Rationalité de $\sqrt{2}$

Bonjour.
En visionnant cette vidéo
Je me suis demandé s'il était possible de définir deux fonctions $f(x)$ et $ g(x)$ telles que le rationnel de ces deux fonctions à l'infini tend vers $\sqrt{2}$. $$
\lim\limits_{x \rightarrow +\infty}\frac{f(x)}{g(x)}=\sqrt{2}.$$

Réponses

  • Bonjour,
    J'ai l'impression qu'il y a confusion entre "ratio" et "rationnel". Un ratio est un quotient de nombres (réels) tandis qu'un rationnel est un quotient d'entiers relatifs. Le "rationnel de $f(x)$ sur $g(x)$" n'a aucun sens.

    Si $f$ est constante égale à $\sqrt{2}$ et $g$ est constante égale à 1, le ratio de $f(x)$ sur $g(x)$ tend vers $\sqrt{2}$ en $+\infty$.
  • Peut-être Fly7 voulait-il parler du ratio de rationnels ? Ce qui avec une variable réelle oblige à faire des sauts.

    Ou bien le ratio de deux polynômes à coefficients rationnels ? Là, la réponse est non parce que la limite à l'infini est, si elle existe, le ratio des coefficients dominants du numérateur et du dénominateur.
  • Je pensais plus tôt a un quotient d'entiers
    Sa chant qu'un quotient d'entiers est rationnel en contradiction avec $\sqrt{2}$ qui est irrationnel mais avec a la limite de f(x) diviser par g(x) on pourrait admettre que c'est égal a $\sqrt{2}$ un peu comme 0.999999...=1
    Plus x est grand plus notre rationnel se rapproche de $\sqrt{2}$
  • Bonjour,

    Si les fonctions sont entières, alors leur rapport est rationnel, non ? Donc on ne peut pas trouver un irrationnel.
  • On peut prendre $f(x)=\lfloor x\sqrt{2}\rfloor$ et $g(x)=\lfloor x\rfloor$ où $\lfloor .\rfloor$ designe la partie entière. On a alors $\frac{f(x)}{g(x)} \xrightarrow[x \rightarrow +\infty]{} \sqrt{2}$. En revanche on a jamais $\frac{f(x)}{g(x)}= \sqrt{2}$ dans cet exemple (et dans n'importe quel exemple ou $f$ et $g$ sont à valeurs entières).
  • Il n'existe pas de couple d'entiers $(p,q)$ tels que $\frac{p}{q} = \sqrt{2}$. (Ça signifie que $\sqrt{2}$ est un nombre irrationnel.)

    En revanche, il existe une suite (des suites) d'entiers $(p_n,q_n)_{n\in\N}$ tels que $\lim \frac{p_n}{q_n} = \sqrt{2}$.

    Il y a des arguments théoriques : $\Q$ est dense dans $\R$.
    Il y a des arguments semi-théoriques, comme l'exemple de Calli.
    Et il y a aussi des constructions explicites.
    Par exemple : $p_0=q_0 = 1$, et $p_{n+1} = p_n + 2q_n$, et $q_{n+1} = p_n + q_n$.
    On a $\frac{p_{n+1}}{q_{n+1}} = 1 + \frac{1}{1+\frac{p_{n}}{q_{n}}}$.

    On trouve
    $$
    \begin{align}
    \frac{p_0}{q_0} & = 1 \\
    \frac{p_1}{q_1} & = \frac{3}{2} = 1{,}5\\
    \frac{p_2}{q_2} & = \frac{7}{5} = 1{,}4\\
    \frac{p_3}{q_3} & = \frac{17}{12} \simeq 1{,}41667\\
    \end{align}
    $$
    et ça nous donne une approximation qui s'améliore autant qu'on veut en prenant $n$ de plus en plus grand de $\sqrt{2} \simeq 1{,}4142$.
  • Et si tu connais l'écriture décimale des nombres réels, on a évidemment, en notant $\sqrt 2 = a_0,a_1a_2a_3 \dots$, $$\sqrt 2 = \lim_{n \to +\infty} \frac{\sum_{k=0}^n a_k 10^{n-k}}{10^n}$$ (ça se rapproche des limites ci-dessus avec des parties entières bien sûr).
  • Une preuve de l'irrationalité de $\sqrt{2}$ qui utilise des suites:

    1) On peut montrer (par récurrence) qu'il existe deux suites d'entiers $(a_n),(b_n)$ telles que pour tout $n$ entier naturel on ait: $(\sqrt{2}-1)^n=a_n+b_n\sqrt{2}$

    2) Puisque $\alpha=\sqrt{2}-1=\frac{(\sqrt{2}-1)(\sqrt{2}+1)}{\sqrt{2}+1}=\frac{1}{1+\sqrt{2}}$ donc $0<\alpha<1$.

    3) Si on suppose que $\sqrt{2}=\dfrac{a}{b}$ avec $a$ et $b$ deux entiers non nuls, on a pour tout $n$ entier naturel:
    $\left|b\alpha^n\right|=\left|ba_n+ab_n\right|$

    Donc $\beta_n=\left|ba_n+ab_n\right|$ n'est jamais nul et puisque $a,b,a_n,b_n$ sont des entiers alors $\beta_n$ est un entier (non nul) pour tout $n$ entier naturel.

    Or, $\lim_{n\rightarrow +\infty}\left|b\alpha^n\right|=0$ ($0<\alpha<1$) donc pour $n$ suffisamment grand $0<\beta_n<1$.
    C'est impossible puisque $\beta_n$ est un entier.
    Donc $\sqrt{2}$ n'est pas un rationnel.
  • Merci pour les commentaires, je doit abdiquer $\sqrt{2}$ est bel est bien irrationnel.
    Appres lecture c'est plus tot un truque come sa que je cherche
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Racine_carrée_de_deux#Développements_en_série_et_produit_infini
    $\sqrt{2} =
    \prod_{k=0}^\infty
    \left(1+\frac{1}{4k+1}\right)
    \left(1-\frac{1}{4k+3}\right)
    =
    \left(1+\frac{1}{1}\right)
    \left(1-\frac{1}{3}\right)
    \left(1+\frac{1}{5}\right)
    \left(1-\frac{1}{7}\right) \cdots.$
    Transformer la formule pour avoir quelque chose qui ressemble visuellement a une fraction infini plus tôt qu'un produit infini.
    Voila je viens de trouver se que je cherche, avec wikipedia c'est plus simple qu'il n'y parait.
    $\sqrt{2} =
    \lim\limits_{x \rightarrow +\infty}\frac{2}{\prod_{k=0}^x
    \left(1+\frac{1}{4k+1}\right)
    \left(1-\frac{1}{4k+3}\right)}
    =
    \frac{2}{\left(1+\frac{1}{1}\right)
    \left(1-\frac{1}{3}\right)
    \left(1+\frac{1}{5}\right)
    \left(1-\frac{1}{7}\right) \cdots.} = \lim\limits_{x \rightarrow +\infty}\frac{f(x)}{g(x)}$
  • En français courant, un «ratio », c'est un quotient ?
  • Heu ... très exactement un rapport (*). Mais le mot a des acceptions techniques dans certains domaines (finance, banque, ..) et a pas mal changé de signification au cours des siècles.

    Cordialement.

    (*) rapport entre deux quantités précisées.
  • Je propose un concours du plus grand ratio : nombre de fautes - nombre de lettres.
    Voici un bon candidat :
    « plus tot un truque come sa »
  • Faut-il donner une démonstration de la formule issue de Wikipedia ?
  • Voila, je cherchais un truc qui ressemble plutôt à ça.
    Une suite d'entiers divergeant en numérateur et divergeant en dénominateur.
    $\sqrt{2} =

    \lim\limits_{x \rightarrow +\infty}\prod\limits_{k=0}^x

    \left(1+\frac{1}{4k+1}\right)

    \left(1-\frac{1}{4k+3}\right)

    =\lim\limits_{x \rightarrow +\infty}\dfrac{ \big(\frac{(2(x+1))!}{(x+1)!}\big)^34^xx!}{(4x+3)!}

    = \lim\limits_{x \rightarrow +\infty}\frac{f(x)}{g(x)}.$

    Pourquoi utilise-t-on deux vocabulaires différent ?
    ""La limite de x tend vers"" et ""converge"".
    Pour moi c'est la même chose et pourtant deux vocabulaires sont utilisés donc je dois me tromper quelque part.
    Je sais on parle plus de convergence pour les séries et de limite pour les fonctions.
    Alors je repose ma question, qu'est-ce qui différencie une série d'une fonction ?94742
  • Pour une suite de fractions dont les numérateurs et dénominateurs divergent il y a plus simple.

    1/1 ; 14/10 ; 141/100 ; 1414/1000 etc. (suite des fractions décimales qui sont la troncature au dixième, au centième, etc.).
  • Fly7 a écrit:
    ""La limite de x tend vers""

    Tu veux dire plutôt:

    "x tend vers la limite"

    Le verbe converger est utilisé dans un contexte de suites numériques.
    La notion de limite ne concerne pas que les suites numériques.
  • Dom, oui mais c'est un peu de la triche car nous avons un irrationnel en numérateur
    $\sqrt{2}=\frac{10^x\sqrt{2}}{10^x}$.
    Le fait d'avoir une factorielle en dénominateur nous assure que le nombre en numérateur est divisible par x! un entier.
    La même méthode est peut-être applicable à $\pi$ ou à $e$.
    Fin de partie, oui.
  • Hum...
    La suite que je propose n’est pas une suite avec l’irrationnel justement.
    Ce sont juste des entiers au numérateur.
    Oui, ce sont les premiers chiffres de l’écriture décimale de l’irrationnel.
  • Fly7.
    Où vois tu des nombres irrationnels parmi:
    1/1 ; 14/10 ; 141/100 ; 1414/1000 etc ?

    La suite de rationnels dont parle Dom est $r_n=\dfrac{\lfloor 10^n\sqrt{2} \rfloor}{10^n}$
    $\lfloor \cdot \rfloor$ est la fonction partie entière.

    NB. $\sqrt{2}$ ne joue aucun rôle particulier dans cette formule.
    Tu remplaces $\sqrt{2}$ par n'importe quel réel positif $x$ et tu as la suite de fonctions :
    $r_n(x)=\dfrac{\lfloor x10^n \rfloor}{10^n}$
    Qui tend vers $x$ quand $n$ tend vers l'infini.

    PS. Évidemment cette suite de rationnels n'a pas d'intérêt pratique puisque pour calculer les valeurs de ces rationnels cela suppose de connaître autant de décimales que nécessaires du nombre $x$.
  • Oui je vœux bien l’admettre.
    Développement en série entière. https://fr.wikipedia.org/wiki/Racine_carrée_de_deux#Développement_en_série_entière
    Pour moi un nombre irrationnel est d'avantage lié au fait que l'infini intervient.
    À un moment ou un autre nous mortels devons accepter l’approximation qui est forcement un rationnel.
  • Fly7.
    Je ne sais pas ce que tu veux dire par "l'infini intervient" (j'ai corrigé l'accord du verbe).
    Car :
    $\dfrac{1}{3}=0,33333\ldots $
    Il y a une infinité de $3$ dans le développement décimal de ce rationnel.
    L'infini intervient-il donc aussi pour les nombres rationnels ?

    Tu vas me dire : oui, mais $1/3$ n'est pas un nombre décimal.
    $1=0,9999999999999999999999999999\ldots$
    Dans ce développement décimal de $1$ il y a une infinité de $9$ après la virgule.
    $1$ est bien un nombre décimal.

    PS.
    Fly7 a écrit:
    A un moment ou un autre nous mortel devons accepter l’approximation qui est forcement un rationnel.

    La définition de la racine carrée d'un nombre strictement positif $a$ est la suivante.
    C'est l'unique réel positif, noté $\sqrt{a}$ tel que $(\sqrt{a})^2=a$
    Dans cette définition où intervient l'infini ?
  • Bon, vu que je ne comprends toujours pas ce qui différencie un entier d'un rationnel, d'un décimal et d'un irrationnel voir d'un transcendantal.
    Je vais lire un peu.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Nombre_irrationnel pour commencer.
  • Ha ok.
    Tu feras attention car il y a la nature de ces nombres à distinguer de la manière d’écrire ces nombres.
    Là, quand on dit « entier », « (nombre) décimal », « rationnel », « irrationnel », on ne parle que de la nature du nombre.

    Ensuite tu verras qu’il y a des caractérisations (des théorèmes) avec la manière de les écrire.
    Notamment les caractérisations dans leurs écritures décimales.

    Remarque : On pourra préférer parler des développements décimaux que des écritures décimales, bon, c’est un détail, ne t’embrouille pas avec ça.
  • Fly7:

    Un nombre rationnel est un quotient de deux entiers (le dénominateur doit être non nul)
    Un nombre irrationnel est un nombre qui n'est pas rationnel.

    Il a fallu des siècles pour avoir une preuve correcte du fait que $\pi$ n'était pas un nombre rationnel (vers 1760).
    Tandis qu'on savait depuis des siècles que $\sqrt{2}$ n'est pas un rationnel.

    Un nombre algébrique est un nombre qui est racine d'un polynôme à coefficients entiers.
    Un nombre transcendant est un nombre qui n'est pas algébrique.
    Il a fallu encore plus de temps (fin du XIXème siècle) pour savoir que $\pi$ n'était pas algébrique qu'il n'en a fallu pour savoir que $\pi$ n'était pas rationnel.

    Il existe un tas de nombres utiles en analyse dont on ne connait pas la nature (algébriques? transcendants? irrationnels?)
    Si tu démontres que la constante d'Euler ou la constante de Catalan sont irrationnels ton nom passera à la postérité*. B-)-

    NB:
    La notion de nombre algébrique est une généralisation de la notion de nombre rationnel.
    $a/b$ est solution de l'équation $bx-a=0$

    *: M'est avis qu'on verra une démonstration de l'irrationalité de la constante de Catalan avant 30 ans.
  • Je digresse un peu...

    On peut utiliser des matrices entières pour montrer l'irrationalité de $\sqrt n$ avec $n \geqslant 2$ non carré : prendre deux entiers $a,b \geqslant 1$, $a \neq \pm 1$, solutions de l'équation de Fermat $a^2 - nb^2 = 1$ puis définir la matrice inversible $M = \begin{pmatrix} a & nb \\ b & a \end{pmatrix}$. Supposer alors que $\sqrt n = \dfrac{r}{s}$ et considérer $(r^{\, \prime}, s^{\, \prime}) \in (\N^*)^2$ tel que $\begin{pmatrix} r^{\, \prime} \\ s^{\, \prime} \end{pmatrix} = M^{-1} \begin{pmatrix} r \\ s \end{pmatrix}$. On vérifie alors que $r^{\, \prime} = s^{\, \prime} \sqrt n$ avec $0 < s^{\, \prime} < s$, ce qui conclut.
  • Un peu dans le même genre. $$
    \dfrac{\pi}{2}=\lim\limits_{x \rightarrow +\infty}\prod\limits_{k=1}^x\dfrac{(2k)^2}{(2k-1)(2k+1)}
    =\lim\limits_{x \rightarrow +\infty}\dfrac{(2^xx!)^3}{(2x+1)!\tfrac{(2x)!}{x!2^x}}$$

    C' est fou la ressemblance qu'il y a entre $\pi$ et $\sqrt{2}$, on doit pouvoir faire un truc.
    $$\dfrac{\pi}{2}=(\dfrac{2\cdot2}{1\cdot3})(\dfrac{4\cdot4}{3\cdot5})(\dfrac{6\cdot6}{5\cdot7})(\dfrac{8\cdot8}{7\cdot9})(\dfrac{10\cdot10}{9\cdot11})(\dfrac{12\cdot12}{11\cdot13})...$$

    $$
    \dfrac{\pi}{2}=\sqrt{2}(\dfrac{4\cdot4}{3\cdot5})(\dfrac{8\cdot8}{7\cdot9})(\dfrac{12\cdot12}{11\cdot13})...
    $$

    $$
    \dfrac{\pi}{2}=\sqrt{2}\prod\limits_{k=1}^\infty\dfrac{(4k)^2}{(4k-1)(4k+1)}
    $$

    Ha en fait c'est simple en choisissant soigneusement "a" et "b" on peu approcher n'importe qu'elle réel.
    $$
    \mathbb{R}=\prod\limits_{k=1}^\infty\dfrac{(ak)^b}{(ak)^b-1}
    $$
    Je me demande a partir de quel moment le couple a et b fait diverger le produit infini?94746
  • Bonjour Noix de totos,
    prendre deux entiers $a,b \geqslant 1$, $a \neq 1$, solutions de l'équation de Fermat $a^2 - nb^2 = 1$

    Comment justifies-tu l'existence d'un tel couple $(a,b)$ sans utiliser l'irrationalité de $\sqrt{n}$?
  • Fdp, il me semble que la méthodde chakravala est basée sur l'utilisation de la norme $\mathcal{N}$ définie sur l'anneau $\Z[\sqrt{n}]$ par $\mathcal{N}(a+b\sqrt{n})=a^2-nb^2$. Or, pour que $\mathcal{N}$ soit bien définie, il faut que l'écriture sous la forme $a+b\sqrt{n}$ soit unique, ce qui nécessite que $\sqrt{n}$ soit irrationnel.
  • Tu n'as pas tort, ce truc tourne en rond.

    On peut toutefois essayer de faire appel aux fractions continuées dont la théorie donne le résultat suivant :

    Soit $d \in \mathbb{N}^*$ non carré, $\alpha = \sqrt d$ et on définit la suite $(\alpha_n)$ par $\alpha_0 = \alpha$ et $\alpha_{n+1} = \{ \alpha_n \}^{-1}$, où $\{t\}$ désigne la partie fractionnaire. Alors, pour tout $n \in \mathbb{N}^*$, il existe deux entiers $P_n$ et $Q_n$ tels que $\alpha_n = Q_n^{-1} (P_n + \alpha)$ et $d \equiv P_n^2 \pmod{Q_n}$.

    La démonstration de ce résultat peut se faire par récurrence, et ne nécessite pas de connaître l'irrationalité de $\sqrt d$ à l'avance.

    Là où ça coince, c'est le corollaire suivant qui, lui, l'utilise : si $p_n/q_n$ est une réduite de la fraction continuée de $\sqrt d$ avec $n \geqslant 2$, alors $p_{n-1} -d^2 q_{n-1} = (-1)^n Q_n$.

    Ceci dit, l'exercice plus haut peut certainement être traité avec des valeurs fixées de $n$ (par exemple $n=7$ pour laquelle il n'y a pas besoin de savoir que $\sqrt 7$ est irrationel pour vérifier que $(8,3)$ est solution.).
  • Fly7 a écrit:
    Oui je vœux bien l’admettre.
    Jolie coquille de saison !
  • Soyons charitables et disons que c'est volontaire...
  • LP:

    Tu as besoin de connaître la racine carrée de $n$ pour calculer $a^2-nb^2$?

    PS:

    La méthode décrite plus haut (en lien) s'appuie sur l'identité: $(a_1b_1+na_2b_2)^2-n(a_1b_2+a_2b_1)^2=(a_1^2-na_2^2)(b_1^2-nb_2^2)$

    Ce qui veut dire que deux couples solutions de l'équation $x^2-ny^2=1$ permettent d'en construire un troisième.
  • L'algorithme de google est de plus en plus puisant, voilà ce que me propose YouTube.
  • Fin de Partie : Quoi que l'on fasse, on ne peut pas occulter le fait que résoudre une équation de Bramhagupta-Pell-Fermat de la forme $a^2 - nb^2 = 1$ revient à déterminer les unités, ou, ce qui revient au même, son unité fondamentale, du corps quadratique réel $\mathbb{Q} \left( \sqrt n \right)$. Or, l'existence même de ce corps, comme $\mathbb{Q}$- espace vectoriel de dimension $2$, requiert l'irrationalité de $\sqrt n$.

    Ainsi, comme relevé par LP, mon exo était mal rédigé. Il vaudrait mieux l'écrire sous la forme
    On suppose qu'il existe $a \neq \pm 1$ et $b \in \mathbb{N}^*$ tels que $a^2-nb^2 = 1$. Alors, montrer que $\sqrt n \not \in \mathbb{Q}$ par la méthode expliquée ci-dessus (ou une autre).

    Autrement dit, il y a équivalence entre l'irrationalité de $\sqrt n$ et l'existence d'une solution non-triviale à l'équation de Fermat.

    Fly7 : si tu apprécies Benoit Rittaud, voici un ouvrage qui pourra t'intéresser. https://www.amazon.fr/fabuleux-destin-V2-Benoît-Rittaud/dp/2746502755/ref=sr_1_3?__mk_fr_FR=ÅMÅŽÕÑ&amp;crid=WU9Y1P6VJUSQ&amp;keywords=benoit+rittaud&amp;qid=1578327677&amp;sprefix=benoit+rittau,aps,232&amp;sr=8-3 (je précise que je ne suis pas Benoit Rittaud).
  • Pour répondre à une objection qu'on m'a signalée:
    Dans la preuve que j'ai donnée plus haut de l'irrationalité de $\sqrt{2}$ j'aurais dû être plus pédagogique. B-)-

    On définit $\alpha=\sqrt{2}-1$.
    On montre (sans calculatrice) que ce nombre est tel que $0<\alpha<1$.

    On définit une suite $(u_n)$ pour tout $n$ entier naturel par $u_n=\alpha^n$.

    Par récurrence on montre (aisément) qu'il existe deux suites $(a_n),(b_n)$ d'entiers tels que: $u_n=a_n+b_n\sqrt{2}$ pour tout $n$ entier naturel.

    $\sqrt{2}$ est un nombre réel strictement positif. Si c'est un nombre rationnel alors il existe $a,b$ des entiers naturels non nuls tels que $\sqrt{2}=\dfrac{a}{b}$

    On suppose que $\sqrt{2}=\dfrac{a}{b}$ avec $a,b$ des entiers naturels non nuls.

    On définit la suite $\beta_n=\left|b\alpha^n\right|$ pour tout $n$ entier naturel.
    C'est la suite obtenue en prenant la valeur absolue des termes d'une suite géométrique de raison comprise strictement entre $0$ et $1$.
    Aucun des termes de cette suite n'est nul puisque ni $\alpha$ n'est nul, ni $b$.

    Puisque $\alpha^n=a_n+b_n\sqrt{2}$ pour tout $n$ entier naturel alors $\displaystyle \beta_n=\left|b(a_n+b_n\sqrt{2})\right|=\left|ba_n+b\times \frac{a}{b}\times b_n\right|=\left|ba_n+ab_n\right|$
    Donc la quantité $\beta_n$ est un entier naturel non nul pour tout $n$ entier.

    Or, puisque $0<\alpha<1$, $\lim \beta_n=0$ ce qui fait que pour un $n$ assez grand on a que l'entier $\beta_n$ est compris strictement entre $0$ et $1$ c'est une contradiction. La supposition faite que $\sqrt{2}$ était un rationnel est donc fausse.
  • En peu de mots !

    Pour tout entier naturel $n$, $n$ est un carré dans $\mathbb Q\Leftrightarrow n$ est un carré parfait.

    Preuve : Soit $n,a,b$ des entiers naturels tels que $a$ et $b$ sont premiers entre eux et $n=\dfrac{a^2}{b^2}$.
    Alors $n=n\times\mathrm{pgcd}(a^2,b^2)=\mathrm{pgcd}(na^2,nb^2)=\mathrm{pgcd}(na^2,a^2)=a^2$.
  • Gai requin:

    Tu n'as pas la passion de collectionner des timbres probablement*.
    Pour quelqu'un qui ne collectionne pas les timbres, tous les timbres se ressemblent, ils ressemblent au timbre ordinaire en vente dans tous les bureaux de poste. Le timbre ordinaire, dans le contexte, c'est la démonstration que tu as donnée de l'irrationalité de $\sqrt{2}$ (c'est une conséquence). B-)

    *: La revue American mathematical monthly fourmille de preuves alternatives d'un résultat dont beaucoup de gens ont en tête une preuve classique. Il y a un public pour ça, on s'amuse comme on veut/peut. B-)

    Parfois des preuves alternatives deviennent célèbres, aussi célèbres que la preuve initiale. (voir TNP)
  • @Fdp : C'est mieux que ça !
    C'est une preuve en une ligne de l'irrationalité de $\sqrt n$ pour tout $n$ qui n'est pas un carré parfait.
    Je te mets au défi de la trouver dans la littérature, ou à la poste. ;-)
  • Je veux bien que l’on dise que c’est en peu de mots.
    Cependant, se cachent des choses comme la définition du PGCD, puis les quelques premiers théorèmes à son sujet...

    Ainsi, le « peu de mots » me semble abusif.
  • @Dom : On reste au niveau élémentaire d'une TS donc je maintiens qu'il y a peu de mots !
  • En admettant l'unicité de l'écriture sous forme irréductible et le fait que si $a\wedge b=1$ alors $a^2\wedge b^2=1$ alors il y a encore plus court : $n=\frac{a^2}{b^2}$ donc $\frac{n}{1}=\frac{a^2}{b^2}$ donc $n=a^2$ (et $b^2=1$).
  • " Si $ PGDC(a,b)=1$ alors $PGDC(a^2,b^2)=1$ "

    Ça, ca demande quand même un petit raisonnement.
    Si on veut contourner la factorisation on observe que
    $(xa+yb)=1 \Rightarrow (xa+yb)^3=1$ et que
    $(xa+yb)^3 = x^2(xa+3yb)a^2+y^2(3xa+yb)b^2$
  • Gai Requin:

    Comme le fait remarquer Dom tu planques beaucoup de trucs.
    Ceux qui savent ce que tu planques connaissent aussi une preuve de ton résultat et dès lors ils n'ont pas besoin de cette preuve.
    D'une certaine façon tu utilises des "néologismes mathématiques" pour avoir à écrire moins de symboles.
    Ceux qui connaissent la signification de ces "néologismes" comprennent ton propos, les autres se grattent la tête d'incompréhension.

    En définitive, la preuve que tu donnes est très proche de la très classique preuve de l'irrationalité de $\sqrt{2}$.
    (celle que j'ai indiquée plus haut est très différente, elle s'inscrit dans une méthode standard de preuve quand on cherche à montrer l'irrationalité d'un nombre:
    on construit une suite à partir du nombre dont on cherche à prouver l'irrationalité d'un nombre $\alpha$ qui est une suite d'entiers strictement positifs inférieurs à $1$ en supposant que $\alpha$ est un rationnel et on aboutit donc à une contradiction. Cela permet de démontrer que $\pi,\text{e}$ sont irrationnels)

    PS:
    Un certain nombre de preuves "alternatives" qu'on voit parfois dans l'AMM utilisent la même ficelle.
    On écrit une preuve classique dans sous forme d'un succession de "néologismes mathématiques"
    (des boîtes qui permettent de cacher plein de trucs qui si on les développait augmenteraient la taille de la démonstration)

    PS2:
    Comme indiqué plus haut, on s'amuse comme on veut/peut et il n'y a rien de péjoratif dans mon propos.
  • Ma preuve n'utilise que des résultats d'arithmétique élémentaires qui sont enseignés à des débutants en TS, ainsi que les preuves qui vont avec.

    @soland : Sans astuces, pour tous $a,b\in\mathbb Z$ et $n,m\in\mathbb N^*$, tout diviseur premier de $a^n$ et $b^m$ divise aussi $a$ et $b$.
    Donc, si $a$ et $b$ sont premiers entre eux, alors $a^n$ et $b^m$ sont premiers entre eux.
    Mais bravo pour ta relation de Bézout !
  • Ce que pointent les gens, c'est que ce que tu viens d'expliciter est (plus général mais) aussi compliqué que l'argument « si $2q^2=p^2$, alors $p$ est pair donc $q$ aussi ». En fait, c'est essentiellement la même chose, quoi.
  • Oui, mais on a quand même essentiellement deux preuves de natures différentes :

    1) $(\sqrt 2\in\mathbb Q\Rightarrow$ tout$)$ donc $\sqrt 2$ n'est pas rationnel.
    2) $2$ n'est pas un carré parfait donc $\sqrt 2$ n'est pas rationnel.
  • @gai requin
    Prouver l'existence et l'unicité la factorisation d'un entier
    est un grrooos truc, avec le lemme de Gauss etc.
    (par exemple : tout entier $\neq 1$ a un diviseur premier)
    d'où l'intérêt de Bezout.
  • Il y a quand même moins cher. L'existence de nombres premiers et le fait que tout entier $>1$ admet un diviseur premier, c'est un bien plus petit truc que la factorisation, mais elle suffit pour montrer que si $a$ et $b$ sont premiers entre eux, alors $a^2$ et $b^2$ le sont.
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