{degré} \times (2 - 2g) - \deg (\text{différente})
    $$
    Bref, $\pi$ n'est PAS celui de Cassels. Mézalors, c'est qui ? Et donc tu dois SPECIFIER ce $\pi : S_{3,4,5} \to S_{1,1,60}$. Et ce n'est pas la formule terminale qui va nous aider. Note : ce $\pi$ n'intervient pas chez Cassels.
    PS : on peut soupçonner qu'il y a un groupe d'automorphismes sans point fixe de $S_{3,4,5}$, de cardinal 9, qui laisse invariant $\pi$. Mais il n'y a que toi qui connaisse la définition de ton $\pi$.
  • claude quitté a écrit:
    @Nicolas.patrois
    Le souci : ce que tu dis contredit un théorème de F.K. Schmidt qui est le suivant. Toute polynôme homogène $F$ de degré 3 en 3 variables possède un zéro non trivial sur n'importe quel corps fini (en fait, il dit beaucoup mieux que cela). Mais je n'ai peut-être pas compris ce que tu voulais dire ?

    Mon, script est peut-être faux… je ne vois pas où.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • @Claude : Je me suis sans doute mal exprimé.

    Pour $(x:y:z)\in S_{3,4,5}$ rationnel, $\pi(x:y:z)$ est le point rationnel de $PQ\cap S_{1,1,60}$, c'est-à-dire le point de Cassels de $S_{1,1,60}$ du lemme 1 p.86.

    Remarque : Sur $\mathbb P^2(\mathbb Q)$, il n'y a pas de point de $S_{3,4,5}$ avec une coordonnée nulle.
  • @gai-requin
    On ne définit pas un morphisme en disant ce qu'il réalise sur les points $\Q$-rationnels de $S_{3,4,5}$. Surtout qu'il n'y en a pas ! Cependant, ton $\pi$ (dont on n'a pas besoin) est un morphisme défini sur $\Q$, $\pi : S_{3,4,5} \to S_{1,1,60}$ digne d'intérêt. Il faudrait en dire plus. On doit pouvoir faire la même chose avec $(a,b,c)$ à la place de $(3,4,5)$.

    @Nicolas.Patrois. C'est toi le spécialiste de Python. Histoire de faire avancer la science, je pense que NOUS devons localiser le problème. NOUS = nous tous sur ce noble forum. Pensons aux jeunes qui nous regardent. J'ai cru comprendre que ce langage allait être utilisé (est utilisé) pour initier nos pioupious à l'algorithmique ?

    Comme je vois un ``peut-être'' dans ta réponse (ce qui pourrait vouloir dire que tu n'as pas confiance ni en F.K. Schmidt ni en mon excécution magma), je fais ultra-simple en écrivant :
    $$
    5 \times 1^3 + 11 \times 3^3 + 13 \times 1^3 = 315 = 7 \times 45 = 0 \bmod 7
    $$
    D'où une solution $(x=1,y=3,z=1)$ modulo 7. Es tu d'accord ?
  • En fait, il dit au contraire qu’il y a des solutions non triviales pour chaque modulo (je m’étais trompé d’interprétation bien sûr). Si je le modifie un peu pour afficher la première rencontrée :
    from itertools import product
    
    modulo=2
    
    while modulo<10:
      for x,y,z in product(range(modulo),repeat=3):
        if x==y==z==0:
          continue
        if (5*pow(x,3,modulo)+11*pow(y,3,modulo)+13*pow(z,3,modulo))%modulo==0:
          print(x,y,z,"solution non triviale modulo",modulo)
          break
      else: # exécute le bloc si la boucle s’est terminée sans erreur
        print(modulo)
        break
      modulo+=1
    
    Il affiche ça :
    0 1 1 solution non triviale modulo 2
    0 1 1 solution non triviale modulo 3
    0 0 2 solution non triviale modulo 4
    0 1 2 solution non triviale modulo 5
    0 1 1 solution non triviale modulo 6
    1 3 1 solution non triviale modulo 7
    0 0 2 solution non triviale modulo 8
    0 0 3 solution non triviale modulo 9
    
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • @Claude : Oui, je peux au besoin remplacer $(3,4,5)$ par $(a,b,c)$.

    En fait, mon idée était d'expliciter le point rationnel de $S_{1,1,60}$ donné théoriquement par le théorème de Bézout qui me fait un peu peur parce qu'il faut se placer sur un corps algébriquement clos.
    Bref, maple a servi à me convaincre du bien-fondé de l'affirmation de Cassels à la fin de la preuve de son lemme 1.
  • @Gai-Requin
    Hum, pas vraiment besoin de Bezout.
    J'ai envie de faire une beauté à ton $\pi$ en l'écrivant sous la forme $\pi = \pi_1 \circ \pi_2$ où $\pi_2 = \pi_{\rm Cassels} : S_{3,4,5} \to E$ et $\pi_1 : E \to E$ est à trouver. Remarque : je note $E$ au lieu de $S_{1,1,60}$ surtout qu'elle va être élue courbe elliptique dans quelques instants et je vais utiliser $u,v,w$ pour ses coordonnées i.e. $u^3 + v^3 + 60 w^3 = 0$. C'est à l'envers de Cassels mais on a déjà utilisé $x,y,z$ pour $S_{3,4,5}$ : $3x^3 + 4y^3 + 5z^3 = 0$.

    1. On munit $E$ du point-base $O = (1 : -1 : 0)$. Ceci en fait une courbe elliptique (donc il y a une addition, un opposé ...etc..). J'utilise $\star$ pour le troisième point d'intersection d'une droite sur la cubique. Voir le lien entre $+$ et $\star$ dans le truc attaché où n'importe où. Ici, on a $O \star O = O$ car $O$ est d'inflexion. Du coup, je dis que l'opposé de $(u : v : w)$ c'est $(v : u : w)$ parce que les 3 points sont alignés :
    $$
    \left| \matrix {u & v & 1 \cr v & u & -1\cr w & w &0 \cr} \right| = 0
    $$
    OK ?

    2. Pour un point $P = (u : v : w)$ de $E$, j'introduis (en suivant Cassels, regarde bien ``Now the two points'' et surveille moi) $P' = (u : jv : w)$ et $P'' = (v : j^2u : w)$ qui sont sur $E$. Et ce que tu as déterminé est $P' \star P''$. Ok ?

    3. Je pose $[j]P = (u : jv : w)$. On définit ainsi un automorphisme d'ordre 3 de $E$. Et ce que je dis c'est que $P' \star P'' = (-P') + (-P'') = -[j]P + [j^2]P$. Surveille moi. Il faut penser à la multiplication par $j^2 - j = j(j-1)$ dans l'anneau des endomorphismes de $E$. Et donc, le $\pi_1$ cherché, c'est $P \mapsto j(j-1)P$ de $E$ dans $E$. Dont on doit pouvoir trouver les formules analytiques. Et en composant $\pi_{\rm Cassels}$ et $\pi_1$, on trouvera ton $\pi$. Ce n'était pas prévu. Mais deux morphismes de degré 3, c'est plus simple qu'un morphisme de degré 9.90212
  • @Nicolas.Patrois
    Vu. Tout rentre dans l'ordre, donc.
    Mais, mais, en ce qui concerne $(5, 11, 13)$, il y a un modulus qui est spécial : il s'agit de $13^2$. Quelque part (peu importe où), j'ai dit qu'il n'y avait pas de solution modulo $13^2$. Mais c'était une manière de m'exprimer.
    Et je te pose une question : si $(x,y,z)$ est n'importe quelle solution modulo $13^2$ de $5x^3 + 11y^3 + 13z^3 \equiv 0 \bmod 13^2$, il y a quelque chose de remarquable concernant les 3 composantes $x,y,z$ modulo $13$. Mais peut-être cela risque de faire chauffer ta machine et tu n'en a pas envie ?
  • @Gai-Requin
    Dans Connel, Elliptic Curve Handbook, http://webs.ucm.es/BUCM/mat/doc8354.pdf, page 121, prop 1.4.6 il y a une formule pour le troisième point d'intersection sur une cubique de Desboves $au^3 + bv^3 + cw^3 + duvw = 0$. J'ai changé les lettres pour que cela colle à nos affaires. Ici $a=b=1$, $c=60$ et $d=0$. Par ailleurs, ton morphisme $\pi$, à des signes près, on le retrouve dans la proposition 1.4.4 page 120. Enfin, je pense.
  • Modulo 169, il en trouve 2196.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • $\def\P{\mathbb P}$@Nicolas.Patrois Oui, mais toutes ces solutions $(x,y,z)$ de $5x^3 + 11y^3 + 13z^3 \equiv 0 \bmod p^2$ avec $p = 13$ sont déclarées pourries (c'est moi qui dit) car elles vérifient toutes $p \mid x$, $p \mid y$ et $p \mid z$. Et donc aucun mérite à vérifier $5x^3 + 11y^3 + 13z^3 \equiv 0 \bmod p^2$. Dans la vraie vie, il faut les écarter, de la même manière que l'on écarte $(0,0,0)$.

    En fait, on ne dit pas pourri ou pas pourri. Mais il y a un machin noté $\P^2(\Z/p^2\Z)$ dont les habitants $(x : y : z)$ vérifient par définition $\gcd(x,y,z) = 1$. Et on dit qu'il n'y a aucune solution de $5x^3 + 11y^3 + 13z^3 \equiv 0 \bmod p^2$ dans $\P^2(\Z/p^2\Z)$.
  • En effet, si je modifie le script pour ne pas compter les solutions où au moins l’un des x, y, z est multiple de 13, il n'en trouve aucune.
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            -- Schnoebelen, Philippe
  • C'est la même chose pour la courbe d'équation $y^2=x^3-2$ définie sur $\mathbb{Q}$ par exemple. On voit que $(3,5)$ en est un point rationnel.
    Mais $(3,5)=(3,0)$ et tous les points $(3,y)$ (où $y$ est un multiple de $5$) sont aussi des points de la forme réduite modulo $p=5$ de cette courbe.
    ...
  • $\def\P{\mathbb P}\def\F{\mathbb F}$@df
    Je ne vois pas le rapport avec ce que tu dis et ce que j'ai dit à Nicolas Patrois. J'ai essayé d'expliquer à celui-ci, de la manière la plus simple que je pouvais, ce qu'était l'objet $\P^2(\Z/p^2\Z)$. Ce qui n'est pas une évidence quand on passe de $\P^2(\text{corps})$ à $\P^2(\text{anneau})$. Stop à la négation $(x,y,z) \ne (0,0,0)$ et place à la chose positive $(x,y,z)$ unimodulaire i.e. il y a $u,v,w$ tels que $ux + vy + wz = 1$. Bref, stop aux négations.
    @Gai-Requin

    1. On met PROVISOIREMENT de côté la structure de courbe elliptique de $E : u^3 + v^3 + 60w^3 = 0$ munie du point-base $0 = (1 : -1 : 0)$. Je dirais pourquoi plus tard. Par contre, c'est toujours d'actualité, avec les notations que j'ai déjà utilisées, de calculer $P' \star P''$ avec les formules fournies par Connel. Je trouve :
    $$
    (u : jv : w) \star (v : j^2u : w) = (U : V : W) \qquad \text{avec} \qquad
    \left| \begin {array}{l}
    U = j(ju^3 - v^3) \\
    V = -j(u^3 - jv^3) \\
    W = -(2j+1)uvw \\
    \end {array} \right.
    $$
    Et je dis que $\pi_1 : (u : v : w) \mapsto (U : V : W)$ définit un morphisme. De quoi dans quoi ? De $E$ dans $E$. Mais on ne voit pas 60 dans les expressions de $U,V,W$. Et la vraie vérité c'est que $\pi_1$ définit un morphisme de n'importe quelle courbe $S_{1,1,d} : u^3 + v^3 + dw^3 = 0$ dans elle-même. Encore plus mieux : $\pi_1$ peut-être vu comme un morphisme de $\P^2 \setminus \{\text{quelques points}\} \to \P^2$ qui applique $S_{1,1,d}$ dans $S_{1,1,d}$.

    Et $\pi_1 \circ \pi_{\rm Cassels} = \pi_{\rm Gai-Requin}$.

    Pour se rassurer. Il y a une certaine quantité $q$, un polynôme en $u,v$, tel que $U^3 + V^3 = q(u^3 + v^3)$ et $W^3 = qw^3$. Et du coup si $(u : v : w) \in S_{1,1,d}$, il en est de même de $(U : V : W)$. Stop aux calculs : use $U^3 + V^3 = (U + V)(U + jV)(U + j^2V)$.

    2. J'ai bien vu hier que tu m'as dit : il n'y a pas de point $\Q$-rationnel sur $S_{3,4,5}$ avec un $z = 0$. L'air de penser : mais qu'est ce qu'il va chercher CQ ? SAUF QUE. Un morphisme défini sur un corps $k$ est habilité (doit) pouvoir manger n'importe quel point défini sur une extension de $k$. Par exemple, un $\overline k$-point. Et pourquoi pas un point défini sur un corps de fractions rationnelles sur $k$. Encore plus mieux : un point défini sur n'importe quel $k$-algèbre. Et c'est bien pour cela que le corps que je préfère est l'anneau $\Z$. Ainsi, en présence d'un morphisme défini sur $\Z$, je peux l'appliquer à des $\C$-points ou à des points définis sur $\F_p$ ou $\Z/p^{7}\Z$.
    Dans le même ordre d'idées, soit $C : x^2 + y^2 + z^2 = 0$ la conique définie sur $\Q$. Je sais bien qu'elle ne possède pas de $\Q$-point. Ni de $\R$-point d'ailleurs. Ce qui ne m'empêche pas de définir l'involution $\theta : (x:y:z) \mapsto (-x : y : z)$. A quoi cela sert si je ne peux pas l'appliquer à un $\Q$-point de $C$ vu qu'il n'y en a pas. Mais DEMAIN, après-demain, est ce que nous savons ce que nous allons faire ? Moi, non. Peut-être que je vais considérer des points de $C$ sur $\Q(i)$, sur $\C$, qui sait ?
  • @Claude :
    J'ai regardé le 1) de [ce message].
    Je suis d'accord avec toi sur le fait que $(u:v:w)$, $(v:u:w)$ et $O$ sont des points de $E$ toujours alignés.
    Donc, quand $(u:v:w)$ n'est pas de $2$-torsion, son opposé est $(v:u:w)$, ce qui reste vrai si $(u:v:w)=(1:-1:0)$.
    Joli !

    Cependant, Cassels affirme que $E$ est sans torsion sur $\mathbb Q$ mais là, on travaille dans $\mathbb Q(j)$. :-S
  • @Gai-Requin
    Par principe (sic), l'opposé, dans le contexte que tu dis, est toujours $\theta : (u : v : w) \mapsto (v : u : w)$. Disons par ce que ce morphisme $\theta$ est toujours défini et qu'il coïncide avec $p \mapsto -p$ sauf en un nombre fini de points, donc partout.

    $\bullet$ Mais il faut laisser tomber PROVISOIREMENT cette histoire de courbe elliptique. Car mon coup de $[j]$, c'est nul : il ne fixe pas l'origine $O = (1 : -1 : 0)$ !

    $\bullet$ Ou alors modifier un peu. Avec tout le respect que je dois à Cassels, cela serait plus mieux de considérer :
    $$
    Q' = (u : v : jw) \qquad Q'' = (v : u : j^2 w) \qquad [j].(u : v : w) = (u : v : jw)
    $$
    Et cette fois $[j]O = O$. On calcule alors $Q' \star Q''$. Et on interprète en terme de courbe elliptique. Et la vie sera belle. Si, si.
  • Merci Claude.
    Cela ressemble au principe de prolongement des identités algébriques (appliqué trois fois?) dont m'a parlé Pascal Boyer [ici]..
  • claude quitté a écrit:
    Je ne vois pas le rapport avec ce que tu dis et ce que j'ai dit à Nicolas Patrois. J'ai essayé d'expliquer à celui-ci, de la manière la plus simple que je pouvais, ce qu'était l'objet $\P^2(\Z/p^2\Z)$. Ce qui n'est pas une évidence quand on passe de $\P^2(\text{corps})$ à $\P^2(\text{anneau})$. Stop à la négation $(x,y,z) \ne (0,0,0)$ et place à la chose positive $(x,y,z)$ unimodulaire i.e. il y a $u,v,w$ tels que $ux + vy + wz = 1$. Bref, stop aux négations.

    Bon, je reverrai mon script.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • $\def\P{\mathbb P}$@Nicolas.Patrois
    Il n'y a pas de lézard. As tu vu, dans l'extrait que tu cites, que je m'adressais à df, pas à toi ? En ce qui te concerne, je trouve plutôt que tu as joué le jeu et je vois pas trop (= pas du tout) ce que tu veux modifier dans ton script. Mais c'est bien vrai que de temps en temps, ce n'est pas facile de se comprendre par posts.

    J'essaie de faire le lien entre ce que je t'ai raconté à toi et ce que j'ai dit à df en utilisant l'adjectif unimodulaire. C'est kif-kif. Dans les deux cas, il est question d'un machin noté $\P^2(\Z/p^2\Z)$, triplets pas pourris versus triplets pourris. Soient $x,y,z \in \Z$ et $p$ un premier. Dire que $(x,y,z)$ est unimodulaire sur $\Z/p^2\Z$ signifie (par définition) qu'il existe des entiers $u,v,w$ tels que
    $$
    ux + vy + wz = 1 \bmod p^2 \qquad \qquad (\star)
    $$
    A chacun de se convaincre que $(\star)$ c'est pareil que $\gcd(x,y,z,p^2) = 1$, que j'ai envie d'écrire $\gcd(x,y,z) \wedge p^2 = 1$. Et c'est aussi pareil que $\gcd(x,y,z) \wedge p = 1$ ou encore que $p \not\mid \gcd(x,y,z)$. Le contraire de cela, a so called triplet pourri par mézigue, c'est $p \mid \gcd(x,y,z)$ pareil que $p \mid x$, $p \mid y$, $p\mid z$. En principe, chacun peut (et doit) s'y retrouver.

    @Gai-Requin
    Est ce qu'il est déjà temps, après avoir traité 3 lignes de Cassels, de faire un résumé ? Parce que tu devrais te douter que l'on va pas faire du coupé-collé de Cassels. Qui va droit au but, qui balance la purée au bon moment sans tergiverser. Pas question chez lui de parler de morphismes (peut être que si quand même), en tout cas pas de revêtement de degré 3 ...etc...

    Tandis que nous autres, on a tendance à faire de ses 3 lignes 10 posts. C'est pas moi qui ai commencé : qui a fait débarquer un revêtement défini sur $\Q$, $\pi : S_{a,b,c} \to S_{1,1,abc}$ de degré 9 ? Hein, qui ? Et donc fort possible que l'on y soit encore dans 3 semaines. Car moi, pas de solution rationnelle de $3x^3 + 4y^3 + 5z^3 = 0$, je m'en fiche complètement. Mais pas des outils mis en oeuvre.
  • @Claude : Beaucoup de posts, certes, mais je crois avoir démêlé le triptyque Cassels-Connell-CQ.
    Enfin, j'espère !$$Q' \star Q''=(ju^3-v^3:jv^3-u^3:(j-1)uvw).$$
  • @Gai-Requin
    OK. Par rapport à avant, c'est kif-kif.
    Sauf que maintenant, je peux poser tranquille $[j].(u : v : w) = Q' =_{\rm def} (u : v : jw)$. Ce qui fait apparaître $[j]$ comme un automorphisme de la courbe elliptique $\big(E, O = (1 : -1 : 0)\big)$ car $[j]$ fixe $O$. Et on peut interpréter $Q' \star Q''$ ...etc...

    Et si on en a envie, on peut JOUER avec un tel modèle $E : u^3 + v^3 + dw^3 = 0$ (qui n'est pas de Weierstrass mais il n'y a pas que le modèle de Weierstrass dans la vie). On a le neutre, l'opposé, $\star$ donc $+$ ...etc...

    Mais ne pas quitter des yeux l'objectif quand même (sinon on risque de se faire rappeler à l'ordre). Peut-être que la prochaine étape pourrait être de mettre $E$ sous la forme de Weierstrass $Y^2 = X^3 - 432 d^2$. Parce que le modèle de Weierstrass, quitte à me contredire, c'est pas mal. On va profiter du point $O = (1 : -1 : 0)$ de $E$, vu qu'on n'en a pas 36 sous la main. Mais surtout qu'il est d'inflexion. Cela ne se laisse pas passer. Note : $432$ on va le voir passer et repasser, c'est $432 = 2^4 3^3$,
  • Je vais réviser la mise sous forme de Weierstrass.
    Un peu d'esthétique en attendant :$$\pi_1(P)=\big([j].P\big)\star \big([j]^2.(-P)\big).$$
  • $\def\jpourri{[j]_{\rm pourri}}$Oui. Mais je suppose qu'il s'agit de l'ANCIEN $[j]$ que j'ai envie de baptiser $\jpourri$.
    Et figure toi que l'automorphisme d'ordre 3 $\jpourri$, automorphisme de la courbe algébrique $E : u^3 + v^3 + dw^3 = 0$, mais qui n'est pas un automorphisme de la courbe elliptique $(E, O)$, ne commute pas à $p \mapsto -p$ i.e. à $(u : v : w) \mapsto (v : u : w)$. C'est vraiment pourri.

    Et c'est à ce moment là que je me suis aperçu que j'avais fait un MAUVAIS choix en postant trop vite une mauvaise définition de $[j] = \jpourri$. Mais c'est pas que de ma faute (bon, je veux pas charger Cassels mais ...).

    Mais maintenant avec le NOUVEAU $[j]$ pas pourri, il commute avec $p \mapsto -p$, ce que l'on peut vérifier facilement. Et on se récupère ainsi comme anneau d'endomorphismes de $E$ l'anneau quadratique imaginaire $\Z[j]$. On parle de multiplication complexe par $\Z[j]$. Cela ne peut faire que du bien.
  • Il me semble que j'ai pris le bon $[j]$ dans mon message précédent...
  • Bon, mais il faut que l'on se mette d'accord. Ton $\pi_1$ est ce que c'est ce que l'on pourrait appeler un NOUVEAU $\pi_1$. En clair, est ce que c'est :
    $$
    (u : v : w) \mapsto (u : v : jw) \star (v : u : j^2w)
    $$
    Oui, non ? Une fois que l'on sera d'accord sur une certaine base, on pourra avancer. C'est important de se mettre d'accord (bis).
    Dis moi.
  • C'est le morphisme que j'ai utilisé.
    Celui qui se marie bien avec le bon $[j]$.
  • OK. OK. Mais maintenant, on va tout exprimer en fonction de $+$ ou $-$ de la courbe elliptique et pas de $\star$. Imagine un instant qu'on aille dans un salon mondain et que l'on veuille faire notre intéressant avec la courbe elliptique $(E, O)$ où $E : u^3 + v^3 + dw^3 = 0$, $O = (1 : -1 : 0)$ et notre morphisme $\pi_1 : E \to E$. Si on nous demande sa définition (de $\pi_1$) et que l'on répond avec $\star$, on va passer pour des ploucs.

    Objectif : exprimer $\pi_1$ en fonction de $+$ (ou $-$ !!) et de $j$. On peut même se permettre d'enlever les crochets à $[j]$ et dire $j.p$ au lieu de $[j]p$. Par exemple $(2 - 27j).p$, cela désignera $2p - 27jp$, le $-$ au sens de la courbe elliptique.

    Et on voudrait bien présenter $\pi_1$ comme la multiplication par un certain élément de $\Z[j]$ (à expliciter), histoire de faire un peu snob. Ne pas oublier que $[j] = [j]_{\rm beautiful}$ commute à $p \mapsto -p$.
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