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Les incontournables en arithmétique

Bonjour,

je suis en train de me constituer une petite liste de résultats incontournables en arithmétique. Pouvez-vous m'aider l'étoffer ? J'écris les énoncés sans être rigoureux, l'idée est surtout d'arriver à lister les résultats "essentiels".

0) La division euclidienne
0 bis) Le théorème fondamental
1) Le théorème de Bezout
2) Le lemme de Gauss
3) Le lemme d'Euclide : $p\mid ab$ $\iff$ $p\mid a$ ou $p\mid b$
4) Le lemme "d'implication pgcd/ppcm" :
$(a\mid c)$ et $(b\mid c)$ $\Rightarrow$ $ppcm(a,b)\mid c$
$(c\mid a)$ et $(c\mid b)$ $\Rightarrow$ $c\mid pgcd(a,b)$

5) Le lemme "d'équivalence" :
$pgcd(a,b)>1\iff\exists p\in\mathcal{P}\,\,p\mid a\,\,et\,\,p\mid b$
Et donc : $pgcd(a,b)=1\iff\not\exists p\in\mathcal{P}\,\,p\mid a\,\,et\,\,p\mid b\iff\forall p\in\mathcal{P}\,\,p\not\mid a\,\,ou\,\,p\not\mid b$

Est-ce que vous en voyez d'autres que je devrais faire figurer ?
D'avance merci de votre aide :)
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Réponses

  • Bonjour,
    Le théorème fondamental de l'arithmétique semble avoir sa place, rien que pour son nom.
  • Les restes chinois ?
  • Le petit théorème de Fermat : $a^p \equiv a \,[p]$ ?
  • Le théorème d'Euler-Fermat : soit $a$ premier avec $n$, alors $a^{\varphi(n)} \equiv 1 \pmod n$ où $\varphi$ est l'indicatrice d'Euler.

    Résultat moins utile mais pas compliqué et ça peut servir : le théorème de Wilson : $n \mid (n-1)!+1 \iff n$ est premier.
  • Le truc (je ne sais pas si ç'a un nom) qui dit que $-1$ est un carré modulo $p>2$ premier ssi $p\equiv 1\,[4]$. Attendez, j'improvise une dénomination : la caractérisation de la scission du polynôme $X^2+1$ dans le corps $\Bbb F_p$ par la congruence modulo $4$ de sa caractéristique. (:P)
    (mais on est plus trop dans le fondamental là)
  • Tu es sûr de ton point n° 5 ?
  • @Calli : on peut appeler ça loi de décomposition dans l'extension $\mathbb Q(i)/\mathbb Q$. ;-)
  • La division euclidienne !!!
  • Math Coss
    Oui, je le mets en tête de liste !

    [Inutile de recopier le message précédent. AD]
  • noix de totos a écrit:
    Tu es sûr de ton point n° 5 ?

    Il y a une erreur ?
  • @BMaths
    Il me semble que tu as inversé $\exists$ et $\not \exists$.
  • quentinh21 a écrit:
    Il me semble que tu as inversé $\exists$ et $\not\exists$.

    Merci ! C'est corrigé !
  • @BMaths
    Une façon plus jolie d'écrire ton point n°5 dans le cas $\mathrm{pgcd}(a,b)=1$:
    $\mathrm{pgcd}(a,b)=1 \iff \forall p \in \mathcal{P}, p \nmid a$ ou $p \nmid b$.
  • Je bloque un peu.
    J'arrive à comprendre que ces deux propositions sont "contraires" :
    $\left \{
    \begin{array}{rcl}
    pgcd(a,b)>1\iff\exists p\in\mathcal{P},\,\,p\mid a\,\,et\,\,p\mid b&\\
    pgcd(a,b)=1\iff\forall p\in\mathcal{P},\,\,p\not\mid a\,\,ou\,\,p\not\mid b&
    \end{array}
    \right.$

    Mais je n'arrive pas à voir pourquoi ces deux propositions sont équivalentes :
    $\left \{
    \begin{array}{rcl}
    pgcd(a,b)=1\iff\not\exists p\in\mathcal{P}\,\,p\mid a\,\,et\,\,p\mid b\\
    pgcd(a,b)=1\iff\forall p\in\mathcal{P},\,\,p\not\mid a\,\,ou\,\,p\not\mid b&
    \end{array}
    \right.$

    ?
  • C'est la loi de Morgan comme on dit, la négation d'un "OU" c'est le "ET" des négations. ;-)
  • Oui, je suis au clair sur ce fait.
    Mais pourquoi :

    $\forall p\in\mathcal{P},\,\,p\not\mid a\,\,ou\,\,p\not\mid b\iff\not\exists p\in\mathcal{P}\,\,p\mid a\,\,et\,\,p\mid b$

    Je crois que, ce qui me perturbe, c'est le $\forall$ et le $\not\exists$ au début de la proposition. Cette amorce me laisse penser que les deux propositions vont être inverses l'une de l'autre.

    Est-ce que la logique qu'il y derrière est la suivante :
    $\forall x\,,P(x) \iff \not\exists x\,,nonP(x)\quad?$
  • Oui, $\not\exists x, P(x)$ par définition ça veut dire $\neg(\exists x, P(x))$, donc c'est $\forall x, \neg P(x)$. ($\neg$ voulant dire non)
  • Je pense avoir compris.
    $pgcd(a,b)>1 \iff \exists p\in\mathcal{P},\,\,p\mid a\,\,et\,\,p\mid b$
    Donc :
    $pgcd(a,b)=1 \iff \not\exists p\in\mathcal{P},\,\,p\mid a\,\,p\mid b$
    Et aussi :
    Donc :
    $pgcd(a,b)>1 \iff \forall p\in\mathcal{P},\,\,p\not\mid a\,\,ou\,\,p\not\mid b$

    Je traduis avec les quantificateurs logique :

    Je note $A=pgcd(a,b)>1$ et je note $B=p\mid a\,\,et\,\,p\mid b$.

    $A \iff \exists p\in\mathcal{P},\,\,B$
    $\lnot A \iff \not\exists p\in\mathcal{P},\,\,B\iff \forall p\in\mathcal{P},\,\,\lnot B$
  • Merci Poirot, nos messages se sont croisés.

    Il y a aussi un résultat qui peut s'avérer pratique et qui est le suivant :
    $n\ge 2\Rightarrow p\mid n\,\,ou\,\,pgcd(p,n)=1$

    Est-ce que ça vaut le coup que je le fasse figurer ici, ou peut-il se déduire des résultats précédents ?
  • C'est essentiellement la définition de nombre premier et ton point 5.
  • Je ne fais pas le lien entre l'implication de mon dernier message et le point 5.
  • Bah on a $pgcd(p,n) = 1$ ou $pgcd(p,n) > 1$. Or $pgcd(p, n) > 1$ équivaut à l'existence d'un premier $p'$ tel que $p' \mid p$ et $p' \mid n$ d'après ton point 5. Comme $p$ est premier, ce $p'$ est nécessairement $p$, d'où $p=p' \mid n$.
  • Je vois merci !
    Le résultat que l'on tire du point 5 est que $pgcd(p,n)>1\iff p\mid n$ : les entiers non premiers avec $p$ sont les multiples de $p$. Inutile de le rajouter donc.
  • A ce propos, je me demandais, pourquoi : $pgcd(p^k,k)>1\iff p\mid k$ où $k\in\mathbb{N}^*$ ?

    Avec le point 5, j'obtiens :
    $pgcd(p^k,k)>1\iff\exists p'\in\mathcal{P},\,\,p'\mid p^k\,\,et\,\,p'\mid k$.

    Je sais que $p\mid p^k$, mais pourquoi $p^k\mid k$ ?
  • Ta question est bizarre. Si $pgcd(p^l, m) > 1$ alors $p \mid m$ pour les mêmes raisons que ce dont on a discuté au-dessus (le seul facteur premier de $p^i$ étant $p$).
  • C'est ce que je n'arrive pas à voir.

    Parce que $pgcd(p^{\ell},m) > 1\iff\exists p'\in\mathcal{P},\,\,p'\mid p^{\ell}\,\,et\,\,p'\mid m$ par le point 5.

    Est-ce que $p'\mid p^{\ell}$ impose $p'=p^{\ell}$ ?

    Par exemple $p'\mid 2^3$ impose $p'=2^3$ ? Ou quelque chose m'échappe ?
  • Quelque chose t'échappe oui, penses-tu que $2^3$ soit un nombre premier ? Si $p$ et $p'$ sont des nombres premiers, alors $p' \mid p^l$ implique $p'=p$, pas $p' = p^l$. C'est évident d'après l'unicité de la décomposition en facteurs premiers d'un entier : l'unique facteur premier de $p^l$ est $p$. Ou sinon tu invoques le lemme d'Euclide : $p' \mid p$ ou $p' \mid p^{l-1}$ et tu peux conclure par récurrence sur $l$ par exemple.
  • J'ai du mal !
    J'ai ré-écrit le théorème :
    On sait que si $n\ge 2$, alors $n=\prod_{p\in\mathcal{P}}p^{a_p}$ où $(a_p)_{p\in\mathcal{P}}$ est une suite unique d'entiers, nulle à partir d'un certain rang.

    Pour $p'$, vu qu'il est premier, alors il est le seul facteur premier à apparaître dans la décomposition en facteurs premiers.
    L'unique suite d'entiers $(a_p)_{p\in\mathcal{P}}$ est définie de la manière suivante :
    $a_p=0$ si $p\neq p'$
    $a_p=1$ si $p=p'$

    Pour $p^{\ell}$, alors le seul facteur premier à apparaître dans la décomposition en facteurs premiers est $p$.
    L'unique suite d'entiers $(b_q)_{q\in\mathcal{P}}$ est définie de la manière suivante :
    $b_q=0$ si $q\neq p$
    $b_q=\ell$ si $q=p$

    Comment exploiter cette décomposition (et son unicité) pour aboutir à $p'\mid p^{\ell}\Rightarrow p'=p$ ?
  • Si $p' \mid p^l$ c'est que $p^l = p' \times d$ pour un certain entier $d$. Tu vois le lien maintenant ?
  • Je pense.
    Mais je ne sais pas si c'est bien rédigé, ni si c'est juste.

    J'écris que $d=\prod_{q\in\mathcal{P}}q^{a_q}$ où $(a_q)_{q\in\mathcal{P}}$ est une suite unique d'entiers nulle à partir d'un certain rang.

    Puis $p^{\ell}=p'\times d$ s'écrit $p^{\ell}=p'^{a_{p'}+1}\times\prod_{q\in\mathcal{P}\setminus\{p'\}}q^{a_q}$.

    Par unicité, on a nécessairement :
    $p=p'$
    $\ell=a_{p'}+1$
    $\forall q\in\mathcal{P}\setminus\{p'\},\,\,\,a_q=0$

    En particulier, $p=p'$.
  • On peut voir ça comme ça.
  • Merci !
  • Pour répondre au post initial, j'ajouterais le théorème des restes chinois, Euler-Fermat, Lifting The Exponent Lemma ainsi que le théorème de Zsigmondy qui permettent de se sortir de situations aux apparences bien délicates parfois...
  • Les deux derniers ne sont des incontournables que pour les exercices de type Olympiades, dans la vraie vie ils ne sont pas si utiles.
  • J'étais heureux d'avoir le dernier ce matin :)
    Je devais faire cet exercice :
    Montrer que si les entiers non nuls $(n,m,s)$ sont premiers entre deux à deux alors les entiers $\displaystyle(\frac{nms}{n},\frac{nms}{m},\frac{nms}{s})$ sont premiers dans leur ensemble.

    Par l'absurde, supposons que $\displaystyle pgcd(\frac{nms}{n},\frac{nms}{m},\frac{nms}{s})>1$.

    Cela équivaut à l'existence d'un nombre $p\in\mathcal{P}$ tel que $p\mid\frac{nms}{n}$ et $p\mid\frac{nms}{m}$ et $p\mid\frac{nms}{s}$.

    Comme $p\mid\frac{nms}{n}$ alors $p\mid ms$ et donc $p\mid m$ ou $p\mid s$, par le lemme d'Euclide.

    On suppose que $p\mid m$.

    On sait également que $p\mid\frac{nms}{m}$, soit $p\mid ns$.

    Et donc, de nouveau avec le lemme d'Euclide, $p\mid n$ ou $p\mid s$.

    Mais alors on aurait l'existence de $p\in\mathcal{P}$ tel que [$p\mid m$ et $p\mid n$] ou bien [$p\mid m$ et $p\mid s$].

    C'est-à-dire $pgcd(m,n)>1$ ou $pgcd(m,s)>1$.

    En contradiction avec le fait que les entiers $(n,m,s)$ soient premiers entre eux deux à deux.

    Un raisonnement identique permet d'aboutir à la même contradiction dans le cas où $p\mid s$.

    Qu'en pensez-vous ?
    Je crois que j'ai saisi l'idée, même si la rédaction semble un peu lourde.
  • Avec cette histoire d' « incontournables » (?) je trouve que la question est mal posée, et l'on voit bien que les réponses partent dans tous les sens. Pour moi, la vraie question, c'est d'avoir un cours d'arithmétique ab ovo, qui prenne la question depuis le début, dans un ordre déductif, en présentant les propriétés importantes. J'ai cité plusieurs fois un petit livre que j'aime bien : André Weil et Maxwell Rosenlicht, Number Theory for Beginners, Springer 1979, 70 pages seulement, qui aurait dû être traduit en français, plutôt que le Hardy et Wright.
    Que citer d'autre comme tel traité ? Je vous le demande.
    Bonne soirée.
    Fr. Ch.
  • C'est corrigé.
    J'ai l'impression que l'on trouve davantage dans la littérature anglophone. Je cherche aussi des livres sur les contre-exemples, et là aussi, c'est vers elle qu'il faut se tourner. C'est dommage !

    Sinon, pouvez-vous me dire ce que vous pensez de ma rédaction, ci-dessus ? Pouvez-vous me donner des conseils pour l'améliorer ?
    Merci beaucoup:)
  • @ BMaths
    D'une façon générale, on a toujours plus de renseignements en anglais qu'en français. Comparer le nombre de livres et de revues dans les deux langues. C'est triste mais c'est ainsi. J'ai l'impression que dans d'autres langues européennes ce doit être encore pire, non ? Mais comme j'ai dit maintes fois, un anglais rudimentaire comme celui qu'on connaît au sortir du baccalauréat suffit pour lire des textes mathématiques en anglais, même si comme moi on n'est pas capable de suivre un film, ou lire un journal ou un roman en anglais.
    Bonne journée.
    Fr. Ch.
  • À propos d'« incontournables en arithmétique », j'ai retrouvé deux fiches que j'avais rédigées pour mes élèves, je ne sais plus pour quelle classe (TC, prépa-HEC ou Math Sup), manuscrites donc plutôt anciennes.
    Bonne réception.
    Fr. Ch.
  • Super, merci beaucoup Chaurien :)
    J'essaye aussi de faire les miennes, pour essayer de circonscrire ces notions. Même si on ne pourra jamais les circonscrire complètement.
    Je vais m'en inspirer.
  • Je me demandais si par exemple pour le lemme de [large]G[/large]auss il était vraiment nécessaire de préciser que les trois entiers considérés étaient non nuls ? J'ai l'impression que ça varie suivant les ouvrages.

    Par ailleurs pour le lemme d'Euclide la conclusion peut être confuse car il se peut que $p$ divise les deux nombres $a$ et $b$.

    [Carl Friedrich Gauss (1777-1855) prend toujours une majuscule. AD]
  • On peut aussi parler des méthodes qui conduisent à des résultats. Par exemple :
    1) la méthode permettant de résoudre les équations diophantiennes.
    2) le raisonnement par récurrence.
    3) la méthode de descente infinie.
    4) le principe des tiroirs de Dirichlet.
  • Sneg a écrit:
    1) la méthode permettant de résoudre les équations diophantiennes.

    Peut-on avoir une phrase plus vague ? :)o
  • Les équations diophantiennes de la forme ax+by=c.

    La rigueur mathématique, ça me plaît.
    L’excès de rigueur dont peuvent faire preuve certains mathématiciens, ça me hérisse.
  • Il n'y a pas qu'une seule méthode pour résoudre ce type d'équations. J'en connais au moins deux.
  • « La méthode permettant de résoudre ... » signifie « le moyen (quel qu’il soit) de résoudre ... »

    Encore un excès de rigueur, de la part ici de Fin de partie après celui de Poirot.
    Ce qui fait fuir les élèves à l’ecole, ce ne sont pas les mathématiques, ce sont les mathématiciens.
  • En quoi est-ce un excès de rigueur ? Sais-tu ce qu'est une équation diophantienne ? Ne me tomberais-tu pas dessus si je te disais que tout le monde sait résoudre les équations différentielles, alors que j'ai en tête les équations différentielles linéaires d'ordre $1$ ?
  • Le freshman's dream ?
  • Non, Poirot, je ne te "tomberais pas dessus", comme tu l'écris. Moi, j'y mettrais les formes. C'est ce qui doit nous différencier.

    Dans le message initial de BMaths, il est essentiellement question de choses vues dans l'enseignement secondaire. Alors, avec une once de réflexion, on peut comprendre que je lui parle des équations diophantiennes que l'on peut résoudre dans le cadre de l'enseignement secondaire également, c'est-à-dire celles de la forme ax+by=c.

    Au fond, ta réaction est typique de certains mathématiciens : J'ai proposé à BMaths quelques petites idées auxquelles tu n'as manifestement pas pensé. Alors, tu les démolis, prétextant la sacro-sainte «rigueur mathématique».

    Bonne après-midi quand même.
  • C'est toi qui ne fait que parler de rigueur mathématique ici. Mon message a été écrit sur un ton humoristique, je n'ai absolument rien démoli. Où ai-je contredit tes propositions ? Tu montes sur tes grands chevaux pour rien. Je ne sais pas ce que tu as vécu pour être aussi amer envers "certains mathématiciens", mais ça sent le traumatisme. En tout cas la prochaine je saurai à quoi m'en tenir avec toi.
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